Mardi 6 juin 2023, SMART TECH reçoit Richard Boutet (responsable des affaires publiques, Bridge)
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00:00 (Générique)
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00:05 -Grand débrief des annonces hier soir,
00:09 réalisées par Apple, par toute l'équipe de Tim Cook.
00:13 Beaucoup d'annonces, mais en particulier une, évidemment,
00:16 ce casque de réalité augmenté qui était très attendu
00:19 et qui a permis à Apple d'inventer un nouveau concept,
00:22 l'informatique spatiale.
00:24 On va voir ce qu'il faut retenir de ces annonces
00:27 et ce qu'on en pense avec mes experts.
00:29 Rédacteur en chef de Zéro1Net, bonjour, Eric.
00:31 -Bonjour. -Et Jaffar El Halami,
00:33 dirigeant de Saiki. Bonjour.
00:35 Vous êtes deux experts dans des domaines très différents.
00:38 Tous les deux, et je pense que tous les trois,
00:41 on va avoir plein d'avis très partagés
00:43 sur ce qu'on a vu hier soir depuis la Californie.
00:47 On va commencer cette émission, je vous l'ai dit,
00:50 dans le sommaire avec une nouvelle directive
00:52 en préparation du côté de Bruxelles.
00:54 La Commission européenne va la présenter.
00:57 Bonjour, Richard Boutet. -Bonjour.
00:59 -Vous êtes le responsable des affaires publiques
01:02 au sein de la FinTech Bridge.
01:03 Vous avez participé aux discussions
01:06 sur cette nouvelle réglementation.
01:08 Réglementation attendue ou pas ?
01:09 On parle d'une DSP 3 qui chasserait enfin la DSP 2,
01:12 si difficile à mettre en oeuvre.
01:14 -Exactement. C'est un texte très attendu,
01:17 puisque la DSP 2 a posé un principe très important,
01:20 le principe de l'open banking,
01:22 c'est-à-dire la possibilité pour de nouveaux acteurs
01:25 d'avoir une prise d'accès au compte bancaire
01:27 avec un très haut niveau de sécurité.
01:29 C'est un principe posé par la DSP 2.
01:31 -Principe positif, ouverture à la concurrence,
01:34 ça a permis au secteur des FinTech de se déployer,
01:37 notamment à Bridge. -Exactement.
01:39 -Où est le "mais" ? -Le "mais", c'est que le principe
01:42 est très large, mais pas très bien défini
01:44 dans son application.
01:45 En fin de compte, la DSP 2 a posé ce principe,
01:48 qui est juste un principe sans aller dans les détails.
01:51 Le diable est toujours dans les détails.
01:53 -Souvent, nous, Bridge, donc nous, FinTech,
01:56 avons besoin d'avoir accès à ces API bancaires,
01:59 et on a trop souvent des difficultés
02:01 de performance du côté des API bancaires.
02:03 -Pourquoi, précisément ? -Parce que les API
02:05 ne sont pas définies dans le cadre de la DSP 2.
02:08 C'est pour ça que nous espérons et nous souhaitons
02:11 et nous avons travaillé avec la Commission européenne
02:14 pour que ce texte, la DSP 3, revienne plus précisément
02:17 sur ce que sont ces API, ce service qu'elle doit fournir.
02:20 C'est vraiment des questions de performance.
02:23 -L'enjeu, c'est de pouvoir créer davantage
02:25 de nouveaux services financiers. -Exactement.
02:28 -Aujourd'hui, on est encore un peu freinés,
02:30 par les banques, les établissements financiers classiques.
02:33 -On est freinés dans la performance.
02:35 On a besoin d'avoir des bonnes API de bonne qualité
02:38 pour faire notre travail.
02:40 Plus l'API sera bonne, plus on pourra créer des services
02:43 aux services des entreprises.
02:45 C'est pour ça que la DSP 3, ce sera plutôt une évolution
02:48 qu'une révolution.
02:49 On garde ce principe, évidemment,
02:51 on est tout à fait d'accord, on est très supportifs,
02:54 évidemment, de cette ouverture avec l'open banking.
02:57 Une évolution qui est nécessaire
02:59 parce que l'application est assez difficile au quotidien.
03:02 -Cette DSP 2 sur les paiements,
03:04 elle était aussi là pour sécuriser les transactions
03:07 à un très haut niveau.
03:08 Est-ce que la DSP 3 change quelque chose là-dessus ?
03:11 -Alors, ça, c'est le côté positif de la DSP 2
03:14 qu'on retrouvera dans la DSP 3,
03:16 c'est que le niveau de sécurité qui a été mis en place
03:19 par l'authentification forte a vraiment fonctionné.
03:22 -Même si l'expérience utilisateur, elle, parfois,
03:25 est très laborieuse.
03:26 -Je suis d'accord, ça a été une habitude à prendre,
03:29 mais je pense que maintenant, depuis plus de 3 à 4 ans,
03:32 les consommateurs ont compris ce que c'était
03:35 que l'authentification forte et qu'il fallait répondre
03:38 à des questions, à des cryptogrammes,
03:40 un certain nombre de choses.
03:42 Cette sécurité est en place et elle fonctionne,
03:45 car les taux de fraude sont moins importants sur les virements
03:48 que sur les cartes bancaires.
03:50 -Donc là-dessus, pas de modification ?
03:52 -Pas de modification sur le principe
03:54 de l'authentification forte et son application.
03:57 -Quand on parle de service innovant,
03:59 ça va bouger du côté des wallets, des cryptos ?
04:02 -Ca peut bouger déjà dans ce qu'on fait au quotidien,
04:05 c'est-à-dire comment accéder encore mieux
04:07 à ces données bancaires.
04:09 Vous avez raison, on peut imaginer
04:11 une fouletitude de services différents et innovants.
04:14 Je fais confiance à toutes les FinTech
04:16 pour avoir plein d'idées pour faire des choses.
04:18 -Le texte qui va être présenté le 28 juin, je crois,
04:21 correspond à ce qu'attend le marché ?
04:25 -En tout cas, c'est ce que Bridge a fortement recommandé
04:29 et souhaité auprès des institutions.
04:32 On a eu un travail avec la Commission européenne,
04:34 mais aussi avec les institutions françaises
04:37 pour pouvoir expliquer comment ça se passe pour nous
04:40 avec la DSP2 et ce qu'on aimerait changer dans la DSP3.
04:43 Il y a eu un vrai travail.
04:45 Je ne suis pas dans le stylo
04:47 qui va rédiger la dernière phrase
04:49 de la proposition de texte,
04:50 mais en tout cas, les problématiques
04:52 qu'on a fait remonter auprès des autorités,
04:55 de la Commission européenne, ont été entendues.
04:58 -Les freins ont été levés ?
04:59 -Je pense que les freins ont été bien identifiés,
05:02 les solutions ont été proposées.
05:04 On a beaucoup d'espoir.
05:06 -Quelles sont les prochaines étapes ?
05:08 -Le texte va être présenté,
05:10 mais ça ne veut pas dire qu'il va être en application,
05:13 mais qu'il va être une proposition réglementaire
05:16 présentée par la Commission européenne
05:18 et qui doit être votée par le Parlement européen
05:21 et par le Conseil des ministres.
05:23 -Il y a aussi tout le temps de la mise en application.
05:26 -Exactement. Vous avez raison.
05:28 La DSP3, c'est, soyons honnêtes, 2025.
05:31 Ce n'est pas pour demain ni après-demain.
05:34 On a quand même besoin que ça fonctionne au quotidien.
05:37 C'est pour ça qu'on a un discours quotidien,
05:39 parfois musclé, avec les banques,
05:42 sur les API et les problèmes qu'on a.
05:44 -Qu'est-ce que ça va changer pour les banques ?
05:47 -Je pense que ça va leur rappeler très clairement
05:50 quelle est la réglementation.
05:52 -Elle aussi, ça va peut-être leur compliquer la tâche ?
05:55 -Je pense qu'elles ont déjà créé les infrastructures
05:58 avec les API, ce qu'on appelle les API DSP2,
06:00 qui ont été obligées d'être mises en place
06:03 avec la réglementation.
06:04 -Techniquement, il n'y a pas de souci,
06:06 il n'y a pas de frein technique ?
06:08 -L'architecture est là.
06:10 Si les banques veulent que ça fonctionne,
06:12 elles peuvent le faire.
06:14 -C'est le temps de s'adapter à cette nouvelle concurrence.
06:17 -C'est clair.
06:18 Mais la concurrence, c'est toujours bon pour tout le monde.
06:22 La preuve, c'est qu'il est intéressant de voir
06:24 que les banques, en parallèle de ces API DSP2
06:27 mis en place dans le cadre de la DSP2,
06:29 sont en train de créer aussi elles-mêmes des API,
06:32 qu'on appelle les API business,
06:34 c'est-à-dire les API sur lesquelles elles ont la main,
06:37 sur lesquelles elles mettent ce qu'elles veulent,
06:40 et avec qui elles contractualisent
06:42 avec les acteurs qu'elles souhaitent.
06:44 Ca prouve qu'elles trouvent aussi
06:46 que cet accès aux données bancaires,
06:48 ces nouveaux services sont intéressants
06:50 et peuvent créer du business.
06:52 -Quand on fait des promesses,
06:54 "ça va permettre plein de nouveaux services,
06:56 "hyper innovants, tous les usagers vont être ravis",
06:59 il faut nous donner plus de billes.
07:01 Un des risques, c'est que vous accédiez
07:04 aux mêmes facilités que l'établissement bancaire installé
07:07 et qu'on se retrouve tous avec les mêmes risques
07:10 et les mêmes services, les mêmes prix.
07:12 Comment s'assurer que ça va bouger ?
07:14 -C'est ça qui est l'intérêt,
07:16 c'est que le marché est toujours plus fort que la réglementation.
07:20 Je fais confiance à toutes les fintechs
07:22 pour trouver des choses, des facilités d'usage.
07:25 Chaque fintech est maître de son architecture,
07:27 de la façon dont elle présente
07:29 et des services complémentaires.
07:31 -Vous pouvez nous dire ce que vous ne pouvez pas faire
07:34 que demain ?
07:35 -Tout simplement, on a trop souvent des difficultés
07:39 pour avoir avec nos API d'ASP2,
07:40 c'est-à-dire des API créées dans le cadre de la directive d'ASP2,
07:44 les mêmes informations qu'un utilisateur
07:47 peut trouver sur une application mobile.
07:49 Or, la réglementation est claire,
07:51 ce qu'il y a dans l'API d'ASP2 doit être exactement
07:54 ce qu'il y a sur l'application mobile de la Blanque.
07:57 Il faut avoir cette parité d'informations.
07:59 -On va suivre ça avec vous.
08:01 Richard Boutet, de Bridge, merci pour vos explications.
08:04 Eric Le Bourloux, Jaffar El Alami,
08:07 Après c'est parti pour le débrief des actes d'hier annoncés par Apple.