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Grégory Pourrin, hôtelier, DG de Centaurus Group et investisseur du projet Canua Island, répond aux questions d'Alexandre Le Mer. Ensemble, ils reviennent sur les réticences des autorités et du ministre de la Mer à délivrer les autorisations nécessaires au projet Canua Island.
Retrouvez "L'invité éco" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-eco

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Transcription
00:00 - Europe 1, il est 6h41, c'est l'un des grands projets touristiques du moment sur la Côte d'Azur, mais un projet controversé.
00:06 On vous en parlait il y a quelques jours sur Europe 1.
00:08 Kanyu Island est prêt à jeter l'encre à un mont de lieu près de Cannes. Cette plage privée flottante
00:13 fait l'objet d'opposition jusqu'au sein même du gouvernement. Votre invité Alexandre est l'hôtelier Grégory Pourrin,
00:18 directeur général de Centaurus Group, investisseur dans le projet Kanyu Island.
00:23 - Bonjour Grégory Pourrin. - Bonjour Alexandre.
00:25 - Pour bien comprendre d'abord le projet,
00:27 décrivez-nous très concrètement Kanyu Island, l'île de Kanyu, en fait c'est une petite île artificielle, c'est ça, avec une grosse surface quand même.
00:34 - Alors Kanyu Island c'est une innovation mondiale puisque c'est un restaurant
00:37 flottant dans lequel on va pouvoir venir se restaurer, boire un verre le midi, le soir,
00:42 et offrir surtout à une clientèle qui pour l'instant est extrêmement restreinte le fait de pouvoir venir passer un moment en pleine mer.
00:49 Pour l'instant c'est offert uniquement à une clientèle aisée qui pratique le yachting.
00:53 - Une plage privée donc ?
00:54 - C'est un restaurant flottant. - Avec des transats ?
00:57 - Avec des transats, avec une piscine d'eau de mer décénalisée, avec un bar,
01:00 voilà c'est effectivement un restaurant plage flottant.
01:03 - Une belle surface, on parle de près de 2000 mètres carrés quand même pour se figurer le...
01:07 - Pas tout à fait mais effectivement c'est grand, on pourra accueillir jusqu'à 350 personnes sur cette plage.
01:14 - Alors les autorités vous refusent pour l'instant la délivrance du permis d'armement,
01:19 qu'est-ce qui coince ? Sur quel point vous êtes recalé là, à ce stade ?
01:23 - Alors écoutez j'aurais tendance à vous dire, j'aimerais bien le savoir.
01:26 En fait, Canua a obtenu tout point conforme à la législation.
01:33 On a d'ailleurs les mêmes surprises que les différents services qui ont eux-mêmes instruit,
01:41 qu'ils soient des services privés dans le cadre des différentes autorisations,
01:44 ou publics dans le cadre de la préfecture, qui eux-mêmes sont très surpris,
01:48 puisqu'on est en tout point conforme à la réglementation.
01:51 Et vous savez, quand vous avez le ministre qui, lors d'une intervention publique,
01:56 demande à ses équipes de prendre tout leur temps pour instruire ce projet...
01:59 - Alors vous parlez du ministre de la Mer, Hervé Berville.
02:01 - Exactement, tout à fait, qui est venu à la Seine-sur-Mer
02:03 et qui a demandé publiquement à ses équipes de prendre tout leur temps pour instruire ce projet.
02:06 C'est insupportable quand vous êtes entrepreneur.
02:08 - Le ministre de la Mer qui ne mâche pas ses mots, qui dit "ce projet il n'est ni fait ni à faire",
02:12 il parle d'"aberration écologique".
02:15 C'est l'une des craintes qui s'exprime en tout cas sur votre projet, Grégory Poirin.
02:19 - Merci de me poser cette question.
02:21 En réalité, je crois que le ministre de la Mer, il reprend juste les mots de notre président de région.
02:25 - André Rousselier.
02:27 - Exactement, qui lui-même est très étonnant,
02:30 puisque ce projet, il l'a soutenu, lui et la région,
02:34 lors de son lancement il y a maintenant effectivement plusieurs années,
02:36 puisque c'est un projet qui a mis plusieurs années à se construire,
02:39 à se construire non seulement physiquement, mais également dans le projet.
02:43 Et pourquoi est-ce qu'il l'a soutenu ?
02:44 Pourquoi est-ce que la région a apporté non seulement son soutien,
02:48 mais également une caution auprès des différentes banques qui nous ont accompagnés dans le projet ?
02:52 C'est très simple, c'est parce que ce projet, il est non seulement écologique,
02:56 mais en plus il répond à l'ensemble des critères que Renaud Muselier lui-même
03:00 veut voir naître dans le yachting en PACA dans les prochaines années.
03:04 - En quoi est-il écologique ce projet ?
03:05 - Alors le projet, il répond justement aux critères qu'est en train de poser la région PACA,
03:10 c'est-à-dire utiliser du biocarburant.
03:13 Vous savez qu'on serait demain à Canua, l'un des très rares bateaux,
03:18 puisqu'il y a moins de 10% des bateaux, des yachts qui naviguent en Méditerranée
03:22 qui utilisent du biocarburant.
03:24 On va de notre propre organisation recycler nos eaux grises, nos eaux noires,
03:30 ce qui n'est pas le cas des yachts, vous savez les yachts ils rejettent leurs eaux grises, leurs eaux noires,
03:33 en pleine Méditerranée.
03:35 On consomme 30 fois moins d'énergie qu'un yacht.
03:38 30 fois moins.
03:39 - Il y a quand même des associations, alors écologistes d'un côté,
03:41 associations montées par des particuliers de l'autre,
03:44 qui ont d'ailleurs le soutien du ministre de la Transition écologique Christophe Béchuet,
03:47 qui disent qu'ils émettent des craintes sur la protection de la faune sous-marine,
03:51 de la flore sous-marine environnante en particulier.
03:54 Qu'est-ce que vous répondez à cela ?
03:55 - Alors je vous réponds que, comme on a mis plusieurs années effectivement à construire le projet,
04:00 on a effectivement choisi un point aux côtés de Sébastien Leroy, le maire de Mandelieu,
04:05 un point qui soit un point de mouillage, qui répond en tout point effectivement
04:08 à un lieu où il n'y a pas de posidonie, pour citer le terme exact.
04:12 Et je vous réponds aussi que les associations écologiques,
04:15 qui ont été créées ex nilo pour ce projet,
04:19 on a été les rencontrer, on leur a expliqué,
04:21 et en réalité on n'a pas vraiment d'opposition.
04:23 On n'a pas vraiment d'opposition sur ces points écologiques.
04:25 Donc on est face à un dogmatisme.
04:27 Mais je crois qu'on est face à un président de région
04:30 qui est monté un petit peu vite au créneau sur ce projet,
04:32 et qui se rend compte maintenant que le projet répond à tous les points écologiques.
04:37 - Renaud Muselier qui promet quand même, qui menace,
04:40 de dire "si vous avez le feu vert, moi je vais directement en recours
04:44 au tribunal administratif pour faire barrage".
04:47 - Mais moi j'aimerais bien comprendre, pourquoi est-ce qu'on n'aurait pas le feu vert ?
04:50 Donc c'est très simple, vous savez, nous on est entrepreneurs,
04:53 c'est une PME, c'est un groupe d'entrepreneurs,
04:56 tout à l'heure vous indiquiez qu'on était investisseurs,
04:58 moi je suis investisseur à titre personnel.
05:00 - Avec des emplois en jeu ?
05:01 - Avec 100 emplois.
05:02 - Vous avez déjà embauché ?
05:03 - Oui.
05:04 - Tout le monde est prêt ?
05:05 - 80 parrains, 80 personnes qui vont travailler en restauration,
05:07 c'est très simple, fin de cette semaine,
05:09 si on n'a pas l'autorisation, la dernière autorisation,
05:12 qui doit être visiblement, le feu vert doit être donné par le gouvernement,
05:16 si on ne l'a pas, on est dans un état de droit, on arrêtera.
05:19 On arrêtera on va dire à 100 personnes, à 100 familles,
05:21 qu'on ne pourra pas continuer à partir de la semaine prochaine.
05:24 - Mais alors on arrêtera, on se pose quand même la question Grégory,
05:26 comment ce projet a-t-il pu être maturé, être assemblé jusqu'au bord de la mise à l'eau,
05:31 pour être bloqué maintenant, là, au bord de la mise en service ?
05:34 - Ecoutez, je vous le demande Alexandre, quand vous avez le soutien de la région,
05:38 quand la région signe en bas de la page en disant,
05:41 je cautionne auprès des banques votre projet,
05:43 quand vous avez la banque publique d'investissement,
05:45 qui est investisseur et financeur dans le projet,
05:47 quand vous êtes, on est une vingtaine d'entrepreneurs à avoir poussé ce projet,
05:51 à la fois régionaux et nationaux,
05:53 enfin moi je suis entrepreneur, je suis français,
05:55 je crois, mon pays, j'ai entrepris depuis 25 ans,
05:59 je suis comme vous, c'est-à-dire que j'arrive au bout,
06:02 le bateau arrive, on nous dit, ah ben non finalement,
06:04 on va tout faire pour le bloquer, mais sur quelle base ?
06:06 On vous répond pas.
06:07 - En deux mots Grégory Pourrin, très vite malheureusement,
06:09 la prochaine étape pour vous ?
06:11 - La prochaine étape c'est simple, c'est soit le gouvernement,
06:13 puisqu'à priori c'est à ce niveau-là, va se conduire comme dans un état de droit,
06:17 et donner cette dernière autorisation qui est normale et qui est due,
06:20 dire au préfet qu'il doit la donner, soit on va licencier à la fin de la semaine.
06:23 - Merci Grégory Pourrin, directeur général de Centaurus Group,
06:26 vous avez donc investi dans ce projet Canua Island,
06:29 que vous espérez voir aboutir, vous nous dites, ce matin sur Europe 1,
06:32 qu'il y a une centaine d'emplois en jeu. Merci à vous.

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