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Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce mercredi, au lendemain d'une énième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, il dresse le bilan.

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Transcription
00:00 - Dimitri Pavlenko - L'édito politique sur Europe 1 avec le Figaro. Bonjour Vincent Trémolet de Villers.
00:05 - Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous. - Bonjour Vincent.
00:08 - Alors Vincent, hier, 14e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, ça avait des airs de baroudes d'honneur, clairement.
00:13 Les décrets d'application de la réforme commencent à être publiés au journal officiel.
00:17 Alors après six mois de bras de fer entre le gouvernement et l'intersyndical, est-ce que vous pensez, Vincent, qu'on est arrivé au bout de l'histoire ?
00:24 - Ça y ressemble très fortement, oui. À Paris, Rennes, Marseille, sur les places abandonnées, Calico et Syndicet sont de moins en moins nombreux.
00:32 Alors à l'Assemblée, il y a bien demain la proposition de loi Lyott qui doit être examinée et qui va faire du tapage, mais elle ne va pas renverser l'histoire.
00:38 Cette PPL est sur le plan parlementaire, ce que cette journée d'hier fut sur le plan de la mobilisation, un combat perdu d'avance.
00:44 Oui, on verra comme à chaque fois des jusqu'au-boutismes, mais la vague est passée. Elle a fait de très gros dégâts, mais elle n'a pas emporté la réforme avec elle.
00:52 La loi, avec sa mesure phare, le report de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans, entrera en application en France au 1er septembre.
01:00 Voilà, c'est fini. Et franchement, on ne va pas s'en plaindre.
01:03 - C'est fini, mais cette année de tensions sociales et politiques va quand même laisser des traces.
01:09 - Alors si on fait le bilan calmement, il faut dire d'abord que pour Emmanuel Macron, c'est une performance sans majorité absolue.
01:16 Le président de la République est parvenu, en usant de toutes les ressources constitutionnelles, à faire adopter sa réforme.
01:21 Cette performance lui permet de consolider le petit soc qu'il a élu pour sa capacité réformatrice.
01:26 C'est elle aussi qui a rassuré les agences de notation.
01:29 Et cette performance, accessoirement, permet d'équilibrer notre système de retraite pour les années qui viennent. C'était quand même l'objectif initial.
01:35 Mais le prix de tout cela est tout de même exorbitant.
01:38 Disons que le chef de l'État a dépensé tout ce qui lui restait de capital politique.
01:42 Il a rompu le lien avec les syndicats.
01:44 Il s'est mis à dos une gauche qui avait voté pour lui, et par là même, il a sapé ce qu'il restait de fonds républicains.
01:49 Il a donné aux RN la possibilité d'apparaître comme le parti de l'ordre et de la colère.
01:53 Et tout cela sans obtenir le soutien franc et clair de la droite.
01:57 En résumé, il a gagné sur son texte, mais il a beaucoup perdu sur tout le reste.
02:01 - Alors si on regarde les enquêtes d'opinion, Vincent, on voit que le Rassemblement National, qui était absent des cortèges,
02:06 récolte plus que Jean-Luc Mélenchon, qui lui n'a cessé de manifester.
02:10 Donc à la fin, c'est Marine Le Pen qui gagne.
02:12 - Ce qui est sûr, c'est que les manifestants très politisés ne forment pas un échantillon représentatif
02:16 des 70% des Français qui sont hostiles à cette réforme et à Emmanuel Macron.
02:20 On remarquera par exemple que les cortèges étaient moins importants dans les régions où Marine Le Pen fait ses plus gros scores.
02:25 On remarquera aussi qu'après six mois de mouvement social de gauche,
02:29 la nuppes n'a pas avancé d'un pouce dans les sondages.
02:33 Je crois qu'il faut tirer de cette histoire deux enseignements qui vont bien au-delà du fétichisme de l'âge, de la question de 62 ou 64 ans.
02:39 La première leçon, c'est l'hostilité quasi unanime des actifs à cette réforme.
02:45 Ils ne veulent plus payer pour tout le monde, c'est-à-dire pour les retraités et pour les inactifs.
02:49 Quand ils entendent qu'on n'arrive pas à recruter mais qu'il faut verser toujours plus d'aides sociales,
02:54 ils disent "stop" et le coût supposé ou réel de l'immigration compte dans ce ras-le-bol.
02:59 En six mois, Emmanuel Macron s'est mis à dos les actifs.
03:02 Avec la réforme des retraites, il est devenu le président des retraités.
03:05 La deuxième leçon, c'est l'impression d'une dépossession démocratique.
03:10 Il n'y a jamais eu de vote finalement à l'Assemblée sur cette réforme.
03:13 Donc cela restaure le sentiment déclenché après le référendum de 2005,
03:17 celui d'une démocratie d'apparence.
03:20 Un sentiment profond que toute la kalinothérapie à laquelle se livre le chef de l'État ne parviendra pas à dissiper.
03:27 C'est dans les urnes que se soldera définitivement cette histoire
03:31 et c'est pour cela que Marine Le Pen n'a jamais manifesté.
03:34 Son objectif, à elle, n'était pas de faire reculer le gouvernement sur cette réforme.
03:38 Son objectif est de faire de son bulletin de vote le bulletin de la revanche.
03:43 Merci Vincent Trémolet de Villers, l'édito politique sur Europe 1.

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