Garance Marillier raconte comment elle a appris à devenir footballeuse professionnelle en quelques mois et parle de l’importance de ce film qui répond à « l’invisibilisation des footballeuses dans le monde »
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Court métrageTranscription
00:00 Elle, c'est Garance Marier. Vous la connaissez pour ça, ça ou ça ?
00:03 Elle revient pour Marinette, le biopic de la plus grande footballeuse française,
00:06 Marinette Pichon qu'elle incarne.
00:08 Elle nous raconte comment on devient footballeuse pro en quelques mois.
00:11 J'ai grandi avec un frère qui est fan de foot.
00:15 Il m'a vraiment transmis sa passion et il m'a appris à jouer au foot.
00:19 À l'école, j'étais garçon d'hockey, je traînais qu'avec les mecs,
00:23 je jouais tout le temps au foot avec eux.
00:25 Et c'est vrai qu'au début, j'étais toujours la dernière à être choisie dans les équipes.
00:29 Et après, ils ont compris que je savais jouer au foot
00:32 et donc j'étais choisie comme ils choisissaient les "bons éléments".
00:39 Et voilà, moi, j'ai ce rapport avec le foot.
00:41 J'ai découvert le foot féminin assez tard,
00:43 vu que c'était quelque chose qui n'était pas du tout médiatisé et qu'il n'est toujours pas assez.
00:47 Tu veux jouer ?
00:48 Je ne peux pas, je joue aussi.
00:49 Mais ce n'est pas une raison, ça.
00:50 C'est le premier biopic sur une sportive qui est fait en France.
00:54 Quand j'ai reçu le scénario, à la fois, c'était comme un rêve qui se réalise
00:58 parce que d'un coup, devoir célébrer des buts devant un stade plein,
01:02 alors que toi, tu joues au But Chaumont devant ton père et ta mère,
01:07 ça n'a rien à voir.
01:08 En fait, oui, j'avais la pression parce que je n'ai pas du tout le niveau
01:11 d'une footballeuse professionnelle et encore moins de Marinette Pichon.
01:15 Et je me souviens que le premier truc que j'ai dit à Virginie Laréal,
01:18 c'est "Putain, mais moi, je suis droitière, je veux bien m'entraîner tous les jours,
01:22 mais je ne deviendrai jamais gauchère".
01:24 Elle m'a dit "Non, on s'en fout de ça.
01:26 L'important, c'est que tu t'entraînes et qu'on croit à ta morphologie,
01:30 on croit à l'énergie, à la manière de courir, de bouger, tout ça".
01:34 Je fais partie d'une équipe de foot associative qui s'appelle le GetJFC
01:37 et j'ai eu un coach, Will, qui m'a entraînée pendant plusieurs mois
01:42 et j'ai fait une préparation physique aussi beaucoup plus musculaire.
01:45 Et là, on a vraiment bossé à ce que j'ai des cuisses de footballeuse.
01:49 Donc, j'ai vu mon corps se transformer au fil des mois.
01:51 On est les premières Françaises à venir jouer une Coupe du Monde.
01:54 Il n'y a plus aucune défaite.
01:56 Il y avait une énergie qui était magnifique sur ce tournage.
01:58 C'était que c'était des équipes de filles qui...
02:02 Tu sentais que c'était important et viscéral de faire partie de ce projet
02:06 parce que le film porte des combats sur l'invisibilisation des footballeuses
02:12 dans le monde et surtout en France.
02:15 Et du coup, tu sentais que ça leur tenait à cœur de faire partie de ce projet,
02:18 d'essayer de faire bouger les choses à notre manière.
02:21 J'étais entourée de vraies footballeuses qui jouent en D1,
02:25 qui jouent dans des clubs.
02:26 Et moi, je me sentais un peu comme une imposteur.
02:29 Et en fait, elles m'ont mise toute à l'aise avec ça.
02:32 Donc, je les remercie encore.
02:34 J'ai joué avec des grandes joueuses et surtout, j'ai joué avec Marinette
02:37 puisqu'elle est venue pendant le tournage.
02:38 Elle m'entraînait le matin, elle me faisait des petits échauffements et tout.
02:41 Et c'était fou.
02:43 Je crois que le plus dur, c'était de tenir sur la distance.
02:47 En fait, entre la préparation et le tournage du film,
02:51 il y a peut-être plus de six mois qui se sont passés.
02:55 Pendant six mois, tu as un lifestyle sportif.
02:58 C'est-à-dire que je ne shortais pas, je ne buvais pas, je mangeais bien,
03:01 je me levais tôt pour m'entraîner.
03:03 J'avais vraiment cette vie d'athlète.
03:04 Mettre en scène une scène de foot, c'est extrêmement compliqué
03:08 parce que déjà, tu as des imprévus, tu as des accidents.
03:11 Il suffit que la balle soit mal dosée ou qu'elle ne t'arrive pas complètement dans les pieds
03:16 ou pas complètement, parfaitement en profondeur comme il faudrait, il faut la refaire.
03:20 Les prises, elles étaient refaites très, très souvent et pendant très longtemps.
03:25 Ah ouais, dix, quinze, vingt fois.
03:26 Où tu dois remonter tout le terrain en courant et en marquant à la fin.
03:29 Mais encore une fois, avec la préparation physique des mois que j'avais fait avant,
03:34 c'était préparé pour.
03:35 On ne savait pas comment on allait filmer les scènes,
03:38 donc on ne pouvait pas prévoir de doublure.
03:42 Et je me souviens qu'il y a une scène où je dois refaire le retourné très connu,
03:48 la reprise de volé de Marinette.
03:50 Et moi, j'avais hyper peur de la faire.
03:53 Et je disais à Virginie, mais stop là, viens, on prend une doublure, je m'en fous,
03:56 je n'ai pas d'ego, je n'ai pas envie de le faire.
03:59 Et elle me disait, mais en fait, c'est ta tête, je ne peux pas avoir de doublure,
04:03 je suis désolée, on va essayer, entraîne-toi et tout.
04:06 Et j'ai fait un montage que j'avais posté sur Insta
04:09 où je commence la première reprise de volé que je fais, mais qui est ridicule.
04:14 La deuxième, la troisième et la reprise de volé de la fin,
04:17 qui est presque identique à celle de Marinette.
04:19 Et voilà, en fait, avec de l'entraînement et de la volonté,
04:23 on peut faire des choses qu'on ne se penserait pas capables.
04:26 ♪ ♪ ♪
04:27 - Combiné !