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Au début des années 1900, la mortalité infantile et maternelle est très élevée et les sociétés occidentales commencent à médicaliser les accouchements.

Au Québec, les premières maisons de naissance ouvrent leurs portes dans les années 90, et en 1999, l'Ordre des sages-femmes est officialisé.

On dénombre une quinzaine de maisons de naissance à l'échelle de la province, mais d'après Marie-Pier Mainville, qui est responsable des services sages-femmes à la maison de naissance Marie-Paule-Lanthier, l'offre pour ce type de suivi n'arrive pas à combler la demande.

Un reportage de notre vidéojournaliste Ismaël Koné.

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Transcription
00:00 Saviez-vous qu'à partir du milieu du 20e siècle,
00:02 il est normal pour les femmes d'accoucher endormies,
00:05 sur le dos et attachées, jamais en présence de leur conjoint?
00:08 Pourtant, avant l'époque moderne, la majorité des accouchements
00:11 sont pris en charge par des sages-femmes au domicile des familles.
00:15 Mais au début des années 1900,
00:16 la mortalité infantile et maternelle est très élevée
00:19 et les sociétés occidentales commencent à médicaliser les accouchements.
00:22 Progressivement, ils sont donc encadrés par des médecins en centre hospitalier.
00:26 Au Québec, les premières maisons de naissance
00:28 ouvrent leurs portes dans les années 90
00:30 et en 1999, l'ordre des sages-femmes est officialisé.
00:34 On dénombre une quinzaine de maisons de naissance à l'échelle de la province,
00:37 mais d'après Marie-Pierre Mainville,
00:39 qui est responsable des services sages-femmes
00:40 à la maison de naissance Marie-Paul-Montier,
00:42 l'offre pour ce type de suivi n'arrive pas à combler la demande.
00:45 Le développement de la pratique des sages-femmes au Québec
00:48 se fait de façon très graduelle depuis la légalisation.
00:53 Si on se compare avec des provinces qui se sont légalisées environ en même temps,
00:57 on est vraiment derrière au niveau du développement.
01:00 Colombie-Britannique qui est à peu près à 25,
01:03 l'Ontario qui est autour de 15-16,
01:05 on est à 5 % des suivis de grossesse au Québec.
01:08 Il y a plusieurs facteurs qui peuvent expliquer cela.
01:11 Je pense que c'est notamment en partie à cause du manque d'investissement
01:17 de notre société dans la pratique des sages-femmes,
01:20 l'investissement financier, l'investissement de visibilité.
01:23 Ça reste quand même un suivi qui est encore marginal
01:26 après presque 25 ans de légalisation.
01:29 On est clairement en deçà de la demande,
01:33 malgré le très peu de publicité qui a été faite.
01:36 Pour pouvoir répondre à la demande, il va falloir augmenter
01:40 le nombre de maisons-naissances, de services,
01:42 notamment en région autochtone où il y en a encore très peu,
01:46 il y a des régions dans lesquelles il n'y en a pas.
01:48 Avec 230 sages-femmes actives,
01:51 on n'est clairement pas suffisante pour répondre.
01:54 Je sais que le ministère, l'UQTR, les associations professionnelles
01:58 et l'Ordre des sages-femmes se penchent sur des solutions
02:01 pour augmenter le nombre de sages-femmes,
02:03 parce que c'est par là que ça passe,
02:04 mais le taux de rétention dans la profession est difficile.
02:10 Au Québec, comme presque partout ailleurs dans le monde,
02:12 le recours aux interventions obstétriques est fréquent
02:15 et leur taux de temps a augmenté.
02:16 Une bonne proportion de ces interventions sont évitables,
02:19 c'est-à-dire qu'elles peuvent être remplacées
02:21 par une alternative moins invasive
02:23 ou tout simplement par l'absence d'intervention,
02:25 tout en donnant des résultats comparables
02:27 en termes de qualité des soins
02:28 et de santé maternelle et périnatale.
02:30 Une des façons de permettre de diminuer ces interventions-là,
02:36 c'est de promouvoir l'accouchement physiologique.
02:38 Donc, le moins possible, on commence d'intervention.
02:42 Le plus on s'éloigne d'un taux de césarienne élevé,
02:45 mais aussi d'autres interventions
02:46 comme les accouchements instrumentés, forceps, ventouses,
02:49 même épidurales, qui font partie quand même des interventions.
02:53 Donc, les SACHAM étant très axées sur cette approche
02:57 de grossesse et d'accouchement physiologique,
02:59 on a quand même une grande place dans le système de santé
03:03 puis on a la chance de pouvoir influencer positivement
03:06 la culture de la naissance avec cet principe directeur de confiance
03:12 dans la compétence et dans l'autonomie des personnes enceintes
03:14 à mettre leur bébé au monde de façon normale, sans intervention.
03:18 Depuis que je suis petit, la plupart des accouchements
03:20 qu'on m'a raconté étaient médicalisés.
03:22 En fait, avant notre suivi en maison de naissance,
03:24 je ne pensais pas qu'un accouchement naturel était souhaitable.
03:27 Comme moi, de plus en plus de parents remettent en question
03:29 leurs idées par rapport à l'accouchement.
03:31 D'après l'Organisation mondiale de la santé,
03:33 c'est environ 85 % des naissances
03:36 qui pourraient être prises en charge par des SACHFAM.
03:38 Au Québec, ce sont environ 5 % des suivis de grossesse
03:41 qui sont faits en maison de naissance.
03:43 Sous-titrage Société Radio-Canada

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