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"Le dessin, la création, ç'a été pour moi un exutoire, un purgatoire, une façon de m'exprimer, de dire tous les mots que j'avais, de mettre du positif dans ma vie." Des halls de gare aux galeries d'art, Den End est un artiste au parcours atypique. Pour neo, il décrit son itinéraire singulier et ses plus belles créations.

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00:00 Ça a été la concrétisation de mon rêve.
00:03 Ça a commencé par Black M, qui a acheté deux vestes dans une boutique.
00:07 Pourquoi ce masque ?
00:08 Parce que je voulais que les gens se focalisent sur mon art
00:12 plutôt que sur un visage.
00:15 Bonjour, moi c'est Denend.
00:17 Je suis passé des halls de gare jusqu'aux galeries d'art.
00:22 Et pour Néo, je vous raconte mon histoire.
00:24 J'étais dans le sud de la France.
00:27 J'ai quitté tout le cocon familial parce que ça devenait trop compliqué.
00:32 J'ai fini SDF dans la ville de Monde, en Loser.
00:36 Je n'avais pas de métier.
00:37 J'étais, on va dire, jusqu'à mes 27 ans, sans grand projet.
00:44 Alors, comment j'ai vécu cette période ?
00:46 Au départ mal, parce que c'est toujours difficile
00:50 de se retrouver dans un foyer de sans-abri.
00:52 Après, moi, je faisais en sorte que les gens ne voient pas
00:57 que j'étais dans cette situation-là.
00:59 Et après, je me suis dit que si je prenais pas ma vie en main,
01:02 si je prenais pas ça comme un tremplin,
01:04 j'allais rester là 15 ans et ça ne m'allait pas.
01:07 Ce qui s'est passé, pour avoir cette mentalité un peu positive,
01:13 c'est que je me suis mis à dessiner
01:15 quand j'étais en foyer pour tuer le temps le soir.
01:19 Auparavant, offerte à une tante à moi, une œuvre à moi,
01:24 et elle m'avait donné un déclenchement.
01:27 Au lieu que ce soit un cadeau,
01:28 elle m'avait donné 50 euros à l'époque et ça m'a beaucoup marqué.
01:32 Et ça a mis de la valeur sur ce que je faisais.
01:35 Je me suis dit que ça pouvait plaire aux gens.
01:38 Et du coup, en foyer, je me suis dit,
01:40 profite de ce temps-là pour produire au maximum,
01:43 pour dessiner au maximum.
01:45 Et j'ai commencé comme ça.
01:47 L'anecdote, c'était que le foyer où j'étais,
01:50 les éducateurs, au tout départ,
01:53 ils ne croyaient pas en moi comme ma famille a pu croire en moi.
01:56 J'avais envie de leur prouver qu'ils avaient tort.
01:59 Et je pense que ça a été ça aussi le moteur.
02:01 Le dessin, la création, ça a été pour moi un exutoire,
02:05 un purgatoire, une façon de m'exprimer,
02:08 de dire tous les mots que j'avais, de mettre du positif dans ma vie.
02:12 Quand j'étais plus jeune, j'étais passionné de graffiti.
02:15 Je taguais avec mes potes quand on était au collège.
02:20 C'était vraiment un hobby.
02:22 C'était plus défier l'autorité, les trucs de petits jeunes et tout.
02:27 Et j'avais quand même un grand-père qui a formé deux grands artistes,
02:32 qui a formé Robert Combas et les frères Diroza.
02:35 Je m'en suis sorti en vivant le rêve français, direction Paris.
02:39 Comme les gens ont le rêve américain,
02:41 moi, j'avais le rêve Montmartre, les artistes.
02:44 C'était été 2017 que je suis arrivé à Paris.
02:48 Avec une partie de mes toiles,
02:51 j'ai rencontré Valéandre, qui a des galeries à Montmartre,
02:55 qui m'a dit "Moi, tu n'as pas l'argent, je te fais confiance.
02:59 Fais ton expo, tu me paieras plus tard."
03:02 C'est comme ça que vraiment ça a débuté pour moi.
03:05 Le fait que cette personne me fasse confiance et fasse confiance à mon art,
03:09 ça m'a donné vraiment le punch.
03:11 Du coup, j'ai mis toutes les actions en place pour pouvoir prendre mon envol.
03:16 Je me suis dit que je pouvais en vivre lors de ma première exposition,
03:21 où j'ai fait ma première fresque participative.
03:24 Eva m'avait donné un mur à peindre juste en face de ma boutique.
03:29 Je devais tenir la boutique et en même temps, je devais peindre ce mur.
03:33 Donc, je n'avais pas beaucoup de temps,
03:34 parce que moi, je mets beaucoup de petits détails dans ce que je fais.
03:37 Du coup, j'ai fait une trame de dessin.
03:39 Il y a des passants, forcément, qui passaient dans la rue,
03:42 qui m'ont dit "c'est joli ce que tu fais".
03:43 Je dis "je n'ai pas le temps, prends des Posca".
03:45 Et du coup, en fait, ça a fait un mouvement.
03:48 Tout le monde s'est mis à peindre sur le mur.
03:50 Ça a fait une fresque participative de ouf,
03:52 qui a donné mon premier tissu,
03:55 parce qu'il y a quelqu'un qui voulait acheter l'œuvre, mais sur tissu.
03:59 J'ai fait participer peut-être 600, 700 personnes à mettre des couleurs avec moi.
04:05 Comment j'ai vécu le fait de voir mon art se propager sur différentes célébrités ?
04:12 Pour moi, ça a été la concrétisation de mon rêve.
04:16 Ça a commencé par Black M, qui a acheté deux vestes dans une boutique.
04:20 Après, j'ai fait Bosh, la série Validé.
04:25 J'ai même habillé Koe, qui à la base,
04:28 est un gars hyper classique dans sa façon de s'habiller
04:32 et qui s'est pris au jeu de porter mes vestes.
04:34 Franchement, ça m'a fait kiffer.
04:36 Pour résumer, je dirais, si vous avez des rêves,
04:41 croyez-y fort et ne les lâchez jamais.
04:44 [Générique]

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