BE SMART - Le sujet du jour du mercredi 7 juin 2023

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Mercredi 7 juin 2023, BE SMART reçoit Thomas Blard (managing Partner, Titanium.Partners) , Cédric Guérin (Entrepreneur, PayMyTable) et Luc Bretones (Associé, Mandarina Group)

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00:00 Donc on repart, on va rester sur cette idée d'apaisement parce que c'est aussi apaisement
00:10 dans les relations sociales, donc beaucoup entre les mains des partenaires sociaux qui
00:14 vont tenter de coordonner leurs agendas autour de l'usure professionnelle, de la pénibilité,
00:20 des conditions de travail.
00:22 Il y a d'ailleurs, mais on en reparlera ça la semaine prochaine, il y a d'ailleurs un
00:25 sujet finalement, est-ce que l'absence de majorité ne va pas permettre, s'ils sont
00:30 suffisamment malins pour le faire, ne va pas permettre aux partenaires sociaux de dicter
00:35 l'agenda.
00:36 Là les partenaires sociaux s'ils restent un peu soudés et s'ils sont malins, ils
00:41 peuvent l'être, ils vont faire avancer Dussop, Macron et Borne par le bout du nez, ils vont
00:47 tout signer les gars, tout, tout, passer tous les accords que vous voulez, ils seront transcrits
00:50 dans la loi.
00:51 Enfin bon, je referme la parenthèse.
00:52 C'est autour de tout ça que tu réfléchis évidemment Luc, que NextGen donc et le NextGen
00:59 Summit réfléchissent.
01:00 Qu'est-ce qu'on va voir, l'affiche de l'entreprise régénératrice, qu'est-ce
01:08 que tu veux dire, qu'est-ce que tu portes comme réflexion ?
01:11 Ce qu'on amène c'est à réfléchir sur des modèles d'entreprise qui changent le
01:17 caractère linéaire, de produire toujours plus, se moquer finalement des impacts que
01:23 l'on produit à la fois sociaux et environnementaux parce qu'on n'en est pas comptable et de
01:29 piloter les organisations différemment et d'avoir un rapport au travail qui soit plus
01:33 basé sur l'engagement, sur la motivation que sur la contrainte et le devoir d'exécution.
01:38 Aujourd'hui il y a un rapport au travail qui est de plus en plus toxique, ce n'est
01:45 pas un crime de le dire, c'est juste une réalité.
01:48 On a des entreprises qui sont moyennement ou plus ou moins concernées par les impacts
01:53 sociaux et environnementaux qu'elles produisent.
01:55 Tu maintiens ça ?
01:57 Je maintiens le fait qu'aujourd'hui le pilotage des entreprises est quasiment strictement
02:03 financier et c'est comme ça.
02:06 Les entrepreneurs n'y sont pas pour grand-chose, je ne suis pas en train de pointer du doigt
02:10 les entrepreneurs.
02:11 Les entrepreneurs jouent avec les règles qu'on leur donne.
02:13 Si les règles changent, probablement qu'ils vont s'adapter comme ils l'ont toujours
02:17 fait et ils vont trouver des solutions.
02:18 Or aujourd'hui on voit bien qu'on part à pleine vitesse dans le mur, donc il faut
02:25 probablement à la fois changer les business models et la manière de faire du business,
02:30 c'est un gros travail et dans le même temps compter sur l'innovation de rupture pour
02:37 nous aider à trouver des solutions.
02:39 Honnêtement, quand je parle avec Fabrice Bonifait qui sera la speaker ou ravie n'a
02:44 de joue à l'événement le Next Gen Summit la semaine prochaine.
02:47 Patron de la RSE de Bouygues.
02:48 Entreprise par exemple, si Fabrice Bonifait a la tête de sa RSE qui n'est pas forcément
02:56 drive à 100% par le bénéfice.
02:57 Je ne te le fais pas dire.
03:00 Et qui a aussi des enjeux climatiques gigantesques.
03:03 Quand on a des appels d'offres notamment de l'Arabie Saoudite pour construire des
03:08 stades dans le désert climatisé, etc.
03:10 On peut se poser la question et d'ailleurs Bouygues a refusé de répondre à un certain
03:14 nombre de ces appels d'offres.
03:15 Donc les choses changent quand même.
03:17 Mais on va avoir besoin des deux, c'est-à-dire de changer drastiquement la façon de faire
03:22 des affaires qu'on a hérité de la précédente révolution industrielle et ça va devoir
03:28 aller au moins aussi vite que la révolution de la voiture électrique dont on parlait
03:32 tout à l'heure.
03:33 Et puis dans le même temps compter sur ce que Jacques Monod n'avait pas vu sur le
03:36 passage ADN, c'est que l'innovation de rupture va permettre de faire dans quelques
03:41 années ce qu'on n'imagine pas possible de faire dans quelques siècles.
03:43 C'est-à-dire révolutionner la production d'énergie par exemple, révolutionner les
03:50 biotech, l'algorithmique, l'intelligence artificielle, etc.
03:54 Et si on n'a pas ces deux leviers qui se rencontrent au même moment, même Fabrice
04:02 qui est quelqu'un qui est très engagé et qui coordonne tous les directeurs RSE en
04:09 France le dit en off.
04:11 Ah bah même Rohan puisque lui il est dans le Shift Project avec Jean-Marc Jancovici.
04:17 On est cuit.
04:18 Ils ne sont pas d'un optimisme délirant les gars.
04:20 Donc oui, tu peux y aller.
04:22 Absolument.
04:23 Donc on ne peut pas compter uniquement sur l'innovation, ce serait une folie et il va
04:28 falloir s'attaquer aux choses des business model.
04:30 Donc l'événement de la semaine prochaine, le Next Gen Summit, contrairement à ce que
04:35 j'appelle moi les foires à la saucisse du green ou le salon d'agriculture du green,
04:42 je ne citerai aucun événement.
04:43 Mais enfin il y a plein d'événements qui font du greenwashing ou des directeurs RSE
04:48 plein de bienveillance expliquent comment ils ont changé linéairement la dérivée
04:56 de ce qu'ils font.
04:57 Là, ce qu'on va regarder sur cet événement, c'est comment on change le moteur.
05:01 Comment on change le moteur en plein vol.
05:03 Comment on change les business model.
05:05 Comment on passe d'un modèle de…
05:07 Donc au-delà du management, au-delà des RH en fait.
05:09 Tu vas bien au-delà.
05:10 Ah oui, d'accord.
05:11 Au-delà des business model et sur l'impact.
05:13 Et il n'y a qu'en changeant le moteur du logiciel des organisations aujourd'hui
05:21 qu'on va arriver à changer les trajectoires.
05:23 Donc le moteur, c'est quand je m'appelle Michelin, je n'imagine plus à terme vendre
05:31 des pneus mais vendre des kilomètres roulés et m'assurer de l'aspect circulaire, de
05:37 la prise en compte de tout le cycle de vie de mes produits qui ne sont plus des ventes
05:41 de produits mais des ventes de services.
05:42 Quand je suis une entreprise technologique, je vais m'intéresser au nombre de lignes
05:46 de code que je livre et aux features qui vont être utilisées.
05:49 Je vais être sur de la sobriété.
05:51 Et donc minimum is the maximum est au centre de ce qu'on va regarder.
05:56 Et régénératrice, c'est très ambitieux.
05:58 Alors ça n'existe, on peut le dire, ça n'existe pas aujourd'hui ou très peu.
06:02 On regarde ça plutôt… et donc les entreprises qu'on a invitées pour l'événement sont
06:07 plutôt des exceptions, disons-le clairement.
06:10 Donc on n'est pas sur quelque chose de massif aujourd'hui.
06:12 Mais ce sont des organisations qui améliorent l'écosystème dans lequel elles vivent.
06:19 Donc c'est extrêmement ambitieux.
06:20 Donc aujourd'hui, on a plutôt… c'est pour ça que je bâchais un peu les directeurs
06:26 RSE qui viennent dans les conférences expliquer ce qu'ils font de bien.
06:28 On est plutôt sur une amélioration tendancielle.
06:30 Mais ça ne sera pas suffisant.
06:32 Donc ce qui nous intéresse, c'est de regarder de la disruption sur les business models,
06:36 sur les modèles d'affaires pour essayer de changer complètement la cadence, le braquet
06:43 de ce qui est fait.
06:44 Et donc il va falloir s'attaquer aux business models fondamentaux des organisations.
06:47 Et comment, dans certains cas, on arrive même à améliorer la société ou l'environnement.
06:52 Donc c'est très innovant.
06:55 Vaste programme, disait De Gaulle.
06:59 Un commentaire là-dessus, les gars ?
07:01 De toute façon, ça va dans la direction souhaitée.
07:04 Moi, la seule différence de position, si on devait en mettre une par rapport à ce
07:09 qu'explique Luc, c'est que moi je crois beaucoup à l'innovation.
07:12 Et je pense que c'est l'innovation qui va nous sauver, encore une fois.
07:15 Et que ça peut aller très vite.
07:16 Voilà, moi c'est ma croyance, mais c'est du domaine de la croyance.
07:20 Voilà, le problème c'est que c'est un peu le pari de Pascal.
07:22 Oui.
07:23 Enfin non, c'est pas le pari de Pascal.
07:24 Parce que le pari de Pascal, t'étais forcément gagnant.
07:25 Là, tu risques de perdre quand même.
07:26 Tu vas me traiter d'obsédé.
07:28 Mais on peut passer à l'énergie 100% renouvelable sur la planète avec 10 trilliards de dollars.
07:35 10 000 milliards.
07:37 10 000 milliards.
07:38 C'est faisable.
07:39 Il faut juste l'investir.
07:40 Il ne faut pas plus que ça ?
07:41 Non.
07:42 Ce n'est pas beaucoup 10 000 milliards.
07:43 Non.
07:44 10 trilliards.
07:45 10 trilliards.
07:46 Et ça, c'est sur 10 ans en plus.
07:47 Donc c'est 1 000 milliards par an.
07:49 Donc voilà.
07:50 Et qu'est-ce qui a fait le calcul ?
07:51 Il me surprend ton chiffre, Thomas.
07:52 C'est Elon Musk, la source.
07:53 C'est Elon Musk qui a fait…
07:54 Oui, mais Elon Musk, tu vois… Non mais tu sais quoi ? Il fait le calcul en tant que
07:55 challenge.
07:56 Il est toujours… Je le voyais encore… Non mais je le voyais encore… C'était vachement
08:01 intéressant comme toujours et tout.
08:03 Et donc le gars lui disait, bon alors par exemple, les conflits sur l'eau, puisque
08:08 dans les régions dans lesquelles il a ses usines, il y a des vrais sujets.
08:11 Et sa réponse c'est, mais enfin la planète est bleue.
08:13 Il n'y a pas de problème avec l'eau.
08:15 Arrêtez de me parler de l'eau.
08:16 Mais non, tu ne peux pas… Justement, ce que dit Luc d'une certaine manière, c'est
08:20 qu'il faut s'arrêter de parler comme ça et d'espérer que la solution, parce
08:24 qu'elle est évidente, va se faire toute seule.
08:26 Ben non ! C'est quelqu'un qui quand même travaille
08:28 aux solutions.
08:29 On est d'accord.
08:30 Il fabrique des panneaux solaires pour installer sur les toitures et des batteries.
08:33 Les panneaux solaires plus batterie, ça permet de lisser les pics et c'est quand même
08:37 une des solutions.
08:38 Ce n'est sans doute pas la seule, mais on ne peut pas dire qu'il n'est pas sur le
08:41 sujet.
08:42 Oui, oui, mais enfin quand même.
08:43 Moi, je crois à ça.
08:44 Moi, je trouve, juste pour peut-être orienter ton propos, je trouve Luc très, très sévère.
08:49 Je te trouve très sévère avec la démarche de l'ensemble aujourd'hui des entreprises,
08:54 des entrepreneurs.
08:55 Ils sont… Je passe mes journées avec eux, mais ils sont tous focus.
08:59 Mais vraiment, mais vraiment, vraiment, vraiment, pour de bonnes ou de mauvaises raisons.
09:03 Soit parce qu'ils sont concernés, soit parce que de toute façon, ils n'ont pas
09:06 le choix s'ils veulent continuer à recruter les gens pour venir bosser.
09:08 Mais ils sont focus dans leur transfo de business model pour polluer le moins possible.
09:13 C'est exactement le point que je voulais faire.
09:14 Enfin, carboner le moins possible.
09:15 Je pense qu'avec les dynamiques actuelles, je pense que cet effort-là, il sera aussi
09:21 porté grâce aux salariés.
09:22 Parce qu'avec les tensions qu'on a, l'entreprise, elle doit répondre aussi pour pouvoir attirer
09:26 les talents sur son engagement, sur tout ce qu'elle va investir comme temps, comme
09:30 argent, comme innovation dans le changement climatique.
09:33 Parce que c'est finalement ce que beaucoup de salariés attendent de leur entreprise.
09:36 C'est une entreprise engagée.
09:37 Et donc, finalement, ce n'est pas que sur le retour sur investissement qui va te driver
09:41 ces investissements, mais aussi le fait que les talents, pour pouvoir les attirer, il
09:45 faut que tu aies un vrai engagement et pas juste des mots placardés.
09:49 Plus, je me permets juste, parce que si tu citais Fabrice Boniface, c'est quand même
09:52 parce qu'il raconte beaucoup de choses, il est extra.
09:54 Fabrice, il est venu ici très régulièrement et il dit en fait, le chantier le plus délirant
09:58 qu'on mène aujourd'hui, c'est un héritage évidemment, que Bouygues ne prendrait plus
10:02 aujourd'hui, c'est la nationale qui entoure la Réunion.
10:07 Tu sais, l'immense viaduc, l'espèce de périphérique de la Réunion, immense viaduc.
10:16 Il dit, les détails qu'il donne sont ahurissants.
10:20 En fait, il manque de la pierre notamment pour le faire.
10:22 Il faut qu'elle vienne de Madagascar ou d'Australie.
10:24 Un truc complètement dingue.
10:25 Simplement, il faut le faire.
10:27 Et en fait, tu te retrouves quand même, il y a énormément de situations où tu te
10:31 retrouves avec des héritages, mais il faut aller au bout.
10:34 Tu ne peux pas arrêter le truc à mi-chemin.
10:36 Même si tu sais que c'est dévastateur.
10:39 Voilà.
10:40 Non, non, moi je ne jette pas la pierre aux entrepreneurs.
10:44 Je dis, ils jouent avec les règles qu'on leur donne.
10:47 Oui, je comprends.
10:48 De la même manière, on s'émeut que des grands groupes arrivent à ne pas payer d'impôts
10:52 alors qu'ils génèrent des volants de débits de DA et de résultats nets gigantesques.
10:59 Voilà, mais ils jouent encore une fois avec les règles qu'on leur donne.
11:03 Donc moi, je ne suis pas ému par ça.
11:05 La seule chose que je dis, c'est qu'il y a des entreprises qui proactivement, c'est
11:10 plus facile d'ailleurs de créer un nouveau modèle que de transformer un modèle existant.
11:13 Tous ceux qui ont fait des entreprises, ont dirigé des entreprises le savent.
11:18 Et donc je dis, il y a juste une nouvelle génération d'entreprises qui arrivent,
11:22 qui va partir dès la première ligne de code, comme dirait l'autre, avec un modèle
11:27 qui est différent, des business models qui sont différents et qui vont permettre d'enclencher
11:33 une transformation assez radicale par rapport à ce qu'on connaît aujourd'hui.
11:36 Bien, je voulais juste vous citer, puisque tu parlais des impôts, cette phrase de Pierre
11:42 Cahuc, mais à la limite, on en parlera demain aussi.
11:44 Mais j'ai adoré cette phrase.
11:45 En France, travailler rapporte beaucoup plus aux autres qu'à soi-même.
11:48 C'est sans doute la raison essentielle pour laquelle il devient plus difficile de convaincre
11:52 les Français de travailler plus.
11:54 C'est brillant.
11:55 C'est brillant.
11:56 Pierre Cahuc est brillant.
11:57 Prof à Polytechnique, je crois, Pierre Cahuc, c'est un de nos meilleurs économistes,
12:01 spécialiste du travail, prof à Polytechnique.
12:03 Absolument.
12:04 Sachant qu'aujourd'hui, en France, on a quand même beaucoup, si ce n'est une majorité
12:09 de Français, qui rêvent d'être à leur compte ou en tout cas de monter des business
12:13 ou d'être dans une dynamique entrepreneuriale.
12:15 Il faudrait quand même que cette dynamique, elle paye à un moment donné et qu'elle
12:19 soit vertueuse dans la volonté des gens de trouver une solution par eux-mêmes à leurs
12:24 problèmes d'emploi et à leurs aspirations.
12:26 C'est un peu dur, parce qu'avec l'auto-entrepreneuriat à 27% tout taxé, je trouve que c'est des
12:31 bons systèmes jusqu'à 70 000 euros.
12:33 Ça met le pied à l'étrier à beaucoup de gens.
12:35 Mon cher Cédric, tu n'as pas lu la dernière note de l'IPP, je crois, l'Institut des
12:41 politiques publiques, sur la taxation des plus riches, où tu as cette création nouvelle.
12:46 Alors, ça a été balayé par Bercy, donc n'ayez pas peur.
12:50 Tout va bien, n'ayez pas peur.
12:51 Mais enfin, les gars sont capables du revenu économique.
12:55 Ah, c'est bien ça le revenu économique.
12:56 C'est donc le revenu avec lequel tu te payes, sur lequel tu payes tes impôts, et ce qui
13:02 s'appelle le report à nouveau.
13:04 Vous êtes entrepreneur, vous avez tous le report.
13:05 Les bénéfices que tu as faits, que tu n'utilises pas, que tu laisses dans la boîte pour de
13:10 bonnes, pour de mauvaises raisons, pour investir parce que tu as peur du lendemain, parce que
13:14 tu n'en sais rien.
13:15 Enfin bref, voilà.
13:16 Et les gars…
13:17 C'est une vision idéologique des choses.
13:22 Ah, hurrissante.
13:23 Mais ça nous ramène au sujet de Luc, parce qu'il y a cette petite musique qui commence
13:26 à monter.
13:27 Il faudrait taxer plus pour faire cette transition climatique.
13:29 C'est toujours la même chose.
13:31 Un problème, un impôt.
13:33 Donc, tant qu'on ne sort pas aussi de ces logiques, c'est pour ça que moi j'ai
13:36 foi en l'innovation, parce que sinon, c'est mortifère.
13:39 Tu ne fais que monter les problèmes ne faisant que s'empiler, les taxes aussi, et ça ne
13:43 va pas dans le bon sens parce qu'à la fin, il faut justement incenter des gens qui vont
13:46 produire cette innovation.
13:48 Mais je pense que tu as une vraie incompréhension du risque.
13:53 On ne taxe pas de la même manière un dividende qu'un revenu du travail parce qu'il y
13:57 en a un qui est certain et qui potentiellement, si tu perds ton job, tu as une assurance chômage,
14:02 donc une assurance, versus quelque chose où tu as peut-être généré des dizaines
14:07 de milliards d'euros de résultats nets sur un an.
14:11 Et Nokia Blackberry, c'est le parfait exemple.
14:13 Tu es tout en haut, tu as 50% de part de marché, personne ne te voit te détrôner, trois ans
14:17 plus tard, tu fais faillite.
14:18 Donc c'est pour ça qu'on ne taxe qu'à 30% les revenus du capital versus jusqu'à
14:23 45% les revenus du travail.
14:26 Et je pense que beaucoup de gens n'arrivent pas à comprendre que c'est pour refléter
14:31 le risque que l'on prend.
14:33 Et ça, ça me choque un peu.
14:36 Si tu fais les maths, tu as 25% d'impôt sur ta holding, plus si tu sors des dividendes,
14:43 30% à 55%.
14:45 La friction, elle ne s'arrête pas aux dividendes.
14:48 Mais de quoi tu me parles ? Ton argent, il est dans ta holding.
14:52 Oui, mais attends, si tu veux l'utiliser.
14:53 Si tu veux l'utiliser le jour… Mais c'est exactement ce qu'a répondu Bercy.
14:57 Vous taxez de l'argent qui n'est pas utilisable et qui n'est pas disponible.
15:01 Et il sera taxé cet argent le jour où tu le sortiras.
15:04 Mais donc il aurait été taxé à 25% plus 30%, donc 55%.
15:08 Voilà, c'est QFD.
15:10 Donc à la fin, ce n'est pas sous-taxer les revenus du capital.
15:13 Et la prise de risque n'est pas si récompensée puisque tu as été taxé deux fois.
15:16 Ah oui, on est d'accord.
15:17 Il y a plein de mécanismes.
15:18 Honnêtement, la France est quand même…
15:19 Non, non, mais je tiens à préciser.
15:20 Alors pardon, je ne voulais pas parler de cette note.
15:22 Je tiens à préciser parce que je lis partout que les gars parlent de dividendes.
15:26 Non, les gars ne parlent pas des dividendes.
15:28 Ils parlent vraiment du report à nouveau.
15:30 C'est-à-dire, ils parlent vraiment de l'argent de la trésor de la boîte, des fonds propres.
15:33 Et qui peut servir à investir.
15:34 En plus, il y a même un sujet de droit de propriété.
15:36 Ça s'appelle fonds propres.
15:38 Ça a un sens quand même en français.
15:40 Normalement, non, ça n'appartient pas à l'État.
15:42 Il y a encore deux, trois trucs qui n'appartiennent pas à l'État.
15:44 Et surtout, qui permet de continuer à investir et de prendre des risques et de continuer
15:48 à développer la société.
15:50 Oui, ou pas.
15:51 On s'en fout.
15:52 Ça ne t'appartient pas.
15:53 Tant que ce n'est pas sorti, ce n'est pas dans la poche des actionnaires.
15:56 Voilà.
15:57 C'est pas dans la poche de l'État.
15:58 C'est la valeur de la société.
15:59 Exactement.
16:00 Le jour où tu rentres dans ta société…
16:01 Tu vois bien qu'ils réfléchissent à taxer l'immobilier quand tu es propriétaire,
16:05 à taxer l'assurance-vie parce qu'on va aller chercher l'argent là où il se
16:09 trouve comme toujours.
16:10 Il y a des réflexions comme ça.
16:11 Tu ne te rappelles pas la proposition des socialistes qui disait « on va faire payer
16:14 un loyer aux propriétaires pour rembourser leur maison » ?
16:16 On en reparlera ensemble.
16:17 Ça, c'est différent.
16:18 Ah, d'accord.
16:19 Oui, parce que là, tu as un sujet qui nous tient tous à cœur.
16:23 C'est de la propriété aussi.
16:24 Oui, mais il y a un sujet de transfert générationnel.
16:25 Ah, mais ça, c'est autre chose.
16:27 Ah, et non.
16:28 Et justement, avec ce qui s'appelait le loyer fictif.
16:30 Ça s'appelait le loyer fictif, mon cher Thomas.
16:32 Mais sois tranquille, ça ne verra non plus jamais le jour.
16:35 Mais avec le loyer fictif, effectivement, et surtout c'était un transfert de fiscalité
16:40 et non pas une augmentation de fiscalité.
16:42 Alors, tu inversais par la fiscalité ce que t'apportait la pyramide du patrimoine.
16:48 Et oui, effectivement, plus tu vieillis, plus tu es riche.
16:52 C'est un sujet.
16:54 Et essayer d'inverser un peu cette pyramide avec le loyer fictif pour donner aux jeunes
17:00 générations les moyens de rentrer avec davantage de moyens dans la vie active, c'est quelque
17:05 chose qui m'intéressait.
17:06 Beaucoup plus simple.
17:07 Il suffit de défiscaliser big time les transmissions de capital.
17:12 Et de dire voilà…
17:13 Ah bah oui, comme ça les riches donnent au riche.
17:15 Oui, c'est bien.
17:16 De toute façon.
17:17 Ah bah oui, là, c'est formidable.
17:18 Ce ne sont pas les pauvres qui donnent au riche.
17:19 Mais si, le loyer fictif te permettait…
17:20 Mais allez, on reparlera de ça si tu veux.
17:22 On mettra tout sur la table.
17:24 Tu vas creuser le sujet aussi.
17:26 J'ai écrit les pages entières sur ce sujet.
17:27 Je ne sais pas.
17:28 Elle doit être à Calais.
17:29 Totalement, totalement.
17:30 Patrick Artus, c'était une note.
17:31 C'était l'économiste Patrick Artus qui est pas…
17:35 Je vais regarder mon détail.
17:36 Dans l'échelle du gauchisme, c'est pas…
17:38 Tu vois, il n'est pas à l'extrême.
17:41 Centre-gauche.
17:42 Je vais regarder en détail parce que sinon je vais me retrouver à poil d'argument.
17:45 Oui, je crois.
17:46 Mais… Non, non, mais c'était un débat passionnant.
17:49 Allez, allons sur…
17:50 Bah justement, les sujets dont tu avais envie de parler, Thomas et moi aussi, qui m'intéressent
17:54 bien.
17:55 L'écho des images et des écrans.
17:57 Alors d'abord, les annonces d'Apple autour du Métaverse.
17:59 Le casque, là.
18:00 Le Métaverse n'est pas mort, machin.
18:02 Luc ?
18:03 3 500 dollars.
18:04 Mais ça, c'est un détail.
18:06 Ça va baisser.
18:07 Oui, oui, non, parlons pas de ça.
18:08 Oui, ça, c'est pas vraiment un sujet.
18:09 De toute façon, les happy few vont tester ça.
18:10 Mais Apple se dit qu'il y a quelque chose avec le Métaverse, visiblement.
18:12 En tout cas, ils mettent le hard pour le faire.
18:14 Je pense qu'ils sont dans le sillage du gros pari de Facebook qui est un peu loupé
18:19 pour l'instant.
18:20 Et en termes de… Tu parlais de time to market.
18:22 On est en plein à côté, justement, du time to market.
18:25 Ce qui me semble intéressant dans ce casque, qu'ils ne veulent absolument pas appeler
18:31 un casque, c'est que c'est de la réalité augmentée autant que de la réalité virtuelle.
18:36 On voit à travers.
18:37 Et puis…
18:38 Oui, comment ils l'appellent ? Un ordinateur spatial.
18:41 Un ordinateur spatial, oui.
18:42 C'est génial, ça.
18:43 Et donc, les applications qui me semblent les plus évidentes immédiatement, c'est
18:48 effectivement regarder des choses ou être dans des réunions ou vivre des séances immersives.
18:56 Il va être mieux fait que ceux de Facebook, ça me paraît assez clair.
19:02 Après, je pense que c'est un galop d'essais.
19:04 C'est pour eux de rester dans la dynamique du marché.
19:08 Mais j'espère qu'ils vont faire le bon coup avec l'iPhone.
19:13 Mais j'ai du mal à y croire.
19:14 Alors, est-ce qu'il y a un mot de récondule, Thomas ?
19:16 Plus que sur le loyer fictif.
19:18 En fait, ce que je trouve génial, parce que je me disais en effet, s'ils refont
19:22 la même chose que l'Oculus de Meta et le Metaverse.
19:25 C'est un univers complètement virtuel.
19:26 Et on a vu que ça n'a pas pris parce que finalement, ce n'est pas encore abouti.
19:30 Ça viendra peut-être.
19:31 Là, ce que je trouve génial, c'est qu'en effet, ils n'appellent pas ça un casque
19:34 de réalité virtuelle, ni même augmenté, même si ça l'est, mais l'ordinateur spatial.
19:39 Et Tim Cook, il dit qu'on a créé le personnel computer, l'ordinateur personnel en 84.
19:44 En 2007, on a lancé l'iPhone et maintenant, on lance l'ordinateur spatial.
19:49 Et les exemples qu'il montre, c'est en effet, tu peux manipuler des documents comme
19:53 tu le ferais sur ton ordinateur, regarder des vidéos.
19:55 Il te montre que tu peux regarder la télé.
19:57 Génial, quoi, l'innovation.
19:58 Mais malgré tout, je trouve qu'ils ne tombent pas dans le piège du Metaverse à t'enfermer
20:01 complètement dans un univers parallèle.
20:03 Là, tu restes en contact avec la réalité et surtout, ça en fait un outil de travail.
20:08 Tu peux faire du design.
20:09 C'est Minority Report.
20:10 Donc, je trouve que c'est assez malin.
20:11 Est-ce que ça prendra ? Il y a des petits défauts, mais comme au début.
20:14 Mais on peut leur faire confiance avec les moyens qu'ils ont pour aller faire quelque
20:18 chose de plus abouti.
20:19 Moi, ce que je trouve le plus intéressant, et juste je finis là-dessus, on voit que
20:22 l'informatique, le silicone se rapproche de notre cerveau de plus en plus.
20:26 C'était sur le bureau, c'est dans la main, maintenant, c'est sur les yeux.
20:30 Et puis, la prochaine étape, c'est les implants.
20:32 C'est Nora Link.
20:33 Encore retombé.
20:34 Encore retombé.
20:35 Je suis un bon avocat.
20:37 On parlait tout à l'heure du déclin de la télé.
20:40 Les jeunes sont quand même figés sur leurs écrans.
20:43 Donc, l'écran, là, on n'aura plus besoin de le porter dans sa main et d'avoir des
20:46 problèmes de lombaires ou de cou.
20:49 On va pouvoir regarder ça avec un casque de ski, un masque de ski, mais qui est transparent,
20:56 effectivement, qui permet de garder le contact avec la réalité, ce qui était hyper anxiogène
21:00 avec l'expérience Facebook, enfin, méta.
21:03 Donc, oui, il y a…
21:05 Il y a quand même un petit effet.
21:06 Il y a un gars qui me disait qu'on allait se balader avec des chiens d'aveugles, quand
21:09 même.
21:10 Tu vois ?
21:11 Oui, mais non, parce que tu vois…
21:12 C'est un métier d'avenir.
21:13 Non, mais parce que tu vois quand même…
21:14 Puisque tu ne pourras plus quitter ton écran, donc tu seras comme ça avec ta canne et ton
21:16 clé-barre pour balader dans les…
21:17 Je trouve que c'est quand même toute la différence.
21:19 Tu vois à travers.
21:20 C'est ça.
21:21 Ce n'est pas transparent.
21:22 C'est avec un système de caméra.
21:23 Et c'est quand même un wow effect.
21:24 C'est un peu l'effet smartphone.
21:25 Ils ont cassé un truc grâce à ça.
21:28 Facebook, ça t'enfermait complètement.
21:30 Là, tu as quand même les deux mondes qui se mélangent.
21:32 C'est intéressant.
21:33 Je trouve ça intéressant.
21:34 Tu as un vrai bon pari.
21:35 Ça veut dire qu'essayer de le positionner comme un outil professionnel déjà et de
21:39 réalité augmentée pour augmenter tes capacités, c'est un bien meilleur pari que t'enfermer.
21:44 Et l'un n'est pas exclusif de l'autre parce que finalement, tu as 600 millions de
21:47 gens qui jouent dans des jeux de réalité virtuelle et autres.
21:51 Donc, ça ne veut pas dire que ça ne doit pas faire les deux.
21:54 Mais le fait… et l'ordinateur spatial est un bon nom pour dire que c'est un outil
21:58 professionnel et en plus qui serve parfaitement en time to market sur post-pandémie où on
22:04 s'est tous mis en télétravail, où le contact humain a été réduit en petite vignette
22:09 sur l'ordinateur.
22:10 Si tu arrives à donner un sentiment quand même d'être plus avec les gens, tu auras
22:15 quand même… je pense que c'est la bonne direction dans laquelle ils vont.
22:18 D'ailleurs, ils ne parlent pas de métaverse.
22:19 Ils n'ont pas employé le terme une seule fois.
22:21 C'est vrai ?
22:22 Que ordinateur spatial, pas métaverse en tout cas.
22:26 Oui, et les grands use case, c'est consommer du contenu, c'est interagir avec ses fichiers
22:31 de manière fluide.
22:33 Et puis les téléconférences.
22:34 Et garder le contact avec l'espace qui nous entoure.
22:37 Moi, ce qui me frappait quand j'utilisais le casque de méta ou d'autres, parce que
22:42 je l'ai tous testé.
22:43 Oui, je le rappelle, on ne le rappelle pas à chaque fois, mais il faut rappeler que
22:46 tu as été patron du TechnoCentre d'Orange.
22:48 Donc, effectivement, on a tout testé, on a développé des applis dessus, on a fait
22:52 ce qu'il fallait.
22:53 C'était quand même qu'à la fin, quand tu posais ton casque, tu étais content de
22:57 le poser.
22:58 Ça, je me suis dit quand même, pour moi qui suis un geek fini, c'est étonnant quand
23:05 même que je sois content de poser le casque.
23:06 Parce que ce n'était pas abouti encore.
23:07 C'est ça qui me laisse en une lueur d'espoir sur cette initiative d'Apple qui, quand même,
23:13 est la référence en matière d'interface.
23:16 Donc, s'il y a une chance, elle est là.
23:19 Ça me rappelle, tu te souviens de ta formidable entreprise Orange, à un moment quand même,
23:27 une grande entreprise comme Orange pouvait se vanter d'avoir les iPhones avant tout le monde.
23:37 Tu te souviens de cette histoire-là ? C'était quand même complètement dingue en termes
23:41 d'inversion de valeur.
23:42 Non seulement je me souviens, mais moi j'étais behind the curtain, derrière le rideau, on
23:47 était reçus par Apple.
23:50 En robe de burne.
23:52 On avait l'impression de voir Jésus.
23:54 On touchait Dieu et il nous montrait les…
23:58 Et on ressortait avec…
24:00 Exactement.
24:01 Mais c'est comme si on avait vu les Rois Mages.
24:03 Non mais ils ont cette capacité quand même à créer ça.
24:06 Ces innovations.
24:07 Bon, tu voulais…
24:08 Oui, est-ce que tout le monde a vu la série Succession, je pense ?
24:11 Je suis dedans.
24:12 Tu es dedans, Luc ?
24:13 Je ne sais pas ce que c'est.
24:14 Tu n'as pas vu la série Succession ?
24:15 Je ne sais pas ce que c'est.
24:16 Je ne sais même pas ce que c'est.
24:17 Tu voulais en parler.
24:18 Alors, il faut y aller Luc.
24:21 Il y en a assez peu.
24:22 D'ailleurs, les premières saisons étaient sur OCS.
24:24 Tu vois, en plus, tu seras un patriotique.
24:27 Pourquoi c'est…
24:28 En gros, je le dis très très vite, c'est du capitalisme merveilleusement raconté.
24:33 On dit beaucoup que c'est autour de la famille Murdoch.
24:36 Inspiré par…
24:37 En gros, c'est la succession familiale à la tête d'un énorme groupe de médias.
24:41 Je regarde ici.
24:42 C'est intéressant parce qu'il y a assez peu de fictions qui s'intéressent à ce sujet
24:47 qu'est le capitalisme.
24:48 Et c'est assez difficile à vendre, même si c'est les westerns modernes,
24:52 parce que c'est des rebondissements à n'en plus finir.
24:54 C'est des luttes de pouvoir.
24:55 C'est Shakespeareien.
24:56 C'est le roi Lear.
24:57 Oui, oui, tout à fait.
24:58 Beaucoup de gens font l'analogie.
24:59 Et je pense que les scénaristes l'avaient en tête.
25:01 Et c'est assez passionnant de voir, c'est à l'américaine, c'est très bien fait,
25:07 de l'intérieur les luttes de pouvoir dans une fratrie qui se déchire sur le thème de la succession.
25:12 Et donc, ils viennent de mettre un terme à cette série, la saison 4.
25:15 Et franchement, ça se consomme très facilement.
25:18 Mais moi, ce que j'admire, c'est en effet la capacité à rendre ça accessible,
25:23 en faire un événement, une série mainstream.
25:26 Et ce n'est pas Spider-Man, mais c'est sur une thématique qui est celle qui nous passionne autour de la table,
25:31 qui est le capitalisme ou l'économie ou la finance.
25:33 Tout à fait.
25:34 Mais alors, moi, j'avais un autre commentaire à faire qui m'intéresse.
25:37 Il y a une quinzaine d'années, c'est Jean-Marc Vitterit, je vais lui rendre hommage,
25:43 qui, le 1er, avait détecté ça.
25:45 Après la chute du mur, etc., le cinéma se cherchait un méchant.
25:51 Tu ne pouvais plus avoir, tu avais eu une période, le Sud-Africain était le méchant,
25:55 ce qui avait accéléré énormément.
25:57 Quand le cinéma et les franchises se mettent à désigner un méchant,
26:01 c'est très, très dur à vivre pour le méchant.
26:02 Et ça a sans doute accéléré énormément la libération de Nelson Mandela, sérieusement.
26:06 Ah, j'ai plus le… Enfin bon, peu importe.
26:11 Et le cinéma s'est mis, en fait, et c'est tout, à considérer l'entreprise comme le méchant.
26:19 Et tu as eu une vague où, en fait, l'entreprise ne pouvait plus être vue de manière positive ou au moins neutre.
26:26 Et moi, je prends cette série où, alors les gars, c'est épouvantable, comme tu dis, c'est le roi lire,
26:32 mais l'entreprise en tant qu'objet elle-même n'est pas stigmatisée.
26:36 Non.
26:37 Elle est même le…
26:38 Et on comprend le lien entre l'actionnaire, parce qu'on vilipende beaucoup les actionnaires,
26:41 les capitalistes, ceux qui tiennent les entreprises.
26:43 Et là, on se rend compte à quel point il y a cette notion de prise de risque,
26:46 il y a cette notion intime.
26:47 C'est ton sang, en fait.
26:48 Exactement.
26:49 C'est ta vie.
26:50 Exactement.
26:51 C'est-à-dire qu'on ne se rend pas compte, tant qu'on ne gère pas une entreprise,
26:53 à quel point c'est quelque chose qui est dans toi et qui, pour les bons et les mauvais côtés,
26:59 et ça t'obsède au point de pouvoir détruire tout le reste.
27:03 Et ça, c'est très bien rendu.
27:05 Oui, tout à fait.
27:06 Et l'entreprise en tant qu'objet, Cédric, je ne sais pas si tu es d'accord,
27:10 et je trouve que c'est effectivement, comme tu dis, les notions de prise de risque sont parfaitement rendues.
27:16 Et oui…
27:17 Négociation.
27:18 Négociation.
27:19 Je ne suis encore qu'au début.
27:20 Tu n'en es encore qu'au début.
27:21 Je n'ai pas le boulot.
27:22 S'il vous plaît.
27:23 J'étais encore hier soir dessus.
27:24 Tu vas faire du billet.
27:25 C'était intéressant, c'est sur l'histoire de la famille Gucci aussi.
27:29 Oui, très bon film aussi.
27:31 Mais plus en mode Roi-Lire justement, plus centré sur la famille si tu veux,
27:36 alors que là, l'entreprise est vraiment là.
27:39 Le conseil d'administration est là, les boards sont là, les collaborateurs sont là.
27:44 Enfin, c'est intéressant.
27:46 Bon.
27:47 Elle va nous manquer.
27:48 On est au bout.
27:49 Il nous reste trois minutes.
27:51 J'en sais rien.
27:52 Un sujet.
27:53 Tu peux parler un petit peu d'images, de réseaux sociaux.
27:56 Je ne sais pas si vous avez vu le Rainbow Flag sur l'Arc de Triomphe.
28:00 Oui.
28:01 Ce super montage d'un artiste qui s'appelle Yann Padam et qui a en fait enflammé la toile,
28:07 y compris l'extrême droite aux US, et qu'en fait c'était une image montée.
28:12 Et donc sur tout le débat sur l'IA actuellement, est-ce que tu labellises toutes les images
28:16 en disant fabriquées par une IA ou créées à partir d'images de 3D, de synthèse ?
28:23 Ça a été la parfaite démonstration, qui est le débat actuel de l'Europe,
28:26 de dire comment on essaye d'encadrer un petit peu la diffusion de ce type d'image.
28:30 Alors donc c'est effectivement, je ne savais pas que ça existait, dis donc,
28:33 la Commissaire européenne aux valeurs et à la transparence.
28:36 Si ça ne fait pas 1984, ça.
28:39 Commissaire aux valeurs et à la transparence.
28:42 Bref. Donc elle s'appelle Vera Jourova, cette charmante commissaire.
28:46 Effectivement, elle veut un étiquetage clair de ce type de contenu.
28:50 Je trouve que c'était le parfait exemple de cette semaine des derniers jours,
28:53 où en fait c'est parti très vite, même certaines personnalités françaises...
28:59 Tout le monde s'est fait avoir.
29:00 Parce que c'était bluffant, honnêtement.
29:03 On est à deux pas de l'arc de triomphe en enregistre.
29:07 Mais non, je dis "Ah mais bon Dieu, je n'ai pas encore été voir".
29:10 Oui, je me suis fait la même réflexion.
29:13 Je me suis dit "Tiens, je vais aller voir quand même".
29:15 Comme Christo, en fait.
29:16 J'ai dit "Je veux aller voir".
29:17 Voilà, comme Christo. Christo était réel et ça c'était irréel.
29:20 Bon. Moi je suis, mais enfin, à la limite, on aura l'occasion de reparler.
29:24 Je l'ai déjà dit.
29:25 Je pense que c'est une très très bonne nouvelle pour les marques d'information, en fait.
29:30 C'est-à-dire que ton seul repère, labellisé par l'IA,
29:33 je ne sais pas comment ils vont faire, mais enfin, à un moment, tu vas contourner le label.
29:37 En revanche, ton repère, ça va être la marque.
29:41 Si Bsmart te dit un truc, si Bsmart t'envoie une image, tu pourras faire confiance à cette image.
29:47 Un média, des journalistes, payés pour investiguer.
29:50 Ce sera ton label, on sera tamponné.
29:51 Oui, mais rien ne pouvait nous arriver de mieux, en fait.
29:54 À condition de ne pas se faire avoir par les sources qui vont remonter.
29:58 Et voilà.
29:59 Qu'est-ce qui va se passer ?
30:00 Pardon, c'est un peu de la cuisine journalistique,
30:02 aujourd'hui, le grand malheur du journalisme, c'est que, je ne sais pas quelle proportion,
30:09 70% des gens qui font du journalisme aujourd'hui n'ont plus le contact de la source.
30:13 Ils ne savent plus ce que c'est.
30:15 Ils travaillent avec des agences, ils travaillent avec des images qui leur sont envoyées,
30:20 et en fait, l'origine, la source, ils ne savent plus.
30:22 Ah, il va falloir s'en mettre au boulot.
30:24 Voilà.
30:25 C'est un programme.
30:27 Oui, oui, c'est une belle conclusion.
30:29 Bon, merci, chers amis, bon sommet, mon cher Luc.
30:33 Merci.
30:34 Pour l'entreprise Régénératrice.
30:36 Et puis nous, évidemment, on se retrouve demain, on fera un petit peu de…
30:40 On redeviendra sérieux demain, voilà, on va faire de la macro, tout ça,
30:44 la dette, le travail, le logement, il y a eu des annonces intéressantes sur le logement.
30:49 On leur laisse.
30:50 Macron !
30:52 Allez, à demain, les amis.
30:54 [Musique]

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