Manifestants imprimés au Sénégal : Amnesty international annonce 23 morts et accable l’État et les FDS

  • l’année dernière
Transcript
00:00 Les autorités sénégalaises ont suspendu l'accès aux réseaux sociaux,
00:04 l'accès à l'Internet via les réseaux mobiles
00:06 et arrouvé le signal de la chaîne de télévision privée,
00:09 WIFTV, depuis plusieurs jours et sans explication.
00:11 Ce sont autant d'attentes aux libertés,
00:15 elles privent les citoyens sénégalais de la possibilité
00:18 de pouvoir accéder à une information plurielle
00:21 et aussi de pouvoir s'exprimer librement sans crainte.
00:24 Depuis au moins deux ans, l'appareil de police et judiciaire
00:27 s'est engagé dans une répression assez féroce et systématique
00:31 contre toute forme d'opposition ou de critique.
00:33 Que ce soit des représentants ou des membres de partis d'opposition,
00:36 que ce soit des acteurs de la société civile ou encore des journalistes,
00:40 ce sont des centaines de personnes aujourd'hui
00:42 qui sont détenues de manière arbitraire
00:45 simplement pour avoir critiqué l'action gouvernementale,
00:48 critiqué des décisions de justice qu'ils estimaient partiales
00:51 ou simplement pour avoir mené leurs activités politiques.
00:53 Et les personnes qui ont été arrêtées
00:55 et qui sont aujourd'hui détenues de manière arbitraire
00:58 doivent être libérées.
00:59 Nous avons documenté les cas de au moins 23 personnes
01:02 qui sont décédées au cours des cinq derniers jours,
01:06 essentiellement tuées par balle.
01:08 L'usage de la force est très réglementé.
01:10 La force ne peut être utilisée que si elle est nécessaire
01:13 et elle doit être proportionnée.
01:14 Et l'usage de la force, l'étale en particulier,
01:17 ne peut être utilisé qu'en dernier recours.
01:20 Les autorités doivent absolument enquêter
01:22 sur les cas de ces morts durant les manifestations
01:25 et elles doivent aussi mettre fin à l'impunité
01:27 puisque il y a plus de deux ans,
01:30 14 personnes avaient été tuées lors des événements de mars 2021.
01:34 À ce jour, l'enquête n'a absolument pas progressé
01:37 et les familles attendent toujours d'être entendues par un juge.
01:40 Comme en mars 2021, nous avons pu observer
01:43 à travers de multiples vidéos qui ont circulé sur les réseaux sociaux
01:46 et que nous avons pu authentifier,
01:48 des individus en civil armés s'en prenant violemment
01:51 aux manifestants ou même aux populations
01:55 parfois avec des armes à feu.
01:57 Ces individus ont été filmés opérant en présence,
02:02 voire en collaboration avec les forces de sécurité.
02:05 C'est une pratique qui est évidemment totalement illégale.
02:08 Des enquêtes doivent être menées,
02:10 ces personnes doivent être appréhendées
02:12 et les responsabilités doivent être situées.
02:14 Des personnes arrêtées par les forces de sécurité
02:16 ont été utilisées comme boucliers humains
02:19 pour dissuader les manifestants dans le cas d'affrontements violents
02:23 de poursuivre les affrontements.
02:25 Cela est évidemment totalement proscrit par le droit international.
02:29 Il est indispensable de rappeler aux forces de sécurité
02:31 qu'elles n'ont absolument pas le droit d'utiliser
02:34 des populations comme boucliers humains.
02:36 Leur rôle est de protéger la population.
02:39 Nous demandons aux autorités sénégalaises
02:41 de restaurer les principes fondamentaux de l'État de droit
02:44 en garantissant une justice indépendante et impartiale qui dise le droit,
02:48 en garantissant le respect par les forces de sécurité
02:51 des règles en matière d'usage de la force
02:55 et en garantissant le droit à la liberté d'expression
02:57 et à la liberté d'information.

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