• l’année dernière
Avec son frère Félix, il représente l'avenir du tennis de table tricolore. Récent tombeur du n°1 mondial chinois, Alexis Lebrun, champion de France en titre, peut-il succéder à Jean-Philippe Gatien, champion olympique en 1992 à Barcelone ?

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Sport
Transcription
00:00 Tu connais notre édition sport hebdomadaire.
00:02 Je suis avec Antoine aujourd'hui.
00:04 Ça va Antoine ?
00:04 Salut Nico, ça va bien ?
00:06 Pleine forme.
00:06 Pleine forme.
00:07 Bon, cette semaine, Antoine, un invité de haute volée.
00:11 Haute volée.
00:12 18e mondial dans son sport.
00:15 Ton sport préféré d'ailleurs.
00:16 Assez, oui, on en parlera peut-être un peu.
00:18 18e mondial dans son sport à seulement 19 ans
00:21 et dont la particularité est qu'il a aussi un petit frère
00:24 qui arrive derrière et qui déboule au plus haut niveau.
00:26 Car oui, après les frères Pompadour Biathlon,
00:28 les frères Karabatitchour, les frères Hernandez au foot,
00:31 c'est les frères Lebrun au tennis de table, bien sûr.
00:34 Et aujourd'hui, on reçoit l'aîné des deux, Alexis.
00:37 Salut Alexis.
00:38 Salut.
00:39 Merci d'être avec nous.
00:41 Merci à vous.
00:42 Tu es dans ta salle, dans la salle de Montpellier.
00:45 C'est bien ça, dans ton club ?
00:47 Oui, c'est ça.
00:48 Donc, c'est la salle où je m'entraîne et j'ai fini mon entraînement.
00:51 Donc, je suis en haut dans le bureau de la salle.
00:54 OK, combien de temps d'entraînement du coup aujourd'hui ?
00:58 Aujourd'hui, là, ça fait 5-6 heures que j'ai joué.
01:01 Ça va, parce qu'il y a un match, on va le dire,
01:05 on va en reparler peut-être après, mais il y a un match important mardi.
01:07 C'est ça ?
01:08 C'est ça, oui.
01:09 Il y a un match important mardi prochain
01:11 et il y a d'autres compétitions derrière qui suivent aussi.
01:13 Ça se tourne.
01:14 Mardi, c'est les players de l'accès.
01:18 C'est ça, c'est le match retour de la finale pour monter en première division.
01:22 Vous avez gagné le match aller.
01:24 Vous avez explosé tour.
01:26 J'avais gagné.
01:27 Mais ça n'a pas été si facile.
01:29 3-0, c'est ça ?
01:31 Oui, c'est ça.
01:32 On a gagné 3-0, mais ce n'était pas si facile.
01:34 Sur tout mon match, je crois que j'ai gagné 3-7 à 2.
01:36 OK, bon, on va reparler de tout ça.
01:39 On est ravis de t'avoir.
01:40 En tout cas, on t'a suivi récemment et peut-être que vous aussi,
01:44 vous allez nous le dire,
01:44 nos viewers qui peuvent poser des questions et tout,
01:48 on te les relaiera.
01:50 Lors des championnats du monde,
01:53 il y a quelques semaines, et c'était diffusé sur la chaîne L'Equipe,
01:56 sur l'équipe live, on pouvait voir tous les matchs sur le site.
01:58 C'était une exposition assez sympa.
02:00 Je pense qu'il y a eu quelques retours.
02:02 Tu nous diras.
02:03 Défaite en 16e de finale contre le Sloven Jorgic.
02:07 Alors, un peu plus fort que toi, un peu mieux classé,
02:09 mais décevant quand même dans la manière.
02:11 Tu as pris 4-0.
02:13 T'espérais évidemment
02:15 te battre un peu mieux que ça, on va dire.
02:18 C'est ça, oui.
02:19 C'est ça, en termes de résultats, c'est un très bon joueur
02:22 et il est mieux classé que moi,
02:23 mais dans la manière, c'était,
02:25 j'aurais espéré faire mieux que j'ai fait un petit match
02:28 et j'ai perdu 4-0.
02:29 Donc, oui, c'est plus ça.
02:30 Oui, déception sur le coup, mais bon,
02:33 on va parler un peu de ton parcours,
02:35 parce que ça n'empêche pas que tu es en train d'arriver
02:37 parmi les tout meilleurs du monde.
02:39 Et c'est quand même assez exceptionnel dans un sport comme le tennis de table.
02:42 On n'a pas forcément l'habitude en France.
02:46 Il y a eu une grosse génération il y a quelques années.
02:49 Il y a eu Simon Gauzy récemment qui s'en approche.
02:52 Et donc là, toi, tu arrives avec ton frère.
02:54 On va dire que le déclencheur, il y a quelque temps,
02:58 on a beaucoup parlé de toi quand tu as battu le numéro un mondial
03:00 avec le champion olympique,
03:02 le chinois Zhendong, c'est bien ça ?
03:04 Voilà, c'était à Macao.
03:06 Qu'est-ce qu'on ressent à ce moment-là ?
03:09 Est-ce que c'est ça qui te fait prendre définitivement conscience
03:12 que tout est jouable, en fait, pour toi au plus haut niveau ?
03:15 Oui, forcément, ça aide de battre le numéro un mondial
03:21 pour se dire que tout est possible.
03:22 Après, ça faisait un petit moment que j'étais persuadé
03:24 que je pouvais jouer sur tout le monde.
03:26 Après, de là à battre les tout meilleurs chinois,
03:29 c'est autre chose.
03:30 Donc maintenant, je me suis prouvé que j'étais capable de le faire une fois.
03:33 Et maintenant, il faut réussir à répéter ce genre de performances
03:36 pour pouvoir faire des médailles sur des grandes compétitions.
03:39 Est-ce que tu abordes les matchs différemment depuis cette victoire ?
03:43 En te disant que tu as battu le meilleur, ce qui se fait le mieux,
03:47 et que du coup, face à des joueurs un peu moins bien classés que lui,
03:52 tu as une chance supplémentaire ?
03:54 Non, j'essaie de l'aborder pareil,
03:57 de ne pas me mettre plus de pression par rapport à ça.
03:59 C'était un super match, j'ai joué à un super niveau,
04:02 mais je ne pense pas qu'il faut que je change ma manière de faire.
04:05 Elle a plutôt bien fonctionné jusque là, donc j'essaie de rester pareil.
04:08 Vas-y, Antoine.
04:11 Est-ce que tu t'imaginais de battre ce genre de joueur si tôt, à 19 ans ?
04:16 Non, forcément, il y a deux ans, on m'aurait dit ça, je ne l'aurais pas cru.
04:21 Donc forcément, c'est des trucs de fous,
04:25 et je suis super content d'avoir pu faire des performances comme ça.
04:29 Il y a juste une petite stat pour qu'on se rende bien compte de ta progression
04:34 dans cette dernière année, c'est que depuis 12 mois,
04:36 d'après ce que j'ai vu, il n'y a que deux joueurs
04:38 qui ont gagné plus de places que toi au classement mondial,
04:40 dont ton frère.
04:41 Mais toi, tu as gagné un tout petit peu moins de 200 places
04:45 au classement mondial pour arriver à cette 18e.
04:47 C'est assez exceptionnel.
04:51 Il y a donc une place à se faire parmi les meilleurs joueurs du monde
04:54 pour les Français, enfin parmi les Asiatiques,
04:56 puisqu'il y en a huit dans les dix premiers, par exemple.
04:57 Toi, tu as grandi avec cet espoir-là, avec cet espoir de dire
05:01 « j'aurai ma place ».
05:02 Oui, c'est ça.
05:05 Je pense que pour l'instant, ils dominent largement.
05:07 Comme vous avez dit, ils sont huit dans le top 10,
05:10 mais je pense qu'il y a quand même pas mal de places à prendre
05:13 et il faut aussi y aller pour essayer de bousculer cette hiérarchie
05:17 et de se mettre à leur côté.
05:21 Est-ce que tu partais avec un peu un sentiment d'infériorité
05:25 quand on arrive sur le circuit mondial comme ça,
05:29 puisqu'on est la France, qu'on n'a pas gagné une médaille olympique
05:31 depuis 2000 à Sydney, je crois, sur le double ?
05:35 Est-ce qu'on arrive un peu à reculons en se disant
05:38 « ouais, on n'est pas à notre place » ?
05:40 Non, moi, je n'ai jamais eu ça.
05:44 Plutôt, justement, avec pas mal d'envie de se dire
05:48 qu'il y a des choses à faire et qu'il faut réussir à bousculer ça
05:52 plutôt que de la peur en se disant « les Asiatiques sont plus forts »,
05:56 c'était plutôt de l'envie d'aller les battre.
05:58 On en parlait, ton petit frère Félix a 16 ans,
06:03 c'est bien ça, il est déjà à 30e mondial,
06:05 donc c'est assez délirant aussi.
06:07 Vous racontez un petit peu, vous avez quand même un pédigré.
06:12 Votre père, il était ancien Stéphane,
06:14 il était dans le top 10 français dans les années 90.
06:18 Il était dans l'époque Gassien, Chilla, Elouah,
06:20 Legou, Christophe Legou, qui est votre oncle, c'est bien ça.
06:23 C'est ça, qui a été 14e mondial, il me semble.
06:26 L'époque qu'on connaît le mieux du tennis de table français,
06:30 c'est un peu de l'extérieur.
06:33 Donc, pourquoi vous jouez depuis tout petit, finalement ?
06:36 Ça s'est venu naturellement, vous avez baigné dedans et voilà.
06:39 Ouais, c'est ça.
06:40 Du coup, j'ai commencé à jouer quand j'avais trois ans.
06:43 Du coup, avec ma père qui était entraîneur,
06:46 je l'ai vite suivi à la salle et j'ai vite pris la raquette.
06:49 Et depuis, j'ai toujours continué à jouer jusqu'à maintenant.
06:53 Tu n'as jamais voulu essayer un autre sport ?
06:55 Si, j'en ai fait.
06:57 J'ai fait un peu de basket et pas mal de tennis.
07:01 J'ai fait du tennis jusqu'à ce que j'ai 9-10 ans.
07:03 Et après, je ne pouvais plus faire du haut niveau au tennis et au tennis de table,
07:06 donc il fallait choisir et j'ai préféré le ping-pong.
07:09 Justement à propos de ça, on a une question de Qubenwewe.
07:15 Est-ce qu'aujourd'hui, on peut vivre du tennis de table en France ?
07:18 Toi, est-ce qu'aujourd'hui, tu vis du tennis de table ?
07:21 Oui, c'est professionnel, donc on peut en vivre en France maintenant.
07:27 Ça fait, je ne sais pas, depuis que je suis né, il y a des gens professionnels,
07:30 donc on peut en vivre.
07:31 Et est-ce que toi et ton frère,
07:34 vous avez l'impression de lutter à armes égales avec vos concurrents asiatiques ?
07:40 Que ce soit dans les moyens mis en place par la fédération, votre club ?
07:45 En fait, on sait que là-bas, c'est une institution.
07:47 C'est ça.
07:47 Comme des plus jeunes.
07:48 Alors comme toi, tu as commencé à 3 ans, ce qui reste rare dans le tennis de table.
07:52 Là-bas, c'est un des sports rois aussi, ce qui n'est pas le cas chez nous.
07:55 Oui, c'est ça.
07:57 Dans les méthodes d'entraînement,
07:58 qu'est-ce qui fait les grandes différences à ton avis entre vous et la Chine, par exemple ?
08:03 Forcément, on ne lutte pas à armes égales, on va dire.
08:08 Ils ont beaucoup plus de moyens.
08:09 Déjà, ils ont beaucoup plus de licenciés qui jouent au ping-pong,
08:12 donc ils ont plus de chances aussi d'avoir des très bons joueurs.
08:14 Puis, ils ont des moyens illimités.
08:17 C'est compliqué de rivaliser,
08:20 mais ça n'empêche pas d'essayer de faire notre mieux
08:22 et de trouver différentes idées pour compenser aussi ce manque de moyens,
08:27 d'arriver autrement par nous-mêmes à développer notre style
08:31 et du coup, essayer d'aller les embêter avec ça.
08:33 Est-ce que c'est sympa ?
08:37 Parce qu'avec ton petit frère, il y a une certaine émulation, évidemment.
08:41 Est-ce que c'est le côté cool qui l'emporte d'être à deux
08:43 ou est-ce que c'est parfois dur à gérer parce que vous serez en concurrence ?
08:47 Vous êtes en concurrence, vous serez en concurrence ?
08:49 Oui, on est en concurrence, mais on le vit plutôt bien.
08:54 C'est plutôt le côté cool parce que ça nous permet aussi de parcourir le monde à deux
08:59 et de jouer contre les meilleurs joueurs du monde tous les deux ensemble.
09:02 Je trouve que c'est un super point fort déjà sur l'entraînement, d'être à deux.
09:06 Ça nous permet de ne pas galérer à trouver des adversaires déjà pour jouer.
09:11 Puis, on échange beaucoup, on essaye pas mal de se conseiller.
09:13 Donc, même si on est en concurrence, notre but, c'est d'avancer le plus loin tous les deux ensemble.
09:16 Et après, si c'est lui le plus fort ou moi le plus fort, après, c'est entre nous.
09:21 Mais le but, c'est qu'on soit tous les deux le plus haut possible.
09:23 Et c'est qui le plus fort à l'entraînement ?
09:26 C'est qui gagne le plus souvent ?
09:28 Le plus souvent, c'est moi contre lui en confrontation directe.
09:32 Vous fixez des petits défis entre vous ou ça reste quand même juste...
09:38 Entre vous, vous vous touchez pas, entre guillemets.
09:40 Et c'est à celui qui râle le plus loin, tant mieux.
09:44 Ou il y a quand même une petite concurrence entre vous deux ?
09:46 Non, c'est sûr, on se fixe plein de défis, on se charrie beaucoup.
09:50 Donc, forcément, on essaye de se dépasser l'un et l'autre.
09:54 Et quand Félix me bat une fois à l'entraînement, le soir, elle va me chambrer.
09:58 Et inversement, donc forcément, il y a une petite concurrence.
10:00 Mais ça reste très bon enfant et on en rigole beaucoup.
10:04 Petit point de détail parce que je peux pas t'avoir sans te poser cette question.
10:09 Pourquoi Félix joue avec cette prise, on appelle à la chinoise, la prise porte-plume ?
10:15 Parce que chez les Européens, ça se voit jamais, ça, presque.
10:19 Ouais, du coup, Félix, c'est assez particulier.
10:22 C'est un des seuls Européens sans origine asiatique qui joue de cette manière-là.
10:27 Et du coup, c'est parce que quand il était petit,
10:29 il y avait un Chinois qui jouait au club distre
10:32 et qui s'entraînait à Montpellier, qui s'appelait Chen Jian.
10:35 Donc, Félix avait 4 ans, il l'a vu jouer.
10:38 Du coup, il l'a pris un peu comme idole.
10:40 Il a voulu le copier, donc il s'est mis à jouer en prise porte-plume.
10:43 Mais c'est fou que ce soit resté et qu'il ait atteint ce niveau avec cette prise.
10:48 Bon, après, lui, du coup, il l'habituait, mais on se dit, il s'est pas mis dans la facilité, quoi.
10:53 Si on peut dire.
10:56 Je pense pas qu'il y ait une bonne prise ou une mauvaise prise.
10:59 Si les Chinois jouent comme ça, c'est qu'il y a aussi des avantages.
11:02 Après, forcément, en Europe, on n'a pas beaucoup d'expérience.

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