Le président de l’institut Vivre français, Jean Messiha, était invité dans Soir info week-end, ce samedi 10 juin, sur CNEWS. Il s’est exprimé sur le droit d’asile : «Il y a les dégoûtés du droit d’asile qui sont les Français».
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00:00 Aujourd'hui, si vous voulez, le droit d'asile est fait de telle manière
00:03 que vous n'avez rien à perdre quand vous êtes hors de l'Union européenne
00:07 établie dans un pays à le demander.
00:08 Même si vous n'êtes pas persécuté, même si vous ne correspondez pas
00:15 aux critères de l'asile, vous n'avez rien à perdre à tenter le passage
00:19 et à venir déposer votre demande et au contraire, tout a y gagner
00:22 parce que, comme ça vient d'être précisé dans votre reportage,
00:25 vous touchez de l'argent, vous êtes protégé médicalement,
00:28 vous êtes logé dans des logements dignes.
00:30 J'aimerais bien d'ailleurs qu'on fasse ce même critère pour les 4 millions
00:34 de mal logés en France dont, pour le coup, je ne sais pas où est
00:38 l'application de ce principe à avoir un logement décent.
00:41 Je connais plein de Français qui vivent dans leur voiture ou qui vivent
00:44 dans des logements insalubres ou indécents.
00:46 Bizarrement, cette règle-là, elle ne s'applique pas et les logements
00:50 d'urgence sont souvent réservés à ceux qui viennent d'ailleurs et non plus
00:53 à ceux qui vivent ici.
00:55 Ça, c'est la première chose.
00:57 La deuxième chose, c'est que le droit d'asile a évidemment
00:59 été dévoyé.
01:01 Le droit d'asile tel qu'il prévaut aujourd'hui, il a été conçu
01:05 dans les années 50, au moment de la séparation entre l'Est et l'Ouest,
01:09 au moment où on accueillait quelques centaines de personnes au plus
01:13 par an, des réfugiés, des solgenitsines en quelque sorte.
01:17 Bon, vous voyez bien qu'on n'est plus du tout dans ce cas-là.
01:20 Aujourd'hui, 156 000 demandeurs d'asile, c'est quelque chose
01:24 de considérable.
01:26 C'est un fardeau considérable pour la France, dont d'ailleurs 65 %
01:30 vont être déboutés et ne repartiront jamais.
01:34 Donc, si vous voulez, il y a les déboutés du droit d'asile
01:37 et il y a les dégoûtés du droit d'asile, que sont les Français
01:41 qui en ont marre d'accueillir des gens dont les demandes ont été
01:46 refusées par les institutions de l'État de droit et qui ne repartent
01:51 pas à l'issue dans leur pays.
01:53 Et enfin, 156 000 personnes qui viennent au titre du droit d'asile.
01:57 Il faut quand même rappeler que l'immigration légale et illégale,
01:59 droit d'asile compris en France, représente à peu près 500 000
02:02 personnes.
02:03 Si vous prenez seulement 5 %...
02:05 - Légale, c'est 250, 300.
02:07 - Oui, légale et illégale, j'ai dit.
02:09 - Pardon.
02:10 - Légale et illégale.
02:11 Si vous prenez de cette masse de l'immigration, un demi-million
02:14 de personnes globalement, entre légaux et illégaux, s'il n'y a
02:17 que 5 % de cette immigration qui est délinquante ou criminelle,
02:21 vous vous rendez compte de ce que ça fait comme chiffre ?
02:22 On est à 25 000, entre 25 000 et 50 000 personnes si vous prenez
02:27 5 % ou 10 % pour 73 000 places de prison.
02:30 Donc aujourd'hui, si vous voulez, la France n'a plus les moyens
02:34 d'accueillir ni autant de demandeurs d'asile parce que le rôle
02:37 de la France n'est pas de protéger la Terre entière.
02:40 Elle n'est pas d'être le déversoir des zones qui sont en guerre.
02:43 C'est malheureux.
02:44 On aimerait avoir les moyens du bon Samaritain et aider la Terre
02:48 entière, mais on ne le peut plus.
02:49 Et donc aujourd'hui, si vous voulez, et avec ce qui vient de se passer
02:54 à Annecy, ça ouvre le débat, mais le droit d'asile aujourd'hui,
02:58 pour certains en tout cas, c'est le droit à l'asile.
03:02 Mais quand on pense que la psychiatrie en France est le parent
03:05 pauvre de la médecine, même cela, nous n'avons plus les moyens
03:08 de les accueillir.
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