• l’année dernière
Après l'attaque au couteau d'Annecy, qui a fait six blessés jeudi, dont quatre enfants, le droit d'asile est au centre des débats. Alors que par la voix de son président, Jordan Bardella, le "Rassemblement National" dit vouloir "restreindre le droit d'asile", la gauche déplore la récupération politique du drame. La députée LFI Clémentine Autain a notamment dénoncé un "procès contre l'ensemble des migrants".

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Le débat aujourd'hui est lancé, ce débat il est important.
00:02 Je pense que le droit d'asile aujourd'hui,
00:04 ce n'est pas l'essence même du droit d'asile qui est à remettre en cause,
00:07 c'est sa gestion, car aujourd'hui le droit d'asile il est dévoyé en France.
00:10 Il y a à peu près 137 000 demandes chaque année,
00:13 ça a doublé en 10 ans, et parmi ces 137 000 demandes,
00:17 il n'y a que 29% des demandeurs qui sont reconnus
00:20 comme étant vraiment éligibles au droit d'asile.
00:22 C'est-à-dire que c'est devenu une filière d'immigration clandestine
00:25 comme une autre, et qu'on est complètement dépassé
00:27 parce que les règles européennes qui avaient été faites pour un certain nombre de demandes
00:30 sont complètement inapplicables aujourd'hui.
00:32 - Filière d'immigration clandestine ?
00:34 - Clairement, clairement, bah oui, 70% des demandeurs de droit d'asile
00:38 n'ont pas le droit au droit d'asile, et d'ailleurs ce n'est pas moi qui le dis,
00:41 c'est l'État qui ne leur donne pas ce droit.
00:43 Le problème c'est qu'il n'y a que 5% qui rentrent chez eux.
00:46 Et donc, bien évidemment, tous ceux qui veulent entrer illégalement dans notre pays
00:49 ont compris l'astuce, ils arrivent, je demande le droit d'asile,
00:53 et ils savent à peu près certainement qu'ils ne repartiront jamais.
00:57 Et je vais vous dire, il y a deux perdants dans cette situation.
01:01 La population française, bien évidemment, qui en paye le prix financier et sécuritaire,
01:06 mais les vrais demandeurs d'asile.
01:07 Parce que lorsque les Ukrainiens sont arrivés en France,
01:10 lorsque la guerre a été déclarée dans leur pays,
01:12 il n'y avait plus de place pour les loger bien souvent,
01:14 et de faux demandeurs d'asile occupaient des places qu'ils auraient dû avoir.
01:17 Il faut donc maintenant de fond en comble revoir la gestion.
01:20 Est-ce que je peux me permettre de corriger quelque chose qui a été dit sur ce plateau ?
01:23 Que le Syrien qui a commis ces actes terribles était en situation régulière.
01:27 Excusez-moi, ça fait débat.
01:28 Ça fait débat parce que lorsque quelqu'un demande l'asile dans un autre pays de l'Union européenne,
01:32 il a trois mois maximum de séjour dans un autre pays de l'Union européenne,
01:37 sauf s'il travaille, sauf s'il veut un pour des raisons familiales.
01:40 Ce n'était pas le cas.
01:41 Oui, mais M. Giacomelli, si on veut être extrêmement précis sur les faits,
01:46 le refus de sa demande d'asile en France lui a été notifié le 4 juin,
01:51 et qu'il y a ensuite un délai pour éventuellement faire appel,
01:55 ce qui fait que ce qui est donné comme argument par l'exécutif
01:59 pourrait expliquer qu'il était en situation régulière sur le territoire.
02:03 Le texte dit qu'on ne peut pas demander deux fois le droit d'asile dans deux pays de l'Union européenne.
02:07 Et donc quand il est arrivé, il y a le fichier Dublin,
02:08 on savait qu'il était demandeur d'asile,
02:10 d'ailleurs accepté comme réfugié en Suède,
02:13 et donc dès le départ, il n'aurait pas pu faire sa demande.
02:15 Donc ça a débloqué deux fois. Il faut le dire quand même.

Recommandations