Présentation en temps de pandémie
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00:00 [Musique]
00:07 Et bien bonjour à toutes, bonjour à tous.
00:10 Voilà, une nouvelle idée du syndicat d'initiative,
00:13 faire des petites capsules,
00:15 discuter avec des écrivains, avec des artisans
00:17 et le premier qui s'y colle évidemment en mode selfie,
00:20 et bien c'est moi.
00:21 Donc je tiens à vous rassurer tout de suite,
00:23 les distances de sécurité entre moi et la caméra sont respectées,
00:27 on est à peu près à 1m50, voir un peu plus de 1m50 de moi
00:30 et il n'y a d'ailleurs personne derrière la caméra,
00:32 ça a été mis en marche juste avant que vous ne commenciez à voir ces images.
00:36 Alors j'ai reçu de la part de Paris et Célia,
00:40 les deux sympathiques accueillantes au syndicat d'initiative,
00:45 une série de cinq questions,
00:47 à laquelle je vais tenter de répondre au mieux,
00:49 le plus sincèrement possible évidemment.
00:51 Bon, donc première question,
00:53 qu'est-ce qui t'a donné l'envie d'écrire ?
00:55 Quand j'étais petit, j'habitais un quartier où il n'y avait pas beaucoup d'enfants,
00:58 ça veut dire qu'une fois rentré de l'école, j'étais souvent seul,
01:02 donc je courais évidemment dans le jardin,
01:06 qui n'était pas très grand, etc.
01:08 Donc j'avais plutôt tendance à rester à la maison,
01:10 je lisais beaucoup,
01:12 les plus vieux d'entre vous se souviendront de Petit Tom notamment,
01:17 qui était des livres pour enfants, qui étaient super bien faits,
01:22 et au fur et à mesure que j'ai continué à lire,
01:27 je suis passé au BD, puis je suis passé au roman, etc.
01:29 Et ça m'a donné petit à petit l'envie de m'exprimer par écrit,
01:35 comme je n'avais pas de public entre guillemets,
01:37 de mon âge tout près de chez moi,
01:40 je me réfugiais un petit peu dans l'écriture.
01:42 Donc très rapidement, j'ai commencé à collectionner les bons poèmes,
01:49 qui étaient les seuls que j'avais d'ailleurs en français,
01:52 en rédaction, en élocution, comme tout ça s'appelait à l'époque.
01:57 Et la première rédaction vraiment sérieuse que j'ai eu l'occasion de faire,
02:01 c'était en 6e année primaire,
02:03 et là c'était un sujet sur la mort de Mao,
02:06 si mes souvenirs sont bons, en tout cas une mini-biographie de Mao,
02:09 à une époque que la plupart d'entre vous ne connaissent pas,
02:12 à une époque où il n'y avait pas Internet, il n'y avait pas Wikipédia,
02:15 il n'y avait pas le mode de recherche.
02:17 A l'époque, il fallait aller à la bibliothèque,
02:19 ouvrir un bouquin, commencer à gratter, à chercher.
02:21 C'était un tout autre monde.
02:23 Et j'ai été particulièrement félicité par cette rédaction,
02:29 parce que les autres avaient un niveau plus de leur âge,
02:33 et mon texte était un petit peu du long.
02:36 Ce n'est pas donc simplement une passion, ça n'a rien à voir.
02:41 Et j'ai continué à progresser petit à petit, petit à petit.
02:44 J'ai écrit des choses un peu plus longues,
02:47 des textes un peu plus structurés.
02:51 Et puis pour finir, à un certain moment, j'ai écrit mon premier bouquin.
02:56 Alors la deuxième question, qu'est-ce qui t'inspire pour écrire ?
03:01 Ah, ça c'était la question symbole, et particulièrement aujourd'hui.
03:06 En fait, j'ai écrit mon premier livre,
03:09 qui est sorti en 1999,
03:12 et il s'agissait de l'histoire des cinémas liégeois.
03:16 C'était un livre de recherche historique,
03:19 sur un sujet qui n'avait jamais été traité en littérature régionale,
03:23 et liégeoise en tout cas.
03:25 Et ça m'avait demandé une bonne dizaine,
03:28 même une bonne quinzaine d'années de recherche.
03:31 J'avais commencé mes recherches sur le sujet en féver 1984,
03:35 et donc je vous le dis, le bouquin est sorti en 99.
03:38 Et ça a été mon premier succès, on va dire,
03:44 tout régional évidemment, en librairie.
03:49 Et le livre, je ne suis pas fier de le dire,
03:52 est devenu relativement occulte en matière de littérature régionale.
03:56 Et ce qui m'avait inspiré à l'époque,
03:59 la personne qui m'avait inspiré pour écrire ce bouquin, c'était mon papa.
04:03 Donc c'est lui qui m'a donné l'inspiration pour mon premier bouquin,
04:06 parce que mon papa était un fan de cinéma.
04:09 Et chaque fois qu'il me parlait des films de sa jeunesse,
04:13 c'était aussi un collectionneur de films,
04:15 chaque fois qu'il me parlait des films de sa jeunesse,
04:17 il me disait souvent "Ah celui-là, je l'ai vu à l'Américain,
04:21 celui-là je l'ai vu au Réjean, je l'ai vu au Crossley, je l'ai vu au Palas", etc.
04:25 Ça ne me disait rien, et ça m'a donné l'envie de rechercher les cinémas de liège.
04:31 Donc ça a pris des années et des années,
04:33 j'ai fouillé les archives, j'ai fouillé les journaux,
04:36 j'ai fouillé toutes les bibliothèques, j'ai retrouvé énormément d'articles,
04:39 j'ai retrouvé des opérateurs, j'ai retrouvé des ouvreuses, etc.
04:46 Donc voilà, mon premier bouquin, et c'était mon premier public, c'était pour mon père.
04:52 Après, voilà, c'est devenu un petit peu un goût.
04:57 Par exemple, à un moment, j'ai été travailler à Flémal,
05:00 j'ai sorti un bouquin sur Flémal,
05:03 je suis venu habiter à Trôles, j'ai sorti deux ou trois bouquins sur Trôles,
05:09 j'ai habité Chéné pendant quarante ans, j'ai sorti deux bouquins sur Chéné,
05:13 et je me suis mis tardivement au roman.
05:17 C'est vraiment relativement récent, quatre ou cinq ans,
05:22 et le premier roman que j'ai écrit s'appelait "Le mystère du Randal",
05:25 et il y a une suite au "Mystère du Randal",
05:27 "Le mystère Excalibur", que j'ai co-écrit avec un jeune homme qui s'appelle Robin Pudzay,
05:32 et je vous conseille d'aller tapoter sur internet Robin Pudzay,
05:35 je vous mettrai son site ici en bas par la même occasion.
05:39 Et voilà, quand nous écrivons des romans, généralement nous les écrivons ensemble,
05:44 parce que, en fait, je suis trop pourri.
05:47 Il y a un chat quelque part.
05:49 Mais je continue, et je reprends des bouquins.
05:52 Il y a encore des bouquins que je fais seul, mais j'aime bien déquilibrer un petit peu,
05:56 puis, quelque part, c'est ouvrir la parole aux plus jeunes,
06:00 et les faire profiter de mon expérience,
06:03 parce qu'il y a quand même 21 ans que j'écris des bouquins.
06:06 Alors, ton livre préféré ou ton auteur préféré ?
06:11 Bon, généralement, on ne doit pas dire "Ah ben, c'est mes bouquins".
06:16 Bon, c'est pas vrai.
06:18 Mon livre préféré...
06:22 Un de mes auteurs préférés sont des auteurs classiques,
06:26 classiques, généralement anglais.
06:28 Je pense en particulier à Agatha Christie,
06:30 mais qui n'a pas lu des Agatha Christie ?
06:32 Et je pense également à Conan Doyle.
06:35 Conan Doyle, pardon,
06:38 le personnage extraordinaire, j'y arriverai, de Sherlock Holmes.
06:42 Voilà. Ou sinon, il y a un bouquin que je vous conseille avec un suspense à couper le souffle,
06:47 un livre policier dont l'auteur m'échappe pour l'instant, mais c'est pas grave,
06:50 qui s'appelle "Les 39 marches".
06:52 Retenez, c'est "Les 39 marches".
06:54 Je l'ai lu une dizaine de fois.
06:56 C'est une construction simple, mais géniale, en fait.
07:01 Et c'est, au niveau écriture, au niveau qualité d'écriture, etc.,
07:04 c'est vraiment à la portée de tous.
07:06 Et moi, j'ai lu ça, j'avais probablement moins d'une quinzaine d'années,
07:12 mais ça vaut vraiment le coup.
07:13 D'ailleurs, ça a été adapté au cinéma à trois reprises, si mes souvenirs sont bons.
07:17 Donc, c'est que vraiment, il y avait un bon sujet à l'époque.
07:21 Alors, quatrième question.
07:23 Un conseil pour quelqu'un qui souhaiterait se lancer.
07:26 Mais pas ça grand.
07:28 Mets pas le pied dedans.
07:29 Un conseil.
07:32 Un conseil, c'est d'abord de ne...
07:36 Il y en a plusieurs, en fait.
07:38 Le premier conseil, c'est de ne pas s'imaginer qu'on va faire de l'argent en écrivant.
07:44 Ça marche pas.
07:46 Alors, à part quelques cas bien connus,
07:49 de personnes qui se sont lancées dans le roman,
07:52 du genre avec des petits sorciers qui volent sur des balais,
07:55 qui reçoivent du courrier par chouette, etc.,
07:57 rares sont les auteurs qui vivent de leur plomb.
08:02 Ou alors, ce sont vraiment des quasi-montages de société,
08:06 et il faut qu'il y ait un éditeur solide derrière, etc., etc.
08:10 Donc, vous devez d'abord écrire par passion.
08:14 De toute façon, dans la vie,
08:17 tout doit se faire avec passion et avec amour.
08:20 Le reste ne compte pas.
08:22 Donc, si vous avez envie d'écrire, vous écrivez.
08:26 Maintenant, la publication,
08:29 c'est-à-dire passer soit en auto-édition, comme je le fais depuis peu,
08:33 ou alors passer par un éditeur,
08:36 c'est encore une autre démarche.
08:37 Il y a écrire et se lancer dans l'édition.
08:41 Donc, pour se lancer dans l'édition,
08:44 contrairement à ce qui se passait il y a 20 ans,
08:46 ça coûte beaucoup moins cher,
08:47 et il y a moins de risques de se casser la figure.
08:50 Mais c'est une chaîne un peu plus compliquée.
08:52 D'ailleurs, pour ceux qui souhaitent se lancer dans l'écriture
08:55 et dans la publication de livres,
08:57 je fais également du coaching éditorial,
08:59 et je leur donne des conseils pour justement
09:01 ne pas mettre les pieds dans les trous et se casser la figure.
09:05 Donc, ça, c'est quelque chose.
09:07 C'est passion et amour.
09:08 Ne l'écrivez pas. C'est deux clés pour écrire.
09:10 Arrêtez.
09:11 Écrivez, faites un blog, écrivez sur Facebook,
09:15 faites décopier-coller l'article, ce n'est pas grave.
09:17 Faites ce que vous voulez.
09:19 Écrivez votre liste de courses.
09:21 Mais n'essayez pas d'avoir du profit.
09:24 Ne pensez pas profit.
09:25 Pensez culture, pensez idées, pensez scénario, pensez texte, pensez message.
09:31 Parce que si vous avez vécu quelque chose,
09:33 ou si vous avez eu une vie, même ordinaire,
09:37 même s'il y a eu des choses extraordinaires,
09:39 vous avez un message à faire passer.
09:40 Ça, c'est clair.
09:41 Maintenant, c'est un peu comme raconter des blagues à un mariage,
09:45 et raconter des blagues sur scène.
09:47 Ce n'est pas le même job.
09:49 Il faut pouvoir passer les feux de la rampe,
09:51 et ça, voilà, c'est autre chose.
09:54 Mais moi, je vous invite, si vous avez des idées qui tournent dans votre tête,
09:58 couchez-les sur papier.
10:00 Même si vous tombez à court d'inspiration à un certain moment,
10:04 repartir sur le texte des années plus tard, éventuellement,
10:08 quand vous serez plus mature,
10:10 ou quand l'idée sera arrivée,
10:13 ou vous aurez la fin, par exemple,
10:16 de l'histoire à laquelle vous songez,
10:18 y compris si c'est la vôtre, d'ailleurs.
10:20 Alors, où peut-on acheter tes livres ?
10:23 Alors, moi, je serais tenté de dire,
10:24 si vous êtes de trop, courez bien vite à la librairie Lejeune.
10:28 Il n'est plus à présenter, évidemment.
10:30 Si vous êtes d'un peu plus loin,
10:32 de toute façon, même si vous êtes de trop,
10:34 sachez que j'ai un site internet,
10:36 qui s'appelle www.jonathan.com
10:39 Je vais vous mettre, de toute façon,
10:42 l'adresse exacte, ici.
10:45 [Musique]
11:11 Un dernier mot.
11:13 Comme vous le savez,
11:15 on en parle un peu dans les journaux,
11:16 on en parle un petit peu partout,
11:17 y compris sur le web.
11:18 Le monde de la culture, en général,
11:22 vit des heures très difficiles,
11:24 parce que les salles sont fermées,
11:26 les librairies sont fermées,
11:27 enfin, furent fermées, en tout cas,
11:29 lors de la première partie du confinement, pour certaines.
11:32 Les auteurs ont peine à trouver de la place dans les journaux,
11:37 parce qu'on consacre beaucoup d'articles
11:40 à la Covid et à tout ce qui tourne autour.
11:44 Donc, moi, je vous demande de soutenir les auteurs locaux,
11:48 ceux qui n'ont pas de maison d'édition,
11:50 ceux qui n'ont pas le droit à une couverture publicitaire,
11:52 ceux qui ne distribuent pas dans les supermarchés,
11:55 ceux qui n'ont pas tout cet accès à la publicité,
12:00 pour des raisons financières évidentes,
12:01 puisque, en fait, un auteur n'a pas de pognon
12:04 au système de son salaire qu'il a sur le côté.
12:07 Donc, voilà, n'hésitez pas à soutenir vos auteurs locaux,
12:10 que ce soit moi, en priorité,
12:12 ou que ce soit les autres que vous connaissez probablement,
12:15 ou que vous connaîtrez dans les vidéos prochaines
12:19 que va vous offrir le syndicat d'initiative.
12:23 Voilà. Alors, si on ne se voit plus d'ici là,
12:25 moi, je vous souhaite déjà de bonnes fêtes de fin d'année.
12:27 Sortez masqués.
12:29 Déjà, pour certains, c'est un conseil d'usage,
12:32 même hors pandémie.
12:34 Soyez bons, soyez gentils,
12:38 soyez à l'écoute de votre voisin, de vos prochains.
12:42 C'est important.
12:44 Quel que soit le problème,
12:46 n'oubliez jamais que la réponse, c'est l'amour.
12:50 Au revoir.
12:53 Sous-titrage Société Radio-Canada
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