Aujourd'hui, Guillaume a contacté Alexandre Boury, leader CFDT qui se retrouve au tribunal pour avoir tagué "Stop 64" par terre devant sa mairie.
Retrouvez « Le Moment Meurice » dans C'est encore nous ! sur France Inter et sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-moment-meurice
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AmusantTranscription
00:00 Bon, aujourd'hui je voudrais vous parler d'une affaire, mais pas n'importe quelle affaire,
00:03 une affaire sensible.
00:04 *Musique*
00:14 L'affaire commence le 7 mars, le jour de manifestation contre la réforme des retraites.
00:19 Nous sommes à Albert, paisible bourgade de la Somme, région des Hauts-de-France, la
00:24 CFDT est de la partie.
00:26 Cette organisation radicale qui ferait passer de chez Guevara pour Candie chez les Barbapapa
00:29 se prépare à accomplir son effet.
00:31 Terrible, impensable, armé de pochoirs, il tague Stop 64 devant la mairie.
00:38 Ceci au mépris total des valeurs de la République qui tremblent alors sur ses bases, atteintes
00:42 au cœur des droits de l'homme et du bitume.
00:44 Curieux, le maire dépose alors une plainte.
00:47 L'affaire s'emballe, la justice intervient, la tension monte.
00:50 N'écoutant que mon courage, dans cette bourrasque de violence, je décide de mener l'enquête.
00:55 Je contacte Alexandre Boury, l'un des leaders de cet attentat, sommé de s'expliquer devant
01:01 le tribunal d'Amiens où le procureur a requis une condamnation ferme et implacable.
01:06 Alexandre, d'où vient cette idée ?
01:08 - Alors l'idée, ça vient d'une copine en fait, c'est surtout les copains des Hauts-de-France,
01:13 les copains des Hauts-de-France du côté de Douai qui avaient fait un beau pochoir,
01:18 pas en carton mais en bois.
01:20 D'où les nôtres, ils ont disparu au bout d'un mois parce que, bon, bonne nuance, acheté
01:25 à Brico-Marché de Rosière-en-Santerre, ça tient pas.
01:27 Au bout d'un mois, ça avait un peu de pluie et ça avait disparu.
01:31 La pluie, la pluie, c'est affreuse gauchiste qui fait disparaître les traces du méfait.
01:36 Mais pas dans le cœur d'une république meurtrie par cette agression notoire.
01:39 La réponse de l'État est terrible.
01:42 Alexandre vit mal son passage au tribunal.
01:44 - Ça fait drôle parce qu'au final, il se passe ce qu'il se passe avec des pochoirs
01:53 en carton avec de la bombe qui s'efface et c'est pas des moments qui sont agréables.
01:58 - Mais ça se trouve, Elisabeth Borne, elle a eu des insomnies à cause de vous.
02:00 Elle a pas pu s'endormir avant 22h30, ça se trouve.
02:04 - En tout cas, le procureur de la République, à priori, il nous a pas trop aimés.
02:08 - Oui, car heureusement, la République peut compter sur ses valeureux serviteurs pour
02:12 faire respecter l'État de droit à un procureur incorruptible aux réquisitoires puissantes.
02:18 - Le procureur de la République réclame 500 euros d'amende chacun, soit 2500 euros pour
02:23 un préjudice estimé par la mairie à 560 euros.
02:26 - Parce que vous êtes cinq ?
02:28 - Oui, parce qu'on est cinq dans l'affaire.
02:29 - On peut parler d'un groupuscule terroriste ?
02:31 - Carrément !
02:32 - Les Daesh de la gouache, le FLNC canal acrylique.
02:36 Mais un groupuscule qui reçoit du soutien.
02:39 Une nébuleuse se forme rapidement autour de cette action.
02:42 - On a au point d'orgue des auditions de la gendarmerie d'Albert.
02:46 On organise une manifestation de soutien avec 75 manifestants à la grosse.
02:51 Et en face de nous, 60 gendarmes, plus 15 gendarmes du PSIG, c'est ceux qui sont déguisés
02:57 avec leur casque et leur protège-tibia, soit un pour un.
03:00 La gendarmerie a été mobilisée.
03:02 Si rien n'a voulu braquer une banque, c'était le bon jour.
03:05 - Toute la force publique mobilisée pour mater la fameuse guérilla des pochoirs en carton
03:10 d'Albert.
03:11 Avec toutefois une question qui hante les enquêteurs.
03:13 Qui a la tête du cartel ?
03:15 A bout de patience d'un long entretien, Alexandre ouvre enfin la porte de ses secrets.
03:20 - Cette histoire c'est à cause de Lolo Berger.
03:24 C'est notre patron.
03:25 Notre grand patron.
03:26 En fait, pour le 7 mars, il nous a dit "Bon, il faut mettre la France à l'arrêt".
03:31 Alors, ni une ni deux.
03:32 On a dit "On va taguer sur la route Stop 64 ans".
03:35 Et tellement il sera beau que les automobilistes, ils ne vont pas oser rouler dessus.
03:39 On va mettre la France à l'arrêt comme ça.
03:41 - Et voilà le cerveau de l'équipe, Laurent Berger, le leader d'une CFDT radicalisée,
03:47 le forcené de la République.
03:49 Lui qui par le passé s'était illustré comme vaseline humaine pour les gouvernements
03:52 successifs, semble à présent déterminé.
03:55 Du côté d'Alexandre, l'heure des regrets a-t-il sonné ?
03:58 - Non, non.
03:59 Alors là, non.
04:00 - Ah, vous persistez.
04:01 Est-ce que vous condamnez les pochoirs ?
04:03 - Ben non.
04:04 - Et voilà.
04:05 - Non, on condamne en fait une République qui veut faire taire les Français contre
04:10 une loi que 90% des Français ne veulent pas.
04:13 Et on condamne le fait que la liberté d'expression est agressée dans ce cas-là.
04:17 La liberté d'expression agressée, telle une émission de France Inter, reprogrammée
04:21 un dimanche sur deux, les années bisextiles.
04:23 La justice tranchera pour les Alexandre Boury, mais aussi les Nicolas de Sud-Loire, Bertrand
04:29 de Driancourt, Dominique de Dernancourt et tous les autres camarades qui suivent tout
04:33 ça de très près.
04:34 Verdict, le 6 juillet, c'était l'affaire des pochoirs en carton de la CFDT.
04:39 A vous Charaline !
04:40 - Merci Guillaume Meurice !
04:45 - Oh là là !
04:46 - Ça fait une miquette, hein ?
04:47 - Oui, c'est vrai.
04:48 Quand l'orange vire au rouge.
04:49 Oh là là !
04:50 C'est flippant !
04:51 - Ben oui, c'est...
04:52 - Merci Guillaume !