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Le député LFI Manuel Bompard, le 13 juin 2023 sur franceinfo.

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Transcription
00:00 Votre collègue insoumis, le président de la Commission des finances, Éric Coquerel,
00:03 était sous le feu des critiques la semaine dernière,
00:04 justement parce qu'il a jugé recevable la proposition de loi Lyot
00:07 qui visait à abroger la réforme des retraites.
00:10 Est-ce qu'il a pris une décision partisane ?
00:11 Pas du tout. Il a pris une décision qui est la mise en œuvre
00:15 de la jurisprudence constante et de la pratique constante
00:18 à l'Assemblée nationale depuis le début de la Ve République.
00:20 Ce qui s'est passé la semaine dernière de la part de la présidente de l'Assemblée nationale,
00:26 c'est inédit dans l'histoire de la Ve République.
00:28 C'est-à-dire de refuser par amendement le rétablissement d'un texte de loi
00:32 qu'elle-même avait jugé recevable.
00:34 Parce que je rappelle quand même que la présidente de l'Assemblée nationale
00:37 a jugé cette proposition de loi d'abrogation de la réforme des retraites recevable.
00:41 C'est le bureau des présidents qu'elle présente.
00:42 Un article a été supprimé et quand nous avons déposé des amendements
00:45 pour rétablir cet article, elle a dit "cet article est irrecevable".
00:48 C'est inédit dans l'histoire de la Ve République.
00:50 Éric Coquerel a exercé sa fonction d'une manière tout à fait convenable.
00:56 – Laurent Berger, la patronne des députés macronistes, a laissé entendre
01:01 que s'il ne revenait pas à un rôle plus neutre
01:04 dans sa fonction de président de la Commission des finances,
01:06 il pourrait ne pas être renouvelé à la rentrée,
01:10 puisqu'il y a un vote et que la tradition depuis Nicolas Sarkozy
01:12 veut que ce poste revienne à l'opposition.
01:15 Si c'était le cas, que diriez-vous ?
01:16 – Non mais d'abord, j'observe que les macronistes de manière générale,
01:19 M. Macron, Mme Berger, ont un grave problème avec les contre-pouvoirs.
01:23 Dès qu'un contre-pouvoir leur déplait,
01:26 dès qu'il dit quelque chose qui ne va pas dans leur sens,
01:29 ils le mettent de côté.
01:30 Ils l'ont fait avec le Conseil d'orientation des retraites
01:32 où ils ont tapé sur les doigts du président du Conseil d'orientation des retraites
01:35 parce qu'il avait donné les chiffres et que ces chiffres ne leur convenaient pas.
01:39 Quand vous avez la palme d'or à Cannes qui profite de sa nomination
01:43 pour dire quelque chose sur la situation de la culture en France,
01:46 ils lui tapent sur les doigts.
01:47 Et quand le président de la Commission des finances fait respecter la règle,
01:50 ils lui tapent sur les doigts et ils veulent le remplacer.
01:52 C'est inacceptable.
01:53 La pratique… D'abord, là aussi il y a une constitution.
01:56 Et la constitution, elle dit que le président de la Commission des finances
02:00 doit être un député qui siège dans l'opposition.
02:02 Et la coutume, la pratique, c'est ce qui a toujours été…
02:04 – C'est plus une tradition dans la France.
02:05 – Non, non, c'est un article de la constitution qui dit…
02:07 La tradition, je vais vous dire, on va être factuel.
02:10 Ce qu'il y a dans la constitution, c'est que le président de la Commission des finances
02:12 doit participer d'un groupe qui s'inscrit dans l'opposition.
02:15 Ce qui est la pratique, c'est que pour respecter ça,
02:17 les députés de la majorité ne participent pas à l'élection du président
02:23 de la Commission des finances et quittent la salle.
02:25 Ça a toujours été le cas.
02:26 Et si les députés macronistes, maintenant, veulent décider à la place des oppositions
02:31 qui est le candidat de l'opposition qui va être à la présidence
02:34 de la Commission des finances, ça serait une nouvelle ligne rouge de franchie.

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