Rencontre avec Judit Elek, grande figure du cinéma hongrois, à propos de son film "La Dame de Constantinople", présenté à Cannes en 1954, et de retour au festival dans la section Cannes Classics
cette année
Brève rencontre avec Gérard Krawczyk
Rencontre avec le réalisateur Gérard Krawczyk à propos de "L'Été en pente douce", qu'il vient de présenter dans la section Cannes Classics du festival
Octave Noire à propos du "Professionnel"
Le musicien Octave Noire nous parle de sa Mélodie du bonheur : la bande originale du "Professionnel, de Georges Lautner (1981), composée par Ennio Morricone
"Bonjour, c'est moi" par Vigen Galstyan
L'historien Vigen Galstyan décrypte pour nous le film "Bonjour, c'est moi", de Frounze Dovlatyan
cette année
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"Bonjour, c'est moi" par Vigen Galstyan
L'historien Vigen Galstyan décrypte pour nous le film "Bonjour, c'est moi", de Frounze Dovlatyan
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Court métrageTranscription
00:00 *Musique*
00:20 *Cris*
00:22 - Jaouenib, tu l'arrêtes ton boucan, dis !
00:24 Tu vas l'arrêter ton boucan un soir !
00:26 - J'ai une poitrine des fesses !
00:28 - Tu vas lâcher ça, c'est bon !
00:30 Je te dis de lâcher ça ou je te décris ta gueule !
00:32 *Bruit de moteur*
00:34 - Tu fais chier, hein ! Je venais juste de la réparer !
00:38 - Si tu faisais pas gueuler Lila tous les soirs,
00:40 je serais pas obligé de venir la casser d'abord !
00:42 - Putain, mais jamais tu t'occupes de tes affaires !
00:44 Quand tu me casses la tête avec ton bordel, c'est mes affaires !
00:46 Salut à tous, vous êtes bien sur Ciné + Classique
00:48 et c'est l'heure de votre vivace cinéma qui vous gâte
00:50 avec toujours plus de rencontres canoises.
00:52 Au sommaire de cette émission,
00:54 de belles rencontres avec la cinéaste
00:56 hongroise Judith Elek
00:58 et le réalisateur Gérard Kravzik,
01:00 la mélodie du bonheur
01:02 de Octave Noir
01:04 et le cinéma retrouvé de Frunze Dovlatian.
01:06 C'est parti !
01:08 - Ça va ? - Bien !
01:10 - Comme un avion !
01:12 - Artyom !
01:14 En 1969, Judith Elek
01:20 présentait au Festival de Cannes
01:22 "La Dame de Constantinople",
01:24 une vieille dame à la recherche d'un appartement
01:26 dans un Budapest fraîchement reconstruit
01:28 après la guerre.
01:30 54 ans plus tard, la réalisatrice figure
01:32 du cinéma direct et de retour à Cannes
01:34 où elle présentait ce film dans la section
01:36 "Cannes Classics".
01:38 Rencontre avec une grande dame du cinéma hongrois.
01:40 - Il faut savoir que j'ai parti
01:52 en Allemagne pour la France
01:54 et j'ai commencé juste à étudier
01:56 le son direct ici
01:58 pendant les tournages qui passaient
02:00 dans la rue parce que dans la rue
02:02 a commencé la nouvelle vague.
02:04 Avec Godard, avec Truffaut,
02:08 avec Romain, etc.
02:10 C'était pour mes écoles supérieures,
02:12 après l'école du cinéma.
02:14 - Au tout début, c'est moi
02:16 qui ai cherché un appartement à Boudin
02:18 avec les jardins,
02:20 avec des arbres
02:22 pour ma famille.
02:24 - Je suis allée à l'école
02:26 et j'ai vu
02:28 que j'avais un appartement
02:30 dans un quartier
02:32 et j'ai dit
02:34 "Je veux aller voir ça".
02:36 - C'est un quartier
02:38 où j'ai vu
02:40 un appartement
02:42 avec des arbres
02:44 pour ma famille.
02:46 J'ai parlé avec mon très bon ami
02:48 Ivan Mandy,
02:50 qui est un magnifique écrivain.
02:52 Nous avons fait un son
02:54 et lui était très intéressé
02:56 par les sujets.
02:58 Nous proposons des histoires
03:00 avec déjà
03:02 le vieil dame.
03:04 ...
03:24 - Les gens, spontanément,
03:26 ont commencé
03:28 à mettre les petits annonces
03:30 dans cette mure vide.
03:32 Et cette place
03:34 a commencé à être
03:36 un marché des appartements.
03:38 Et comme j'habitais tout près
03:40 de ce lieu, je connaissais ça.
03:42 J'ai parlé avec les gens
03:44 sur quel sujet je voulais faire.
03:46 Et j'ai proposé
03:48 à mes acteurs
03:50 de mêler
03:52 entre eux.
03:54 Et j'ai dit à Manny Kish
03:56 "Essaye de parler avec eux".
03:58 - Maman,
04:00 je t'ai fait un petit cadeau.
04:02 Il y a une belle fille.
04:04 C'est pour toi.
04:06 C'est ma fille.
04:08 C'est une belle fille.
04:10 Regarde la mère.
04:12 Regarde la fille.
04:14 - C'est quelque chose
04:16 près de documentaire.
04:18 Mais c'est pas documentaire.
04:20 Seulement, utiliser les éléments
04:22 pour les fictions.
04:24 Parce que là,
04:26 il y a des gens réels,
04:28 situations réelles,
04:30 dans la rue, dans la bousse,
04:32 au marché.
04:34 Les camarades, déjà,
04:36 étaient à la main.
04:38 Quelquefois, comme ça.
04:40 Pas comme ça.
04:42 Peut-être comme ça,
04:44 mais que ça ne provoque
04:46 les autres gens
04:48 ou ne dérange pas les autres gens.
04:50 - En août 1968,
04:52 Judy Telek est en plein tournage
04:54 de "La Dame de Constantinople"
04:56 lorsque l'armée russe
04:58 et ses alliés, dont la Hongrie,
05:00 envahissent la Tchécoslovaquie
05:02 pour mettre fin à la révolution
05:04 du printemps de Prague.
05:06 La répression fera une centaine de morts.
05:08 - Nous avons pleuré
05:10 pendant le tournage
05:12 parce que nous avons occupé
05:14 Tchécoslovaquie.
05:16 Et nous avons détruit
05:18 des révolutions là-bas.
05:20 ...
05:42 Il faut que nous montrons
05:44 que nous sommes assez fortes
05:46 pour survivre
05:48 à toute cette tragédie
05:50 de révolution.
05:52 Montrer que nous,
05:54 avec les firmes,
05:56 nous sommes à côté
05:58 de mes amis
06:00 et de tout le peuple
06:02 tchécoslovaque.
06:04 - À sa sortie,
06:06 "La Dame de Constantinople"
06:08 est un important succès
06:10 pour la Tchécoslovaquie.
06:12 La réalisatrice fera
06:14 le tour du monde
06:16 pour présenter le film.
06:18 Elle ira ainsi à Londres,
06:20 à New York et, bien sûr, à Cannes.
06:22 ...
06:24 - C'est toujours une question.
06:26 Est-ce que le film
06:28 vit encore?
06:30 Mais je n'ai pas attendu
06:32 autant de chaleur,
06:34 d'amitié et même
06:36 d'amour vers moi
06:38 et vers le film.
06:40 C'est inattendu
06:42 dans notre époque
06:44 que ça reste comme ça touchant
06:46 pour le public
06:48 parce que c'est une grande chose
06:50 après 54 ans.
06:52 - Un grand merci
06:54 à Mme Judith Elek et aux équipes
06:56 de Cannes Classics pour cet entretien.
06:58 ...
07:02 Avant de se faire connaître
07:04 comme le réalisateur
07:06 de nombreux épisodes de la franchise "Taxi",
07:08 Gérard Kravzik tourne
07:10 "L'été en pente douce" 1987.
07:12 - Non, c'est moi!
07:14 - Alors que le cinéaste présentait le film
07:16 dans la section Cannes Classics du festival,
07:18 "Votre vie va la rencontrer",
07:20 il évoque ses souvenirs d'un film
07:22 marqué par un trio d'acteurs légendaires,
07:24 Pauline Laffont, Jean-Pierre Bacry
07:26 et Jacques Villerey.
07:28 ...
07:30 ...
07:32 ...
07:34 ...
07:36 - Les diffuseurs disaient
07:38 "C'est pas un titre de film,
07:40 c'est trop long,
07:42 le producteur n'en voulait pas,
07:44 donc je l'ai gardé, je faisais titre provisoire."
07:46 Il faut dire aussi que c'est le titre
07:48 du roman dont est adapté,
07:50 le roman de Pierre Pellot,
07:52 magnifique roman.
07:54 On est resté très fidèles
07:56 à l'esprit du roman,
07:58 mais on a pris quelques libertés
08:00 avec l'accord de Pierre Pellot d'ailleurs,
08:02 que je salue au passage,
08:04 parce que vraiment, c'est une très belle personne
08:06 et un immense talent.
08:08 - C'est une vieille maison,
08:10 elle était là bien avant les garages.
08:12 ...
08:14 Je sais pas de quand elle date, mais c'est une ancienne,
08:16 tu peux me croire.
08:18 Elle appartenait à la famille de mon père.
08:20 Tiens, écoute ça. Tu crois qu'il est triste ?
08:22 Il a chialé pendant tout le temps
08:24 au cimetière à l'église, maintenant il fait de la musique.
08:26 - Il est fou ? - Non.
08:28 Il a des cases en mêlée.
08:30 Pierre Bachridh hérite avec son frère
08:32 Jacques Villerey,
08:34 donc fan émo dans le film,
08:36 d'une maison de leur mère
08:38 située entre deux garages.
08:40 Et les garagistes
08:42 veulent racheter cette maison
08:44 pour réunir les deux garages.
08:46 Et c'est aussi le moment pour les deux frères
08:48 de se retrouver,
08:50 d'exister enfin par rapport au village.
08:52 Donc c'est vraiment un film sur
08:54 l'intolérance,
08:56 sur la difficulté d'exister
08:58 parce qu'on n'a pas une existence sociale
09:00 très valorisante.
09:02 - Il y a besoin de quoi ? - Un épanouge.
09:04 - Un épanouge ? - Va chier !
09:06 Écoute, c'est les flics qui m'ont dit de venir vous trouver.
09:08 T'es complètement saoul.
09:10 Si c'était moi, on trouverait ça honteux.
09:12 Je t'ai rien fait, t'as pas à me traiter comme ça.
09:14 Va chier ! Putain, ne redis pas ça !
09:16 Pour moi c'était important d'être en Pente-douze
09:18 parce que c'est aussi une partie
09:20 de ma vie que j'ai passée à la campagne.
09:22 Et c'est aussi ce désir
09:24 de cinéma de raconter
09:26 un peu l'âme des personnages,
09:28 les rapports entre les personnages
09:30 qui me semblent très importants.
09:32 Il y en a qui font leur premier film en racontant
09:34 des choses extrêmement autobiographiques.
09:36 Et moi j'ai toujours eu un peu peur de ça
09:38 en me disant que ça ne va pas intéresser les gens
09:40 donc j'ai avancé masqué un peu.
09:42 - Ça avance ce roman ? - Peu que ça avance.
09:44 Je mets tout.
09:46 Toi, moi, Maud, le café,
09:48 même ces fils de putes de Vauques.
09:50 - Ça va faire un drôle de livre. - Je sais y faire.
09:54 Les gens, ce qu'ils aiment bien, c'est quand ça se termine bien.
09:56 Tous les acteurs m'ont fait un cadeau magnifique
10:02 parce qu'ils sont tous formidables dans le film.
10:04 Ils sont d'une sincérité,
10:06 d'une sensibilité,
10:08 d'une émotion vraiment rare.
10:10 Et du coup, ça a été
10:12 avec Jean-Pierre
10:14 une amitié quelquefois chaotique
10:16 mais on s'est toujours retrouvés
10:18 et voilà.
10:20 C'est...
10:22 C'est triste qu'il soit plus là.
10:24 Je suis un ami, moi.
10:26 C'est elle, la pute.
10:28 Elle va te sucer jusqu'à la moelle et pas comme tu crois.
10:30 Allez, tire-toi.
10:32 Maud !
10:34 Fous-le dehors !
10:36 On va t'écoler, bro !
10:38 Détanche-le !
10:40 Il y a beaucoup de gens qui sont plus là,
10:46 malheureusement, qui étaient là dans ce film.
10:48 Pauline, c'est un peu...
10:50 Oui, une mise en abîme
10:52 par rapport au rôle
10:54 et c'était quelqu'un
10:56 qui n'était pas conscient
10:58 du tout de...
11:00 de sa beauté, de sa sensualité.
11:02 Elle avait à peu près les mêmes rêves
11:04 que le personnage dans le film.
11:06 C'est-à-dire avoir une famille,
11:08 avoir une vie assez simple, finalement.
11:10 C'était un rôle important pour elle
11:12 et c'est formidable qu'elle ait accepté de le jouer.
11:14 Avec les nichons que t'as, tu peux tout faire d'un homme.
11:16 Tu peux le rendre gâteux,
11:18 tu peux le rendre...
11:20 Je te donne une part du snack.
11:22 Et un tablier blanc. Merci si c'est ça, votre gros lot.
11:24 C'est toi, le gros lot !
11:26 C'est tous ces salauds ! C'est toujours pareil !
11:28 Le premier qui m'a dit que je ferais du chemin avec mon cul,
11:30 c'est mon père. Pour ça, j'en ai fait du chemin, oui.
11:32 Mais maintenant, j'ai une maison, vous entendez ?
11:34 Et Fann va m'épouser. J'ai une maison et j'aurai des enfants.
11:36 Fann va faire quelque chose
11:38 et vous en serez tous sur le cul !
11:40 Il est assez intemporel, bien qu'enraciné
11:42 dans une région française,
11:44 mais c'est aussi
11:46 des rapports humains
11:48 qu'on pouvait lire ou qu'on peut toujours lire
11:50 dans la littérature du sud des Etats-Unis, par exemple.
11:52 Donc c'est quand même quelque chose
11:54 d'assez universel. Mais je crois que quand on est
11:56 très enraciné dans une région,
11:58 quand on est très spécifique, on devient universel.
12:00 Alors que quand on désire
12:02 faire des choses
12:04 comme ça, qui pourraient toucher
12:06 tout le monde, on ne touche personne.
12:08 Il faut vraiment, je pense, être enraciné,
12:10 être dans une authenticité.
12:12 Et on n'y arrive pas toujours.
12:14 Mais je crois que là,
12:16 finalement, oui,
12:18 il y a ça, puisque le film
12:20 vieillit bien.
12:22 Ça y est, je suis prête.
12:29 Rentre de Dieu, Liliane.
12:31 Tu ressembles comme Marilyn Monroe.
12:33 Il a eu une très très bonne réception,
12:35 il n'était pas loin de 800 000 entrées à l'époque.
12:37 Donc pour un film comme ça, c'est...
12:39 Je ne suis pas sûr qu'aujourd'hui,
12:41 je puisse faire ce film
12:43 et qu'il reçoive le même accueil.
12:45 Je ne suis pas du tout sûr de ça.
12:47 Parce que aussi, l'époque a changé.
12:49 Au cours des années,
12:51 il a été diffusé à des heures différentes.
12:53 Il a été diffusé
12:55 tard le soir, parce qu'on considérait
12:57 que c'était un peu un film sulfureux.
12:59 Mais à une époque,
13:01 il a été diffusé un dimanche soir
13:03 à 20h30, par exemple.
13:05 Donc c'est aussi... Les films sont des marqueurs,
13:07 effectivement, de la société aussi.
13:09 Découvrez ou redécouvrez
13:11 "L'été en pente douce" de Gérard Krafzik
13:13 dans une version restaurée en salle à partir du 9 août prochain,
13:15 grâce à Mission Distribution.
13:17 Petit temps, monsieur Lerre, vous êtes en retard.
13:19 Je vous avais dit 2h30, il est 3h.
13:21 Patrick Morisseau,
13:27 alias Octave Noir,
13:29 est une pépite de la pop française.
13:31 Si ses chansons évoquent d'abord un pont
13:33 entre Gainsbourg et les synthés de Jean-Michel Jarre,
13:35 elles puisent aussi dans les B.O. de films des années 70,
13:37 composés par Georges Delru
13:39 ou François Deroubaix.
13:41 Pour Viva, Octave Noir nous dévoile
13:43 sa mélodie du bonheur.
13:45 Pour moi, la mélodie du bonheur,
13:59 c'est "Qui maille" de Ennio Morricone,
14:01 qui est la bande originale
14:03 du film "Le Professionnel",
14:05 avec Jean-Paul Belmondo,
14:07 film du duo magique
14:09 Georges Noetner et Audillard,
14:11 qui s'était déjà illustré
14:13 sur "Les Tontons-Flingueurs"
14:15 avec Michel Magne.
14:17 Là, on ne peut pas faire mieux,
14:19 c'est quand même le Dream Team.
14:21 Ennio Morricone avait fait cette musique
14:35 10 ans avant,
14:37 pour un film qui s'appelait "Magdalena",
14:39 qui est passé vraiment aux oubliettes
14:41 du cinéma,
14:43 un film très de l'époque,
14:45 psychédélique, un peu érotique.
14:47 Et donc, il avait composé
14:49 cette petite mélodie
14:51 qui était très proche
14:53 de ce qu'elle est devenue pour "Le Professionnel".
14:55 La première version est très rubato,
14:57 c'est-à-dire que la mélodie
14:59 est beaucoup moins marquée
15:01 dans la ligne de violon.
15:03 Elle va faire quelque chose comme...
15:05 Voilà, on reconnaît la mélodie,
15:07 mais les notes ne sont pas au même endroit,
15:09 c'est quelque chose de moins millimétrique.
15:11 On se sent dans la version
15:13 de "Le Professionnel",
15:15 mais on ne se sent pas dans le même endroit.
15:17 C'est un peu comme si on avait
15:19 une petite piste de piano
15:21 qui s'éloigne de la musique,
15:23 et qui s'éloigne de la musique.
15:25 C'est un peu comme si on avait
15:27 une petite piste de piano
15:29 qui s'éloigne de la musique.
15:31 C'est un peu comme si on avait
15:33 une petite piste de piano
15:35 qui s'éloigne de la musique.
15:37 C'est un peu comme si on avait
15:39 une petite piste de piano
15:41 qui s'éloigne de la musique.
15:43 C'est un peu comme si on avait
15:45 une petite piste de piano
15:47 qui s'éloigne de la musique.
15:49 C'est un peu comme si on avait
15:51 une petite piste de piano
15:53 qui s'éloigne de la musique.
15:55 C'est un peu comme si on avait
15:57 une petite piste de piano
15:59 qui s'éloigne de la musique.
16:01 Et en tétante, je pense que
16:03 on l'a tous pour la journée,
16:05 il y a l'orchestration
16:07 avec cette batterie implacable,
16:09 pom pom, ca !
16:11 Avec les violons qui sont un peu timides,
16:13 et elle qui est là
16:15 pour être péremptoire.
16:17 La basse qui rentre,
16:19 et derrière il y a un synthé,
16:21 il est vraiment discret,
16:23 mais c'est un Roland, je pense,
16:25 un vieux Roland,
16:27 mais il est indispensable.
16:29 (musique)
16:31 En fait, ce morceau,
16:39 c'est une valse.
16:41 (musique)
16:43 C'est du 3 temps,
16:45 mais lui, il l'a joué en 2 temps.
16:47 (musique)
16:57 Pour moi,
16:59 ça raconte le fait que Belmondo
17:01 a toujours un temps d'avance.
17:03 (musique)
17:05 On est énormément dans la retenue,
17:11 sauf dans la partie qu'on pourrait appeler
17:13 le refrain, où là,
17:15 c'est les envolées.
17:17 (musique)
17:19 Voilà, là, on s'envole,
17:21 mais...
17:23 (musique)
17:25 Pas trop quand même.
17:29 On revient quand même,
17:31 il y a un truc qui va se passer.
17:33 (musique)
17:35 Voilà, on termine en en majeur,
17:39 mais on revient tout de suite sur...
17:41 (musique)
17:43 Voilà, on termine en en majeur,
17:45 mais on revient tout de suite sur...
17:47 (musique)
17:49 Voilà, on sent qu'il y a un truc
17:51 qui va mal tourner à un moment.
17:53 - Alors, qu'est-ce qu'on fait, monsieur le ministre ?
17:55 - Qu'est-ce qu'il y a à faire ?
17:57 - Eh bien, le tuer ou le laisser partir.
17:59 Mais c'est vous qui décidez !
18:01 - La musique raconte l'histoire avant même
18:03 qu'on ait vu la fin du film.
18:05 C'est-à-dire qu'en fait, c'est une grande descente.
18:07 Ce morceau, c'est...
18:09 (musique)
18:11 On descend, on descend...
18:13 On descend...
18:15 (musique)
18:17 On descend encore...
18:19 (musique)
18:21 On descend encore...
18:23 Pour une petite remontée, pour...
18:25 Voilà. - Qu'est-ce qui se passe ici ?
18:27 - Rosen est mort.
18:29 Angela est mort.
18:31 Quant à moi, ça se décide en ce moment.
18:33 - Il faut savoir que le film avait deux fins.
18:37 Ils avaient prévu deux fins.
18:39 Il se trouve que Nouchkine, qui était le producteur,
18:41 voulait absolument une fin positive.
18:43 Il voulait pas que Belmondo meure à la fin.
18:45 C'est pas possible. Belmondo, c'est 250 000 entrées en moins,
18:47 s'il meurt à la fin.
18:49 Donc, voilà.
18:51 Ils ont tourné une fin positive où il meurt pas,
18:53 où il fait en gros un bras d'honneur
18:55 à l'État français,
18:57 en s'envolant dans son hélicoptère à la Belmondo.
18:59 Mais je pense que c'est la musique
19:01 qui a décidé de la fin du film.
19:03 On pouvait pas finir
19:05 un film positivement avec cette musique.
19:07 (musique)
19:09 (musique)
19:11 (musique)
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19:23 (musique)
19:25 - Féru de chansons mélancoliques
19:27 aux sonorités électroniques,
19:29 ruez-vous sur les airs digitaux,
19:31 le 3e album d'Octave Noire, disponible partout.
19:33 (musique)
19:35 (musique)
19:37 Oeuvre majeure dans l'histoire du cinéma arménien,
19:39 "Bonjour, c'est moi" de Frunze Dovlatian
19:41 a représenté l'Union soviétique
19:43 au festival de Cannes 1966.
19:45 57 ans plus tard,
19:47 le festival lui a rendu hommage
19:49 en le sélectionnant dans sa section Cannes Classics.
19:51 Pour décrypter ce film rare et précieux,
19:53 votre vivat a rencontré
19:55 l'historien Wiggen Galstian,
19:57 directeur du patrimoine
19:59 du Centre national du cinéma arménien.
20:01 (musique)
20:03 (musique)
20:05 [musique]
20:21 "Hello, it's me" d'Frunzé Dovlatian est le premier film de la première version armenienne
20:26 qui a été sélecté pour la compétition officielle en 1966.
20:31 C'est un film sur un jeune scientifique arménien qui, pendant la Seconde Guerre mondiale,
20:37 est envoyé en Arménie, à Moscou, où il complète ses études,
20:43 pour construire un laboratoire de rayons cosmiques.
20:46 Le film est basé sur un vrai physicien, Artyom Alihanian,
20:51 mais le film est beaucoup plus que ça.
20:53 Il s'agit du coût humain de la guerre et du pétain de mémoire.
21:02 Il est construit de façon non-lineare, par des flashbacks, et parfois des flash-forwards.
21:12 Demain, à l'Assemblée des Scientifiques, tu feras un petit prétendant théorique
21:15 et tout le monde va pleurer.
21:18 Notre difficulté, c'est que l'Assemblée des Scientifiques consiste en très intelligents,
21:24 et avec beaucoup d'intelligents, c'est difficile.
21:27 À l'époque, beaucoup de subtilités de ce film, de ses nuances et de ses couches,
21:34 les subtilités politiques et culturelles, n'étaient pas vraiment compréhensibles par l'ensemble européen.
21:42 Il y a des revues de ce film où c'est clair qu'ils n'ont compris que certaines questions superficielles
21:51 concernant la guerre, par exemple l'invention de l'atomique,
21:56 et n'ont pas vraiment compris les autres questions concernant la tension
22:02 entre l'identité culturelle et l'arménien, le imperialisme soviétique,
22:09 et les aspects coloniaux que le film touche très subtilement et tangiblement.
22:15 C'est pourquoi c'est un film très réel aujourd'hui,
22:19 dans le contexte de ce qui se passe dans la région et dans le monde en général.
22:24 [Musique]
22:51 L'Arménie était un des grands centres de jazz et de pop au Royaume-Uni,
22:58 comme avec Chez, comme avec ce genre de pop ethno que vous pouvez aussi entendre à l'arrière.
23:05 Toutes ces choses sont, apparemment, une partie de l'objectif du directeur
23:12 de créer un environnement contemporain et quotidien dans le film.
23:17 Il veut vraiment documenter son temps. Il vous montre cette ville,
23:23 Yerevan, la capitale de l'Arménie, qui est en train de se moderniser et de construire.
23:27 Il y a des statues qui sont mises en place, et ces choses se passent vraiment
23:31 pendant le temps que le film représente. Mais ce sont aussi des choses
23:36 qui parlent profondément et concrètement des efforts de l'intelligentsia arménienne
23:44 pour redécouvrir notre identité nationale et culturelle,
23:50 et aussi pour se reconnecter avec le monde plus grand.
23:54 [Musique]
24:12 En tant que film qui est profondément poétique dans sa sensibilité et sa forme,
24:19 je pense que c'est un approche extrêmement humaniste et peut vraiment transcender
24:25 toutes les barrières culturelles. On ne peut pas ne pas être touché par la histoire
24:30 d'un homme qui est hanté par la perte de son amour grand, et qui est ensuite confronté
24:39 par la directive et l'insistance de la vie pour continuer à vivre.
24:45 C'est ce que le film s'agit de, la difficulté de se rappeler,
24:51 mais aussi la nécessité de continuer à vivre.
24:53 Un grand merci au Centre National du Cinéma Arménien et à Vigen Galstian
24:58 pour cet entretien, et n'oubliez pas votre Viva vous attend comme toujours
25:01 sur les réseaux sociaux de Cine+ mais aussi sur My Channel.
25:05 Tu veux que je sois sur Go Watch ?
25:07 [Musique]