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00:00 En glaciologie, l'arrivée des femmes a été assez tardive,
00:03 déjà parce que dans les programmes polaires, français ou internationaux,
00:07 les femmes n'étaient pas vraiment tolérées.
00:09 Donc il a fallu du temps pour que quelques pionnières commencent à arriver,
00:13 je pense à des Madeleine Grislin en France notamment.
00:16 Et c'est très important d'avoir des personnes qui nous montrent l'exemple.
00:20 Et pour moi, j'avais un exemple tout au long de mes études,
00:23 j'étais souvent une des seules nanas dans la classe,
00:26 ou quand je partais en expédition, souvent j'étais la seule fille aussi.
00:30 Et aujourd'hui, on voit que l'inverse est en train de se passer.
00:33 Et j'ai eu des classes où il n'y avait que des nanas.
00:36 Ce n'est pas qu'on apporte autre chose dans la science,
00:40 qu'on est plus sensible, qu'on est plus créatif.
00:42 Je pense qu'on peut avoir des hommes aussi plus sensibles, plus créatifs,
00:45 on peut avoir des femmes aussi très fortes, avec des égos très puissants.
00:49 Les expéditions scientifiques sur le terrain,
00:51 alors ça peut paraître très romantique comme ça,
00:53 on s'imagine des histoires d'explorateurs, d'exploratrices.
00:56 En vrai, ce n'est pas évident, on se prend vraiment la nature en pleine face.
01:00 Je me souviens d'une expédition au Groenland, une de mes premières,
01:03 où dans la tente, il faisait -45 degrés.
01:07 Et donc nous, malgré ces conditions qui sont parfois très dures,
01:11 on doit survivre et en plus, on doit faire de la science.
01:16 Et on se doit de faire la meilleure science possible.
01:19 Mais il faut vraiment s'entourer de gens en qui tu as complètement confiance.
01:23 Mais confiance au point de remettre ta vie entre leurs mains.
01:26 Une de mes dernières expéditions qui s'appelait Climate Sentinelles,
01:29 Sentinelles du climat au pluriel, on était une équipe 100% féminine.
01:33 Et là, j'ai vraiment trouvé une équipe dans laquelle j'avais mes 100% confiance.
01:37 J'osais dire à mes camarades, quand j'avais peur, quand j'avais froid, quand j'avais faim,
01:41 quand j'étais vraiment terrifiée des conditions qu'on avait autour de nous,
01:44 parce que ça a été très dur.
01:46 Et c'est là où je me suis dit, mais en fait, pourquoi est-ce que c'est la première fois
01:49 que je fais une équipe 100% féminine ?
01:51 En fait, on a tout à fait notre place dans ces régions-là.
01:53 Et ça a été une révélation pour moi.
01:55 Et maintenant, c'est clair que quand je monte des équipes,
01:57 je garde bien ça en tête et les équipes 100% féminines.
02:00 On y va, ça marche très bien.
02:01 [SILENCE]