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Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo

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00:00 Bonsoir, bonsoir à tous, merci d'être avec nous pour le Meilleur de l'Info.
00:02 Dans un instant, Karima Brick me rejoindra pour commenter l'actualité.
00:05 Mais pour commencer cette émission, je voulais que l'on écoute ou qu'on le réécoute
00:10 le témoignage poignant, terrible même, de ce couple qui dort dans sa voiture.
00:16 Alain et Gisèle ont tous les deux plus de 70 ans.
00:19 Expulsés de leur dernière habitation, c'est à Vauvert qu'ils vivent, dans leur Twingo.
00:24 Tous les deux ont accepté de raconter leur histoire à Laurence Ferrari.
00:28 C'était tout à l'heure dans Punchline. Écoutez.
00:31 On est dans une situation où on se retrouve dans la rue depuis 14 mois.
00:41 Avec mon épouse, on dort et on mange dans la voiture.
00:44 J'ai été expulsé. Trois fois.
00:48 Et la troisième fois, c'est que mon propriétaire n'a pas voulu faire de travaux dans la maison.
00:53 Il pleuvait dans la maison et je lui ai dit, puisque vous ne faites pas les travaux,
00:57 je ne paie plus le loyer.
00:58 Nous sommes au XXIe siècle, la sixième puissance mondiale.
01:01 On n'est pas capable de loger avec des cents que nos anciens, 74 ans,
01:07 ils ont 1200 euros à tous les deux, donc on n'est pas capable de leur offrir un toit.
01:12 Mais dans quel pays vit-on ? Dans quelle société vit-on ?
01:16 On est dans une forme de déshumanisation.
01:17 Je gagne 245 euros de complémentaires.
01:22 Je gagne 860 euros de retraite.
01:26 Et mon épouse, elle ne perçoit que 172 euros.
01:30 Le président parlait de décivilisation.
01:32 Je suis désolé, mais là, c'est la société qui est décivilisée
01:35 en ne répondant pas à un besoin d'une urgence absolue.
01:39 Ils sont dans la détresse la plus totale, ce couple-là.
01:42 Je veux dire, ça pourrait être nos parents, nos grands-parents.
01:45 Je veux dire, mais quelle honte !
01:47 Mais quelle honte ! On a décrété un droit au logement dans les années 2000 avec Jacques Chirac.
01:52 On revient au temps de l'abbé Pierre dans les années 50
01:55 qui a diminué son combat pour le logement digne.
01:58 Il y a des gens qui sont pour nous.
02:01 Il y a des gens qui nous invitent chez eux pour qu'on puisse se laver,
02:07 pour qu'on puisse manger un peu.
02:10 Et dernièrement, on a rencontré un couple qui nous permet de déjeuner,
02:14 manger, nous laver et qui nous lave notre linge.
02:18 Ils dorment dans leur voiture.
02:20 Vous parlez de 50 degrés l'été, mais...
02:22 – Et je disais, elle est malade, elle fait un traitement.
02:24 – Et enfin, il fait -10 l'hiver.
02:25 Enfin, je veux dire, non mais il faut arrêter, c'est pas sérieux.
02:28 On n'a pas un bailleur qui est capable de le refaire en studio.
02:30 – Qu'est-ce que vous demandez, Jean-Luc ?
02:34 – Moi, je ne demande pas grand-chose.
02:37 Même un petit studio pour qu'avec mon épouse,
02:41 on ait un toit sur la tête, c'est tout ce que je demande.
02:46 Et croyez-moi, j'ai 74 ans le mois prochain,
02:49 parce que c'est moi qui ai 74 ans, pas ma femme.
02:52 Eh bien, je me battrai jusqu'au bout pour ma femme,
02:56 parce que ma femme, c'est ma vie.
02:57 – "Ma femme, c'est ma vie", donc le témoignage d'Alain qui parlait de Gisèle.
03:02 Bonsoir Karim Avric.
03:04 – Bonsoir.
03:04 – D'abord, il faut du courage pour venir à la télévision raconter cette histoire.
03:10 Il faut du courage et puis il faut aller plus loin que parfois la honte,
03:14 parce que pour certains, c'est très difficile, très dur, je pense.
03:18 Et puis il y a des gens qui passent à côté de cette voiture, de cette wingo tous les jours,
03:21 sans doute sans les voir, parce que quand vous vivez dans une voiture, vous devenez une ombre.
03:25 – Oui, et moi, je les trouve très courageux.
03:27 Je trouve ça très touchant parce que ça met en lumière vraiment une situation
03:30 qui est extrêmement difficile, mais on voit la précarisation,
03:33 cette précarité que vivent de plus en plus d'aînés.
03:36 Et vous savez, je faisais un peu un parallèle avec ce qui se passe aux États-Unis,
03:40 ce qui est extrêmement troublant et on ne veut pas que la France se dirige dans cette direction.
03:44 Aux États-Unis, on nous dit qu'il y a à peu près 500 000 personnes qui vivent dans les rues,
03:48 un quart en Californie.
03:49 Moi, j'y suis allée, il y a des gens comme ça qui se promènent littéralement maintenant,
03:52 qui vivent dans un dénuement absolument total.
03:55 Alors vraiment, j'espère que cet appel à l'aide sera entendu et surtout aussi,
03:59 je comprends maintenant beaucoup la colère de certains Français, l'inquiétude aussi,
04:03 quand on a parlé de la réforme des retraites notamment, c'est qu'il y a cette précarité.
04:07 J'espère que le message va être entendu et qu'on pourra les aider.
04:10 – Vous avez raison, vous parlez des États-Unis,
04:12 c'est là qu'on a vu les premières personnes à vide dans leur voiture, dans les mobil-homes.
04:16 – Exactement. – Évidemment, et moi ce qui m'avait frappé,
04:18 c'est une ville comme Las Vegas.
04:19 Las Vegas, la ville de la lumière et des hôtels de luxe,
04:24 c'est une des villes les plus pauvres des États-Unis avec des gens qui hiernent,
04:27 mais alors qu'on ne voit pas, ils sont autour de Las Vegas.
04:30 – Et à Los Angeles aussi, vous allez voir ça,
04:32 même dans des très beaux quartiers de plus en plus, on voit des gens qui hiernent.
04:35 Alors non, on ne souhaite pas ça et on espère, comme je l'ai dit,
04:38 que l'appel à l'aide va être entendu.
04:39 – Bon, on va revenir à une actualité peut-être plus habituelle,
04:43 mais le débat sur la baïa.
04:47 La baïa à l'école, la baïa n'est pas un vêtement religieux,
04:50 c'est ce qu'on a appris aujourd'hui du Conseil français du culte musulman.
04:53 Pas religieux, mais une mode venue d'un pays quand même totalitaire
04:58 qui sous-estime, et c'est un mot assez fait, qui sous-estime les femmes.
05:02 – Dieu n'est pas un couturier, il ne délivre pas un message
05:11 pour définir les contours des habits des uns et des autres.
05:16 Il renvoie le musulman à s'habiller d'une manière pudique
05:19 en fonction des codes culturels où il se trouve le musulman.
05:22 En aucun cas, en tant que télégène, je ne peux accepter
05:25 la notion de vêtements religieux, ça n'existe pas.
05:27 – La mosquée de Paris dit que la baïa n'est pas une tenue religieuse.
05:30 – Ce qui est vrai.
05:31 – Oui, mais c'est utilisé comme.
05:34 – Oui, c'est un vêtement culturel, mais c'est faux.
05:37 On en a parlé un peu la semaine dernière.
05:39 Le problème même, c'est que l'importation d'une mode étrangère
05:45 change de sens ici, ça devient une mode de revendication
05:51 d'un particularisme religieux.
05:52 – Ça c'est clair, mais la baïa, il y a 10 km de l'autre ?
05:56 – Oui, la tradition de la baïa, ça vient essentiellement des pays du Golfe.
06:00 C'est une tradition.
06:01 Le problème c'est que les pays du Golfe, c'est des théocraties
06:04 dont la législation est inspirée directement d'une interprétation du Coran.
06:07 Donc le vêtement baïa est un vêtement religieux, évidemment.
06:10 C'est l'évidence même.
06:11 – Il y a un grand débat.
06:13 Un signe d'appartenance religieuse.
06:15 Donc il n'a rien à faire dans l'école publique.
06:17 – En France, c'est conçu comme ça.
06:18 – Avant de vous donner la parole, je voulais qu'on écoute
06:22 un échange très vif, toujours sur ce sujet,
06:26 chez Jean-Marc Morandini avec l'un de ses invités.
06:30 – Albert Battifiel, la baïa, c'est religieux ou c'est pas religieux ?
06:33 Et faut-il l'interdire ?
06:34 – Non, pas du tout.
06:35 – Pas du tout quoi ? J'ai pas compris, pardon.
06:37 – Il ne faut pas l'interdire, pour moi, c'est pas religieux.
06:40 Vous créez un amalgame quand vous montrez des images
06:42 et que vous montrez des personnes recouvertes sur la tête.
06:45 Parce que si vous montrez la baïa comme il est, à la base,
06:49 on ne recouvre pas la tête.
06:50 Et toute la problématique, regardez là,
06:53 toute la problématique vient de là.
06:55 C'est-à-dire que la baïa, ce n'est pas ça.
06:56 – Vous savez pourquoi ? C'est simplement parce que quand vous allez sur les sites
06:58 pour acheter des baïas, c'est ces photos.
07:00 – Non, ce n'est pas vrai.
07:02 Vous tapez "Abaïa", vous tapez "Images" et elles sont toutes voilées.
07:05 Il y en a 90% qui sont voilées.
07:08 Mais regardez, excusez-moi, vous ne pouvez pas venir sur un plateau
07:12 et dire des conneries.
07:13 Excusez-moi et accusez les gens de mentir.
07:15 – Je ne dis pas que vous avez menti, je dis que vous avez choisi des photos.
07:18 Quand je les ai tapées, je ne dis pas de la même chose.
07:20 Mais si moi je montre celles sur lesquelles je suis tombé.
07:22 – Il y a écrit quoi ? En haut il y a écrit "Abaïa", "Images".
07:26 99% sont voilées.
07:29 Je reconnais que vous avez été choisir des personnes voilées,
07:32 mais le problème il est là.
07:33 [Bruit de verre qui se brise]
07:34 – Je ne sais pas si le problème il est là, il n'est pas simplement sur Internet,
07:37 il est à l'école pour l'instant.
07:39 Et la nécessité d'être ferme de la part d'une ministre de l'Éducation nationale,
07:45 parce que le problème existe, on le sait,
07:47 et de ne pas laisser simplement les chefs d'établissement choisir,
07:50 dire ce qui est un vêtement religieux ou pas.
07:52 – En fait, cette conversation, cette tergiversation,
07:56 c'est en fait simplement, je pense, le manque de courage politique
07:59 et probablement une sorte de peur de représailles,
08:01 que s'envoie le message peut-être qu'ils vont en avoir davantage,
08:04 on ne saura pas comment gérer la chose.
08:05 Parce que clairement, écoutez, on est en France,
08:07 il y a le principe de la laïcité à l'école,
08:09 on n'est pas dans un pays multiculturaliste, donc c'est différent.
08:12 C'est affiché déjà ces valeurs-là, valeurs républicaines.
08:15 On regarde l'Abaïa, on se dit c'est un vêtement, je veux dire, il n'y a pas de...
08:19 – Oui.
08:20 – C'est assez clair, c'est un vêtement qui est là pour signifier
08:23 une appartenance religieuse.
08:25 – Sauf que voilà, vous avez le Conseil français du culte musulman qui dit non,
08:28 ce n'est pas écrit dans le Coran, donc...
08:31 – Oui, mais c'est quand même...
08:32 – Ce n'est pas religieux.
08:33 – C'est revendiqué souvent, ça peut être perçu aussi
08:36 comme un symbole communautariste et je pense que le rôle de l'école,
08:40 encore une fois, on va contre cet esprit de la laïcité
08:44 et à l'école, il y a ce principe de neutralité en France.
08:47 – Oui, mais pour l'instant, on ne pouvait pas l'empêcher,
08:49 donc peut-être un jour, tout le monde sera habillé pareil.
08:52 – Je ne pense pas, je pense que de toute façon,
08:55 si on manque de courage politique...
08:56 – Je veux dire, on mettra des...
08:57 – Oui, je comprends, il y a la question de l'uniforme,
08:59 mais non, parce qu'il y aura d'autres choses,
09:01 vous avez l'uniforme, vous allez pouvoir l'ajuster d'une autre façon,
09:04 donc ça revient toujours à ce courage politique et d'avoir un message clair.
09:08 – Bon, vous allez entendre à présent un autre témoignage,
09:11 on a commencé par un témoignage, celui-là est aussi intéressant,
09:13 c'est celui d'un prêtre qui a été agressé à Lyon, traité de sale chrétien.
09:19 Ça s'est passé à Lyon, ce sont des jeunes qui jouaient au football
09:23 à côté de son église, cette église qui a un jardin,
09:25 le ballon est parti dans le jardin,
09:29 donc les jeunes sont passés par un trou dans le grillage pour aller récupérer,
09:32 plutôt que de taper à la porte pour demander au prêtre.
09:35 Un prêtre qui a témoigné sur notre antenne en disant que les insultes
09:39 dans ce quartier de Lyon, c'était souvent,
09:41 mais que c'était la première fois qu'il était physiquement agressé,
09:44 puisqu'il a été poussé, on l'écoute.
09:46 – Joséphine, vous avez été agressée et également insultée, racontez-nous.
09:55 – C'est un quartier sensible, le gros souci c'est le terrain de foot
10:03 qui est juste à coller à la paroisse, pour cette fois ça a un peu dégénéré
10:07 parce qu'il y a tout un groupe qui est entré,
10:09 c'était pas seulement une personne qui est rentrée pour l'aval.
10:12 Au début de sa letté, j'ai donné une première remarque à un premier,
10:16 une deuxième, au deuxième qui est rentrée,
10:19 le troisième j'ai haussé un peu le ton, il a été rejoint par ses camarades,
10:25 il y a eu des insultes dont la plupart n'ont rien à voir avec des connotations religieuses.
10:34 – Et ils vous ont traité de sale chrétien, c'est ça ?
10:38 – Oui, oui, le journal l'a répété et c'est ce qui a été…
10:46 – Mais c'est le cas.
10:47 – Je pense que c'est vraiment pas anti-chrétien, ce sont des jeunes sans repères,
10:51 ce sont des jeunes qui, dans la folie du moment, les émotions se sont enflammées.
11:00 – C'est la première fois que vous êtes victime d'une agression physique et verbale ?
11:05 – En tout cas d'une agression physique, oui, mais verbale, c'est récurrent.
11:11 – Que vous inspire cette affaire ?
11:13 – Deux choses, en fait il y a le recours, cette banalisation du recours à la violence
11:18 pour régler ces petits problèmes du quotidien,
11:20 particulièrement chez une partie de la jeunesse.
11:22 Et deuxièmement, il y a quand même cette notion de crime haineux.
11:26 Je sentais, il marchait un petit peu sur les oeufs,
11:29 mais quand même, quand on traite les gens de sale chrétien,
11:32 il faut quand même s'inquiéter, il faut le prendre en compte, il faut le dénoncer.
11:35 Parce qu'on a vu des actes, du vandalisme, il y a des prêtres qui ont déjà été tués,
11:39 il y a aussi ces manifestations de haine anti-chrétienne.
11:42 – Mais vous avez raison, moi aussi j'ai eu l'impression en l'écoutant de ne pas faire trop de bruit,
11:46 de ne pas y aller trop fort, par un prêtre qui dit du bout des lèvres,
11:49 au fond qu'il a été insulté, en tout cas qu'il a subi des insultes
11:53 à caractère religieux anti-chrétien.
11:55 Une enquête est ouverte, une plainte a été déposée,
11:57 puis c'est important de le dire, il a eu l'entier soutien
12:01 des autres communautés religieuses de Lyon.
12:03 – Une délégation de représentants du culte musulman,
12:10 ils sont venus au sein de sa paroisse, l'idée était de désamorcer la polémique,
12:15 n'empêche qu'une enquête est bien ouverte,
12:17 ouverte par le parquet de Lyon pour des chefs de dégradation et violence sans ITT,
12:22 commise en Réunion et injure à raison de la religion.
12:26 – J'aimerais bien savoir la réponse du parquet,
12:28 parce que même s'il retire sa plainte,
12:29 le procureur de la République peut décider de poursuivre ses juges.
12:31 – Bah lui il ne va pas tant de la joue gauche peut-être.
12:34 – En 2021, il y a eu 1380 actes anti-religieux
12:39 et la moitié ça concernait des chrétiens.
12:41 – Je ne nie pas des éléments de christianophobie dans la société d'aujourd'hui
12:45 et des actes qui peuvent le nourrir,
12:47 mais tu as lié un certain nombre de sujets
12:50 dans lesquels je ne vois pas spécifiquement,
12:53 prioritairement de la christianophobie, comme dans le cas présent à Lyon.
12:57 – Excusez-moi, si la christianophobie c'est de ne pas aimer le christianisme,
13:01 on a le droit d'être christianophobe et on a le droit d'être islamophobe.
13:05 La question c'est de s'attaquer à des biens ou à des personnes
13:08 en fonction de leur appartenance, de leur foi, etc.
13:11 – C'est la christianophobie.
13:13 – Je ne sais pas.
13:13 – Ça, ça, voilà.
13:14 – Quand vous voyez ce qui s'est passé encore ces dernières semaines,
13:18 par exemple à Angers, dans une église, on a décapité des statues.
13:22 Enfin là on est bien dans un acte anti-chrétien,
13:24 on remet en cause notre civilisation, notre culture, notre identité.
13:27 [Bruit de tirs]
13:28 – En tout cas, Kévin, rappelez le nombre d'agressions contre des prêtres,
13:33 c'est une réalité en France.
13:34 – Oui, c'est une réalité et on l'a vu dans le passé, ça peut aller très loin.
13:37 Donc effectivement, on a senti quand même qu'on ne veut pas du côté de ce prêtre
13:41 et aussi de tempérer un peu les choses, peut-être est-ce que c'est par peur.
13:45 – Du côté de la communauté musulmane aussi.
13:46 – Oui, mais ça j'ai apprécié en fait qu'il y ait ce consensus autour de ça,
13:51 en se disant on est solidaires et je pense que les politiques doivent aussi l'affirmer.
13:54 – Bien sûr, mais pas ne passer sous silence en aucun cas.
13:58 On va revenir maintenant sur ce qu'a dit Gérald Darmanin hier à l'Assemblée nationale.
14:01 Pour lui, le RN se sert du drame d'Annecy pour un discours de haine,
14:05 sans compassion pour les victimes.
14:08 Sur le plateau de Jean-Marc Morandini, deux députés, l'un RN et l'autre de la majorité,
14:12 se sont expliqués assez vivement autour des propos du ministre de l'Intérieur.
14:17 – Votre question d'actualité a sans doute été demandée
14:22 avant que vous vous rendiez compte de l'énorme, de l'innommable
14:26 et de l'insupportable de vos réactions le jour de ces événements
14:29 absolument désastreux d'Annecy.
14:31 D'ailleurs les victimes ne vous intéressent pas,
14:33 vous n'avez pas un mot pour les enfants.
14:35 Comme si finalement l'histoire ne se déroule pas comme l'imaginent
14:39 Madame Le Pen et tout le Rassemblement national.
14:41 Et je peux vous dire que c'est le dégoût qui nous inspire quand vous parlez de ce sujet.
14:45 – Voir ce pauvre ministre tomber dans la gadoue, dans la boue,
14:49 presque héléphiste finalement, presque nupeste dans son mode d'expression,
14:52 c'est une tristesse, c'est la tristesse de l'incapacité, de l'incompétence et de l'échec.
14:57 – Vous auriez préféré que ce soit un islamiste qui ait fait ça
14:59 plutôt qu'un chrétien, c'est ça ce qu'il sous-entend.
15:01 Il se trompe totalement, peut-être qu'il veut projeter ses propres turpitudes,
15:05 apparemment il a des problèmes d'équilibre, il ne tient pas ses nerfs.
15:08 – Moi je ne me serais pas exprimé comme ça.
15:09 – Est-ce que je vous dégoûte monsieur le député ?
15:11 – Non mais franchement, vous tirez sur la ficelle, c'est pas moi.
15:15 – Ecoutez on a été agressé, est-ce que je vous dégoûte ?
15:19 – Mais vous êtes dans le théâtre, vous c'est Jalipogny.
15:21 – Non, alors j'ai été élu, vous avez été élu.
15:24 – Vous surfez sur une inquiétude des Français.
15:26 – Je ne surfe sur rien, c'est monsieur Darmanin qui nous a insultés.
15:28 – Je ne surfe sur des régalités mais aussi des fantasmes.
15:30 – Monsieur le député, est-ce que vous acceptez…
15:31 – C'est votre affaire.
15:32 – Non, non, c'est votre affaire aussi, parce que c'est un ministre de votre gouvernement.
15:35 – Non mais de tirer autant sur la corde.
15:37 – Est-ce que le fait qu'à l'Assemblée nationale, un ministre mis en difficulté,
15:40 et on peut avoir un débat sur l'immigration, on en a eu nous-mêmes ici,
15:43 je crois qu'on ne s'est pas insulté, bon, est-ce que vous trouvez normal
15:46 qu'un ministre au cœur de l'Assemblée nationale insulte des députés ?
15:50 – Vous savez, j'avais un député à l'Assemblée nationale
15:53 qui traitait Mme Panot de poissonnière, donc tout ça c'est…
15:56 – Honnêtement, ce n'est pas la même chose.
15:58 – Vous admettrez que ce n'est pas très élégant ?
16:00 – Pour les poissonnières, non mais…
16:01 – Ça on sait qu'à l'Assemblée, c'est vif, disons-le,
16:05 mais si on se concentre sur Gérald Darmanin,
16:08 la raison pour laquelle il attaque de cette manière,
16:10 à ce moment-là, le Rassemblement national.
16:13 – Oui, mais vous savez, je pense qu'on est encore une fois,
16:15 c'est la stratégie de la caricature, et c'est toujours, on va dire,
16:19 la récupération, récupération, mais c'est la stratégie de la caricature,
16:22 l'adversaire n'est plus juste un adversaire, c'est l'ennemi politique,
16:25 et dans ce cas-ci, l'ERN, ça va être toujours la stratégie
16:28 de diabolisation ou de la rediabolisation.
16:31 – Mais dans l'objectif de quoi, d'être premier ministre ?
16:34 – Bien peut-être, en fait, les ambitions politiques de M. Darmanin,
16:37 on ne sait pas, mais on a l'impression…
16:38 – Ça ne va plus loin, peut-être qu'il est lié dans celle en politique.
16:40 – Peut-être qu'il veut être candidat.
16:41 – Bien pourquoi pas, donc…
16:42 – Et c'est le discours qu'il doit avoir ?
16:43 – Bien en fait, c'est le discours, il y a toujours intérêt
16:46 à faire en sorte que l'adversaire politique soit vraiment un ennemi,
16:49 soit considéré comme quelque chose, finalement, il ne faut pas toucher à ça,
16:52 quelque chose de sale, d'impur, et même comme quoi lui,
16:56 il représente finalement cette autorité, lui, il représente le bon sens,
16:59 lui, il représente finalement l'avenir de la nation.
17:02 Alors on est encore une fois, comme je l'ai dit,
17:03 dans cette stratégie de caricature, on y va avec les insultes,
17:06 et c'est ce qu'on a pu voir en ce moment.
17:08 – C'est surtout lui qui va devoir déposer un projet de loi
17:11 d'ici quelques semaines sur l'immigration, qui est très attendue,
17:14 et qui sera sans doute très critiquée par l'ERN,
17:18 parce que ça n'ira sans doute pas assez loin,
17:20 et par l'ERN aussi qu'à ses propres projets,
17:22 mais on aura le temps d'y revenir.
17:24 – Certainement.
17:24 – Dans l'affaire de la disparition de Karine Esquivillon,
17:27 cette mère de famille de 54 ans disparue depuis le 27 mars dernier,
17:32 le mari qui, à notre micro, avait décrit qu'elle était parquée
17:35 avec toutes ses affaires, eh bien le mari vient d'être placé
17:37 en garde à vue depuis le mois d'avril dernier,
17:39 une information judiciaire est ouverte pour enlèvement et séquestration.
17:46 – J'avais de bons rapports avec lui, mais ça restait des discussions très courtes,
17:51 on se pose beaucoup de questions, qu'est-ce qui a pu se passer,
17:53 j'attends le dénouement.
17:55 – Il est aux alentours de 8h30 ce matin,
17:58 quand les gendarmes interpellent Michel Pial dans la maison familiale en Vendée
18:01 et le placent en garde à vue.
18:03 Le 27 mars dernier, Karine Esquivillon, 54 ans, son épouse
18:08 et mère de ses enfants, se volatilisent.
18:10 – Si, comme il l'a fait jusqu'à maintenant,
18:12 on a affaire à quelqu'un qui parle pas mal, voire qui parle beaucoup,
18:17 voire qui parle de façon différente selon les interlocuteurs,
18:22 donc conservera-t-il cette attitude, auquel cas, en parlant,
18:26 il va livrer déjà des premiers éléments.
18:29 – Le 27 mars dernier, Karine Esquivillon, 54 ans, son épouse
18:34 et mère de ses enfants, se volatilisent.
18:37 Il l'aurait affirmé au mois de mai dernier à notre micro.
18:40 – Elle habite dans un lieu dit, on peut pas partir à pied,
18:43 elle avait sa voiture, sa voiture est restée là,
18:45 par contre elle est partie avec les clés, elle est partie avec tout,
18:48 y'a pas de souci.
18:48 – C'est vrai que c'est troublant, c'est troublant,
18:50 son téléphone a été retrouvé sans la puce,
18:52 dans un fossé, pas très loin de son domicile,
18:55 et puis là, il va y avoir un gros, gros, gros travail
18:58 d'enquête et d'investigation avec la police technique et scientifique,
19:01 il y a deux véhicules, le véhicule du mari et de la femme
19:04 qui ont été pris, qui sont sous-scellés, qui vont être saisis,
19:07 qui vont être, encore une fois…
19:08 – Analysés par la police scientifique notamment.
19:10 – Dans le cas où c'est le conjoint qui commet le crime,
19:15 ils sont plutôt bavards, il y a plutôt une histoire,
19:17 je pense évidemment à l'affaire Daval, ils ont construit quelque chose,
19:23 puisque ce qu'on dit dans ce genre d'affaires, c'est d'abord le mari.
19:27 – Il ressemble à un fait divers au sens propre, au sens strict du terme,
19:31 c'est-à-dire en fait l'affaire Sordide qui a frappé une famille,
19:34 et en fait je ne crois pas, même s'il y a une forme de répétition,
19:37 que ce soit un fait de société sur lequel on pourrait tirer des conclusions politiques,
19:40 je ne vois pas de responsabilité politique à aller chercher,
19:43 de personnes à incriminer, etc.
19:44 Voilà, c'est la nature humaine, c'est comme ça,
19:46 il y a une part sombre chez chacun, chez certains elle est plus grande que chez d'autres.
19:49 [Bruit de téléphone qui s'éteint]
19:50 – Il y a une part sombre chez certains, qui ressemble à l'affaire Jubilar,
19:56 d'Alpine Jubilar, puisqu'on n'a jamais trouvé le corps,
19:59 le mari est en prison avec un faisceau de suspicion
20:04 qui font penser que c'est lui l'auteur du crime.
20:06 – Oui, c'est insoutenable, j'essaie d'imaginer en fait les proches, la famille,
20:10 on ne disparaît pas comme ça un 27 mars et deux mois et demi plus tard,
20:13 on ne laisse pas de traces, je veux dire,
20:15 il y a quelqu'un, quelque part, qui sait, qui connaît la vérité,
20:18 donc on espère que maintenant il y a un tournant dans cette enquête,
20:21 on l'espère vraiment, mais il y a beaucoup de questions.
20:23 – Il y a beaucoup, beaucoup de questions qui se posent.
20:25 On va parler du bac de philo, c'était aujourd'hui,
20:28 dans un instant on va donner quelques thèmes,
20:31 et puis surtout vous allez avoir le corrigé d'un expert inattendu
20:34 dans la séquence qui suit.
20:36 [Bruit de réaction]
20:37 Je vais vous soumettre les sujets, vous allez moins rigoler.
20:40 Vouloir la paix, est-ce vouloir la justice ?
20:43 Le bonheur est-il affaire de raison ?
20:46 Vous avez deux minutes.
20:48 Vous savez ce qu'il faut faire ?
20:49 – La réponse est non.
20:50 – Il faut dire oui et puis il faut dire non.
20:53 – Pour la première la réponse est non aussi.
20:55 – C'est la qualité des antithèses.
20:56 – Est-ce qu'on peut appeler un ami ?
20:58 Est-ce qu'on a le droit au coup de fil d'un ami pour savoir ?
21:00 Bon, quand même, c'est…
21:02 – Déjà on relit trois fois, ce n'est pas mon signe.
21:04 Le bonheur est-il affaire de raison ?
21:07 Est-ce qu'il faut être raisonnable pour trouver le bonheur ?
21:09 Et puis après vous dites oui, et puis après vous dites non,
21:11 finalement, il ne faut pas être forcément raisonnable
21:13 parce que c'est le cœur qui parle, il ne faut pas être rationnel, etc.
21:16 Et puis il faut citer deux, trois philosophes,
21:18 et là vous avez un très beau "set".
21:20 [Rires]
21:22 – Non mais attendez Sonia, je peux vous casser le moral,
21:25 je pense que si vous écrivez à peu près en français,
21:27 sans faire une faute à chaque ligne, aujourd'hui,
21:30 et que vous avez l'air d'avoir vaguement compris le sujet,
21:33 vous avez déjà dit…
21:34 – Je vais vous aider, parce qu'on va faire appel à un ami,
21:37 à l'intelligence artificielle, qui nous veut du bien.
21:40 Chat GPT, alors on va lui dire bonjour, chat GPT,
21:43 on va vous soumettre le premier sujet,
21:46 le bonheur est-il affaire de raison ?
21:49 Que nous dit… Bien, c'est en petit, je vais aller chercher mes lunettes.
21:52 Différentes écoles de pensée ont proposé différentes perspectives
21:56 sur la nature du bonheur et la manière de l'atteindre.
22:00 – Et de tout en haut.
22:01 – Attendez, la suite arrive.
22:03 Les stoïciens par exemple enseignent que le bonheur peut être atteint
22:06 en vivant selon la vertu et en acceptant ce qui est hors de notre contrôle.
22:11 Je vous rappelle que c'est chat GPT qui répond cela.
22:13 Il convient également, dit-il, de noter que le bonheur
22:16 est une expérience individuelle et subjective,
22:19 ce qui signifie que différentes personnes
22:21 peuvent trouver le bonheur de différentes manières.
22:25 C'est beau.
22:25 – Ce qui serait bien, c'est de donner sa copie anonymement à un prof.
22:29 – Ça a l'apparence de la logique, mais ce n'est pas logique.
22:31 C'est très superficiel comme réflexion et ça fait appel à un catalogue.
22:36 En fait, c'est un catalogue d'histoire de la philosophie,
22:38 donc en fait, il n'y a pas de réflexion justement.
22:40 C'est juste une sorte de fiche Wikipédia.
22:42 – Donc ce n'est pas non plus une mauvaise note,
22:44 mais c'est sûr que ce n'est pas une bonne copie.
22:45 – Il a obtenu la note qu'on donne à l'élève qui dit "oui, non, peut-être",
22:50 vous voyez, qui fait thèse, antithèse, foutaise, comme disait Sartre.
22:53 – Vous avez compris que chat GPT a passé le bac, il a été noté.
22:56 – Raphaël Einthoven aussi, Raphaël Einthoven, il a eu 20.
23:00 – Ah ben oui.
23:01 – Et chat GPT, à peine la moyenne.
23:03 Enfin non, il a eu la moyenne, voilà, il a eu une 10.
23:06 Vous avez passé le bac de philo ?
23:07 – Ce n'est pas l'équivalent, j'imagine ici, mais oui, j'ai fait de la philo, absolument.
23:10 – Mais vous avez passé le bac, les Français ne sont pas les seuls.
23:15 Il a eu 11, on me dit, chat GPT.
23:17 – Mais oui, on a des épreuves, nous aussi,
23:18 on a des épreuves de philo, de français, de tout ce que vous voulez.
23:21 – Il y a une question qui se pose, à quoi ça sert ?
23:23 Vu que les notes du contrôle continu des élèves de lycée
23:28 sont déjà passées dans la moulinette des algorithmes de Parcoursup,
23:31 la philo, comme le grand oral, à quoi ça sert ?
23:35 Réponse dans la séquence qui suit.
23:38 [Générique]
23:39 – Ça ne sert plus à grand chose, je veux dire, c'est un rituel, évidemment,
23:43 mais surtout avec la réforme du baccalauréat,
23:46 où vous avez les épreuves de spécialité qui ont lieu au mois de mars,
23:49 il y a un effacement complet du troisième trimestre,
23:53 et surtout, ce qui est important, c'est la sélection avec Parcoursup,
23:56 sauf que Parcoursup sélectionne avant les résultats du baccalauréat.
24:01 – Je suis allé détendu, vu que j'ai déjà mon bac avec mention, pour le coup.
24:04 – Je n'avais pas trop de pression par rapport à mon bac et tout,
24:06 parce que je sais que je l'ai, et en plus la philo,
24:09 c'est une matière où je ne suis pas très très forte, normalement.
24:12 – Peu importe la note limite que j'aurais au bac de philosophie,
24:16 ma mention aurait été conservée,
24:18 et je n'aurais pas eu une mention au-dessus ni une mention en dessous.
24:20 – L'épreuve ne compte plus du tout, comme à notre époque,
24:22 nous, anciens combattants, ça n'a plus rien à voir.
24:25 – Après, ils arrivent à la fin.
24:26 – Vous vous rentriez, vous étiez comme ça.
24:27 – Et la pression des parents, la pression de la société,
24:30 qui veut absolument que tout le monde ait le bac, a été fatale.
24:33 Et d'ailleurs, Jean-Pierre Chevènement,
24:35 qui par ailleurs avait plutôt des idées tout à fait pertinentes sur l'école,
24:41 a eu cette phrase très malheureuse,
24:43 "80% d'une classe d'âge n'a toujours pas eu le bac",
24:45 alors on a emmené le bac au niveau de la classe d'âge.
24:49 – On va découvrir.
24:50 – Il ne faut pas que 10% de nouveaux aient un enseignement supérieur.
24:52 [Bruit de téléphone qui se brise]
24:53 – Voilà, vous aviez une bonne note en philo?
24:55 – Oui, absolument.
24:56 Mais moi, je souhaite qu'il y ait plus de philo, en fait,
24:58 parce que dans cette société qui bascule dans toute technologie,
25:02 l'intelligence artificielle, le transhumanisme,
25:04 j'espère qu'on peut garder cette part d'humanité,
25:07 de réflexion et de philo, justement.
25:09 – On ne va pas finir avec l'intelligence artificielle,
25:10 il y a eu des annonces aujourd'hui du chef de l'État, on y revient.
25:14 Dans un instant, juste après le rappel des titres de Trina Magdine.
25:17 – On a compris, c'est clair et mâle, que Chad Gpthé était,
25:21 selon Raphaël Hinton, pas assez créatif,
25:23 ne mettait pas assez d'émotion dans sa copie de philo.
25:27 Il a eu 11 quand même, il n'a pas fait de faute d'orthographe, ça c'est sûr.
25:31 On verra dans 5 ans, dans 10 ans, peut-être que ce sera beaucoup mieux
25:34 puisque l'intelligence artificielle évolue à une vitesse grand V.
25:37 Il y a à la fois une fascination pour cette IA et puis une peur,
25:41 une nécessité d'encadrer, c'est d'ailleurs ce que vient de décider l'Europe,
25:44 une loi pour encadrer l'intelligence artificielle
25:46 et en même temps on a entendu Emmanuel Macron cet après-midi
25:48 au salon des nouvelles technologies dire qu'il faut y aller,
25:51 il faut multiplier les projets dans ce secteur d'avenir.
25:53 – D'abord on doit accélérer les formations, plusieurs d'entre vous me l'ont dit,
25:59 on a une chance dans cette bataille sur l'IA,
26:02 c'est qu'on a en France plutôt les talents
26:04 et les compétences fondamentales dont on a besoin.
26:06 – L'intelligence artificielle, chance ou malheur pour l'humanité ?
26:09 – C'est fantastique ce qui s'est passé sur le web, cette révolution,
26:13 je veux dire internet et autres, mais est-ce qu'on régule aujourd'hui ?
26:15 On voit bien, on se dit mais on a des ogres en face de nous,
26:17 on n'arrive pas à les réguler, ni l'Union Européenne, ni les États-Unis,
26:21 je veux dire les grandes puissances politiques
26:23 n'arrivent pas à réguler les réseaux sociaux aujourd'hui.
26:25 Et je me dis, est-ce que l'IA, on ne va pas être dépassé,
26:28 est-ce qu'on va pas à un moment donné être incapable de réguler
26:30 et est-ce que la machine ne va pas dépasser son créateur ?
26:33 – J'ai très peur, j'ai très peur parce que j'ai peur
26:35 que ce soit la fin de l'intelligence tout court,
26:37 en tout cas j'ai peur des biais qui peuvent être induits
26:39 dans l'intelligence artificielle,
26:39 j'ai peur de la manière dont ça peut venir remplacer,
26:42 en fait je pense qu'on vit une époque
26:44 où on a arrêté de façonner les esprits critiques,
26:47 je pense que l'école ne fait plus ce travail-là par exemple,
26:49 je pense que… – C'est pas pour vous.
26:51 – En fait c'est ma grande inquiétude en tout cas.
26:53 – Je pense que vous avez tous entendu et que vous êtes probablement d'accord
26:56 sur le fait que l'intelligence artificielle est trop importante
26:59 pour ne pas être réglementée.
27:01 Nous avons besoin que les obligations que cette loi nous donne
27:04 soient une réalité sur le terrain pour que les gens soient en sécurité.
27:07 – …people to be safe.
27:09 – Avec ce texte, le Parlement entend bannir certaines pratiques
27:12 en matière d'intelligence artificielle,
27:14 notamment la surveillance biométrique, la reconnaissance des émotions
27:17 ou encore les systèmes de police prédictives.
27:20 Dans le viseur également le fameux générateur de textes,
27:22 Chad Gpt, qui devra mentionner l'utilisation de l'IA.
27:25 – Les progrès foudroyants de l'intelligence artificielle
27:28 conduisent les meilleurs espères à penser que la super-intelligence
27:32 est là prochainement et d'ailleurs le fondateur de Chad Gpt
27:35 a déclaré il y a quelques jours qu'il était convaincu
27:38 que la super-intelligence, des millions de fois plus intelligente
27:41 que le cerveau humain, arrivera avant 2033,
27:45 c'est-à-dire dans les 10 années qui viennent.
27:46 Donc là, cette peur, c'est une peur qui n'est pas uniquement une peur
27:50 des gens non informés, c'est aussi une peur des spécialistes
27:53 de l'intelligence artificielle et effectivement nous sommes face à une révolution.
27:57 – Quand vous parlez de la super-intelligence, c'est quoi ?
27:58 C'est des ordinateurs en réseau qui se mettent à gouverner eux-mêmes ?
28:02 – Ce serait une intelligence que nous ne pourrions pas…
28:04 Ce qu'on appelle la super-intelligence artificielle,
28:05 c'est une intelligence des millions de fois supérieure au cerveau humain
28:08 que nous ne pourrions même pas comprendre.
28:10 [Bruit de téléphone qui se brise]
28:10 – Et ce soir, Emmanuel Macron a dit que l'intelligence artificielle,
28:14 ça pourrait aider en France à lutter contre l'immigration illégale, par exemple.
28:19 Il y a plein d'applications.
28:20 – Oui, mais il y a des côtés techniques qui peuvent être effectivement
28:24 très avantageux avec l'intelligence artificielle.
28:26 Mais j'espère que la politique ne sera pas juste une question de gestion de statistiques.
28:30 Et même des sommités mondiales le disent,
28:32 ont écrit aussi des tribunes pour dire attention,
28:35 la recherche en intelligence artificielle,
28:37 certains avaient même demandé une suspension de six mois
28:39 en disant qu'il y avait quand même péril.
28:41 Donc, il y a des réflexions là-dessus.
28:43 – Ça vous fait peur ? Vous êtes dans le camp de la peur ?
28:45 – Non, je suis dans le camp des deux.
28:45 Je pense qu'il y a le meilleur… – Dans le camp des deux ? Non, vous ne pouvez pas.
28:48 – Non, je pense qu'il y a le meilleur, effectivement,
28:50 moi même en médecine et tout ça.
28:51 Mais le pire, c'est toute la question du factice.
28:54 – Du fake. – Oui, du fake.
28:56 – Ce qu'on peut fabriquer qui paraît vrai.
28:58 Bon, à suivre, vous ferez la connaissance dans un instant
29:00 d'un champion du monde qui n'a absolument pas besoin d'une intelligence artificielle.
29:03 Il est champion du monde d'échecs, il est français et il a 9 ans.
29:07 – Tu es le champion du monde d'échecs de moins d'huit ans.
29:14 Ton père, il te t'aide un peu quand même parce que…
29:15 – C'est lui qui m'a pris le marge des pièces, mais maintenant…
29:17 – Il est minable ? – Je le bats, oui.
29:19 – Tu es une sorte de Mbappé ou de Nadal des échecs.
29:22 Un invité exceptionnel ce matin, c'était dans l'heure des pros,
29:27 un champion du monde d'échecs, il est français, il est absolument incroyable.
29:30 On voulait vous remontrer cette séquence.
29:32 Bonjour Marc. – Bonjour.
29:36 – Je crois que tu es le plus jeune invité que je reçois
29:41 depuis que cette émission existe.
29:43 Elle a commencé en 2016, elle a quasiment ton âge.
29:46 – Ouais, moi je suis née en 2014.
29:50 – Tu es le champion du monde d'échecs de moins d'huit ans,
29:55 ce qu'on appelle les U8.
29:57 Tu es une sorte de Mbappé ou de Nadal des échecs.
30:01 C'est un peu ça. – Ouais, c'est vrai.
30:04 Mon père m'a pris la marge des pièces à deux ans,
30:06 je suis rentrée en club à cinq ans et demi,
30:07 à l'échec il y a un et quatre repos.
30:09 – Ton père, qui est ton coach aussi ?
30:10 – Non, mon coach, c'est… J'ai trois coachs.
30:14 – Et ton père, il te t'aide un peu quand même parce que…
30:16 – C'est lui qui m'a pris la marge des pièces, mais maintenant…
30:18 – Ah ouais, donc maintenant…
30:21 Il t'a pris la marge des pièces.
30:23 – Maintenant, tu joues contre lui, maintenant, tu le minables ?
30:26 – Je le bats, oui.
30:28 Moi, je suis à l'école à distance, en sixième.
30:31 – T'es en sixième ? – Oui.
30:32 – Mais t'es en avance alors ? – Oui, j'ai trois ans d'avance.
30:35 – T'as trois ans d'avance ? – Oui.
30:37 – Ah ouais, donc t'es très en avance.
30:41 Effectivement.
30:43 – Pascal, le plus jeune candidat au bac cette année a douze ans.
30:46 – Je croyais que c'était onze ans, moi.
30:50 – Mais à ton avis, tu trouves que tu t'apprends plus vite,
30:53 par exemple, que tes petits camarades ?
30:54 Tu as conscience d'être un peu peut-être différent des autres de ce manuel ?
30:59 – Oui, parce que je suis dans le tour du monde.
31:01 – Et t'as des copains quand même ?
31:02 – Oui, dans les échecs.
31:04 Et ailleurs, mais à l'école, non, parce que je ne les vois pas.
31:06 – Oui, je remercie.
31:09 Quand tu ne fais pas des échecs, tu fais quoi ?
31:10 – Du tennis de table, ou de la zesta, ou de sesa punta,
31:15 ou du tennis, ou du karaté, ou de la guitare, ou du piano.
31:21 – Donc ton destin est fait, plus tard, tu seras maître international.
31:24 – Oui, mais moi, ce que je veux, c'est être grand maître international
31:27 et champion du monde.
31:28 – En fait, tu veux être le meilleur du monde de tous les temps.
31:30 – Eh bien, être champion du monde, quoi.
31:32 – Voilà, écoute, franchement, on ne rencontre pas des petits garçons
31:38 comme toi tous les quatre matins.
31:40 – Ah non, on ne rencontre pas des petits garçons comme ça, il est incroyable.
31:43 – Ah non, il est vraiment, tu sais, bien sûr de lui.
31:46 – Il est champion du monde, quoi qu'il arrive, il a un charme fou.
31:49 – Oui, absolument.
31:51 Bon, si tout va bien pour Marc, normalement, dans 8 ans,
31:53 sans doute qu'il sera déjà grand maître d'échecs,
31:56 mais en plus, s'il devient grand maître, il pourrait y aller en voiture,
31:58 puisque le permis va passer à 17 ans.
32:00 – C'est une mesure qui enchante les concernés.
32:06 Le permis de conduire des 17 ans devrait être annoncé la semaine prochaine
32:09 par la Première Ministre Elisabeth Borne.
32:12 – Bonne idée, selon vous ?
32:13 – Moi, je trouve que c'est un symbole, ça accompagne la majorité
32:16 de pouvoir avoir la liberté du permis de conduire à 18 ans, donc je dirais non.
32:20 – 17 ans, ils sont encore quand même dans leur crise d'ado.
32:23 – Les enfants sont beaucoup plus mûrs maintenant,
32:26 et ils savent très bien conduire à 17 ans, il n'y a pas de problème.
32:30 – Bien entendu, un jeune de 16 ans, 15 ans, 16 ans, il sait faire tourner une voiture.
32:34 – Il y a eu un boom des voitures sans permis, à 16 ans, c'est…
32:37 – La question, c'est comment est-ce qu'on se comporte ?
32:40 Est-ce qu'on a la même conscience du risque ?
32:42 À 17 ans, à 16 ans, souvent, on se croit invincible et immortel.
32:48 Donc il y a une part de maturité.
32:50 – Arrêtons de vouloir à chaque fois faire de nos adolescents des adultes,
32:55 moi j'en ai tous les jours en face de moi,
32:56 et parfois ils ne sont pas assez matures pour manier un véhicule.
32:59 – On a sans doute des personnes qui ne seront jamais matures à 26 ans,
33:03 d'autres qui le sont dès 16 ans, donc je pense que le plus important,
33:07 je ne pense pas que c'est de parler de l'âge du permis de conduire,
33:09 je pense que c'est vraiment le contenu de la formation,
33:12 et puis avant tout de parler de sécurité routière,
33:14 je pense que c'est vraiment le plus important.
33:15 – Le problème c'est que le statut adulte disparaît progressivement
33:19 de notre société, c'est que l'on considère que l'âge adulte c'est très mal,
33:24 et donc oui effectivement, on va bientôt demander à passer le permis à 13 ans,
33:30 et puis le noter avec du orange et du bleu pour ne pas traumatiser les pauvres jeunes.
33:34 – Malgré les inquiétudes, le gouvernement a tranché.
33:37 Les dernières expertises juridiques sont en cours,
33:40 afin de valider la proposition de loi.
33:43 Pourquoi cette décision ? Pour l'emploi, puisque ça permettra à des jeunes
33:47 de se rendre à des stages de désemploi plus facilement, c'est l'objectif.
33:50 En même temps, la réalité c'est que partout, dans la plupart des pays,
33:54 dans le monde, c'est beaucoup plus tôt.
33:56 On a tous dans la tête les images aux États-Unis.
33:58 – Je peux vous parler au Québec aussi, à partir de 16 ans,
34:00 évidemment il faut faire les cours, les examens,
34:03 ensuite vous avez le permis d'apprenti, et ensuite vous devez passer…
34:06 – Moi je vois aux États-Unis les jeunes, un peu friqués d'ailleurs,
34:10 qui allaient à l'école avec des beaux capteurs, etc.
34:13 C'est ce qu'on nous a mis dans la tête.
34:15 Mais cela dit, c'est très important.
34:16 – Oui, c'est très important.
34:16 En fait, c'est aussi pour les gens qui vivent aussi en région,
34:19 c'est un enjeu, le fameux transport public, ça s'applique plus ou moins.
34:22 On s'entend quand on vit à Paris, on va prendre le métro, ça va,
34:25 mais quand vous habitez en région, c'est vrai que ça peut être un enjeu,
34:28 mais il y a quand même la question de la sécurité.
34:30 – Et la question de la sécurité, puisque la plupart des…
34:33 c'est une vraie question, la plupart des accidents,
34:35 il y a beaucoup d'accidents qui sont causés
34:38 ou qui impliquent des très jeunes gens, des 18 ans, des 18-25.
34:42 – Oui, c'est les 18-24 ans, donc est-ce qu'on rajoutera les 17-24 ans?
34:47 Je ne le souhaite pas, on espère qu'ils arrivent au début,
34:49 ils ont leur examen, tout ça, ils sont vraiment fraîchement diplômés
34:53 de leur permis de conduire, qu'ils soient vigilants,
34:55 mais quand même, pour les accidents de la route,
34:57 la première cause de mortalité et de handicap chez les 18-24 ans,
35:01 et conducteurs neuviers sont quatre fois plus de risques,
35:05 nous dit-on, d'être impliqués dans un accident mortel.
35:07 Donc c'est beaucoup.
35:08 – On va terminer avec un roi, Louis XIV.
35:11 – Un roi français ?
35:12 – Oui, un roi, ça c'est une grande question, est-ce que c'est un roi français ?
35:16 Puisque le musée de l'immigration fait en ce moment une campagne de publicité,
35:19 il y a un carton d'invitations qui fait beaucoup parler
35:21 et qui a donné lieu à un succulent échange, comme vous les adorez,
35:25 entre Pascal Praud et Laurent Geoffrin.
35:27 Louis XIV était-il français ?
35:32 J'ai découvert cette affiche, affiche publiée sous l'égide de la République française
35:37 via le ministère de la Culture.
35:39 "C'est fou", est-il écrit, "tous ces étrangers qui ont fait l'histoire de France".
35:44 Louis XIV, le roi soleil, illustre ces mots.
35:47 Sa grand-mère était autrichienne, sa mère espagnole.
35:49 Si je devine bien ce message qui n'est pas subliminal,
35:53 Louis XIV est donc un étranger.
35:55 – Il était français parce que c'était l'héritier légitime de la Couronne, évidemment.
35:58 – Non mais vous avez bien compris…
36:00 – Les monarchies européennes à l'époque étaient mélangées.
36:02 – Vous avez bien compris quand même…
36:03 – Oui mais votre Philippique n'a pas de sens.
36:05 – Ah bon, d'accord.
36:06 – Ben non.
36:07 – La France a été gouvernée par des étrangers,
36:09 le cardinal Mazarin était français.
36:10 – Oui, bien sûr.
36:11 – Oui, c'est ça qu'ils veulent dire, c'est ça le message,
36:14 c'est pas un message idiot.
36:15 – Oui, c'est totalement idiot parce que, en fait,
36:18 sous prétexte de célébrer les origines,
36:20 en fait, on ne cesse de ramener les gens à leurs origines en réalité.
36:23 Louis XIV, pourquoi il est français ?
36:24 Parce qu'il a régné sur la France,
36:27 qu'il avait à cœur les intérêts de la France.
36:29 Ses origines, il faut maintenant que chacun porte ses origines en bandoulière.
36:32 Donc c'est le contraire.
36:33 – Mais oui, mais enfin, c'est un clin d'œil,
36:35 ils ne veulent pas dire qu'il est étranger.
36:37 – Ce n'est pas un clin d'œil parce que…
36:39 – Ah ben ils veulent dire précisément qu'il est étranger, c'est marrant.
36:42 – Mais attends, vous êtes sérieux ?
36:43 – Mais c'est le message de la République.
36:45 – Vous essayez que…
36:46 – C'est fou, enfin, c'est fou tous ces étrangers
36:49 qui ont fait l'histoire de France et le montrent Louis XIV.
36:51 Non mais Laurent, Laurent, Laurent, Laurent, je vous en prie,
36:53 vous avez un seul, je vous en prie.
36:55 – Mais oui, mais enfin…
36:55 – Non, non, la semaine dernière, ça a été dur déjà.
36:58 Donc soyez sympa.
36:59 – Je maintiens mon point de vue, même si il est minoritaire.
37:02 – Marine, je m'en vais.
37:04 – Attendez, j'ai un ami.
37:05 – Venez là, vous avez animé, vous savez animer.
37:08 – Oui.
37:09 – Eh ben vous allez animer.
37:09 – Non, mais je ne peux pas le faire aussi bien que vous.
37:11 – Ah non, touchez ma bosse.
37:13 – Je ne vois pas votre niveau.
37:14 – Moi je suis bien si vous voulez.
37:16 – Ah ok.
37:17 – Petit scarabée.
37:18 – Qu'est-ce que vous voulez ?
37:19 – Il est capable de ne pas me rendre la place en plus.
37:21 – C'est vrai.
37:23 Mais c'est bon, au moins la campagne de pub fonctionne
37:26 puisqu'on en parle, mais c'est vrai qu'il…
37:29 – Ben fonctionne, mais c'est une absurde compétitivité.
37:30 – Soit vous le promenez au 10e degré, au 15e degré,
37:33 soit vous dites c'est absurde, c'est complètement débile.
37:35 – Mais non, mais cela…
37:36 – Et ça peut mettre en colère.
37:37 – Oui, mais cela aussi, je pense que ça va dans une certaine idéologie.
37:40 Oui, on est dans la provocation,
37:42 mais quand même si Louis XIV n'est pas français,
37:43 je veux dire, il n'y a plus aucun français qui est français, voilà.
37:45 – Oui, mais bien sûr.
37:46 C'est exactement ça.
37:48 Donc c'est de la provoque.
37:49 – Ben oui, c'est…
37:49 – Donc c'est de la com, donc ça marche.
37:51 – C'est de la politique, c'est de l'idéologie.
37:52 – Oui, aussi.
37:53 Merci beaucoup Karim Abric d'avoir été avec moi pour m'accompagner.
37:57 Pour le meilleur de l'info, dans un instant,
37:59 vous avez rendez-vous avec Eliott Deval qui présente Soir Info.
38:02 Je remercie Maurice Vidal, Christophe Gardier et Adrien Fonteau
38:05 qui m'ont aidé à préparer cette émission ce soir.
38:07 Bye bye.

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