SMART JOB - Fenêtre sur l’emploi : Antoine Vivant

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Jeudi 15 juin 2023, SMART JOB reçoit Antoine Vivant (Avocat à la Cour)
Transcript
00:00 ...
00:11 -Fenêtre sur l'emploi.
00:13 On parle de tous ces sujets, du dialogue social,
00:16 des enjeux du partage de la valeur.
00:18 On va essayer de l'expertiser à l'aune du droit.
00:20 C'est intéressant de s'intéresser à ce sujet.
00:23 Antoine Vivant, merci d'être avec nous.
00:25 Vous êtes avocat à la Cour, votre cabinet est spécialiste,
00:29 vous êtes spécialiste du droit du travail.
00:31 J'ai vu que vous aviez animé une table ronde
00:34 ou un colloque autour des enjeux RSE,
00:37 écologie et environnement, parfois un peu délaissés,
00:40 d'ailleurs, dans les enjeux RSE.
00:43 D'abord, le dialogue social, concrètement,
00:45 il est cassé, ce dialogue social, à l'aune de ce qu'on a vécu,
00:49 de cinq mois de mouvement social, où les syndicats ont dit
00:52 "c'est fini, on n'arrête pas", est-ce qu'il est cassé
00:55 ou est-ce qu'à un cas, il va devoir se poursuivre ?
00:58 -Il n'est pas cassé. Il n'est pas cassé.
01:00 D'abord, vous avez quand même un annui
01:03 qui a été conclu le 11 février
01:06 sur le partage de la valeur.
01:09 Donc, en pleine période de charivari.
01:12 -Pas signé par la CGT.
01:14 -Pas signé par la CGT, oui, pas signé par la CGT.
01:17 Ensuite, vous avez l'annui
01:19 sur...
01:21 la transition, le dialogue social et la transition écologique.
01:27 C'est l'année dernière, avril dernier.
01:29 On ne peut pas dire que le dialogue social est en panne.
01:32 D'ailleurs, je vous invite, et j'invite vos auditeurs,
01:35 à juste prendre connaissance des préambules de ces accords
01:39 pour voir comment les partenaires sociaux
01:42 abordent ces sujets d'actualité,
01:44 abordent ces sujets complexes,
01:46 avec le recul,
01:48 évidemment, la connaissance de leur environnement,
01:51 mais le recul, la conscience...
01:53 -Et même le niveau d'expertise.
01:55 -Le législateur et le gouvernement
01:57 devraient s'inspirer davantage
02:00 de cette sagesse qui les caractérise.
02:03 Donc, déjà, si on parle du dialogue social
02:05 au niveau interprofessionnel, au niveau des branches,
02:09 il existe, et ils font de belles choses.
02:12 -Justement, excusez-moi, Antoine Vivant,
02:14 mais l'enjeu des retraites,
02:16 les Français l'ont vu à l'aune de l'actualité des chaînes d'infos.
02:20 C'est intéressant de le voir à travers l'oeil d'un avocat.
02:23 La nouvelle étape, c'est les branches,
02:25 parce qu'on voit bien qu'il y a des SMIC,
02:28 des branches qui n'ont pas remis les salaires au bon niveau.
02:31 Sur les retraites, ça sera la même chose ?
02:34 -Je voudrais juste faire un point sur les retraites,
02:37 juste faire un feed-back.
02:38 Rappelez-vous la loi de 2008,
02:41 qui a repoussé l'âge de mise à la retraite
02:45 à 70 ans. -C'était fillon.
02:47 -Rappelez-vous de ça. -C'est vrai.
02:49 -Et rappelez-vous que les entreprises
02:53 sont confrontées à ce sujet-là,
02:56 de façon, j'allais dire, régulière, récurrente et permanente,
03:01 mais sont confrontées à ce sujet-là
03:04 au moins depuis cette période,
03:06 1968... Pardon, 2008.
03:08 -2008, oui. -L'âge de la retraite
03:10 à 70 ans, la rupture du contrat de travail
03:13 et la mise à la retraite à 70 ans.
03:15 Et donc, les problématiques
03:16 de la gestion de fin de carrière...
03:20 -On est dedans, là.
03:22 -Elles existent, elles sont là depuis longtemps.
03:24 -C'est un vieux sujet. -Oui.
03:26 On négocie sur ces sujets-là depuis longtemps,
03:29 mais la difficulté est dans l'innovation.
03:31 Si on prend le sujet de la retraite,
03:34 un truc intéressant, et peut-être qu'il serait mieux passé,
03:37 j'en discutais hier soir avec Antoine Christot,
03:40 directeur des Relations sociales d'Hermès,
03:43 qui me disait, et j'étais d'accord avec lui,
03:45 si on avait abordé le sujet de la retraite
03:48 en réduisant la durée du travail
03:50 de cette population, en disant, voilà,
03:53 à partir de maintenant, on passe la durée à 32 heures.
03:56 -Doucement, progressivement. -Oui.
03:58 -Là, le seigneur dit, "Je suis d'accord, j'y vais."
04:01 -Potentiellement, il y a...
04:03 -Payé au même niveau. -Oui.
04:05 -On est d'accord. -Là, on peut être intelligent.
04:08 -C'est vrai. -On a une loi sur le...
04:10 On a un projet de loi sur le partage de la valeur.
04:14 Ca laisse des possibilités considérables d'ingénierie
04:18 sur la structuration de la rémunération,
04:20 l'organisation du temps de travail,
04:22 la gestion de la transition... -Et la fin en douceur.
04:26 -La fin en douceur, le passage de témoins,
04:29 parce que... Mais là, l'une des...
04:32 Les DRH n'ont pas découvert le sujet,
04:34 comme je le disais, avec la crise de cette année.
04:37 Ca fait un moment qu'ils sont dessus.
04:39 -Le gouvernement n'est pas opposé à l'idée que vous soulevez.
04:43 Comme l'élément a été retoqué par le Conseil Constit,
04:46 il faut revenir sur le sujet des seigneurs.
04:49 -C'est ça. -Ca va devenir obligatoire.
04:51 On va faire les choses par le biais de la sanction.
04:54 -Et un peu usine à gaz. -Oui.
04:56 -Avant de nous quitter, le partage de la valeur,
04:59 c'est un ami aussi.
05:00 CGT n'a pas signé, on l'évoquait,
05:02 mais les syndicats disent qu'il faut que les PME,
05:05 pas que les grands groupes du CAQ, partagent la valeur.
05:08 Vous le soutenez ? Vous dites, sur le plan juridique,
05:11 ça tient ? -Ah oui.
05:13 Je trouve que c'est intéressant.
05:15 Je trouve que...
05:17 On a, en fait, introduit la dérogation.
05:21 Pour faire simple, pour les gens qui nous écoutent,
05:24 la participation, pour prendre essentiellement cet outil-là,
05:28 est obligatoire dans les entreprises de plus de 50 salariés.
05:31 Avec ce projet de loi et la transposition de l'ANI,
05:36 l'idée, c'est de progressivement rendre cet outil obligatoire
05:39 dans les entreprises de moins de 50 qui ne sont pas dotées
05:42 des moyens pour pouvoir négocier et mettre en place ce dispositif.
05:46 Les branches pourront négocier des accords
05:49 qui seront transposables. -Les fameuses ?
05:51 -Voilà. Donc l'idée est très bonne,
05:55 mais il y a une nécessité de simplification.
05:57 Et je pense que, quand je disais en début de discussion
06:01 qu'ils sont emprunts d'une très grande sagesse
06:04 et qu'il y a vraiment lieu de s'inspirer de leurs réflexions,
06:08 là, c'est tout à fait le cas.
06:10 Ils invitent le gouvernement, l'Etat, à changer les règles
06:13 en levant certains freins
06:15 pour faciliter l'accès à quelque chose qui est important,
06:19 puisque l'idée, c'est d'un complément de rémunération.
06:22 Il ne s'agit pas de remplacer le salaire par un frein.
06:25 Les règles de substitution existent.
06:27 L'idée, c'est un complément de rémunération.
06:30 Il y a vraiment matière à faire des choses intelligentes
06:33 en articulant les sujets. -Merci, Antoine Vivant.
06:36 Le dialogue social n'est pas mort.
06:38 On l'a entendu dans la bouche d'un avocat.
06:40 On en a beaucoup parlé sur ce plateau.
06:43 On a parlé de l'avocat,
06:44 de l'avocat vivant au barou de Paris.
06:47 Vivant, avocat, votre cabinet, spécialiste en droit du travail.
06:50 C'est un plaisir de partager ce moment.
06:53 C'est intéressant d'avoir des avocats qui nous éclairent
06:56 sur des sujets qui sont parfois disruptés
06:58 sur le plan médiatique et politique.
07:01 C'est la fin de notre émission. C'était un plaisir de partager
07:04 ce moment avec vous et mes invités.
07:06 Je vous retrouve lundi.
07:08 Je ne serai pas là demain.
07:10 Je vous retrouve lundi pour de nouvelles aventures.
07:13 Merci à l'équipe de programmation, Nicolas Juchat et Alexis.
07:16 Merci à vous pour vos messages. Bye-bye.
07:19 SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA
07:22 ...

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