Nous poursuivons notre tour d’horizon des sept entrepreneurs réunionnais qui ont "sauté la mer" pour présenter leur bébé au fameux salon VivaTech à Paris. Après trois jours d’échanges et parfois de promesses de revoir des investisseurs qui se sont montrés intéressés, les voici à l’heure du bilan. Jean-Christophe Habot a conçu des capteurs plug and play, abordables et faciles d’usage pour prévenir en instantané les mouvements des bâtiments et des fissures naturelles qui peuvent notamment intéresser en tout premier lieu les géologues. Nous avions consacré un article sur son activité au mois de mars dernier. De son côté, Siva Grondein a planché sur une solution permettant de lever - le monde agricole l’espère en tout cas - les mesures d’interdiction sur certains fruits de La Réunion pour éviter la propagation des insectes nuisibles. "En plus de détruire les organismes nuisibles potentiellement présents, ma solution va permettre l’augmentation de dix jours de plus de la vie du produit", précise celui qui est à la tête de Siva Industrie. Mangues, agrumes et piments font partie de son panier innovant. Tous les deux prennent le temps de nous raconter ce qu’ils espèrent après leur premier VivaTech.
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00:00 Alors aujourd'hui on reçoit Jean-Christophe Labotte qui est dans les capteurs, on va dire...
00:09 Comment présenter ça ? En fait on conçoit des capteurs plug and play qu'on peut utiliser
00:17 facilement avec son smartphone pour prévenir les mouvements des bâtiments, les fissures et même
00:22 les risques naturels. Oui c'est à dire les effondrements, on en reparlera après. Et Siva
00:27 Gondin de Siva Industries. Alors vous c'est plus particulier, vous êtes dans les fruits,
00:34 dans les traitements ? Oui voilà on a mis au point une solution pour répondre à une mission
00:38 régalienne européenne, donc une solution française qui est plus réunionnaise, afin de traiter et de
00:42 sécuriser sanitairement et phytosanitairement les fruits des pays tropicaux et en l'occurrence ceux
00:48 de la Réunion. Très bien, pour le moment. Oui. Ça c'était jusqu'à maintenant. C'était jusqu'à
00:52 maintenant. Alors on va commencer avec Jean-Christophe Abbott. Vous avez mis au point donc ce procédé,
01:00 est-ce que c'est nouveau ? Est-ce que c'est quelque chose qui existait déjà ? Qu'est-ce que vous
01:04 apportez de plus ? En fait la solution de suivre les fissures existait déjà. Nous avons conçu un
01:11 système facile d'usage, plug and play et surtout abordable techniquement et financièrement pour
01:16 pouvoir le positionner sur l'ensemble des structures sans mal. D'accord, alors c'est pas très sexy sur
01:26 une maison mais alors je crois savoir peut-être au Maïdo par exemple ? Exactement, on suit les
01:31 failles du Maïdo, on suit aussi le Belvédère du Trou de Fer, on suit d'autres sites reconnus
01:37 par l'UNESCO à la Réunion et plein d'autres bâtiments en métro. Alors je vous demandais
01:44 un scoop, est-ce que la faille du Maïdo ou du Trou de Fer, est-ce qu'elle s'écarte ? Est-ce qu'elle
01:47 se devienne dangereuse ? La faille du Maïdo vit et respire. D'accord. Pour l'instant elle respire
01:53 correctement. C'est la langue de bois mais bon, on peut faire de la politique cet homme. Sylvain
02:00 Gondin, qu'est-ce qu'il a d'original votre système ? Qu'est-ce que vous avez inventé ? Alors dans le
02:06 monde il existait d'autres solutions à base de produits chimiques, pour biomédecine et phosphine,
02:10 qui désagrégeaient la qualité des fruits traités, donc plus sur le marché. Nous notre solution,
02:14 en plus de détruire les organismes musiques potentiellement présents, eh bien il va permettre
02:19 l'augmentation de 10 jours de plus la durée de vie du produit, donc de la mangue en l'occurrence,
02:24 des agrumes, des piments, des capsicum, tous les produits qui sont aujourd'hui réglementés par
02:28 l'Union Européenne. Qu'est-ce qu'elle apporte de nouveau sur le marché ? Eh bien c'est une
02:32 solution qui a été reconnue de vente par le ministère de l'Innovation, le MESRI, après avoir
02:37 soulevé les verrous scientifiques et technologiques. Donc on est la seule structure aujourd'hui à avoir
02:41 un ingrédient du ministère de l'Agriculture à être reconnu au niveau européen. Ce salon il a apporté
02:46 quoi ? Ce salon à Vivatech, donc à Paris, il nous a apporté énormément de plus-value, puisqu'on
02:52 s'aperçoit que depuis deux jours qu'on y est, on est le troisième jour, on est le troisième. On
02:57 est le troisième aujourd'hui, on a pu rencontrer des investisseurs potentiels, des fonds d'investissement
03:03 européens, qui se trouvent en Allemagne en l'occurrence, des accélérateurs, un incubateur
03:08 pour l'accélération, soit européen ou d'un état membre, allemand également. On a rencontré
03:15 effectivement des potentiels clients, donc c'est un vrai, c'est un véritable lieu où on va pouvoir
03:21 être mis en réseau, en relation, que ce soit avec des investisseurs, d'autres startups, qui vont
03:26 permettre de faire le pont entre nos startups pénionnaises et l'écosystème qui se trouve en
03:32 Europe. Le stand de la région Réunion est situé à côté du stand de l'Afrique, de l'Afrique du Sud,
03:36 etc. Est-ce que vous êtes allé leur rendre visite ? Est-ce que pour vous il y a un potentiel dans
03:40 ces pays-là ? Bien entendu, on a eu la rencontre avec l'Afrique du Sud, avec la Côte d'Ivoire,
03:48 le Sénégal, donc j'ai pu échanger avec les contacts avec le ministre de l'économie de la Côte
03:53 d'Ivoire, avec des acteurs politiques du Sénégal également, qui sont des très très très gros
03:59 producteurs de mangue au monde. On a échangé également encore avec le Japon ce matin même.
04:05 Oui, effectivement, donc on a vu tous ces territoires-là qui sont potentiellement très
04:11 intéressés à produire ces fruits, utiliser notre solution et les acteurs, donc les clients,
04:16 on fait ensuite la chaîne de valeur, on la boucle, et les clients qui sont potentiellement
04:20 intéressés à les acheter, donc des GMS d'Allemagne par exemple. Je suis Christophe Abbott,
04:25 alors vous, vous avez rentabilisé votre voyage parce que vous avez fait deux salons. Vous étiez
04:31 présent depuis l'origine, mais c'était un collaborateur à vous, un associé, et vous étiez
04:35 sur un autre salon. Le bilan de ces deux salons, c'est quoi aujourd'hui pour vous, au troisième jour
04:39 de l'inverté ? Le bilan des deux salons est une forte visibilité, une reconnaissance de nos produits
04:45 et aussi pour nous une visibilité sur l'ensemble du globe assez facilement. Alors vous m'avez dit
04:53 tout à l'heure que vous étiez venu avec un stock et que vous n'alliez plus à rien, vous avez tout
04:57 épuisé. Oui, on a épuisé tous nos stocks, c'est une bonne chose. Et vous avez embauché en plus un
05:04 commercial supplémentaire. Exactement, on a un responsable commercial France qui a débuté il y
05:10 a quatre jours, qui nous rejoint pour là sur le salon et qui va dynamiser les ventes en France,
05:15 et le but est à la fin de l'année d'embaucher un commercial international qui va toucher les autres
05:22 pays autour de la France et dans le monde. Alors justement, c'était ma question suivante,
05:26 l'intérêt, l'objectif de la région Réunion en pouvant venir ici à Paris, c'est de développer
05:34 l'économie, de développer les créations d'emplois. Quelles sont vos prévisions là maintenant,
05:38 à trois jours du salon, est-ce que vous allez, ça va vous inciter à créer des emplois à la Réunion ?
05:43 Complètement, l'objectif est de créer de la R&D au cœur de la Réunion, informatique,
05:50 hardware, software. L'objectif c'est réellement de pouvoir apporter ce dynamisme là au cœur de la
05:59 Réunion, car la Réunion est très bien positionnée sur le plan européen pour pouvoir faire ces
06:03 échanges là, et même si on vend en Europe, on garde notre cœur à la Réunion. C'est ça, en fait,
06:10 avec ce salon, en voyant tout ce qui se passe autour de nous, donc en étant présent ici,
06:14 ça permet d'avoir de nouvelles idées et surtout d'appliquementer de nouveaux process sur notre
06:19 territoire. On voit très bien qu'on a un gros potentiel sur la Réunion, donc les start-upers
06:24 réunionnais, il faut y aller, il faut penser, puisque nous, dans notre cas de figure, on va
06:29 continuer à permettre de 5 à 8 ans sur la recherche et développement pour continuer à parfaire notre
06:34 solution et surtout à mettre en place de nouvelles applications afin de jamais rester sur un circuit
06:41 fini, effigé. Il faut constamment évoluer. Aujourd'hui vous êtes sur trois fruits et légumes,
06:46 mais j'imagine que... Ecoutez, Monsieur Dupuy, en fait, quand vous regardez la mouche des fruits,
06:52 elle s'installe sur un fruit hot et puis elle va sur d'autres fruits. On a vu qu'elle était présente
06:59 sur les kiosques du BICAC, sur les lychis, sur les fruits de la passion, donc elle se déploie. Et
07:05 si elle se déploie aussi vite et sur toutes ces autres variétés de fruits, il faut des solutions
07:10 pour l'empêcher, pour l'entraver. Donc, notre but, c'est de travailler pour expérimenter notre
07:16 solution sur toutes ces autres fruits, toujours permettre de mettre sur le marché des fruits
07:21 sains, garantis en termes de qualité gustative, visuelle et qui permettent aussi d'augmenter leur
07:26 durée de vie. Ensuite, tout ce qui fait l'objet des cartes de tri, c'est de valoriser tout ça pour
07:31 entrer dans cet aspect de transition agroécologique, d'économie circulaire, de commerce équitable avec
07:35 les producteurs déjà réunionnais pour qu'eux ensuite puissent avoir plus de revenus et structure
07:40 mieux la filière, qu'elle est déjà structurée, pour que tout le monde puisse compter en compétences,
07:44 en richesse, en valeur ajoutée. Gagnant, gagnant. Alors un salon comme celui-là, c'est aussi l'occasion
07:50 peut-être de faire un petit peu d'espionnage industriel. Et Jean-Christophe Labotte, vous me
07:54 disiez tout à l'heure que vous aviez eu, en faisant la tournée des stands, vous avez tombé sur un concurrent
07:59 coréen. Exactement. Et penser faire un deal avec nous, pourquoi pas avoir. On a plus envie en fait de
08:08 se dire on est bien positionné, le marché qu'on touche est réellement le bon. Et donc ça me donne
08:14 envie d'aller sur d'autres pays comme la Corée. Et Sylvain Gondin, vous avez trouvé des concurrents
08:22 qui faisaient un petit peu la même chose que ce que vous faisiez ? Pas de concurrent trouvé sur ce
08:25 salon en tout cas. Par contre nous ce qu'on a fait en étape, on a pu rencontrer des partenaires,
08:32 notamment européens de la commission, qui vont nous accompagner dans notre lancement. Parce qu'on
08:41 va rentrer en phase de pré-industrialisation bientôt. Donc sur la Spemang et autres,
08:46 il faudra bien mettre tout ça sur le marché à un moment donné, faire rentrer de l'argent dans
08:49 la structure pour continuer à payer cette phase de R&D sur les 8 années prochaines. Très bien, merci.
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