• l’année dernière
Fondé en 1994 à Gardanne, La Maison est un service de soins palliatifs au fonctionnement extraordinaire. Montée sous la forme d’une association loi 1901, la structure de santé cultive une philosophie du bien-être tant pour ses résidents que pour les soignants qui y travaillent. Pour comprendre le fonctionnement de ce modèle vertueux, nous y avons passé deux jours en immersion.

Un documentaire de Franck Fernandes et Aurélie Selvi.

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Transcription
00:00 Je ne connaissais pas ce lieu et quand je l'ai découvert, j'ai dit oui.
00:03 Je pense que ce sont des lieux où on peut redorer le blason de soignants.
00:07 Je me sens bien. En vrai, je sens que ma place, elle est ici.
00:09 L'accent, il est mis sur "on va vivre".
00:12 Voilà, on va vivre jusqu'au bout.
00:13 Ça nous donne envie d'avancer et d'aider nos résidents tous les jours.
00:28 La maison de Gardanne, c'est un centre de soins palliatifs
00:31 qui est né de la lutte contre le sida.
00:33 Et donc, on a voulu créer un lieu de vie, en fait,
00:36 où les gens pouvaient se poser.
00:37 Donc, on voulait créer un lieu qui nous permettait de nous regrouper
00:48 pour qu'on soit plus solide entre nous,
00:50 mais que ce soit à la fois la sécurité d'un milieu hospitalier
00:53 et à la fois aussi tout ce qui pouvait ressembler à une maison.
00:57 Et pour que ça porte vraiment le nom d'un lieu de vie,
00:59 même s'il y a beaucoup de décès ici,
01:01 il y a deux tiers de nos patients qui vont décéder dans notre structure,
01:04 mais que ce soit vraiment un lieu de vie.
01:06 Et je pense que ce sont des lieux où on peut redorer le blason de soignants
01:09 parce qu'à partir du moment où on est très attentif aux personnes
01:13 et où on individualise le soin,
01:15 on est très attentif aussi aux équipes.
01:17 La priorité, c'est d'être attentif aux équipes
01:19 parce qu'à partir de ce moment-là, on sait que les malades
01:22 vont être plus à l'aise,
01:24 parce qu'à partir de ce moment-là, on sait que les malades
01:26 seront bien pris en compte, seront bien soignés.
01:28 J'ai su que je voulais être soignante quand j'avais 9 ans
01:33 parce que mon papa était malade, donc je m'occupais beaucoup de lui,
01:36 étant jeune, et je suis devenue soignante à 35 ans.
01:39 J'ai toujours dit que je voulais être coiffeur
01:41 et ensuite je serais infirmier pour prendre soin des gens,
01:43 pour être au plus proche des gens.
01:45 Je viens de Normandie à la base, où j'avais fait du domicile
01:48 comme premier emploi,
01:50 et j'avais envie de soleil, donc je suis venue dans le sud.
01:53 J'ai fait un premier poste en maison de retraite,
01:56 et c'est là que je me suis dit que je ne pouvais plus travailler comme ça,
02:00 il faut que je trouve autre chose.
02:02 Je ne connaissais pas ce lieu, et quand je l'ai découvert,
02:04 j'ai dit "oui, c'est pas comme ça".
02:07 Quel café !
02:09 Mais prends un Posca, il fait des formes, regarde.
02:12 C'est un bon souquet de forme.
02:14 J'avais pressé dans un endroit, du coup j'étais pas à l'aise.
02:20 J'avais l'impression de courir partout,
02:22 on n'avait pas le temps pour les patients.
02:23 Le soignant était, pour moi, maltraité
02:26 dans beaucoup d'endroits que j'ai pu voir.
02:28 Il n'y avait rien de vivant, en fait.
02:30 Tout était froid aussi.
02:32 Le lieu ici, c'est chouette, c'est décoré.
02:34 Déjà, nous, on travaille en civil, on n'a pas de blouse.
02:39 L'hôpital, pour moi, c'était une boule de vent de y aller.
02:42 J'avais plus envie.
02:44 Pourquoi tu as choisi Miro ?
02:46 C'est sympa, c'est doux, c'est en rapport avec la nature.
02:50 Je me suis dit que c'était pas mal pour commencer une série.
02:54 Ça faisait bien rapport avec la nature.
02:56 Miro, ce qu'il fait ?
02:57 Il te plaît pas, le déca ?
02:59 Pas trop.
03:01 - Il est sourd, il dit ça. - Qui t'aime ?
03:05 T'aimes qui comme peintre ?
03:06 - Moi. - Le plus classique ?
03:09 - Oui. - La Renaissance ?
03:11 - Bien. - Ça marche.
03:13 Bien.
03:14 Viens, Gabi, on va peindre.
03:16 - T'as ma peine. - T'as ma peine ?
03:18 Non.
03:19 - T'as rien du tout. - On va tout faire en sorte
03:23 pour s'approcher de ce que le résident veut.
03:27 Ici, l'accent est mis sur "on va vivre".
03:30 On va vivre jusqu'au bout.
03:32 Où veux-tu qu'on se mette pour faire les cheveux ?
03:34 Dans la salle de bain ou là ? Après, je fais le ménage.
03:37 - On va se mettre. - On se met face à la nature.
03:40 Ça te va si on s'installe sur cette chaise ?
03:43 Tu vas être bien installé.
03:45 Tu vas être bien installé ?
03:47 Le temps, il est space.
03:50 Des beaux cheveux gris que tu rases.
03:52 T'as toujours été rasé comme ça ?
03:54 Non, j'ai eu les cheveux longs, mais ils semblent avoir vécu là.
03:58 C'est pas une référence.
04:03 Dans les années disco, t'as eu la période choucroute ?
04:08 - Oui, j'ai eu les cheveux longs. - Ah ouais.
04:11 Les années de moi, c'est plutôt heavy metal.
04:14 - Ah ouais. - Punk.
04:16 - Moi, j'ai les cheveux de bébé. - T'es jeune.
04:20 Je suis jeune, je suis jeune.
04:22 - Attention. - T'es pas ton père.
04:24 C'est qu'on donne pas mon âge. T'as quel âge ?
04:26 Je vais... sur 59.
04:29 - Tu pourrais pas être mon père ? - Comment ça ?
04:31 - J'ai 42 ans. - T'es jaloux.
04:34 Je suis amoureux à 12 ans, moi.
04:36 Tu peux être mon père.
04:40 Ce que j'aime, c'est que les soignants
04:43 faisant le ménage dans les chambres.
04:45 On le voit nulle part.
04:47 Faire le ménage dans une chambre, c'est prendre soin de la personne.
04:51 C'est lui demander si tout va bien,
04:53 si le tableau qu'elle a accroché veut qu'on le change.
04:57 On se dit que on prend soin de la personne,
05:00 mais tout ce qui est autour d'elle.
05:02 Nous avons plus le temps pour nos résidents,
05:05 pour accompagner, pour le soin palliatif,
05:08 parce que des fois, c'est très compliqué.
05:10 Nous avons tous trois résidents,
05:14 comme soins infirmières, aides-soignantes.
05:16 Y a pas de différence,
05:18 mis à part que les soins infirmiers sont faits par des infirmières.
05:21 Marie-Pierre, j'ai le lignement. C'est parfait pour l'hydratation.
05:24 - Merci. - Là-bas, vous les aviez ?
05:26 Là-bas...
05:29 Tu...
05:32 Non, tu n'as pas de temps spécifique
05:36 pour faire du confort.
05:38 C'est vrai que vous prenez toujours un temps
05:43 complètement disponible
05:46 pour...
05:47 pour détendre le corps.
05:51 Le corps est...
05:52 trop tendu.
05:55 On retrouve le sens du corps, en fait.
05:59 C'est important.
06:00 C'est important.
06:02 Oui, comme ça, tu peux l'attirer.
06:08 Oui, voilà.
06:09 Bon, on va aller chercher votre fille, parce que la pauvre...
06:12 - OK. - On l'amuse un peu dehors.
06:14 - Ça va. - Je redescends un peu le lit.
06:17 - Moi, je veux bien. - La tête aussi.
06:19 C'est bien de faire le tapis volant, mais...
06:22 Le tapis volant...
06:24 - Eh oui. - C'est comme à la déngue.
06:26 Eh oui. Moi, je suis sur un tapis volant.
06:29 Nous avons aussi la chance d'avoir des bénévoles, une soixantaine,
06:34 qui nous aident dans notre quotidien au travail.
06:37 Ils peuvent nous aider lors d'une toilette,
06:40 ils peuvent nous aider lors des repas.
06:42 Par exemple, si il y a une résidente
06:43 ou un résident qui a vraiment besoin de discuter,
06:46 qui a besoin d'avoir de la présence,
06:48 et moi, je vais avoir des soins infirmiers, je vais être dans le feu,
06:51 je peux aller voir le bénévole, lui dire "Est-ce que tu peux m'aider ?"
06:53 Parce que moi, je sens que ma résidente a besoin de présence,
06:56 mais moi, il faut absolument que j'aille faire quelque chose pour quelqu'un d'autre.
06:59 Et donc, du coup, le bénévole, pouf, il va venir s'imbriquer,
07:01 et du coup, on va prendre soin vraiment des résidents.
07:03 On apporte beaucoup en psychologique.
07:06 On aide les familles, on aide nos résidents, on aide des enfants.
07:10 Et ici, nous pouvons craquer, nous avons le droit de pleurer.
07:19 À l'hôpital, on n'a pas le droit, il faut garder une distance professionnelle.
07:23 On a aussi les masseurs qui viennent nous voir aussi pour nous faire du bien,
07:27 et ça, c'est une petite bulle de bien-être qui vient tous les deux mois,
07:30 donc ça, c'est aussi du bonheur.
07:32 Et nous partageons nos expériences avec une psychologue.
07:35 C'est super important.
07:37 C'est important parce que dans le fait, je vis des choses
07:40 que je ne vais pas pouvoir raconter à des amis, à la famille,
07:45 parce que ça ne se raconte pas.
07:46 Oui, on va s'attacher à des patients, plus qu'à d'autres,
07:52 parce qu'il va y avoir un lien.
07:53 Et puis finalement, ce lien, je le laisse aller.
07:57 Et puis oui, la personne, quand elle va partir,
07:59 oui, je vais pleurer, oui, je vais être triste,
08:01 et aussi parce que...
08:02 j'aurai ce sentiment de travail bien fait.
08:07 Quand on a un coup dur, ici, on en parle, dans le fait.
08:11 On est un peu une famille quand même,
08:13 parce qu'on vit des choses très fortes.
08:15 Et comment je pourrais dire ?
08:18 Je me sens bien. En vrai, je sens que ma place, elle est ici.
08:22 Des fois, on rigole,
08:24 parce que ça nous fait tellement du bien de rigoler.
08:26 Et il faut apprendre que même si c'est une fin de vie,
08:29 il faut l'apprendre avec le sourire.
08:31 On se prend dans les bras, on pleure, et puis après, on redémarre.
08:34 On fait un travail collectif ici, on fait un vrai travail d'équipe.
08:39 Ça amène quelque chose de différent
08:41 et ça fait un peu monter en gamme, un peu,
08:43 la réflexion sur l'accompagnement des malades.
08:46 Peut-être que, plutôt que de faire une loi
08:48 pour aider les gens à mourir quand ils le demandent plus vite
08:51 parce qu'ils ont peur d'être mal soignés,
08:53 peut-être que l'idéal, ce serait de se donner tous les moyens
08:56 pour mieux soigner les gens.
08:58 Et je pense qu'il y a des difficultés dans le monde de la santé, c'est vrai,
09:01 mais parfois, même dans les lieux où il n'y a pas de difficultés,
09:04 on a un peu perdu ce sens humain dans certains endroits.
09:07 Mais en tout cas, que les gens viennent puiser ici tout ce qui se passe
09:18 pour comprendre l'intérêt réel que ça a de travailler comme on travaille,
09:22 de donner les moyens de travailler comme ça.
09:24 (Musique)
09:26 (...)
09:33 (...)
09:40 (Applaudissements)
09:42 (...)
09:44 (...)
09:46 (Bruit de porte)
09:48 (Rires)
09:49 -Alors ?
09:50 -Ouais, on va se mettre.
09:51 -Alors, on va se mettre.
09:52 - Ah, c'est bien.

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