Geoffroy Lejeune : «Nos élites pensent que l'illégalité, quand c'est pour la bonne cause, en ce moment l'écologie et les causes progressistes, ce n'est pas grave»
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00:00 que vous avez dit c'est bloqué, vous avez raison, mais bloqué par qui ?
00:03 Je crois que cette semaine, si mes informations sont bonnes,
00:06 Gérald Darmanin voulait présenter mercredi au Conseil des ministres
00:09 la dissolution des soulèvements de la terre et que le Premier ministre
00:12 lui a interdit.
00:13 Donc le Premier ministre, qui par ailleurs, il y a quelques semaines,
00:15 avait expliqué que la cause était tellement légitime qu'on pouvait
00:18 comprendre que parfois on bascule un peu dans l'illégalité.
00:21 Et on vit dans un pays où nos élites,
00:24 enfin en tout cas ceux qui nous gouvernent, pensent ça.
00:25 Ils pensent que l'illégalité, quand c'est pour la bonne cause,
00:29 la bonne cause étant en ce moment l'écologie,
00:31 mais aussi toutes les causes progressistes, c'est pas grave.
00:33 Donc en fait, vous avez un ministre de l'Intérieur
00:35 qui les qualifie d'éco-terroristes, qui ne peut pas ni les dissoudre,
00:39 ni les empêcher de manifester.
00:40 Et voilà, moi, ça me fait doucement rigoler de voir que
00:42 quand on a dix manifestations d'extrême droite, il y a un mois et demi,
00:47 on passe 15 jours à en parler en poussant des hurlements,
00:49 en faisant ces terribles, et elles sont interdites
00:51 et les associations sont dissoutes.
00:52 Et là, tout à coup, on n'arrive plus,
00:54 alors que pourtant, on connaît le modus operandi.
00:55 Enfin, je veux dire, c'est honnêtement, c'est révoltant.
00:59 Et il n'y a pas de raison que cette manifestation se passe bien.
01:01 En fait, je ne vois pas comment ce serait possible.
01:03 Ils font démonstration de force sur démonstration de force.
01:05 Et en fait, je réponds à la fin.
01:07 C'est vraiment une responsabilité politique.
01:09 Et les politiques qui nous gouvernent ne veulent pas que ça s'arrête.
01:12 Les politiques qui nous gouvernent ne veulent pas que ça s'arrête.
01:14 Nous dit Geoffroy Lejeune, vous rejoignez France Temps ?
01:16 Il faut distinguer plusieurs choses.
01:17 On a le droit d'être contre ce projet.
01:19 Oui, bien sûr.
01:20 On a le droit. C'est un débat, c'est pas simple.
01:22 Parce que c'est vrai qu'au départ, il a été conçu dans les années 90
01:27 et il a été accéléré à cause de l'incendie dans le tunnel du Mont-Blanc.
01:30 Et voilà.
01:31 Il a d'ailleurs, au départ, une vocation écologique
01:34 parce qu'il a une vocation à éviter des milliers de camions,
01:36 des milliers de voitures et que c'était ça l'argument majeur.
01:41 Alors maintenant, ceux qui rentrent dans le dossier, dans le détail, disent
01:44 mais en même temps, il y a des conséquences
01:46 parce que les Nafs phréatiques, la vallée de la Maurienne va être perturbée.
01:49 Moi, je suis dubitatif sur cette argumentation.
01:54 Voilà. Et je remarque quand même que la plupart des élus qui sont
01:57 concernés par ça sont plutôt pour ce projet aujourd'hui.
02:00 Je constate d'ailleurs qu'il y a eu une manifestation qui avait été appelée
02:03 mais jeudi, il n'y avait que 200 personnes localement qui sont déplacées.
02:05 Donc ça veut dire qu'on est en train de prendre en otage des populations,
02:10 des élus, des représentants, voilà, dans une démonstration
02:15 qui est effectivement ce qui est le truc à la mode en ce moment.
02:18 Et alors, je pense que c'est catastrophique
02:21 parce qu'il y a certainement un débat à avoir,
02:23 y compris peut-être des choses nouvelles à faire
02:25 sur le plan de la construction de cette infrastructure,
02:29 dont je reste plutôt favorable.
02:30 Je le dis honnêtement, malgré tous les arguments que j'ai lus,
02:32 je reste plutôt favorable à cette infrastructure.
02:34 Ça relance le transport ferroviaire.
02:36 On ne peut pas d'un côté dire, voilà, ça permet des échanges.
02:40 Alors le danger, c'est qu'il y a dans ce dossier-là, c'est vrai,
02:44 notamment du côté italien, il y a eu à plusieurs reprises des actions terroristes.
02:47 Ce qui avait amené à des sanctions très graves.
02:49 Il y a même eu une mobilisation en France que le gouvernement avait.
02:53 Voilà. Donc là, il faut qu'il y ait une vigilance qui ne doit pas laisser
02:57 ce genre de choses se passer, parce que c'est des débats qui sont sérieux
03:01 et ce n'est pas des minorités qui, la plupart du temps, d'ailleurs,
03:03 ne sont pas forcément très compétentes en la matière, qui peuvent faire la loi.
03:06 Avant de vous entendre, Geoffroy Lejeune, on va écouter Sandrine Rousseau,
03:09 puisque elle encourage, vous parliez des élus,
03:11 mais elle encourage des élus également à venir à ce rassemblement.
03:15 On le rappelle interdit. On l'écoute, vous réagissez ensuite.
03:18 Alors, ils ont raison d'aller sur place et c'est très bien
03:22 qu'il y ait des élus qui aillent sur place pour protéger aussi les manifestants
03:26 et pacifier les situations sur place, protéger les manifestants,
03:30 presque, j'ai envie de dire, parfois contre certains d'entre eux,
03:34 qui peuvent vouloir faire déborder le vase
03:39 et puis mettre aussi des écharpes
03:42 entre les forces de l'ordre et les manifestants,
03:45 de sorte que les affrontements ne soient pas directs.
03:48 Les politiques ont également une responsabilité.
03:51 Franchement, je vais traduire ce qu'elle a dit,
03:54 parce que je pense qu'en fait, c'est ça qu'il faut faire aujourd'hui.
03:57 Qu'est-ce qu'elle dit ?
03:57 Elle dit "je me fiche complètement qu'il y ait des gens dedans
04:01 qui veulent tuer des policiers ou des gendarmes",
04:02 parce que c'est arrivé à Sainte-Soline.
04:04 Ils ont essayé d'en tuer.
04:05 Il y a d'ailleurs eu beaucoup de blessés.
04:07 "Je me fiche complètement que ce soit des gens
04:10 qui sont capables d'agresser un médecin qui est en train de venir
04:13 sauver un manifestant qui a été blessé.
04:15 Elle s'en fiche complètement.
04:17 Je me fiche complètement que ce soit interdit.
04:18 Je me fiche complètement des règles.
04:20 Je me fiche complètement de savoir que ça peut dégénérer
04:22 parce que j'ai raison".
04:23 Voilà ce qu'elle nous explique.
04:24 La traduction de ce qu'elle vient de dire, c'est ça.
04:27 Donc pourquoi pas, après tout ?
04:28 Moi, je peux comprendre qu'on mette certaines causes
04:30 au-dessus des règles, etc.
04:31 On pourrait en débattre.
04:33 C'est comme ça que naissent les révolutions.
04:34 [Musique]
04:37 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]