Le journaliste, Geoffroy Lejeune, sur les mineurs français : «Pour casser l'ensauvagement de ces générations, il faudrait beaucoup de choses»
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00:00 Maintenant, comme je travaille souvent sur ces questions,
00:03 je sais que si vous voulez obtenir des résultats,
00:05 je vais essayer de prendre un exemple intelligent
00:07 dans tout ce qu'il a dit.
00:09 Par exemple, la question de la justice des mineurs.
00:11 Il faudrait, pour essayer de casser l'ensauvagement
00:18 de ces générations, il faudrait beaucoup de choses.
00:21 À commencer par revenir sur une loi qui a été votée
00:24 par le ministre de la Justice de Gabriel Attal en 2021,
00:27 c'est-à-dire Éric Dupond-Moretti et Emmanuel Macron
00:29 ont été d'accord pour dire en 2021 qu'il fallait la césure du procès.
00:32 Tous les gens qui travaillent sur la délinquance des mineurs
00:35 vous expliquent que la seule chose qui compte,
00:36 notamment Maurice Berger, j'en cite un,
00:38 la seule chose qui compte, quelle que soit la violence de la sanction,
00:42 c'est qu'elle tombe rapidement.
00:43 Et rapidement, ça paraît logique, c'est du bon sens.
00:46 C'est-à-dire, vous avez volé quelque chose,
00:49 vous êtes sanctionné le lendemain et vous effectuez votre peine,
00:51 même si votre peine est dix jours, vous l'effectuez tout de suite
00:53 et après, ça vous retient.
00:54 Bon, le problème, et on a constaté que le problème de la justice des mineurs,
00:57 c'était qu'en fait, ils étaient jugés beaucoup trop tard.
00:59 Donc, on a fait la césure du procès en deux temps
01:02 et donc, ils sont jugés beaucoup plus tard,
01:03 c'est-à-dire, et huit mois après.
01:06 Donc, cette logique-là n'est pas respectée.
01:07 Bon, ce ministre, il est encore ministre de Gabriel Attal.
01:09 Ça veut dire qu'il faudrait, premièrement,
01:11 qu'il aille contre ce qu'ont fait, non pas ses prédécesseurs, ses collègues.
01:15 Donc, ça, c'est la première chose.
01:16 Il a 34 ans, il n'est pas non plus...
01:18 Il a une légitimité parce que les gens l'aiment bien,
01:20 mais il n'est pas non plus tout puissant.
01:22 C'est la première chose.
01:23 Et ensuite, il faut des ruptures idéologiques.
01:25 Il est capable d'audaces sémantiques,
01:27 mais des ruptures idéologiques avec tout ce qu'il y a fait,
01:29 ce qu'on est arrivé.
01:31 - Je veux dire, il vient quand même du Parti socialiste,
01:34 sans vouloir systématiquement...
01:35 - Là, tu es un peu polémique
01:36 parce que ça ne me paraît pas être ça, le problème de Gabriel Attal.
01:40 D'ailleurs, je suis très satisfait
01:41 que quelqu'un qui vienne du Parti socialiste dise la réalité.
01:43 - Je suis d'accord avec toi.
01:45 D'une phrase pour terminer, c'est pas ça,
01:46 c'est qu'en fait, il est dans le Bloc central.
01:48 Et le Bloc central se pense comme ayant vocation
01:52 à préserver le cercle de la raison, tu l'appelles comme tu veux,
01:54 à préserver...
01:56 - Il y a une brèche là-dedans.
01:57 - Et moi, je trouve qu'il n'y a aucune capacité de radicalité
01:59 au sens juste du terme, c'est-à-dire, il y a un problème grave,
02:03 il faut une solution qui est à la hauteur de ce problème-là.
02:05 Je trouve que sur tous les sujets, en réalité,
02:07 ils ne sont radicaux que dans des domaines où il n'y a pas d'urgence.
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