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Autour d'Olivier de Lagarde, les informés débattent de l'actualité du vendredi 16 juin 2023.

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00:00 20h21, France Info, les informés, Olivier Delagarde.
00:06 Bonsoir à tous, et vous, qu'êtes-vous capable de faire en 3 secondes ?
00:10 La question peut vous paraître bizarre, et bien sachez que Max Park,
00:14 un américain de 21 ans, lui, a réussi à remettre dans le bon ordre les couleurs d'un Rubik's Cube.
00:20 Regardez si vous êtes devant votre télé, et pour les auditeurs, je peux vous dire que ça va très très très vite.
00:27 3 secondes, 13 centièmes exactement, c'est un record du monde.
00:32 Ajoutons que Max Park est atteint d'une forme légère d'autisme, et que le cerveau est décidément un truc assez mystérieux,
00:39 surtout pour les gens comme moi qui essayent depuis 30 ans sans succès.
00:43 Alors eux ne vont pas avoir 3 secondes 13, mais 52 minutes et 37 centièmes
00:49 pour nous remettre l'actualité du jour dans le bon ordre.
00:52 Ce sont évidemment les informés de France Info avec nous, Béatrice Mathieu, bonsoir.
00:56 Bonsoir Olivier.
00:57 Grand reporter à l'Express, auteur d'un livre sur Elon Musk, l'enquête inédite publiée chez Robert Laffont, ça tombe bien, on va parler d'Elon Musk.
01:05 Bonsoir Franck de Dieu.
01:06 Bonsoir.
01:07 Directeur adjoint de la rédaction de Marianne, vous n'avez pas écrit de livre sur Mohamed Ben Salmane ?
01:11 Non, malheureusement, mais je dirais quelques mots.
01:14 C'est bien dommage parce qu'on va en parler également.
01:16 Marie Virginie Klein, bonsoir.
01:19 Bonsoir.
01:20 Communicante, fondatrice de l'agence Iconic, auteure de Femmes dirigeantes, comment elles ont osé chez Plon.
01:26 Et puis Véronique Reissoud, bonsoir Véronique.
01:28 Bonsoir Olivier.
01:29 Présidente de Backbone Consulting, maîtresse de conférences à Assurance Pauvres.
01:34 Vous scrutez pour nous ce qui se dit sur les réseaux sociaux.
01:37 Vous êtes également l'auteur d'un livre, l'ultime pouvoir, la vérité sur l'impact des réseaux sociaux, c'est aux éditions du CERF.
01:45 Allez, on referme les bouquins, c'est donc parti pour 52 minutes, 37 centièmes de débat.
01:51 Et premier débat, il s'agit d'un sujet dont la genèse date pratiquement de l'invention du Rubik's Cube, la liaison ferroviaire Lyon-Turin.
02:01 Alors petit rappel, le projet date d'il y a donc plus de 30 ans.
02:05 Il s'agit de réaliser une ligne à grande vitesse entre les deux villes.
02:08 Le projet comprend notamment de percer un tunnel de 57 km sous les Alpes.
02:14 L'objectif, c'est notamment d'augmenter le frais de ferroviaire et de délester les routes d'un million de camions chaque année.
02:21 Seulement voilà, le chantier ne plaît pas à tout le monde.
02:24 Certaines associations écologistes estiment, et vont manifester demain,
02:28 elles le trouvent trop cher, inutile et elles pensent qu'il va abîmer la vallée.
02:32 Geoffroy Roudbézieux, le président du MEDEF, était sur BFM.
02:36 Lui, il est résolument pour le projet, on l'écoute.
02:39 Ce n'est pas tellement que ça pose un problème pour l'économie, ça pose un problème pour la planète.
02:44 Ce projet Lyon-Turin, c'est un million de tonnes de CO2 économisées.
02:48 Aujourd'hui, on prend la route avec des millions de camions qui transitent entre Lyon et Turin,
02:53 Turin et Lyon et puis globalement Ronalp et le Piémont.
02:56 Demain, si ce tunnel voit le jour, quand ce tunnel verra le jour,
03:00 on passe par le ferroviaire et donc des économies pour la planète,
03:03 enfin pas des économies, des économies de CO2.
03:05 Et donc là, on est face à la contradiction absolue des militants écologistes extrémistes.
03:10 C'est-à-dire qu'ils veulent soi-disant sauver la planète, mais comme ils ne veulent pas se donner les moyens,
03:14 on ne sauvera pas la planète en faisant de la décroissance.
03:17 - Marie-Virginie Clun, qu'est-ce que vous pensez de ce projet ?
03:20 - Le contraire de ce que vient de dire Geoffroy Roudbézieux.
03:24 Non, moi, en un mot, je trouve que c'est un peu une aberration
03:28 de vouloir réaliser un tel projet qui, en réalité, est d'un autre âge.
03:32 Vous l'avez dit, c'est un projet qui a été conçu il y a 30 ans,
03:35 à une autre époque où on pensait que les ressources naturelles étaient infinies.
03:40 Ce projet, Lyon-Turin, ça va être un projet pharaonique
03:44 qui va détruire réellement des milliers d'hectares d'espace naturel.
03:48 C'est un projet du XXe siècle qui avait lieu avant le Covid,
03:53 qui a eu lieu avant le réchauffement climatique.
03:55 - On a fait des bruits bien quand même au XXe siècle aussi.
03:57 - Oui, mais c'était un projet dans lequel on n'avait pas réfléchi
04:01 à tous les sujets auxquels on est en train de réfléchir.
04:04 Il y a d'autres solutions que cette ligne Lyon-Turin.
04:09 Et je pense que c'est difficile de revenir en arrière.
04:13 C'est difficile parce que l'Europe s'est engagée,
04:16 le président de la région, Wernher Ronald-Poussy, s'est engagé.
04:20 Il y a énormément de personnalités qui se sont engagées pour ce projet.
04:23 Mais quand un projet met en danger une partie du patrimoine naturel alpin,
04:30 et quand il ne correspond plus aux urgences de notre époque,
04:34 on peut quand même s'interroger sur la pertinence de revenir en arrière.
04:37 - Bénétrice Mathieu, je ne vous sens pas d'accord.
04:39 - Pas d'accord du tout, évidemment.
04:41 Effectivement, c'est un projet gigantesque.
04:45 Il y a une polémique sur une polémique écologique,
04:48 il y a une polémique économique aussi.
04:49 Parce que quand on voit, comme tous les grands projets d'infrastructure,
04:53 au départ, le coût a été évalué à 12 milliards.
04:57 Ça, c'était au début des années 2000.
04:59 Après, on est à 26 milliards.
05:02 Dans quelques jours, il y aura une nouvelle estimation.
05:05 Parce que le 26, c'est un rapport...
05:08 - Oui, ça va reprendre encore quelques milliards.
05:10 - Ça va reprendre, à mon avis, au moins une bonne dizaine de milliards.
05:12 Mais c'est normal, c'est toujours comme ça dans les grands projets d'infrastructure.
05:16 Après, il y a la question écologique.
05:18 Il faut voir aussi que cet axe-là, il y a énormément de camions.
05:23 Donc, il y a une réalité économique d'échange.
05:26 - On parle d'un million de camions par an que ce projet supprimerait.
05:31 - Oui, il y a quand même beaucoup de flux de marchandises sur cet axe-là.
05:37 Si on imagine qu'il y a aussi un recentrage économique sur l'Europe au sens large,
05:46 avec une réindustrialisation européenne,
05:49 ça veut dire qu'il y aura aussi beaucoup plus d'échanges à l'intérieur même de la zone.
05:54 Ces échanges, il faut bien qu'ils se fassent.
05:58 Donc, là, on arrive sur une sorte, effectivement, d'aberration
06:04 où, pour des motifs écologiques, on ne veut pas avancer sur un autre motif écologique,
06:12 une autre justification écologique.
06:15 Et l'argument de Ruth Bézieux sur la décroissance, il est assez valide.
06:27 - Véronique Reissoult, qu'en disent nos réseaux sociaux ?
06:31 - Nos réseaux sociaux disent qu'en fait, il y a une forme de...
06:35 On va dire que globalement, les gens soutiennent plutôt ce projet.
06:38 L'incompréhension, on va mettre de côté les gens qui maîtrisent vraiment et qui sont vraiment des militants.
06:43 Il y a une forme d'incompréhension en disant que si le fret est l'avenir et en tout cas protège la planète,
06:48 pourquoi ne pas le soutenir ?
06:50 - Le fret ferroviaire.
06:51 - Le fret ferroviaire, pardon.
06:52 Il y a aussi globalement une espèce de contradiction dans l'ensemble des débats
06:57 en disant que c'est quand même compliqué de dire qu'on est pour le train et contre ce projet.
07:01 Et puis, il y a un autre point, c'est que l'association qui a proposé de m'a manifester,
07:09 l'association Soulève Mandataire, est une association qui est assez controversée.
07:13 Donc globalement, il y a plus de débats autour de cette association.
07:18 Mais on va dire que ceux qui sont en colère, le fait de leur interdire de manifester
07:23 les rend encore plus en colère et donne l'impression qu'on ne peut pas s'exprimer sur le sujet.
07:27 Et que le débat, il est très compliqué parce qu'on nous emmène vers quelque chose de technique.
07:31 Mais quand je regarde l'ensemble des messages, on va dire qu'à 60%, ils étaient plutôt en faveur du projet
07:36 ou en tout cas en faveur du fret ferroviaire.
07:38 Bon, moi, je vais vous emmener à la suite de ce débat dans une minute trente, juste après.
07:43 Le Fil info, 20h10, Benjamin Recouvreur.
07:46 Quelques secondes de vibration sous les pieds d'une bonne partie du Sud-Ouest.
07:50 Ce soir, la terre a tremblé. Un séisme de magnitude 5,3 ressenti de la Bretagne jusqu'au Sud-Ouest.
07:56 L'épicentre se situe en Charente-Maritime entre Nior et La Rochelle.
08:00 Les pompiers de Charente-Maritime demandent ce soir de ne contacter les secours qu'en cas d'urgence.
08:05 La manifestation contre la ligne à grande vitesse Lyon-Turin sera bien interdite demain.
08:10 Le recours déposé par les organisateurs a été rejeté ce soir par le tribunal administratif de Grenoble.
08:15 Ils mettent en avant le risque d'intrusion sur des sites sensibles et l'éventuelle présence de manifestants radicaux.
08:21 Emmanuel Macron se dit extrêmement favorable à la panthéonisation du résistant d'origine arménienne, Misak Manouchian.
08:28 Il l'a dit au comité de soutien en cours d'une rencontre aujourd'hui.
08:31 Et il rendra sa décision dimanche lors d'une cérémonie de l'appel du 18 juin.
08:36 La filiale d'édition Editis, propriété du groupe Vivendi de Vincent Bolloré,
08:40 va être vendue au milliardaire Daniel Kretinsky qui détient d'autres médias en France.
08:45 Un accord a été trouvé sans que l'on ne connaisse le montant.
08:48 Cette transaction était devenue obligatoire au nom des règles de la concurrence
08:52 car Vivendi détient déjà achète-livre depuis 2021, un rival direct d'Editis.
08:57 Et puis, troisième match de qualification pour l'Euro 2024 de football, ce soir pour les Bleus,
09:02 contre Gibraltar, l'une des plus faibles sélections du monde.
09:05 Le match se joue au Portugal, le coup d'envoi est à 20h45.
09:08 20h, 21h, les informés, Olivier Delagarde.
09:18 Avec cette question, le projet de ligne à grande vitesse entre Lyon et Turin est-il une solution ?
09:24 Une hérésie écologique, on en débat et les avis sont partagés sur le plateau des informés.
09:29 Alors que demain, des associations, appuyées par quelques élus écologistes,
09:32 ont décidé de manifester dans la vallée contre ce projet.
09:36 Précisons que, comme vous l'entendiez dans le fil info,
09:39 ces manifestations ont été interdites par la préfecture qui craint des débordements de la part de militants ultra.
09:45 Alors on entendait le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, il y a quelques instants, qui lui était pour.
09:50 Écoutez maintenant Sandrine Rousseau, qui elle, serait bien allée manifester demain.
09:54 Elle était l'invité de France Info ce matin.
09:56 Je tiens à apporter mon soutien ici aux soulèvements de la terre qui sont menacés de dissolution.
10:01 Ils ont raison d'aller sur place et c'est très bien qu'il y ait des élus qui aillent sur place
10:06 pour protéger aussi les manifestants et pacifier les situations sur place.
10:11 Alors, Franck de Dieu, vous allez nous dire ce que vous pensez du projet.
10:14 Vous pouvez aussi nous dire ce que vous pensez finalement de ces élus de la République
10:17 qui vont manifester alors que la manifestation est interdite par la République.
10:23 Oui, effectivement, il y a une sorte de contradiction.
10:25 Mais on nage en pleine contradiction et même en pleine interrogation.
10:29 Moi, pour répondre à votre question, je suis assez, je me sens pour une fois peut-être,
10:33 assez en adéquation avec les réseaux sociaux.
10:36 C'est-à-dire que je ne sais pas.
10:39 C'est-à-dire que je suis assez hésitant.
10:41 Et je crois que cette hésitation, elle dit quelque chose sur l'écologie
10:46 et ce qu'on nous présente au fond.
10:48 L'écologie, c'est une affaire de complexité.
10:50 C'est-à-dire que ce qu'on nous présente comme une évidence,
10:52 en 2005, j'ai relevé le président des écologistes du conseil régional Ronalp,
10:58 quand même, Vert, dit "le transfert du fret sur le rail est incontournable".
11:03 Donc, effectivement, on se dit "bon, le monde est simple".
11:06 On y va.
11:07 On y va.
11:08 Quelques années plus tard, on s'aperçoit qu'il y a des externalités comme les économies.
11:12 C'est-à-dire qu'on regarde à côté 1 500 hectares qu'on défriche.
11:16 On utilise énormément d'énergie et énormément d'eau.
11:19 C'est un argument aussi, ça, la question de l'eau.
11:21 Et là, on se dit "mais que faut-il en penser ?"
11:23 Et moi, comme montagne, je ne crains pas de faire profession de mon ignorance.
11:26 À un moment donné, je ne sais pas.
11:29 Et je pense que, d'une certaine manière, c'est pour ça que j'éviterais,
11:34 je me méfierais de la vie péremptoire, d'un côté comme de l'autre.
11:38 Parce que, souvent, je ne sais pas si vous l'avez remarqué,
11:41 mais lorsque l'on est face à un problème où la question écologique est posée,
11:47 on s'aperçoit qu'en creusant, il y a de la complexité.
11:50 Et qu'à l'issue de ce raisonnement, on a l'impression que seuls les experts doivent avoir un avis.
11:57 Donc, effectivement, j'avoue que je suis bien en peine de vous répondre de façon tranchée sur ce coup-ci.
12:03 Et sur le fait d'aller manifester, finalement, pour une manifestation interdite,
12:08 ça vous paraît légitime, Marie-Virginie Klein ?
12:10 – Je pense que ce projet, il suscite beaucoup d'étonnement, beaucoup de réactions.
12:17 Vous l'avez dit, 35 000 messages sur les réseaux sociaux.
12:20 Donc, je pense que, de toute façon, les gens ont envie de se faire entendre,
12:24 d'une façon ou d'une autre.
12:25 Après, on espère que les manifestations seront pacifiques et que ça sera plutôt…
12:29 – Ça risque qu'on risque de se battre encore, comme un peu…
12:32 Il y a le spectre de Saint-Céline qui va planer au-dessus de la manifestation de demain.
12:36 – Les messages, je crois, que les manifestants essayent de faire passer,
12:39 c'est justement de dire qu'il y a peut-être aussi une autre approche
12:42 qu'on peut avoir vis-à-vis de la consommation.
12:44 C'est-à-dire que tous ces camions qui circulent de l'Italie vers la France,
12:48 peut-être que si on développait la production locale française,
12:52 si on baissait tout simplement un petit peu notre consommation,
12:55 si on arrêtait de penser que la priorité, c'est uniquement le raccourcissement des distances,
13:01 est-ce qu'on peut se faire entendre sans manifester ?
13:07 Est-ce qu'on peut faire entendre ce changement de logiciel du consommateur
13:11 que représente pour moi cette construction du tunnel de Lyon-Turin ?
13:15 – Béatrice Mathieu ?
13:16 – Non mais, on est dans un monde de bisounours, quoi.
13:23 Il faut consommer beaucoup moins, il faut consommer local, il faut…
13:29 Donc d'accord, il y a quand même une réalité…
13:31 – Vous traitez votre voisine de bisounours, ça, quand même ?
13:33 – Non mais il y a quand même une réalité économique,
13:36 alors qu'on rapatrie les chaînes de production en Europe,
13:42 tout le monde se félicite de ça,
13:44 qu'on tacle le fait qu'on importe des trucs de Chine
13:47 et qu'on achète sur son appli, sur Shine ou sur d'autres,
13:51 effectivement des T-shirts qui ont été fabriqués,
13:53 là, évidemment, je pense que c'est contestable et qu'on peut juger.
13:58 Là, dire qu'il faut réduire les échanges entre la France et l'Italie,
14:02 ça me semble un peu délirant, quoi, et surtout délirant et puis irréaliste.
14:12 C'est pour ça que j'ai employé le mot un peu "bisounours".
14:15 Donc l'alternative, c'est quoi ?
14:18 C'est bon, ben, on ne le fait pas, on arrête, alors ce n'est pas très grave,
14:21 il n'y a que 10% des tunnels qui ont été creusés, donc bon, voilà.
14:25 Et puis, on fait quoi ?
14:27 Parce qu'on va changer, là, dans les 5 ou 10 ans,
14:29 radicalement de comportement et donc radicalement d'échanges
14:33 entre la France et l'Italie ?
14:35 Non, donc ça veut dire que les camions vont continuer de rouler,
14:39 ça veut dire que la pollution va perdurer,
14:43 alors qu'il faudrait accélérer un investissement de long terme.
14:48 Alors, les écologistes disent "oui, ce projet, ça va émettre énormément,
14:52 je crois que c'est 10 millions de tonnes de CO2,
14:54 la construction du tunnel émet beaucoup de CO2,
14:57 oui, et ça va mettre, alors là, les estimations varient,
15:00 entre 20 ou 30 ans, à compenser, en fait, ces estimations de CO2.
15:05 D'accord, mais c'est un investissement de très long terme.
15:08 Quand on a construit le tunnel sous la Manche,
15:10 alors on va dire, peut-être qu'il ne fallait pas le faire,
15:12 voilà, en même temps, il y a des camions qui passent dans le tunnel,
15:17 il y a des échanges qui se sont développés,
15:20 il y a un moment où aller contre…
15:24 On parle de 50 ans, ça fait beaucoup, mais peut-être que c'est exagéré,
15:29 on parle de 50 ans pour équilibrer le bilan carbone.
15:32 Non, entre 25 et 50.
15:33 Voilà, donc effectivement, si on est sur des projets de très long terme,
15:36 bon, ça peut se comprendre.
15:38 Pour répondre à votre question sur quelle est la légitimité,
15:41 finalement, de ces élus de la République
15:43 qui vont manifester contre l'avis de la préfecture.
15:46 Effectivement, moi, je suis un petit peu inquiet,
15:48 parce que comment ça prend le record au sein du monde politique,
15:52 l'idée selon laquelle, parce qu'il s'agit de sauvegarder la planète,
15:56 il y aurait une légitimité écologique supérieure à la légitimité républicaine.
16:00 Et je trouve que si on rentre dans ce genre de considération et de hiérarchie,
16:05 à ce moment-là, il y a quand même un problème d'État de droit
16:09 qui va rapidement se poser.
16:10 Non, il n'y a pas de légitimité supérieure aux lois de la République.
16:14 Les citoyens sont suffisamment éclairés pour savoir ce qui est utile
16:20 pour avancer dans la sauvegarde de la planète,
16:22 qui bien sûr est un but ultime,
16:24 mais qui ne serait justifié d'aller à l'encontre de la démocratie.
16:27 Allez, voilà pour ce dossier Lyon-Turin.
16:31 On suivra évidemment, sur France Info, les manifestations de demain.
16:34 20h20, Le Fil Info, Benjamin Recouvreur,
16:38 et puis on passe à notre deuxième débat.
16:40 Volodymyr Zelensky répète qu'il ne négociera pas avec Moscou
16:45 tant que l'occupant est sur notre terre,
16:47 selon les mots du président ukrainien ce soir.
16:49 Il a reçu une délégation de 7 dirigeants africains
16:52 venus tenter une médiation entre les deux pays.
16:54 Parmi eux, le président sud-africain Cyril Ramaphosa
16:57 a appelé à la désescalade.
16:59 Le Mali demande le retrait sans délai de la MINUSMA,
17:03 la mission des Nations Unies dans son pays.
17:05 Le ministre des Affaires étrangères fait le constat d'un échec
17:08 pour répondre aux défis sécuritaires.
17:10 Il accuse même la mission d'attiser les tensions.
17:12 Après une garde à vue et des aveux très éprouvants,
17:15 selon son avocat Michel Pial, le mari de Karine Esquivillon,
17:18 a été mis en examen pour meurtre sur conjoint
17:21 aujourd'hui et placé en détention provisoire.
17:23 Il est soulagé d'avoir pu donner sa version,
17:26 dit encore son avocat, version dans laquelle il l'explique
17:29 avoir tué sa femme par accident alors qu'il manipulait
17:32 une arme qu'il souhaitait mettre en vente.
17:34 Il avait très violemment agressé des surveillants
17:36 de la prison de Vendin-le-Viel dans le Pas-de-Calais en 2018.
17:39 Un djihadiste allemand vient d'être condamné aujourd'hui
17:42 à 20 ans de réclusion par la Cour d'assises spéciale de Paris.
17:45 C'est plus que les réquisitions du parquet national antiterroriste.
17:48 Cet ancien cadre d'Al-Qaïda avait agressé 4 surveillants
17:51 avec un couteau de cuisine et des ciseaux.
17:54 Et puis les basketteuses françaises sont premières de leur groupe
17:57 à l'Euro en Slovénie après leur deuxième victoire
18:00 contre la Grande-Bretagne cet après-midi.
18:02 Elles joueront dimanche contre le Pays-Haut
18:04 pour valider leur ticket pour les quart de finale.
18:07 France Info
18:09 20h, 21h, les informés, Olivier Delagarde.
18:15 Et on passe maintenant à cette rencontre
18:19 qui a fait grincer quelques dents aujourd'hui.
18:21 Emmanuel Macron a reçu à déjeuner
18:23 le prince héritier d'Arabie Saoudite Mohamed Ben Salmane,
18:26 MBS, chef d'un État où les droits de l'homme
18:29 et encore plus ceux de la femme sont franchement malmenés.
18:33 Ecoutez d'ailleurs la colère de Jean-Claude Samouyer,
18:36 c'est le président d'Amnesty International France.
18:39 Nous nous sommes scandalisés parce qu'effectivement
18:41 le bilan en termes de droits humains en Arabie Saoudite est effroyable.
18:44 C'est le troisième pays qui exécute le plus de personnes au monde
18:48 après la Chine et l'Iran.
18:49 Et surtout au jour d'aujourd'hui, parmi les condamnés à mort,
18:53 il y a 7 jeunes gens qui étaient mineurs au moment des faits,
18:56 des procès iniques.
18:57 Et donc nous demandons instamment et solennellement au président Macron
19:00 d'user toute sa force, toute sa puissance,
19:04 toute son influence auprès du prince héritier MBS
19:09 pour suspendre l'exécution de ces 7 jeunes gens.
19:12 - Véronique Reys-Soult, comment ont réagi les réseaux sociaux ?
19:15 Ça a fait beaucoup de tapage, oui quand même ?
19:18 - Oui, pas mal.
19:19 Et alors là pour le coup,
19:20 autant tout à l'heure les gens étaient un peu perdus
19:22 et plutôt positifs en absolu.
19:24 Là il n'y a pas de commentaires positifs, loin de là.
19:26 Les propos d'Amnistie Internationale qui ont été partagés
19:30 sur l'ensemble des réseaux ont été très repris
19:32 et ont suscité énormément d'engagement.
19:34 Et en fait, les internautes français ne comprennent pas forcément
19:38 la logique en disant, voilà, c'est beaucoup d'attention prêtée
19:42 et que les intérêts de la France sont peut-être là,
19:45 mais qu'ils ne comprennent pas.
19:46 Et d'autant que l'objectif est visiblement l'Expo Universelle 2030
19:52 et que ça ne mérite pas de laisser à ce point-là
19:55 le président Macron le mettre en majesté.
19:57 Donc pas de messages positifs,
19:59 beaucoup d'interrogations et un énorme engagement
20:01 sur tout ce que Amnistie Internationale dénonce
20:04 et de façon très virulente sur l'ensemble de ses messages,
20:06 sur l'ensemble des plateformes.
20:08 - Alors Franck de Dieu, est-ce que vous allez encore abonder
20:10 dans le sens des réseaux sociaux ?
20:12 Est-ce que MBS est un fréquentateur ?
20:14 - Je vais essayer du moins de le répondre.
20:17 C'est-à-dire, ils ne comprennent pas la position d'Emmanuel Macron.
20:21 Elle est tout de même, c'est une position de stratégie diplomatique
20:26 puisque l'Arabie Saoudite s'est éloignée des États-Unis,
20:30 s'est rapprochée dans une certaine mesure de la Chine.
20:33 - Et Méran, on a vu cet accord surprenant avec Méran.
20:38 - Le fait dans une certaine mesure de se dire que,
20:40 au nom d'un non-alignement qui est bien antérieur à Emmanuel Macron
20:45 qui provient de l'époque gaulliste,
20:47 au nom de ce non-alignement, la France a un intérêt
20:52 à se rapprocher de l'Arabie Saoudite.
20:54 Ça c'est un premier point.
20:55 Et puis il y a le deuxième point du Liban,
20:57 puisque l'Arabie Saoudite a joué un rôle absolument clé au Liban
21:00 et Emmanuel Macron a promis de participer activement à sa reconstruction.
21:04 Donc il y a véritablement un lien stratégique
21:06 pour essayer de comprendre cette position-là.
21:08 Enfin, un lien stratégique, plutôt une position stratégique
21:12 qu'on peut facilement rendre intelligible.
21:14 Et puis aussi, quelque part, une forme aussi de diplomatie culturelle,
21:19 puisque c'est la fameuse ville Néome qui va émerger de terre,
21:23 qui va être pharaonique.
21:25 Et évidemment le BTP français a peut-être un rôle à jouer.
21:29 - Encore un projet qui va faire bondir Marie-Virginie Klein ?
21:32 - Certainement.
21:34 - Vous voyez, excusez-moi de devoir couper la parole.
21:38 - J'ai un avis très engagé sur la première question,
21:41 mais là je prends ma casquette de communicante.
21:43 Et pour moi, cette rencontre s'inscrit vraiment dans la continuité
21:47 de la méthode de Macron, qui consiste à parler avec tout le monde.
21:51 Souvenez-vous, il a été évidemment parlé à Vladimir Poutine en février 2022,
21:56 à Georgia Melanie en octobre 2022,
21:59 à Viktor Orban en mars 2023,
22:01 à Xi Jinping en avril en Chine.
22:04 - Dimanche dernier, il était au téléphone avec le président iranien.
22:08 - Tout ça, c'est effectivement très délicat,
22:13 d'autant plus pour cette personne-là.
22:17 Mais c'est cette optique, cette obsession qu'a le président de la République
22:21 de maintenir le dialogue, tout en essayant d'être intransigeant.
22:25 Et justement, toute la question, et peut-être la subtilité,
22:29 c'est en maintenant ce dialogue, va-t-il arriver à obtenir des résultats,
22:34 des concessions, et à avoir une influence réelle sur les dirigeants auxquels il s'adresse ?
22:42 - C'est un vieux débat, finalement, à chaque fois.
22:45 Doit-on recevoir des dictateurs ?
22:48 - Ou doit-on aller en Chine ?
22:50 - Est-ce que la défense des droits de l'homme doit être plus forte que celle de la réelle politique ?
22:53 Vous avez deux minutes.
22:55 - Amnesty International est totalement dans son rôle.
22:59 Évidemment, on n'est que d'accord avec Amnesty International.
23:04 Après, il y a ce que dit Amnesty, puis il y a la réalité géopolitique,
23:08 et du rôle un peu incontournable et pivot qu'a l'Arabie saoudite dans la région,
23:14 qui veut être, et MBS l'a vraiment presque théorisé,
23:19 une sorte de pôle de stabilité.
23:22 Il veut stabiliser la région.
23:24 On voit bien que depuis quelques mois, au Yémen, ça s'est quand même calmé.
23:28 Le rôle de l'Arabie saoudite a été très important.
23:31 Et l'Arabie saoudite est en train de mettre en place une sorte de géopolitique indépendante,
23:35 indépendante des États-Unis.
23:38 Et là, c'est quand même très nouveau.
23:40 Indépendant aussi de la Russie.
23:42 On voit bien que sur le pétrole, il y avait eu une alliance au sein de ce qu'on appelait l'OPEP+, en fait.
23:47 Et la Russie voulait pauper beaucoup plus de pétrole
23:51 pour faire rentrer un peu plus de devises.
23:53 L'Arabie saoudite a dit non.
23:55 Et de fait, cette alliance a explosé.
23:58 Il a fait venir Zeynalski au sommet de la Ligue arabe.
24:03 Donc, il y a une diplomatie indépendante de l'Arabie saoudite qui est en train de se construire.
24:09 Et si la France veut encore jouer un rôle et ne pas être reléguée au fin fond de la classe diplomatique,
24:18 eh bien, on doit discuter.
24:21 Et alors, le prétexte de l'exposition universelle, c'est évidemment un prétexte.
24:27 Mais avec l'année 2030 en ligne de mire,
24:30 parce qu'il y a la candidature quand même aussi à la Coupe du monde de foot,
24:35 et l'exposition universelle.
24:38 Donc, c'est un acteur incontournable.
24:41 C'est comme si on disait, ben Macron, il n'avait rien à faire à aller voir Xi Jinping en Chine.
24:47 - Ça nous l'ont dit d'ailleurs.
24:48 - Oui, mais parce qu'il y a les Ouïghours.
24:50 Oui, évidemment, il y a les Ouïghours.
24:51 Et oui, on doit les faire passer des messages, etc.
24:54 Mais après, il y a une réalité géopolitique.
24:56 - Véronique Ressult, ce qui est incroyable, c'est que MBS, rappelez-vous, il y a quelques années,
25:00 il était présenté, considéré comme l'homme nouveau, celui qui allait finalement faire rentrer l'Arabie saoudite dans la modernité.
25:08 Il ne se remet pas finalement de cet assassinat de journalistes en 2018 en Turquie.
25:14 - Non, et puis quand vous avez un mouvement où vous créez une sorte d'espérance, le retour est généralement plus virulent.
25:21 Vous avez cru en quelqu'un, vous avez cru qu'il allait changer des choses et in fine, non seulement ça n'est pas le cas,
25:25 mais il y a des éléments qui sont plus que dénonçables.
25:30 Et ensuite, vous avez quelque chose qui a changé avec les réseaux sociaux, justement,
25:34 c'est que les informations, elles arrivent plus directement.
25:37 Vous avez des images, vous avez des témoignages.
25:38 Donc, en fait, c'est plus compliqué d'être simplement dans une logique diplomatique,
25:41 même si elle est indispensable et que les uns et les autres le comprennent.
25:45 Mais voilà, vous avez la réalité de l'émotion partagée de témoignages des uns et des autres.
25:49 Donc, non, il n'arrive pas à se défaire de ce sujet.
25:51 Ça lui colle un peu à la peau et que quoi qu'il se passe, dès qu'il arrive, c'est d'abord ça qu'on va mettre en avant.
25:57 - Marie Virginie Carlin.
25:59 - Oui, la question que ça pose, c'est en fait, est-ce que les pays occidentaux peuvent aussi se payer le luxe
26:10 de ne pas parler à des puissances qui font que monter, à des alliances qui se créent ?
26:15 Et qu'est-ce qu'apporte le non-dialogue aussi ?
26:18 Quand on veut avancer, peut-être, dans les discussions diplomatiques, il faut savoir, en tout cas,
26:25 essayer de faire un pas, mais avec toutes les précautions.
26:28 Et moi aussi, je rejoins et je comprends complètement l'émotion qui est relayée par Amnesty International.
26:33 Mais ne pas parler, ça ne fait pas non plus totalement avancer les choses.
26:37 - Allez, on va parler dans quelques instants de l'autre rencontre du jour pour Emmanuel Macron,
26:42 qui avait décidément un agenda très chargé, et Elon Musk.
26:45 Et puis, on va revenir sur cette polémique en train de naître entre la France et l'Algérie.
26:49 Une polémique de plus, tout ça, ce sera après les infos. Il est 20h30.
26:54 [Musique]
27:01 - L'info présentée par Edouard Marguier. Bonsoir Edouard.
27:03 - Bonsoir Olivier, bonsoir à tous.
27:04 Un tremblement de terre fait des dégâts matériels dans les deux Sèvres.
27:08 Un blessé léger est à déplorer.
27:10 Et plus de 1000 foyers sont sans électricité dans le département voisin de Charente-Maritime.
27:14 Les préfectures l'annoncent.
27:16 Séisme de 5,3 sur l'échelle de Richeter, ressenti dans une bonne partie de l'ouest de la France.
27:22 La manifestation contre le chantier de la ligne de TGV entre Lyon et Turin reste interdite.
27:27 La justice confirme l'arrêté préfectoral et rejette le recours déposé par les organisateurs
27:32 pour le tribunal administratif de Grenoble.
27:35 Le parcours dans la vallée de la Maurienne ne garantit pas la sécurité du cortège.
27:39 Et il peut y avoir un risque d'intrusion sur des sites sensibles.
27:43 Des dizaines de militants sont déjà sur place, pour ne pas dire des centaines.
27:47 Et compte bien manifester demain et après-demain contre ce projet.
27:51 2000 policiers et gendarmes sont mobilisés.
27:54 Michel Pial est mis en examen pour meurtre sur conjoint.
27:56 Il est également placé en détention provisoire, indique son avocat.
27:59 Cet homme a avoué devant les enquêteurs avoir tué sa femme, Karine Esquivillon.
28:04 Il se disait pourtant innocent depuis sa disparition il y a deux mois et demi en Vendée.
28:08 Il assure que c'est un accident en passant aux aveux suite à une manipulation d'une arme qu'il possédait.
28:14 Il a ensuite conduit la police vers le corps.
28:17 Un héros de la résistance pourrait rejoindre les autres au Panthéon.
28:21 Misak Manouchian, d'origine arménienne, chef du groupe de militants communistes qui portait son nom,
28:26 selon ses proches, Emmanuel Macron, est extrêmement favorable à sa panthéonisation.
28:31 Réponse après-demain, dimanche, pendant l'hommage au Mont-Valérien dans les Hauts-de-Seine,
28:35 pour l'appel du 18 juin.
28:37 Le Tour de Suisse reprendra demain, samedi, malgré le drame.
28:41 Gino Meder, qui courait à domicile, a succombé à ses blessures après une lourde chute
28:46 dans la descente finale de la cinquième étape pour lui rendre hommage.
28:49 La sixième aujourd'hui a été neutralisée.
28:51 Le peloton a roulé les 30 derniers kilomètres en silence.
28:55 Le jeune avait 26 ans, il reçoit les pensées du monde du cyclisme et notamment des stars
28:59 comme Julien Alaphilippe ou encore Guéren Thomas.
29:03 Coup d'envoi dans un quart d'heure pour les Bleus.
29:05 Match contre Gibraltar qui compte pour les qualifications en vue de l'Euro l'an prochain.
29:10 La rencontre a lieu à Faro, au Portugal, en raison d'un stade en travaux.
29:15 France Info
29:17 20h, 21h, les informés, Olivier Delagarde.
29:23 Et toujours en compagnie ce soir de Véronique Reyssoult, présidente de Backbone Consulting,
29:28 Marie-Virginie Klein, communicante, fondatrice de l'agence Iconique,
29:32 Franck Delieu, directeur adjoint de la rédaction de Marianne et Béatrice Mathieu,
29:35 grand reporter à l'Express et auteur d'un livre sur Elon Musk,
29:39 l'enquête inédite publiée chez Robert Laffont.
29:43 Et nous allons justement parler du fondateur de Tesla et de SpaceX
29:47 qui a été reçu aujourd'hui par Emmanuel Macron.
29:51 Il faisait d'ailleurs ensuite le show à VivaTech devant un parterre de plus de 3000 fans.
29:57 Écoutez cet extrait.
29:59 Vous avez dit que vous vouliez parler en français.
30:03 Oh mon Dieu.
30:05 Zut alors.
30:07 Bonjour Paris.
30:11 Bonjour Paris.
30:13 Zut alors.
30:15 Béatrice Mathieu, vous qui avez écrit un livre,
30:17 vous comprenez la fascination qu'exerce Elon Musk sur ce public de fans de la tech,
30:25 parce que c'était vraiment ça, c'est une pop star Elon Musk.
30:29 C'est une star en fait.
30:31 C'est ça qui est assez incroyable.
30:32 Et je pense que parmi les grands patrons aujourd'hui de la tech, Zuckerberg et autres,
30:38 il a un statut très particulier.
30:41 Peut-être parce qu'aussi ce qu'il a fait, en fait, il n'a pas simplement,
30:44 il n'a pas créé une plateforme, il a quand même révolutionné deux secteurs qu'on pensait,
30:49 un très capitalistique, très tenu par des boîtes qu'il y avait dans l'automobile un siècle,
30:55 et il les a totalement révolutionnés.
31:00 Il a même d'une certaine façon tué l'industrie européenne spatiale.
31:05 Et ça en 20 ans.
31:07 Donc c'est un truc totalement incroyable.
31:09 Et il incarne, pour avoir effectivement beaucoup travaillé,
31:12 pour avoir été aux Etats-Unis, pour avoir été à Boca Chica,
31:15 il construit son fameux Starship, son énorme fusée.
31:20 Il y a toute une galaxie de personnes qu'il considère comme un gourou.
31:27 C'est plus qu'un, pour ces gens-là, c'est plus qu'un patron, c'est un type visionnaire.
31:32 Et là, il l'a répété encore à Viva Tech, son souhait,
31:36 alors ça nous paraît un peu lunaire pour nous, vu d'Europe,
31:40 son souhait, il y croit vraiment, il veut créer en fait une nouvelle branche de l'humanité sur Mars.
31:48 Donc il croit en un avenir multi-planétaire de l'humanité.
31:52 Ça semble encore une fois un truc un peu délirant, mais il y croit vraiment.
31:57 Tous les ingénieurs qui vont travailler chez SpaceX croient à ça.
32:01 Ils se disent, on va là-bas, on est traité extrêmement mal par Musk,
32:04 on n'est pas très bien payé, en tout cas pas plus qu'ailleurs,
32:07 et on travaille 90 heures par semaine et on est essoré et viré au bout de 18 mois,
32:13 mais on a participé à quelque chose qui est plus grand qu'un simple projet industriel.
32:18 Et à travers la planète, il est comme une sorte de gourou.
32:23 Et ce statut-là, c'est le seul aujourd'hui, grand patron, à avoir ce statut-là.
32:27 Et on voit les gens qui étaient… et il fait le show, mais parce qu'il fait le show tout le temps, etc.
32:32 – Certains le voient comme un gourou, d'autres le voient aussi comme un type assez dangereux,
32:36 où est la réalité pour vous Marie-Virginie Klein ?
32:39 – Je ne désire pas la réalité, mais moi je me réjouis que Elon Musk soit à Paris,
32:45 et je me réjouis surtout que VivaTech, qui est un des plus gros salons de la tech, soit à Paris.
32:50 VivaTech, c'est vraiment la fête des start-up et c'est la fête de la nouvelle économie.
32:54 Juste deux chiffres que je vous donne en France, la French Tech, c'est 25 000 entreprises,
32:59 25 000 start-up, et c'est un million d'emplois.
33:02 Un million d'emplois, directs ou indirects, provoqués par ces start-up.
33:06 Donc moi que Elon Musk vienne, que les start-upeurs se regroupent autour de lui
33:11 pour célébrer l'innovation, célébrer l'entreprenariat, je trouve que c'est la nouvelle.
33:15 – Oui mais ça va un peu plus loin avec Elon Musk, on n'est pas juste dans l'entrepreneuriat.
33:19 Et Béatrice Mathieu le disait très bien, on est avec un gourou, un personnage dont les prises de position
33:26 sont aussi controversées, ce qu'il fait avec Twitter, on parle d'un danger pour la démocratie parfois avec Elon Musk.
33:34 – Oui mais Elon Musk, cette star absolue, se donne la peine malgré tout de venir à Paris
33:40 et c'est pas forcément évident, c'est pas une évidence.
33:43 – Il y a pire dans la vie que de venir à Paris.
33:45 – Non, c'est pas une évidence et c'est aussi pour moi un petit appel à garder,
33:51 à être fière de l'innovation française, à garder la souveraineté française
33:55 parce que n'oublions pas que de nombreuses entreprises, pépites, start-up
34:00 se font racheter en permanence par des Américains, par des Chinois,
34:03 on est en train de perdre aussi notre souveraineté française.
34:06 Et donc je trouve que ce… moi je le lis comme une démonstration de force de l'écosystème tech français.
34:13 Oui, il est controversé mais comme vient de le dire Béatrice Mathieu,
34:17 il n'y a pas plus grand patron dans la tech aussi adulé.
34:20 – Véronique Reissoud, comment est-il accueilli par les réseaux sociaux ?
34:23 – D'abord c'est quelqu'un qui fascine, comme vous l'avez dit,
34:27 et d'ailleurs je vous en joins à lire ce livre parce qu'il est vraiment incroyable.
34:31 – Lequel, le vôtre ou celui de… ?
34:33 – Bien sûr, mais non non non, sérieusement ce livre sur Elon Musk, enfin voilà.
34:37 – Parce que sur la réseau social il y a des choses aussi quoi.
34:41 On peut dire du mal d'Elon Musk sur Twitter ?
34:43 – Bien sûr, en fait il est extrêmement clivant, c'est quelqu'un qui fascine.
34:47 Pour vous donner une idée de à quel point il fascine,
34:49 juste cette semaine où il n'y avait pas d'actualité majeure,
34:52 même si certes vive la tech, mais enfin ça n'a quand même pas grand chose dans le monde,
34:55 la réalité c'est que 1,7 millions de messages juste cette semaine sur lui.
35:01 Et dans les 1,7, en fait vous avez des fans au bord de l'hystérie,
35:06 et vous avez des gens qu'ils détestent, mais sans raison non plus, parfois excessives.
35:10 Et donc en fait c'est quelqu'un d'extrêmement clivant,
35:13 il traite très mal ses collaborateurs et eux-mêmes expliquent qu'ils sont très mal traités,
35:16 mais qu'en même temps ils sont fascinés.
35:18 C'est pour ça que ce livre est vraiment bien fait,
35:20 c'est une enquête qui montre à quel point c'est beaucoup plus compliqué que simplement
35:23 il est sympathique ou pas sympathique.
35:25 - Le livre de Béatrice Mathieu hein donc.
35:27 - Le livre de Béatrice Mathieu et de Emmanuel Bottin.
35:29 - Vous l'avez acheté ?
35:30 - J'avais l'acheté tout de suite et il est vraiment bien.
35:33 Et après c'est quelqu'un qui est assez visionnaire et qui inspire,
35:38 et en fait il est le reflet de cette économie un peu particulière qui est en train de sortir,
35:43 c'est le meilleur et le pire qui se côtoient, et c'est vrai chez lui aussi.
35:46 C'est-à-dire qu'à un moment, il a des... d'ailleurs cet après-midi à Vivetech,
35:49 il avait des grandes envolées lyriques où on se disait "mais c'est formidable ce que cet homme est en train d'expliquer"
35:53 et puis deux minutes après, c'est l'inverse qui apparaît.
35:57 Il avait promis qu'il ferait des grandes annonces qui ne sont pas là non plus,
36:01 donc c'était le petit point un peu négatif, parce que certes c'était très courageux de venir à Paris, bravo,
36:05 mais il devait annoncer des usines de batteries, enfin des tas de choses qui ne sont pas là.
36:12 - Emmanuel Macron devait lui demander en tout cas d'installer une usine de batteries.
36:15 - Mais pour autant, voilà, comme il fascine, et puis voilà, c'est un grand patron,
36:19 il a quelque chose d'incroyable, donc il suscite beaucoup de discussions
36:23 et beaucoup de réactions et toujours un peu excessives d'un côté ou de l'autre.
36:27 - Eh ben on verra si Franck de Dieu est excessif juste après le Fil info.
36:31 20h40, Benjamin Recouvreur.
36:34 - Des opérations de sécurisation et de vérification en cours dans plusieurs villes de l'ouest du pays,
36:39 comme Niort ou La Rochelle, après un séisme de magnitude 5,3 ressenti ce soir.
36:44 Des dégâts matériels observés dans les deux Sèvres,
36:47 notamment 1100 foyers sont par ailleurs privés d'électricité en Charente-Maritime.
36:51 L'épicentre se trouve au nord du département.
36:54 La Russie a déjà commencé à livrer des armes nucléaires tactiques à son allié biélorusse aux portes de l'Europe.
37:00 Déploiement annoncé depuis deux mois par Vladimir Poutine, accéléré aujourd'hui et qui va durer jusqu'à la fin de l'année.
37:06 "Pas de raison de changer notre posture nucléaire", répond le chef de la diplomatie américaine Anthony Blinken.
37:12 Le nombre de migrants qui ont traversé la Méditerranée vers l'Union européenne a doublé par rapport à l'année dernière,
37:18 selon l'agence européenne Frontex, agence critiquée depuis hier dans sa gestion du naufrage d'une embarcation au large de la Grèce
37:25 qui a fait au moins 78 morts et des centaines de disparus.
37:29 Après des pluies significatives depuis un mois, les préfectures du Vaucluse et du Gard dessertent les restrictions d'eau,
37:35 même si plusieurs bassins restent en alerte.
37:37 Au sud du Royaume-Uni, des régions du Kent et du Sussex confrontées à de fortes chaleurs et à une forte demande en eau
37:44 vont interdire l'arrosage des jardins et le lavage des voitures à partir de la semaine prochaine.
37:48 Et puis Elon Musk fait le show à VivaTech à Paris devant 4000 personnes.
37:53 Le milliardaire américain, patron de Twitter et de Tesla, malgré les appels du pied d'Emmanuel Macron,
37:58 il n'a pas fait d'annonce sur un possible investissement en France pour une usine de batterie.
38:03 France Info
38:05 20h, 21h, les informés, Olivier Delagarde
38:12 Let's work together, travaillons ensemble, c'est ce qu'a écrit sur Twitter Emmanuel Macron dans un message en anglais
38:19 accompagné d'une photo où l'on voit donc le chef de l'État serrer la main d'Elon Musk qui le recevait aujourd'hui.
38:25 Il faut travailler avec Elon Musk, Franck Delieu ?
38:29 Bien sûr, il est candidat à investir sur le sol français, à embaucher des français, mais peut-être à quel prix ?
38:38 Parce qu'aujourd'hui la question qui se pose, et on l'a vu la semaine dernière avec Anne Allemagne,
38:43 où les entreprises qui sont peu nombreuses et qui font des batteries,
38:48 ou qui font, je dirais, des puces de sémiconducteurs ou de l'hydrogène,
38:55 sont en mesure d'imposer et de demander des subventions absolument hallucinantes aux États.
39:00 Elles sont en position de force, il faut savoir que par exemple, cette semaine, la production de puces,
39:06 Emmanuel Macron a mis 2,9 milliards de subventions publiques, le Taïwanais, pour ses batteries, on a mis 1 milliard d'euros.
39:14 Alors, effectivement, on peut dire, après tout, c'est totalement légitime, parce qu'il s'agit non seulement de créer des emplois,
39:20 mais, élément essentiel, s'agissant de batteries et de sémiconducteurs, de souveraineté.
39:25 Et donc, à ce titre-là, on peut se poser la question de savoir à quel prix, au fond, est-ce qu'il faut mettre autant de milliards ?
39:32 Les Allemands ont répondu à Intel la semaine dernière, ont dit "bah non, nous, vous vouliez 6,8 milliards pour investir des puces électroniques en Allemagne,
39:42 vous demandez 10 parce que vous avez considéré que le prix de l'énergie était trop élevé, et bien les Allemands ont dit "non, ça suffit".
39:48 Et là, ce qui se passe aujourd'hui, c'est que vous avez des multinationales qui sont peu nombreuses et qui sont en mesure de dicter leurs conditions d'investissement
39:56 sur des sols nationaux, où les États se retrouvent, je dirais, déshabillés sur le plan de la souveraineté, déshabillés sur le plan scientifique,
40:05 déshabillés sur le plan industriel, et aussi budgétaire, et ils finissent par s'incliner à la japonaise devant les demandes des grands patrons.
40:15 Est-ce que Elon Musk a exigé des milliards ? Je ne sais pas, aujourd'hui même, peut-être qu'on saura.
40:22 – Non, en tout cas, il n'a rien annoncé.
40:23 – Il n'a rien annoncé, mais effectivement, vous avez de façon, je dirais, les multinationales ont fait en sorte, et elles y ont parvenu,
40:32 à baisser l'impôt sur les sociétés dans le monde entier.
40:36 Là, on est arrivé, je dirais, presque à un dernier degré de puissance de ces multinationales face aux États,
40:43 qui sont en train, par-delà la question d'Elon Musk, je vous parle…
40:46 – Je ne sais pas si Elon Musk a demandé des milliards d'aide, mais aujourd'hui, vous avez des multinationales qui sont en mesure,
40:53 quand même, de faire plier des États, et de demander des milliards pour pouvoir installer leurs usines.
40:59 – Béatrice Mathieu ?
41:00 – Non, je pense que le point que soulève Franck, au-delà de Musk, est vraiment essentiel.
41:04 On a aujourd'hui, dans cette course, ce qu'on appelle les gigafactories.
41:10 Alors, tous les mois, il y a une gigafactory de batteries, une gigafactory de puces, etc.
41:16 Et on voit bien qu'il y a une course aux subventions.
41:19 Musk, aujourd'hui, est là en France, parce qu'il était en négociation en France sur son usine de batteries.
41:24 Il y a quelques jours, il était en Espagne, vous avez là les titres de la presse espagnole, qui étaient,
41:29 "Musk nous promet une usine de batteries en Espagne".
41:33 Donc, on voit bien que ces multinationales font monter les enchères face à une Europe qui est le roi innu,
41:39 qui a besoin et qui a pris conscience de cette nécessité de réindustrialisation et de souveraineté industrielle.
41:45 Le problème, c'est qu'il n'y a aucune coopération en Europe,
41:48 et qu'il y a une compétition extrêmement sévère entre la France, l'Allemagne, un petit peu l'Espagne,
41:54 et les Pays-Bas, ces quatre pays, pour accueillir ces gigafactories.
41:59 Et donc, alors, on peut se draper encore en disant, "Bah non, on ne veut pas jouer dans la compétition".
42:06 Le problème de la compétition, elle est là.
42:08 Et que si, d'une certaine façon, on ne fait pas le bras de fer avec ces multinationales,
42:13 l'Allemagne, qui a les moyens financiers, qui n'a pas les comptes publics que l'on a,
42:17 eh bien donneront les millions, les milliards, et la gigafactory, elle ira de l'autre côté.
42:22 C'est pour des raisons aussi budgétaires que l'Allemagne a refusé de se plier à Intel.
42:26 Oui, mais l'usine d'Intel va se faire en Allemagne, elle ne s'est pas faite en France.
42:30 Pour l'instant, le ministre des Finances a dit non aux subventions de 10 milliards.
42:33 Non, mais elle est annoncée en Allemagne, l'usine d'Intel.
42:35 Ce que je veux dire aussi, c'est qu'à une certaine époque,
42:39 Emmanuel Macron, comme ses homologues, pourrait dire "très bien, on va créer une filière,
42:45 on va la créer avec les fonds de l'État".
42:47 Je dirais Charles de Gaulle, le nucléaire, ça a pris des dizaines d'années,
42:52 ça s'est fait avec, peut-être pas des dizaines d'années, mais ça s'est fait assez lentement.
42:56 On a pris le temps, on avait les capacités technologiques.
42:59 Et l'état stratère.
43:00 Et l'état stratère, etc.
43:01 L'état, aujourd'hui, c'est terminé.
43:04 Et vous devez, vous êtes face à des injonctions de souveraineté
43:09 au regard des productions de puces, de batteries,
43:12 avec des enjeux qui doivent se réaliser dans les 2-3 années qui viennent.
43:16 Donc vous n'avez pas le temps, vous n'avez pas le temps de créer votre filière.
43:20 Ce qui est, je dirais, dans la tradition économique française de souveraineté et d'indépendance,
43:25 un sujet qui est très perturbant.
43:28 Et il faut bien avouer, moi je ne suis pas toujours tendre avec Emmanuel Macron,
43:32 mais il met 3 milliards pour attirer une usine de batteries, une gigafactory.
43:40 A-t-il le choix ?
43:42 C'est-à-dire, s'il dit 2 et pas 3, ils diront ailleurs.
43:45 Béatrice a raison.
43:46 Il y a une sorte de compétitivité qui est extrêmement...
43:49 Et puis qui dépasse le cadre de l'Union européenne, d'ailleurs,
43:51 puisque les Coréens sont en train de mettre le paquet,
43:53 les États-Unis, avec le fameux IRA, sont en train d'attirer des investisseurs,
43:57 et donc là, on est vraiment dans un désarmement de l'État qui est extrêmement préoccupant.
44:03 Jérémie Craig-Soult, c'est quelque chose qu'on voit sur les réseaux sociaux ?
44:06 Oui, parce qu'il y a le sujet sur Musk, le personnage autour de Twitter,
44:11 mais le vrai sujet, c'est le sujet industriel.
44:13 La réindustrialisation, c'est un sujet qui préoccupe vraiment les Français, qui les mobilise.
44:16 Et d'ailleurs, c'est l'un des rares moments où Emmanuel Macron a...
44:19 Pas que sur "Définitivement, vous êtes allié avec les internautes ce soir",
44:22 parce que pas que "Franck Dudieu", c'est que les gens ont plutôt suivi,
44:27 enfin l'opinion a plutôt suivi la réalité des propos d'Emmanuel Macron et son engagement
44:30 pour faire en sorte que la France retrouve une forme de souveraineté
44:33 sur un certain nombre de domaines, en particulier sur les médicaments.
44:36 Mais ça fait partie des sujets où, là, pour le coup, l'opinion est d'accord,
44:39 et même prête à comprendre certains sacrifices et certains efforts,
44:43 parce qu'on sent bien que là, on a un tournant.
44:45 Et donc, Elon Musk, il symbolise aussi ça avec la réalité de PayPal pour le côté numérique,
44:51 la réalité des combats aérospatiaux, quel que soit le jusqu'au-boutisme qu'il peut avoir,
44:58 mais la réutilisation des fusées, c'est quelque chose qui a fasciné,
45:01 qui était incroyablement innovant, et puis les voitures électriques
45:04 et la réalité de la valeur de ces voitures électriques et des batteries qui vont avec.
45:07 Donc oui, l'opinion publique est très préoccupée par ces sujets
45:10 et suit le gouvernement, même si c'est à regret, mais voilà, cette compétition, il la comprenne.
45:16 – Marie-Virginie Klein, je m'adresse à la communicante.
45:18 C'est un bon coup, finalement, médiatique pour Emmanuel Macron de s'afficher avec Elon Musk.
45:23 – Oui, mais pour le coup, je pense que, vous savez, c'est quand même le président
45:27 qui, au tout début de son premier mandat, nous a vraiment parlé de la "Startup Nation".
45:31 C'est vraiment lui qui a même inventé ce mot et qui nous a éduqués à cet écosystème "startup",
45:38 et il l'a vraiment encouragé et il a aidé la France à rester, quand même,
45:44 il faut le savoir, un des leaders de la tech.
45:46 Je suis très fière de ce soir, je le redis parce que là, pour le coup,
45:49 c'est vraiment une longueur d'avance qu'il faut qu'on garde.
45:51 C'est un secteur qu'il faut protéger parce que c'est le secteur qui va créer des emplois demain.
45:55 Donc pour répondre, je pense que ce n'est pas qu'un coup de com'
45:58 et je pense qu'il y a une vraie sincérité d'essayer de faire en sorte
46:02 que la France reste leader en matière de tech et de French Tech.
46:06 – Allez, dernier débat désinformé ce soir.
46:09 On va se poser la question de savoir ce qui se passe entre l'Algérie et la France.
46:13 Pour tout dire, personne n'avait vraiment vu l'affaire et noté les changements,
46:17 mais il se trouve que le 21 mai dernier, un décret du président algérien
46:21 a rétabli un couplet anti-français dans son hymne national qui en compte 5.
46:26 Ce décret modifie surtout les circonstances dans lesquelles l'hymne doit être joué.
46:31 En intégralité, ce sera désormais dans toutes les cérémonies officielles
46:34 en présence du président Tebboune.
46:36 Écoutez d'abord les explications de Valérie Crovard.
46:39 "C'est ce couplet du cassament qui fait polémique.
46:43 Son auteur, un poète algérien et militant indépendantiste,
46:46 plusieurs fois incarcéré par les autorités françaises,
46:49 solde le passé colonial de son pays.
46:51 Ô France, le temps des palabres est révolu, voici venu le jour
46:55 où il te faut rendre des comptes.
46:58 Dans la pratique, le troisième couplet avait été rétabli depuis plusieurs années,
47:02 mais il avait disparu de la vie publique, à l'exception des congrès du FLN
47:07 ou de l'investiture du président de la République algérienne.
47:10 Le nouveau décret l'inscrit désormais au protocole de toutes les cérémonies officielles."
47:15 Voilà, pour l'heure, Paris n'a pas réagi.
47:17 Quant aux informés, ils vont réagir dans 1 minute 30,
47:21 juste après le Fil info 20h50.
47:23 Benjamin Recouvreur.
47:25 Le droit de manifestation est de plus en plus restreint en France,
47:28 dénonce Arie Halimi, avocat des organisateurs de la manifestation
47:32 contre la ligne à grande vitesse Lyon-Turin, prévue demain.
47:35 Le tribunal administratif de Grenoble rejette ce soir leur recours.
47:39 Après l'interdiction de l'événement prise par le préfet de la Savoie,
47:42 le tribunal avance des risques pour la sécurité des participants
47:46 et la présence potentielle de manifestants radicaux.
47:49 Après ses aveux la nuit dernière, le mari de Karine Esquivillon
47:52 est mis en examen pour meurtre sur conjoint.
47:55 Michel Pial a expliqué aux enquêteurs avoir tué son épouse accidentellement
47:59 alors qu'il prenait en photo une carabine pour la vendre.
48:02 Il est disparu depuis fin mars.
48:05 Lui a été placé en détention provisoire, soulagé d'avoir pu livrer
48:08 ce qu'il avait sur sa conscience, selon son avocat.
48:11 Le choc et l'émotion dans le monde du cyclisme,
48:14 après la mort du coureur suisse Gino Madère ce matin après une lourde chute.
48:18 Hier dans une descente du Tour de Suisse, la course a été neutralisée.
48:21 Aujourd'hui, le peloton a parcouru 30 km en silence.
48:24 Pour lui rendre hommage, il était âgé de 26 ans.
48:27 La sécurité sociale ne se désengage pas des soins dentaires,
48:30 dit ce soir le directeur de l'assurance maladie,
48:33 alors que ses soins ne seront plus remboursés qu'à 60% contre 70% actuellement,
48:36 ce qui va engendrer une hausse des mutuelles.
48:39 L'assurance maladie se dit prête à investir dans les soins de prévention.
48:42 Et puis le coup d'envoi a été donné il y a 5 minutes.
48:45 Maintenant, l'une des plus petites équipes au monde, Gibraltar,
48:48 défie la France pour le 3ème match de qualification à l'Euro 2024.
48:51 Et après 5 minutes, la France mène déjà 1-0 grâce à un but d'Olivier Giroud.
48:57 France Info
48:59 20h21, les informés, Olivier Delagarde.
49:05 - Et le torchon brûle-t-il entre Alger et Paris ?
49:09 Question qui se pose avec cette affaire d'inalgériens,
49:12 où un couplet antifrançais a été exhumé et qui doit désormais
49:15 être joué et chanté dans toutes les cérémonies officielles les plus importantes.
49:19 Qu'est-ce que cela dénote pour vous, Franck Dedieu ?
49:22 C'est un mal profond ou un épiphénomène ?
49:24 - Ah non, là on voit que cette initiative ne pacifie absolument pas,
49:30 c'est le moins qu'on puisse dire, la relation entre les deux pays
49:34 qui était déjà bien avenimée.
49:36 Si vous voulez, ces paroles peuvent se comprendre dans un contexte
49:41 lorsqu'elles sont rédigées.
49:43 Il s'agit quand même d'une guerre d'indépendance.
49:46 L'indépendance de l'Algérie est légitime, a été légitime.
49:49 Sauf que là, le président Teboul est en train de faire une erreur
49:54 de décontextualisation, quelque part.
49:57 Et d'autant plus que si vous écoutez, vous relisez le couplet,
50:02 c'est conjugué au présent.
50:04 Donc quelque part, par rapport à cette histoire,
50:07 le fait que ce soit rédigé au présent est encore plus, je dirais, offensant.
50:13 Voici venu le jour où il te faut rendre des comptes.
50:18 Il y a aussi l'idée, non seulement conjuguée au présent,
50:21 mais l'idée d'une sorte de créance de l'un et d'aide de l'autre.
50:26 Encore une fois, lorsque c'est rédigé, c'est sorti au milieu des années 80.
50:31 C'était quand même de bonne augure.
50:33 C'était le témoignage d'un rapport plus pacifié entre ces deux pays.
50:38 Là, je trouve que ça pose un problème véritablement diplomatique
50:44 et on peut se poser la question de savoir pour quelle raison,
50:47 bien entendu, on a beaucoup parlé du conflit au niveau des obligations
50:53 de quitter la France et l'Algérie qui ne jouait pas le jeu.
50:57 Et puis cette fameuse ordonnance de 68 litres.
51:01 Mais ils vont se tourner vers la Chine ?
51:06 Ils vont se tourner vers l'Italie qui est acheteuse du gaz algérien ?
51:09 Enfin, je veux dire que la France doit être un partenaire de premier plan
51:15 pour l'Algérie de façon pacifiée.
51:17 Béatrice Mathieu ?
51:18 Non mais effectivement, je suis entièrement d'accord avec ce que vient de dire Franck.
51:21 C'est une sorte de décontextualisation de ce texte-là.
51:26 Et en réalité, la situation algérienne politique, économique, sociale est assez dramatique.
51:36 Et pour masquer cette situation, comme à chaque fois,
51:40 l'ennemi dans la France est l'ennemi bien pratique pour masquer une situation,
51:45 encore une fois, économique, sociale et politique, catastrophique.
51:50 Donc voilà.
51:57 Marie-Virginie Klein, qu'est-ce que vous en pensez ?
52:00 Alors moi, je trouve que le président Teboune nous fait faire les montagnes russes.
52:05 C'est-à-dire que si on regarde un peu sa communication là des derniers mois,
52:09 vis-à-vis de la France, il envoie un peu des signaux contradictoires.
52:14 C'est-à-dire qu'en décembre, il avait dit au EFOR une nouvelle relation de confiance,
52:18 ce structure entre la France et l'Algérie.
52:23 Il avait dit ça quatre mois après la visite d'Emmanuel Macron.
52:26 Ils avaient préparé une nouvelle visite qui devait avoir lieu en mai.
52:30 Qui a été reportée s'y nédier.
52:32 Reportée en juin, puis après l'été, puis s'y nédier effectivement.
52:37 Donc tout ça n'est pas très stabilisé.
52:41 Et m'amène peut-être à me poser cette question, qui est de savoir,
52:44 est-ce que finalement la France n'est pas le bouc émissaire du régime algérien du FLN ?
52:49 Et est-ce que le président n'instrumentalise pas le ressentiment des Algériens à l'égard des Français
52:57 pour lui-même rester au pouvoir ?
52:59 La rampe mémorielle entretenue par un système politique aux militaires.
53:03 C'était la phrase pas très diplomatique d'Emmanuel Macron quand il revenait d'Algérie.
53:07 Oui, non, c'est pas diplomatique.
53:09 Mais si on regarde ça juste d'un point de vue de la communication des montagnes russes
53:12 qui nous fait faire en permanence, la question se pose.
53:16 Et puis la réponse d'ajouter un couplet qui est quand même très agressif,
53:20 elle n'est pas tout à fait mesurée.
53:22 Véronique Reissoult, est-ce que les réseaux sociaux se sont emparés de l'affaire ?
53:26 Oui, c'est un sujet extrêmement clivant.
53:28 Je ne sais pas, ce soir, Franck Dudieu est parfaitement aligné avec ce que disent les internautes
53:32 parce que c'est à peu près aussi ça.
53:34 C'est déjà des internautes qui sont alignés avec Franck Dudieu.
53:36 Oui, c'est plutôt ça. Non, on est d'accord, c'est plutôt ça.
53:38 Mais globalement, oui, les couplets en question ont été décortiqués, expliqués, repris.
53:44 Voilà, en particulier le fait qu'on ferme un livre, ça a été une des expressions les plus commentées.
53:51 Mais globalement, vous avez beaucoup plus de gens qui sont dans le pourquoi
53:55 et qui sont contre et qui se demandent pourquoi ce sujet-là maintenant.
53:59 Alors, il y a beaucoup d'explications où les uns et les autres disent
54:01 "C'est tellement pratique d'accuser un autre et de mettre la lumière ailleurs
54:04 quand ça ne va pas très bien chez soi".
54:06 Et puis, vous avez aussi beaucoup de gens qui disent en France qu'ils sont pour
54:10 parce qu'en fait, dès que vous parlez d'Algérie, c'est un sujet toujours un peu enflammé sur les réseaux sociaux.
54:15 Vous avez des battles et des discussions pas toujours très polissées autour de ce sujet.
54:20 Et vous avez, entre autres, beaucoup de gens qui ont vu dans ces paroles un besoin de repentance
54:26 et qui soutiennent ce sujet en disant "Il est peut-être temps que la France se repense".
54:31 Donc là, on voit de larges débats que je vous invite à aller regarder.
54:34 Oui, de larges débats qui nous feront d'autres informés puisque notre émission est terminée pour ce soir.
54:39 Merci à vous quatre.
54:41 Très vite, la Une de L'Express, Béatrice Mathieu.
54:44 Eh bien, un dossier passionnant sur ce que dit la science sur la polémique du moment sur l'éducation positive.
54:50 Et encore plus vite, Franck Delieu, la Une de Marianne.
54:52 Les gauches vraiment irréconciliables. Alors, on vous a vendu à l'époque entre les fronts.
54:57 Là, c'est beaucoup plus profond, beaucoup plus fondamental.
55:01 C'est au sein même de la nupèce entre Mélenchon et...
55:05 Allez, à demain pour un nouveau chapitre des informés avec les correspondants étrangers à Paris.
55:11 Et puis d'ici là, portez-vous bien. Restez avec nous. L'info continue. Vous êtes sur France Info.

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