Édition spéciale, Emmanuel Macron s'adresse aux Français... Les informés de franceinfo du lundi 17 avril 2023

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Autour de Jean-François Achilli, les informés débattent de l'actualité du lundi 17 avril 2023.

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00:00 Voilà donc pour cette allocution d'Emmanuel Macron, presque 13 minutes.
00:05 Nous sommes en édition spéciale sur France Info avec autour de la table
00:10 Alexandra Schwarzbrot, directrice adjointe de la rédaction de Libération
00:13 avec Isabelle Raymond, chef du service économique et social de France Info,
00:17 Henri Vernet, rédacteur en chef adjoint au Parisien Aujourd'hui en France,
00:20 et vous Paul Barcelone, journaliste au service politique de France Info.
00:25 Nous allons essayer de résumer ce qui a été dit par le président de la République.
00:31 D'abord les changements qui à ses yeux étaient nécessaires.
00:33 "Une colère", dit-il, s'est exprimé Paul Barcelone et Emmanuel Macron
00:38 qui veulent vraisemblablement enjamber la crise actuelle à dérouler trois grands chantiers.
00:43 Exactement, à mon avis trois points à retenir.
00:46 D'abord, au tout début de l'allocution, un espèce d'élan de lucidité
00:50 qu'on n'avait pas tellement connu dans la bouche d'Emmanuel Macron jusqu'à maintenant
00:53 sur la réforme des retraites où le chef de l'État, au-delà d'appeler à tourner la page
00:58 de la séquence qui vient de se terminer autour de cette réforme,
01:02 en effet reconnaît à demi-mot qu'il n'y a pas eu de consensus.
01:06 Oui, la réforme a été acceptée, à l'évidence non, dit-il.
01:10 Personne ne peut rester sourd, c'est à mon avis le premier point.
01:13 Le deuxième, c'est en effet l'ouverture de 100 jours, qu'il appelle "100 jours d'action"
01:18 jusqu'au 14 juillet, avec notamment l'annonce d'un nouveau pacte sur la vie au travail.
01:23 Et puis enfin, le troisième point sont en effet les trois chantiers,
01:26 travail, ordre républicain et justice, et puis progrès dans lequel il y aurait santé et éducation.
01:32 Tout cela et sans trop de grandes surprises.
01:34 Il a fallu attendre la fin de ces 12-13 minutes d'allocution pour une fois entendre citer la première ministre.
01:41 Et il n'a pas cité Elisabeth Borne, ce qui vaut probablement à Elisabeth Borne d'être confortée ce soir à Matignon.
01:48 Elle présentera la feuille de route, dit Emmanuel Macron, la semaine prochaine.
01:51 Isabelle Raymond, il y a ce nouveau pacte de la vie au travail,
01:55 en concertation avec les syndicats voulus par Emmanuel Macron.
01:59 Emmanuel Macron a même parlé de négociation.
02:02 Et effectivement, sur la forme, on a vu un Emmanuel Macron beaucoup plus humble
02:08 sortir totalement du face-à-face avec les syndicats et notamment de la CFDT,
02:14 puisque on se souvient que la dernière fois, il avait été extrêmement offensif à l'égard de Laurent Berger.
02:20 Et donc, on a un Emmanuel Macron beaucoup plus rond, beaucoup plus sobre,
02:25 qui promet donc un nouveau pacte de la vie au travail grâce au dialogue social,
02:30 avec des mots qui peuvent faire plaisir aux syndicalistes qui ont sans doute écouté le président de la République ce soir.
02:37 Il a dit d'abord que sa porte était toujours ouverte.
02:39 Là aussi, pour la forme, c'est quand même bien de le dire.
02:42 Avec des négociations pour améliorer le revenu des salariés sur les conditions de travail,
02:47 l'usure professionnelle, l'emploi des seniors.
02:51 Donc, autant de mots qui peuvent sonner positivement aux oreilles des syndicats.
02:55 Voilà pour la forme. Mais sur le fond, on n'a pas eu grand-chose,
03:00 puisqu'il a effectivement abordé sa prochaine grande loi travail sans dire exactement ce qu'elle allait contenir.
03:06 Et il n'a pas dit non plus ce qu'allait devenir les points qui ont été retirés de la réforme des retraites,
03:15 accommodés par l'index senior, qui était extrêmement important à l'oreille, aux yeux des syndicats.
03:21 Donc, on va voir comment ça va aboutir.
03:23 Il va falloir attendre, j'imagine, que la Première ministre Elisabeth Borne détaille cette feuille de route dès la semaine prochaine.
03:29 Alexandra Schwarzbrot, Libération, titrée de mémoire ce matin, SOS Démocratie.
03:34 Vous avez entendu les 13 minutes d'Emmanuel Macron. Est-ce ça même, selon vous, de faire baisser le niveau de colère et de crise dans ce pays ?
03:41 Non, alors là, pas du tout. En tout cas, moi, ça n'a pas fait baisser le mien.
03:47 Moi, je l'ai trouvé plutôt content de lui, toujours avec cette espèce de ton un peu paternaliste, content de lui.
03:55 Pas de mea culpa, pas de mea culpa pour la situation dans laquelle se trouve le pays,
03:59 qui est quand même extrêmement grave, puisque le pays est divisé en colère, fatigué.
04:05 Le pays, les gens n'y croient plus. C'est-à-dire que le discours d'Emmanuel Macron, là, qu'il vient de faire,
04:09 on a l'impression de l'avoir entendu mille fois. Là, on a envie d'avoir des preuves.
04:14 Je pense que les syndicats... Alors là, pour le coup, moi, je serais...
04:18 Les syndicats doivent être plutôt énervés de l'avoir entendu dire « ma porte, la porte reste toujours ouverte ».
04:23 Quand on voit la façon dont il a traité les leaders syndicaux jusqu'après ces trois derniers mois, je trouve que c'est un peu gonflé.
04:29 Je n'ai pas très bien compris. J'ai été un peu gênée par sa petite phrase sur l'indépendance, l'indépendance de la France,
04:38 qui est en effet importante. Mais vu ces petites phrases récentes sur Taïwan, les États-Unis, etc.,
04:44 le fait qu'on ne devait pas dépendre de puissances étrangères, voilà, je sais pas très bien comment interpréter ça.
04:50 Par ailleurs, je note que l'éducation, l'hôpital, la santé, l'éducation, qui sont quand même les deux énormes chantiers
04:58 à mener, arrivent après l'ordre et la justice, c'est-à-dire après la lutte contre l'immigration, les gendarmes, etc.
05:06 Donc ça, je suis pas sûre que ce soit propre à rassurer...
05:10 — Avec quand même une promesse de la part du chef de l'État, Alexandra, de désengorger tous les services d'urgence d'ici fin 2024,
05:17 donc s'attaquer pour une fois, une bonne fois pour toutes, au chantier de l'hôpital, qui est toujours en l'air.
05:23 — Combien de fois l'a-t-il promis, qu'il s'attaquait au chantier de l'hôpital ? Il l'a promis plein de fois. Donc là, pour le coup, j'attends de voir.
05:30 — Henri Vernet, du Parisien Aujourd'hui en France, était l'exercice peut-être le plus difficile, un des plus difficiles
05:34 pour le chef de l'État de ces deux quinquennes, à essayer de remonter un petit peu la pente ce soir. Est-ce que pour vous, le compte y est ?
05:41 — Non. En tout cas, c'est vraiment trop tôt pour le dire. Il faut voir comment ça sera accueilli.
05:44 À commencer, en effet, par les syndicats. Et là, ça démarre pas très bien, puisque déjà, demain, ils ne seront pas présents...
05:49 Enfin ils n'iront pas toquer à sa porte à l'Élysée. Donc combien de temps cela prendra-t-il pour qu'ils y aillent, pour que les syndicats,
05:55 donc en dehors évidemment des organisations patronales, se joignent à cette... Répondent à cette invitation, ça, on le verra bien.
06:01 Et donc c'est à ce moment-là qu'on verra si le compte peut y être, parce que comme le disait justement Alexandre Chouard-Laude,
06:06 pour l'instant, il y a beaucoup de chantiers qui sont engagés. Il y a cette allégorie de Notre-Dame de Paris qui a brûlé,
06:13 qu'on reconstruit. On va reconstruire le pays. Là où j'ai une nuance par rapport à vous, vous dites qu'il est toujours aussi content de lui.
06:18 Moi, il m'a pas semblé, là, pour le coup. Je pense que pour la première fois – et ça a été noté par rapport à Barcelone –
06:23 le fait est qu'il proacte quand même de la colère immense qui est dans ce pays. Donc là, quand même, il a sinon écouté,
06:31 en tout cas entendu cette rumeur quand même assez terrible, parce qu'on peut pas faire grand-chose dans un pays qui est aussi
06:39 dressé contre ses autorités. Donc ça, il y a quand même de ce côté-là une espèce oui de mea culpa.
06:46 Je suis d'accord que sur l'indépendance, de quoi parle-t-il exactement ? D'abord, lui, qui est très européen, là, pour le coup,
06:52 il a davantage souligné la différence et la nécessité pour la France, comme s'il développait un petit peu son propos sur Taïwan,
06:59 alors que là, on est vraiment hors de toute considération géopolitique, comme s'il voulait développer une espèce d'autosuffisance,
07:07 d'autonomie française qui est pas tellement tellement dans son dessin européen, et surtout, est-ce que c'est possible ?
07:15 Et puis dernière remarque quand même. Les 100 jours, il prend un certain risque avec ce rendez-vous du 14 juillet.
07:21 Eh oui, parce que les 100 jours, rappelez-vous, le dernier qui nous a fait le coup, c'était Dominique de Villepin.
07:25 Ça a donné le CPE. Ça a donné une explosion en plein vol. Donc c'est pas forcément la référence la plus judicieuse.
07:34 – Paul Barcelone, à l'évidence, il n'y aura pas de marche arrière sur la réforme des retraites.
07:39 – Non, ça, en effet. Alors on pouvait s'y attendre à l'évidence. Voilà. Et les signes envoyés ce week-end,
07:44 notamment de promulguer si vite la loi. D'ailleurs, c'est marrant de noter qu'Emmanuel Macron, normalement, il prend son temps.
07:51 Il avait pris son temps il y a un an, un peu moins d'un an, pour choisir Élisabeth Borne à Matignon.
07:56 Il avait pris son temps avant de remercier Jean Castex. Généralement, au moment des remaniements, il prend aussi son temps.
08:02 Et là, force est de constater que vendredi soir, sitôt la validation du Conseil constitutionnel,
08:08 il a immédiatement, dans la nuit qui a suivi, promulgué cette loi sur la réforme des retraites,
08:12 avec tout le bruit qu'ont en effet fait ses opposants et les manifestants ces dernières semaines.
08:17 Je trouve simplement, juste une remarque rapide, qu'il change de registre quand même un petit peu vis-à-vis des manifestants,
08:23 dont cette fois, il souligne le calme et le côté pacifique, ce qu'il n'avait pas fait le 22 mars,
08:28 puisque je crois me souvenir qu'il avait plutôt parlé de factions et de factieux,
08:31 et comparé certains manifestants au trumpiste du Capitol. On est là sur un tout autre registre.
08:36 – Oui, un changement de ton.
08:38 – Un changement de champ lexical, au moins par rapport au mouvement d'opposition à la réforme des retraites.
08:43 – Sur la nécessité de la réforme des retraites, premier extrait, nous allons réécouter ce qu'en a dit le président Emmanuel Macron.
08:54 – Ces changements étaient nécessaires pour garantir la retraite de chacun
08:58 et pour produire plus de richesses pour notre nation.
09:02 Car en effet, alors que le nombre de retraités augmente, que notre espérance de vie s'allonge,
09:08 la réponse ne pouvait pas être de baisser les pensions.
09:11 Elle ne pouvait pas être non plus d'augmenter les cotisations de ceux qui travaillent.
09:15 Et elle ne pouvait pas être, comme je l'ai beaucoup entendu, de ne rien faire.
09:19 Car c'était alors laisser les déficits s'accumuler et notre dette augmenter pour les générations futures.
09:26 Ces changements étaient donc nécessaires et constituent un effort, c'est vrai.
09:31 Mais il est accompagné de mesures de justice, d'amélioration concrète
09:36 pour ceux qui ont eu des carrières longues, exercé des métiers les plus durs
09:41 ou qui perçoivent des petites retraites.
09:42 – Isabelle Raymond, vous avez la sensation que ces arguments-là,
09:45 ils vont marquer les esprits ?
09:48 Pas exactement, parce que l'opposition reste très forte.
09:50 – Non et puis les arguments n'ont absolument pas évolué depuis le 10 janvier.
09:55 Depuis la présentation de la loi, ils continuent de faire de la pédagogie.
09:59 – Qui a parfois été mal faite d'ailleurs.
10:03 – La pédagogie.
10:04 En tout cas, elle n'a absolument pas évolué, il n'y a pas de nouveaux arguments
10:08 face à la rue extrêmement forte avec une mobilisation qui a donc duré 3 mois.
10:12 3 mois, c'est 100 jours.
10:15 Donc finalement, on a eu 100 jours de contestation,
10:19 il se projette sur 100 jours pour faire le bilan de son action.
10:23 Donc effectivement, sur le fond de la réforme, il n'y a rien qui change.
10:26 Il continue de dire qu'il y a des mesures compensatoires, voilà.
10:30 Que la loi, elle, est nécessaire et je redis, il ne parle pas de l'index senior.
10:35 Parce que finalement, si on attendait des réponses,
10:37 c'est quid de l'index senior ?
10:39 Est-ce qu'il va réapparaître dans la loi travail ? On ne sait pas.
10:43 Le CDI senior également, on ne sait pas du tout.
10:46 Il parle aussi de l'automne et plus du 1er septembre.
10:48 Alors peut-être qu'il n'y a pas de loup, mais en tout cas,
10:51 normalement, la mesure sur la réforme, la retraite à 64 ans,
10:56 ça devait être au 1er septembre.
10:57 Donc sur le fond, il n'y a rien qui bouge.
10:59 Sur la forme, je trouve qu'il y a quand même une petite évolution envers les syndicats.
11:04 Je pense qu'il est au maximum de ce que peut faire Emmanuel Macron,
11:08 président de la République, vu la posture qu'il a eue depuis le départ
11:11 vis-à-vis des syndicats qui étaient... de ne pas du tout les prendre en compte.
11:16 Donc là, le fait de dire "ma porte est ouverte",
11:18 le fait d'utiliser le mot "négociation et dialogue social",
11:22 je pense qu'il y a quand même un pas.
11:23 Deux premières réactions, celle de Laurent Berger.
11:25 Rien de concret dans l'intervention de Macron, juge, le leader de la CFDT,
11:32 puis Marine Le Pen pour le Rassemblement national.
11:35 Elle dénonce une pratique déconnectée, solitaire et obtuse du pouvoir.
11:39 Voilà pour ces deux premières réactions.
11:42 Henri Vernet, on ne s'attendait pas à autre chose concernant la réforme des retraites.
11:46 – Non, non, bien sûr que non.
11:47 Et en effet, il reprend les arguments.
11:48 Je suis d'accord, c'est de la pédagogie qui a déjà été entendue
11:51 cent fois, mille fois, qui n'a pas marché.
11:53 Mais néanmoins, je suis désolé, mais qui n'est pas non plus totalement erroné.
11:57 Je veux dire que ce qui est dit sur la réalité de la réforme des retraites,
12:00 en tout cas du système des retraites chez nos voisins européens,
12:03 c'est une réalité pur et simple.
12:05 Il se trouve qu'en effet, la plupart, sinon la quasi-totalité des pays
12:09 qui nous entourent, travaillent plus longtemps,
12:11 et en plus n'ont même pas les mêmes niveaux,
12:13 des niveaux comparables de pension.
12:16 Donc... Mais simplement, le problème, c'est qu'il aura beau répéter ça
12:19 un milliard de fois, ça marchera pas davantage,
12:20 parce que de toute façon, nous, Français, on n'aime pas se comparer.
12:23 Je veux dire, on a toujours un petit peu l'impression qu'on est assez unique.
12:27 Ou alors, si on se compare, c'est en référence à un passé
12:30 qui est souvent un petit peu mythifié.
12:32 Donc voilà, ça ne marchera pas davantage.
12:34 Non, mais les systèmes ne sont pas comparables.
12:35 Mais on n'est pas, sincèrement, on n'est pas le pire du monde.
12:37 Donc je trouve que là, bien sûr, il n'y a pas de concret.
12:40 Non, moi, ce que je dirais aussi, et quand même une remarque là-dessus,
12:43 c'est que bien sûr que ça manque de concret.
12:44 Et c'est vrai, en effet, il n'arrive pas là avec du grain à moudre,
12:49 comme aurait dit un ancien syndicaliste il y a quelques décennies.
12:52 Simplement, on a cette tendance, nous aussi,
12:55 à attendre énormément du présent de la République.
12:58 Et qu'est-ce que cette crise montre ?
13:00 C'est à quel point notre système reste désespérément pyramidal,
13:04 assez sclérosé de ce fait-là, et qu'il n'y a pas assez de vitalité,
13:09 de vivacité dans les autres instances qui pourraient exister dans ce pays.
13:12 Donc ça, c'est peut-être quelque chose aussi qu'il faudrait,
13:14 ben oui, un jour ou l'autre, toileter, réformer, dynamiser.
13:17 – Alexandre Achefard, je vous donne la parole en court instant,
13:19 mais tout d'abord, place au direct.
13:20 Nous allons devant l'hôtel de ville à Paris, où nous vous retrouvons,
13:24 Benjamin Elie, vous avez assisté à un concert de casseroles
13:29 en marge de cette allocution du président Emmanuel Macron.
13:34 – Alors, je vous informe que le concert de casseroles n'est pas du tout terminé.
13:38 Il y a encore plusieurs centaines de personnes, là,
13:40 qui martèlent sur des casseroles, des couvercles de poubelle.
13:43 J'ai vu des couvercles tout courts, voilà, tout le monde avec sa cuillère à soupe,
13:48 là, et qui tambourinent pour faire passer ce message de colère.
13:52 Une colère presque un peu joyeuse, on dirait, ce soir,
13:54 parce que c'est presque festif, là, ce qu'on a face à nous.
13:57 En tout cas, dans l'esprit, autour de nous,
13:59 il y a quand même beaucoup de forces de l'ordre déployées.
14:01 Donc, évidemment, le rassemblement est sous très haute surveillance,
14:05 mais pas de débordement, évidemment, et beaucoup de colère,
14:08 et surtout la volonté de faire un maximum de bruit
14:10 pour ne pas entendre ce que le chef de l'État avait à leur dire, à ses manifestants.
14:15 Alors, j'ai tenté ma chance avec une manifestante qui a une gourde dans les mains,
14:19 et que vous l'avez molestée, votre gourde, elle est marquée, là.
14:21 Un peu, mais c'est pas grave.
14:23 Voilà, une gourde en fer, ça fait du bruit, écoutez.
14:26 Voilà. Emma, 22 ans, étudiante, pourquoi vous êtes là ?
14:28 Vous avez raté la prise de parole du chef de l'État.
14:32 Oui, c'était un peu le but, de perturber sa prise de parole avec cet événement.
14:37 Vraiment, on est dans le dialogue de sourds,
14:39 vous ne voulez plus entendre ce qu'il a à dire ?
14:41 Ah ben, c'est lui qui, depuis trois mois, n'écoute pas ce qu'on a à dire,
14:44 ni dans la rue, ni les syndicats, qui a refusé le débat au Parlement, donc…
14:49 Donc, on est dans le point de non-retour pour vous ?
14:51 Ben, il vient de promulguer la loi, de nuit, en plus, ultime pied de nez,
14:55 donc je pense que là, il n'y a plus trop de dialogue.
14:57 Nous, on dit depuis le début, on ira jusqu'au retrait, et on est encore là.
15:00 Voilà, et elle tape de plus en plus fort sur sa gourde,
15:04 donc voilà, vous l'entendez, de la colère et de la détermination,
15:07 toujours, avec ses manifestants devant l'hôtel de ville de Paris.
15:10 Et, encore une fois, le concert de casserole n'est pas terminé du tout.
15:14 – Merci à vous, Benjamin Lely, en direct de l'hôtel de ville de Paris,
15:19 nouvelle réaction, celle de Jean-Luc Mélenchon pour la France insoumise,
15:22 qui dénonce une allocution d'Emmanuel Macron,
15:24 complètement hors de la réalité, dit-il Alexandra Schwarzbrot.
15:29 Toute la question est de savoir si cette prise de parole du chef de l'État
15:33 va faire baisser la tension, il va falloir attendre quelques heures,
15:37 peut-être jours, voir quelles sont les suites à donner,
15:39 parce que l'idée, c'était un peu de créer de l'apaisement.
15:42 – Oui, non, je pense qu'elle ne va pas apaiser les foules,
15:45 entre ceux qui n'ont pas eu envie de l'écouter, ce qui est dommage,
15:49 parce que je pense que c'est toujours important d'écouter,
15:51 surtout dans une période de crise, d'entendre ce que l'on vous propose.
15:56 Je ne pense pas que son discours va apaiser cette partie des Français
16:02 qui reste très, très en colère, on va le voir très vite,
16:04 on va le voir jeudi, au cours de la journée de mobilisation,
16:07 mais on va surtout le voir le 1er mai,
16:09 je pense que le 1er mai, ça va être une mobilisation massive,
16:12 les syndicats, comme on l'a vu avec la réaction de Laurent Berger,
16:18 leur colère n'a pas baissé, et à entendre cette réaction de Laurent Berger,
16:22 je pense que c'est quand même une des grandes, grandes, grandes erreurs
16:25 d'Emmanuel Macron, c'est de remettre à dos le principal syndicat réformiste
16:31 qu'il avait avec lui lors de son premier projet de réforme des retraites,
16:35 et qu'il a perdu, et ça, ça a été, je pense, une immense erreur,
16:39 parce que Laurent Berger est très en colère,
16:41 et ce n'est pas ce discours qui va le calmer.
16:43 – Allez, suite de notre édition spéciale,
16:45 dans un instant, il est 20h30 sur France Info.
16:48 [Générique]
16:55 – Et l'Info, c'est avec vous, bonsoir Edouard Marguier.
16:57 – Bonsoir Jean-François, bonsoir à tous.
16:59 Emmanuel Macron regrette qu'un consensus n'ait pas pu être trouvé
17:03 sur la réforme des retraites, une réforme à l'évidence pas acceptée,
17:07 reconnaît-il pendant son allocution d'un quart d'heure,
17:10 mais le président défend un texte nécessaire
17:12 qui entrera comme prévu en vigueur à l'automne.
17:15 Le chef de l'État dit entendre la colère des Français,
17:18 personne ne peut y rester sourd, pour cela il promet un nouveau pacte
17:22 de la vie au travail dans les prochaines semaines.
17:25 Plus largement, le président se donne 100 jours jusqu'au 14 juillet
17:29 pour agir au service de la France et pour cela il charge sa Première ministre,
17:33 Elisabeth Borne, de tétailler sa feuille de route dès la semaine prochaine.
17:39 Réaction du patron de la CFDT, les regrets ça ne change pas grand-chose,
17:42 déclare Laurent Berger qui constate qu'il n'y a rien de concret dans cette prise de parole.
17:48 Du côté politique, Jean-Luc Mélenchon estime que ce discours
17:51 est complètement hors de la réalité, le président assume le vol de 2 ans de liberté,
17:56 écrit le leader de la France insoumise, les casseroles sonnent plus juste
18:02 en référence à ces concerts de casseroles qui retentissent un peu partout en France,
18:07 Paris, Pantin, Blois ou encore Toulouse.
18:09 Marine Le Pen, elle, estime qu'Emmanuel Macron a choisi de tourner le dos aux Français
18:14 pour la chef des députés Rassemblement National.
18:17 Emmanuel Macron aurait pu retisser le lien en annonçant le retrait
18:20 de la réforme des retraites ou un référendum.
18:23 L'actualité ce soir, c'est aussi cet accord pour indemniser des victimes du scandale sanitaire.
18:29 Des pizzas butonnilles est signé entre Nestlé et des familles
18:32 qui recevront une proposition d'indemnisation, ce qui empêchera un procès au civil.
18:36 Suite à la contamination d'enfants à la bactérie et chérichacolie,
18:40 deux enfants en sont morts, des dizaines d'autres ont été gravement malades.
18:45 Le patron des Nations Unies appelle à la cessation immédiate des hostilités au Soudan.
18:50 Les tirs et les explosions gagnent en intensité à Khartoum, la capitale.
18:54 Une centaine de civils ont été tués en trois jours de combat entre l'armée
18:59 et une puissante force paramilitaire.
19:01 C'est en fait un conflit entre deux généraux rivaux qui se disputent le pouvoir.
19:06 (Générique)
19:19 Suite de notre édition spéciale avec Alexandra Schwarzbrot,
19:21 directrice adjointe de la rédaction de Libération.
19:24 Isabelle Raymond, chef du service économique et social de France Info.
19:28 Henri Vernet, rédacteur en chef adjoint aux Parisiens Aujourd'hui en France.
19:32 Et Paul Barcelone, journaliste au service politique de France Info.
19:37 Paul Barcelone, ce soir, vu les réactions les unes derrière les autres,
19:43 le tout-ça-pour-ça de Laurent Berger notamment,
19:45 on ne va pas dire que pour l'instant il y a un effet très positif
19:48 de cette allocution du président Emmanuel Macron.
19:50 Non, pas de surprise.
19:51 En effet, on regardait un petit peu les réactions.
19:54 Deux mots ou en tout cas deux expressions pour les résumer.
19:57 Déconnecté, président déconnecté, c'est une vieille critique mais elle ressort ce soir.
20:02 Et président hors de la réalité, voilà ce que disent les principaux chefs de l'opposition.
20:06 On se rend compte quand même d'une chose avec ces réactions-là,
20:09 c'est que cette allocution, elle ne changera probablement rien dans le rapport de force.
20:14 Qu'Emmanuel Macron voulait apaiser et tourner la page, manifestement, n'y est pas.
20:18 Et d'ailleurs, une des réactions les plus dures ce soir
20:20 est à mettre à l'actif Derek Ciotti, le patron des Républicains.
20:24 Donc on voit bien qu'Emmanuel Macron, il continue d'agacer,
20:27 que ses défauts reviennent souvent, d'ailleurs souvent sur la même tonalité,
20:32 ce sont souvent les mêmes, déconnectés hors de la réalité, je répète.
20:35 Derek Ciotti qui déplore un catalogue de vœux pieux, sans remise en cause, dit-il.
20:40 Voilà, c'est une des autres critiques d'ailleurs de la soirée,
20:42 c'est que tout cela manque de concret et que derrière le catalogue, en effet,
20:46 de quelques chantiers qu'a semblé ouvrir ce soir Emmanuel Macron,
20:49 tout cela manque de mesures qui auraient en effet,
20:52 blast ou en effet, qui pourraient emporter la nation.
20:55 Vous n'avez pas l'anglicisme, je pense.
20:57 Et pourtant le président de la République ce soir a vanté
21:00 certaines de ses avancées, notamment en matière de chômage, Emmanuel Macron.
21:06 C'est là le grand projet que je porte devant vous et avec vous.
21:10 Reconstruire et retrouver l'élan de notre nation.
21:14 Ne rien céder aux divisions et au contraire, tenir ce cap pour notre indépendance
21:20 au service de cette idée de la justice, si française,
21:24 et ouvrir ou reprendre pour cela trois grands chantiers.
21:29 D'abord le chantier du travail.
21:31 Face au chômage, nous avons des résultats inédits et indiscutables.
21:35 C'est le fruit des transformations de ces dernières années et de nos efforts à tous.
21:41 Oui, nous avons créé en six ans 1,7 million d'emplois pour notre pays.
21:48 Isabelle Raymond, 1,7 million d'emplois, nous le rappelle en création,
21:52 le président Emmanuel Macron, c'était presque en fait,
21:55 ce qui avait fait chuter François Hollande lors du quinquennat d'avant l'arrivée d'Emmanuel Macron.
22:00 Et là, cette annonce-là, ce rappel-là...
22:03 Mais ce n'est pas une annonce puisque ça reste un rappel.
22:06 Ce rappel ne marque pas vraiment les esprits.
22:08 Non, parce qu'on attend de savoir ce qu'il va proposer par la suite.
22:11 Et effectivement, sur sa loi travail qu'il devait dérouler, dont on attend des précisions,
22:17 on n'a pas attendu grand chose.
22:18 On n'a pas su non plus ce qu'il allait refaire des points qui ont été enlevés de la réforme des retraites,
22:24 puisqu'il s'agit quand même des points qui concernent le travail,
22:26 notamment des travailleurs les plus âgés qui sont quand même aujourd'hui...
22:30 Les seniors, ce que vous évoquiez tout à l'heure.
22:32 ... -15 intégrés dans les entreprises.
22:35 Et finalement, il y a très, très peu de concret là-dessus.
22:38 Là-dessus, Henri Vernet, vous avez l'impression que le président de la République a eu du mal à accrocher la lumière,
22:45 à vanter son bilan.
22:47 - Alors son bilan, en plus, c'était pas tellement le lieu.
22:50 Ça aurait même été assez incongru qu'il vente son bilan après l'état dans lequel se trouve le pays, focalisé contre lui.
22:56 Je veux dire que ne serait-ce qu'au-delà des retraites...
22:58 - Rappelé au passage ce qui a été accompli.
23:00 - Oui, c'est ce qu'il a fait avec en effet le 1,7 million d'emplois,
23:05 avec les entreprises qui rouvrent, qui se recréent en France, 200.
23:09 Alors 200, ça peut paraître assez maigre.
23:11 Néanmoins, dans une période quand même de crise Covid,
23:15 puis de crise économique en conséquence de la guerre en Ukraine,
23:19 bon, c'est pas si négligeable.
23:21 Non, là, si vous voulez, ce qui manque, c'est qu'un président français aujourd'hui,
23:25 enfin une présidente d'ailleurs, le jour où on aura une présidente,
23:28 c'est pas quelqu'un qui arrive avec des miracles dans sa besace.
23:31 Je veux dire que les moyens, aujourd'hui, les moyens du public sont limités.
23:37 On a cru, en effet, avec l'argent magique qu'il y a pu y avoir pendant le Covid, etc.,
23:40 qu'on était revenu à une période où la croissance, où les choses peuvent se décréter.
23:45 Non, les réalités économiques, elles sont là.
23:47 Donc de toute façon, le concret, il demeure dans les mains de ce qui pourrait être décidé ensemble.
23:53 Et c'est pour ça d'ailleurs que pour le coup, moi, j'ai qu'à le trouver plus... Comment dire ?
23:58 Plus ouvert que dernièrement avec en effet les syndicats, avec les organisations syndicales,
24:05 donc patronales et syndicats, en disant qu'en quelque sorte,
24:08 c'est vraiment à eux de définir le contenu d'une future loi travail, de ce qui pourrait y avoir,
24:15 parce qu'il y a un moment quand même où il faudra bien que les partenaires dans ce pays commencent à se reparler.
24:20 C'est ce qui se fait d'ailleurs dans les démocraties réellement vivaces qui nous entourent,
24:25 où l'essentiel quand même de la vie économique, de la vie en société, eh bien elle se traite entre partenaires...
24:33 – C'est une sorte de redécouverte des dialogues sociaux.
24:36 – Oui, c'est une sorte de redécouverte. Oui, mais c'est ce qu'il avait prôné, lui, qui se revendiquait comme un rocardien,
24:40 c'est ce qu'il avait prôné en arrivant à l'Élysée il y a 5 ans, il y a 6 ans.
24:44 Sauf que ça n'a pas été réalisé. On est resté dans quelque chose de très autoritaire, très hiérarchique, très pyramidal.
24:48 – Parce qu'il a commencé par les ordonnances. – Bien sûr, absolument. Voilà l'erreur originelle.
24:53 Mais maintenant, en effet, il s'agirait de changer pour de bon de méthode.
24:56 – Alexandre H. Farnsbrode, le nouveau pacte de la vie au travail,
25:00 le « Rénover l'ordre républicain et démocratique »,
25:02 c'est-à-dire que c'est une sorte de description en creux de tout ce qui n'a pas été fait
25:07 ou tout ce qui devrait être fait dans ce pays, que nous aurions en retard en la matière, en les matières même.
25:12 – Oui, enfin moi, je trouve quand même qu'il est passé un petit peu vite.
25:16 Il a évoqué dans son troisième volet les services publics.
25:18 Mais encore une fois, les services publics, c'est quand même le cœur, je pense, la source, le cœur de la colère actuelle.
25:27 Parce que tout le monde voit bien que l'éducation nationale, les hôpitaux, ça part en sucette.
25:34 Et donc c'est ça qui crée la colère.
25:37 Et là, je trouve qu'il y est passé un peu vite, que ça arrive après l'ordre et la justice.
25:42 Moi, ça me choque assez, parce que je pense que ça devrait être la priorité.
25:47 Et le travail, et c'est là où je pense qu'Emmanuel Macron est passé à côté de ce que veulent les Français,
25:53 le travail, ça aurait dû arriver avant la réflexion sur le travail, avant la réforme des retraites.
25:57 Parce qu'on est dans un autre monde par rapport aux derniers quinquennats.
26:03 – Avec la Covid, notamment.
26:04 – Avec la Covid.
26:06 Les gens ne voient plus le travail de la même façon.
26:09 Les jeunes n'envisagent plus leur avenir comme nous on le voyait.
26:13 Et donc il y a un changement de culture profond.
26:16 – Vous pensez que cette explication nationale-là aurait dû intervenir avant d'évoquer les retraites ?
26:20 – Bien sûr, il fallait redéfinir, revoir quelles étaient les aspirations des jeunes,
26:27 la jeunesse notamment a des aspirations, mais radicalement différentes des plus anciens.
26:32 Donc là, il fait un peu les choses à l'envers.
26:35 Et dire "il est sympa parce qu'il dit aux syndicats que sa porte est ouverte",
26:39 mais c'est la moindre des choses.
26:41 Et j'espère en effet que le dialogue social va reprendre,
26:44 parce que c'est vital dans une démocratie.
26:46 Mais je me mets à la place des leaders syndicaux à qui il a fermé la porte dès pendant trois mois,
26:52 c'est normal que là ils n'applaudissent pas dès demain.
26:54 – Alors nous serons justement en ligne dans un instant avec Cyril Chabanier,
26:57 le président de la CFTC pour l'heure à 20h40 sur France Info.
27:02 Place au Fil info avec vous, Valentine Letez.
27:05 [Générique]
27:07 – Le bruit des casseroles à Pantin, Blois, Grenoble ou encore Dante
27:11 pour couvrir la voie du président de la République.
27:13 Les images de cette soirée d'allocution présidentielle,
27:17 trois jours après la promulgation de la réforme des retraites.
27:20 Est-elle acceptée aujourd'hui ?
27:22 À l'évidence non, reconnaît ce soir Emmanuel Macron.
27:25 Le chef de l'État regrette l'absence de consensus sur le texte
27:28 mais défend toujours une réforme nécessaire pour le pays.
27:32 100 jours, voilà ce que demande maintenant Emmanuel Macron,
27:35 100 jours d'unité, d'ambition et d'action avant de faire un premier bilan le 14 juillet,
27:40 détaille le chef de l'État.
27:42 D'ici là, le président promet des annonces fortes dès le mois de mai
27:46 contre la délinquance et toutes les fraudes sociales et fiscales.
27:49 Un catalogue de vœux pieux réagit Éric Ciotti, le patron des Républicains.
27:54 La Russie accuse le Royaume-Uni d'ingérence directe
27:57 après la demande formulée par l'ambassadeur britannique à Moscou
28:00 de libérer immédiatement Vladimir Karamurza.
28:04 Cet opposant au Kremlin a été condamné aujourd'hui à 25 ans de prison
28:07 pour avoir critiqué la guerre en Ukraine notamment.
28:10 Avec regret, le propriétaire de Gospor ne présentera pas de plan de continuation pour l'entreprise.
28:16 Annonce du groupe HPB à la veille de l'audience au tribunal de commerce de Grenoble.
28:21 Une vingtaine d'offres pour reprendre l'enseigne aux 2200 salariés a été déposée.
28:26 *Générique*
28:38 - Et nous sommes en ligne avec le président de la CFTC.
28:41 Bonsoir à vous Cyril Chabanier.
28:43 - Bonsoir.
28:44 - Il vous a convaincu le président de la République ce soir ?
28:48 - Non, il ne m'a pas convaincu mais franchement,
28:51 il a fait une intervention dans laquelle le thème de la retraite dure moins de deux minutes,
28:56 simplement pour nous dire qu'il a quelques regrets de ne pas avoir réussi à faire un consensus
29:01 et qu'il était lucide face à la colère,
29:03 mais que maintenant il fallait tourner la page, donc pas un mot,
29:06 simplement en nous disant que cette réforme est nécessaire
29:09 parce que le nombre de retraités augmente, parce que l'espérance de vie augmente,
29:12 et en restant toujours sur ce fameux triptyque qui est insupportable,
29:16 en nous disant que soit il faut reculer l'âge légal, soit il faut baisser les pensions,
29:20 soit il faut augmenter les cotisations,
29:22 enfin ce n'est plus possible, tout le monde a compris qu'il y avait d'autres solutions pour financer les retraites.
29:27 On a dit qu'une réforme des retraites était nécessaire, mais pas cette réforme-là.
29:31 Et il n'y a pas eu un mot, il y a toujours autant de surdité.
29:34 - Pour vous le sujet est évacué trop vite ?
29:37 - Oui, le sujet a été évacué en moins de deux minutes,
29:41 en nous disant qu'il avait des regrets et qu'il était lucide face à la colère,
29:44 mais que c'était nécessaire et que ça resterait comme ça.
29:46 Ce n'est pas le discours qu'on entendait.
29:48 - Il vous dit également que sa porte est toujours ouverte, est-ce que vous allez entrer ?
29:52 - En tout cas non, pas pour le moment.
29:55 Nous, le combat contre cette réforme des retraites n'est pas terminé.
29:58 Vous savez qu'il y a toute une série d'actions durant les 15 jours qui arrivent,
30:01 et une grosse action, une grosse manifestation le 1er mai.
30:05 On veut montrer au Président que pour nous, pour les syndicats et pour la CFTC,
30:09 la page n'est pas tournée sur les retraites,
30:11 même s'il a évoqué des tas de sujets qui sont évidemment intéressants,
30:14 mais la page n'est pas tournée.
30:15 - Quand il parle, le chef de l'État Cyril Chabanier, de ce nouveau pacte de la vie au travail
30:21 et de cette perspective des 100 jours pour mettre tout à plat, discuter, etc.,
30:25 est-ce que vous allez saisir l'opportunité ou vous restez arc-bouté sur la question des retraites ?
30:33 - Les deux sont liés.
30:36 D'ailleurs, on aurait dû commencer par ce chantier-là.
30:38 Les organisations syndicales et la CFTC avaient demandé qu'on fasse une grande conférence sur le travail.
30:42 Tous les thèmes que le Président a évoqués, ce sont des thèmes
30:46 dont les syndicats avaient demandé de discuter en amont d'une réforme des retraites.
30:51 Évidemment que c'est essentiel de parler des salaires, des reconversions,
30:57 des emplois des seniors, de la pénibilité.
30:59 Je rappelle d'ailleurs que sur tous ces sujets-là, le Conseil constitutionnel
31:02 a invalidé toute la partie qu'on a appelée un petit peu sucrée
31:06 ou les mesures les moins défavorables.
31:08 Donc on avait demandé de traiter tout ça et ensuite de parler du financement
31:12 et donc de faire une réforme des retraites.
31:14 Et là, en l'occurrence, après avoir balayé la question des retraites en deux minutes,
31:20 il nous dit "je vais faire une grande conférence sur le travail".
31:22 Mais cette conférence, c'était le préalable pour faire une réforme des retraites juste et efficace.
31:28 C'est ça le problème.
31:28 - Cyril Chabanier, Isabelle Raymond veut vous poser une question.
31:31 - Vous avez remarqué, Cyril Chabanier, que le chant lexical
31:36 utilisé par le Président de la République a évolué.
31:40 Ça ne vous a pas échappé qu'il a parlé de dialogue social, qu'il a parlé de négociation.
31:45 Est-ce que vous avez senti un changement de méthode possible ?
31:49 - Je vais dire qu'encore une fois, il nous dit qu'il va changer de méthode.
31:55 Mais malheureusement, ce n'est pas la première fois.
31:57 Rappelez-vous qu'après sa deuxième élection, il nous avait dit "j'ai entendu les Français,
32:01 j'ai compris, je vais faire une nouvelle méthode".
32:03 Il avait d'ailleurs lancé le Conseil national de la refondation.
32:07 Puis derrière, on a eu cette question des retraites et cette réforme
32:10 où le dialogue social n'a pas eu lieu comme il aurait dû avoir lieu.
32:13 Donc une énième fois, il nous dit "on va faire par le consensus,
32:17 par le dialogue social, par une nouvelle méthode,
32:19 mais on aimerait les voir dans les actes,
32:21 et pas simplement dans les déclarations qu'il nous fait tous les six mois".
32:24 Et aujourd'hui, les actes, on ne les voit pas.
32:27 - Cyril Chabanier, le chef de l'État vous a également rappelé
32:29 que le chômage n'a jamais été aussi bas qu'en ce moment.
32:35 - Oui, le chômage est en baisse, ça c'est une bonne nouvelle,
32:39 mais je ne vois pas le rapport avec la préoccupation des Français en ce moment.
32:43 Il nous dit qu'il y a deux sujets centraux,
32:45 il y avait l'affaire des retraites sur lequel il n'y a pas un mot,
32:48 on dit "je continue, je continue la surdité, je n'entends rien",
32:51 et ça s'appliquera.
32:52 Et le deuxième chantier très important, c'est sur le pouvoir d'achat,
32:56 sur cette inflation, sur la problématique des Français
32:59 pour faire leurs courses, pour remplir le frigo.
33:01 Il y a simplement la volonté de travailler dessus.
33:03 Moi je m'attendais ce soir avec au moins une ou deux mesures concrètes
33:07 sur le pouvoir d'achat, et il n'y a eu que des mots,
33:09 il n'y a eu aucune annonce de mesures concrètes.
33:11 Il y a eu des tas de sujets qu'on va devoir travailler,
33:13 mais aucune annonce concrète alors qu'on est vraiment face à ce fléau de l'inflation
33:18 et un pouvoir d'achat qui est en berne.
33:20 - Encore un mot avec vous Cyril Chabanier, président de la CFTC.
33:24 Vous avez évoqué les syndicats, on évoque le rendez-vous au 1er mai.
33:31 Comment est-ce qu'on sort de cette crise aujourd'hui,
33:33 qui est politique et sociale en même temps ?
33:35 - Je crois que la solution pour sortir de cette crise aurait été
33:38 que le président mette de côté cette réforme des retraites.
33:42 - Il ne le fera pas, voilà, on a bien compris ce soir.
33:44 - Il ne le fera pas, donc il va falloir qu'on continue, nous,
33:50 à mettre la pression dans la rue, on ne baisse pas les armes,
33:53 on ne baisse pas les bras.
33:54 Je crois que le président avait beaucoup compté sur le fait
33:57 que suite à la décision du Conseil, les manifestations s'arrêtent,
34:00 si le président et le gouvernement voient que la colère continue,
34:03 il est possible qu'ils fassent le machine arrière,
34:05 c'est notre dernière solution.
34:06 Et puis par la suite, il faudra en effet qu'on traite
34:09 la plupart des sujets que le président a évoqués,
34:12 ça fait d'ailleurs très très longtemps qu'on demande que ces sujets soient évoqués.
34:15 Vous savez, on sera bien obligé au bout d'un moment
34:17 d'aller à la table des négociations,
34:19 le président est encore élu pour 4 ans,
34:20 donc on n'a pas laissé tous ces sujets de côté pendant 4 ans.
34:23 - Il y a bien un jour où vous finirez par discuter.
34:25 - Bien obligatoirement, mais aujourd'hui,
34:29 on ne veut pas rendre les armes,
34:31 on veut continuer à se battre sur les retraites,
34:33 montrer au président que malgré son discours,
34:35 malgré la décision du Conseil,
34:37 nous sommes encore présents dans ce combat
34:39 et on n'a pas baissé les bras et on pense qu'on peut encore le faire reculer
34:43 s'il voit que la pression de la rue ne cesse pas
34:45 et que la résignation n'est pas au rendez-vous
34:47 comme il attend depuis des semaines.
34:49 - Merci à vous Cyril Chabani, merci président de la CFTC
34:53 pour cette première réaction ce soir à cette allocution d'Emmanuel Macron.
34:58 Paul Barcelone, nous sommes toujours au même point finalement,
35:01 où il y a la détermination des syndicats d'un côté,
35:04 des opposants à la réforme, mais de l'autre,
35:06 peut-être un président qui veut passer à autre chose
35:08 et qui parie sur une forme d'essoufflement aussi.
35:09 - De la guerre d'opposition, on est probablement passé ce soir
35:12 à une forme de guerre d'usure
35:14 parce qu'Emmanuel Macron mise en effet probablement sur l'essoufflement
35:19 et sur le fait que tôt ou tard,
35:20 les syndicats devront revenir à la table des négociations
35:23 pour parler d'autre chose et ne pourront pas rester arc-boutés
35:27 sur cette histoire de réforme des retraites ad vitam aeternam
35:30 et qu'il faudra changer de disque à un moment.
35:32 C'est le pari qu'il fait Emmanuel Macron.
35:34 Je ne suis pas capable ce soir de vous dire si ce pari sera gagnant ou pas.
35:37 C'est en tout cas là-dessus qu'il mise, avec le précédent en effet,
35:41 de dire, et on l'a beaucoup dit ce soir,
35:43 qu'il a probablement, plus que probablement,
35:46 négligé les corps intermédiaires, les partenaires sociaux
35:49 depuis son accession au pouvoir en 2017.
35:51 - Il essaie de les rattraper ce soir.
35:54 - Oui, avec difficulté.
35:55 - Avec difficulté, oui.
35:56 - On l'entend bien.
35:57 - La porte reste ouverte, c'est un peu maigre,
35:59 c'est ce que pensent les leaders syndicaux.
36:02 - Il faut pouvoir y entrer.
36:03 Manifestement, demain, les syndicats n'entreront pas
36:06 parce qu'ils ne viendront pas à l'Elysée,
36:08 qu'Emmanuel Macron va pendant ce temps-là recevoir les organisations patronales,
36:11 ce sera demain à 11h.
36:13 Et en effet, on peut penser que cette guerre d'usure,
36:16 elle va au moins durer jusqu'au 1er mai
36:17 et que le 1er mai sera un révélateur de la capacité mobilisatrice
36:20 des syndicats encore à ce moment-là.
36:22 - Allez, 20h50 sur France Info.
36:24 Nous restons sur cette allocution du président Emmanuel Macron.
36:27 Tout d'abord, c'est le Fil info, le retour signé Valentin Letez.
36:31 - Emmanuel Macron choisit de nouveau de tourner le dos aux Français
36:37 et d'ignorer leur souffrance.
36:39 La réaction de Marine Le Pen,
36:40 la patronne des députés Rassemblement national,
36:43 au discours du président ce soir,
36:45 trois jours après la promulgation de la réforme des retraites.
36:48 Le chef de l'Etat assure entendre la colère
36:50 à laquelle personne ne peut rester sourd.
36:53 Mais la réforme, selon lui, reste nécessaire.
36:56 Un message aussi pour les syndicats.
36:58 La porte du président sera toujours ouverte,
37:00 ce sont les mots d'Emmanuel Macron ce soir.
37:02 L'intersyndicale, justement, s'est réuni aujourd'hui
37:05 pour parler de la suite à donner au mouvement.
37:08 Pour quel montant, on ne sait pas,
37:09 mais Nestlé France indemnisera les victimes du scandale Buitoni.
37:13 Deux enfants sont morts et des dizaines d'autres sont tombés malades
37:17 après avoir mangé des pizzas de la marque
37:19 contaminées par la bactérie E. coli.
37:21 Un accord d'indemnisation à l'amiable a été signé par Nestlé et les familles.
37:25 Au moins 180 morts et 1800 blessés au Soudan
37:29 après trois jours de combats violents dans le pays.
37:32 L'armée et une force paramilitaire s'affrontent pour prendre le pouvoir.
37:36 Selon l'ONU, la situation sur place est très changeante.
37:40 Difficile d'évaluer dans quel sens l'équilibre évolue.
37:43 [Musique]
37:50 20h21, les informés. Jean-François Aquiline.
37:55 Je vous propose de réentendre un nouvel extrait
37:57 de l'allocution d'Emmanuel Macron, le président, sur les 100 jours.
38:02 Je sollicite toutes les forces d'action et de bonne volonté,
38:05 nos maires, nos élus, nos forces politiques, nos syndicats, tous ensemble.
38:10 Je compte mieux les associer en relançant dès le mois de mai
38:13 des coalitions et alliances nouvelles sur les bases solides
38:16 du Conseil national de la refondation, au plus près du terrain.
38:21 Et chacun d'entre vous avait un rôle à jouer.
38:24 Il nous faut moins de lois, moins de bureaucratie,
38:27 plus de liberté d'action, d'expérimentation, de pouvoir d'initiative
38:32 à l'échelle de nos vies.
38:34 Oui, c'est cet élan national auquel je crois.
38:38 Et le 14 juillet prochain doit nous permettre de faire un premier bilan.
38:43 Nous avons devant nous 100 jours d'apaisement, d'unité,
38:49 d'ambition et d'action au service de la France.
38:53 C'est notre devoir.
38:54 Henri Vernet, les références historiques ne sont jamais très loin avec Emmanuel Macron.
38:57 Il se donne 100 jours pour relancer son quinquennat.
39:00 C'est comme s'il démarrait maintenant, finalement, ce deuxième quinquennat.
39:03 Oui, alors cela dit, c'est vrai qu'il y a eu un long faux-plat.
39:06 On se demandait d'ailleurs juste après son élection.
39:08 Rappelez-vous, il y a quand même eu une campagne législative
39:10 dont il était complètement absent.
39:12 Il est passé à côté.
39:13 Et c'est là qu'a manqué, encore une fois, le substrat, le projet,
39:18 puisqu'il avait porté de manière caricaturale.
39:22 Parfois, il avait été moqué là-dessus sur son fameux projet en 2017.
39:26 Mais là, il n'y en avait pas du tout.
39:28 On se demandait au fond quel était le sens de ce deuxième quinquennat.
39:32 Et puis est venue donc cette longue bataille sur les retraites.
39:36 Donc oui, c'est vrai qu'il a...
39:37 Lui, c'est ce qu'il voudrait que son quinquennat, en effet, commence ce soir.
39:41 Simplement, ce qui est paradoxal, si vous voulez, c'est qu'il parle de cet élan.
39:45 Il parle de cette mobilisation volontaire de tous les Français.
39:48 Donc, encore une fois, en prenant cette allégorie de la reconstruction du chantier
39:52 de Notre-Dame de Paris, en prenant également les 100 jours.
39:55 Mais j'ai dit comment un autre grand admirateur de Napoléon,
39:59 qui était le Premier ministre Dominique de Villepin à l'époque,
40:01 s'était vautré en quelque sorte sur ses 100 jours à lui.
40:04 Mais donc ce grand élan.
40:05 Mais encore faudrait-il que cet élan, les commandières de la société soient...
40:08 Aient envie de le partager.
40:10 On pourrait concevoir cela face à une crise comme le Covid, la pandémie,
40:15 où en effet, il s'agissait...
40:16 Chacun devait se mettre à lutter, chacun pour son mobilité.
40:19 On pouvait le penser également face à la guerre en Ukraine,
40:24 qui malheureusement est là pour durer, et donc toute la désorganisation,
40:28 les malheurs qu'elle porte en Europe.
40:30 Mais non, là, le grand élan, il est demandé face à quelque chose
40:33 qu'il a créé lui-même, c'est-à-dire une réforme dont décidément,
40:36 personne ne veut... Moi, j'ai encore été frappé en regardant tout à l'heure
40:39 les sondages, l'hostilité, l'opposition de la majeure partie de l'opinion,
40:44 plus de 70 %, ne faiblit pas, et même ils sont derrière.
40:47 Alors il faudrait pas que ses 100 jours, ce soit le délai de grâce...
40:51 Le délai de décence, pardon, le délai de décence
40:54 auquel font référence les syndicats.
40:56 Ça veut dire qu'on n'est pas prêt à négocier.
40:57 – Justement, Isabelle Raymond, on a entendu Cyril Chabanier tout à l'heure
41:00 qui disait "on finira bien par s'asseoir à la table",
41:02 on ne sait pas si c'est le cas ou pas.
41:03 Quand ? C'est la question.
41:04 – Voilà, quand Laurent Berger, le leader de la CFDT,
41:07 a demandé un délai de décence.
41:08 Or aujourd'hui, ce délai de décence n'est visiblement pas respecté
41:12 par Emmanuel Macron aux yeux des syndicats qui s'expriment tour à tour
41:17 pour dire effectivement que ce n'est pas le moment, que c'est trop tôt,
41:21 que la France, les Français et notamment tous ceux qui ont défilé
41:24 pendant trois mois dans la rue ne pensent pas en termes de séquence
41:27 et ne sont pas prêts comme ça, d'un claquement de doigts,
41:30 à passer à autre chose, notamment parce qu'il y a toute une partie
41:33 de la population qui est concernée, qui va devoir travailler plus longtemps
41:37 et ça c'est réel, ça va commencer dès la fin de cette année.
41:41 Donc ça c'est la première raison.
41:42 Et la deuxième raison c'est qu'il faut, pour que les syndicats
41:46 se rassoient à la table des négociations, qu'ils soient sûrs
41:48 qu'il y ait un changement de méthode.
41:51 Or là, effectivement, Emmanuel Macron a utilisé des nouveaux mots,
41:54 il a parlé de dialogue social, il a parlé de négociation.
41:58 Maintenant, les syndicats vont juger sur acte,
42:01 il faut voir si effectivement la méthode a changé.
42:03 – Alexandre Schwarzbrot, ces 100 jours d'Emmanuel Macron,
42:06 c'est une vue de l'esprit, c'est une distance raisonnable ?
42:09 – Le problème c'est que Emmanuel Macron c'est Yaka Faucon,
42:12 c'est vraiment Yaka Faucon, là c'est ce qu'il a dit.
42:16 Et il est en train de refaire un peu le coup du grand débat.
42:21 Si vous écoutez bien le passage que vous venez de passer,
42:24 où il dit "il faut se rapprocher du terrain",
42:26 je veux renouer avec les élus, avec les syndicats,
42:31 donc les corps intermédiaires qu'il a tendance à bouder
42:34 et à jeter sur le côté.
42:37 Et donc voilà, il a bien compris qu'il fallait qu'il intègre
42:42 tous ces gens qu'il a méprisés jusqu'à présent,
42:46 qu'il fallait à nouveau qu'il les intègre.
42:47 Sauf que le coup du grand débat, ça va une fois,
42:49 mais je ne suis pas sûre que ça remarchera une deuxième fois.
42:51 – Bon, à Barcelone il y a du grand débat dans l'air,
42:53 parce qu'il y aura des déplacements, des rencontres avec les Français,
42:55 si c'est possible.
42:56 – Alors oui, des déplacements, et dès cette semaine,
42:58 promet son entourage, peut-être deux déplacements,
43:01 probablement un plutôt dans la partie nord du pays
43:05 et un déplacement plutôt dans la partie sud,
43:07 donc probablement deux déplacements cette semaine
43:08 pour en effet retrouver le contact.
43:11 Sur les 100 jours, d'aucuns dans son entourage
43:14 pensent que cette réforme des retraites,
43:17 elle venait clore en quelque sorte le premier quinquennat,
43:20 le premier mandat, et que doit s'ouvrir désormais,
43:23 enfin le deuxième, c'est devenu un peu tarte à la crème,
43:25 mais certains pensent vraiment ça dans son entourage.
43:28 Et peut-être que les 100 jours, c'est la confirmation de ça,
43:31 parce que normalement les 100 jours, quand un président vient d'être élu,
43:34 on dit "il a 100 jours devant lui, on va juger aussi les 100 premiers jours",
43:39 manifestement on n'a pas pu le juger sur les 100 premiers,
43:41 donc il ré-ouvre cette perspective-là.
43:44 La question qu'on a le droit de se poser ce soir aussi,
43:46 parce qu'il y fait très peu allusion, c'est au bout de 100 jours,
43:50 qu'adviendra-t-il d'Elisabeth Borne ?
43:51 – Il est temps de, oui, question posée, il est temps de conclure.
43:53 Henri Vernier, la une du Parisais "Aujourd'hui en France", demain ?
43:56 – Écoutez, devinez, c'est la réforme des retraites,
43:58 non mais c'est à la fin, réforme des retraites,
43:59 aujourd'hui comment s'y retrouve-t-on ?
44:01 À quel âge va-t-on vraiment partir ?
44:02 Et évidemment, opération "il ne faut pas" pour Macron.
44:05 – Alors il y a 100 jours, puis il y a aussi 50 ans,
44:08 Alexandre H. Schwarzmold, Libération, fête de son demi-siècle,
44:13 ça ne nous rajeunit pas.
44:14 – Ça ne nous rajeunit pas, et demain…
44:15 – Numéro spécial, 50 ans de Libération.
44:18 – Demain, vous trouverez en kiosque un super numéro spécial,
44:20 vraiment au même prix que d'habitude, et pourtant beaucoup plus épais,
44:24 où vous retrouverez un débat entre les 4 grands rédacteurs en chef,
44:28 emblématiques de l'Ibée, Serge Julli, Laurent Joffrin,
44:31 Nicolas Demorand et Doval Fond, l'actuel.
44:35 Vous retrouverez les 50 histoires, 50 anecdotes
44:37 qui n'auraient pas pu se produire ailleurs qu'à l'Ibée,
44:40 et évidemment on aurait pu en raconter 1000 autres.
44:44 Bref, il y a vraiment plein plein de choses dans ce numéro spécial,
44:47 on y a mis tout, toute notre énergie et notre cœur,
44:50 et je pense qu'il devrait être chouette.
44:53 – Allez, le numéro spécial de demain, l'Ibée, 50 années de Libération.
44:57 Merci également Isabelle Rémond et à Paul Barcelone,
45:00 fin de cette édition spéciale "L'Allocution" d'Emmanuel Macron.
45:04 Restez en notre compagnie sur France Info, bien évidemment, bonne soirée.
45:08 [Musique]

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