Autour de Céline Asselot, les informés débattent de l'actualité du vendredi 12 mai.
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00:00 *Musique*
00:08 20h, 21h, France Info, les informés, Céline Asselot.
00:15 Bonsoir à tous et bienvenue sur le plateau des informés.
00:17 Faut-il y voir un symbole du réveil industriel de la France ?
00:21 Pour reprendre l'expression d'Emmanuel Macron,
00:23 le chef de l'État a annoncé tout à l'heure l'implantation d'une immense usine de batteries électriques à Dunkerque,
00:29 mais pour espérer attirer les investisseurs étrangers,
00:31 eh bien il faut faire une pause dans les normes environnementales.
00:34 Le président assume ses propos polémiques et ce sera notre premier sujet de débat ce soir.
00:39 On parlera aussi de la libération de deux Français détenus en Iran.
00:42 Est-ce que c'est un succès de la diplomatie française ?
00:45 Et puis il a régné pendant deux décennies sur la Turquie.
00:48 Le président Erdogan paraît bien mal parti il y a deux jours d'une élection cruciale pour son pays,
00:53 mais aussi pour toute l'Europe et on retrouvera notre envoyé spécial tout à l'heure à Istanbul.
00:58 Voilà pour le programme de l'émission.
01:00 Je vous présente maintenant ceux qui ont rejoint ce soir la table du débat.
01:03 Bonsoir Marie-Estelle Pech.
01:05 Vous êtes rédactrice en chef de la rubrique Société à l'hebdomadaire Marianne.
01:09 A vos côtés Cécilia Gabizon. Bonsoir.
01:11 Vous êtes vice-présidente, directrice éditoriale de l'agence de médias ETX Magilan.
01:16 Véronique Raissoud. Bonsoir à vous.
01:18 Présidente de Backbone Consulting, maître de conférences en communication de crise à Sciences Po.
01:24 Et à vos côtés Étienne Girard. Bonsoir.
01:26 Vous êtes rédacteur en chef Société à l'hebdomadaire Express, l'Express.
01:31 Bienvenue à tous les quatre et c'est parti pour une heure de débat.
01:34 Alors c'est donc au cœur d'une usine de Dunkerque entourée de salariés en veste de travail et casque de sécurité sur la tête
01:42 qu'il est venu vanter les mérites et les résultats de sa politique industrielle.
01:47 Emmanuel Macron a fait tout à l'heure écouter une série d'annonces.
01:51 Il y a eu un an de travail et nous voilà et Prologium annonce 5 milliards 200 millions d'euros d'investissement sur Dunkerque.
01:59 Ce qui va permettre de créer une immense usine de batterie électrique.
02:04 Ce qui veut dire que très largement avant la fin de la décennie, on aura 20 000 emplois industriels nouveaux sur le bassin d'emploi de Dunkerque.
02:13 Alors qu'est-ce qu'on peut penser de cette annonce Marie-Estelle Pech ?
02:17 Je me tourne tout d'abord vers vous. Est-ce que c'est un succès pour le moment en tout cas cette politique de réindustrialisation menée par Emmanuel Macron ?
02:24 C'est vrai que depuis 2017 on a quand même pas mal d'ouvertures d'usines en France.
02:30 Un solde positif de 300 ouvertures d'usines selon les chiffres de l'Elysée.
02:35 Mais c'est un chiffre effectivement positif mais qu'il faut conforter.
02:41 Dans le Nord l'environnement est favorable parce qu'effectivement on a plusieurs implantations adouées à Dunkerque
02:48 concomitantes autour des batteries qui vont pouvoir ensuite servir, qu'on va pouvoir utiliser ensuite dans les voitures électriques.
02:55 Et Dunkerque et le Nord de la France plus globalement est très bien implanté,
03:02 enfin est très bien desservi en termes routiers, automobiles, trains.
03:07 On a des éoliennes offshore.
03:09 Ils ont un certain nombre d'atouts.
03:11 Ils ont pas mal d'atouts effectivement à mettre en avant.
03:14 Et oui c'est une bonne nouvelle mais Emmanuel Macron a aussi rappelé dans un discours hier devant tout un parterre d'industriels
03:20 qu'on avait quand même des difficultés en France notamment parce qu'on met beaucoup de temps avant de pouvoir implanter une usine.
03:28 Il faut en moyenne 18 mois. On a énormément de règles à respecter, notamment d'un point de vue environnemental mais pas que.
03:35 Ça ressemble parfois à un inventaire à l'après-verre et donc ça se fait, comment dire,
03:41 toutes ces réglementations qu'elles soient environnementales ou autres, permis de construire, etc.
03:46 se font étape par étape. C'est bien, il faut effectivement faire des enquêtes publiques, etc.
03:51 voir ce que pense le voisinage, etc.
03:53 Mais on met 18 mois alors que l'Allemagne ne met que 8 mois.
03:57 Justement il a annoncé une simplification encore peut-être de l'administratif dont vous parliez Maria Stelpesch.
04:02 Est-ce qu'il faut voir dans tout ça, en tout cas le résultat de la politique d'Emmanuel Macron ?
04:06 Est-ce que c'est vraiment à mettre à son crédit, Cécilia Gavison ?
04:08 En tout cas on pourrait rappeler quand même le "made in France" d'Arnaud Montebourg.
04:13 Parce qu'à l'époque on l'avait beaucoup moqué avec ses commissaires de la production.
04:18 Et la souveraineté, le "made in France", c'est un peu la remontada d'Arnaud Montebourg, on la convie.
04:24 Sans la marinière peut-être.
04:26 Voilà, sans la marinière. Mais en tout cas, en fait, c'était amancé à ce moment-là.
04:29 À l'époque on était en pleine globalisation.
04:32 Finalement on se retrouve aujourd'hui avec l'idée de la réindustrialisation.
04:35 Même si ce terme-là il est difficile parce qu'en fait on ne sait pas ce qu'on met derrière.
04:38 Est-ce que c'est de la relocalisation ? Est-ce que c'est de la nouvelle industrie ?
04:43 C'est comme ça que je l'appellerais en l'occurrence.
04:45 C'est-à-dire que notamment un certain nombre de talents des nouvelles technologies
04:48 qui étaient dans l'industrie du software, et avec la crise qu'on connaît maintenant aussi du Côte-Vallée, etc.
04:53 sont en train de migrer vers la nouvelle industrie.
04:56 Une industrie où il y aura beaucoup plus de technologies.
04:58 Les batteries en font partie.
04:59 Et ça, ce n'est pas de la réindustrialisation, c'est de la nouvelle industrialisation.
05:03 Et c'est vrai que cette politique-là, de toute façon, elle est cruciale pour l'avenir de la France.
05:07 - Et est-ce qu'elle est payante cette stratégie de la nouvelle industrialisation ?
05:10 On va reprendre le terme de Cécilia Gabizon, Véronique Reissult.
05:13 - Oui, en tout cas dans l'opinion publique, elle est payante.
05:15 Parce qu'en fait, depuis le Covid, les Français ont pris conscience que finalement,
05:19 l'industrialisation en France n'était pas forcément si importante.
05:22 En particulier sur les sujets de santé.
05:25 Et aujourd'hui, le sujet de la souveraineté les préoccupe.
05:29 Mais ce qui est intéressant de regarder dans les messages qu'il y avait,
05:32 au-delà de "est-ce que c'est grâce ou pas grâce à Emmanuel Macron",
05:35 c'est plus une question qui se pose autour de l'industrialisation verte.
05:39 Mais pas que sur les sujets de voitures électriques ou de mobilité verte.
05:45 C'est surtout sur le sujet des ressources, de la préservation de l'environnement.
05:49 Et en particulier des ressources autour de l'eau.
05:51 Et c'était intéressant de voir sur certains forums, où les gens se posaient des questions.
05:54 Parce que comme l'eau est un sujet qui commence à vraiment préoccuper les Français,
05:57 en particulier à la perspective de cet été, où on a peur de pénuries d'eau.
06:02 Du coup, étant particulièrement concerné par le sujet,
06:05 quand il regarde la notion d'industrialisation,
06:08 je rejoins le fait que "réindustrialisation" n'est pas forcément le terme qui est utilisé en soi,
06:13 mais "industrialisation".
06:14 Et la notion de vert est très importante, mais est souvent dissociée d'un sujet
06:18 que les politiques appliquent, qui est, oui, les batteries, les voitures.
06:23 Ce n'est pas ainsi que les Français l'entendent.
06:25 Est-ce que l'idée aussi, Étienne Girard, c'est de répondre à ce qui se fait aux États-Unis ?
06:29 On sait que Joe Biden a mis en place un grand plan d'aide publique aussi en faveur de l'industrie.
06:33 Et puis aussi faire face à la concurrence chinoise, qui est très en avance
06:37 sur toutes les questions de batteries électriques, de voitures électriques aussi.
06:40 Évidemment, même si la réponse face au protectionnisme américain
06:45 et à la politique chinoise doit changer d'échelle.
06:50 Si on veut vraiment avoir une souveraineté européenne et un protectionnisme européen,
06:57 on ne peut pas laisser des produits qui viennent et qui ont été fabriqués
07:04 avec des normes qui sont différentes, sans droit de douane extrêmement important.
07:11 Sinon, on n'y arrivera pas, c'est ça ce que vous dites.
07:13 Sinon, si vous voulez, on fera énormément d'efforts, et c'est très bien,
07:17 mais en termes d'échelle, vis-à-vis des Chinois et des Américains,
07:21 on ne pèsera pas grand-chose et on n'arrivera jamais à réindustrialiser
07:26 à une ampleur telle que le visage du pays change.
07:33 Je me fais un peu Calimero, et je culpabilise un peu,
07:37 parce que je partage ce qui a été dit sur le fait que les politiques publiques
07:41 en termes d'industrie sont très bonnes, les chiffres sont très encourageants.
07:45 200 usines rouvertes en deux ans, c'est très bon,
07:48 mais si on regarde un peu plus globalement, c'est 2 millions d'emplois perdus en 40 ans,
07:53 et c'est 160 milliards de déficit de la balance commerciale française.
08:00 Il faut quand même mesurer le chiffre.
08:03 Quand on entend qu'il va y avoir quelques milliards d'investissements dans une usine,
08:09 il faudrait une centaine d'usines telles que celle-là pour redresser réellement la balance commerciale.
08:19 En tout cas, je retiens que vous avez prononcé un mot important au milieu de votre analyse,
08:23 Etienne Girard, c'est le mot des normes, on va y en venir,
08:26 parce que c'est une question cruciale.
08:28 Emmanuel Macron a redit un mot tout à l'heure lors de son déplacement à Dunkerque.
08:31 Le débat se poursuit dans un instant, 20h11.
08:33 Tout de suite qu'il faut retenir de l'actualité de ce vendredi soir,
08:36 c'est le Fil info avec Emmanuel Langlois.
08:39 Ils étaient détenus dans la prison de Machat, dans le nord-est de l'Iran,
08:42 depuis plus de trois ans pour l'un.
08:44 Le français Benjamin Brière et le franco-irlandais Bernard Félens sont arrivés à Paris tout à l'heure,
08:49 après avoir été libérés dans la journée.
08:51 Un soulagement pour les autorités françaises,
08:53 qui ont redit aussi leur détermination à faire libérer les quatre autres Français encore détenus en Iran.
08:59 Emmanuel Macron annonce donc un investissement d'un milliard et demi d'euros
09:03 entre le groupe minier français Orano et le chinois XTC à Dunkerque
09:07 pour produire des batteries au lithium.
09:09 Un peu plus tôt dans la journée, le chef de l'État avait annoncé la construction à Dunkerque,
09:13 toujours d'une giga-usine de batteries électriques par un groupe taïwanais,
09:17 pour un peu plus de 5 milliards d'euros d'investissement.
09:21 La justice annule l'autorisation d'un chantier dans le Barin,
09:24 qui prévoyait la construction d'une route de 5 km contournant la commune de Châtenoix.
09:29 Le tribunal administratif de Strasbourg estime que le projet ne respectait pas
09:34 plusieurs conditions majeures posées par le Code de l'environnement.
09:38 Le nombre d'entrées irrégulières dans l'Union européenne par la Méditerranée
09:42 a presque triplé entre janvier et avril par rapport au premier trimestre de l'an dernier.
09:47 Ce sont les chiffres de l'Agence européenne des frontières, Frontex,
09:51 qui le montre à un niveau jamais enregistré auparavant.
09:54 Et puis l'Ukraine affirme avoir repris des territoires autour de la ville dévastée de Barmout,
10:00 l'épicentre des combats avec la Russie.
10:02 Le patron du groupe paramilitaire Wagner lui affirme que la défense russe est en train de s'effondrer.
10:08 La Chine de son côté envoie un représentant spécial à Kiev et à Moscou.
10:12 Emmanuel Macron a d'un cœur que tout à l'heure pour vanter sa politique industrielle,
10:25 on en parle avec les informés, mais aussi pour assumer ses propos
10:28 qui ont provoqué beaucoup de réactions.
10:31 Oui, dit-il, il faut faire une pause sur les nouvelles normes environnementales
10:35 prises par l'Union européenne pour ne pas effrayer les investisseurs étrangers.
10:40 Propos qui sont notamment dénoncés par la patronne d'Europe Ecologie des Verts,
10:44 Marine Tondelier, qui était tout à l'heure l'invité de France Info.
10:47 Je pense que c'est climaticide et que ça fait partie des décisions qui nous emmènent dans le mur.
10:53 C'est quand même un problème quand on est président de la République de la France
10:57 et qu'on se prône comme le président qui veut "make the planet great again", je rappelle,
11:02 qui se voulait plus écolo que tout le monde sur le plan planétaire.
11:05 On est à un moment de l'histoire où les enfants qui naissent en 2023,
11:08 on ne sait pas leur garantir que la planète sera encore habitable pour quand ils auront 30 ans.
11:13 Alors, est-ce qu'elle a raison, Cécilia Gabizon ?
11:15 Tiens, je vous pose la question de trouver Marine Tondelier,
11:17 que ce n'est pas vraiment le moment, effectivement, de réduire les ambitions sur le plan écologique.
11:21 Alors, ce n'est pas une question de savoir si elle a raison ou pas, c'est au global.
11:26 L'Europe est mieux disante, vraiment, sur des sujets qui sont cruciaux
11:31 et elle a raison sur le fait qu'on va tous être réellement impactés par le chaos climatique
11:37 avec des conséquences incroyables de baisse de diversité,
11:40 de problèmes d'eau dont parlait Véronique, qui sont déjà perçus par les gens désormais,
11:44 de migration de population.
11:47 Donc, il y a une question qui est réelle et énorme.
11:49 Là-dessus, l'Europe, c'est unique.
11:51 Donc, elle a raison ?
11:52 Oui, c'est une Europe et elle doit s'honorer d'avoir fait ce pas
11:55 dans la lutte contre le réchauffement climatique et d'avoir des normes.
11:59 Après, la question, c'est en réalité la question aujourd'hui de la guerre,
12:02 on dirait ça, des Green Deal, c'est-à-dire que c'est finalement une guerre des concurrences internationales
12:07 et de savoir si nous, en prenant cette position avec des normes,
12:11 pour être plus, pour avancer vers la réduction des gaz à effet de serre,
12:16 la limiter la baisse de la biodiversité,
12:19 est-ce qu'on sort de la compétition mondiale, de la compétition économique ?
12:23 Sachant, et c'est le point le plus important,
12:25 c'est qu'aux États-Unis, en ce moment même,
12:27 Joe Biden, au nom d'un pacte contre l'inflation,
12:30 en réalité déverse des milliards très opérationnels,
12:33 c'est-à-dire tout de suite très faciles,
12:35 même sur le site de la Maison Blanche,
12:36 on trouve comment installer des panneaux solaires sur sa maison,
12:38 sur le site de la Maison Blanche.
12:40 Donc, des milliards pour les particuliers, pour les industries,
12:44 pour faire cette transition, c'est-à-dire peu de normes,
12:46 par contre une incitation financière tout de suite très efficace.
12:50 Donc, d'un côté, on a les États-Unis avec peu de normes,
12:52 mais beaucoup d'incitations,
12:53 et de l'autre côté, on a l'Europe, avec tout ce cadre,
12:56 et en fait, un problème de dette,
12:58 pour financer cette transition environnementale.
13:00 Donc, la question, ce n'est pas la question des normes,
13:02 c'est la question de l'argent qu'on met pour financer cette transition.
13:05 - Mais est-ce que ce cadre, justement, Marie-Estelle Pech,
13:07 il est vraiment un frein à l'investissement étranger ?
13:09 Est-ce qu'on a la preuve que les normes environnementales,
13:11 qu'évoque Emmanuel Macron,
13:13 ça empêche vraiment certains investisseurs
13:15 de venir sur le sol européen en disant
13:17 "Ah ben non, je ne sais pas trop à quoi vous ressemblez les règles dans 5 ans,
13:19 donc je ne viens pas." ?
13:20 - En tout cas, c'est ce que disent les entrepreneurs.
13:23 C'est ce que dit aussi le ministre de l'Industrie, Roland Lescure,
13:27 il me semble, hier ou avant-hier,
13:29 on l'a entendu, qui dit que les industriels,
13:32 pour venir s'installer en France et en Europe,
13:34 demandent de la visibilité sur la réglementation.
13:37 Ils ont besoin de savoir à quelle sauce ils vont être mangés
13:39 dans les 5 à 10 ans qui viennent,
13:41 pour pouvoir s'adapter.
13:42 Il n'a s'agit pas de reculer sur un plan environnemental.
13:45 Emmanuel Macron l'a précisé aujourd'hui, d'ailleurs,
13:48 face à cette bronca, il a dit
13:50 "Ce que je souhaite, c'est une pause environnementale."
13:52 - Quand on fait une pause, on n'avance plus quand même.
13:54 On ne recule pas, mais on n'avance plus.
13:56 - Il fait allusion à une cinquantaine de textes
13:58 qui sont en cours de rédaction
14:00 au sein, effectivement, de l'Union européenne.
14:03 Ce qu'il souhaiterait, en fait,
14:05 c'est qu'il ne soit pas trop préjudicial,
14:07 trop préjudiciable à l'installation,
14:09 effectivement, d'industriel en Europe, en France.
14:11 En particulier, bien entendu.
14:13 Il faut savoir, évidemment,
14:15 François-Xavier Bellamy, LR,
14:17 député européen,
14:20 a dit "Ah ben, Emmanuel Macron,
14:22 il fait un copier-coller de tout ce qu'on annonce
14:24 depuis des années."
14:25 Il était un peu dépité.
14:27 Et puis, on a effectivement,
14:29 on met cette annonce, mais aussi en face
14:31 de leur responsabilité, les écologistes,
14:33 qui, effectivement, nous parlent de décroissance
14:36 dans les propos qu'on a entendu parler,
14:38 qu'on a entendu toute la journée,
14:40 aujourd'hui et hier, c'était
14:42 "Il faut moins consommer", et c'est totalement
14:44 contradictoire, effectivement, avec ce qu'est en train
14:46 d'annoncer Emmanuel Macron, c'est-à-dire l'implantation
14:48 d'entreprises dans le nord de la France, etc.
14:50 Il faut aussi savoir qu'il y a
14:52 des appuis en Europe, je pense par exemple à
14:54 Thierry Breton, commissaire européen,
14:56 qui vient de la droite, ancien ministre
14:58 de l'économie de droite, qui lui-même
15:00 juge, par exemple,
15:02 prématuré la date de 2035
15:04 pour la fin des moteurs thermiques en Europe.
15:06 C'est vrai qu'on en fait plus que les autres.
15:08 C'est quelque chose qu'il faut avoir en tête.
15:10 - Mais ça crée quand même beaucoup d'embarras
15:12 en s'en, y compris au sein de la majorité.
15:14 - Ah oui, la majorité est complètement divisée là-dessus.
15:16 - Je suis Pascal Canfin, qui est
15:18 eurodéputé Renaissance, qui préside la commission
15:20 Environnement au Parlement européen, qui dit "le Président a
15:22 une phrase malheureuse qui ne traduit pas
15:24 ce que la France fait". Est-ce qu'on se met
15:26 un peu en porte-à-faux, aussi, vis-à-vis de Bruxelles,
15:28 Étienne Girard ? - On peut se poser la question
15:30 de savoir si la phrase est bien
15:32 calibrée, parce qu'il y a une partie de la phrase
15:34 qui est facilement partagée à part tout le monde
15:36 et l'autre moins ce qui est partageable.
15:38 C'est, oui, l'idée que
15:40 le fait que la France et
15:42 l'Europe soient mieux disantes
15:44 sur le plan environnemental
15:46 par rapport à leurs principaux concurrents,
15:48 les États-Unis,
15:50 c'est une réalité, et c'est non seulement une réalité,
15:52 c'est un problème.
15:54 Parce que pour être fort
15:56 dans le monde, dans la concurrence globale,
15:58 dans la mondialisation,
16:00 si à chaque fois
16:02 qu'on regarde les budgets et qu'on voit
16:04 que c'est plus profitable
16:06 de s'installer aux États-Unis,
16:08 eh bien tout le monde s'installera
16:10 aux États-Unis et on gagnera pas
16:12 sur le plan de la croissance et on gagnera pas
16:14 non plus sur le plan
16:16 de l'environnement. Ce qui est moins
16:18 assumable, c'est l'idée
16:20 que cette
16:22 situation étant réelle, alors
16:24 il faut ralentir
16:26 sur les normes environnementales.
16:28 Peut-être qu'il faut
16:30 s'adapter, il faut trouver
16:32 les moyens de conjuguer
16:34 cet objectif,
16:36 cet impératif écologique,
16:38 c'est une responsabilité
16:40 et la possibilité
16:42 de ne pas être
16:44 le dindon de la farce de la concurrence
16:46 internationale. Il y a la question
16:48 des droits de douane, évidemment,
16:50 et il y a la question du produire en Europe
16:52 et même du produire en France.
16:54 Si on produit en France,
16:56 eh bien écologiquement c'est mieux
16:58 et on n'a pas à payer
17:00 de droits
17:02 à nos concurrents.
17:04 Donc il faut être attractif
17:06 et il faut produire chez nous, ce qui
17:08 permet de ne pas avoir recours
17:10 à des concurrents. - Allez-y,
17:12 Cécile Aghebizan-Dameau. - Je reviens parce que
17:14 c'est quand même, là, on est sur un débat qui est super
17:16 important parce que, quelque part, la façon dont Emmanuel
17:18 Macron l'a dit, c'était effectivement assez
17:20 maladroit, peut-être volontairement parce que ça résonnait un peu
17:22 comme l'Europe avec encore une norme sur la taille
17:24 des concombres, ça suffit.
17:26 - Un peu facile. - Voilà, un peu facile.
17:28 Après, il a quelque part
17:30 rétropédalé en disant "il ne s'agit pas de ça mais déjà
17:32 d'appliquer ce qu'on a décidé", sachant qu'il y a
17:34 effectivement d'autres mesures qui sont dans
17:36 les tuyaux et qui vont sortir
17:38 et qui sont toutes contraignantes, c'est-à-dire que toute la transition
17:40 est en réalité quelque chose
17:42 qui vient à l'encontre de ce qui se fait
17:44 actuellement. Donc de toute façon, toutes les nouvelles
17:46 normes sont contraignantes. Elles vont
17:48 mettre à mal l'économie d'avant pour,
17:50 on espère, préserver
17:52 la vie et créer l'économie d'après.
17:54 Mais c'est pour ça que, et là je reprends l'expert
17:56 en question environnementale, Lionel Bordeaux,
17:58 la question, là, c'est une question non pas de normes,
18:00 c'est une question de financement.
18:02 Parce que la transition, il faudra la faire.
18:04 Aux Etats-Unis, l'espérance de vie régresse.
18:06 Ils importent des insectes d'Europe
18:08 parce qu'ils en ont plus pour polliniser.
18:10 Donc, on peut se dire "ok, là, il y a un problème
18:12 sur le maïs maintenant en Europe", mais
18:14 de toute façon, il faudra probablement arrêter de faire du
18:16 maïs parce qu'il n'y aura plus d'eau pour le faire.
18:18 Donc en fait, c'est pas la question de la norme,
18:20 c'est la question de la transition et de comment la finance.
18:22 - Ça s'inscrit dans un contexte global.
18:24 C'est ce que vous dites, Cécilia Gabizon.
18:26 20h21, on poursuit ce débat dans un instant.
18:28 D'abord, c'est Emmanuel Langlois pour le Fil info.
18:30 - La préfecture de police
18:32 qui interdit 5 rassemblements
18:34 de l'extrême droite en hommage à Jeanne d'Arc.
18:36 Ils étaient prévus ce week-end à Paris.
18:38 Parmi eux, figurait un colloque de l'organisation
18:40 Action Française et 4 manifestations.
18:42 À Cannes, ce sont
18:44 toutes les manifestations qui seront
18:46 interdites pendant la durée du festival
18:48 de cinéma dans un large
18:50 périmètre autour du Palais des
18:52 Festivals et de la Croisette.
18:54 À partir de mardi prochain, le préfet des Alpes-Maritimes
18:56 qui précise dans un communiqué
18:58 que sa décision n'est pas liée
19:00 à la situation sociale actuelle.
19:02 5 Français et un Marocain
19:04 originaire de Reims seront jugés début juin
19:06 pour leur implication dans un trafic
19:08 de migrants. Ils sont accusés d'avoir
19:10 fait passer des clandestins d'origine
19:12 tunisienne, algérienne, afghane et syrienne
19:14 de la Hongrie vers l'Autriche
19:16 à bord de camionnettes qui étaient précédées
19:18 d'une voiture ouvreuse.
19:20 Et puis au terme d'un processus
19:22 législatif laborieux, le Parlement
19:24 portugais vote la version définitive
19:26 d'une loi dépénalisant
19:28 l'euthanasie, ce qui fera du pays
19:30 l'un des rares à permettre à une personne
19:32 atteinte d'une maladie incurable de
19:34 mettre fin à ses souffrances.
19:36 Et puis Pernod Ricard va de son côté
19:38 cesser de vendre ses produits en Russie.
19:40 La Suède reprochait
19:42 au groupe français n°2 mondial
19:44 espiritueux de reprendre discrètement
19:46 ses exportations de vodka vers la Russie
19:48 après les avoir initialement suspendues
19:50 en réponse à l'invasion de l'Ukraine
19:52 par Moscou. Enfin, une nouvelle
19:54 médaille française au championnat
19:56 du monde de judo de Doha au Qatar
19:58 après l'or de Clarisse
20:00 Abdeghnenou mercredi.
20:02 Audrey Tchemeho décroche, elle, l'argent
20:04 aujourd'hui dans la catégorie des moins
20:06 de 78 kg. Elle s'est inclinée
20:08 en finale face à l'israélienne
20:10 Inbar Lanir.
20:12 France Info.
20:14 20h, 21h,
20:18 les informés,
20:20 Céline Asselot.
20:22 Il faut faire une pause sur les nouvelles normes environnementales
20:24 de l'Union Européenne.
20:26 On continue le débat sur cette petite phrase d'Emmanuel Macron
20:28 qui a provoqué beaucoup de réactions
20:30 et notamment celle de Sophie Binet, c'est la nouvelle secrétaire
20:32 générale de la CGT. Elle était l'invitée
20:34 ce matin de France Info.
20:36 C'est tout l'inverse qu'il faut faire pour réindustrialiser
20:38 le pays. Il faut harmoniser
20:40 par le haut les normes sociales
20:42 et environnementales à l'échelle européenne
20:44 parce que le premier dumping
20:46 et les premières délocalisations, c'est au sein
20:48 de l'Europe. Et il faut avoir une protection
20:50 des frontières européennes
20:52 pour taxer les produits qui ne seraient
20:54 pas produits avec ces mêmes normes
20:56 sociales et environnementales.
20:58 On ne va pas sacrifier la question
21:00 environnementale à l'aune
21:02 de l'enjeu économique. Ce qu'il faut, c'est concilier
21:04 les deux, ce qui n'est pas évident, ça je suis d'accord
21:06 là-dessus. On en revient à la question
21:08 de la conciliation qu'on évoquait avec vous
21:10 Etienne Girard, juste avant le Fil info.
21:12 Véronique Reissoult, est-ce qu'il faut, effectivement,
21:14 tout simplement, peut-être se mettre davantage d'accord,
21:16 mieux se protéger aussi sur le continent
21:18 européen ? Est-ce que ça pourrait être une solution ?
21:20 En tout cas, dans le pays en public, c'est une solution qui passe bien
21:22 sachant que, aussi, le sujet
21:24 de la norme, les Français n'aiment pas les normes
21:26 a priori. C'est un principe.
21:28 On n'aime pas les normes en France ?
21:30 Non, on n'est pas fans des normes.
21:32 Donc, du coup, quand on dit
21:34 faire une pause, on pourrait imaginer qu'ils sont plutôt
21:36 satisfaits. Ça n'a pas du tout été le cas.
21:38 La plupart des Français ont
21:40 mal interprété, ou en tout cas
21:42 interprété cette pause
21:44 comme "on va arrêter la transition,
21:46 enfin, c'est pas une priorité".
21:48 Ça a été très mal pris.
21:50 Beaucoup ont rappelé les déclarations à Marseille
21:52 d'Emmanuel Macron pendant la campagne, qui disait "ce sera
21:54 un quinquennat écologique" où ça ne sera pas.
21:56 Et donc, en disant "en fait,
21:58 c'est une urgence et on ne peut pas dire qu'on fait une pause
22:00 quand, pendant ce temps-là,
22:02 l'urgence climatique est là et qu'au contraire, les choses
22:04 s'accélèrent". Donc, ils sont plutôt demandeurs
22:06 d'incitation par rapport à des normes
22:08 et ils sont plutôt preneurs de...
22:10 En tout cas, ils sont d'accord, pas sur la notion de normes, mais sur
22:12 la notion de protection, en disant "si nous, on fait des efforts,
22:14 si on est tous en train d'essayer,
22:16 eh bien, il faut nous protéger". Et les autres
22:18 le font bien, les Américains, les Chinois, ils sont
22:20 régulièrement rappelés.
22:22 Donc, globalement, c'est une phrase qui a été
22:24 un peu mal perçue
22:26 et les Français sont prêts à faire beaucoup plus d'efforts
22:28 qu'on ne l'imagine, mais ils aimeraient bien être incités
22:30 plutôt que de normer. - Est-ce qu'il y a une maladresse
22:32 politique, peut-être, aussi, dans cette phrase,
22:34 dans ce déplacement, peut-être, de manière plus générale ?
22:36 - Oui, cette formule de...
22:38 Je ne sais plus quelle est la formule précise, mais c'est
22:40 de stopper...
22:42 On a l'impression que c'est un moratoire
22:44 qui nous pose... Je pense que ça...
22:46 J'espère que ça ne traduit pas totalement
22:48 la pensée d'Emmanuel Macron
22:50 et qu'il s'agit plus, effectivement, d'adapter
22:52 ces normes
22:54 pour qu'elles n'entravent pas la venue
22:56 effectivement d'industriel, par exemple,
22:58 ou d'investissement économique en France et en Europe
23:00 et que c'est plus de ça dont il s'agit.
23:02 Mais c'est vrai qu'il y a énormément
23:04 de sujets sensibles sur la table. Je pensais,
23:06 par exemple, à la rénovation énergétique des bâtiments.
23:08 On a tout un tas
23:10 de normes qui vont tomber, là,
23:12 de la part de l'Union européenne, et on voit
23:14 déjà que c'est compliqué en France.
23:16 On a ces fameux bâtiments,
23:18 ces appartements, ces maisons qui sont mal
23:20 classées, que les gens
23:22 ne vont plus pouvoir louer,
23:24 donc ils se débarrassent. On voit que ça peut
23:26 avoir un effet sur le marché immobilier
23:28 qui est compliqué à anticiper.
23:30 Est-ce qu'on ne va pas manquer de logements à un moment donné ?
23:32 Est-ce que l'État investit
23:34 suffisamment d'aides et d'argent pour aider
23:36 les particuliers,
23:38 l'écopropriété notamment, parce qu'on voit
23:40 qu'elles sont dans une
23:42 situation compliquée pour pouvoir
23:44 mettre aux normes ces logements ?
23:46 On parle à la fois, effectivement, de réchauffement climatique,
23:50 mais aussi de rénovation énergétique.
23:52 On parle des voitures, de l'arrêt des
23:54 voitures hybrides, on parle du marché
23:56 du carbone, c'est énorme en fait. De quoi
23:58 parle-t-il précisément ?
24:00 On manque aussi d'informations précises
24:02 sur les textes qui
24:04 soient très voir-stoppés. On peut en avoir
24:06 des dizaines et des dizaines actuellement.
24:08 En tout cas, dans ce moment-là, où on parle
24:10 de tant de choses différentes, on ne parle pas des retraites.
24:12 Je voudrais juste dire un mot là-dessus, parce que c'est vrai que c'est aussi
24:14 l'un des aspects politiques
24:16 de ce déplacement à Saint-Cœur.
24:18 Il a été accueilli. Il y a eu quelques
24:20 manifestants avec des casseroles, mais c'est vrai que l'image qu'on a,
24:22 c'est Emmanuel Macron avec le casque de sécurité,
24:24 la mère de toutes les batailles, c'est son expression
24:26 pour parler de l'industrie. Est-ce que ce n'est pas une manière
24:28 de parler d'autre chose que de la mère de toutes les réformes ?
24:30 C'est vrai qu'il est quand même...
24:32 Il dit "tribu" là, en ce moment.
24:34 Il y a les augmentations de salaires pour
24:36 les enseignants,
24:38 même si ceux-là ne sont pas
24:40 tout à fait contents de la façon dont ça a été annoncé.
24:42 Le paiement des stages
24:44 pour les lycéens qui sont en lycée
24:46 professionnel.
24:48 Il me semble qu'il y a eu aussi autre chose concernant les médecins.
24:50 On voit que quasiment chaque jour, il y a des annonces
24:52 effectivement, ce qu'ils appellent les "sucreries"
24:54 à l'Elysée, qui consistent
24:56 effectivement aussi, on est dans la phase
24:58 post-réforme des retraites,
25:00 à parler d'autre chose.
25:02 Est-ce que ça marche, Étienne Girard ?
25:04 Contrairement à ce qu'on a entendu
25:06 aujourd'hui avec des responsables
25:08 politiques outrés
25:10 par les propos, je pense que
25:12 oui, ça ne marche peut-être
25:14 pas entièrement,
25:16 mais je pense qu'il y a une part de l'opinion publique
25:18 qui écoute d'une oreille attentive
25:20 ce type de discours,
25:22 parce que ce type de discours,
25:24 c'est un discours qui
25:26 parle aussi à ceux qui se sont exprimés
25:28 contre la réforme des retraites.
25:30 C'est l'idée que nous
25:32 ne devons pas être
25:34 les dindons de la farce sur le plan
25:36 social et économique
25:38 de la transition écologique.
25:40 Quand la priorité numéro un des Français
25:42 c'est l'inflation, c'est le coût de la vie,
25:44 oui, je pense que ce discours
25:46 aujourd'hui, il est audible,
25:48 même s'il est, d'une certaine
25:50 façon, on l'a dit,
25:52 contestable. Mais l'idée,
25:54 j'y vois au fond la traduction macronienne
25:56 de ce que disait la présidente de la FNSEA
25:58 Christiane Lambert il y a quelques années,
26:00 c'est "pas d'interdiction,
26:02 sans solution".
26:04 Il l'a dit à sa façon
26:06 très particulière, mais je pense
26:08 que c'est ça et ça peut être compris aussi
26:10 comme ça. - C'est bien joué. Cécile Gallé-Bizon ?
26:12 - En tout cas, comme séquence politique, c'est sûr que là,
26:14 disons que plutôt que de s'adresser à tous ceux qui
26:16 ne l'aiment pas, Emmanuel Macron
26:18 s'adresse politiquement à ceux qui
26:20 soutiennent
26:22 son positionnement libéral,
26:24 entrepreneur,
26:26 la France qui gagne.
26:28 C'était les débuts d'Emmanuel
26:30 Macron. Donc ça, c'est sûr qu'il a
26:32 un public pour ça et en plus, il aborde
26:34 pour le coup des vrais sujets, c'est-à-dire que
26:36 même s'il y a, ok, un peu de démagogie
26:38 sur ce posement, des vrais sujets.
26:40 L'industrialisation, les normes écologiques,
26:42 la transition, là on n'est que sur des
26:44 vrais sujets de faux. - Ça marche,
26:46 Véronique Raissoul, d'un mot ? - On va dire que les gens
26:48 aiment bien les sucreries mais ça ne fait pas oublier
26:50 que ça donne des caries. - Bon,
26:52 on va rester sur cette métaphore, en tout cas, pour
26:54 ce sujet-là. Restez avec nous, on se retrouve dans 3 minutes
26:56 pour la seconde partie des Informés.
26:58 On va partir en Iran et
27:00 en Turquie, notamment. France Info,
27:02 il est 20h30.
27:04 Bonsoir, Elia Bergel.
27:10 - Bonsoir à tous. Les deux
27:12 Français détenus en Iran,
27:14 Benjamin Brière et Bernard Fellan ont atterri
27:16 il y a un peu moins d'une heure au Bourget,
27:18 à l'aéroport à Paris. La sœur
27:20 de Benjamin Brière dit son immense
27:22 joie après la libération de son frère
27:24 détenu en Iran depuis trois ans. On évite
27:26 un drame, assure-t-elle
27:28 Elisabeth Born, la chef du gouvernement.
27:30 Salut la libération des deux hommes.
27:32 Cinq événements de l'extrême droite et de l'ultra-droite
27:34 interdits ce week-end
27:36 par la préfecture de police de Paris.
27:38 La préfecture, très critiquée, pour ne
27:40 pas avoir interdit un défilé de plusieurs
27:42 centaines de membres de l'ultra-droite
27:44 la semaine dernière dans la capitale.
27:46 Aux États-Unis, le service budget
27:48 du Congrès met en garde sur le
27:50 fait que le pays pourrait être en défaut
27:52 de paiement le mois prochain
27:54 sans accord entre républicains et démocrates
27:56 pour relever le plafond de la dette.
27:58 Cette dette atteignait 31 000
28:00 milliards de dollars. En janvier,
28:02 une limite au-delà de laquelle le
28:04 pays ne peut plus se permettre d'émettre
28:06 de nouveaux imprints et se financer.
28:08 Israël annonce avoir tué
28:10 un chef militaire du djihad islamique
28:12 dans une frappe sur Gaza aujourd'hui.
28:14 L'Union européenne et les États-Unis considèrent ce groupe
28:16 comme une organisation terroriste.
28:18 Des tirs de missiles et de roquettes ont lieu entre Israël
28:20 et des groupes armés depuis
28:22 mardi et ont fait une trentaine de morts déjà.
28:24 Elon Musk partage son pouvoir
28:26 à la tête de Twitter. Le milliardaire
28:28 nomme Linda Iaccarino,
28:30 directrice générale du réseau social.
28:32 Elle va se concentrer sur les affaires
28:34 tandis que je vais m'occuper du design du produit
28:36 et des nouvelles technologies, explique-t-il.
28:38 La judocate Audrey
28:40 Tchemeo remporte la médaille
28:42 d'argent des moins de 78 kilos
28:44 au Mondiaux de Judo de Doha aujourd'hui.
28:46 C'est la cinquième médaille du clan
28:48 tricolore dans cette compétition.
28:50 France Info
28:52 20h21
28:54 France Info
28:56 Les informés
28:58 Céline Asselot. Avec toujours ce soir
29:00 autour de la table des informés, Marie-Estelle Pech,
29:02 vous êtes rédactrice en chef de la rubrique
29:04 Société à Marianne. Cécilia
29:06 Gavison, vice-présidente, directrice éditoriale
29:08 de l'agence de médias
29:10 UTX Magellan. Véronique
29:12 Reissoult, présidente de Backbone Consulting,
29:14 maître de conférences en
29:16 communication de crise à Sciences Po.
29:18 Et Étienne Girard, je termine par vous,
29:20 rédacteur en chef Société à l'hebdomadaire
29:22 L'Express. Alors c'est la fin de plusieurs mois
29:24 d'attente, d'angoisse aussi sans doute
29:26 pour leurs proches. Les deux Français libérés
29:28 des prisons iraniennes sont arrivés ce soir
29:30 à l'aéroport du Bourget. Deux hommes
29:32 très affaiblis pour avoir mené une
29:34 grève de la faim pour protester contre leur
29:36 détention. Il s'agit de Benjamin Brier
29:38 qui avait été condamné pour espionnage
29:40 après avoir pris des photos dans
29:42 une zone jugée interdite
29:44 et de Bernard Félan, consultant
29:46 pour un tour opérateur, accusé lui d'avoir
29:48 fourni des informations à un pays
29:50 admis, ce qu'il a toujours nié. Ils sont
29:52 libres donc ces deux hommes. Il reste encore
29:54 des Français détenus en Iran.
29:56 C'est ce qu'a tenu à rappeler Catherine Colonna,
29:58 la ministre des Affaires étrangères.
30:00 Nous continuons à travailler les uns
30:02 les autres en européen
30:04 à la libération, pour ce qui
30:06 me concerne bien sûr, par priorité
30:08 de nos compatriotes, les
30:10 Français qui restent détenus en Iran.
30:12 Il y en a quatre. Et la libération
30:14 de tous les ressortissants européens
30:16 car il y en a trop
30:18 hélas, qui sont détenus
30:20 sans raison en Iran.
30:22 Alors est-ce qu'il faut voir, Étienne Gérard,
30:24 une victoire de la diplomatie
30:26 française ? En tout cas, est-ce qu'il faut saluer les efforts
30:28 du quai d'Orsay
30:30 des diplomates français dans cette libération ?
30:32 Par principe,
30:34 les personnes n'ont été libérées
30:36 donc c'est que
30:38 nos efforts, les efforts français
30:40 ont payé. Mais il me semble
30:42 qu'il ne faut pas faire comme si
30:44 les diplomates iraniens et l'Iran
30:46 étaient un partenaire fiable.
30:48 C'est un partenaire, c'est pas un partenaire,
30:50 c'est un pays inamical,
30:52 imprévisible,
30:54 dont les décisions répondent
30:56 à des logiques qui sont souvent
30:58 des logiques de politique
31:00 intérieure. En l'espèce,
31:02 les deux libérations
31:04 seraient liées à des volontés
31:06 de libération de leurs ressortissants
31:08 dans des pays
31:10 qui ne sont pas la France et qui sont
31:12 la Belgique et la Suède.
31:14 C'est un jeu de bigard en fait.
31:16 C'est plutôt la position de la France
31:18 comme un pays important en Europe
31:20 qui aurait joué,
31:22 si j'en crois
31:24 les sources connaisseuses
31:26 que j'ai pu consulter,
31:28 plus qu'une négociation
31:30 portée spécifiquement
31:32 sur la France via
31:34 des leviers spécifiquement
31:36 français, franco-français.
31:38 - Ça peut se faire dans certaines libérations d'otages
31:40 où on sent qu'il y a eu beaucoup de tractations
31:42 et que ça a fini par payer. Là vous dites finalement
31:44 que le contexte est assez différent.
31:46 - Oui, ce qui ne retire rien
31:48 à, j'imagine, le doigté
31:50 qu'ils savent faire des diplomates
31:52 français et du quai d'Orsay dans cette affaire.
31:54 Bon, il reste quatre personnes
31:56 toujours
31:58 emprisonnées
32:00 en Iran. Il y a une politique
32:02 d'otage d'État qui est souvent
32:04 dénoncée par la France et
32:06 d'autres pays occidentaux. C'est-à-dire que
32:08 le régime, le régime des Molas
32:10 se garde des assurances-vie
32:12 en emprisonnant
32:14 des occidentaux sous des prétextes
32:16 plus ou moins et souvent plus fallacieux
32:18 et ensuite
32:20 va négocier au prix fort,
32:22 au compte-gouttes, la libération
32:24 de ces otages
32:26 d'État-là. C'est une
32:28 situation qui est extrêmement
32:30 préoccupante puisqu'on voit qu'on a affaire
32:32 à un État qui ne respecte
32:34 pas la bonne foi
32:36 et l'honnêteté des relations internationales.
32:38 - Ça veut dire que la France est un peu impuissante
32:40 en tout cas face à cette politique des otages
32:42 menée par Téhéran, Véronique Reissoud, on peut le dire comme ça ?
32:44 - En tout cas c'est comme ça que l'opinion le perçoit.
32:46 Évidemment, tout le monde s'est réjoui
32:48 et d'ailleurs le message le plus repris était celui
32:50 d'Emmanuel Macron annonçant cette
32:52 libération. Évidemment, il y a quelques
32:54 esprits chagrins qui se posent la question de si
32:56 on a payé ou pas payé mais bon, c'est pas
32:58 le gros des messages. Après,
33:00 il y a beaucoup de messages se posant la question
33:02 de la réalité de l'Iran, de ce que l'on fait,
33:04 de notre capacité à faire changer
33:06 les choses, de notre capacité aussi
33:08 à aider bien sûr les ressortissants qui sont
33:10 encore là-bas mais aussi
33:12 les femmes et les hommes iraniens
33:14 qui sont pris au piège sur place
33:16 et dont on parle finalement
33:18 pas tant que ça. On a eu un moment où
33:20 l'opinion publique s'est sentie
33:22 proche mais on a tendance à les oublier, la réalité
33:24 est toujours là et donc c'est plutôt ça
33:26 les messages qu'il y avait cet après-midi,
33:28 se réjouissant bien sûr de cette jeune nuit nouvelle
33:30 plus une petite polémique sur
33:32 un reportage qui n'était pas passé
33:34 hier de Élise Lucet et qui passera ce soir
33:36 parce que les gens se posent la question
33:38 du pourquoi ils ont eu la réponse aujourd'hui.
33:40 - Est-ce que justement vous parliez des manifestations
33:42 effectivement très visibles, très importantes,
33:44 très courageuses de ces hommes et ces femmes athérens ?
33:46 Est-ce que la modération peut-être
33:48 de la réponse française face à la répression
33:50 est-ce qu'elle est liée justement au fait qu'il y a des Français détenus ?
33:52 Qu'il faut faire attention ?
33:54 Marie-Estelle Poelch, est-ce que... - La France n'a pas été...
33:56 - On marche un peu sur des oeufs quoi. - La France fait partie des pays quand même
33:58 qui ont condamné assez fermement
34:00 ces manifestations, enfin cette répression
34:02 plutôt, cette répression
34:04 du soulèvement populaire
34:06 en Iran qui avait été déclenché
34:08 il faut s'en souvenir en septembre par le...
34:10 une jeune kurde iranienne qui avait été
34:12 arrêté par la police des mœurs
34:14 et qui était...
34:16 qui avait déclenché
34:18 tout ce soulèvement, etc. Non, on a
34:20 fait partie des pays qui ont condamné. Et d'ailleurs
34:22 on avait le ministre des Affaires
34:24 étrangères iranien avait des mots assez durs
34:26 pour la France il y a encore un mois.
34:28 - Donc la France est assez libre malgré le sort des Français.
34:30 On arrive à faire le distingo,
34:32 à faire la séparation des choses. - C'est-à-dire que comme
34:34 l'expliquait très bien Étienne Girard,
34:36 il y a un jeu de mercato effectivement qui se joue
34:38 maintenant à un niveau européen, on le voit bien, puisque
34:40 pour les 15 otages
34:42 on a 15 otages européens
34:44 actuellement, ou occidentaux,
34:46 on a des Belges, on a des Français,
34:48 des Autrichiens, des Suèdes.
34:50 Donc ça se joue pas uniquement
34:52 au niveau de la France. Après il ne faut pas
34:54 oublier que les relations entre Téhéran
34:56 et l'Occident sont tendues depuis plusieurs
34:58 années et ça a plutôt tendance
35:00 à se tendre encore plus effectivement depuis ces
35:02 événements du mois de septembre. Donc ça reste
35:04 compliqué. On est très content d'avoir que ces deux
35:06 otages soient rentrés en France mais ça ne va pas forcément
35:08 être si simple que ça pour les... Je crois qu'on en a encore
35:10 4 autres qui sont toujours présents là-bas.
35:12 On a aussi un
35:14 autre problème, il y a effectivement
35:16 cette répression
35:18 liée à ce soulèvement populaire
35:20 depuis le mois de septembre. On a aussi le fait
35:22 que Téhéran est sanctionné par l'Occident
35:24 pour avoir fourni des drones
35:26 à la Russie dans le cadre du conflit
35:28 ukraino-russe.
35:30 On a cet éternel conflit
35:32 qui date depuis plusieurs années sur le
35:34 nucléaire, qui constitue
35:36 un contentieux lourd.
35:38 Il ne faut pas oublier que l'Iran et les grandes puissances
35:40 essaient depuis plusieurs années,
35:42 depuis 2015, de ressusciter
35:44 un accord... Depuis deux ans de ressusciter un accord
35:46 international qui avait été conclu
35:48 en 2015 et qui
35:50 consistait à garantir le caractère
35:52 civil des programmes nucléaires
35:54 de Téhéran. Téhéran
35:56 qui est accusé, malgré ces démentis
35:58 répétés, de chercher à se doter
36:00 de l'arme atomique. On va les citer
36:02 d'ailleurs les Français qui restent détenus en Iran. Il s'agit
36:04 d'un couple, Cécile Kholère et Jacques Paré
36:06 qui ont été arrêtés il y a un an maintenant, lors d'un séjour
36:08 touristique. Un consultant de 35 ans,
36:10 Louis Arnaud, arrêté lui au mois de
36:12 septembre à Téhéran, également venu
36:14 en touriste. Et puis, une quatrième personne dont l'identité
36:16 n'a pas été
36:18 révélée. Qu'est-ce qu'on peut faire
36:20 pour parvenir à la
36:22 libération de ces quatre Français ?
36:24 Sans attendre qu'ils soient malades, affaiblis
36:26 comme les deux Français qui ont été libérés pour raisons humanitaires.
36:28 Parce que ça a pu jouer aussi
36:30 leur état de santé après une grève de la faim
36:32 menée justement pour protester contre
36:34 leur détention, Cécilia Gabison.
36:36 C'est un peu ce que disait Etienne Gérard.
36:38 Officiellement, la France ne négocie
36:40 pas, en tout cas ne paye pas
36:42 pour les otages. Mais évidemment, il y a
36:44 un écheveau de relations,
36:46 de concessions
36:48 qui se mettent
36:50 en place dans tous ces cas pour garder le contact.
36:52 Et notamment, on dit souvent,
36:54 par exemple, qu'effectivement l'Iran se sert de ses otages
36:56 pour que les Mollahs,
36:58 les gardiens de la Révolution, ne soient pas déclarés
37:00 comme une organisation terroriste.
37:02 - C'est une ligne rouge, dit-elle.
37:04 - Voilà. C'est une sorte
37:06 de monnaie d'échange.
37:08 Il y a des tractations
37:10 probablement qui sont toujours
37:12 en cours, très longues,
37:14 pour que ça se produise. Mais c'est effectivement
37:16 un jeu très compliqué. Et vous voyez le temps
37:18 que ça prend. C'est-à-dire que les années qui passent sont des années
37:20 de discussion
37:22 et de micro-lignes invisibles
37:24 à nos yeux, mais de micro-lignes
37:26 de concessions pour se mettre d'accord.
37:28 Et là, il y avait vraiment une question de santé qui fait que ça a
37:30 déclenché le retour.
37:32 Avec l'Iran,
37:34 il n'y a pas de négociation
37:36 directe pour obtenir. Et je ne pense pas qu'on obtiendra
37:38 la libération des... Parce qu'en fait,
37:40 son nom m'échappe soudainement,
37:42 mais notamment un prisonnier iranien qui est en Belgique,
37:44 donc ils attendent le retour.
37:46 Je ne crois pas qu'il y aura des négociations
37:48 d'échange, en fait, d'otages.
37:50 - Encore sans doute des mois de patience
37:52 pour les proches de ces Français qui sont détenus
37:54 en Iran malgré les efforts, on le disait,
37:56 des autorités françaises. 20h41,
37:58 restez avec nous sur France Info. On va parler de la
38:00 Turquie dans un instant. On va retrouver notre envoyé spécial
38:02 à Istanbul, deux jours avant
38:04 une élection cruciale pour le pays. Et sans doute,
38:06 pour ton incontinent, ce sera juste
38:08 après le Fil Info. C'est avec vous, Emmanuel Langlois.
38:10 - Et Paris qui dit son soulagement
38:14 après la libération des Français,
38:16 du Français Benjamin Brière et du Franco-Irlandais
38:18 Bernard Féland, tous les deux
38:20 détenus en Iran. Ils sont arrivés tout à l'heure
38:22 à l'aéroport du Bourget,
38:24 près de Paris. Pas de cérémonie d'accueil
38:26 sur le tarmac. Les retrouvailles se sont
38:28 passées dans l'intimité familiale
38:30 et loin des caméras.
38:32 Dans le nord du Niger, maintenant, le groupe
38:34 minier français Orano Hexareva
38:36 évacue des expatriés vers
38:38 la capitale Niamé par crainte
38:40 d'enlèvement à la suite d'une alerte
38:42 sécuritaire dans un village situé à
38:44 mi-chemin entre la frontière malienne
38:46 et cette ville d'Arlit.
38:48 À Bordeaux, la police lance un appel à témoins
38:50 après la disparition inquiétante
38:52 d'un homme de 27 ans. Il n'a pas donné signe
38:54 de vie depuis près d'une semaine
38:56 maintenant. Le jeune homme portait au moment
38:58 de sa disparition une casquette gavroche,
39:00 un jean bleu et un
39:02 sac à dos noir. Emmanuel Macron
39:04 était à Dunkerque ce vendredi pour
39:06 vanter sa politique de réindustrialisation.
39:08 Le chef de l'État
39:10 qui annonce d'énormes investissements
39:12 taïwanais et chinois dans les batteries
39:14 électriques pour les voitures et pour
39:16 un total de près de 7 milliards d'euros
39:18 d'investissements et à la clé la création
39:20 de 4 700 emplois.
39:22 La déforestation en Amazonie
39:24 et enfin en Brésilienne
39:26 marque le pas. Elle a chuté de 68%
39:28 en avril par rapport au même
39:30 mois de l'année dernière selon les chiffres
39:32 officiels publiés ce vendredi.
39:34 Le président brésilien Lula a promis
39:36 de mettre fin d'ici à 2030
39:38 à la déforestation
39:40 dans la plus grande forêt tropicale du monde.
39:42 [Musique]
39:44 France Info
39:46 [Musique]
39:48 20h, 21h, les informés
39:50 Céline Asselot
39:52 Ce sera l'un des temps forts
39:54 de l'actualité ce week-end. Dimanche, les Turcs
39:56 sont appelés aux urnes. Élection législative
39:58 et présidentielle et peut-être
40:00 peut-être un changement à la tête de ce pays
40:02 qui est dirigé depuis une vingtaine d'années maintenant
40:04 par Recep Tayyip Erdogan.
40:06 Et c'est tout un continent qui est attentif
40:08 au résultat de ce scrutin. C'est ce qu'on va voir
40:10 avec vous Jean-Sébastien Soldaïni. Bonsoir.
40:12 Bonsoir. Vous êtes envoyé spécial
40:14 de France Info au Istanbul. On a le sentiment
40:16 que les enjeux de cette élection
40:18 dépassent finalement très largement
40:20 les frontières de la Turquie.
40:22 Oui, c'est un peu le paradoxe. Enfin, un des paradoxes
40:24 car il y en a pas mal, c'est que ce scrutin
40:26 il va se jouer sur des enjeux locaux
40:28 pas sur les questions internationales. Alors tout
40:30 au long de ces 20 ans passés au pouvoir
40:32 Recep Erdogan s'est appliqué à faire
40:34 de son pays un pays qui est central
40:36 sur la scène diplomatique. Et la guerre en Ukraine
40:38 vous l'a largement montré. Lorsqu'il a été
40:40 question de négocier un accord pour faire sortir
40:42 des céréales ukrainiennes parce que la flotte de Vladimir
40:44 Poutine bloquait la mer Noire, qui était
40:46 à la manœuvre ? C'est Recep Erdogan.
40:48 Il a joué les entremetteurs. Toujours sur ce dossier
40:50 ukrainien, il joue l'équilibre. D'un côté
40:52 il livre des drones Bayraktar à Kiev
40:54 qui font un mal fou aux troupes russes
40:56 et de l'autre il s'oppose aux sanctions
40:58 contre Moscou. Au milieu de tout ça
41:00 il est un des rares à pouvoir discuter avec
41:02 Vladimir Poutine. Tout ce que je viens de décrire
41:04 risque de changer si
41:06 Recep Erdogan perd dimanche. Parce que son opposant
41:08 n'est pas tout seul.
41:10 Il mène un attelage de 6 parties et il promet
41:12 une présidence collégiale. Petit 1
41:14 il faudra mettre tout le monde d'accord
41:16 sur une position comme une. Petit 2
41:18 Vladimir Poutine et aussi les autres
41:20 puissances qui aimeraient affaiblir la Turquie seront
41:22 tentés de jouer la division entre ces 6 courants
41:24 très différents. Restons
41:26 encore sur la guerre en Ukraine avec l'OTAN
41:28 le poids de la Turquie c'est la deuxième armée de l'Alliance
41:30 ça lui permet de dire non
41:32 à l'entrée de la Suède qui tape à la porte
41:34 depuis l'invasion russe en Ukraine. L'OTAN
41:36 c'est aussi la relation avec les Etats-Unis
41:38 c'est un sujet de friction présent
41:40 depuis quelques années
41:42 depuis qu'Ankara a acheté des missiles
41:44 russes pour se défendre. Pas très bon camarade
41:46 il faut le reconnaître. Peut-être qu'un
41:48 Kemal Kiliç Darulu va permettre d'apaiser
41:50 tout ça. D'être un peu moins
41:52 poil à gratter des occidentaux comme ça a été le cas
41:54 souvenez-vous avec la France quand la Turquie
41:56 prospectait, cherchait du gaz un peu
41:58 trop loin de ses eaux territoriales, près des eaux européennes
42:00 l'OTAN était monté très haut avec
42:02 Emmanuel Macron, ça s'est apaisé
42:04 mais si Erdogan perd, il y aura
42:06 moins d'affect dans les discussions entre Paris
42:08 et Ankara car ce ne sera plus
42:10 un différent personnel. Ajouter à tout cela
42:12 la question des réfugiés syriens, est-ce que
42:14 Kemal Kiliç Darulu en fera toujours l'objet d'un
42:16 chantage avec l'Union Européenne ? Est-ce qu'il voudra aussi
42:18 étendre l'influence turque en Syrie
42:20 dans le Golfe, se rapprocher de l'Iran ?
42:22 Toutes ces questions vont forcément se poser
42:24 une éventuelle présidence
42:26 à Sisse en quelque sorte
42:28 avec la personnalité de Kiliç Darulu.
42:30 Il y a beaucoup d'enjeux dans ce scrutin,
42:32 beaucoup de tensions aussi au cours de cette campagne.
42:34 L'un des adversaires du président
42:36 sortant a accusé la Russie
42:38 d'ingérence lorsque le
42:40 Kremlin dément formellement aujourd'hui.
42:42 Est-ce qu'on peut craindre, Jean-Sébastien
42:44 que le scrutin soit tout simplement
42:46 truqué ? - Ça paraît très peu
42:48 probable. En Turquie, les élections sont
42:50 libres mais disons que les règles
42:52 du jeu ne sont pas tout à fait équitables.
42:54 C'est-à-dire que chacun vote comme il veut,
42:56 il n'y a pas de bourrage d'urne,
42:58 il n'y a pas de procès-verbot trafiqué au moment du
43:00 dépouillement, ou alors ça se fait peut-être à la marge
43:02 mais pas de façon massive, donc de nature
43:04 à modifier l'issue du scrutin.
43:06 Il y a aussi un très grand nombre d'observateurs,
43:08 des occidentaux, des ONG
43:10 locales, des scrutateurs de tous les
43:12 partis d'opposition, si bien que vous avez
43:14 plus de 90% des bureaux de vote,
43:16 forcément les plus importants,
43:18 qui sont sous étroite surveillance.
43:20 Ça, c'est le bon côté de la médaille.
43:22 Le revers, c'est que Recep Erdoğan et ses amis contrôlent
43:24 toutes les grandes chaînes de télé,
43:26 ils font campagne pour lui, même s'il faut
43:28 le reconnaître que cette fois, par rapport au précédent
43:30 scrutin, une place plus importante
43:32 est laissée à l'opposition, ce n'est pas encore suffisant.
43:34 Et puis dans les régions reculées de Turquie,
43:36 les élus AKP fonctionnent
43:38 beaucoup à l'emploi public, il y a du clientélisme,
43:40 ça aussi, ça rend le scrutin un peu
43:42 moins équitable. – Merci Jean-Sébastien
43:44 Solnaïny, en direct d'Istanbul,
43:46 grâce aux moyens techniques de Romain Luquens.
43:48 Alors on parlait des médias et du rôle des médias
43:50 dans la campagne Véronique Reys-Soult,
43:52 il faut parler des réseaux sociaux aussi,
43:54 qui sont très importants je crois en Turquie.
43:56 – Très importants parce qu'en fait, on disait une campagne
43:58 non équitable parce qu'effectivement,
44:00 sur les médias nationaux,
44:02 il y a une toute petite part pour l'opposant.
44:04 Il y a un média qui est
44:06 Twitter, il faut vous dire que
44:08 en Turquie, il y a plus de 20%
44:10 de la population qui est sur Twitter,
44:12 que c'est un média de communication
44:14 massif, et donc il y a eu un équilibrage
44:16 à travers les réseaux sociaux
44:18 avec la viralité,
44:20 par exemple d'une vidéo qui s'appelle,
44:22 il y a une chanson "Sauve nous
44:24 grand-père" qui sont des jeunes qui chantaient
44:26 une chanson
44:28 en soutien à l'opposant
44:30 qui a 74 ans et qui
44:32 dit "Voilà, on a besoin de toi",
44:34 mais cette vidéo, elle a été énormément partagée,
44:36 elle a été partagée bien sûr par
44:38 les jeunes mais aussi sur place,
44:40 il y a énormément d'images, d'informations,
44:42 c'est une façon de faire campagne
44:44 vraiment à part parce que plus de 20%
44:46 de la population qui s'informe
44:48 là et qui repartagent les informations,
44:50 c'était extrêmement important, et
44:52 ils ont une tradition depuis toujours, c'est un
44:54 pays où, comme les gens s'expriment
44:56 beaucoup sur les réseaux sociaux, quand les critiques
44:58 essayent de s'exprimer, c'est à cet endroit-là
45:00 la bonne habitude du gouvernement
45:02 en place, c'est l'habitude de fermer les réseaux,
45:04 ce qui s'est passé au moment du séisme,
45:06 parce que, voilà, on commençait à
45:08 critiquer, alors j'en profite
45:10 pour faire une petite pub pour mon voisin,
45:12 Elon Musk, à ce moment-là,
45:14 a réussi à faire en sorte que ce soit remis,
45:16 et je fais une pub pour moi aussi,
45:18 vous pouvez lire l'histoire de la Turquie et de ce
45:20 qui s'est passé, comment les États utilisent,
45:22 mais dans le cas de cette élection, c'est vraiment intéressant
45:24 parce que c'est un contre-pouvoir en soi,
45:26 et là, ils ne peuvent plus couper,
45:28 d'autant que maintenant les Turcs sont équipés de VPN,
45:30 en se disant "bon c'est bon, on a compris, on nous coupe
45:32 régulièrement les moyens de communication",
45:34 c'est une façon, c'est une bataille d'images, et d'ailleurs
45:36 depuis deux jours,
45:38 le président actuel essaye aussi
45:40 de monter sur les réseaux avec des images,
45:42 donc il monte des tas de photos... - Parce que le vote des jeunes
45:44 aussi est très important, - Très important, et ils sont
45:46 désespérés, eux vraiment, ils n'ont pas
45:48 du tout envie que ça continue
45:50 cette histoire, donc ils essayent de donner des
45:52 arguments les plus tangibles possibles, donc ils
45:54 aussi, entre émotions, données
45:56 factuelles, et ça marche
45:58 plutôt bien, donc nous verrons
46:00 ce week-end, mais ça marche plutôt bien sur les réseaux.
46:02 - En tout cas, c'est une élection qui provoque beaucoup de
46:04 réactions, vous le disiez, sur les réseaux sociaux, qui est très scrutée
46:06 aussi à l'international, et notamment en France,
46:08 c'est bien le cas, on en discute ce soir,
46:10 est-ce que c'est une élection qui peut bouleverser, Étienne Girard,
46:12 l'équilibre des forces en Europe ?
46:14 J'ai entendu Bastien Soldany parler notamment du rôle de la
46:16 Turquie dans la guerre en Ukraine.
46:18 - J'ai interrogé les meilleurs spécialistes de
46:20 L'Express sur la question,
46:22 et ils sont assez prudents.
46:24 Ils considèrent effectivement
46:26 qu'il y a un espoir, une possibilité
46:28 pour que ce soit le cas
46:30 si Erdogan
46:32 perd, et si c'est Kemal
46:34 Kiliç Daroglu qui l'emporte
46:36 à sa place, mais ce sera
46:38 pas automatique.
46:40 Effectivement, Kiliç Daroglu
46:42 vient d'un parti qui est membre
46:44 du Parti Socialiste Européen,
46:46 qui est plutôt pro-européen, plutôt humaniste,
46:48 plutôt modéré, donc on
46:50 pourrait penser qu'automatiquement
46:52 cela produira une relation
46:54 plus apaisée, plus fructueuse, plus amicale
46:56 avec les pays européens,
46:58 mais il ne faudra pas oublier
47:00 qu'il ne sera pas seul,
47:02 il sera à la tête d'une coalition, il serait
47:04 à la tête d'une coalition
47:06 de six partis qui ne sont pas tous
47:08 sur la même ligne, ils ne sont pas tous
47:10 sur cette ligne pro-européenne.
47:12 Avec un risque d'instabilité aussi,
47:14 c'est ce que disent les partis.
47:16 Oui, exactement, puisqu'il s'est engagé pour une présidence
47:18 sinon tournante,
47:20 du moins collégiale
47:22 entre les partis, donc ce ne sera pas un président
47:24 fort, mais c'est aussi pour ça
47:26 qu'il serait élu, et puis
47:28 il y aura l'obligation de tenir
47:30 compte, ou en tout cas, une force
47:32 d'incitation à tenir compte
47:34 de la minorité,
47:36 de la minorité erdoganiste
47:38 qui est habituée
47:40 à avoir le pouvoir, qui dispose
47:42 aujourd'hui de tous les leviers
47:44 et en un jour,
47:46 pas plus qu'en trois
47:48 ni en six mois,
47:50 suffiront pour
47:52 mettre dehors
47:54 des hauts fonctionnaires qui sont
47:56 tous aujourd'hui aux mains
47:58 du régime erdoganiste. Donc ce n'est pas
48:00 évident que ça arrive aussi vite
48:02 l'ouverture qu'on espère
48:04 vis-à-vis de l'Europe.
48:06 On est prêt à voter. Qu'est-ce que ça va changer
48:08 pour le pays et pour l'Europe ? On poursuit
48:10 le débat dans un instant. De 9h10 d'abord
48:12 ce qu'il faut retenir de l'actualité de ce vendredi
48:14 soir. Emmanuel Langlois pour Le Fil Info.
48:16 Et après les Pyrénées-Orientales, la majeure
48:20 partie du département de Leraux
48:22 est à son tour placée en alerte
48:24 renforcée à la sécheresse. Le préfet évoque
48:26 l'aggravation du déficit
48:28 en eau et des prévisions météo défavorables
48:30 à court terme, parmi les
48:32 mesures annoncées aujourd'hui, le remplissage des
48:34 piscines privées ou encore le lavage des véhicules
48:36 sont désormais interdits.
48:38 Un homme de 32 ans,
48:40 tué par balle, ça s'est passé la nuit dernière
48:42 à Marseille. Un suspect de 42 ans
48:44 a été arrêté par des policiers
48:46 de la BAC avec une arme à feu sur lui.
48:48 Les faits se sont produits à proximité d'une
48:50 discothèque près du Vieux-Port.
48:52 La victime était connue de la justice pour
48:54 de multiples faits de trafic de stupéfiants.
48:56 Et puis une maison de
48:58 Concas en Corse du Sud a été incendiée
49:00 la nuit dernière. Des tags nationalistes
49:02 ont également été découverts sur place.
49:04 Le parquet national antiterroriste
49:06 s'est saisi de l'enquête.
49:08 À l'étranger, Evgeny
49:10 Prigojine s'en prend de nouveau
49:12 aux troupes russes. Dans une vidéo,
49:14 le patron du groupe paramilitaire Wagner
49:16 les accuse de fuir
49:18 leur position près de la ville de Barmout
49:20 en Ukraine où Kiev a revendiqué
49:22 une percée et Moscou
49:24 reconnaît avoir cédé du terrain.
49:26 L'ouverture de la 35ème journée de
49:28 Ligue 1 de football et Lens, qui va tenter de
49:30 consolider sa place de dauphin du
49:32 Paris Saint-Germain ce soir en recevant
49:34 Reims après sa victoire contre
49:36 l'OM, un concurrent direct pour la
49:38 qualification en Ligue des champions.
49:40 Le match est à partir de 21h.
49:42 Enfin, la deuxième phase
49:44 de vente de billets pour les Jeux
49:46 Olympiques de Paris 2024 fait déjà un succès.
49:48 En moins de 36h,
49:50 il n'y a déjà plus de place disponible
49:52 dans une vingtaine de disciplines comme
49:54 l'équitation, le BMX, l'escalade
49:56 ou encore l'escrime.
49:58 France Info
50:00 20h, 21h,
50:04 les informés
50:06 Céline Asselot. Avec l'élection présidentielle
50:08 turque dans les informés ce soir.
50:10 Alors on ne va pas aller trop vite, on ne va pas prédire
50:12 la défaite du président Erdogan,
50:14 même s'il est légèrement devancé
50:16 dans les sondages à deux jours du scrutin.
50:18 Marie-Astel Pesce, mais une Turquie
50:20 sans Erdogan, ce qui n'est pas arrivé
50:22 depuis 20 ans, qu'est-ce que ça pourrait donner ?
50:24 Est-ce qu'elle pourrait être plus proche de l'Union Européenne ?
50:26 De la France tout particulièrement ?
50:28 Moi je voudrais quand même, juste
50:30 revenir sur cette
50:32 victoire annoncée d'Erdogan, parce qu'on a l'impression
50:34 que c'est fait. Je pense que rien n'est fait.
50:36 Les spécialistes
50:38 de la Turquie qu'on a pu interroger
50:40 à Marianne, nous disent "attention,
50:42 certains sondages prédisent
50:44 une victoire par chaos,
50:46 dès le premier tour de Kemal Kiliç Daroglu
50:48 à la vue de certains sondages.
50:50 Nous on pense qu'un deuxième
50:52 tour est tout à fait envisageable et possible.
50:54 En plus on a
50:56 une candidature tardive
50:58 d'un kémaliste dissident
51:00 qui pourrait aspirer entre 4 et 5%
51:02 des voix, qui pourrait être un réservoir
51:04 de voix pour le
51:06 Reiss, pour Erdogan. On reste prudent,
51:08 c'est ce que je disais. On est que dans les
51:10 hypothèses. On est dans les hypothèses, mais
51:12 le résultat du scrutin n'a pas encore eu lieu.
51:14 Mais c'est intéressant aussi
51:16 de se projeter sur l'après, parce qu'il n'y a pas que
51:18 cette "présidentielle"
51:20 il y a aussi des législatives derrière qui vont
51:22 se suivre et qui se jouent en un seul tour.
51:24 Et là, c'est plutôt
51:26 là que certainement
51:28 que Kemal Kiliç Daroglu
51:30 qui est issu de ce mouvement
51:32 kurde de
51:34 gauche, pourrait
51:36 rafler pas mal de sièges. Mais
51:38 là aussi,
51:40 ce n'est pas
51:42 totalement certain, puisqu'il
51:44 y aura, on le
51:46 pense en tout cas, des spécialistes
51:48 nous l'ont dit, il y aura de la pression de la police,
51:50 de l'armée, surtout dans les zones kurdes
51:52 pour ne pas aller voter
51:54 évidemment pour le parti kurde.
51:56 Donc après, sur les relations
51:58 entre la France et la Turquie, bien sûr
52:00 si Erdogan partait, elle s'améliorerait.
52:02 C'est assez probable.
52:04 Mais là aussi, on est
52:06 vraiment dans l'échafaudage
52:08 d'hypothèses. Il faut, je pense,
52:10 attendre les résultats de l'élection
52:12 de dimanche pour en savoir plus.
52:14 Appel à la prudence que l'on retient, effectivement.
52:16 Marie-Estelle Pech, Cécilia Gabizon.
52:18 Si on parle, en l'occurrence,
52:20 de l'entrée dans l'Europe de la Turquie,
52:22 en fait, il s'est passé tellement de temps
52:24 depuis
52:26 la demande
52:28 pour rejoindre
52:30 l'Europe, les Turcs
52:32 ont été extrêmement offensés
52:34 par toutes les
52:36 mesures qui ont été demandées, par quelque part une forme de
52:38 refus derrière
52:40 des demandes. Donc en fait,
52:42 en tout cas, sur la possible
52:44 entrée de la Turquie dans l'Europe,
52:46 l'élection ne va pas tout
52:48 déjouer d'un coup d'un seul, parce que
52:50 de part et d'autre, il y a eu quand même
52:52 une sorte de désamour, même du côté européen
52:54 sur l'idée de faire rentrer la Turquie dans l'Europe
52:56 et du côté turc aussi.
52:58 Après, c'est intéressant comme la situation
53:00 parce que, il y a 20 ans, c'était
53:02 un grand tremblement de terre qui, quelque part,
53:04 avait ouvert aussi une voie, je dirais
53:06 un peu aux islamistes de Erdogan, dans le sens
53:08 en mode sauveur, fierté,
53:10 économie forte, reconstruction.
53:12 Et puis là, c'est un peu les symboles de la Terre.
53:14 Mais le tremblement de terre et l'énorme
53:16 crise économique et la
53:18 cassure, alors ça ne veut pas dire qu'il va perdre,
53:20 mais en tout cas, c'est un cycle qui s'est écoulé.
53:22 - On voit qu'effectivement, c'est la fin d'une époque
53:24 peut-être quand même, notamment
53:26 pour Erdogan. Est-ce qu'il y a un risque
53:28 que le président sortant, Etienne Girard, ne reconnaisse pas
53:30 le résultat du scrutin dimanche, par exemple ?
53:32 Est-ce que ça, c'est un scénario qu'on peut
53:34 imaginer, un scénario presque à la Trump
53:36 ou à la Bolsonaro, par exemple ? - Oui, les
53:38 observateurs considèrent
53:40 que ce risque n'est pas nul.
53:42 Il n'est pas nul
53:44 parce que la personnalité
53:46 d'Erdogan
53:48 et son mode de gouvernement
53:50 pourraient le
53:52 motiver à ne pas
53:54 reconnaître. S'il
53:56 l'ait battu trop, de façon
53:58 trop importante, ce ne sera pas possible.
54:00 Mais oui, si le résultat
54:02 est serré, s'il y a eu
54:04 des prises qui permettent de
54:06 contester ce résultat,
54:08 alors oui, mais c'est tout à fait
54:10 hypothétique, ce que je vous dis là. Je n'ai pas
54:12 d'élément, je n'ai pas de renseignement
54:14 qui permet de dire que c'est
54:16 envisagé. Les observateurs
54:18 considèrent que c'est envisageable
54:20 de par la
54:22 personnalité d'Erdogan
54:24 et les leviers
54:26 dont il dispose. Et encore une fois,
54:28 ça ne veut pas dire qu'il y parviendrait.
54:30 Trump et Bolsonaro auraient bien aimé,
54:32 ils n'y sont pas parvenus. - Ce sera
54:34 le mot de la fin pour ce soir et pour le reste, on attendra
54:36 dimanche. Comme vous le disiez, Marie-Estelle
54:38 Pech pour tirer les leçons de ce scrutin
54:40 aussi important pour
54:42 la Turquie et pour l'Europe. Merci à tous les quatre
54:44 d'avoir participé à ce débat.
54:46 Marie-Estelle Pech, rédactrice en chef Société Amarianne,
54:48 la une cette semaine. - Eh bien,
54:50 c'est évidemment un des sujets
54:52 qui passionnent le plus les Français en ce moment, sur la sécheresse.
54:54 Y aura-t-il de l'eau cet été
54:56 encore ? Et
54:58 une enquête sur Macron et les intellos
55:00 que je vous conseille, la grande manipulation.
55:02 - Cécilia Gabizon, directrice éditoriale
55:04 de l'agence de médias ETX Magellan.
55:06 - Alors, vous savez que Magellan, c'est une plateforme
55:08 de podcast et c'est le moment d'écouter
55:10 la masterclass de notre championne
55:12 de judo, Clarisse Abdelhenou.
55:14 C'est ce qu'on a pour gagner et vous avez vu qu'elle a mis
55:16 elle-même à profit ses propres
55:18 conseils et c'est magnifique. - Dans un autre genre.
55:20 Véronique Reissoult, je cite votre ouvrage qui vient
55:22 de paraître aux éditions du Serre. Ça s'appelle
55:24 "L'ultime pouvoir, la face cachée
55:26 des réseaux sociaux", présidente
55:28 de Backbone Consulting et puis
55:30 l'Express, la une de cette semaine, Étienne Girard.
55:32 - Le milliardaire Elon Musk
55:34 a des projets pour vous,
55:36 des extraits de la biographie.
55:38 - Il nous regarde en pointant sur
55:40 l'écran. - La petite Mathieu.
55:42 - Merci à tous les cas d'avoir participé au débat.
55:44 Très bonne soirée à tous à l'écoute
55:46 de France Info.