Un Tueur Si Proche S12E06 CANAL D FRENCH HDTV x264 LiBERTY

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Un Tueur Si Proche S12E06 CANAL D FRENCH HDTV x264 LiBERTY
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00:00 - Cette émission vous est présentée avec vidéo description.
00:02 - Chaque année, on rapporte une centaine de meurtres au Québec.
00:05 Certains sont commis par des gens au-dessus de tout soupçon.
00:08 Leurs proches n'ont rien vu venir et ils n'arrivent pas à y croire.
00:12 - La Montagne, c'est une bonne famille, des gens rieurs.
00:16 C'était du bon monde.
00:18 Pour utiliser une vieille expression, c'était du monde d'église.
00:21 - Je peux même pas imaginer comment un être humain peut prendre la vie de quelqu'un comme ça.
00:29 Je ne me serais jamais douté qu'il aurait pu commettre un geste comme ça.
00:34 - Tu arrives à plein de places dans quelque chose que tu n'as jamais pensé arriver.
00:40 La minute que tu es frappé par ça, c'est comme une masse. Tu tombes.
00:46 - Il était faim, puis il était ouvert.
00:52 Non, je n'aurais jamais pensé qu'il aurait fait ça.
00:55 Jamais de la sainte vie.
00:57 (crissement de pneus)
00:59 (musique épique)
01:03 (musique épique)
01:07 (musique épique)
01:10 (musique épique)
01:14 (musique épique)
01:42 - Le 1er novembre 1998, la paisible municipalité de Sainte-Catherine-de-Hatley, en Estrie,
01:48 qui ne compte pas plus de 2 500 habitants, est secouée par un terrible drame.
01:53 Tout le matin, Gaétan Lamontagne, un homme âgé de 62 ans,
01:58 se lève et se prépare à se rendre à l'usine de transformation alimentaire de la région,
02:03 où il occupe un poste de camionneur.
02:07 Alors qu'il déjeune, quelque chose semble attirer son attention à l'extérieur.
02:12 Intrigué, il sort de sa maison avec ses clés de voiture.
02:16 Plus tard, le patron de Gaétan Lamontagne remarque que son employé manque à l'appel.
02:23 Il tente de le joindre sur sa pagette, en vain.
02:26 - Il téléphone à sa conjointe, et sa conjointe mentionne qu'il est parti travailler.
02:32 Voyant cela, il décide de prendre son véhicule et faire le chemin,
02:37 en pensant que M. Lamontagne a fait une crise de cœur.
02:40 - L'homme parcourt la route entre l'usine et la maison de son employé et fait une étrange découverte.
02:46 Un véhicule abandonné sur le bord d'un boisé.
02:49 Le patron de Gaétan a de mauvais pressentiments.
02:53 Si le véhicule lui appartient, pourquoi aurait-il été forcé de l'abandonner?
02:59 [Bruit de moteur]
03:01 - Le patron de Gaétan Lamontagne part à sa recherche, quand il découvre une fourgonnette noire abandonnée.
03:12 L'homme contacte aussitôt les policiers et fait vérifier la plaque d'immatriculation.
03:17 Ceux-ci l'informent que le véhicule appartient bien à son employé.
03:21 - On décide de faire des vérifications au centre hospitalier Manfré-Mégagne et au centre hospitalier de Shebouk,
03:29 et vérifier avec les chauffeurs de taxi, à savoir si M. Lamontagne a été transporté ou quoi que ce soit.
03:35 - Gaétan Lamontagne n'a été admis dans aucune des urgences des hôpitaux de la région.
03:40 Et aucun chauffeur ne se rappelle l'avoir fait monter à bord de son taxi.
03:44 Les policiers se rendent alors sur les lieux et inspectent le véhicule.
03:49 - Il y avait du sang sur la banquette et le véhicule aussi était endommagé sur l'avant,
03:55 comme s'il y avait une barrière, que le conducteur a foncé dans la barrière.
04:00 - La présence de sang dans le véhicule de Gaétan Lamontagne alarme les policiers.
04:06 Comment aurait-il pu se blesser?
04:08 On informe les proches de l'homme.
04:13 Sous le choc, la famille se réunit.
04:15 Éric, le fils de Gaétan, est accompagné de son ami Mathieu.
04:19 Julie, l'ex-conjointe d'Éric, vient les rejoindre.
04:22 Ensemble, ils tentent de comprendre ce qui a pu se passer.
04:25 Après avoir appris que Gaétan est un grand amateur de chasse et de pêche,
04:32 les policiers tiennent une nouvelle piste et craignent que l'homme ait été victime d'un accident dans le bois.
04:41 - Gaétan, lui, c'était son hobby du matin avant de partir,
04:44 au lieu d'aller prendre une mâche dans une cheminée,
04:47 il allait prendre... il allait avoir ses collets, puis ça.
04:49 Et c'est là que tout le monde était centré,
04:53 peut-être une crevasse dans le bois qui a tombé ou quelque chose de même.
04:57 Quelques heures après la découverte de la fourgonnette abandonnée,
05:00 les policiers érigent un poste de commandement,
05:03 à partir duquel ils dirigent les opérations pour retrouver Gaétan Lamontagne.
05:09 - On a commencé à faire une battue en entour du véhicule de M. Lamontagne, où il était situé.
05:14 - La présence policière inquiète la communauté de Sainte-Catherine-de-Hatley,
05:19 qui connaît un taux de criminalité quasiment nul.
05:22 - Ça se répand comme une traînée de poudre, et puis ça, ce fut le cas,
05:26 dans le cas de Gaétan Lamontagne, immédiatement, d'autant plus qu'il était très connu.
05:31 - Gaétan Lamontagne voit le jour en 1936 à Magog.
05:36 Il provient d'une famille sans histoire, où l'on pratique le métier de boucher de génération en génération.
05:42 Gaétan a 18 ans quand il déménage à Québec pour faire son service militaire
05:48 à la base des Forces canadiennes Valcartier.
05:51 C'est là qu'il rencontre Germain, qui deviendra un de ses plus fidèles amis.
05:56 - On est rentrés dans l'armée en même temps, et puis on a fait un peu de training en même temps.
06:02 Puis là, lui et moi, on s'est ennuyés vers l'infanterie,
06:06 ça fait qu'on s'est laissés, mais on se rends contents quand même de être en tant que garçon.
06:10 Puis on a appris à se connaître là, au début.
06:14 - Trois ans après leur enrôlement, Gaétan et Germain achèvent leur service.
06:19 Les deux amis se perdent de vue.
06:21 De retour dans sa ville natale, Gaétan, dans la jeune vingtaine, rencontre une femme et se marie.
06:29 Le couple fond une famille et s'installe dans un duplex à Magog.
06:33 - Madame Lamontagne travaillait dans l'épicerie, ça fait que j'avais des contacts avec elle.
06:39 Puis M. Lamontagne, c'était un boutant train, un conteur d'histoire.
06:45 Il était bien drôle, on avait bien du fun avec.
06:48 - La conjointe de Gaétan donne rapidement naissance à deux filles.
06:52 Et le 10 mars 1969, le couple fête l'arrivée de son troisième et dernier enfant,
06:58 un petit garçon qu'ils prénomment Éric.
07:00 - J'avais tellement faim, ce petit gars-là.
07:05 Il venait chez nous, puis il était poli, là, tu sais, là.
07:08 Il m'appelait Madame Gaudreau, puis...
07:10 Tu sais, il me respectait, là, puis il respectait elle aussi, mon mariée.
07:13 Je peux pas demander mieux envers un petit bonhomme.
07:16 - Gaétan entretient des liens étroits avec ses enfants.
07:20 Et l'homme éprouve une fierté toute particulière à voir son unique fils grandir.
07:26 - Il gâtait, là. Il était vraiment gâté.
07:29 Il avait acheté des oiseaux, des tourterelles, toutes sortes d'oiseaux.
07:34 Il avait même une cabane en arrière sur la terrasse.
07:37 Puis il allait dans des expositions les fins de semaine.
07:41 Il l'emmenait dans des expositions avec ses oiseaux.
07:44 - Pour accompagner son fils Éric, Gaétan invite souvent les enfants qui habitent près de la maison familiale.
07:51 - M. Lamontagne les emmenait avec lui, puis Éric, pour aller leur montrer ça aux filles,
07:57 pour aller nourrir les oiseaux qu'il élevait, là, tu sais, là.
08:01 - Dans les années 80, Gaétan achète une petite maison sur le bord de l'eau à Sainte-Catherine.
08:07 Là-bas, le père et le fils peuvent s'adonner à leur passion pour l'élevage d'oiseaux.
08:12 C'est aussi à Sainte-Catherine que Gaétan retrouve Germain,
08:19 son ami de l'armée qu'il a perdu de vue une quarantaine d'années plus tôt.
08:22 Les deux hommes deviennent rapidement inséparables.
08:26 - On a repris contact ensemble, puis là, bien, on s'est suivis tout le temps.
08:33 Puis là, c'est là qu'on a commencé à la pêche ensemble, parce que c'était, disons, on se suivait beaucoup, beaucoup, beaucoup.
08:40 - Après leur travail, les deux amis s'occupent des chalets voisins en l'absence des propriétaires.
08:47 - La vie à Sainte-Catherine, nous autres, c'est... nous on... c'était tout ensemble.
08:51 Moi, je pense que j'avais l'atelier de sept ou huit chalets à l'entour de... de où est-ce que c'est que je restais, puis c'est moi qui faisais l'entretien.
08:59 Puis quand j'avais besoin de plus, bien, Gaétan me donnait des idées.
09:03 Puis quand lui avait besoin d'aide, moi, j'allais lui aider.
09:06 Puis Gaétan, il était toujours là. Il était de bonheur le matin, puis... il était... il était toujours disponible.
09:17 Les deux hommes connaissent des jours paisibles, jusqu'à ce jour fatidique du 20 novembre 1998, où leur vie bascule dans l'horreur.
09:25 Le 20 novembre 1998, dans les heures suivant la disparition de Gaétan Lamontagne, des policiers organisent une battue dans le bois jouxtant le véhicule abandonné.
09:43 Les policiers font appel à un maître-chien pour accompagner le groupe de bénévoles qui s'est formé rapidement.
09:48 Ne ménageant aucun effort, ils décident même de faire survoler le périmètre de recherche par un hélicoptère.
09:54 Les heures filent et les proches de Gaétan passent de l'inquiétude à l'angoisse.
10:02 Pour les accompagner dans leur terrible attente, Julie, qui a bien connu la famille, se rend sur place.
10:10 C'est une ambiance d'inquiétude. Tout le monde se demande si Gaétan, il a pas eu un malaise en allant se promener dans le bois ou des choses comme ça.
10:19 Et puis moi, ce matin-là, là, j'ai Eric dans mes bras et puis j'ai pas un bon feeling, vraiment pas un bon feeling.
10:29 En 1987, Eric rencontre Julie à la discothèque Le Carousel de Sherbrooke.
10:39 Ils ont alors tous les deux 18 ans.
10:41 C'est un gars qui est attirant parce qu'il est jasin, il a un beau sourire, il a un beau sens de l'humour.
10:49 Bref, c'est un gars qui est sympathique puis qui est smart.
10:53 À l'époque, Eric, qui a complété son secondaire 5, s'occupe de l'entretien dans une garderie et de la distribution du circulaire.
11:02 Après quelques semaines de fréquentation, les deux jeunes adultes tombent amoureux.
11:09 Eric, c'est un gars super doux, c'est un gars romantique, c'est un gars qui est très attentionné, qui fait attention beaucoup à moi, à ce que je peux ressentir.
11:20 Le jeune couple s'entend à merveille, mais n'habite pas la même ville.
11:25 Pour se rapprocher de Julie, Eric demande à son père la permission de l'accueillir dans la maison familiale.
11:31 Gaétan accepte avec joie.
11:35 Julie s'intègre rapidement à sa belle-famille et découvre qu'Eric et son père partagent une grande complicité.
11:41 Ils s'entendaient bien, ils jouaisaient ensemble et puis ils s'entraidaient les deux.
11:46 Si Gaétan avait besoin d'aide pour quoi que ce soit, Eric était là pour l'aider et vice-versa.
11:52 Gaétan rêve de voir son fils fonder une famille et pour aider le couple, il avance l'argent nécessaire à l'achat d'un chalet.
12:01 Eric et Julie doivent rembourser l'hypothèque et cette nouvelle responsabilité marque une nouvelle étape de leur vie, qu'ils abordent avec confiance.
12:08 Quand on s'est installés dans la petite maison, on a des contacts réguliers avec les parents d'Eric, on n'est pas loin, donc on va les voir souvent.
12:16 On a souvent des parties de famille et puis toute la famille est réunie.
12:20 C'est une belle ambiance, une belle ambiance de famille, définitivement, puis ils sont quand même très proches les uns des autres.
12:29 C'est en se remémorant ces belles années que le 20 novembre, Julie quitte Eric et sa famille, sans imaginer qu'à son retour, un drame inimaginable allait la frapper.
12:39 Je pars avec un pressentiment que quand je vais revenir, ils vont l'avoir trouvé mort. Mais de quelle façon, ça reste un mystère.
12:52 Quelques heures avant le départ de Julie, Germain Bégin, l'un des seuls à ignorer encore la disparition de son ami, rentre du travail.
13:00 Il remarque alors un attroupement de voiture de police.
13:04 Je me suis avancé pour être capable d'aller voir. C'est là que j'ai parlé avec des gens de la famille, puis ils m'ont dit qu'on cherche Gaétan, il est parti dans le bois.
13:17 Puis depuis le matin, ils cherchaient. Ça fait que moi, j'ai posé des questions.
13:24 Germain apprend alors que son ami est parti à l'aube sans chausser ses bottes de travail et qu'il a laissé ses lunettes sur la table.
13:32 Ça, ça m'a resté dans la tête. C'est une affaire qui était impossible. Ça, ça m'avait accroché. C'est ça qui m'avait accroché.
13:42 Les recherches se poursuivent, mais les chances de retrouver Gaétan s'amenuisent avec l'arrivée de la noirceur.
13:48 Avec l'anxiété qui monte d'un cran, les hypothèses fusent de toutes parts.
13:54 Certains imaginent que Gaétan Lamontagne passera la nuit seul au froid. D'autres se demandent s'il est vivant ou mort.
14:02 Germain Bégin, lui, se demande comment un homme qui connaît aussi bien le bois aurait pu s'y perdre.
14:11 Vers 17 h, les policiers décident d'arrêter les recherches pour la nuit.
14:15 On a fait un briefing pour qu'on puisse avertir la population que le lendemain matin, le 21 novembre, au matin, qu'on pouvait refaire la battue comme tel, plus élargie.
14:28 Le lendemain, à 7 h 30, avec la levée du jour, plus de 160 personnes sillonnent le bois à la recherche de Gaétan.
14:38 Chaque maître est passé au peigne fin. Mais Germain, lui, décide plutôt d'écouter ses intuitions.
14:45 Si un premier s'est affamé pour aller travailler, il n'est pas au moins parti de la maison. Il n'était pas parti pour aller travailler.
14:57 C'est là que j'ai trouvé qu'il y avait quelque chose là-dedans qui n'était pas normal, que ce serait mieux de chercher plutôt en entourant parce que je sais qu'il n'est pas loin.
15:09 Germain Bégin fait le tour des chalets que les deux hommes ont la charge de surveiller en l'absence de leur propriétaire.
15:15 En approchant du chalet voisin de la maison de Gaétan Lamontagne, Germain Bégin remarque que la lumière est allumée. Il sait que cette lumière indique qu'il y a un problème avec la fournaise.
15:26 À gauche de la porte, il constate qu'il y a un trou sous la clé dans la serrure. Il décide de rentrer à l'intérieur.
15:32 Germain se rend au sous-sol afin de vérifier l'état de la fournaise. Il fait alors une terrible découverte.
15:40 Des traces de sang mènent jusqu'à un divan au fond de la pièce. Inquiet et apeuré, l'homme s'en approche pour voir ce qu'il y cache.
15:51 Je me dis que j'avance assez pour voir en arrière ce divan, ce qui avait été traîné là.
15:56 J'ai bien vu que Gaétan était accouché sur le dos là et que c'était à ben lui. Et Gaétan est mort.
16:06 Horrifié, Germain sort précipitamment du chalet.
16:12 Tu arrives dans plein de face dans quelque chose que t'as vraiment pensé d'arriver. Tu t'en vas là, mais tu sais pas ce qui t'attend.
16:19 La minute que t'es frappé par ça, c'est comme une masse. Tu tombes.
16:25 Germain souhaite aviser les autorités avant que la famille de Gaétan ne découvre son cadavre.
16:31 Germain annonce aux policiers que Gaétan Lamontagne a enfin été retrouvé.
16:41 Avec cette découverte, les questions entourant sa mystérieuse disparition trouvent leur réponse.
16:47 Le 21 novembre 1998, Germain Bégin accompagne les policiers dans le sous-sol du chalet,
16:57 où il a retrouvé le corps affreusement mutilé de son ami Gaétan Lamontagne.
17:05 Les enquêteurs érigent aussitôt un périmètre de sécurité et demandent assistance à l'escouade des crimes majeurs de la Sûreté du Québec.
17:12 À l'intérieur, on pouvait constater que M. Lamontagne était couché sur le dos, au sol, gisant dans une mare de sang.
17:23 Et il était défiguré par plusieurs coups de couteau au visage et au thorax.
17:31 Éric, l'unique fils de Gaétan, a une étrange réaction en apprenant la mort de son père.
17:36 J'ai pas pu faire autrement que de dire « t'es pas sorti du bout ».
17:40 Ça allait sortir comme ça parce que je voyais qu'il y avait quelque chose qui était pas normal.
17:45 Des experts examinent la scène de crime.
17:57 Les policiers tentent de reconstituer les événements.
18:01 Là où les suspects sont rentrés à l'intérieur de la résidence en passant par une fenêtre, ils ont ouvert toutes les fenêtres.
18:08 Et une fois que les fenêtres sont ouvertes, là où les suspects sont descendus au sol, ils ont fermé le disjoncteur de la fournaise.
18:18 Les suspects semblent avoir délibérément arrêté le système de chauffage pour attirer Gaétan Lamontagne.
18:27 En fermant la fournaise, ça abaissait la température des pièces de la résidence comme tel.
18:33 Et il y avait un système qu'en dessous de 40 degrés, il y avait une lumière qui s'allumait, qui projetait vers la maison de chez Gaétan Lamontagne.
18:45 L'information concernant le système d'alarme aide les enquêteurs à mieux comprendre ce qui s'est passé le 20 novembre.
18:55 Ce matin-là, alarmé par la lumière, Gaétan Lamontagne se dirige vers le chalet voisin dont il est responsable en l'absence des propriétaires.
19:04 Il aurait descendu l'escalier pour aller vérifier l'état de la fournaise et aurait aussitôt été assailli de plusieurs coups de couteau.
19:12 Les policiers remarquent que la scène a été déguisée afin de simuler une introduction par effraction qui aurait dégénéré.
19:24 Là où les suspects ont volé son portefeuille et les clés, et par la suite, s'est rendu à la fournaise pour ouvrir le disjoncteur.
19:33 Par la suite, il est monté au rez-de-chaussée, il a fouillé toutes les pièces parce qu'avec les mains assanglantées, on pouvait voir avec le luminol tous les objets qui auraient été touchés.
19:48 On découvre que plusieurs objets ont été déplacés et les fenêtres refermées afin que la température revienne à la normale.
19:55 Les enquêteurs concluent que le ou les suspects devaient nécessairement connaître les particularités du système d'alarme.
20:03 Leur liste se limite aux membres de la famille immédiate de Gaétan et à Germain Bégin.
20:09 La violence de l'attaque leur fournit d'autres indices.
20:15 Gaétan Lamontagne est mort au bout de son sang après avoir reçu 47 coups de couteau au visage et au thorax.
20:21 Le visage, c'est ce qui caractérise plus une personne. C'est ce qui fait qu'on reconnaît cette personne-là.
20:31 47 coups de couteau pour détruire le visage d'une personne et rendre la victime méconnaissable, ça dénote vraiment beaucoup l'intensité de la colère parce que justement les émotions étaient tellement intenses. Il fallait l'évacuer, cette colère-là.
20:50 La violence extrême exercée révèle que le ou les meurtriers entretenaient un immense sentiment de vengeance par rapport à la victime.
20:59 Les enquêteurs soupçonnent plus particulièrement Éric Lamontagne.
21:03 Le jeune homme, alors âgé de 29 ans, est l'une des très rares personnes à connaître le fonctionnement du système d'alarme.
21:10 Mais pourquoi aurait-il tué son père avec un tel sentiment de colère?
21:15 Éric et Gaétan, ils avaient une bonne relation parce qu'ils étaient quasiment toujours ensemble.
21:23 Gaétan travaillait la semaine et puis la fin de semaine, il faisait toutes sortes de choses avec.
21:29 La relation entre Gaétan et son fils laisse transparaître un bonheur hors du commun.
21:35 Pourtant, sous ses apparences, se dissimule un portrait plus ténébreux.
21:41 Éric aurait été souvent témoin d'échanges animés entre sa mère et son père, qui lui reprochait de boire et de fumer.
21:51 En 1989, Éric déménage avec Julie. Quelques temps plus tard, il reçoit une lettre de sa mère.
21:58 Elle lui révèle que lorsqu'il était enfant, elle avait souhaité quitter Gaétan, qu'elle qualifiait alors de «monstre».
22:05 L'impact qu'une lettre peut avoir de la part de la mère sur son fils,
22:17 qu'une lettre peut avoir de la part de la mère sur un homme qui a un peu plus de fragilité au niveau de sa personnalité,
22:26 ça peut être très important pour lui, cette lettre-là.
22:31 Il peut lui accorder beaucoup plus d'importance que normalement un autre jeune homme donnerait à cette lettre-là.
22:38 Le bonheur d'Éric avec Julie est assombri par la perspective d'avoir laissé sa mère seule, avec un homme qui la tourmente.
22:47 Une relation mère-fils, c'est une relation très étroite.
22:51 Et si ça a été perçu comme, par exemple par la mère, comme une abandon s'il quitte le domicile familial,
23:00 lui-même, ça va venir beaucoup le chercher.
23:03 Il va avoir l'impression d'être, en quelque sorte, un mauvais garçon qui a abandonné sa mère,
23:10 et il peut se sentir bien coupable de ça.
23:14 En 1989, deux ans après leur rencontre, Éric et Julie se fiancent.
23:19 Quelques mois après les fiançailles, le jeune homme lui dévoile quelques secrets.
23:24 Éric me dit «Écoute Julie, je ne sais pas si je suis attirée par les hommes ou par les femmes».
23:40 À ce moment-là, je lui ai répondu «Regarde Éric, si un jour tu viens qu'à être attirée par les hommes,
23:46 et que ça se concrétise, sois honnête et dis-le-moi, et à ce moment-là on prendra des mesures et on verra».
23:52 C'est clair que lorsqu'on est ambivalent en termes d'orientation sexuelle, ça cause la souffrance au niveau émotif,
24:03 et ça peut faire en sorte que chez une personnalité plus fragile, ça amène une situation de crise.
24:10 Julie poursuit malgré tout sa relation avec Éric.
24:13 Au fil des années, elle remarque pourtant des changements dans la personnalité de son fiancé.
24:19 Il commençait à être fatigué. C'était un gars qui avait beaucoup d'énergie normalement,
24:26 et puis la dernière année, c'était un gars qui n'avait plus d'énergie, il ne filait pas.
24:32 Donc il me dit «Julie, tu mérites peut-être quelque chose de mieux que moi, moi je suis plus capable,
24:38 donc il me dit «Écoute, on va se laisser».
24:43 Éric Lamontagne est toujours dans la mire des policiers.
24:48 Pourtant, rien ne laisse soupçonner qu'il aurait pu tuer son père.
24:52 Quels événements l'auraient poussé à commettre un acte aussi barbare?
25:00 Le 21 novembre 1998, les policiers suspectent Éric Lamontagne d'être l'auteur du meurtre de son père Gaétan, affreusement mutilé.
25:10 Dans les mois suivant la rupture avec Julie, Éric abandonne son emploi de concierge.
25:20 Pour subvenir à ses besoins, il s'essaie sans trop de succès à l'élevage de chiens et fait appel au programme d'aide sociale.
25:29 En manque d'argent, il continue également de profiter de la générosité de son père.
25:33 Mais le support paternel ne suffit pas à arrêter la dérive d'Éric, qui éprouve maintenant des problèmes de santé mentale.
25:42 Il commence à prendre des médicaments, là ça commence à être une sorte de médicament, une autre sorte de médicament.
25:51 Donc c'est ça, c'est la parade de médicaments qui fait que ça commence à se dégrader, là, puis un petit peu d'alcool qui commence graduellement, la drogue commence tranquillement à embarquer dans ça.
26:04 Ça fait qu'à cette époque-là, deux, trois ans après notre séparation, que ça a commencé à se dégrader sérieusement.
26:17 En 1996, Éric, maintenant âgé de 27 ans, décide de consulter un médecin et reçoit un diagnostic de trouble de personnalité limite.
26:27 Le trouble de personnalité limite peut être très discret chez certaines personnes, en particulier quand ils ont des facteurs de stabilité autour d'eux.
26:39 Survient une rupture amoureuse, c'est un facteur de stabilité qui disparaît. Donc dans le contexte, chez une personnalité fragile, une rupture amoureuse peut avoir des conséquences importantes,
26:50 avec des sentiments d'abandon, avec une détresse psychique, beaucoup d'angoisse, d'anxiété, que la personne va essayer de soulager.
27:00 Éric consomme maintenant régulièrement plusieurs drogues et médicaments.
27:05 Éric était toujours pris dans des affaires où ce que c'était que les terres, il voulait que j'y arrive.
27:16 Jusqu'en année dernière, pour lui dire que c'était fini, qu'il n'y était plus, il était tanné, il n'était plus capable de lui aider.
27:24 À partir du moment où son père, par exemple, lui dit « Je ne te donnerai plus l'argent que tu me réclames »,
27:34 est-ce qu'il a perçu ça comme un abandon de la part du père?
27:38 Ça se pourrait que ça a été sa perception et que même si le père ne voulait pas réellement l'abandonner,
27:46 mais comme lui voyait qu'il y avait une mise à distance, une mise de limite, bien ça a été perçu quand même comme un abandon de la part du père.
27:56 En septembre 1997, après avoir eu des liaisons avec quelques hommes, Éric redécouvre l'amour dans les bras de Mathieu,
28:04 un danseur de sept ans son cadet, qu'il rencontre dans un barguet de Sherbrooke.
28:09 Les deux hommes s'éprennent l'un de l'autre et emménagent rapidement ensemble.
28:14 Mais Éric vit une grande détresse et sa relation avec Mathieu devient vite houleuse.
28:25 À trois reprises d'Éric, Mathieu vit des sentiments intenses d'amour, de rejet, d'humiliation et de crainte.
28:31 Il perd progressivement sa propre personnalité et adopte les habitudes de vie d'Éric.
28:37 En 1998, Éric s'enfonce encore davantage dans la drogue. Il tente à trois reprises de se suicider.
28:52 Les gens qui ont des troubles de personnalité limite ont beaucoup de souffrance psychique, peuvent avoir beaucoup de colère.
28:58 Si on est en colère contre soi, on peut développer des idées de suicide.
29:02 Les gestes de suicide sont là pour demander de l'aide, parce qu'en parole, c'est difficile de transmettre la souffrance psychique.
29:11 Le 16 septembre 1998, après trois tentatives de suicide, qui n'ont pas éveillé la vigilance de ses proches comme il l'aurait voulu,
29:21 Éric fait un nouvel appel à l'aide. Cette fois-ci, il confie à un médecin qu'il entretient des idées homicidaires.
29:28 Étonnamment, le médecin le laisse repartir.
29:32 Quelques jours après sa dernière consultation chez le médecin, Éric fait une ultime tentative de demande d'aide.
29:45 Il n'est pas bien lui avec ça, il décide d'aller à l'hôpital parce qu'il a déjà des médicaments, il a déjà de l'alcool.
29:52 Je crois qu'il prend ça parce qu'il n'est vraiment pas très bien avec lui-même.
29:56 Donc, il se rend à l'hôpital et puis, donc, il veut se faire interner parce qu'il n'est vraiment pas bien.
30:05 Et puis, ça déjeunère là. Donc, l'hôpital le retourne chez lui avec des médicaments en plus de ce qu'il prend déjà.
30:13 Vous ne pouvez pas faire de psychothérapie avec quelqu'un qui est intoxiqué.
30:21 Vous ne pouvez pas faire de thérapie avec quelqu'un qui fuit le traitement pour toutes sortes de raisons.
30:27 Donc, il y a eu des défis importants que les gens des équipes traitantes ont dû rencontrer, ont dû gérer.
30:38 Et probablement que ça, ça fait en sorte que les situations de crise se sont accumulées, ont été récurrentes.
30:46 Et il y a eu une détérioration de plus en plus importante du fonctionnement de M. Lamontagne.
30:51 Éric devient plus fragile. Il n'a plus d'argent pour assouvir ses besoins grandissants de drogue. Son père s'oppose à satisfaire toutes ses demandes.
31:02 Éric ne sait plus vers qui se tourner. Lorsque le hasard veut qu'il rencontre Julie, avec qui il entretient toujours des liens amicaux.
31:10 La discussion trouble la femme, qui voit son ex-fiancé s'aliéner peu à peu.
31:16 Il me dit « Écoute Julie, j'ai vu mon père là comme un monstre. Il avait les yeux rouges, il avait les yeux bleus.
31:26 J'ai vu mon père là comme un monstre. Il avait les yeux rouges, il n'était pas beau. »
31:32 La situation, je trouve qu'elle commence à dégénérer.
31:37 Et puis, au niveau de sa santé mentale, je commence à trouver ça un petit peu plus pesant.
31:45 Puis Éric aussi fait des tentatives de suicide entre ça. Il a fait plusieurs tentatives de suicide.
31:55 Ça fait que c'est sûr que c'est inquiétant. La situation est inquiétante.
32:01 Dans le cas de M. Lamontagne, il se peut fort bien que le père a été vu comme un monstre et la mère un peu comme un ange.
32:10 Et donc, c'est ce qu'on appelle le clivage. La mère est idéalisée, alors que le père est considéré comme un être tout à fait abject, un monstre.
32:21 Et c'est ce qui est une caractéristique très particulière du trouble de personnalité limite.
32:29 Et dans ce contexte-là, si la mère décrit le père comme un monstre, lui peut faire sienne cette explication-là pour qualifier le père de monstre et même alimenter cette perception-là.
32:44 Le 17 novembre, Éric, croyant enfin avoir trouvé une solution à ses problèmes, concocte trois plans.
32:51 Il s'assure ainsi de délivrer sa mère de l'emprise présumée que son père exerce sur elle et du même coup règle ses ennuis financiers.
32:59 Il révèle à Mathieu, son petit ami qu'il domine psychologiquement, vouloir tuer son père.
33:05 De peur qu'Éric ne s'en prenne à lui, Mathieu écoute attentivement le récit de son amoureux.
33:12 Éric projette de pousser son père dans l'escalier et planifie, dans le cas où il serait vivant après la chute, de lui fracasser le crâne contre un radiateur.
33:22 Mathieu parvient une première fois à décourager Éric de mettre son plan meurtrier à exécution.
33:29 Mais Éric revient à la charge. Il dévoile à Mathieu son deuxième plan qu'il intitule "Mort accidentelle".
33:39 Le 18 novembre, craignant pour sa vie, Mathieu consomme à se rendre avec Éric chez les Lamontagne.
33:46 Une fois là-bas, Éric a l'intention d'empruner son père dans la remise du jardin en prétextant l'emprunt d'une tronçonneuse avec laquelle il l'attaquera au visage.
33:56 Gaétan accueille Éric et Mathieu et accepte de leur prêter l'outil.
34:06 Mais Gaétan refuse d'aller chercher lui-même l'outil dans la remise. Le plan numéro deux échoue.
34:12 Mathieu semble soulagé, mais se résout à suivre Éric dans sa folie meurtrière.
34:17 Pourquoi cette personne-là n'en a pas parlé? Est-ce que c'était parce que cette personne-là était tellement sous l'influence d'Éric Lamontagne que c'était impossible pour elle de le dire?
34:33 Même si certains proches d'Éric sont inquiets de sa santé mentale et malgré le fait qu'il ait lui-même confié à un médecin avoir envie de tuer, rien ni personne ne semble pouvoir l'arrêter.
34:44 Le 18 novembre 1998, Éric Lamontagne, un homme de 29 ans à l'état psychologique fragile, planifie de tuer son père Gaétan Lamontagne avec la complicité de son petit ami Mathieu.
35:03 Après une première tentative infructueuse, Éric décide de mettre son prochain plan à exécution et sollicite encore l'aide de Mathieu.
35:13 Le complice a possiblement été manipulé du début jusqu'à la fin. Il suivait les ordres d'Éric comme tel, facile à ça.
35:26 Le 19 novembre, en début de soirée, Éric est déterminé à mettre son troisième plan à exécution.
35:32 Avec Mathieu au volant et Éric caché sur la banquette arrière, il se dirige vers Sainte-Catherine-de-Hatley dans l'intention de tuer Gaétan Lamontagne.
35:41 Vers 21 heures, alors qu'il s'approche du domicile familial de Lamontagne, Mathieu va rendre visite à ses beaux-parents pour faire diversion.
35:55 Discrètement, Éric sort du véhicule et quelques minutes plus tard, s'introduit dans le chalet voisin en brisant une fenêtre.
36:04 Il savait également que son père surveillait la maison quand la lumière allumait.
36:10 Et il savait également que si la lumière allumait, que M. Lamontagne était pour aller vérifier la fournaise.
36:18 Une demi-heure plus tard, Mathieu quitte les Lamontagnes et rentre chez lui.
36:22 Dans quelques heures, Mathieu devra aller chercher Éric après qu'il ait été tué.
36:42 Le jeune homme veut alors appeler les policiers pour faire avorter le terrible plan.
36:46 Pendant qu'Éric, caché au sous-sol du chalet voisin, attend l'arrivée de son père, Mathieu, de retour chez lui, décroche le téléphone à plusieurs reprises, mais n'arrive pas à composer le 911.
37:03 La police est donc allée chercher Mathieu, mais il n'y a pas eu de réponse.
37:09 Les réactions de Mathieu sont de plus en plus fortes.
37:12 Les policiers sont allés chercher Éric, mais il n'y a pas eu de réponse.
37:16 Mathieu est alors allé chercher son père, mais il n'y a pas eu de réponse.
37:20 Les policiers sont allés chercher son père, mais il n'y a pas eu de réponse.
37:24 Mathieu est alors allé chercher son père, mais il n'y a pas eu de réponse.
37:28 Les policiers sont allés chercher son père, mais il n'y a pas eu de réponse.
37:33 Gaëtan descend dans le sous-sol pour vérifier l'état de la fournaise et tombe face à face avec son fils.
37:40 Éric, à la montagne, l'attendait au bas des escaliers.
37:47 Gaëtan, à la montagne, aurait dit à son fils «tu m'as eu mon gars!»
37:52 Près d'une rage meurtrière, Éric assène à son père des dizaines de coups de couteau.
37:59 Près d'une rage meurtrière, Éric assène à son père des dizaines de coups de couteau.
38:01 Sa frustration et sa folie sont trop grandes et tuer son père n'est pas suffisant.
38:08 La montagne assène 47 coups de couteau à la tête, au cou, au visage et au thorax de son père.
38:15 Il défigure complètement l'homme.
38:18 Il y avait une colère qui faisait en sorte qu'il fallait détruire l'image du père.
38:29 47 coups de couteau, c'était bien au-delà de ce qui était nécessaire pour tuer le père.
38:36 Et ça dénote vraiment beaucoup l'intensité de la colère, le désir de détruire l'image du père.
38:45 Après avoir sauvagement tué son père, Éric réactive le système de chauffage et fait le tour de la maison.
38:53 Il s'empare de quelques objets pour simuler un vol.
38:58 Éric s'empare des clés de voiture de son père.
39:01 Il quitte les lieux avec l'arme du crime et se rend au rendez-vous qu'il avait donné à Mathieu.
39:07 Il abandonne la voiture à un kilomètre et demi de la résidence de son père
39:17 et se cache dans le bois en attendant l'arrivée de son complice.
39:21 Éric aperçoit Mathieu dans la rue.
39:26 Éric aperçoit Mathieu tel que prévu.
39:29 Mathieu est horrifié de voir Éric être fier du meurtre qu'il vient de commettre.
39:35 Sous le choc, il suit les directives d'Éric et se rend dans un coin isolé.
39:40 Ils se sont analés dans un chemin égaré où ils s'étaient vêtis parce qu'il y avait plein de sang sur lui.
39:51 Et par la suite, ils ont tout mis les objets également et les couteaux dans un sac à poubelle.
39:57 Et ils l'ont laissé sous le bord du chemin.
40:00 Par la suite, ils se sont rendus à leur résidence.
40:03 Le corps encore taché de sang, Éric se douche et ordonne à Mathieu de lui laver le dos.
40:10 48 heures après le meurtre, des policiers interrogent Éric et Mathieu,
40:17 qu'ils considèrent maintenant comme des suspects.
40:21 Placés dans deux salles d'interrogatoire différentes, les enquêteurs pressent les deux suspects de question.
40:26 Sans Éric pour le contrôler, Mathieu cède rapidement devant l'assistance de l'enquêteur.
40:32 Après plus de huit heures d'interrogatoire, les enquêteurs apprennent à Éric que Mathieu a tout avoué.
40:41 Éric Lamontagne confesse à son tour le meurtre de son père.
40:49 Les deux hommes sont immédiatement arrêtés et des accusations de meurtre préméditées sont portées contre eux.
40:54 Deux ans plus tard, le 6 novembre 2000, le procès d'Éric Lamontagne s'ouvre au Palais de justice de Sherbrooke.
41:02 Il plaide non coupable à des accusations de meurtre au premier degré et de complot.
41:08 Durant les audiences, on demande à Mathieu de témoigner. Il livre sa version des faits.
41:16 Dans son témoignage, lui, il s'est complètement dissocié de ça, même s'il a été accusé, dans une certaine mesure, de complicité après le fait,
41:24 puis même avant le fait, puisque c'est lui qui l'avait conduit sur les lieux.
41:28 Est-ce que l'amoureux d'Éric Lamontagne était tellement aveuglé par des sentiments amoureux qu'il se disait,
41:38 «Bien, c'est pas quelqu'un de violent, il fera jamais un geste comme ça»,
41:42 ou encore qu'il avait tellement peur de représailles de la part d'Éric Lamontagne qu'il s'est tué
41:49 par crainte d'être lui-même victime de violences de sa part à lui?
41:53 Sûrement que par la suite, il s'est posé des sérieuses questions.
41:58 «Est-ce que j'aurais dû parler? Est-ce que j'aurais pu prévenir un événement aussi tragique?»
42:03 Le 20 janvier 2001, près de trois ans après le drame, le tribunal sentence l'accusé en fonction de sa défense.
42:11 Soit qu'il agit par compassion pour sa mère, plutôt que la thèse financière avancée par la couronne.
42:18 Éric Lamontagne écope d'une peine de prison à perpétuité, sans possibilité de libération avant 14 ans.
42:25 Six semaines plus tard, Mathieu admet sa culpabilité à une accusation réduite d'homicide involontaire.
42:32 Il écopera d'une peine de deux ans moins un jour, apurgée dans la collectivité, assortie de lourdes conditions.
42:40 Le meurtre de Gaëtan Lamontagne marquera à jamais ses amis et ses concitoyens.
42:47 J'avais comme l'impression de perdre mon monde. Je venais de perdre tout ce que j'avais.
42:55 Moi, à ce temps-là, je ne vais plus à Paris, je ne vais plus nul part.
42:59 Tous les dosiers, je les reste avec lui. Ça a coupé tout le plaisir que j'avais alors.
43:05 Parce que moi, le lac, c'était bien, bien important pour moi. À ce temps-là, je n'y vais plus.
43:10 Parce que c'est tout le milieu qui est bouleversé. Tout le milieu qui est bouleversé.
43:16 Puis il me semble que je ne peux pas aller dans la maison où je suis allé avant.
43:20 Je ne peux pas aller dans la maison où je suis mort. Je ne peux pas aller nul part.
43:24 J'ai perdu un bon ami, puis j'ai perdu un beau-père qui était fantastique.
43:29 Et puis, ça l'a brisé la famille. C'est un drame terrible pour tout le monde.
43:38 Les funérailles ont eu lieu à Saint-Patrice. C'est un samedi, je pense.
43:45 Puis il y avait du monde, il y avait du monde. L'église était bondée.
43:50 Alors, c'était plein, c'était plein.
43:53 Il y avait du monde qui pleurait, puis d'autres qui se racontaient des choses qui avaient passé avec lui.
43:59 Pour une personne vivant dans une relation marquée par la domination psychologique,
44:06 il peut être difficile de faire la part des choses.
44:10 Pourtant, on peut toujours confier ses inquiétudes à des professionnels
44:14 qui peuvent aider à trouver des solutions à des problèmes qui paraissent sans issue.
44:19 Les idées homicidaires, quant à elles, devraient toujours être considérées avec le plus grand des sérieux
44:24 et transmises aux autorités avant que l'irréparable ne se produise.
44:33 Si un tel drame se préparait dans votre entourage, sauriez-vous le voir venir?
44:38 S'il savait la vérité, il me tuerait tout de suite.
44:46 MOTAR ESPION Dans un instant, au Vendredi Policier
44:53 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
44:56 "La Vérité, c'est un rêve" - Albert Einstein
45:01 "La Vérité, c'est un rêve" - Albert Einstein
45:06 "La Vérité, c'est un rêve" - Albert Einstein
45:11 [Musique]

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