Un Tueur Si Proche S10E08 FRENCHQC 720p HDTV x264 ZELLERS

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Un Tueur Si Proche S10E08 FRENCHQC 720p HDTV x264 ZELLERS

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Personnes
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00:00 Cette émission vous est présentée avec vidéo description.
00:03 Chaque année, on rapporte une centaine de meurtres au Québec.
00:07 Certains sont commis par des gens au-dessus de tout soupçon.
00:10 Leurs proches n'ont rien vu venir et ils n'arrivent pas à y croire.
00:14 C'est une vie pauvre, en dialogue, l'éducation n'a pas été forte.
00:20 Je sais déjà quoi, je ne veux pas mettre la faute sur personne,
00:23 mais elle avait un mauvais destin.
00:28 Il y a toutes sortes de victimes, il y a toutes sortes d'agresseurs
00:32 et il y a toutes sortes de couples violents.
00:35 Des fois, à la longue, à force d'être dans un climat de violence,
00:39 les gens deviennent violents.
00:42 Je pense honnêtement qu'ils n'auraient jamais dû être ensemble.
00:46 Je sais que si on est ici, c'est grâce à eux,
00:50 mais ils n'étaient pas faits l'un pour l'autre.
00:54 Sous-titrage Société Radio-Canada
00:57 ...
01:26 ...
01:37 - Le 8 janvier 1995, la noirceur s'installe sur le village de Calumet,
01:43 non loin de la frontière entre l'Ontario et le Québec.
01:46 Quelques centimètres de neige viennent de tomber sur l'Outaouais.
01:52 À 21h16, un appel d'urgence est acheminé au poste de police de la Chute.
01:57 Une dame est en panique au bout du fil.
02:00 Le préposé lui fait répéter lentement ses propos
02:03 et l'encourage à retrouver son calme.
02:06 Le téléphoniste finit par saisir quelques informations.
02:10 Son interlocutrice, Thérèse Saint-Denis-Bennett,
02:13 raconte que deux individus armés sont entrés chez elle
02:16 et s'en sont pris à son mari.
02:19 ...
02:23 - Le policier a dit que quelqu'un était entré dans la maison pour voler.
02:28 ...
02:33 Que mon père dormait profondément dans sa chambre.
02:37 Puis qu'ils lui ont tiré dessus, dans son lit.
02:41 - On tente d'obtenir plus d'informations sur les assaillants,
02:46 mais la dame est en état de choc, à la limite de l'hystérie.
02:50 Une opération policière est immédiatement mise sur pied.
02:56 Des barrages sont installés sur les routes autour du domicile des Bennett,
03:00 rue Prophet Road à Calumet.
03:02 On espère intercepter les voleurs en cavale.
03:05 Une ambulance est envoyée sur les lieux.
03:14 À 21h35, le véhicule stationne devant la résidence de Thérèse Saint-Denis-Bennett.
03:19 Elle est sortie sur le balcon de la maison mobile.
03:22 Elle crie et fait les 100 pas.
03:24 Elle demande à l'ambulancier de se dépêcher,
03:27 parce qu'elle pense que son mari est en train de mourir.
03:30 - Le contexte dans lequel elle vivait, c'était une maison roulotte.
03:36 Ça n'avait pas l'air très isolé.
03:38 Selon nous, il devait y avoir froid l'hiver.
03:41 Ça payait pas de mine.
03:44 Ça avait l'air un peu délabré.
03:46 - L'ambulancier se précipite dans la chambre.
03:50 Sur le lit se trouve le corps immobile d'un homme de 62 ans, Ray Bennett.
03:56 Son visage, tourné sur le côté gauche, immaculé de sang.
04:01 L'ambulancier ne met pas de temps à constater que Ray Bennett est décédé.
04:09 Pour la police, il ne s'agira plus d'investiguer un vol qui a mal tourné,
04:14 mais d'enquêter sur un meurtre.
04:16 Qui a bien pu vouloir s'en prendre à ce couple de situation modeste?
04:21 Pourquoi voulait-on leur soutirer de l'argent?
04:24 Est-ce une vengeance à l'endroit de Ray Bennett?
04:36 L'ambulancier revient vers Thérèse pour tenter d'en apprendre davantage.
04:40 Haletante, elle raconte que deux hommes sont entrés chez elle
04:44 et ont demandé de l'argent à son mari.
04:47 Il a refusé, ils lui ont tiré dessus, et ils se sont enfuis en voiture.
04:53 Comme cette maison mobile est située sur une terre isolée,
04:58 il y a peu de chance qu'un voisin ait pu entendre quoi que ce soit.
05:04 L'ambulancier tente de calmer Thérèse Saint-Denis Bennett
05:07 en attendant l'arrivée des policiers.
05:09 Ray Bennett et Thérèse Saint-Denis sont tous les deux originaires de Loutaouais.
05:22 Toute jeune, c'était une compagne de jeux.
05:27 C'était une fille polie, bien élevée, toujours souriante.
05:33 Elle a partagé mon enfance jusqu'à l'adolescence.
05:37 Thérèse vient d'une famille catholique pratiquante.
05:41 Elle met fin à ses études très jeunes et rêve de mariage.
05:45 À l'adolescence, moi j'entreprends mes études secondaires,
05:50 mais Thérèse ne fréquente plus l'école.
05:53 Elle commence à fréquenter Ray Bennett.
05:59 Ray et Thérèse se rencontrent en mai 1956 à Augsbury.
06:03 À 24 ans, Ray Bennett est de 7 ans l'aîné de Thérèse.
06:08 Issu d'une famille anglicane anglophone,
06:11 il travaille sur la ferme de ses parents depuis son enfance.
06:15 Il est très fier de ce patrimoine familial.
06:19 Le courant passe immédiatement entre eux,
06:26 et ils finissent la soirée ensemble.
06:29 Ce soir-là, Ray fait goûter de la bière à Thérèse pour la première fois.
06:35 Complètement sous le charme,
06:40 Thérèse met de côté son éducation catholique et passe la nuit avec Ray.
06:45 Bientôt, ils sont inséparables, même si à cause de leur différence d'âge,
06:50 les parents de Thérèse n'approuvent pas les fréquentations de leur fille.
06:55 On ne s'était pas bien perçus par ses parents.
06:58 Ils voyaient que ça n'avait pas de sens, selon leurs critères.
07:03 Thérèse Saint-Denis, amoureuse, continue de voir Ray en secret,
07:08 avec la complicité de son amie, Thérèse Grosleau.
07:12 On connaissait son nom parce qu'elle nous le mentionnait,
07:15 puis d'où il venait.
07:17 Mais elle ne téléphonait jamais à Ray à partir de chez elle.
07:22 Elle se rendait chez mes parents, et de là où elle l'appelait.
07:26 Thérèse décide bientôt de s'installer chez les parents de Ray.
07:32 C'est là qu'on a vu un changement chez Thérèse.
07:35 Ce n'était plus la Thérèse qu'on connaissait.
07:40 À partir de ce moment-là, la vie de Thérèse Saint-Denis tourne autour de son futur époux.
07:47 De la minute qu'elle a commencé à sortir avec, les liens, elle a mis ça de côté.
07:53 Follement éprise, Thérèse néglige de plus en plus ses proches.
07:59 Elle épouse Ray Bennett et lui donne coup sur coup quatre enfants.
08:04 En 1969, le père de Ray décède.
08:09 Ray hérite de la maison et de la terre.
08:13 L'année suivante, quand le feu rase la maison, le couple et leurs enfants emménagent dans une maison mobile, installée un peu plus loin sur le terrain.
08:21 La vie est rude.
08:24 Mais Ray est un homme travaillant.
08:26 En plus de s'occuper de la ferme, il travaille comme mineur au village de Granville, dans une entreprise où on exploite un gisement de magnésite.
08:34 Il travaillait de 8 heures le matin à 4 heures de l'après-midi.
08:39 Parfois aussi de soir de 4 heures à minuit.
08:44 Il travaillait fort, il travaillait sous terre dans une mine.
08:49 La famille n'a pas beaucoup d'argent et la maison se dégrade rapidement.
08:54 Malgré tout, Thérèse ne manifeste aucun désir de renouer avec sa famille ou ses amis.
09:00 On savait comment ça marchait pour, que ça restait d'une roulotte dans un coin perdu, pas de contact, jusqu'à trop.
09:09 Quand les enfants deviennent grands, et malgré la précarité de leur situation financière, les deux époux se permettent quelques voyages au soleil, dont ils semblent profiter.
09:19 On est pourtant loin des plages, en cette nuit de janvier 1995, où des gyrophares éclairent l'extérieur de la résidence des Bennett.
09:37 L'enquêteur de la police arrive vers 21h40.
09:40 Le patrouilleur de la Sûreté du Québec dresse un portrait exhaustif de la situation.
09:46 L'enquêteur rejoint Thérèse à la cuisine. Il la questionne sur les circonstances du drame.
09:52 Elle répète que deux intrus voulaient de l'argent et qu'ils se sont enfuis en voiture.
09:59 Elle ajoute à son récit qu'ils portaient des cagoules.
10:03 Thérèse est tellement agitée que l'ambulancier suggère de l'emmener à l'hôpital pour qu'elle y reçoive les soins appropriés.
10:09 L'enquêteur commence alors à examiner la scène du crime.
10:19 La victime semble avoir été abattue dans son sommeil et n'avoir offert aucune résistance.
10:31 Cet élément surprend l'enquêteur, qu'il trouve peu compatible avec le récit de Thérèse à propos de voleurs qui se seraient adressés à Ray avant de lui tirer dessus.
10:40 L'enquêteur examine ensuite l'extérieur de la maison.
10:47 À part les traces de pneus laissées par l'ambulance et le véhicule de police, aucune autre marque n'est visible sur la neige récemment tombée.
10:55 Comment les voleurs ont-ils pu prendre la fuite en voiture?
11:00 On m'a dit que c'était un cambriolage, mais qui aurait voulu voler une maison mobile?
11:06 Il n'y avait rien qui avait vraiment de la valeur.
11:10 Autre fait surprenant, les seules traces de pas visibles sont celles de l'ambulancier qui mène de la maison à l'ambulance.
11:21 Par contre, à la gauche de la maison mobile, une succession de pas de petite taille partent de la maison en direction d'une piste de montonnèges qui passe tout près.
11:31 L'enquêteur suit les traces suspectes pour constater qu'elles s'arrêtent devant un grand sapin.
11:40 À travers les branches de l'arbre, l'inspecteur découvre une carabine de calibre 22 maladroitement camouflée.
11:48 S'agit-il vraiment d'un vol qui a mal tourné?
12:01 Thérèse Saint-Denis-Bennette possède-t-elle d'autres informations qu'elle ne divulgue pas aux policiers?
12:13 Pendant que la police recherche les voleurs qui auraient tiré sur Ray Bennett, son épouse Thérèse est traitée à l'hôpital pour un violent choc nerveux.
12:21 La découverte d'une arme dans la neige et des traces de pas qui y mènent poussent l'enquêteur à remettre en question l'hypothèse du vol suivie d'un meurtre.
12:36 L'enquêteur de la Sûreté du Québec annule l'opération policière. Inutile de continuer à chercher des voleurs en fuite dans un véhicule.
12:43 Il devient urgent de questionner davantage Madame Saint-Denis.
12:47 À l'hôpital, on lui administre une première dose de calmant pendant qu'on prévient ses enfants du drame qui vient de se produire.
13:03 J'ai demandé ce qui s'était passé, puis elle m'a dit que quelqu'un est entré pour voler.
13:11 La fille aînée du couple rejoint sa mère à l'hôpital. Dévastée par la mort de son père, elle tente de comprendre ce qui a pu arriver.
13:22 Elle avait l'air très bouleversée. Elle pleurait. Mais je ne comprenais pas ce qui se passait.
13:32 Elle était hystérique. J'ai écouté son histoire, puis je me suis dit, il y a quelque chose qui ne marche pas. Ça ne tourne pas rond.
13:43 Même si Thérèse a souvent de la difficulté à gérer ses émotions, quelque chose cloche.
13:52 Tous ceux qui connaissent Ray et Thérèse savent que la vie de famille n'a jamais été facile.
14:00 Thérèse a souffert plus d'une fois du manque d'argent et du caractère explosif de son mari.
14:05 Oui, oui, elle souffrait beaucoup, cette dame-là. C'est sûr et certain qu'elle souffrait.
14:12 Oui, parce qu'elle savait bien s'entraider, elle savait bien qu'elle n'avait jamais une scène.
14:23 En plus des problèmes d'argent, la jeune Thérèse est très isolée. Ray est possessif et facilement jaloux.
14:30 Dès le début de leur fréquentation, plusieurs signes laissent croire qu'il pourrait même être colérique.
14:36 Quand il venait la chercher, c'était en trombe. Elle n'était pas aussitôt embarquée dans l'auto. La portière n'était même pas fermée.
14:46 Puis là, il criait je ne sais pas trop quoi. C'était pas doudou. Puis il partait en faisant creuser les pneus.
14:53 Ray ne fait pas qu'être agressif verbalement avec son amoureuse.
14:57 Un an après leur rencontre, Ray attend Thérèse au bar de l'hôtel qu'il fréquente.
15:03 Thérèse s'y présente, fièrement vêtue d'une jolie robe de taffeta bleue.
15:08 Au lieu de la complimenter sur sa tenue, Ray l'insulte et l'humilie.
15:14 Thérèse a beau se confondre en excuses et lui expliquer cette remise belle pour lui,
15:20 Ray déchire sa robe pour être certain qu'elle ne pourra plus jamais la remettre.
15:24 Je pense que dans les premières années de leur relation, il y a eu de la violence.
15:30 De près, la façon dont il se comportait au moment des fréquentations,
15:36 il ne s'est pas adouci et devenir un petit mouton par la suite. Non, non, non, non.
15:41 C'est sûr qu'il y a eu d'autres événements.
15:47 Après leur altercation au bar de l'hôtel, Ray devient plus discret en public.
15:51 Mais dans l'intimité de leur maison, Thérèse aurait parfois été battue pour ne pas avoir nourri les animaux
15:57 ou s'être plainte de l'eau gelée dans la maison mobile.
16:00 Thérèse semble être maintenue dans un état constant de crainte.
16:04 Ce n'est pas sur des crises conjugales qu'il y a des épisodes de violence, c'est vraiment sur des petites choses.
16:09 Et donc là, on peut s'imaginer qu'elle marchait tout le temps sur des coquilles d'œufs,
16:14 qu'elle était toujours un peu vigilante d'un épisode, de ce qui allait déclencher la colère de son conjoint.
16:19 Une fois, il roulait sur l'autoroute et puis il l'a jeté en bas de l'auto.
16:27 Elle s'en est sortie avec des équimauses, un bras cassé, quelque chose comme semblable.
16:33 Ce genre de violence se répète à plusieurs reprises au cours de leur vie commune.
16:41 En 1978, elle risque d'être fatale pour Thérèse, qui tombe de la camionnette dans la rivière glacée.
16:48 Cette succession de violences laisse d'importantes séquelles physiques chez Thérèse.
16:53 Régulièrement, on doit lui injecter un puissant analgésique pour soulager ses douleurs chroniques.
16:59 Même si les disputes sont nombreuses, les enfants semblent peu témoins de ces épisodes de violence physique.
17:08 J'ai pas été témoin de violence physique, mais de la violence verbale, ça oui. Il y avait tout le temps de la chicane.
17:15 Peut-être que monsieur était capable de se contenir dans les faits quand les enfants étaient là.
17:19 En même temps, c'est pas parce qu'il y a pas de violence physique dans le couple qu'il y a pas de violence aussi.
17:25 Donc c'est une femme qui semble avoir été sujette à ce qu'on appelle, comme les mains maintenant dans la recherche, le terrorisme intime.
17:34 Donc être isolée de sa famille, de ses amis, les victimes de violences qui met plusieurs fois sa vie en péril.
17:43 Plusieurs fois il la jette en dehors d'une auto qui roule, une fracture cérébrale et ainsi de suite, plusieurs visites à l'hôpital.
17:49 Donc c'est vraiment un cas de violence très, très sévère, très grave.
17:53 L'alcool a été un facteur clé parce que j'ai jamais vu mon père se faire chier quand il était sobre.
18:03 Jamais.
18:05 Mais quand il buvait, avant ses 50 ans, c'était l'enfer. C'était pas un endroit où il faisait bon vivre.
18:19 Il semble que Rebenet change complètement de personnalité quand il est ivre.
18:26 Mon père a déjà arrêté de boire, mais je pense honnêtement qu'il était alcoolique.
18:36 S'il prenait une bière, il vidait la caisse. Il pouvait s'en passer pendant des mois, mais s'il en prenait une, ça y était.
18:48 À quelques reprises, Thérèse tente de quitter le foyer familial.
18:53 Sa soeur lui avait dit « viens donc vivre en appartement avec moi, dans mon coin, etc. »
19:01 Elle était allée pendant quelques mois, mais elle n'a pas pu se faire chier.
19:09 Son mari l'appelait, l'appelait, allait la voir, la menaçait. Finalement, elle est retournée.
19:17 Elle va plusieurs fois dans les refuges, puis malheureusement, on voit le pattern que quelques femmes victimes de violences conjugales ont souvent de retourner vers leurs conjoints qui sont violents.
19:28 Qui semblent être un patron de comportement qui est inexplicable.
19:34 Pour quelqu'un qui n'a pas vécu de violence, en même temps, on sait que les femmes restent dans leur mariage violent ou dans leur union violente longtemps, souvent par peur de représailles, par peur d'être tuées si elles quittent ou par peur qu'elles représaillent sur les enfants.
19:48 Le fait que Thérèse soit peu éduquée et sans ressources contribue au fait qu'elle retourne auprès de son mari, plutôt que de le quitter définitivement.
19:59 Ça aurait été tellement plus simple si elle avait juste décidé de partir. Elle aurait pu s'en aller. Si les choses allaient si mal pour elle, elle n'était pas obligée de rester.
20:19 Le soir du 8 janvier 1995, les enfants de Thérèse et de Ray sont mis au courant des terribles événements de la soirée. Malgré leur peine, ils hésitent à croire la version du drame fournie par leur mère.
20:35 Elle essayait de faire croire sa version, mais je doutais vraiment de son histoire.
20:42 Elle continuait de parler en disant que je ne comprenais pas. J'ai demandé « mais qu'est-ce que je ne comprends pas au juste? » Elle a dit « oublie ça, ce n'est pas important. Ce qu'il faut, c'est trouver celui qui a tiré dessus. »
20:58 J'ai répondu que la police s'en occupait, que c'était à eux de trouver le coupable.
21:10 Sur les lieux du drame, l'enquêteur confirme que les traces de pas qui mènent à la carabine sous le sapin correspondent à celles laissées par les bottes de Thérèse sur le balcon.
21:20 Une nouvelle version du drame commence à se dessiner.
21:31 Les épisodes de brutalité qu'a vécues Thérèse auprès de son mari, pourraient-ils lui avoir donné le goût d'interrompre le cycle infernal de la violence qu'elle a subie?
21:40 Thérèse Saint-Denis a-t-elle finalement décidé de réagir en commettant l'irréparable?
21:55 Le décès de Ray Bennett, 62 ans, tué dans son lit d'un coup de feu au visage, ne semble plus être lié à une tentative de vol comme l'a raconté son épouse Thérèse.
22:06 Les traces de pas qui mènent à ce qui pourrait être l'arme du crime, dissimulée dans le boisé derrière la maison, l'identifient comme la principale suspecte.
22:21 Je ne comprenais pas pourquoi quelqu'un serait rentré dans la maison, aurait tué mon père devant ma mère sans s'en prendre à elle. Ça n'avait aucun sens.
22:33 Vers 1h du matin, dans la nuit du 8 au 9 janvier 1995, Thérèse Saint-Denis Bennett est rejointe par l'enquêteur de la Sûreté du Québec, qui veut lui poser quelques questions.
22:47 Pendant l'interrogatoire, sa version initiale des faits commence à changer. Une autre facette de Thérèse et de sa relation avec Ray émerge.
22:56 Ma mère, ce n'était pas un ange. On dirait qu'elle avait tout préparé. En tout cas, c'est ce que je pense.
23:13 Son esprit fonctionnait drôlement. Je ne sais pas si elle était totalement lucide.
23:17 Il apparaît évident que même si Thérèse subissait la violence de son mari, elle était loin d'être une victime passive.
23:27 Même si je n'ai pas vu de violence physique envers elle, je pense qu'il y en avait. Mais elle aussi était très violente verbalement envers mon père. Il n'y en pouvait plus. Il y en avait assez.
23:43 Souvent, je l'ai entendu provoquer des chicanes avec mon père.
23:47 En même temps, d'un autre point de vue, ce qui est assez particulier, c'est qu'elle est décrite aussi comme une femme étant très violente par certains de ses amis, certains de ses membres de sa famille.
23:57 Et donc là, on a accès à un portrait qui est un petit peu différent de certains autres couples où il y a de la violence aussi sévère.
24:07 Sa peur des représailles l'empêche de lever la main sur son mari. Mais Thérèse semble avoir trouvé d'autres cibles sur qui passer sa frustration. Ses enfants.
24:17 Je l'ai déjà vu lancer des couteaux. Je l'ai déjà vu menacer avec une arme.
24:36 Il y a quelques années, quand je vivais encore à la maison, j'avais découvert quelque chose. Quelque chose qu'elle avait fait et j'ai voulu le dire à mon père.
24:47 Et elle m'a dit « si tu y vas, je te tire dessus. Tu ne diras rien ».
25:00 Des fois, c'est moins menaçant d'agresser quelqu'un qui ne répondra pas. Donc, être en présence d'un homme qui est très violent, qui menace de la tuer à quelques reprises, qui l'a presque tué à quelques reprises.
25:12 S'en prendre à lui stratégiquement, c'est dangereux. S'en prendre à ses enfants, eux risquent moins de contre-attaquer, se défendre et ainsi de suite. Donc, on peut penser à un transfert.
25:26 Je suis sûre que la violence, ça réveille ta propre violence. Parce que tu t'es sentie assez impuissante des bouts, qu'à un moment donné, la violence de l'autre t'atteint. Puis, tu développes la tienne propre.
25:44 Les enfants n'ont jamais l'impression de compter pour Thérèse.
25:53 Il n'y a pas de tendresse entre nous. Il n'y en a jamais eu. C'était pas le genre de mère dont tu pouvais être proche. Parce qu'en fait, elle ne savait pas comment être une mère.
26:06 Pour moi, elle n'était pas une mère. On n'a pas été élevés dans l'amour comme s'esposés. Nos amis ne savaient pas ce qu'on vivait. On ne disait rien. On n'invitait personne à la maison parce qu'on ne savait jamais ce qui pouvait arriver.
26:35 Il semble que Thérèse se mette à boire dès que Rick quitte la maison.
26:38 Pendant qu'il travaillait, elle sortait et revenait complètement saoul. Puis, elle essayait de préparer le souper en faisant semblant de rien.
26:55 Boire jusqu'à l'ivresse devient leur principale activité commune. Le peu de bonheur qu'ils en tirent est rapidement détruit par l'atmosphère de violence que l'alcool installe.
27:05 Mes parents buvaient beaucoup trop. Je pense que ma mère avait besoin de l'alcool comme prétexte pour argumenter ou pour se chicaner.
27:21 De temps en temps, ils parvenaient à s'entendre. Et même quand ils buvaient, ça ne vireait pas toujours en chicane. Des fois oui, des fois non. C'est impossible à prévoir.
27:29 Il y a des couples qui vont consommer ensemble et c'est vraiment une activité conjugale. C'est le moment où ils réussissent à se retrouver. C'est la seule activité conjugale qu'ils ont.
27:41 Et ça va faire en sorte qu'une fois sobre, les individus changent et le couple va changer et ne survivra peut-être pas à cette période de sobriété.
27:51 À un moment donné, je me suis dit que quand je serais face à face avec elle, je vais lui demander parce que je lui ai dit « si tu n'avais pas bu, est-ce que tu aurais poursuivi la relation? »
28:06 Elle m'a dit non. Elle n'a pas hésité. Elle n'a pas hésité un instant.
28:11 L'hypothèse c'est que parce qu'elle consommait, elle est restée plus longtemps dans un couple violent. Ce qui est peut-être vrai, il y a beaucoup de gens pour qui la consommation c'est un moyen un peu de noyer les humeurs dépressives, d'oublier ses troubles.
28:30 Pour elle, c'était plus important d'acheter une caisse de bière que d'acheter de la nourriture. Elle disait que mon père avait besoin de sa petite bière, mais c'était faux. C'était pas lui qui en avait besoin, c'était elle.
28:44 Pour acheter son alcool, Thérèse est prête à tout pour soutirer de l'argent à ses proches.
28:53 Je pense qu'elle avait peut-être des problèmes mentaux.
28:59 Avec tout ce qu'elle a fait, toutes les beuveries, les mensonges, les tricheries durant des années, une personne normale ne ferait pas ça.
29:09 Parfois, elle emprunte de l'argent à ses amis. Parfois, elle fait les poches de son mari. Il lui arrive même d'imiter la signature de ce dernier pour se faire de faux chèques.
29:25 Par exemple, si mon père devait payer quelque chose par chèque, elle faisait le chèque, puis lui faisait signer, mais elle en faisait un deuxième du même montant à son nom, puis elle imitait sa signature.
29:37 Après ça, elle disait que c'était une erreur de la banque, que c'était pas sa faute.
29:41 Puis comme mon père manquait d'éducation, bien, il la croyait. Puis elle, elle empochait l'argent. C'était comme ça qu'elle s'en sortait.
29:52 Elle était imprévisible. On savait jamais ce qu'elle pensait.
29:58 Le 8 janvier 1995, Thérèse est mise en état d'arrestation pour le meurtre de son mari.
30:09 Les traces de pas dans la neige qui mènent à l'arme qu'on suspecte être celle du crime correspondent bel et bien au botte que porte Thérèse.
30:19 On la transfère à Montréal, au Quartier général de la Sûreté du Québec.
30:23 Après plus d'une heure d'interrogatoire, Thérèse fait une déclaration verbale incriminante.
30:29 J'ai pas fermé l'œil de la nuit. J'attendais qu'elle appelle ou qu'elle revienne.
30:41 Je me souviens plus trop, je pense qu'il était 4 ou 5 heures du matin, quand un policier m'a téléphoné pour me dire que c'était elle qui l'avait tuée.
30:52 Thérèse décide ensuite de contacter un avocat qui lui conseille de ne rien déclarer d'autre.
30:59 Elle s'enferme dans son mutisme. Mais il est déjà trop tard. Elle a avoué le meurtre de son mari.
31:08 Dans quelles circonstances Thérèse a-t-elle tué Ray?
31:14 S'agit-il effectivement de l'acte désespéré d'une victime qui n'en peut plus de son bourreau?
31:20 Thérèse Saint-Denis-Bennett reconnaît avoir assassiné son mari Ray Bennett.
31:28 Mais les enquêteurs doivent reconstituer la succession des événements qui a mené à cette explosion de violence.
31:36 Ce jour-là, le dimanche 8 janvier 1995, la fille cadette du couple dîne chez ses parents.
31:47 Thérèse semble ravie de sa visite. Elle prend plaisir à discuter avec sa fille, alors que Ray semble plutôt boudeur.
31:56 Il faut dire qu'il aurait déjà bu quelques bières et que depuis sa retraite, un an plus tôt, sa personnalité s'est assombrée.
32:05 Il n'y a plus rien qui dérangeait mon père. J'ai l'impression qu'il n'espérait plus rien de la vie.
32:15 À quelques reprises, Thérèse tente d'intégrer Ray à la conversation, mais celui-ci se renfroigne davantage.
32:24 Souhaitant éviter une potentielle confrontation entre ses parents, leur fille tente de calmer le jeu en suggérant à sa mère de le laisser tranquille.
32:34 Vers 15 heures, elle quitte la maison.
32:37 Immédiatement après son départ, il semblerait que Thérèse se soit mise à engueuler son mari pour son attitude lors du dîner.
32:45 Ce qui l'aurait fâchée le plus, c'est qu'il ne l'ait pas attendue pour commencer à boire.
32:50 Elle aime à l'occasion passer l'après-midi à consommer avec lui, mais cette fois, il aurait pris trop d'avance.
32:57 Il est vrai de dire que les couples où généralement une personne consomme de façon différente de l'autre,
33:04 donc soit un des deux conjoints qui ne consomment pas ou qui ne consomment pas aussi souvent, souvent ça va créer plus de conflits.
33:10 C'est ce qu'on appelle des couples discordants au niveau de la consommation.
33:13 Évidemment, le fait qu'elle buvait beaucoup elle aussi, ça n'aidait pas vraiment.
33:21 Les heures passent. Vers 19 heures, les bières vides s'accumulent sur la table quand Thérèse téléphone à son fils Michael.
33:29 Désœuvrée, elle l'invite à venir passer la soirée avec eux, mais Michael refuse, invoquant le fait qu'il est trop tard pour les enfants.
33:37 Thérèse, déçue, raccroche et s'ouvre une autre bière.
33:42 C'est alors que Ray lui aura annoncé qu'il avait trop bu, qu'il était fatigué et qu'il allait se coucher.
33:49 Contrarié, Thérèse aurait manifesté son mécontentement à son mari, mais sans le faire changer d'idée.
33:55 Il est allé se coucher, probablement après avoir bu quelques verres, et elle était fâchée parce qu'elle voulait qu'il continue à boire.
34:06 Ce qu'on sait, c'est que les journées où il y a des grands épisodes de consommation, où les couples consomment plus qu'à l'habitude,
34:17 et où les cas de violences sont de beaucoup multipliés, on parle de 6 à 13 fois selon certains couples.
34:23 Deux heures plus tard, vers 21h, Thérèse n'aurait toujours pas décoléré.
34:32 Cette journée ratée aurait réveillé en elle toutes les frustrations vécues au cours de leur vie à deux.
34:38 Une femme que ça fait un bout de temps que tu te fais violenter, harceler, harcèlement physique, harcèlement verbal,
34:46 il doit y avoir un moment donné, tu dois avoir un haut là, tu dois en avoir assez.
34:53 Moi, elle m'a dit que son mari dormait, puis qu'il n'y a pas eu une idée d'aller le tuer comme ça, de le tirer pour être libre, pour se libérer.
35:06 La carabine du couple est rangée dans la chambre où Ray s'est endormi.
35:14 Sur la pointe des pieds, Thérèse va chercher l'arme à feu.
35:18 C'est très triste parce que c'est sûr que prendre un jugement comme ça, il faut être vraiment décidée, puis pas penser deux minutes, tu sais.
35:33 Sans faire de bruit, Thérèse revient dans la cuisine pour charger deux balles dans le fusil.
35:42 Puis, elle retourne vers la chambre où son mari s'est endormi.
35:45 Assommée par l'alcool, Ray ne l'a pas entendue venir et continue de dormir d'un sommeil lourd.
35:52 À partir de la porte de la chambre, Ray est attiré par une porte.
36:00 C'est là que Ray se trouve.
36:04 À partir de la porte de la chambre, Thérèse pointe la carabine en direction de la tête de Ray.
36:11 Après l'avoir atteint mortellement d'une balle en plein visage, Thérèse affirme avoir crié de toutes ses forces à son mari qu'elle n'avait plus peur de lui.
36:25 Elle nous avait dit que ça avait fait comme un recul, là, tu sais, sur son épaule.
36:31 Et puis, elle n'était pas plus énervée que ça.
36:34 Elle n'était pas énervée de l'avoir tuée, là.
36:40 Finalement, elle avait comme été soulagée.
36:45 Thérèse ne va pas vérifier si Ray a survécu ou s'il est mort.
36:55 Elle sort de la maison mobile, la carabine en main.
36:59 Et se dirige vers le boisé voisin.
37:02 Thérèse jette l'arme sous un sapin tout près d'une corde de bois de chauffage.
37:13 Puis, rentre chez elle, probablement en pensant à ce qu'elle va dire aux policiers.
37:19 C'est à ce moment que l'idée de deux voleurs armés aurait surgi dans son esprit.
37:28 Clairement, c'est quelque chose qui ne semble pas très réfléchi ou salé.
37:32 Là, on se pose des questions sur, justement, la naïveté de cette personne-là.
37:36 Ça a l'air à la fois d'un geste qui est prémédité parce que, bon, elle explique
37:41 «je suis en train de chercher soit l'ammunition ou le revolver, puis j'ai peur qu'il se réveille».
37:46 Donc, ça ne semble pas être quelque chose qui est très impulsif.
37:49 En même temps, ça ne semble pas être un incident qui est bien planifié.
37:52 Ça, c'est clair. Est-ce qu'il est planifié? Ce n'est pas clair.
37:56 Mais est-ce qu'il est bien planifié? Certainement pas.
37:59 Je pense que la seconde où ça a été fait, elle a paniqué.
38:07 Et c'est là qu'elle a inventé son histoire, en pensant qu'on la croirait.
38:13 Mais moi-même, qui n'ai pas d'étective ou policière, je ne la croyais pas.
38:19 Alors, comment peux-tu penser qu'un professionnel croirait cette histoire?
38:25 Comment peux-tu croire à cette histoire?
38:27 Thérèse Saint-Denis pourrait avoir été la victime type qui se retourne contre son bourreau.
38:40 Mais sa propre violence et le fait que Ray se soit adouci au cours des dernières années
38:46 risquent de rendre la justice plus ambivalente à son endroit.
38:51 À l'aube du procès de Thérèse Saint-Denis Bennett, accusée d'avoir tué son mari,
38:57 les réactions de son entourage sont vives et empruntent de stupéfaction.
39:02 La minute que j'ai entendu qu'une femme de Calumet avait tué son mari, j'ai dit "Saint-Thérèse".
39:12 Automatiquement, ça m'est venu. Je suis sûre. Le nom ne m'est même pas sorti.
39:19 J'aurais jamais pensé que ça pourrait arriver. Je pensais juste qu'un jour, ça en irait pour de bon.
39:25 Je n'étais pas surprise du tout. Des fois, elle perdait la tête après avoir consommé.
39:35 Il n'y a rien qui pouvait l'arrêter.
39:38 Le procès s'ouvre devant jury en novembre 1995 au Palais de justice de Saint-Jérôme.
39:46 La défense plaide que Thérèse souffre du syndrome de la femme battue,
39:50 espérant ainsi un acquittement pour légitime défense.
39:54 D'être tabassée, d'être insultée jour après jour, la colère monte.
40:00 Peut-être que par moments, on a envie aussi de laisser aller de cette colère-là,
40:05 de passer aux actes, de dire des choses qu'on n'aurait peut-être pas dites
40:09 parce que l'autre nous soumet à une violence importante.
40:13 Donc, ce n'est peut-être pas si incompréhensible que ça.
40:16 De fait, plusieurs d'entre nous, lorsqu'on est attaqué, ont le goût de répondre et de contre-attaquer.
40:21 Pour soutenir cette théorie, la défense dépose en preuve l'épais dossier médical de Thérèse,
40:28 en plus d'appeler à la barre des témoins qui peignent un portrait peu flatteur de Ray Bennett.
40:38 En court, même si en fait c'était lui la victime, on ne l'a pas traité comme une victime.
40:44 On l'a traité comme l'agresseur.
40:48 J'ai senti qu'on faisait le procès de mon père plus que celui de ma mère.
40:52 Pourtant, c'était elle la criminelle.
40:54 C'était mon père qu'on devait défendre. Je ne pense pas que la cour a bien fait ça.
40:59 La couronne prétend plutôt que Thérèse a agi de sang-froid
41:04 et pleinement consciente de la gravité du geste qu'elle posait.
41:07 Les enfants du couple, témoins de la violence de Thérèse et ébranlés par la mort de leur père, choisissent leur camp.
41:21 Elle a invoqué le syndrome de la femme battue,
41:25 mais je ne crois pas qu'elle était battue autant qu'elle l'a prétendue au procès.
41:29 Moi, je n'ai jamais rien vu.
41:33 Je ne l'ai jamais vu se faire frapper ou abuser physiquement.
41:37 La vraie victime dans tout ça, c'était mon père.
41:40 Les gens qui le connaissaient savaient qu'il avait changé.
41:44 Mais elle, elle voulait qu'on continue de penser que ça allait mal.
41:50 Ce qui est particulier, c'est que, du moins pour ce qui est de la violence physique,
41:59 elle s'arrête très longtemps avant le meurtre.
42:03 Plusieurs, plusieurs années. Donc, c'est un cas qui est intriguant
42:06 parce qu'on se demande un peu ce qui fait en sorte que ce soir-là,
42:10 elle décide de prendre une arme et de lui dire « bon, bien, j'ai plus peur de toi » et de le tuer.
42:15 Le 1er décembre 1995, le jury rejette la thèse du syndrome de la femme battue
42:22 et reconnaît Thérèse Saint-Denis-Bennett coupable du meurtre prémédité de Ray Bennett.
42:31 J'étais très satisfait du verdict.
42:34 Il y a une partie de moi qui n'accepte toujours pas ce qu'elle a fait.
42:38 Elle ne nous l'a pas juste enlevé à nous, elle l'a aussi enlevé à ses petits-enfants.
42:44 Je suis encore très en colère contre elle.
42:50 Combien de personnes peuvent se rendre jusque-là?
42:59 Jamais j'ai entendu un mot de remorque.
43:02 Je lui ai parlé souvent au téléphone.
43:06 Je ne comprenais pas qu'elle ne me parlait pas, qu'elle ne le regrettait pas.
43:10 Mais je pense que pour elle, c'est anormal. C'est là qu'on voit qu'il y a un problème.
43:16 Même si les enfants du couple ont le sentiment que justice a été faite,
43:21 leur douleur reste vive.
43:24 On ne pouvait pas prévoir.
43:28 C'est dur à dire.
43:30 Chose certaine, elle n'était pas obligée de rester si elle n'aimait pas sa vie.
43:35 Elle aurait pu continuer son chemin. Personne ne l'aura empêchée de partir.
43:39 Si vous êtes malheureux, partez.
43:43 Si il y a de l'abus, partez.
43:46 Personne ne devrait vivre ça.
43:49 Je crois qu'ils n'étaient pas faits l'un pour l'autre.
43:53 Il y en a qui ne sont pas faits pour être ensemble.
43:57 Je pense qu'il aurait été mieux seul ou avec quelqu'un d'autre.
44:01 Quand l'alcool s'ajoute à la dépendance affective,
44:06 il est difficile de voir clair et de trouver le courage de prendre sa vie en main.
44:11 Dans cette malheureuse histoire, il semble n'y avoir que des victimes.
44:16 Si un tel drame se préparait dans votre entourage, sauriez-vous le voir venir?
44:23 Vous n'avez pas le droit de vous entendre.
44:26 Vous ne pouvez pas vous entendre.
44:29 Vous ne pouvez pas vous entendre.
44:32 Vous n'avez pas le droit de vous entendre.
44:35 Vous n'avez pas le droit de vous entendre.
44:38 Vous n'avez pas le droit de vous entendre.
44:41 Vous n'avez pas le droit de vous entendre.
44:44 Vous n'avez pas le droit de vous entendre.
44:47 Vous n'avez pas le droit de vous entendre.
44:51 Vous n'avez pas le droit de vous entendre.
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44:56 Vous n'avez pas le droit de vous entendre.
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45:02 Vous n'avez pas le droit de vous entendre.
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45:17 Vous n'avez pas le droit de vous entendre.
45:20 Vous n'avez pas le droit de vous entendre.
45:22 [Musique]

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