Richard Ferrand appelle à modifier la Constitution pour autoriser un 3e mandat présidentiel - Débat

  • l’année dernière
Avec Arlette Chabot et Eric Revel

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##LES_GRANDS_DEBATS_DU_MATIN-2023-06-19##
Transcript
00:00 - Il est 8h46, que pensez-vous du Rassemblement National ?
00:06 Une enquête assez intéressante, même très intéressante, voire percutante,
00:11 évidemment, Arlette Chabot et Eric Revelle, enquête fiduciale,
00:17 IFOP fiduciale pour le JDD et Sud Radio hier.
00:22 Si vous n'avez pas vu, allez sur notre site, la découvrir, elle est intéressante.
00:27 Sur les Français, le regard qui évolue par rapport au RN,
00:32 ce qu'on a évoqué tout à l'heure avec Sébastien Chenué.
00:35 Toujours quand même une mauvaise image d'extrême droite qui colle au parti,
00:41 mais en revanche, il y a beaucoup d'autres indicateurs qui font que Marine Le Pen et l'ERN progressent.
00:45 Bon, nous verrons ça. Il y a quand même aussi, on l'a commenté déjà tout à l'heure,
00:49 il y a aussi cette petite phrase qui fait beaucoup réagir ce matin,
00:53 Richard Ferrand, dans une interview au Figaro, "Regrettez-vous qu'Emmanuel Macron ne puisse pas se représenter en 2027.
00:59 Notre Constitution en dispose ainsi. Mais, mais, on peut peut-être la revoir."
01:06 Eric Revelle, Arlette Chabot, et puis au 0826 300 300.
01:09 Eric Revelle, vous avez été surpris de cette phrase ?
01:12 - Alors, pas surpris, parce que les macronistes considèrent qu'après eux, ce sera le déluge.
01:17 Sur le fond, il y a cette idée incroyable qu'il y aurait Emmanuel Macron et les restants du monde.
01:24 C'est-à-dire que si Emmanuel Macron se part, eh bien, ça sera le grand vide.
01:28 Mais les macronistes, qui ont forcément un peu d'épaisseur politique, bien que parfois j'en doute,
01:31 devraient savoir que des irremplaçables, il y en a plein dans les cimetières politiques.
01:36 Mais modifier la Constitution pour permettre éventuellement au chef de l'État actuel de se représenter...
01:44 Vous savez, ça me fait penser un peu...
01:45 - Il dit "à priori pas pour cette fois".
01:48 - Oui, oui, oui.
01:49 - "Ce n'est pas possible, rien n'est impossible, Arlette."
01:51 - Oui, oui, d'accord.
01:52 Mais le fait de lancer ce ballon d'essai dans l'état de tension dans lequel est le pays,
01:57 c'est pas manquer d'air, quand même. C'est absolument incroyable.
01:59 C'est-à-dire que vous avez deux personnes qui ont fait ça, à ma connaissance, dans le monde,
02:03 et qui sont toujours au pouvoir, c'est Poutine, Medvedev et Xi Jinping en Chine.
02:07 Donc, si vous prolongez, si vous modifiez la Constitution,
02:10 et que vous émettez l'idée de modifier la Constitution pour permettre de prolonger
02:14 un mandat présidentiel au-delà de deux élections,
02:18 ça donne l'impression qu'on rentre dans une autre ère.
02:21 Pardon, mais je vous le dis comme je le pense.
02:24 - C'est-à-dire qu'on s'attendait à ça, mais pas à ça,
02:26 même si la question avait été évoquée.
02:28 Parce qu'on prête à Emmanuel Macron l'intention,
02:31 après ces deux mandats, de revenir éventuellement en 2027, 2032.
02:36 Pourquoi pas, à nouveau, être candidat devant les Français.
02:40 Et ça, c'est une idée, effectivement, qui court depuis longtemps.
02:44 Mais franchement, en ce moment, se dire qu'on va modifier la Constitution,
02:48 pas dans l'immédiat, évidemment, mais quand même,
02:51 pour permettre à un président de la République de faire trois mandats,
02:54 c'est vrai que le côté président à vie est en train de gagner du terrain sur la planète.
02:59 Jusqu'à présent, c'est vrai qu'il leur appelait méchamment, évidemment,
03:03 Eric, seul l'éditeur... - Parce que je suis un méchant garçon, vous savez bien.
03:06 - Ouais, je sais, c'est pour ça. Méchamment, seul l'éditeur.
03:08 - Après, il y en a certains qui sont restés aussi longtemps au pouvoir,
03:11 je pense à Angela Merkel, par exemple, en Allemagne.
03:13 - Mais c'est pas la même chose, il y a des élections parlementaires,
03:18 son parti emporte les élections, donc elle est choisie par son parti
03:22 pour diriger un gouvernement, une fois, deux fois, trois fois, et plus.
03:27 Donc ça, c'est logique. Mais modifier une Constitution pour se dire,
03:31 on peut ainsi... Et ça tombe hyper mal, quoi.
03:34 En même temps, il dit qu'il faut de l'apaisement, Richard Ferrand.
03:37 Ça, ça va pas apaiser le débat.
03:39 - 0826-300, c'est Simon de Perpignan qui est avec nous.
03:42 Bonjour, Simon. Bonjour.
03:46 - Allô ? - Oui, on vous entend, Simon.
03:49 Vous vouliez réagir à ce sujet par la proposition de Richard Ferrand.
03:52 La proposition, ou les propos, du moins.
03:54 - Oui, les propos, mais comme tous propos, il y a toujours un début
03:58 pour un peu tester l'opinion publique, voir un peu comment les gens réagissent.
04:02 Déjà, c'est jamais anodin.
04:05 Le plus inquiétant, c'est qu'on veut bien changer la Constitution
04:09 pour pouvoir prolonger le mandat du président,
04:12 ou renouveler, éventuellement, le 3e ou 4e mandat, on ne le sait pas.
04:16 Mais par contre, on ne veut pas réviser la Constitution
04:19 pour des sujets bien plus graves, des sujets régaliens,
04:22 tels que la sécurité, la justice, l'immigration.
04:25 Bon, là, je trouve quand même qu'on est...
04:28 Ils n'ont pas conscience du niveau et de l'intérêt de la population
04:31 pour d'autres sujets. Ils sont plutôt intéressés par leur propre avenir,
04:35 parce qu'évidemment, le renouvellement de M. Macron
04:38 permettrait à, disons, à son...
04:43 Comment dire ? À sa cour proche de pouvoir continuer...
04:47 - Rester au pouvoir. - Voilà.
04:50 - Que la macronie persiste après, c'est ça.
04:53 Parce que c'est à travers qui le macronisme peut-il survivre ?
04:57 C'est l'autre question qui est posée, d'ailleurs, à Richard Ferrand,
05:01 qui dit "Le macronisme est toujours vivant. Pourquoi évoquer sa survie ?
05:05 A tous égards, mieux vaut exister pleinement qu'espérer l'éternité."
05:08 Ce que répond Richard Ferrand, quoi.
05:11 Oui. Simon ?
05:14 - Oui, pour terminer, je dis que là, c'est tout à fait une vision
05:18 de République africaine, quoi. Et on veut tomber dans une autocratie
05:22 avec un système, tout à son... Un pouvoir autoritaire et unique,
05:28 avec des petits pouvoirs en périphérique qui ne sont pas en mesure de prendre le pouvoir.
05:32 Et donc de se créer ce qu'on veut, comme on veut, quoi.
05:35 - Merci, Simon, d'avoir réagi au 0826-300-300.
05:38 Est-ce que vous pensez aussi, quelque part, à travers cette interview,
05:41 Richard Ferrand se met en pôle position, il se place pour Matignon ?
05:46 Éric Rebelle ? Arlette Chabot ?
05:49 - Là aussi, c'est quand même incroyable, parce que vous avez des députés
05:53 qui ont été battus, comme à chaque élection,
05:56 et ces gens disparaissent du visage politique.
05:58 M. Ferrand a été battu à la députation.
06:01 Il a fait quelques histoires récentes concernant une mutuelle.
06:05 - Ça a été derrière lui, maintenant.
06:07 - Oui, mais il a été battu, quand même, à la députation.
06:09 Et alors, un personnage, même si c'est un historique d'Emmanuel Macron,
06:13 pour être nommé Premier ministre, c'est absolument très curieux, quand même.
06:17 Alors, il y a d'autres noms qui traînent.
06:19 Il y a celui de Thierry Breton, le commissaire européen.
06:22 - Il n'a pas été battu au législatif.
06:24 - Non, parce que lui, il était sous Chirac.
06:26 C'est en même temps à tout... Mais Ferrand, Premier ministre...
06:29 - Christine Lagarde. - C'est l'idée de Nicolas Sarkozy.
06:32 Et personne n'y croit. Enfin, quelle héroïne, surtout, d'y aller.
06:35 C'est le nom que souffrent Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron.
06:38 - On va voir. Alors, il y a aussi ce sondage, un parti vraiment à part,
06:42 ce qui ressort de notre grande enquête "Sondage IFOP, fil du ciel, poursuit de radio et JDD".
06:46 Frédéric Dhabi, le patron de l'IFOP, en parlera tout à l'heure, évidemment,
06:51 chez Valérie Expert, dans un instant.
06:53 Mais, tout de même, vous réagissez aussi à cette enquête.
06:56 C'est Emmanuel qui est avec nous, de Montpellier. Bonjour, Emmanuel.
06:58 - Bonjour à tous.
07:00 - Vous vouliez réagir sur cette enquête qu'on a détaillée depuis hier.
07:04 - Oui, effectivement. J'en fais une lecture.
07:07 Je ne sais pas si certains nombres d'auditeurs ou en votre plateau la partageront,
07:11 mais je fais une lecture de cette enquête qui montre des détails cachés, je pense,
07:17 mais dont on ne parle pas.
07:19 Je pense qu'effectivement, le Rassemblement national est agité par les médias "mainstream", on va dire.
07:27 Comme une possibilité de diviser encore la population et d'agiter ce chiffon droite-gauche, comme à chaque fois.
07:34 Et en fait, en cristallisant la problématique du Rassemblement national sur la population nord-africaine,
07:40 qui, évidemment, est un électorat important,
07:43 mais, en fait, je pense que tout ça, ça cache bien d'autres problématiques,
07:46 qui sont des problématiques de protectionnisme, en fait.
07:49 Parce que, je vais prendre un exemple.
07:52 Quand on va à Madagascar, on ne peut pas, en tant qu'étranger, d'où qu'on vienne, acheter un terrain.
08:01 Voilà, ça c'est impossible.
08:03 Pour autant, on ne va pas traiter Madagascar de pays raciste.
08:07 Donc, indépendamment du fait qu'on soit raciste ou pas, c'est un fait.
08:10 C'est une question de protectionnisme, et donc ce protectionnisme est sûrement ressenti en France,
08:15 par exemple, à travers les Chinois, par exemple, qui peuvent mettre la main sur des vignobles chez nous,
08:21 mais il y a un autre protectionnisme aussi, qui est celui qui est plutôt économique ou patrimonial, par exemple,
08:27 comme les rues de Paris ou de Marseille, qui sont achetées entièrement par Black Rock, etc.
08:32 Tout ça, en fait, véhicule une insécurité, je pense, dans la tête des Français, en général.
08:38 Et voilà, je ne sais pas ce que vous en pensez.
08:40 - Oui, oui, non mais, alors, c'est particulièrement, effectivement, intéressant derrière ça.
08:44 Alors, s'il y a aussi toujours une image de racisme au RN, chez les Français,
08:50 c'est parce que le parti s'est construit aussi sur les fondements du FN et de l'extrême droite.
08:55 Mais, sur cette question du protectionnisme, oui, probablement que si ça progresse du côté du RN, c'est ça.
08:59 - Mais, alors, attendez, juste une petite parenthèse, parce que je vois que Richard Ferrand réagit sur son interview.
09:04 C'est incroyable. Il dit, consternant de voir, sur Twitter, consternant de voir s'agiter les réseaux sociaux
09:10 et les médias paresseux sur une proposition stupide que je ne fais pas dans un entretien au Figaro,
09:17 donc il parle de la modification de la Constitution,
09:20 "modifier la Constitution pour la présidentielle 2027, je ne fais pas cette proposition",
09:24 "panurgisme imbécile", dit-il.
09:26 Donc, c'est absolument incroyable. C'est-à-dire qu'il fait une déclaration,
09:29 et je pense que ça va soulever tellement de boucliers qu'il revient complètement en arrière.
09:33 Mais, sur le protectionnisme, vous savez, il y a des mots qu'on met dans le débat et qu'on revient en boumbant.
09:39 Par exemple, "préférence nationale", c'est le mot du RN.
09:42 Mais quand le CNC, le Centre National du Cinéma, finance des films français,
09:48 il fait une certaine préférence nationale.
09:51 Il a raison, ce n'est pas si simple que ça.
09:54 Emmanuel a raison.
09:55 On va poursuivre dans un instant avec Valérie Expert, évidemment, bien sûr.
09:59 Aujourd'hui, tout à l'heure, avec Jean-Jacques Bourdin, puis André Bercoff,
10:04 et tous les débats jusqu'à ce soir.
10:06 Passez une bonne journée sur Sud Radio.

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