Abaissement de la note de la France par l'agence Fitch : Macron dans une impasse ? - Les débats

  • l’année dernière
Avec Arlette Chabot et Eric Revel
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##LES_GRANDS_DEBATS_DU_MATIN-2023-05-01##
Transcript
00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 6h-9h, Jean-Marie Bordry.
00:03 - Allez, bon réveil à vous, si vous avez pris le temps de nous rejoindre, on est ensemble jusqu'à 9h, c'est le Grand Matin Sud Radio.
00:09 On vous souhaite un bon lundi, on peut se permettre de vous le dire puisque c'est un lundi férié, c'est un week-end de trois jours.
00:14 Nous sommes le 1er mai, il est précisément 8h37. On vous pose plusieurs questions sur le Twitter de Sud Radio.
00:20 L'une d'elles concerne l'utilisation des drones par les forces de l'ordre. Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:24 Vous pouvez voter sur Twitter, mais vous nous appelez 0826 300 300, venez débattre avec nos éditorialistes.
00:30 On est avec Arlette Chabot, bonjour à vous Arlette. - Bonjour.
00:33 - Et avec Éric Revelle, bonjour à vous Éric. - Bonjour Arlette, bonjour Jean-Marie.
00:37 - Bonjour Éric. - 300 rassemblements prévus officiellement dans toute la France aujourd'hui, à l'appel de l'intersyndicale notamment.
00:44 Est-ce que c'est un baroud d'honneur pour l'intersyndicale ? On va en parler, on en parle aussi avec vous tous au 0826 300 300.
00:51 Si vous allez manifester, vous nous appelez pour nous donner votre avis. L'intersyndicale qui joue gros aujourd'hui Arlette ?
00:57 - Oui, aujourd'hui c'est une journée de toute façon importante, parce que quoi qu'il arrive on retiendra l'unité des syndicats.
01:04 C'est pas si fréquent, c'est le moins qu'on puisse dire le 1er mai, mais ça risque effectivement d'être le chant du signe, un peu de cette mobilisation.
01:12 D'ailleurs les syndicats sont conscients qu'ils ne peuvent pas ainsi à répétition continuer à organiser des défilés régulièrement.
01:21 Cela dit, il faut, et c'est ce que disait tout à l'heure Céline Verzeletti, trouver un moyen aussi de permettre à ceux qui ont envie de continuer à exprimer leur colère à l'égard du gouvernement,
01:32 de l'exprimer d'une manière ou d'une autre. Reste à trouver des formes, effectivement, d'action.
01:38 - Alors manifester, mais pourquoi justement et dans quel but, Eric Revelle ?
01:41 - C'est la bonne question. Alors c'est une situation sociale et paradoxale qui est quand même assez originale au sens premier du terme.
01:50 C'est-à-dire que oui, je partage le point de vue d'Arlette Chabot, c'est sans doute un peu le chant du signe, cette mobilisation, même si elle est réussie du 1er mai avec une intersyndicale unie.
02:01 Mais le paradoxe de la situation, c'est que c'est un baroud d'honneur de la part des syndicats, mais c'est une impasse totale pour le gouvernement et pour Emmanuel Macron.
02:10 Donc les syndicats vont peut-être manifester une fois encore, massivement, mais Macron ne retirera pas la réforme des retraites.
02:19 Mais dans le même temps, Macron et son gouvernement sont dans une impasse et c'est l'une des raisons pour lesquelles, d'ailleurs, l'agence de notation Fitch a dégradé la note financière de la France.
02:29 Au-delà des mauvais chiffres macroéconomiques qu'on affiche en termes d'endettement, en termes de déficit, les agences de notation, et on verra pour Austanda Reyn-Pors et Moody's au début du mois de juin,
02:39 notent que le gouvernement serait dans une impasse, Emmanuel Macron serait dans une impasse, car il serait dans l'impossibilité de faire passer de nouvelles réformes.
02:49 Et ça, les agences de notation financières qui considèrent qu'il faut réformer les économies des pays endettés n'aiment pas du tout.
02:56 Donc, paradoxe de la situation, me semble-t-il, d'un côté un baroud d'honneur pour les syndicats, mais de l'autre côté, un gouvernement, un président de la République,
03:03 qui est dans une impasse avec un mur en face de lui et un mur derrière lui. Vous voyez ce que j'appelle une totale impasse.
03:09 - C'est ça, il est enfermé, en tout cas, cloisonné, même. Tiens, 0826-300-300, direction Le Var, à Fréjus. On retrouve Patrick. Bonjour à vous, Patrick !
03:16 - Oui, bonjour !
03:17 - Qui joue le plus gros aujourd'hui, d'après vous, l'intersyndicale ou le gouvernement ?
03:21 - Ben, disons que les syndicats, ils sont dans leur rôle, vu que ça fait des années que les syndicats et les Français manifestent le 1er mai.
03:31 Bon, cette année, il y a une manifestation unitaire, et c'est tant mieux, c'est la démocratie. Le gouvernement, par contre, moi, je trouve que pour le gouvernement,
03:39 il marche un petit peu sur tes uns, actuellement, parce que tout ce que le gouvernement va vouloir envisager, il y aura toujours des déblocages,
03:47 vu que ce n'est pas moi qui le dis, il y a des gens plus compétents que moi qui ont dit... Ils ont mal pris le dossier entre les mains, quoi,
03:54 et ils sont en train de s'embourber tous les jours, quoi, entre la communication qu'ils font... François Bayrou l'a dit, d'ailleurs, hein,
04:01 ils se sont mal pris avec la réforme, donc voilà.
04:03 - Et si c'était la dernière réforme du quinquennat, ce serait quand même étonnant. Tiens, Patrick, vous nous appelez de Fréjus, avec cette information importante
04:09 qui est tombée, évidemment, cette semaine, la disparition de l'ancien maire de votre ville et ancien ministre François Léotard.
04:14 On rappelle que ces obsèques seront célébrés dans votre ville de Fréjus, Patrick.
04:17 - Mercredi, mercredi.
04:18 - Mercredi prochain, vous irez vous-même ?
04:19 - Non, non, je ne vais pas y aller parce que je connais... Bon, je le connaissais, bien sûr, mais je ne vais pas y aller, je vais laisser...
04:25 On va dire que je suis un jeune Fréjusien, donc voilà, je ne vais pas y aller, mais je sais que M. Léotard a laissé sur la ville de Fréjus
04:32 des choses très importantes, et les anciens Fréjusiens, avec son papa, d'ailleurs, qui était le maire de Fréjus, apprécient beaucoup.
04:39 M. Léotard, qui a fait des choses entre le port de Fréjus, entre la base nature et d'autres choses, c'est quelqu'un qui a marqué la ville de Fréjus, c'est sûr.
04:47 - Effectivement, et qui était ministre, d'ailleurs, de la défense, notamment.
04:50 - Et de la culture.
04:51 - Edouard Balladur, et de la culture, sous Jacques Chirac, vous avez raison, il aura plus.
04:55 - Et le pauvre, il a voulu se gendarmer, à l'époque, contre Chirac et compagnie, il est jeune, et puis voilà, il est passé à la trappe, quoi.
05:02 - Exactement, bon, ça, ça arrive, c'est la vie politique, toute une époque.
05:05 - Mais il est très estimé à Fréjus, oui, très estimé.
05:09 - Merci pour votre appel, Patrick.
05:10 - Bonne journée, au revoir.
05:11 - 0826-300-300.
05:12 - Au revoir.
05:13 - Bonne journée du côté de Fréjus, dans le Var, vous tous qui nous écoutez, vous nous appelez aussi 0826-300-300.
05:17 On parlait de l'époque de François Léotard, une époque où on pouvait encore plus facilement réformer le pays qu'aujourd'hui, ou pas ?
05:23 - Ça n'a jamais été très facile de réformer le pays, mais bien entendu, c'est compliqué, hein.
05:28 Je rappelais tout à l'heure que Nicolas Sarkozy avait fait lui aussi sa réforme des retraites, en espérant, en 2010,
05:36 en espérant justement que les marchés financiers allaient le regarder avec un peu plus, comment dirais-je...
05:43 - Des yeux plus doux.
05:44 - Voilà, les yeux plus doux, on va le dire comme ça, et puis il y a eu la bataille du triple A.
05:48 - Oui.
05:48 - Et le triple A perdu aussi par la France.
05:51 Donc ça veut dire que la réforme des retraites, même si elle est réalisée, elle est forcément réalisée dans la douleur,
05:56 et ensuite, le gouvernant et les gouvernants n'en tirent pas les bénéfices qu'ils en espéraient.
06:02 Donc c'est ça le paradoxe français.
06:03 - C'était la première dégradation de la note de la dette française en 2012, dans les dernières semaines de la présidence de Nicolas Sarkozy.
06:09 - 100 jours avant le premier tour.
06:11 - 100 jours avant le premier tour, c'était un mauvais augure, c'était déjà fitch d'ailleurs.
06:14 Vous êtes toujours avec nous, Éric Revelle, c'est décidément la plus mauvaise nouvelle qui pouvait arriver pour Emmanuel Macron cette semaine.
06:22 - Oui, alors la plus mauvaise nouvelle, oui, enfin, il faudrait voir combien de personnes ont entendu parler de cette affaire,
06:30 la dégradation de la note française et la façon dont ceux qui ont entendu parler prennent la chose.
06:35 Mais ce qui est marrant quand même, enfin ce qui est marrant, ce qui est inquiétant plutôt,
06:39 Arlès Chabot rappelait l'affaire du triple A sous Nicolas Sarkozy, je rappelle que la meilleure note c'est triple A,
06:45 et que nous on est maintenant à double A moins.
06:49 Ça veut dire qu'en l'espace de 10 ans, vous voyez, on est passé de la meilleure note possible par les agences de notation financière,
06:59 à une dégradation qui l'air de rien, à bas bruit, est maintenant d'une évidence folle,
07:05 parce que les ratios d'endettement ne s'améliorent pas, parce que le pays est en difficulté industrielle,
07:11 parce que nous avons des soucis sociaux, et je pense que d'une certaine manière,
07:16 même si on peut contester l'ultra-libéralisme de ces agences de notation qui s'arrogent le droit de juger de la solvabilité d'un pays ou d'une entreprise,
07:26 n'empêche que le passage de triple A à A à moins aujourd'hui montre quand même qu'on n'est pas sur une pente ascendante,
07:34 vous voyez, l'économie française, ou même le pays globalement, on est sur une pente descendante, glissante,
07:41 et finalement, ces dégradations d'agences financières, des notes financières françaises,
07:46 sont le symbole de ce qu'on sent, de ce qu'on ressent, c'est-à-dire ce glissement quand même du pays, et non pas le début d'une apogée.
07:56 Ça, ça me frappe.
07:57 - Oui, un lent déclin en tout cas. Et juste au moment où on apprend cette dégradation de la note française,
08:01 tiens, un extrait du livre du ministre de l'Economie qui fait beaucoup réagir,
08:05 on va vous en parler dans un instant, puisque Bruno Le Maire a produit un livre, un roman,
08:09 avec un extrait de nature plutôt sensuelle, pour ne pas dire érotique,
08:13 c'est tombé au même moment que l'annonce de la dégradation de la note française.
08:16 Restez avec nous, vous nous appelez 0826 300 300.
08:18 Est-ce qu'Emmanuel Macron et le gouvernement ont des solutions pour s'en sortir ?
08:21 On en parle avec vous, dans un instant, sur Sud Radio.
08:24 - Le Grand Matin Sud Radio, 6h-9h, Jean-Marie Bordry.
08:29 - Vous écoutez Sud Radio, il est 8h46, presque 47, on est avec Arlette Chabot et Éric Revelle, nos éditorialistes du jour.
08:36 On parle des conséquences de la dégradation de la note française sur la politique du gouvernement,
08:39 et plutôt la fermeture, une à une, des différentes portes de sortie qui existaient.
08:44 Pour le président de la République, Emmanuel Macron, 0826 300 300, Éric nous appelle de Nîmes.
08:49 Bonjour à vous Éric !
08:50 - Oui, bonjour à tous, merci, le 9h30.
08:54 - Vous allez manifester ou pas vous, aujourd'hui ?
08:56 - Non, moi pas du tout, parce que de toute façon je suis contre cette manifestation.
09:00 Ce qui m'inquiète un peu, c'est que dans notre démocratie malade,
09:05 les jeunes ne vont plus voter, maintenant ils manifestent.
09:09 Pourquoi ? Parce qu'ils rejettent le système.
09:11 Et je pense qu'il faut changer le système.
09:13 Moi j'exclame M. Macron, j'ai écrit "30 raisons de ne plus aller voter".
09:17 Je peux vous donner des exemples, si vous voulez.
09:19 Donc, comme j'ai des raisons de ne plus aller voter, j'ai une solution.
09:23 Il faut que l'État organise des référendums consultatifs,
09:27 je dis bien consultatifs, donc ça n'engage rien, et interactifs, par Internet.
09:31 Pourquoi faire des référendums par Internet ? Parce qu'on peut en faire tous les jours.
09:34 On pose une question, l'idée c'est quoi ?
09:36 C'est que les gens puissent s'inscrire sur un site dédié.
09:39 - Vous devriez faire comme en Suisse, mais sur Internet, quoi.
09:42 - Voilà. Mais c'est plus souple, à ma façon,
09:44 c'est plus souple, pourquoi ? Parce qu'on peut en faire des quantités,
09:46 on n'a pas à déplacer les gens.
09:48 Pour faire le décompte, un ordinateur met 3 secondes,
09:51 ça évite de prendre du personnel pour compter, c'est idiot.
09:54 - Et à condition que, par contre, alors là vous parliez de votre méthode,
09:58 mais à condition que les résultats ne soient pas contestés par ceux qui les écouteraient.
10:01 En tout cas, ce serait intéressant, parce qu'on peut retenir de ce que vous dites, Eric,
10:04 que beaucoup de Français aimeraient être davantage consultés.
10:07 Vous avez parlé de crise démocratique.
10:09 - Je dis bien, interactif aussi.
10:11 Je vous donne un exemple, on parle beaucoup en ce moment des prisons pleines.
10:14 Moi j'ai des idées à proposer pour lutter contre les prisons.
10:17 Donc si je peux lancer mon idée, je vous donne un exemple, je vous pose mon idée.
10:21 Mon idée est lue par plusieurs électeurs.
10:24 Si les publicités mettent 5 étoiles, après le président...
10:28 - Écoutez, ça fait un programme, Eric, pourquoi pas ?
10:30 En tout cas, on pourrait en parler, mais on va parler justement de ce besoin de consultation.
10:34 Merci beaucoup, Eric.
10:35 - De rien, merci à vous.
10:36 - Et puis à bientôt, bonne journée en tout cas du côté de l'Univers.
10:38 - À n'im, profitez-en, en tout cas profitez de cette belle journée du premier.
10:41 Mais Eric Revelle, le besoin de se sentir davantage consulté et écouté,
10:44 c'est pas la première fois qu'on l'entend quand même, Eric ?
10:46 - Non, non, c'est pas la première fois.
10:48 Vous savez, moi j'ai eu l'occasion de dire, et je le répète,
10:51 parce que par définition je crois vraiment à cette analyse,
10:54 c'est que la réforme des retraites, au-delà du fait de travailler 2 ans de plus,
10:59 qui peut évidemment poser beaucoup de problèmes,
11:01 notamment à ceux qui font des métiers très pénibles,
11:05 je crois que cette réforme des retraites, c'est le symbole d'autre chose.
11:08 C'est le symptôme d'autre chose.
11:10 C'est le symptôme que, en fait, et notamment pour les nouvelles générations,
11:14 il y a une demande de démocratie qui a du mal à s'exprimer
11:18 dans le carcan à la fois très solide, très stable,
11:21 mais très contraignant de la constitution de 1958.
11:25 Et je suis persuadé que cette réforme des retraites,
11:27 pour une partie de la contestation qu'elle entraîne,
11:30 au-delà de la surface et de l'importance des choses
11:34 qui permettent de repousser de 2 ans le départ à la retraite,
11:37 il y a ce sujet, c'est-à-dire une demande de démocratie différente.
11:41 Et d'une certaine manière, Ségolène Royal, vous vous en souvenez,
11:45 qui avait posé pour la gauche des conditions qu'elle appelait
11:49 l'ordre juste ou la démocratie participative,
11:52 bien pour la deuxième idée, la démocratie participative,
11:55 je crois qu'avec le nez politique qui est elle-même,
11:58 on peut penser ce qu'on veut du personnage,
12:00 elle avait senti qu'il y avait une demande de démocratie différente.
12:02 Et pour moi, la contestation aujourd'hui des lois qui sont mises en place,
12:06 c'est aussi parce que les gens, le 49-3, pour ne pas le citer,
12:11 ne correspond plus à cette demande de démocratie
12:14 qui est de plus en plus forte et différente.
12:16 Alors je ne dis pas qu'il faut balayer la constitution de 1958,
12:19 je dis qu'il faut s'interroger, la contestation des réformes,
12:22 c'est aussi la façon, pour les Français,
12:26 de considérer le besoin d'être emmenés dans une discussion.
12:32 Donc c'est une demande de démocratie différente.
12:35 Je ne sais pas ce qu'en pensera Arlette Chabot,
12:37 mais je pense que c'est un point important.
12:39 - Un problème de régime plus que de gouvernement, Arlette Chabot.
12:42 - Il y a les deux, il y a aussi la gouvernance,
12:44 par exemple l'utilisation du 49-3,
12:46 le gouvernement aurait pu aller jusqu'au vote,
12:49 quitte à perdre sur le vote de la réforme des retraites à l'Assemblée.
12:55 - Il aurait mieux fait de le perdre sur le vote ?
12:57 - Moi je pense que de toute façon il valait mieux perdre même de quelques voix,
13:01 plutôt qu'imposer un 49-3, qui a rajouté de la colère.
13:04 Donc il y a un problème de gouvernance.
13:06 On peut considérer aussi qu'il y a un problème d'institution,
13:08 Emmanuel Macron l'avait lui-même reconnu,
13:10 et François Bayrou répétait aussi hier,
13:13 "désormais on ne donne pas un blanc-seing à un président pour 5 ans,
13:16 une fois qu'il est élu, faites ce que vous voulez".
13:18 Ça, ça n'est plus jouable.
13:20 Donc Emmanuel Macron avait envisagé de modifier un calendrier électoral,
13:24 par exemple qu'il y ait une consultation au milieu d'un mandat présidentiel,
13:28 un peu comme aux Etats-Unis, le mid-terms.
13:30 Voilà, consultation ou bien un référendum.
13:33 Donc c'est à ça qu'il faut réfléchir, parce qu'effectivement, voter,
13:36 surtout quand c'est un vote un peu contraint face à Marine Le Pen,
13:39 on ne peut pas derrière dire "c'était dans mon programme,
13:42 et je l'applique comme je le veux".
13:44 - Est-ce qu'il n'y a pas un paradoxe à dire qu'il faudrait peut-être voter davantage
13:46 au moment même où les Français votent de moins en moins, Éric Rebelle ?
13:50 - Oui, c'est toute la question, mais là aussi,
13:53 le fait qu'on vote de moins en moins dans notre pays,
13:58 c'est le symptôme d'une rupture totale,
14:01 enfin d'une rupture pour ceux qui ne votent pas,
14:03 entre les institutions, ce qu'en attendent ceux qui voteraient,
14:09 et les résultats que dans leur vie quotidienne, les Français peuvent constater.
14:13 Et l'ensemble de ces phénomènes fait qu'on a un taux de participation qui s'amenuise.
14:20 Évidemment, c'est très inquiétant, parce que, à la fois,
14:23 c'est la porte ouverte à toutes les contestations,
14:26 mais oui, parce que s'il y a de moins en moins de gens qui votent,
14:29 ils ont toujours le sentiment qu'on leur impose des choses,
14:32 même si c'est à eux de voter quand même,
14:34 même si c'est à eux de prendre la responsabilité.
14:36 Mais est-ce que ça veut dire qu'il n'y a pas une offre politique suffisante,
14:39 et c'est l'une des raisons pour lesquelles les gens ne voteraient pas,
14:41 ou est-ce que ça veut dire que, de toute façon, et ce serait le plus inquiétant,
14:45 les gens considèrent que même s'ils votaient,
14:47 ça ne changerait rien à leur vie quotidienne ?
14:50 Et ça, c'est beaucoup plus embêtant, et pour la démocratie,
14:52 et pour les institutions, et pour la difficulté qu'auront tous les gouvernements,
14:58 qui succéderont, Emmanuel Macron ou pas, à faire passer des réformes,
15:02 puisque les Français considéreront que ce n'est pas les leurs,
15:05 et qu'ils n'ont pas voté pour.
15:06 - Mais ça, pourtant, cette résignation, on l'a entendu, tiens,
15:09 à plusieurs reprises ce matin sur Sud Radio, 0826 300 300,
15:13 voter ou manifester ne sert à rien, mais on va quand même continuer à manifester.
15:16 On l'a entendu tout à l'heure avec l'une de nos auditrices, René Tchabot,
15:19 c'est un état d'esprit qui est assez inquiétant pour la santé du pays, tout simplement.
15:22 - Oui, je trouve qu'il faut trouver un moyen, effectivement, d'écouter,
15:25 encore une fois, les Français.
15:27 Ils ont le sentiment même que voter ne sert plus à rien.
15:31 Donc ça, c'est terrifiant, et d'ailleurs, c'est un phénomène qui n'est pas purement français.
15:35 On voit bien que la participation aux élections baisse un peu partout.
15:39 Donc c'est la crise, vraiment, de la démocratie.
15:42 Donc on ne va pas se réjouir en disant "Ah, c'est super, regardez,
15:45 effectivement, en Russie, il y aura une élection présidentielle l'année prochaine,
15:48 mais c'est plus facile quand le sortant va choisir ses candidats".
15:52 Mais au fond, la démocratie ne fonctionne pas si bien que cela.
15:57 Évidemment, en France, on ne voulait pas d'un match retour Sarkozy-Hollande.
16:03 Eh bien, aux États-Unis, ils auront sans doute un Trump-Biden
16:06 qui ne va pas non plus emballer les foules et inciter les Américains,
16:09 qui depuis longtemps, eux, sont de moins en moins nombreux à voter,
16:13 à se précipiter dans les urnes.
16:15 - La démocratie qui bégaye en ce moment un petit peu partout.
16:18 Parlons aussi de ce qui pourrait se passer dans la rue aujourd'hui.
16:20 Éric Revel, les renseignements territoriaux qui redoutent des accès de violences,
16:24 en tout cas venant d'éléments radicaux qui pourraient se greffer au cortège syndico.
16:27 Dans un esprit, je cite, "vengeur".
16:29 La montée de la violence dans les rassemblements,
16:31 c'est quelque chose qu'on observe depuis plusieurs années aussi, Éric.
16:34 - Ah bah oui, oui, souvenez-vous quand même, pardon,
16:37 mais souvenez-vous de la loi El Khomri sur le travail sous François Hollande,
16:41 du nom de la ministre qui portait cette réforme du marché du travail.
16:45 Si vous vous souvenez, le cortège dans Paris avait été d'une extrême violence.
16:49 Mais ce qui me frappe, c'est que, au-delà de la question des Black Blocs,
16:53 qui est un vrai sujet, j'allais dire quasiment international,
16:56 de ces voyous délinquants qui agressent les forces de l'ordre,
17:01 qui s'en prennent à des commerçants,
17:03 ce que j'ai noté dans les derniers rassemblements,
17:05 alors on verra si les choses se confirment,
17:09 et qui est également, je pense, quelque chose de nouveau et d'inquiétant,
17:13 c'est que la violence, parfois pour des manifestants, des opposants,
17:19 qui estiment qu'ils n'ont plus d'autre façon de s'exprimer
17:23 que de basculer dans la violence,
17:25 cette violence-là, elle n'est pas seulement le fait des Black Blocs
17:28 que l'on connaît, qu'on pourrait d'ailleurs arrêter de temps en temps,
17:33 de manière peut-être préventive, même si juridiquement c'est compliqué,
17:36 non, elle devient aussi une violence parfois de manifestants, de jeunes,
17:40 qui ne sont pas des Black Blocs.
17:42 Donc ça veut dire aussi que notre démocratie sociale est dans une sorte d'impasse,
17:46 et que pour certains, malheureusement,
17:48 la violence devient un mode d'expression.
17:51 Et ça, c'est aussi le symptôme d'une grave crise, me semble-t-il, dans le pays.
17:55 - Et si on n'était jamais sortis du mouvement des gilets jaunes à Arletchabot ?
17:58 - C'était la mise en garde lancée par Laurent Berger à l'origine du mouvement,
18:01 en disant "Regardez les gilets jaunes,
18:03 280 000 au maximum de la mobilisation,
18:07 et un gouvernement qui au bout du compte sort entre 10 et 13 milliards
18:11 pour répondre à la demande.
18:13 Et là, des dizaines de milliers, des centaines de milliers,
18:16 et un million de Français qui manifestent contre la réforme des retraites,
18:20 et le gouvernement ne bouge pas.
18:22 Donc on rejoint la conversation précédente,
18:24 l'interrogation "Faut-il de la violence pour faire bouger le gouvernement ?
18:28 Et faut-il encore aller voter, sachant que ce n'est pas forcément utile
18:32 et qu'on pourrait avoir satisfaction autrement ?
18:35 Et la violence ne peut évidemment satisfaire personne.
18:38 - Exactement. Et l'autre question qu'on aurait pu se poser, c'est
18:41 "Le gouvernement a-t-il encore les milliards à distribuer pour acheter la paix sociale ?"
18:45 - Ça avec Twitch, c'est mal parti.
18:47 Même tenir les promesses et les engagements pris par le président,
18:51 éducation, santé, ça va encore coûter cher.
18:53 - Et défense, notamment avec l'augmentation du budget des armées.
18:56 Bref, le gouvernement est dans une mauvaise posture.
18:58 On va en reparler toute la journée sur Sud Radio,
19:01 sur différentes émissions.
19:02 Merci à tous les deux d'être passés nous voir.
19:04 - Merci beaucoup.
19:05 - Merci à vous, Arlec Chabot, restez avec nous,
19:08 puisqu'on vous retrouve dans quelques minutes en compagnie de Valérie Expert.
19:11 Les débats continuent sur Sud Radio aujourd'hui au 0826 300 300.
19:15 Vous êtes policier, vous êtes manifestant, vous êtes commerçant,
19:18 vous êtes simplement électeur ou citoyen français,
19:20 vous avez tous la parole sur Sud Radio.
19:22 0826 300 300.
19:25 On vous retrouve dans quelques instants en compagnie de Valérie Expert
19:27 au programme des débats sur Sud Radio.
19:29 Premier mai, tous azimus.
19:31 Qu'est-ce que ça va changer pour le gouvernement ?
19:33 Qu'est-ce que ça va changer pour les syndicalistes ?
19:35 Et qu'est-ce que ça va changer surtout pour votre vie quotidienne à tous ?
19:38 Excellent premier mai à vous et belle journée à l'écoute de Sud Radio.

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