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Chroniqueuse : Julia Vignali


Au lendemain de l’explosion dans le 5ème arrondissement de Paris, Julia Vignali reçoit Éric Brocardi, porte-parole de la Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers. Il nous confirme que des recherches sont toujours en cours, en plus d'enquêtes menées sur la cause de l’accident. Ce ne sont pas moins de 150 pompiers qui se trouvent encore sur place. En France, au vu du nombre d’accidents domestiques lié au gaz, un point sur la sécurité doit être fait, Éric Brocardi nous fait un rappel des premiers gestes à connaître en cas de fuite. 
Numéro d’urgence sécurité gaz : 0 800 47 33 33 (appel gratuit)

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Transcription
00:00 Il est 8h13 et l'interview d'actualité, Julia, quelques heures après l'explosion de la rue Saint-Jacques à Paris, vous recevez ce matin Eric Brocardi,
00:06 qui est donc le porte-parole de la Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers de France. Bonjour et bienvenue à vous.
00:11 Bonjour Eric Brocardi, merci d'être avec nous ce matin.
00:15 Alors Thomas le disait à l'instant, ce terrible accident qui s'est passé à Paris, juste à côté de l'hôpital du Val-de-Grâce, hier aux alentours de 17h.
00:23 La première question qu'on a envie de vous poser, c'est où on en est du bilan et des recherches,
00:28 surtout parce qu'on a entendu des choses et leur contraire. Emmanuel Grégoire a dit qu'on avait arrêté les recherches,
00:34 et là on vient d'apprendre qu'il revient sur ses propos. Qu'en est-il ? Est-ce que les recherches continuent ce matin ?
00:39 Alors il est évident que les sapeurs-pompiers et nos collègues militaires de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris
00:42 sont toujours pleinement mobilisés sur le terrain des interventions.
00:45 C'est vrai qu'en termes d'intensité, au regard de la réaction immédiate provoquée hier justement par ce déclenchement d'intervention,
00:51 il est évident qu'en termes de volume, nous sommes sur une moindre population de sapeurs-pompiers d'acteurs.
00:58 Aujourd'hui, on peut prétendre qu'il y a encore 250 sapeurs-pompiers qui sont mobilisés.
01:04 Mais aujourd'hui, on est vraiment sur une phase où il faut à la fois laisser place aux enquêteurs,
01:09 continuer à sécuriser, continuer tout simplement aujourd'hui à être à la disposition pour permettre justement,
01:14 un, de faciliter les recherches et deux, de faciliter l'enquête.
01:17 Mais est-ce que vous cherchez encore des gens actuellement ?
01:19 Il faut toujours continuer, quoi qu'il arrive, à faire ce qu'on appelle un travail d'enquête et de voisinage,
01:24 en lien justement à la force de sécurité intérieure, pour permettre justement de bien être sûr que personne n'est dessous.
01:29 Donc évidemment, il y a toujours cette continuité de recherche et d'être en alerte systématiquement
01:34 sur l'ensemble des informations qui viennent juste au poste de commandement.
01:38 Et à partir de là, on prend les décisions de réengager, d'approfondir et de continuer à sectoriser.
01:43 Donc vous ne pouvez pas nous dire ce matin, il n'y a personne sous les décombres,
01:46 parce que des chiens ont marqué hier ce mont Gérald d'Armanin ?
01:50 Je pense que c'est toujours un petit peu prématuré. Souvenez-vous un petit peu dans ce type de catastrophe ou d'effondrement,
01:54 puisqu'on peut parler d'effondrement d'une manière générale et globale.
01:57 Il y a toujours des suspicions, il peut toujours y avoir des doutes, il peut toujours y avoir un moment de recherche
02:02 et puis quelqu'un qui va apporter des informations supplémentaires.
02:04 Je n'ai pas de nouvelles de telle ou telle personne.
02:06 Je parle vraiment, dans un cadre général, sur ce type d'opération.
02:09 Donc d'être toujours en position d'alerte, d'être toujours en position de prêt à rechercher,
02:14 ça fait partie aujourd'hui de la manœuvre générale pour pouvoir permettre d'arriver à une situation de fin d'intervention,
02:21 mais on est encore très loin de cette situation-là.
02:23 Oui, d'après nos infos, d'après Emmanuel Grégoire, il y aurait toujours deux personnes sous les décombres.
02:28 Je crois qu'il ne faut pas aller trop vite dans les conclusions.
02:30 Laissez faire le travail à la fois des enquêteurs, laissez faire le travail des sapeurs-pompiers militaires
02:36 et aussi des sapeurs-pompiers civils qui sont effectivement venus hier en renfort auprès de nos collègues militaires de la Brigade 7.
02:41 Ce que vous nous dites ce matin, c'est que les recherches continuent et que vous êtes effectivement en concentration.
02:45 Il faut toujours être en alerte, être toujours prêt à pouvoir redéclencher l'ensemble des moyens
02:49 pour continuer à favoriser les recherches et retrouver les personnes en fonction des éléments d'enquête
02:52 et de questionnement qu'il y a autour du voisinage.
02:54 On va parler à présent de l'immeuble où il y a eu l'explosion,
02:58 qui était un immeuble "vétus" dans le sens où c'était un vieil immeuble du XVIIe siècle.
03:03 C'était la Paris American Academy, une école privée de design et de mode.
03:07 Est-ce que vous pensez que l'immeuble peut être en cause de justement ces vieux immeubles parmi eux ?
03:11 Vous savez, là je vais le répéter, c'est un travail d'enquête.
03:15 C'est vrai qu'aujourd'hui on constate de nombreuses explosions par le passé
03:18 qui concernent typiquement des immeubles assez âgés, assez anciens.
03:23 Comme la rue Trévis en 2019 à Paris ou la rue Thivoli à Marseille.
03:27 Exactement, je vais venir sur ces exemples-là.
03:29 Ça montre particulièrement qu'on est sur un sujet d'entretien, de canalisation éventuel.
03:34 On fait les entretiens de manière très régulière.
03:37 Il est évident que tout incident, en fonction de ce qui peut se passer autour de ce quartier,
03:40 que ce soit tout simplement des travaux, que ce soit pour toute autre origine accidentelle,
03:44 parce qu'on reste sur une nature d'intervention, un phénomène de type accidentel.
03:48 Donc il est évident qu'aujourd'hui on doit être en alerte sur l'ensemble des immeubles
03:54 qui possèdent justement le gaz et de continuer, comme ça a été évoqué tout à l'heure dans votre rubrique,
03:58 à bien entretenir ces conduites de gaz, à bien entretenir toute utilisation d'appareils utilisant le gaz.
04:03 Donc autant d'accidents et si impressionnant.
04:05 Est-ce qu'il faut en déduire tout de même que le système de gaz en France n'est pas suffisamment sécurisé ?
04:10 Ça ne devrait pas arriver ?
04:11 Aujourd'hui en France, les sapins pompiers de France effectuent près de 53 000 interventions liées aux risques technologiques,
04:16 dont font partie justement pour plus de moitié toutes les interventions liées aux risques de gaz.
04:22 Donc il est évident que plus de 28 000 interventions par les sapins pompiers en France par an
04:27 permettent aujourd'hui d'essayer de répondre, d'essayer de faire des points de relevé évident
04:31 sur tout type d'accidentologie liée au gaz.
04:33 Donc que ce soit Vétus ou non, il n'est pas de notre ressort de pouvoir juger,
04:37 mais d'intervenir et de pouvoir agir et de prévenir.
04:39 Donc il est évident aussi pour nous de lancer des messages de prévention, c'est notre rôle aussi.
04:44 Alors quels sont-ils justement ces messages de prévention ?
04:46 Il est évident qu'aujourd'hui, dès lors que vous sentez une odeur de gaz,
04:48 d'aérer très rapidement la pièce de manière à ventiler un maximum,
04:52 d'évacuer si vous sentez cette forte odeur de gaz persistante,
04:55 d'évacuer impérativement l'immeuble et de faire appel au numéro que vous avez évoqué tout à l'heure,
05:00 soit directement les urgences, c'est-à-dire le numéro 112.
05:02 Et en tant que pompier, est-ce que quand vous êtes arrivé sur les lieux hier,
05:06 vous aviez la boule au ventre ou au contraire, vous vous mettez dans une bulle
05:09 qui vous permet d'être lucide pour intervenir ?
05:11 Nos collègues militaires de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris
05:14 sont extrêmement rompus à ce type d'intervention et ce sont des entraînements
05:18 qui aujourd'hui sont la réponse typique à la préparation de ce type d'incident.
05:23 Donc il est évident que cette accumulation d'entraînement, de technicité,
05:28 de spécificité liée à ce type d'intervention est aujourd'hui mis en avant
05:32 tout le savoir-faire et le savoir-faire technique de l'ensemble des sapeurs-pompiers de France
05:35 sur ce type d'intervention, on va dire, et le résultat de cet ensemble de manœuvres
05:39 qu'effectuent les sapeurs-pompiers au quotidien mais qu'on ne voit pas.
05:42 Parce qu'aujourd'hui, il est évident qu'on est sur le théâtre des interventions,
05:45 mais dans le cadre préparatoire, il est évident qu'aujourd'hui,
05:47 les sapeurs-pompiers sont rompus à ce type d'intervention.
05:49 – Ils sont tout à fait préparés à cela.
05:51 Vous avez croisé des victimes, vos collègues ont croisé des victimes hier.
05:55 Qu'est-ce que vous avez pu observer ? Quel genre de blessure ?
05:58 – Écoutez, dans ce genre de situation, sur ce type de nature d'intervention,
06:02 on a affaire à tout type de blessure, que ce soit tout simplement, malheureusement,
06:07 des brûlures, que ce soit aussi des impacts liés à des effets de projection
06:10 parce que quand il y a explosion, il y a forcément des impacts
06:13 par un effet de surpression, un effet mécanique qui fait qu'il y a aussi
06:16 des projections, on va dire, de débris qui impactent directement
06:20 des personnes qui pouvaient passer à ce moment-là dans la zone justement impactée par l'incident.
06:24 – Et les enfants ?
06:25 – Aujourd'hui, on ne connaît pas tout à fait la nature et le type de victime.
06:29 Je laisse le soin au niveau de l'enquête de pouvoir faire les déclarations nécessaires
06:33 et au niveau du procureur de la République faire les déclarations,
06:36 c'est extrêmement important de ce côté-là, mais néanmoins aujourd'hui,
06:38 ce que l'on sait, c'est qu'il faut rester extrêmement vigilant sur l'avancée des opérations,
06:43 rester vigilant sur justement l'avancée des recherches, donc à partir de là,
06:47 on espère tout simplement que les personnes blessées auront un prompt rétablissement.
06:51 – Évidemment, et puis s'il y a encore des gens sous les décombres,
06:54 on espère que vous allez les retrouver et les sauver.
06:56 – Et on salue le travail de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris.
06:58 – Évidemment, et il y a une cellule psychologique d'ailleurs pour les gens qui ont assisté, les voisins.
07:02 – Vous avez vu qu'hier, dans l'ensemble du dispositif,
07:04 que ce soit les associations agréées de sécurité civile pour la prise en charge des victimes,
07:07 que ce soit directement les primo-intervenants de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris
07:10 comme les renforts des pompiers des Yvelines et de Seine-et-Marne,
07:13 il y a aussi des unités mobiles qui prennent en charge justement la partie médicale
07:17 et la partie psychologique pour pouvoir venir en aide à tout l'ensemble du périmètre d'intervention.
07:22 – Eh bien merci beaucoup Éric Brocardi d'avoir été avec nous ce matin
07:25 et merci à tous les pompiers que vous représentez également.

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