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Sacré champion d'Angleterre à la surprise générale en 2016, quart de finaliste de Ligue des champions en 2017, vainqueur de la FA Cup en 2021, Leicester retrouvera la deuxième division la saison prochaine. Comment expliquer cette chute des Foxes ? On en parle dans Tour d'Europe avec notre spécialiste du football anglais, Philippe Auclair (Real : Sébastien Petit / Marko Popovic).

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Transcription
00:00 Malheureusement, il y a une équipe qui n'y sera plus en Première Ligue,
00:02 malheureusement pour eux, c'est l'Eister.
00:04 C'est Fox Seas qui nous avait émerveillés en 2016
00:09 avec ce titre plus que surprise de champion d'Angleterre.
00:12 Sept ans plus tard, les voilà de retour dans le wagon inférieur.
00:16 Bon, question toute simple, Philippe, mais qu'est-ce qui s'est passé entre-temps ?
00:19 Parce qu'on parle même du titre de Première Ligue.
00:20 Il y avait eu un quart de finale de Ligue des Champions en 2017.
00:23 Et c'est une équipe qui était encore demi-finaliste de Coupe d'Europe la saison dernière.
00:27 Oui, et qui a remporté la FA Cup, qui a terminé deux fois cinquième
00:31 du championnat d'Angleterre quand Brendan Rogers était...
00:34 Et c'était hier tout ça.
00:35 J'ai l'impression que c'est une espèce de cas de somnambulisme.
00:40 En ce sens, bien évidemment,
00:42 le club a vécu une transition très douloureuse quand son propriétaire
00:45 thaïlandais est décédé dans ce terrible accident d'hélicoptère.
00:49 Mais on pensait que son fils, Top, comme on le surnomme,
00:54 allait donner autant de son attention au club que son père l'avait fait.
01:00 Et d'une certaine manière, il l'a fait jusqu'à la limite de ses ressources.
01:04 Parce qu'un gros problème, un énorme problème pour l'Esther,
01:07 c'est le fait qu'ils ont été beaucoup plus affectés
01:09 par le confinement et la Covid que d'autres clubs.
01:12 Pour laquelle raison ?
01:13 C'est que l'entreprise de Top est une entreprise de duty free.
01:19 Alors donc, je pense que j'ai pas besoin de faire de dessin.
01:22 Bien évidemment, les revenus du groupe ont chuté.
01:26 La valeur des actions également.
01:27 Et donc, du coup, il y a eu une situation économique et financière extrêmement
01:31 difficile à redresser et ça s'est traduit par une baisse des investissements dans le club.
01:36 Et en particulier au niveau du recrutement.
01:39 Si on regarde le recrutement qu'il y a eu l'été dernier,
01:43 ce n'est absolument pas celui auquel on pourrait s'attendre d'un club
01:47 qui visait l'Europe, voire carrément la Ligue des champions.
01:52 Certainement minimable le Top 10, mais on va dire le Top 6, Top 7.
01:56 Et en l'occurrence, les investissements ont été minimes.
02:00 En fait, il n'y a quasiment pas eu d'arrivée.
02:02 On a eu juste une arrivée, je me permets de te couper,
02:05 juste une arrivée l'été dernier. C'est bien ça, Philippe ?
02:08 Oui, World Fest, le défenseur central belge, qui est excellent au passage.
02:14 Parallèlement, des joueurs qui vieillissent, bien évidemment.
02:17 Jamie Vardy, le dernier de cette fabuleuse génération 2016.
02:21 Des joueurs qui s'en vont, très importants, comme Kasper Schmeichel,
02:24 qui est parti à Nice, qui était un des piliers du vestiaire.
02:30 Des joueurs qui se posent beaucoup de questions sur leur avenir,
02:32 comme l'excellent James Madison.
02:35 Je te garantis que lui, il est sur la voie du départ,
02:39 ça ne me fait absolument aucun doute, comme d'autres,
02:40 comme Jorrit Hillbarns, comme Harvey Barnes.
02:43 Et c'est ça qui est extraordinaire.
02:44 Je te cite les noms de ces joueurs, tu vas me dire "mais attends,
02:45 mais c'est des super joueurs, c'est des super joueurs".
02:49 Et le problème, en effet, c'est que le club est entré
02:51 dans cette espèce de curieuse phase de se dire à la fois,
02:55 "bon, on a les ressources pour survivre,
02:56 on va être une équipe de milieu de tableau, saison de transition".
03:00 Beaucoup de joueurs qui arrivaient en fin de contrat,
03:02 donc une certaine désaffection, on va dire,
03:04 qui a été très sensible à certaines périodes de la saison.
03:09 Le problème, peut-être que Brennan Rogers est resté,
03:12 soit trop longtemps, ou soit pas assez.
03:14 La décision de le remplacer par Dean Smith n'a pas payé, au bout du compte.
03:19 Et Rogers, c'est quand même celui qui les avait amenés
03:21 deux places de cinquième de la première ligue à la FA Cup,
03:26 je disais demi-finale d'une compétition européenne.
03:30 Et on s'est séparés de lui trop tard,
03:34 où on n'aurait pas dû séparer de lui du tout.
03:36 Et il avait perdu un petit peu le faux sacré,
03:38 parce que lui aussi, il se demandait "mais où est l'investissement ?
03:42 Où sont les joueurs dont j'ai besoin ?"
03:43 Des joueurs également comme Pereira,
03:45 qui était un joueur qui, à l'époque de sa splendeur,
03:48 était considéré l'un des tout meilleurs latéraux d'Europe,
03:50 et qui a eu cette terrible blessure,
03:52 bien évidemment, dont il n'est jamais complètement revenu.
03:55 Des joueurs comme Kelechi Inahecho,
03:57 qui sont des joueurs qui parfois promettent beaucoup.
03:59 Et puis, à d'autres moments, on a l'impression qu'on voudrait les étrangler.
04:03 Des transferts qu'ils n'ont pas réussi,
04:05 Patson Daka, par exemple,
04:06 qui avait été quand même acheté relativement cher.
04:09 On ajoute tout ça,
04:10 et derrière, cette espèce de crise de somnambulisme,
04:13 où le club, petit à petit,
04:16 s'est laissé prendre par cette inertie,
04:19 cette force d'inertie de l'échec.
04:24 Et s'est installé dans une espèce de...
04:26 C'est curieux, c'est une espèce de faux confort de l'échec.
04:29 Il n'y a pas eu de réaction.
04:31 Ce qu'on a vu, par exemple, à Bournemouth,
04:33 ce qu'on a vu même à Everton avec Sean Dyche.
04:36 On ne l'a pas vu avec Lester.
04:38 Et petit à petit, la délicatessence s'est produite.
04:43 Le club a sombré.
04:44 !

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