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Manchester City a été sacré champion d'Angleterre pour la 5e fois en six ans, samedi. Le club a mis la main sur la Premier League mais cela ne ravit pas tout le monde. Parce que la réussite sportive du club est assombrie par les accusations d'irrégularité portées à son encontre. Philippe Auclair nous donne le pouls de l'Angleterre dans Tour d'Europe. L'émission est à retrouver en podcast.

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Transcription
00:00 Manchester City est champion pour la cinquième fois en six ans.
00:03 Alors déjà juste sur le plan historique, c'est historique et c'est le cas de le dire
00:07 puisqu'il y a que deux clubs qui ont fait ça avant, c'était Manchester United dans les années 90
00:11 et le Grand Liverpool. Et d'ailleurs au passage, cinq titres en six ans,
00:15 pendant ces années-là, ils avaient aussi réussi à décrocher au moins une Ligue des Champions.
00:19 En revanche, on a vu des scènes de liesse à l'Etihad Stadium dimanche.
00:25 La première ligne n'a pas tellement apprécié de voir tous ses supporters sur la pelouse.
00:29 Mais j'ai envie de savoir, Philippe, déjà, alors on va jouer un peu les rabats-joies,
00:32 mais est-ce qu'en dehors du stade, la liesse est aussi marquée dans le reste de l'Angleterre ?
00:38 Non, pas vraiment en fait. C'est même assez surprenant, je dirais presque choquant.
00:47 Pas au sens "shocking", mais dans le sens où ça fait un choc, c'est-à-dire qu'on ne s'y attendait peut-être pas comme ça.
00:53 Surtout si l'on compare la réception du titre de Manchester City comparée à la façon dont ça avait été perçu dans les années précédentes,
01:03 où on mettait en exergue la qualité de leur football, on expliquait qu'ils étaient en train de mettre en place un nouveau standard pour la première ligue,
01:12 qui faisait qu'on était obligé de viser plus de 90 points maintenant pour être champion, ou plus de 95.
01:18 Et puis là, cette année, alors que c'est peut-être le meilleur Manchester City de l'histoire, pas de Pep Guardiola, mais de l'histoire,
01:26 et qu'on les voit faire des choses, que ce soit en Angleterre, en particulier depuis le début de l'année,
01:32 mais aussi en Europe, qu'on ne les a pas vues faire auparavant,
01:36 on pourrait s'attendre à ce qu'il y ait une espèce de déferlante d'admiration pour ce club.
01:40 Alors il y a bien évidemment une déferlante d'admiration et de respect pour ce que Pep Guardiola a fait à Manchester City
01:46 et pour ce que ses joueurs proposent sur le terrain, mais à côté de ça, très honnêtement, c'est très mythique, mi-raisin.
01:52 Et quand je dis cela, ce n'est pas simplement du fait de fans jaloux, ou de gens qui auraient un ordre du jour ou un ordre de la nuit contre Manchester City,
02:04 c'est plus le fait qu'on met en avant une certaine ambiguïté, on va dire ça comme ça, dans la réussite de Manchester City.
02:14 Alors évidemment, c'est dû en grande partie, maximum, aux 115 accusations dont Manchester City fait l'objet de la part de la Première Ligue.
02:25 On rappelle qu'en effet, ce sont des accusations extrêmement sérieuses qui ont trait au management financier, entre autres de Manchester City,
02:34 mais aussi leur refus de coopérer avec les autorités, etc. et des infractions au code de conduite et aux réglementations de la Première Ligue
02:45 qui sont tellement sérieuses que si l'affaire a été réglée rapidement, Manchester City pourrait être tout simplement victime d'une déduction de points
02:53 qui lui retirerait le titre. Donc c'est très sérieux. Et ça, bien évidemment, ça tempère quelque peu les enthousiasmes.
02:59 Et ce qui me frappe vraiment cette année, c'est le fait que ce discours sur Manchester City, le fait que c'est un club qui a quand même été turbo propulsé
03:06 par la fortune personnelle de Sheikh Mansour et par, on va dire, les richesses des Émirats Arabes Unis et d'Abu Dhabi en particulier,
03:16 c'est qu'on retrouve ces critiques également dans des bouches qui d'ordinaire sont plus diplomates ou plus diplomatiques.
03:27 Le Times, par exemple, a publié son éditorial sur Manchester City qui était titré, et je parle d'éditorial de toute la page sport,
03:38 c'est-à-dire 2000 mots quasiment, un énorme article, "la plus grande des équipes ou les plus grandes richeurs".
03:45 Et hier, la BBC, c'est-à-dire le service public, a publié une analyse longue de 6 à 7 minutes de l'un de ses reporters vedettes
03:59 mettant en lumière justement le côté sombre, j'allais dire, de la réussite de Manchester City.
04:06 Donc, si tu veux, il y a une vraie remise en question du succès de Manchester City,
04:13 qui est aussi liée au fait que Manchester City écrase la compétition maintenant.
04:17 Parce que tu retires Arsenal de l'équation, qui a vécu une espèce de miracle dont ils se sont éveillés,
04:22 malheureusement pour eux, il y a deux semaines de cela, en particulier contre Brighton.
04:26 Tu regardes les écarts qu'il y a maintenant entre Manchester City et des équipes, attention,
04:31 comme Liverpool, Manchester United, Chelsea, Tottenham et ceux qui montent comme Brighton.
04:36 Tu te dis, mais attention, c'est un gouffre.
04:38 Ça ressemble à la Bundesliga du temps où le Bayern n'était pas menacé par le Borussia Dortmund, comme cette année,
04:44 ou la Juve du temps de Antonio Conte.
04:48 Et du coup, je pense que ça fait se poser des questions aux gens et que ça met en lumière
04:56 les conditions dans lesquelles Manchester City est devenu ce monstre,
05:01 ce monstre absolument, un monstre sacré, un monstre superbe à voir,
05:05 mais aussi un monstre qui a une part d'ombre qu'on ne peut pas ignorer.
05:09 [Tambours]

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