EQUIPE DE FRANCE - Franck Ribéry a porté le maillot bleu à 81 reprises au cours de sa carrière. Alors qu'il s'apprête à prendre sa retraite, quelle place occupe le Français dans l'histoire des Bleus ? Nos journalistes Maxime Dupuis et Martin Mosnier le placent entre la 15e et la 20e place. L'intégralité de l'émission est à retrouver dans la chaîne podcast Eurosport FC.
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00:00 Vendredi matin, la presse italienne a annoncé que Franck Ribéry allait prendre sa retraite.
00:04 Franck Ribéry, 39 ans, 81 sélection en équipe de France.
00:07 Le genou ne suit plus.
00:09 Franck Ribéry va devenir ambassadeur de la Salernitana.
00:12 On va se poser une question simple parce que c'est un des footballeurs les plus
00:16 -insaisissables -complexes et insaisissables de l'histoire du football français,
00:19 du moins sur ces hauteurs là.
00:22 Quelle place pour Franck Ribéry dans l'histoire du football français ?
00:25 C'est pas si évident, Martin.
00:26 Je suis bien non-quiquiné pour répondre à cette question parce qu'il y a deux pans.
00:31 Il y a déjà son histoire en club et son histoire en sélection nationale.
00:36 Pour sa stricte histoire en club, je placerai Franck Ribéry très, très, très, très haut.
00:42 Et peut-être même dans le top 5 du foot français, en compagnie d'Henri pour Arsenal,
00:47 en compagnie de Platini pour la Juve, en compagnie même de Benzema pour le Real Madrid.
00:52 Parce qu'il faut bien se rendre compte de ce qu'il a fait pour le Bayern Munich.
00:58 Le Bayern Munich, un des plus grands clubs de l'histoire.
01:00 C'est sensationnel.
01:02 C'est peut-être le meilleur joueur du Bayern Munich au 21e siècle, Maxime.
01:06 Le 21e siècle a été prolifique pour le Bayern Munich.
01:09 Donc c'est dire la trace qu'il a laissée là-bas.
01:13 Et c'est en ça que je le classerai très, très, très haut.
01:15 Après, et pour faire court et pour te donner rapidement la parole, il y a l'équipe de France.
01:21 Alors, il a fait une finale de Coupe du Monde.
01:24 Ce n'est pas rien dans l'histoire des Bleus, parce que tout le monde n'en a pas fait.
01:27 On pense notamment à Michel Platini ou à Copa, que j'ai cité précédemment.
01:31 Mais c'était au tout début et ça a presque trop bien démarré pour ce qui arrive ensuite.
01:36 Et c'est la suite de cette carrière internationale qui, pour moi, l'empêche d'être dans le top 10 de l'histoire du foot français.
01:44 Et c'est aussi sa relation complexe avec ce public français.
01:48 Et l'absence de titres majeurs en équipe de France qui l'empêchera d'être tout en haut,
01:54 donc aux alentours de la 20e place peut-être, entre la 20 et la 15e.
01:59 Mais il ne peut pas prétendre à être dans le top 10 pour moi,
02:03 alors qu'il avait le talent et il avait la place aussi pour y figurer.
02:07 En tout cas, c'était bien parti pour, comme tu l'as dit, une finale de Coupe du Monde très jeune.
02:11 2006, ça démarre. On ne peut mieux parce qu'un coup de tête près.
02:15 Alors je ne parle pas du coup de tête de Zidane sur Materazzi, mais ne serait-ce que son coup de tête sur Buffon.
02:19 Ça peut faire une victoire en Coupe du Monde et c'est formidable.
02:21 Ça démarre formidablement bien.
02:22 C'est un joueur qui potentiellement veut et peut peut-être incarner la succession de Zidane.
02:29 Et puis finalement, Patatras.
02:29 Alors moi, je ne vais pas faire de dichotomie entre le club et l'équipe nationale,
02:33 parce que je pense pour moi que ça fait un seul et même joueur.
02:36 C'est difficile. On en a eu d'autres qui ont eu des carrières un peu différentes.
02:39 Evra, Benzema pendant longtemps avec l'équipe de France et le club,
02:42 ou un mec comme Cantona qui avait une carrière bien plus resplendissante en club qu'en équipe nationale.
02:48 Et en revanche, je finis sur le même constat que toi, c'est à dire que je le mettrais dans le top 20.
02:52 Mais deuxième partie du top 20, parce qu'au-dessus, je pense qu'il est battu par une ribambelle de champions du monde
02:58 qui ont aussi fait des choses en club.
03:00 Mais voilà, c'est un bon top 20 qui aurait dû, normalement, au vu de sa carrière et de son talent, terminer dans un top 10.
03:06 Oui, il faut... Enfin voilà, ce qui le mène si haut, c'est quand même...
03:10 Encore une fois, ça a été l'un des plus grands joueurs de l'histoire, d'un des plus grands clubs de l'histoire.
03:16 Il n'y en a pas eu 50 comme ça. J'ai cité Platini, Henri, Coppa, Benzema.
03:20 J'aurais dû citer aussi, et tu as bien fait, Cantona, qui a sa place très, très, très haut.
03:27 Mais Ribéry, il y a eu trop de coups d'arrêt.
03:32 Il y a eu trop de déceptions. Entre 2006 et, on va dire, 2016 ou 2014 ou 2016,
03:40 c'est le meilleur joueur de l'histoire des Bleus, de cette séquence des Bleus.
03:45 Le meilleur joueur des Bleus.
03:46 Donc pendant 10 ans. C'est monstrueux, mais ça correspond aussi à une séquence où les Bleus vivent la Coupe du Monde la plus humiliante,
03:57 qui l'a malgré tout incarné, même si on a beaucoup parlé de Daniel K. à ce moment-là.
04:03 Ribéry, il incarne aussi Naïsna et c'est aussi cette tâche là, qui est énorme, qui est très grande,
04:09 qui fait que c'est compliqué de le mettre très, très haut.
04:11 Après, entre 98 et sans doute 2022, c'est-à-dire le dernier Ballon d'Or et le prochain Ballon d'Or qui seront français,
04:18 c'est le seul Français à avoir prétendu à la distinction suprême.
04:23 Tu mets Griezmann aussi en 2018 ?
04:24 Tu mets Griezmann aussi en 2018, mais malgré tout, ça se compte sur les doigts d'une main.
04:30 Donc, c'est un immense joueur, mais avec des énormes bas qui l'empêchent d'être tout en haut.
04:38 Pour l'anecdote, cette dernière sélection, c'est France-Pays-Bas, c'est la première de Griezmann.
04:41 Donc, il y a aussi symboliquement un passage de témoin entre une décennie qui est très, très bien débutée,
04:47 parce qu'il faut se rappeler de ce qu'est Ribéry, c'est une comète Ribéry.
04:49 C'est un style bien à lui. C'est des tout droits. C'est une rage dans le dribble.
04:53 C'est une finesse, mais rude en fait, Ribéry.
04:57 Et il incarnait quelque chose avec sa jeunesse, c'était très bien.
05:00 Et puis, à un moment, il a voulu prendre la succession.
05:03 Et en fait, je pense qu'il n'avait pas les épaules et ce n'est pas un joueur.
05:06 Je pense que c'est un joueur qui était trop émotif pour ça,
05:09 qui, par l'absurde, on va dire, j'y viens par l'absurde,
05:13 peut soulever des montagnes quand ça va très, très, très, très bien
05:15 et qui, quand ça va très, très, très mal, est à la ramasse complète
05:19 parce que ses émotions, je pense que c'est un joueur entier et qui avait du mal à supporter ça.
05:23 Or, si on veut être capitaine d'une équipe, il faut être un peu plus dans la nuance entre les deux,
05:28 notamment l'équipe comme l'équipe de France.
05:31 Il ne tombe pas non plus dans la bonne période parce qu'il faut aussi le reconnaître.
05:33 Domenech va, la période, il va un peu pouvoir l'atmosphère, mais il en fait partie.
05:39 Et il participe aussi à cette dégradation de l'équipe de France,
05:42 c'est à dire qu'avec Gourcuff à la Coupe Lyonnais en 2010, il est dans les histoires.
05:48 Téléfoot, c'est lui qu'on voit.
05:50 Il faut se rappeler quand même que le 20 juin 2010, il y a un téléfoot.
05:53 La gorge nouée en claquettes en disant on est en train de souffrir, etc.
05:56 Alors qu'il est en train de préparer une grève qui va exploser 6 heures après.
06:00 Donc, je ne peux pas croire qu'il n'était pas au courant de ce qui se tramait.
06:02 Donc, il y aura toujours ce rôle un peu ambivalent qui fait que à la fin,
06:06 il y a eu plus de respect du public parce que ce qu'il faisait avec l'équipe de France,
06:10 notamment dans la période entre 2011 Laurent Blanc et 2014 Deschamps avant la Coupe du Monde.
06:15 C'est formidable. Il les porte. Il fait des matchs dingues,
06:18 mais sauf que ce sont des matchs qui ne vont jamais suffisamment loin pour espérer une autre place dans l'histoire.
06:24 [Réalisé par Neo035]
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