MATCH AMICAL - Le latéral Jonathan Clauss, qui évolue à Lens, a été sifflé par une partie du public du stade Pierre Mauroy où évolue l'ennemi juré, le LOSC. Pour Didier Deschamps comme pour nos journalistes Maxime Dupuis et Martin Mosnier, siffler un joueur de l'équipe de France n'est pas concevable. Retrouvez l'intégralité de l'émission en podcast.
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00:00 On va revenir sur les sifflets qui ont accompagné les débuts de Jonathan Kloss ici à Lille.
00:04 On rappelle pourquoi Jonathan Kloss, joueur du RC Lance, l'ennemi, le voisin honni de Lille.
00:11 Le match s'est évidemment déroulé à Lille et sur ses premiers ballons,
00:14 Jonathan Kloss s'est fait constituer.
00:16 Pas facile quand on sait que Jonathan Kloss c'était sa première sélection ici,
00:19 sa première titularisation au stade Pierre-Montroy.
00:24 Quand on sait qu'en plus c'est un joueur qui n'est pas habitué au niveau international,
00:27 que je pense qu'émotionnellement déjà ça devait être dur à gérer,
00:30 cette première sélection aux côtés de star international,
00:32 lui qui n'est professionnel on rappelle que depuis 2017
00:35 et qui n'avait découvert la Ligue 1 qu'en 2020,
00:38 constitué sur ses premiers ballons.
00:41 Et Maxime Villiers-Deschamps était assez dur envers les supporters de Lillois.
00:45 Oui, alors vendredi, Villiers-Deschamps à Marseille avait été un peu plus soft.
00:49 Je ne sais pas si c'était l'air de Marseille qui connaît le public, etc.
00:51 Mais il n'avait pas critiqué les sifflets qui étaient tombés des tribunes,
00:55 on va dire, contre Rabiot quand il était rentré en jeu
00:59 ou lors de la présentation des équipes à l'encontre de Mbappé ou de Kipembe.
01:04 Mais pour Léolé qui avait accompagné Gwen Bouzy et Saliba, il avait dit
01:08 c'était sympa en gros, mais j'aurais bien aimé que les applaudissements
01:12 et tout ça soient mieux partagés.
01:13 Ce soir c'est carrément la sulfateuse qui l'a sorti en disant en gros
01:18 "Clos, ce ne sont pas des supporters, c'est personne là, moi j'essaie de créer une unité".
01:24 Là ce qu'ils ont fait, c'est à l'encontre de l'équipe de France
01:26 et non pas à l'encontre de Jonathan Clos.
01:29 Mais ce qu'il a dit aussi, c'est qu'il a fait exprès de le faire sortir à la fin du match
01:32 parce qu'il avait vu que ça avait tourné.
01:35 Et dès le troisième ballon de Clos, en fait, il y a une espèce de majorité silencieuse
01:39 qui s'est mise à faire du bruit et on avait cette impression,
01:41 moi honnêtement je pense que je n'avais jamais vu ça dans un stade de l'équité de France.
01:45 C'est-à-dire que c'était des sifflets qui étaient recouverts par des applaudissements.
01:49 C'est plutôt bien de la part du public.
01:51 C'était un stade schizophrène.
01:52 Oui, c'était schizophrène, situation assez hubesque.
01:54 On a connu des joueurs qui se sont fait siffler, d'autres se sont fait applaudir,
01:57 mais ça comme ça, moi je n'avais jamais entendu.
01:59 En revanche, ce que j'ai envie de dire, c'est qu'il ne faut pas faire le procès de la province
02:03 sur ces matchs à Marseille et à Lens.
02:05 Parce qu'au Parc des Princes, j'ai entendu Renald Pedro se faire siffler,
02:07 j'ai entendu Val Buena se faire siffler au Stade de France.
02:10 Les Marseillais lors de la présentation des équipes,
02:12 parfois, prennent aussi leur petite nuée.
02:15 Gwendouzi se fait siffler ce soir quand il rentre.
02:17 Donc, ce n'est pas aussi simple que ça,
02:20 mais je trouve que c'est dommage parce que je comprends le clubisme.
02:24 Moi, je suis le premier à apprécier les rivalités.
02:27 Je trouve qu'il faut du sel.
02:28 Mais une fois qu'on est dans un stade à soutenir l'équipe de France,
02:31 je trouve que peut-être que la présentation des équipes serait suffis.
02:39 Et pendant le match, on est neutre.
02:41 C'est toujours un peu plus gênant pendant le match pour moi.
02:44 Et surtout pour un joueur comme toi, comme Klos, il a 29 ans.
02:47 C'est une aventure pour lui.
02:48 C'est l'histoire qui est incroyable.
02:49 C'est aussi l'une des histoires de ce rassemblement avec le retour d'Olivier Giroud.
02:52 Et c'est vrai que ça a été un peu terni.
02:55 Moi, très franchement, pour avoir fait beaucoup, beaucoup, beaucoup de matchs au Stade de France,
02:59 j'ai rarement entendu des joueurs se faire siffler comme Klos ce soir.
03:02 Ou comme les Parisiens au Vélodrome.
03:06 Donc…
03:08 Ouais, Valbuena en 2013, au Parc des Princes pour se rallier.
03:11 Au Parc des Princes.
03:12 Ah oui, oui.
03:13 Pas au Stade de France.
03:14 Non, mais c'est vrai qu'au Stade de France, c'est aussi l'ambiance du Stade de France.
03:17 Mais voilà, il faut savoir ce qu'on veut.
03:18 C'est soit une ambiance un peu plus familiale, bon enfant, un peu moins incandescente,
03:23 mais avec des joueurs qui sont respectés.
03:26 Soit une ambiance, quoique même au Vélodrome ou même ici à Lille,
03:30 c'est pas non plus une ambiance incroyable,
03:32 mais c'est aussi des matchs amicaux du mois de mars, avec des joueurs conspués.
03:35 Voilà, moi ça me pose un problème.
03:37 Faut pas s'étonner si après l'équipe de France a moins envie d'aller en province,
03:41 alors que je trouve ça extraordinaire que l'équipe de France se déplace.
03:45 C'est un peu, surtout l'équipe de France actuelle qui est quand même championne du monde,
03:47 qu'elle aille à la rencontre de son public, qu'elle aille voir les enfants du sud,
03:50 de l'ouest, de l'est, du nord.
03:52 Moi je trouve ça incroyable.
03:54 Après qu'il y ait des abrutis qui gâchent tout ça,
03:56 et qui sifflent des joueurs, alors que ce soit les Parisiens au Vélodrome
03:59 ou le pauvre Jonathan Klos ce mardi.
04:03 Moi je trouve qu'ils achètent un petit voile sur ces matchs-là.
04:07 Ça jette un voile. Après, encore une fois, je fais pas le projet de la province,
04:10 je fais juste le procès des gens qui sifflent, des joueurs de l'équipe de France.
04:12 Après, d'un autre côté, c'est presque la note positive,
04:16 peut-être que Klos ce soir, il a pris 10 sélections de plus.
04:20 Parce que, honnêtement, vous mettez à sa place,
04:22 quand ça commence à s'être sifflé, ça peut être potentiellement très dur.
04:25 Pour une première titularisation !
04:27 Il est professionnel depuis 2017, il a 29 ans, faut pas oublier,
04:30 c'est un joueur qui n'a pas le profil de ceux qui appellent Deschamps.
04:34 Les joueurs qui viennent en équipe de France, ce sont, entre guillemets, des "ros".
04:37 Des joueurs programmés.
04:38 Des joueurs programmés pour devenir des bleus et d'avoir les épaules.
04:42 Je pense qu'un joueur comme ça, à l'hibach, qui se fait siffler potentiellement,
04:45 Ouais, il s'en tape.
04:46 C'est pas qu'il s'en tape, mais au moins il a la carapace.
04:49 Il passe au-dessus de ça.
04:49 Il passe au-dessus de ça, parce qu'il est comme ça.
04:51 Klos, c'est un peu différent, mais il s'en est bien sorti.
04:53 Deschamps a dit "Vous avez vu, ça s'est un peu atténué au foot du match,
04:56 et c'est tout à son mérite, parce qu'il a réussi des choses."
04:59 Et ce qui m'embête toujours quand ça arrive, c'est que ça, ça arrive en match amical.
05:02 Si c'est un match de l'Euro, de la Coupe du Monde, à Lille,
05:05 je pense que c'est l'union sacrée.
05:06 Mais oui, bien sûr.
05:07 Donc c'est ça qui est un peu particulier.
05:08 Alors peut-être que si c'est un match d'Euro,
05:10 c'est peut-être pas exactement les mêmes spectateurs, j'en sais rien.
05:13 C'est juste dommage.
05:14 Voilà, encore une fois, que y ait des rivalités, c'est formidable.
05:18 Parce que s'il n'y a pas de rivalité, il n'y a pas de foot, il n'y a pas de plaisir,
05:21 et il manque quelque chose.
05:23 Quand c'est l'équipe de France, il faut essayer de mettre ça un peu sous le paillasson.
05:26 Ça siffle un coup, OK, et puis après on oublie.
05:28 Là, je trouve que tout le match, c'était embêtant.
05:31 Heureusement qu'il y a eu ces gens qui ont applaudi,
05:34 ce qui, encore une fois, a fait une ambiance qui était vraiment assez lunaire.
05:37 Mais au moins, il y a eu ça.
05:39 Et heureusement, Klos, je pense qu'il a quand même marqué des points dans cette situation-là.
05:43 Ce n'était pas forcément évident.
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