La parole aux Français (Émission du 30/06/2023)

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L'actualité vue par les témoins du quotidien, présenté par Clélie Mathias dans #LaParoleAuxFrancais

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00:00:00 Il est 14h, bonjour à tous, la parole aux Français, l'émission qui vous donne la parole chaque après-midi sur CNews,
00:00:06 avec cet après-midi Christian Proutot, bonjour, ravi de vous accueillir, fondateur du GIGN, et à vos côtés Jean Messia, bonjour Jean.
00:00:14 - Bonjour. - Ravi de vous accueillir également, président de l'Institut Vivre Français.
00:00:18 On va démarrer cette émission dans un instant, juste après le journal qui vous est présenté par Barbara Durand. Bonjour Barbara.
00:00:24 - Bonjour Michael, bonjour à tous. Après les émeutes et pillages de la nuit dernière un peu partout en France, une cellule de crise autour d'Emmanuel Macron est en cours,
00:00:33 la deuxième en l'espace de deux jours, avant de potentielles annonces. L'Élysée a indiqué que le président se disait prêt, sans tabou, à faire évoluer le dispositif de sécurité
00:00:43 et que l'exécutif n'excluait pas de recourir à l'état d'urgence. En fin de matinée, Patrick Jarry, le maire de Nanterre, s'est entretenu avec la Première ministre,
00:00:54 Elisabeth Borne. L'élu a exprimé devant les caméras la tristesse et la désolation des habitants de sa ville. Écoutez-le.
00:01:02 - Ce n'était pas prévu que j'y vienne. J'y suis venu pour porter au plus haut niveau de l'État la parole, le ressenti des habitants de ma ville, dire que l'émotion et la colère
00:01:25 ressenties à la mort de Naël, tuées dans les conditions que vous savez, est toujours très vive et qu'elle est partagée par toute une population dans toutes ses diversités.
00:01:46 - Des voitures brûlées, des commerces attaqués, pillés. Au total, 40 000 policiers et gendarmes ont été mobilisés la nuit dernière.
00:01:53 Vous le voyez sur ces images, un camion de la BRI a même été déployé à Nanterre. Retour sur cette nuit d'incidents avec Sarah Fenzary.
00:02:00 - Plusieurs villes en France se réveillent dans les cendres. Au petit matin, à Roubaix, les nuages de fumée flottent encore au-dessus de ce bâtiment, ravagé par les flammes.
00:02:13 A Aubervilliers, où plusieurs enseignes comme Action ou encore Jiffy ont été brûlées et liquidées, cette commerçante fait part de son désarroi.
00:02:22 - Je comprends qu'ils veulent se faire entendre, qu'il y a des choses qu'ils n'acceptent pas, mais après, voilà, les commerces n'y sont pour rien.
00:02:29 Brûler Action, pourquoi ? Pourquoi ? C'est Aldi brûlé. Enfin voilà, quoi. Moi, ça, j'arrive pas à comprendre.
00:02:37 - Dans la capitale, le magasin Nike à Châtelet a lui aussi été pillé par des casseurs. Ce matin, les vitrines sont brisées, l'intérieur du magasin vidé.
00:02:47 Ce jeune homme a assisté à des scènes surréalistes.
00:02:51 - On a commencé à voir qu'ils essayaient d'enfoncer le Nike. Ils sont rentrés et malheureusement, ils ont pris plein de vêtements.
00:02:58 - Du côté de Marseille, des slogans et des scènes de violence ont eu lieu en fin d'après-midi dans le centre de la ville. Plusieurs restaurants et boutiques ont été saccagées.
00:03:11 A Nanterre, épicentre des émeutes, l'heure est désormais au nettoyage. Cette nuit, les affrontements ont été très violents entre forces de l'ordre et émeutiers.
00:03:22 Des émeutiers qui affichent clairement leur motivation. Après les slogans "Justice pour Nahel", ils veulent désormais se venger.
00:03:30 La première ministre Elisabeth Borne et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin se sont rendus ce matin dans un commissariat Evry-Courcouronnes.
00:03:40 L'occasion pour le gouvernement de réitérer son soutien aux forces de l'ordre qui ont procédé la nuit dernière à 875 interpellations, dont 408 à Paris.
00:03:49 Nous sommes venus apporter notre soutien à nos forces de l'ordre et saluer leur intervention tout au long de la nuit dernière.
00:04:01 Je veux vraiment rendre hommage à nos policiers, à nos gendarmes, à nos pompiers qui, ici comme dans d'autres villes, ont été très mobilisés ces dernières heures.
00:04:11 Ce sont en fait des individus très violents, notamment très jeunes, qui s'en prennent à nos commissariats, à des mairies, à des équipements publics.
00:04:24 Et je veux vraiment souligner que ces individus ne sont évidemment pas représentatifs des habitants qui sont tout aussi choqués que nous,
00:04:32 et des élus qui sont eux-mêmes pris à partie par ces individus violents.
00:04:37 Des violences mais aussi des dégradations la nuit dernière à Aubertvilliers.
00:04:42 13 bus ont été visés, 12 ont été complètement incendiés.
00:04:46 Un acte totalement scandaleux pour le ministre des Transports Clément Beaune. Écoutez-le.
00:04:51 Quand on voit nos services publics qui sont touchés, ça ne peut ajouter que l'injustice à l'injustice et que la colère à la colère.
00:04:58 Ça n'apporte évidemment aucune solution.
00:05:00 Et donc il faut condamner extrêmement clairement et fermement ces violences.
00:05:04 Je vous le dis aussi, ici, Madame la maire, auprès de vous, parce que rien ne peut le justifier.
00:05:09 Et donc nos services publics, je le redis, sont au service de tous et notamment au service les plus modestes.
00:05:14 Les transports du quotidien, les commissariats, les écoles apportent des solutions, apportent des réponses et les détruirent.
00:05:20 C'est au fond ajouter des difficultés à une situation déjà très difficile.
00:05:24 On ne peut pas le tolérer. On ne peut pas le laisser passer.
00:05:27 Voilà pour l'essentiel de l'actualité à 14h. À vous, Mickaël.
00:05:31 Merci beaucoup, Barbara. On vous retrouve à 15h, évidemment, pour le Grand Journal de l'après-midi.
00:05:36 Gérald Darmanin avait promis hier le retour de l'ordre républicain.
00:05:40 Il n'a visiblement pas été entendu.
00:05:43 40 000 policiers ont pourtant été déployés dans le pays.
00:05:46 Ça n'a pas suffi à empêcher les nombreuses actions qui ont ciblé hier les forces de l'ordre et les symboles de l'État.
00:05:53 Une fois de plus, des bâtiments publics et des voitures de police ont été incendiées.
00:05:58 Pas que, d'ailleurs. En Indre-et-Loire, la voiture d'un maire a même brûlé sous ses yeux.
00:06:02 Même chose pour des riverains.
00:06:04 Alors on va en parler avec Mickaël Pannakowski, qui est avec nous,
00:06:08 Pakanowski, pardon, qui est avec nous, vice-président des sapeurs-pompiers et agent des SDIS.
00:06:12 Bonjour, merci d'être en direct sur CNews avec nous cet après-midi.
00:06:16 D'abord, racontez-nous comment a été vécue cette nouvelle nuit pour les soldats du feu.
00:06:21 Vous étiez vous-même mobilisé hier ?
00:06:24 Alors, moi non. J'ai été rappelé dans la nuit, mais malheureusement, mon téléphone était éteint.
00:06:30 Par contre, j'ai des retours de terrain de différents départements,
00:06:34 dont mon département qui est le Haut-Rhin, où on a des communes comme Colmar et Mulhouse,
00:06:39 ressentis beaucoup plus de violence qu'en 2005, que durant 2005.
00:06:44 Et on se rend compte d'une organisation, c'est-à-dire qu'ils sont organisés pour attaquer tous en même temps.
00:06:51 Attaquer, je m'entends, mais mettre le feu aux voitures, mettre le feu à différents mobiliers urbains,
00:06:58 mettre le feu aux différentes mairies, etc.
00:07:01 Mais ils attaquent également les pompiers, c'est-à-dire les casernes de pompiers.
00:07:05 Alors, j'ai quelques casernes qui ont fait des retours.
00:07:08 D'ailleurs, dans le 4 à 11, la caserne de Viry a dû mettre des lances,
00:07:13 des lances qu'on utilise pour éteindre le feu, pour protéger la caserne,
00:07:17 pour empêcher les émeutiers d'attaquer la caserne.
00:07:21 À Corbeil, pareil, elle a été attaquée par les mortiers.
00:07:25 On a des sapeurs-pompiers volontaires qui reçoivent des mortiers.
00:07:29 Toute la nuit, ça a été que ça, que ça, que ça, que ça.
00:07:32 Ils attaquent les véhicules, des caillassages en masse.
00:07:36 Et même une caserne comme dans A3,
00:07:40 où il y a 40 personnes qui ont essayé de rentrer dans la caserne pour attaquer la caserne
00:07:44 et qui ont dérobé pas mal de matériel dans les véhicules qui étaient stationnés à l'extérieur.
00:07:50 - Michael Pakanovsky, je reprends vos mots.
00:07:53 Vous avez dit que c'était pire qu'en 2005.
00:07:55 C'est vrai qu'on a souvent tendance ces derniers jours à comparer les émeutes de 2005
00:08:00 avec ces émeutes de ces derniers jours.
00:08:03 Qu'est-ce qui a changé selon vous ?
00:08:07 - Ce qui a changé, c'est comme tout le monde le ressent.
00:08:10 C'est, je pense, les réseaux sociaux.
00:08:12 Grâce aux réseaux sociaux, ils sont organisés et ils savent exactement ce qu'ils veulent faire.
00:08:17 Et ça, c'est malheureux.
00:08:18 Alors, il faut savoir que les pompiers, nous, on est là pour secourir,
00:08:21 pour aider les gens, pour éteindre les feux.
00:08:25 On n'arrive pas à comprendre cette violence vis-à-vis, bien sûr, des forces de l'ordre,
00:08:32 avec qui on travaille toute l'année et avec qui on ne peut pas sortir.
00:08:36 C'est pour ça qu'il y a même des endroits où on a dû laisser brûler.
00:08:38 Et ça, ça devient inacceptable.
00:08:41 En France, on ne peut pas laisser des gens sans secours.
00:08:46 Et c'est ce qu'on est obligé de faire, malheureusement, actuellement.
00:08:49 Et ça, moi, je n'arrive pas à comprendre en tant que pompier.
00:08:52 On a une frustration, un sentiment de peur.
00:08:54 Et ça devient vraiment violent.
00:08:57 - Et vous le dites d'autant plus que vous, vos équipes,
00:09:00 ont été visées lors de ces émeutes la nuit dernière.
00:09:04 On a même vu des camions de pompiers volés.
00:09:08 On va peut-être pouvoir d'ailleurs voir les images d'un camion de pompiers volés à Vernon.
00:09:15 Comment est-ce que vous expliquez qu'on puisse finalement s'en prendre à vous ?
00:09:20 Alors, vous le disiez, évidemment, les forces de l'ordre qui sont visées aujourd'hui,
00:09:23 les pompiers, on s'attaque à tous les symboles de l'État, finalement.
00:09:27 - Bien sûr, nous, on a une tenue.
00:09:30 On est sapeurs-pompiers.
00:09:31 On travaille en collaboration avec les différents services de support,
00:09:36 les services des forces de l'ordre, etc.
00:09:39 Mais on nous attaque, pourquoi ?
00:09:40 Parce qu'on a une tenue et on représente, je suppose dans leur tête, on représente l'État.
00:09:47 Il faut savoir que moi, je suis pompier professionnel.
00:09:49 Au début, j'étais à Strasbourg de 2001 à 2007.
00:09:54 J'ai connu des nuits de violence, mais aussi organisées qu'actuellement, ça n'existait pas.
00:10:00 Et on demande actuellement, j'ai essayé d'appeler la direction générale des services de la sécurité de Siècle-Ville
00:10:05 pour demander une sécurisation de tout, de toutes les casernes de France,
00:10:10 parce qu'on se fait attaquer dans nos casernes.
00:10:12 Et ça, c'est impossible.
00:10:14 - Qu'est-ce que vous voulez dire par "aussi organisées que ça" ?
00:10:18 Quand vous dites que cette nuit de violence était organisée, qu'est-ce que vous voulez dire par là ?
00:10:23 - Organisé via les réseaux sociaux, je suppose.
00:10:27 Ils s'organisent pour attaquer à une heure précise.
00:10:29 Vous prenez sur le 68, ça a été 22h30,
00:10:37 toute l'agglomération mulhousienne colmarienne était attaquée.
00:10:41 Il y avait des feux partout.
00:10:43 Donc le but, c'est de désorganiser les secours.
00:10:46 Et malheureusement, ça devient critique.
00:10:49 Donc ils arrêtent tout ça.
00:10:51 - Et il faut rappeler aussi à quel point votre travail est important et doit être respecté.
00:10:55 Il y a des dégâts matériels.
00:10:56 Il aurait pu y avoir aussi des pertes humaines et en raison notamment de ces feux.
00:11:00 3 800 feux sur la voie publique, des feux qui mettent en danger la vie d'autrui.
00:11:05 Donc heureusement, il faut le rappeler, heureusement que vous et que vos collègues,
00:11:09 que les pompiers sont là.
00:11:11 Jean-Métien.
00:11:12 - Oui, ce qui se passe depuis 48 heures dans notre pays a des causes protéiformes
00:11:18 qui se superposent les unes aux autres.
00:11:21 Il y a évidemment ce qui a mis le feu aux poudres,
00:11:24 c'est-à-dire l'intervention de la police face à un refus d'obtempérer
00:11:30 qui s'est terminé par un drame.
00:11:32 Et ça, évidemment, ça a été la lumette qui a craqué dans un chaudron
00:11:37 qui était déjà bien rempli.
00:11:39 Il y a évidemment une colère sociale parce que dans ces quartiers,
00:11:43 il y a effectivement une pauvreté beaucoup plus importante que dans d'autres zones de France.
00:11:51 Il y a une délinquance et une criminalité liées au trafic de drogue
00:11:55 sur lequel subsistent un certain nombre d'individus.
00:11:57 Mais au-delà de ça, il y a également, je dirais, un volcan de haine antifrançaise
00:12:06 dont la lave, finalement, jaillit ces dernières 48 heures
00:12:12 lorsqu'on voit, par exemple, des gens brûler un drap des drapeaux français,
00:12:16 lorsqu'on voit des gens brûler des mairies annexes, des commissariats.
00:12:21 Je veux dire, ça n'a plus rien à voir ni avec le social, ni avec la mort d'un jeune.
00:12:27 On voit bien qu'il y a ce condamn, si vous voulez, sur cet épisode.
00:12:31 Tout ce qui a été mis en place, finalement, par les politiques de ces 40 dernières années,
00:12:35 à savoir une immigration massive et incontrôlée,
00:12:38 des quartiers qui ne sont pas si laissés à l'abandon que ça,
00:12:42 parce qu'on a quand même déversé des milliards,
00:12:44 des dizaines de milliards, même ces 30 dernières années, à travers la politique de la ville.
00:12:47 Et qu'est-ce qu'il faut, en fait, quand vous brûlez une médiathèque,
00:12:50 quand vous brûlez un cinéma ou une mairie ou une salle de sport ?
00:12:54 Ou une école, parce que des écoles ont été brûlées dans ces pays.
00:12:57 Ou même les transports, de main à main, ce sont les mêmes qui vont venir se plaindre
00:13:01 que ces quartiers sont abandonnés, qu'il n'y a aucun loisir,
00:13:05 qu'ils n'ont pas de cinéma, qu'ils n'ont pas de médiathèque, etc.
00:13:07 Mais quand on leur met ça à disposition, ils le brûlent.
00:13:11 Et l'extrême gauche va venir jouer dessus en disant,
00:13:14 "Vous voyez, ces quartiers sont abandonnés,
00:13:15 donc on ne peut pas à la fois faire des efforts considérables pour ces quartiers
00:13:18 et vous dire qu'il y a des épisodes de destruction."
00:13:20 On va tout de suite partir dans l'huitième arrondissement de Paris, Place Beauvau,
00:13:23 où se tient actuellement une cellule de crise au ministère de l'Intérieur,
00:13:27 avec des images du président de la République.
00:13:29 Rien ne peut justifier la violence,
00:13:33 surtout lorsque celle-ci consiste à s'attaquer à des bâtiments publics,
00:13:38 à des mairies, à des commissariats, à des écoles,
00:13:41 ou à organiser des pillages contre des commerces.
00:13:43 Rien ne le justifie.
00:13:45 Il y a une instrumentalisation inacceptable de la mort d'un adolescent,
00:13:50 que nous déplorons tous.
00:13:51 Alors que la période devrait être au recueillement et au respect.
00:13:55 Et donc face à cela, je condamne avec la plus grande fermeté
00:13:58 toutes celles et ceux qui utilisent cette situation et ce moment
00:14:02 pour essayer de créer le désordre et d'attaquer nos institutions.
00:14:06 Ils portent une responsabilité de fait accablante.
00:14:09 Et je condamne avec la plus grande fermeté,
00:14:11 nous la condamnons tous,
00:14:12 ces violences pures et injustifiables qui n'ont aucune légitimité.
00:14:16 Face à cela, la réponse sur l'ensemble du territoire
00:14:20 a été réactive et adaptée.
00:14:23 Je vous en félicite.
00:14:25 Et j'en félicite tous ceux qui, avec beaucoup de courage et de sang-froid,
00:14:28 l'ont conduit durant les dernières heures et les derniers jours.
00:14:31 Madame la Première ministre,
00:14:32 cet après-midi prendra une série de dispositions
00:14:36 afin d'organiser la réponse interministérielle.
00:14:40 Le ministre de l'Intérieur aura à mobiliser des moyens supplémentaires.
00:14:45 Nous libérons à cet égard par une série de dispositions des forces.
00:14:49 Et le garde des Sceaux s'assurera du suivi par une série de circulaires
00:14:55 visant à la fois les majeurs et les mineurs
00:14:57 qui ont pu être interpellés
00:14:59 et qui seront déférés devant la justice dans les prochaines heures.
00:15:03 Face à ces événements, la décision a été prise
00:15:06 d'annuler plusieurs événements festifs et plusieurs rassemblements
00:15:09 dans les départements qui sont les plus sensibles
00:15:12 pour précisément pouvoir protéger les mairies,
00:15:16 pouvoir protéger nos compatriotes.
00:15:20 Dans ce contexte, je finirai mon propos,
00:15:22 au-delà de ces remerciements et de ces décisions que nous avons prises,
00:15:27 en appelant tous les parents à la responsabilité.
00:15:32 Il est clair que le contexte que nous vivons,
00:15:34 on le voit, est la résultante de groupes parfois organisés,
00:15:38 violents et équipés,
00:15:40 que nous condamnons, que nous appréhendons
00:15:45 et qui seront judiciarisés,
00:15:46 mais également de beaucoup de jeunes.
00:15:48 Un tiers des interpellés de la dernière nuit
00:15:50 sont des jeunes, parfois des très jeunes.
00:15:52 C'est la responsabilité des parents de les garder au domicile.
00:15:56 Et donc, il est important pour la quiétude de tous
00:15:58 que la responsabilité parentale puisse pleinement s'exercer,
00:16:02 et j'en appelle au sens de la responsabilité
00:16:04 des mères et des pères de famille.
00:16:06 La République n'a pas vocation à se substituer à eux,
00:16:09 même si nous aurons ensuite, dans le suivi qui sera fait par la justice,
00:16:13 à prendre toutes les dispositions qu'il convient de prendre
00:16:16 et de mettre en œuvre ce que la loi prévoit.
00:16:19 Enfin, les plateformes et les réseaux sociaux
00:16:21 jouent un rôle considérable dans les mouvements des derniers jours.
00:16:25 Nous avons vu sur plusieurs d'entre elles,
00:16:28 Snapchat, TikTok et plusieurs autres,
00:16:31 à la fois l'organisation de rassemblements violents se faire,
00:16:35 mais une forme de mimétisme de la violence,
00:16:37 ce qui, chez les plus jeunes,
00:16:39 conduit à une forme de sortie du réel.
00:16:42 Et on a le sentiment parfois que certains d'entre eux
00:16:45 vivent dans la rue les jeux vidéo qui les ont intoxiqués.
00:16:48 Là aussi, la loi a prévu, y compris ces derniers mois,
00:16:53 des changements et l'exercice d'un contrôle parental
00:16:56 qui convient de faire pleinement respecter.
00:16:58 Mais nous prendrons dans les prochaines heures,
00:17:00 et nous avons commencé à l'organiser,
00:17:02 plusieurs dispositions.
00:17:03 D'abord, en lien avec ces plateformes,
00:17:05 d'organiser le retrait des contenus les plus sensibles.
00:17:09 Et donc, les services de l'État s'organiseront en lien avec ces plateformes
00:17:15 pour pouvoir obtenir une réponse effective.
00:17:19 Et j'attends de ces plateformes l'esprit de responsabilité.
00:17:23 Et des demandes seront aussi faites, partout où c'est utile,
00:17:26 et à chaque fois que c'est utile,
00:17:28 pour avoir l'identité de celles et ceux qui utilisent ces réseaux sociaux
00:17:35 pour appeler au désordre ou pour exacerber la violence.
00:17:40 Voilà ce que je voulais dire à l'issue de cette cellule de crise.
00:17:43 Elle se réunira autant que nécessaire,
00:17:45 et sous l'autorité de la Première ministre,
00:17:48 les décisions prises aujourd'hui seront déclinées dans les prochaines heures.
00:17:51 Je vous remercie, pas simplement pour l'accueil, Monsieur le Ministre,
00:17:54 mais la mobilisation du ministère,
00:17:56 comme de l'ensemble des ministères qui ont été associés
00:17:59 à la gestion les dernières heures.
00:18:01 Merci beaucoup.
00:18:12 Voilà pour ces mots d'Emmanuel Macron,
00:18:13 depuis cette cellule de crise interministérielle
00:18:16 au ministère de l'Intérieur,
00:18:19 place Beauvau, Emmanuel Macron,
00:18:20 qui condamne ces violences pures et injustifiées
00:18:23 qui n'ont aucune légitimité.
00:18:26 On est toujours en ligne avec Mickaël Pakanovsky,
00:18:30 vice-président, qui est parti.
00:18:31 Alors on va rejoindre à présent le maire de Mézières-les-Mez,
00:18:35 qui est avec nous, Julien Fréburger.
00:18:38 Merci d'être avec nous en direct,
00:18:40 cet après-midi dans La Parole aux Français.
00:18:43 Vous avez évidemment écouté les propos d'Emmanuel Macron.
00:18:46 Vous êtes le maire de Mézières-les-Mez,
00:18:49 où un tir de mortier a atteint un appartement.
00:18:52 On va regarder tout de suite la séquence,
00:18:54 les images de cet appartement qui a pris feu dans votre commune.
00:18:59 Un appartement qui a été visé par un tir de mortier.
00:19:03 Voilà, comme vous le voyez sur ces images.
00:19:08 Un incendie qui, fort heureusement, n'a fait aucun blessé.
00:19:17 Merci d'être avec nous.
00:19:18 Vous nous confirmez bien qu'aucun blessé n'est à déplorer
00:19:22 après ce violent incendie.
00:19:23 Aucun blessé, mais des familles, évidemment,
00:19:25 traumatisées qui ont dû être relogées, monsieur le maire.
00:19:29 Oui, effectivement, nous avons relogé plusieurs familles
00:19:32 au cours de la nuit dans un hôtel,
00:19:34 un nouveau hôtel de la ville,
00:19:37 après que leur immeuble a été attaqué au mortier.
00:19:41 Je pense qu'un appartement a été visé en particulier
00:19:44 et que l'incendie, malheureusement, s'est un peu propagé.
00:19:49 Une chose est certaine,
00:19:51 c'est que le feu a été rapidement maîtrisé par les pompiers
00:19:54 et surtout, il n'y a pas de victimes au sens de blessures corporelles.
00:19:59 En revanche, on a des familles, des enfants,
00:20:02 qui sont traumatisés par cette séquence
00:20:05 qui est particulièrement effrayante, effroyable.
00:20:09 Et je mesure vraiment la détresse psychologique
00:20:13 dans laquelle se trouvent les résidents
00:20:16 de cet immeuble calme, habituellement,
00:20:18 dans un quartier qui est plutôt calme, habituellement, également.
00:20:21 Alors, comment ça s'est passé ?
00:20:24 Expliquez-nous un petit peu ce qui s'est passé la nuit dernière
00:20:26 dans ce quartier.
00:20:28 Le feu a pris, visiblement, très rapidement.
00:20:31 Les pompiers sont également intervenus rapidement.
00:20:33 Il a évidemment failli évacuer l'immeuble.
00:20:38 Oui, il a fallu évacuer l'immeuble.
00:20:40 Les habitants l'ont évacué, j'allais dire spontanément,
00:20:43 au vu de la progression des flammes dans ce logement.
00:20:49 Ce sont des jeunes, une dizaine de jeunes,
00:20:53 entre 10 et 15, mais une bonne dizaine,
00:20:55 qui se sont mobilisés pour créer une situation de chaos
00:21:02 à une heure avancée de la soirée,
00:21:04 et qui ont commencé par lancer des pétards,
00:21:09 se manifester de façon bruyante,
00:21:13 avant de s'attaquer à cet immeuble,
00:21:16 et avant de perpétrer des exactions en plusieurs lieux du quartier.
00:21:24 Je tiens à remercier les habitants pour leur sang-froid,
00:21:29 les gendarmes pour leur grand professionnalisme,
00:21:32 et les sapeurs-pompiers qui ont pu intervenir dans des délais très brefs,
00:21:36 évitant des dégâts matériels par trop important,
00:21:39 mais surtout des victimes.
00:21:42 Nous n'avons pas eu de blessés,
00:21:44 et je considère, dans cette circonstance particulièrement difficile,
00:21:49 que c'est une petite victoire.
00:21:50 Oui, c'est une petite victoire,
00:21:52 une chance également à Saint-Pierre-des-Cors en Indre-et-Loire.
00:21:54 La voiture d'un maire a brûlé sous ses yeux.
00:21:57 Dans ce cas-là, c'est clairement l'État qui est visé.
00:21:59 Ce sera ma dernière question.
00:22:00 Monsieur le maire, avez-vous peur pour votre sécurité aujourd'hui ?
00:22:05 Ecoutez, moi, je n'ai pas peur pour moi,
00:22:06 j'ai peur pour la République,
00:22:08 parce que tout ce qui incarne la République,
00:22:10 tout ce qui représente la République,
00:22:12 est effectivement menacé par des jeunes qui ne se rendent pas compte
00:22:17 qu'ils portent atteinte à ce qui aide leur famille,
00:22:20 leurs voisins, leurs amis, à travers les services publics,
00:22:24 à travers l'éducation, à travers la culture,
00:22:28 à travers ce qui fait tout l'intérêt d'une vie collective réussie et épanouissante.
00:22:34 Ils ne s'en rendent pas compte, ils veulent créer le chaos,
00:22:37 et je les appelle immédiatement à rentrer chez eux et au calme,
00:22:42 parce que les premières victimes de leurs agissements
00:22:46 sont justement les personnes qu'ils connaissent
00:22:48 et les services publics qui sont rendus à l'ensemble de la collectivité,
00:22:52 à commencer par nos enfants.
00:22:53 En fait, quand ils font ça, ils s'attaquent aux enfants.
00:22:56 Ils s'attaquent aux enfants, ils s'attaquent aux plus vulnérables,
00:22:59 et c'est un acte d'une très grande lâcheté d'agir de la sorte.
00:23:02 Moi, je suis partisan d'une réaction ferme,
00:23:05 et d'une préservation et d'une défense sans aucune réserve
00:23:10 de la République et des valeurs républicaines.
00:23:12 Merci beaucoup Julien Fréburger d'avoir été avec nous.
00:23:14 Je rappelle que vous êtes le maire de Mésières-les-Messes.
00:23:17 La Parole aux Français, édition spéciale.
00:23:19 On va revenir aussi sur les propos d'Emmanuel Macron
00:23:22 qui s'est exprimé depuis la cellule de crise interministérielle,
00:23:26 place Beauvau au ministère de l'Intérieur.
00:23:28 Emmanuel Macron qui a félicité également les forces de l'ordre,
00:23:30 les sapeurs-pompiers pour leur travail.
00:23:33 Il faut également agir sur les réseaux sociaux,
00:23:37 a dit le chef de l'État Christian Protos.
00:23:39 Emmanuel Macron demande aux plateformes de prendre leurs responsabilités.
00:23:43 Oui, le président a tout à fait raison,
00:23:45 sauf que ça fait combien de temps qu'on le dit ?
00:23:47 On le voit dans toutes les situations,
00:23:49 que ce soit parmi les écolos de trucs qui sont contre les bassines,
00:23:56 où à ce moment-là on brûle tous les cartes de gendarmes,
00:24:00 au risque de leur vie, des gendarmes.
00:24:03 On voit le rôle des réseaux sociaux,
00:24:05 mais surtout le rôle pervers.
00:24:07 C'est hallucinant d'avoir un outil extraordinaire,
00:24:10 qui en fait est un outil de déstabilisation
00:24:14 qu'on n'est pas capable de maîtriser.
00:24:16 Et ça, je souhaite bon courage au chef de l'État,
00:24:18 et en particulier à ceux auxquels il a donné les instructions,
00:24:23 en particulier tout ce qui concerne le fait
00:24:25 qu'il y a un anonymat autour des réseaux sociaux.
00:24:28 Ça fait combien de temps qu'on parle de ça ?
00:24:30 Et on n'a pas évolué.
00:24:32 Un mot très vite Jean-Messiah, juste avant de faire la pause.
00:24:35 Emmanuel Macron n'a absolument pas pris la mesure
00:24:36 de ce qui se passe dans notre pays,
00:24:38 pas plus qu'Elisabeth Borne d'ailleurs.
00:24:39 Il y a deux choses, il y a l'apaisement voulu par Emmanuel Macron,
00:24:43 on se rappelle que la politique de l'apaisement c'était Munich.
00:24:46 On n'obtient jamais rien si vous voulez,
00:24:49 par une politique aplavantriste,
00:24:51 qui consiste à concéder des choses à ceux
00:24:54 contre qui on prétend se battre,
00:24:57 c'est-à-dire les casseurs, les vandales, les rebelles.
00:25:00 Bon, ça c'est la première chose.
00:25:01 Et la deuxième chose, c'est la minimisation.
00:25:03 Quand on entend Elisabeth Borne nous expliquer
00:25:05 que c'est une poignée d'individus
00:25:07 qui n'ont rien à voir avec les quartiers,
00:25:08 excusez-moi, je parle sous le contrôle de M. Proutaud,
00:25:12 il y a 40 000 forces de l'ordre qui sont mobilisées,
00:25:14 je crois qu'on est au taquet
00:25:15 au niveau de l'engagement des forces de l'ordre françaises.
00:25:17 Et on va en parler justement dans un instant.
00:25:19 C'est quasiment un corps expéditionnaire
00:25:20 qu'on a envoyé en Irak il y a quelques années.
00:25:22 Absolument, la pause.
00:25:23 On en reparle bien sûr dans un instant
00:25:26 pour la suite de La Parole aux Français,
00:25:27 édition spéciale sur CNews en direct.
00:25:30 Vous restez bien avec nous, à tout de suite.
00:25:31 14h30 de retour sur CNews
00:25:40 pour la suite de La Parole aux Français
00:25:42 avec toujours Christian Proutaud, Jean Messiaen,
00:25:44 Noémie Choulle vient de nous rejoindre
00:25:45 du service poli-justice de CNews.
00:25:47 Bonjour Noémie.
00:25:47 Bonjour Mickaël.
00:25:48 On va poursuivre nos discussions,
00:25:50 édition spéciale consacrée à cette troisième nuit de violence.
00:25:53 Hier, on poursuit juste après le rappel
00:25:56 des principaux titres de l'actualité.
00:25:57 C'est tout de suite et c'est avec Simon Guillain.
00:25:58 Face aux scènes de chaos observées ces derniers jours
00:26:04 sur le territoire, des moyens supplémentaires
00:26:06 vont être déployés par le ministère de l'Intérieur.
00:26:09 Une annonce faite il y a une dizaine de minutes maintenant
00:26:11 par Emmanuel Macron à l'issue d'une nouvelle cellule de crise.
00:26:14 L'état d'urgence n'a pour le moment pas été instauré
00:26:16 par le gouvernement.
00:26:17 Le chef de l'État appelle tous les parents à la responsabilité
00:26:20 et demande le retrait de certains contenus sur les réseaux sociaux.
00:26:24 Hier, le dernier bilan fait état de 875 personnes
00:26:27 interpellées partout sur le territoire.
00:26:29 2000 véhicules ont été calcinés,
00:26:31 3880 feux sur la voie publique ont été constatés
00:26:35 et près de 500 bâtiments publics
00:26:37 dégradés partout sur le territoire.
00:26:39 Et puis l'Académie de Versailles annule toutes les fêtes
00:26:41 de fin d'année dans les collèges et lycées.
00:26:43 Le maintien des kermesses pour les écoles
00:26:45 sera décidé au cas par cas.
00:26:46 Une décision prise bien sûr dans le contexte actuel
00:26:49 de fortes tensions.
00:26:50 Merci Simon, Simon Guillain pour le rappel des titres CNews.
00:26:56 Troisième nuit de violence en France,
00:26:58 des bâtiments publics et des voitures ont encore une fois
00:27:00 été brûlés, des vitrines brisées.
00:27:03 Et cette nuit a également été marquée par de nombreux pillages.
00:27:08 On va en parler.
00:27:09 Alors tout ça accompagné bien sûr de nombreuses interpellations.
00:27:13 Noémie Schultz, on va faire le point avec vous.
00:27:15 Oui, effectivement, la nuit a été marquée par de très nombreuses violences,
00:27:19 des pillages et de très nombreuses villes,
00:27:23 y compris des villes moyennes qui habituellement
00:27:25 ne sont pas touchées par ce genre d'événements,
00:27:27 l'ont été cette nuit.
00:27:30 Vous avez, si on doit donner certains exemples,
00:27:34 vous avez dans les Hauts-de-Seine, des violences urbaines généralisées.
00:27:38 À Nanterre, bien sûr, pharmacies pillées,
00:27:41 des nombreux affrontements sur la cité Pablo Picasso.
00:27:44 À Bagneux également, Châtenais mal abri où un chauffeur
00:27:46 de camion poubelle a été agressé sur la voie publique.
00:27:49 En Seine-Saint-Denis, à Paris, bien sûr,
00:27:51 avec notamment les pillages du Forum Déal,
00:27:55 des magasins de sport, de magasins rue de Rivoli.
00:27:58 Plusieurs feux aussi déclenchés avec des individus
00:28:02 particulièrement résistants, nous a-t-on dit.
00:28:04 Et tout cela, effectivement, s'est étendu à la France entière
00:28:08 avec un bilan, vous l'avez dit, de 875 interpellations pour la nuit,
00:28:15 dont 408 pour Paris et la région parisienne.
00:28:19 Près de 500 bâtiments publics incendiés.
00:28:21 Vous avez des locaux de la police nationale qui ont été attaqués,
00:28:25 de la police municipale, 16 casernes de gendarmerie,
00:28:28 119 attaques de bâtiments publics, des mairies, des écoles.
00:28:33 Voilà donc pour ces chiffres.
00:28:35 Et le président de la République qui a indiqué tout à l'heure
00:28:38 qu'un tiers des personnes interpellées étaient de très jeunes personnes,
00:28:43 des mineurs, donc d'où cet appel, bien sûr,
00:28:45 aux parents, à la responsabilité des parents pour les nuits à venir.
00:28:50 On reviendra avec vous un petit peu plus tard,
00:28:51 effectivement, sur le profil de ces personnes,
00:28:54 de ces mineurs interpellés.
00:28:56 On va accueillir Benoît Leriche, qui est avec nous également.
00:28:58 Secrétaire départemental du syndicat de police,
00:29:01 unité SGP du Val-de-Marne.
00:29:03 Bonjour, Monsieur Leriche. Merci d'être avec nous en direct.
00:29:08 On a clairement passé un cap cette nuit,
00:29:10 avec notamment ces pillages.
00:29:13 Ce matin, un de vos collègues disait sur notre antenne
00:29:14 qu'il y avait eu énormément de violence et de colère
00:29:18 les nuits précédentes, mais qu'hier soir, c'était l'apocalypse.
00:29:21 Je reprends ces mots.
00:29:23 On est passé à un stade largement élevé
00:29:27 par rapport à ce qui s'est passé les nuits précédentes.
00:29:30 On est face à des groupes d'individus
00:29:32 qui sont clairement déterminés et organisés.
00:29:36 On n'a plus à faire à des simples délinquants de droit commun.
00:29:40 On est sur de l'organisation,
00:29:43 on est sur de la volonté de faire mal à du flic.
00:29:47 On peut même, aux Elmo, aller tuer du flic.
00:29:49 Et sur le Val-de-Marne, notamment,
00:29:52 cette nuit, là, c'était vraiment au-dessus du lot
00:29:56 et on se retrouve dans des situations
00:29:59 qu'on a pu connaître en 2005.
00:30:01 Ça fait très longtemps, nous, notre syndicat,
00:30:04 qu'on demande à ce qu'il y ait des effectifs nécessaires
00:30:07 sur le Val-de-Marne, du matériel.
00:30:09 Et là, aujourd'hui, on est dans la gestion des stocks de munitions
00:30:13 pour essayer d'en avoir au moins jusqu'à la fin de la nuit.
00:30:17 Ce n'est juste pas possible, en fait.
00:30:18 Ce n'est juste pas possible.
00:30:19 Les effectifs, c'est le nerf de la guerre.
00:30:21 Et là, on est clairement en guerre.
00:30:25 Il faut oser un petit peu les mots.
00:30:27 Et c'est très, très problématique sur le Val-de-Marne.
00:30:30 Mais quand j'entends plus de 400 interpellations
00:30:33 sur toute la planque parisienne,
00:30:35 j'ai mes copains d'à côté qui subissent les mêmes problématiques.
00:30:39 Il faut que ça cesse.
00:30:40 Vous nous dites, Benoît Leriche,
00:30:41 que les effectifs, c'est le nerf de la guerre.
00:30:43 Plus de 40 000 policiers déployés en France,
00:30:45 ça ne suffit pas, selon vous ?
00:30:47 Non, ça ne suffit pas quand on a des faits comme ceux qu'on voit là.
00:30:52 Il faut aussi voir comment ils sont utilisés.
00:30:55 Là, en ce moment, on est sur un nombre incalculable de rappels
00:30:59 qui est justifié par rapport à la situation.
00:31:02 Et on voit bien que ça ne suffit pas.
00:31:05 Hier, moi, j'ai été voir mes collègues,
00:31:08 d'abord sur le centre de commandement,
00:31:11 plus communément appelé la radio du département.
00:31:14 Et je tiens à les féliciter parce qu'ils ont une gestion hors normes
00:31:18 de tout ce qui peut se passer sur le département.
00:31:20 C'est eux qui gèrent un peu l'ensemble des véhicules.
00:31:24 J'ai vu mes collègues de la brigade judiciaire de nuit
00:31:27 qui sont débordés, qui me disaient encore
00:31:29 qu'ils devaient intervenir à deux dans des commissariats,
00:31:32 qui sont attaqués.
00:31:34 J'ai parlé avec mes collègues de la BRI,
00:31:37 qui sont actuellement sur le 94,
00:31:40 comme sur l'ensemble des départements,
00:31:42 et qui étaient en alerte et qui, au vu de la situation,
00:31:44 notamment sur "Choisis le Roi", ont dû intervenir.
00:31:48 En fait, on est tous en sous-effectif.
00:31:51 On se retrouve avec des collègues qui sont deux, voire trois,
00:31:54 sur un commissariat, qui se font attaquer
00:31:57 par 50 à 80 individus.
00:31:59 Donc ça, ce n'est pas possible, en fait.
00:32:01 Ça, ce n'est pas possible et ça montre que les 40 000,
00:32:03 ce n'est pas suffisant.
00:32:04 Alors, les 40 000, ce n'est pas suffisant, qu'est-ce qu'il faudrait ?
00:32:06 Parce que nous, c'est vrai que ça ne nous parle pas forcément
00:32:08 quand on entend des chiffres comme ça.
00:32:09 Il faudrait quoi ? Il faudrait le double pour que ça suffise ?
00:32:12 Est-ce vraiment uniquement un problème d'effectifs,
00:32:14 Benoît Leriche ?
00:32:16 Il y a les moyens en nombre,
00:32:17 il y a aussi les moyens qu'on vous donne sur place pour agir
00:32:21 et qui semblent plutôt limités aujourd'hui.
00:32:23 Vous avez presque tout dit dans votre question.
00:32:25 Effectivement, les effectifs, comme je le disais tout à l'heure,
00:32:28 c'est le nerf de la guerre.
00:32:29 Maintenant, quand on a les effectifs,
00:32:32 on fait avec ceux qu'on a.
00:32:35 Mais par contre, quand on ne peut pas utiliser
00:32:37 le nombre de munitions nécessaires à notre action
00:32:40 parce qu'on se dit que le lendemain, les stocks vont être filés,
00:32:44 ça, ça reste problématique.
00:32:45 Donc il y a aussi le matériel.
00:32:47 Et puis, il ne faut pas oublier qu'à côté,
00:32:50 là, aujourd'hui, on a ce qui se passe actuellement,
00:32:53 mais on a aussi toutes les missions annexes.
00:32:55 Et les missions annexes, il faut les traiter aussi.
00:32:57 Et quand vous avez un véhicule
00:33:02 qui s'occupe d'une circonscription comme Ville-Neuf-Saint-Georges
00:33:05 ou Vitry-sur-Seine,
00:33:06 où on dépasse la centaine de milliers d'habitants,
00:33:09 je vous garantis que c'est très compliqué
00:33:12 pour mes collègues sur le terrain.
00:33:13 Christian Proto ?
00:33:14 Non, mais il faut bien se rendre compte
00:33:16 que déjà 40 000, c'est énorme.
00:33:18 Parce que bien évidemment,
00:33:19 vous posez la question à juste titre
00:33:21 par rapport aux effectifs que l'on connaît
00:33:23 de la police et de la gendarmerie réunies.
00:33:25 Je ne parle pas de la police municipale
00:33:27 qui n'est pas visitée à faire du maintien de l'ordre,
00:33:29 du moins qui n'a pas les moyens.
00:33:31 Donc on parle de la police nationale,
00:33:33 ce qui fait que là, à mon avis, on est au taquet.
00:33:35 On est au maximum, peut-être.
00:33:37 On pourrait faire 7-8 000 de plus,
00:33:40 mais après, c'est du flux tendu.
00:33:42 Les gens que vous avez...
00:33:43 Et surtout après, il faut arriver à tenir sur la longueur.
00:33:45 C'est ce que je vous disais, en étant un flux tendu,
00:33:47 vous ne pouvez pas en permanence
00:33:50 - tous les soirs - user le personnel.
00:33:52 Donc c'est exceptionnel, ce déploiement de force.
00:33:55 Et je me pose la question de savoir
00:33:58 comment, en dehors de ce que disait,
00:34:02 ce qui était dit par notre invité,
00:34:05 par rapport aux munitions de maintien de l'ordre,
00:34:08 qui déjà posent un problème,
00:34:10 au niveau de l'emploi du personnel,
00:34:13 je pense que ça va être problématique sur plusieurs jours.
00:34:16 Je ne sais pas comment ça va être géré
00:34:18 au niveau des grands corps.
00:34:19 On doit être à peu près, à mon avis,
00:34:23 à peu près à 70% du personnel utilisable,
00:34:27 mobile, utilisable.
00:34:29 Parce que là, on prend du personnel spécialisé
00:34:32 en maintien de l'ordre.
00:34:33 On ne peut pas prendre...
00:34:34 Il faut que la police et la gendarmerie territoriale,
00:34:37 elles doivent continuer sa mission et être en place.
00:34:40 - Benoît Leriche, vous entendez ce que nous dit Christian Proto,
00:34:43 effectivement, sur le fait que 40 000,
00:34:45 on est déjà quasiment à flux tendu.
00:34:47 La suite, c'est quoi finalement ?
00:34:48 C'est de faire intervenir l'armée ?
00:34:50 - L'armée, il faudra voir ce que décide
00:34:56 notre cher gouvernement dans ces temps un peu critiques.
00:34:59 Je vous dis déjà, c'est quand même assez exceptionnel,
00:35:02 très rarissime de déplacer la BRI.
00:35:06 Je parlais encore avec lui hier,
00:35:08 qui me disait que pour certains,
00:35:09 c'était la première fois qu'ils étaient amenés
00:35:11 à venir faire des permanences sur des départements.
00:35:15 Comme je vous le dis, les effectifs sont là,
00:35:18 mais on est bien obligés de constater que ce n'est pas nécessaire.
00:35:23 Moi, j'ai commencé il y a une quinzaine d'années,
00:35:25 on était sur des brigades de roulement,
00:35:26 donc de la police secours, les APL 17.
00:35:29 On était entre 15 et 20 collègues par brigade.
00:35:32 Aujourd'hui, on est entre 11 et 13 collègues.
00:35:36 Voilà, le constat, il est simple.
00:35:37 On peut me dire qu'aujourd'hui, il y en a 40 000.
00:35:39 En tout cas, ce que l'on constate dans nos services,
00:35:43 dans nos commissariats, sur le Val-de-Marne
00:35:45 et sur l'ensemble de la préfecture de police,
00:35:47 les chiffres, ils sont là, c'est tout.
00:35:49 C'est un constat.
00:35:51 Noémie Tchouls.
00:35:51 Avec des difficultés à assurer les autres missions.
00:35:54 Pour les policiers, on sait par exemple,
00:35:56 ça a été le cas cette nuit sur le département des Hauts-de-Seine,
00:35:59 mais sans doute dans un certain nombre d'autres départements,
00:36:02 il a fallu faire face à tellement de violences et d'affrontements
00:36:07 que la police n'a pas pu prendre un certain nombre d'appels
00:36:10 de police secours et donc venir en aide
00:36:13 à des personnes qui en avaient peut-être besoin cette nuit.
00:36:15 Donc, il va y avoir aussi cette difficulté-là.
00:36:17 C'est que certes, la mission de la police,
00:36:18 c'est d'assurer le maintien de l'ordre
00:36:20 dans ces situations d'extrême tension.
00:36:23 Mais il y a aussi toutes les autres missions,
00:36:25 on va dire plus du quotidien,
00:36:27 qui risquent d'être aussi impactées
00:36:29 si on met toutes les forces la nuit
00:36:33 pour protéger certaines zones, certains centres commerciaux.
00:36:37 C'est notamment pour ça.
00:36:39 Et on l'a vu qu'un certain nombre de fêtes de l'école,
00:36:42 par exemple, qui devaient avoir lieu aujourd'hui
00:36:43 dans tout un tas d'écoles en France, sont annulées.
00:36:46 Et les mairies expliquent,
00:36:48 c'est pas tant par crainte que ces fêtes se passent mal,
00:36:52 mais on a vu d'abord que certaines écoles
00:36:54 avaient été prises pour cibles,
00:36:55 des crèches, des bâtiments publics.
00:36:56 Donc, il y a ce risque-là.
00:36:58 Et puis, pour être sûre que la police
00:37:00 ne soit pas obligée de protéger ces sites-là
00:37:03 alors qu'on peut avoir besoin d'elles à d'autres endroits.
00:37:06 Jean-Métiat ?
00:37:07 Non, mais ce qui est incroyable, si vous voulez,
00:37:08 c'est que jusqu'à il y a 72 heures,
00:37:11 tout ce qui est en train de se passer sous nos yeux
00:37:13 était qualifié de fantasme d'extrême droite.
00:37:16 Personne n'avait imaginé un tel déchaînement de violence
00:37:20 et cette situation insurrectionnelle.
00:37:22 Je vous rappelle quand même que le gouvernement
00:37:23 est passé de 5 000 forces de l'ordre mobilisées à 40 000.
00:37:28 Donc, il y a eu un sacré surge pour tenter d'étouffer
00:37:32 finalement le feu qui couvait.
00:37:34 Or, non seulement les 40 000 hommes,
00:37:36 c'est-à-dire le flux tendu parce qu'on ne peut pas aller au-delà,
00:37:39 ça n'a rien donné, mais au contraire...
00:37:41 Ça n'a rien donné, on peut se dire que peut-être
00:37:43 que s'ils avaient été moins nombreux,
00:37:44 peut-être qu'il y aurait eu plus de dégâts.
00:37:45 Pour rappel, il n'y a pas eu de dégâts humains.
00:37:48 Le moins qu'on puisse dire, c'est que ça n'a pas ralenti,
00:37:50 si vous voulez, le rythme de l'insurrection
00:37:53 et l'ampleur des insurrections qui explosent de partout.
00:37:56 Ça, c'est la première chose.
00:37:57 La deuxième chose...
00:37:57 Dans un sens, ça l'a peut-être un peu ralenti quand même.
00:37:59 On peut imaginer qu'il y aurait eu plus de dégâts.
00:38:02 C'est sûr, mais je veux dire, avec 40 000 hommes,
00:38:04 on constate que la nuit dernière a été pire que la nuit précédente.
00:38:06 C'est ça ce que je veux dire.
00:38:07 Mais qu'est-ce que vous voulez faire ?
00:38:09 Vous voulez tirer dans le temps ?
00:38:10 Non mais ce n'est pas tirer...
00:38:10 Mais attendez...
00:38:11 Non mais attendez...
00:38:12 Le maintien de l'ordre, ça se gère.
00:38:13 Attendez...
00:38:14 Non mais je crois qu'il faut être sérieux.
00:38:17 Je crois qu'il faut...
00:38:18 Vous êtes en train de mettre du feu sur le feu.
00:38:20 Non, non, je pense que vous...
00:38:21 Ce n'est pas possible.
00:38:21 Non mais je pense que vous êtes un peu en état de choc
00:38:24 parce que vous avez...
00:38:24 En état de choc, bien sûr.
00:38:25 Vous avez participé de cette idéologie
00:38:27 qui a mis en place tous les ingrédients
00:38:30 qui aujourd'hui nous explosent à la figure.
00:38:32 L'immigration massive, le vivre ensemble,
00:38:34 toutes ces perles sémantiques auxquelles on a eu droit
00:38:37 et auxquelles nous avons été biberonnés pendant des années.
00:38:39 Moi, j'ai mis en place une unité qui a le dérèglement.
00:38:42 Voilà le résultat.
00:38:43 Après, si vous voulez, moi, je salue les forces de l'ordre
00:38:45 et les forces de police et de gendarmerie.
00:38:46 Pourquoi ?
00:38:47 Parce que d'un côté,
00:38:48 vous avez effectivement le président de la République
00:38:50 qui en quelque sorte les lâche
00:38:52 parce que quand il prend fait et cause,
00:38:54 finalement, pour Nahel,
00:38:57 plutôt que pour le policier,
00:38:59 alors que l'enquête n'a pas encore eu lieu
00:39:01 et qu'il dit que c'est un crime inexcusable.
00:39:03 Bon, ben si c'est un crime inexcusable sur le terrain,
00:39:05 on ne va pas l'excuser
00:39:06 et on va faire ce à quoi vous assistez.
00:39:08 Donc, ce sont des paroles irresponsables
00:39:10 également au plus haut sommet de l'État.
00:39:12 Donc, moi, je salue l'action des forces de l'ordre.
00:39:14 Il n'y a pas les forces de l'ordre d'un côté
00:39:16 et les pilleurs de l'autre.
00:39:18 Il y a la police et la gendarmerie.
00:39:20 Rien que la police et la gendarmerie
00:39:22 et toute la police et la gendarmerie.
00:39:24 Le reste, ce sont des délinquants et des criminels
00:39:26 qu'il faut mettre hors d'état de nuire.
00:39:28 J'ai mis pour cela, et je termine là-dessus,
00:39:30 j'ai lancé hier sur les réseaux sociaux
00:39:32 une cagnotte en soutien
00:39:34 à la famille de Florian M, le policier,
00:39:37 dont on sait très bien qu'il va être la victime expiatoire,
00:39:40 qui va être l'alali, si vous voulez,
00:39:43 donné par le gouvernement pour tenter d'apaiser...
00:39:44 Alors, pour le moment, il est mis en examen, Jean-Michel.
00:39:46 Attendez, quand j'entends dire qu'il a été mis
00:39:48 en détention provisoire dans l'espoir de calmer les choses,
00:39:51 où est la justice indépendante ?
00:39:53 Il a été mis en examen, il y a une enquête qui attend.
00:39:55 Oui, mais pourquoi ?
00:39:57 Les gens disent, enfin, le gouvernement dit
00:39:59 que rien n'y a fait, même le fait de mettre...
00:40:01 On ne va pas faire le procès de ce policier
00:40:04 sur ce plateau, Jean-Michel.
00:40:05 Ça n'a pas calmé la situation.
00:40:06 Donc, vous voyez bien que ce policier
00:40:09 va être sacrifié sur l'autel de l'apaisement
00:40:11 qui ne sera pas au rendez-vous.
00:40:13 Benoît Leriche, pour revenir à cette nuit
00:40:15 de violence, il y a un moment où ça bascule.
00:40:17 Il y a eu un moment où on s'éloignait,
00:40:19 effectivement, de la cause première
00:40:22 qui était censée être la mort de ce jeune garçon.
00:40:25 L'idée, pour certains, a été clairement
00:40:28 de profiter de ces émeutes pour notamment piller.
00:40:32 Regardez, on va regarder justement
00:40:33 tout à l'heure sur notre antenne,
00:40:35 nos caméras ont filmé totalement par hasard
00:40:37 l'interpellation d'un pillard qui était venu
00:40:40 se servir dans une boutique de sport à Sevran.
00:40:44 Vous allez voir que la scène est cocasse,
00:40:45 mais elle interroge également sur la société,
00:40:48 sur l'état d'esprit d'une partie de la jeunesse.
00:40:50 C'était tout à l'heure filmé par les caméras de CNews.
00:40:53 Ça va ?
00:41:00 Vous travaillez ici peut-être ?
00:41:01 Vous travaillez ici ?
00:41:03 Ah oui, et donc vous vous servez, c'est ça ?
00:41:06 C'est ça, monsieur ?
00:41:07 C'est pas moi qui passe, c'est moi.
00:41:08 C'est qui ?
00:41:08 C'est pas moi qui passe.
00:41:10 C'est pas vous qui quoi ?
00:41:11 C'est pas moi qui passe.
00:41:12 C'est toi qui travaille ici ?
00:41:13 Venez, on va se tirer.
00:41:14 Venez avec ça.
00:41:15 Allez-y, venez.
00:41:16 Venez !
00:41:17 Merci.
00:41:18 Allez-y, monsieur.
00:41:21 Viens, on est là.
00:41:22 Venez.
00:41:23 Voilà pour cette scène qui est clairement surréaliste
00:41:42 parce qu'il a l'air étonné de ce qui lui arrive.
00:41:43 Il a l'air étonné que la police soit là pour l'arrêter,
00:41:47 Benoît Leriche.
00:41:48 Oui, on est clairement face à un individu
00:41:53 qui ne sait pas ce que c'est apparemment le vol.
00:41:55 Pour lui, c'est normal.
00:41:57 C'est peut-être pas lui qui a effectivement cassé la vitrine,
00:42:00 mais il a dit "tiens, comme c'est ouvert, on va laisser servir".
00:42:03 Aujourd'hui, ça va, là on se retrouve face à un voleur de chaussures.
00:42:08 Moi, sur Vitrine, les collègues, cet après-midi,
00:42:10 ils ont constaté qu'il y avait une armurerie qui avait été pillée
00:42:13 avec plusieurs fusils de chasse.
00:42:15 Là, on a le niveau.
00:42:17 Donc de toute façon, on se rend compte qu'on est face à des jeunes.
00:42:23 Il y a encore des interpellations, il faut bien se le dire.
00:42:28 On est sur des individus qui ont entre 14 et 18 ans, grand max.
00:42:32 On est très souvent, en grande majorité, sur du mineur
00:42:37 qui ne connaissent pas la loi, qui en profitent.
00:42:40 Moi, j'ai sur Valenton, un Carrefour Market qui a été complètement pillé.
00:42:46 Je ne sais pas si ça, réellement, là, on est dans la défense du petit Nahel,
00:42:55 comme ils le disent.
00:42:56 Là, clairement, on est face à des opportunistes.
00:43:01 - Vous avez raison de le dire.
00:43:02 Effectivement, des magasins pillés à Nanterre également.
00:43:04 Je vous propose d'écouter à présent le témoignage d'une conseillère en immobilier
00:43:08 dans une agence qui a été saccagée.
00:43:10 On l'écoute.
00:43:11 - Ça m'inspire du dégoût, en fait, parce que vous voyez que là,
00:43:15 je n'ai plus de travail.
00:43:16 Ils ont tout détruit.
00:43:17 Ils se sont acharnés parce qu'ils sont venus deux fois.
00:43:21 Ils sont venus une fois vers 17h hier.
00:43:23 Ils ont commencé, bon, ils ont cassé toute la vitrine et les meubles.
00:43:26 Et ils sont revenus le soir à minuit.
00:43:29 Ils se sont servis de mon électricité pour charger leur trottinette électrique,
00:43:34 leur téléphone.
00:43:35 Ils ont fumé dans l'agence.
00:43:36 Il y avait des mégots partout.
00:43:37 Ils ont volé mes ordinateurs.
00:43:39 Ils ont cassé l'imprimante.
00:43:41 On venait d'avoir des affiches vitrines lumineuses toutes neuves qui nous ont cassé.
00:43:44 Enfin, tout est détruit.
00:43:45 Je ne peux plus travailler.
00:43:46 Il n'y a plus rien.
00:43:47 J'ai pleuré toute la matinée, en fait.
00:43:49 C'est pour ça que j'ai des yeux rouges.
00:43:52 Il faut que je reprenne sur moi.
00:43:54 Mais là, je suis sous le choc encore.
00:43:57 On redoute que ça recommence, parce que demain, c'est l'enterrement du petit Naël
00:44:01 et que c'est à Nanterre.
00:44:04 D'après des dires, ça va recommencer de plus belle.
00:44:07 Donc, on n'est pas tranquille.
00:44:10 On est traumatisé.
00:44:11 On ne dort plus.
00:44:12 C'est terrible, alors que c'est un quartier qui est relativement tranquille en général.
00:44:16 Et on sait très bien que les jeunes qui sont venus, ils ne sont pas d'ici.
00:44:20 - Christian Proto, une réaction après le choc, finalement, de cette commerçante,
00:44:24 de cette responsable d'une agence à Nanterre ?
00:44:29 - Non, on connaît tout à fait la mécanique, malheureusement, de ce genre de situation.
00:44:34 Au moment où il n'y a plus d'ordre, que c'est le désordre, le pillage existe.
00:44:40 Les gens se livrent au pillage.
00:44:41 On le sait, y compris même dans des moments de tremblement de terre ou d'inondation.
00:44:47 Il y a toujours des gens qui font leur marché derrière.
00:44:49 Rappelez-vous, quand il y a eu les Gilets jaunes...
00:44:52 - Ce n'est pas pour autant que c'est acceptable, Christian Proto.
00:44:55 - Attendez, je n'ai pas dit que c'était acceptable.
00:44:57 Vous me posez la question sur ce que peut ressentir cette dame.
00:45:02 Je suis obligé d'expliquer qu'à partir du moment où l'État ne peut plus assurer
00:45:06 la sécurité et la tranquillité de tout le monde, il y a des gens qui en profitent.
00:45:11 En parallèle des désordres qu'ils accomplissent, certains en profitent pour faire leur marché
00:45:18 et effectivement se livrer à ce genre d'exactions.
00:45:22 - On s'en souvient, effectivement, vous l'avez dit, au moment des Gilets jaunes,
00:45:28 qui rentraient parfois dans des magasins.
00:45:30 Ils n'avaient pas eux-mêmes cassé la vitrine, mais pour avoir fait parfois des procès
00:45:36 de ces personnes, ils disaient "oui, mais c'était ouvert, je suis rentrée, je me suis servie".
00:45:41 Je ne justifie pas, je raconte ce que les gens disent.
00:45:47 - Un mot Jean-Mésia, après on va redonner la parole à Noémie Schultz.
00:45:49 - L'ampleur, on est dans un tout autre totre en ordre de grandeur.
00:45:52 Ce n'est pas du tout la même ampleur de pillages que nous voyons dans ces scènes insurrectionnelles
00:45:56 et ce qui s'était passé au moment des Gilets jaunes.
00:45:58 Ça, c'est la première chose et la deuxième chose, ça dépend des pays.
00:46:00 Effectivement, dans certains pays, on voit ces scènes de pillages suite au chaos,
00:46:04 mais pas dans tous les pays.
00:46:05 Je ne suis pas sûr qu'un tremblement de terre en Hongrie ou en Suisse ou en Pologne,
00:46:10 on assiste à ce genre de scènes.
00:46:12 C'est parce que, effectivement, certaines populations sont plus préparées à ce genre de choses que d'autres.
00:46:17 C'est tout.
00:46:17 - Vous n'êtes pas sûr, Jean-Mésia, vous n'êtes pas sûr.
00:46:20 Ça veut dire que vous n'en savez rien.
00:46:22 - Ah, si, j'en suis sûr.
00:46:23 - Vous en êtes sûr.
00:46:25 Noémie Schultz, vous gardez la parole.
00:46:26 On va effectivement revenir sur le volet judiciaire de cette affaire.
00:46:30 Le policier qui a tiré sur Nahel a demandé pardon à la famille du jeune homme.
00:46:34 Hier, il a été mis en examen pour homicide volontaire.
00:46:37 Le policier a passé la nuit à la prison de la Santé.
00:46:41 - Absolument.
00:46:41 Première nuit en prison.
00:46:43 Il était en garde à vue depuis 48 heures, puisque hier, à l'issue de sa mise en examen pour homicide volontaire,
00:46:49 il a été placé en détention provisoire.
00:46:51 C'est une décision d'un juge des libertés et de la détention.
00:46:54 C'est une décision que son avocat a décidé de contester.
00:46:57 Il a fait appel de ce placement en détention provisoire.
00:46:59 Ça veut dire que ça sera à nouveau examiné par la justice.
00:47:08 Voir si les raisons pour lesquelles il a été décidé de le placer en détention demeurent.
00:47:12 On sait qu'il y a notamment le risque de trouble à l'ordre public.
00:47:15 En l'état actuel, il est certain que ça risque d'être compliqué pour l'avocat de ce policier d'obtenir une remise en liberté.
00:47:23 Mais là encore, c'est à un moment donné, il pourra régulièrement faire des demandes de remise en liberté.
00:47:28 Ce policier, en tout cas, ce qu'on sait, c'est qu'il a d'abord demandé pardon plusieurs fois pendant la garde à vue à la famille de Naël.
00:47:35 Et il a expliqué qu'il avait tiré parce qu'il pensait que c'était nécessaire avec une arme, a dit son policier,
00:47:41 qui lui a été remise par l'État pour assurer sa sécurité et celle des citoyens.
00:47:45 Cette décision, nous allons la contester et la combattre par toutes les voies de droit.
00:47:50 Le parquet de Nanterre, qui avait demandé cette mise en examen et le placement des sanctions provisoires,
00:47:54 a de son côté considéré que les conditions légales de l'usage de l'arme n'étaient pas réunies.
00:47:59 Évidemment, on est au tout début de l'enquête.
00:48:03 Il va maintenant falloir, ce sont donc des juges d'instruction qui sont maintenant en charge de diriger ces investigations
00:48:09 et qui vont s'atteler à essayer de comprendre précisément pour quelle raison ce policier a fait feu.
00:48:16 Lui maintient qu'il a vraiment eu peur, qu'il a eu peur d'être écrasé puisqu'il était contre un mur,
00:48:22 qu'il a eu peur aussi pour son collègue qui était penché dans l'habitacle.
00:48:26 Il explique aussi qu'il ne visait pas le torse de ce jeune homme, mais plutôt les jambes
00:48:32 et que c'est le mouvement, l'accélération qui fait qu'il a perdu un peu la maîtrise de son arme
00:48:38 et donc que c'est au torse qu'il a touché ce jeune homme.
00:48:41 Tous ces éléments, bien sûr, seront à nouveau examinés par la justice dans les mois à venir.
00:48:49 Merci beaucoup Noémie.
00:48:50 On va remercier également Benoît Leriche, secrétaire départemental du syndicat de police unité SGP du Val-de-Marne.
00:48:55 Merci à vous d'avoir été avec nous.
00:48:58 On marque une pause et dans un instant, ce sera le Grand Journal de l'après-midi avec Barbara Durand.
00:49:03 A tout de suite sur CNews. Vous restez avec nous.
00:49:04 Il est 15 heures sur CNews.
00:49:10 Bienvenue. Si vous venez nous rejoindre tout de suite, c'est le Grand Journal de l'après-midi avec Barbara Durand.
00:49:14 Et à la une de l'actualité, Barbara.
00:49:16 Après trois nuits d'émeute, des moyens supplémentaires vont être déployés par le ministère de l'Intérieur,
00:49:21 annonce d'Emmanuel Macron après une nouvelle réunion de crise Place Beauvau.
00:49:26 Le président appelle également tous les parents à la responsabilité.
00:49:29 Vous l'entendrez.
00:49:31 Voiture brûlée, magasins pillés.
00:49:32 De nombreux Français se sont réveillés ce matin dans un environnement chaotique.
00:49:36 Les images à suivre avec nos journalistes qui sont sur le terrain.
00:49:39 La nuit dernière, les forces de l'ordre ont procédé au total à 875 interpellations,
00:49:44 dont 408 à Paris.
00:49:46 Au cours de ces violences survenues dans plusieurs villes du pays,
00:49:49 249 policiers et gendarmes ont été blessés.
00:49:53 Et puis la colère des riverains excédée par ces violences à Nantes.
00:49:56 Les habitants des quartiers touchés ne trouvent aucune excuse aux auteurs des dégradations nocturnes.
00:50:00 Reportage sur place.
00:50:02 Après les trois nuits de violence qui ont secoué la France,
00:50:08 Emmanuel Macron a dénoncé une instrumentalisation inacceptable de la mort d'un adolescent.
00:50:14 Autour de ses ministres réunis Place Beauvau en début d'après-midi,
00:50:17 le président lance un appel aux Français, plus particulièrement aux parents.
00:50:21 Écoutez-le.
00:50:23 Dans ce contexte, je finirai mon propos au-delà de ces remerciements
00:50:27 et de ces décisions que nous avons prises,
00:50:31 en appelant tous les parents à la responsabilité.
00:50:35 Il est clair que le contexte que nous vivons, on le voit,
00:50:38 c'est la résultante de groupes parfois organisés, violents et équipés,
00:50:43 que nous condamnons, que nous appréhendons qui sont judicialisés,
00:50:49 mais également de beaucoup de jeunes.
00:50:51 Un tiers des interpellés de la dernière nuit sont des jeunes, parfois des très jeunes.
00:50:55 C'est la responsabilité des parents de les garder au domicile.
00:50:59 Et donc il est important pour la quiétude de tous
00:51:01 que la responsabilité parentale puisse pleinement s'exercer.
00:51:05 Et j'en appelle au sens de la responsabilité des mères et des pères de famille.
00:51:09 La République n'a pas vocation à se substituer à eux.
00:51:12 Des émeutes qui mettent particulièrement sous pression l'exécutif.
00:51:15 Dans la matinée, la première ministre Elisabeth Borne et le ministre de l'Intérieur,
00:51:19 Gérald Darmanin, se sont rendus dans un commissariat à Évry-Courcouronnes.
00:51:23 L'occasion pour le gouvernement de réitérer son soutien aux forces de l'ordre
00:51:26 qui ont procédé la nuit dernière à 875 interpellations,
00:51:30 dont 408 en région parisienne.
00:51:33 Au cours des violences survenues dans plusieurs villes du pays,
00:51:35 249 policiers et gendarmes ont été blessés. On l'écoute.
00:51:40 Nous sommes venus apporter notre soutien à nos forces de l'ordre
00:51:44 et saluer leur intervention tout au long de la nuit dernière.
00:51:49 Je veux vraiment rendre hommage à nos policiers, à nos gendarmes, à nos pompiers
00:51:54 qui, ici comme dans d'autres villes, ont été très mobilisés ces dernières heures.
00:52:01 Ce sont en fait des individus très violents, notamment très jeunes,
00:52:07 qui s'en prennent à nos commissariats, à des mairies, à des équipements publics.
00:52:13 Et je veux vraiment souligner que ces individus ne sont évidemment pas
00:52:17 représentatifs des habitants qui sont tout aussi choqués que nous,
00:52:21 et des élus qui sont eux-mêmes pris à partie par ces individus violents.
00:52:27 La Première ministre qui s'est également entretenue en fin de matinée
00:52:30 avec le maire de Nanterre, Patrick Jarry, devant les caméras à l'élu,
00:52:33 a exprimé la tristesse et la désolation des habitants de sa ville. Écoutez-le.
00:52:38 Ce n'était pas prévu que j'y vienne.
00:52:41 J'y suis venu pour porter au plus haut niveau de l'État
00:52:47 la parole et le ressenti des habitants de ma ville,
00:52:56 dire que l'émotion et la colère ressenties à la mort de Naël,
00:53:05 tuées dans les conditions que vous savez, est toujours très vive,
00:53:12 et qu'elle est partagée par toute une population dans toutes ses diversités.
00:53:19 Épissant entre des violences hier, regardez les images de cette agence immobilière
00:53:26 complètement saccagée. L'incompréhension est totale pour sa responsable
00:53:31 qui s'est exprimée tout à l'heure sur notre antenne.
00:53:35 On m'inspire du dégoût en fait, parce que vous voyez que là,
00:53:39 j'ai plus de travail. Ils ont tout détruit. Ils se sont acharnés
00:53:42 parce qu'ils sont venus deux fois. Ils sont venus une fois vers 17h hier.
00:53:47 Ils ont commencé, bon, ils ont cassé toute la vitrine et les meubles.
00:53:50 Et ils sont revenus le soir à minuit. Ils se sont servis de mon électricité
00:53:54 pour charger leur trottinette électrique, leur téléphone.
00:53:58 Ils ont fumé dans l'agence. Il y avait des mégots partout.
00:54:01 Ils ont volé mes ordinateurs. Ils ont cassé l'imprimante.
00:54:04 On venait d'avoir des affiches vitrine lumineuse toute neuve
00:54:07 qui nous ont cassé. Enfin, tout est détruit. Je ne peux plus travailler.
00:54:10 Il n'y a plus rien. J'ai pleuré toute la matinée.
00:54:13 En fait, c'est pour ça que j'ai des yeux rouges.
00:54:16 Il faut que je reprenne sur moi. Mais là, je suis sous le choc encore.
00:54:21 On redoute que ça recommence, puisque demain, c'est l'enterrement
00:54:24 du petit Naël et que c'est un enterre. Et d'après des dires,
00:54:29 ça va recommencer le plus bel. Donc, on n'est pas tranquille.
00:54:33 On est traumatisés. On ne dort plus. C'est terrible.
00:54:36 Alors que c'est un quartier qui est relativement tranquille en général.
00:54:40 On sait très bien que les jeunes qui sont venus, ils ne sont pas d'ici.
00:54:44 Des violences et des dégâts matériels également à Aubervilliers.
00:54:47 13 bus ont été visés. 12 ont été complètement incendiés.
00:54:51 Un acte totalement scandaleux pour le ministre des Transports.
00:54:54 Clément Beaune, je vous propose de l'écouter.
00:54:57 Quand on voit nos services publics qui sont touchés,
00:55:01 ça ne peut ajouter que l'injustice à l'injustice et que la colère à la colère.
00:55:04 Ça n'apporte évidemment aucune solution.
00:55:07 Et donc, il faut condamner extrêmement clairement et fermement ces violences.
00:55:10 Je vais vous le dire aussi, ici, Madame la maire, auprès de vous,
00:55:13 parce que rien ne peut le justifier. Et donc, nos services publics,
00:55:17 je le redis, sont au service de tous et notamment au service des plus modestes.
00:55:20 Les transports du quotidien, les commissariats, les écoles
00:55:23 apportent des solutions, apportent des réponses et les détruire.
00:55:26 C'est au fond ajouter des difficultés à une situation déjà très difficile.
00:55:30 On ne peut pas le tolérer. On ne peut pas le laisser passer.
00:55:33 Le maire d'Aubervilliers s'est également exprimé.
00:55:36 Pour lui, s'attaquer au bien commun, c'est tout simplement inacceptable.
00:55:40 On l'écoute.
00:55:41 C'est un sentiment de colère, d'annihilation.
00:55:44 Ces violences au nom d'une justice, elles sont absolument inacceptables,
00:55:50 incalculables. Bien sûr, on comprend la douleur d'une maman qui a perdu son fils.
00:55:56 Mais de voir des jeunes s'attaquer au bien commun alors que la République,
00:56:02 elle, fonctionne, le policier a été placé en détention, c'est absolument inacceptable.
00:56:09 Autre exemple de dégradation hier, le collège Victor Hugo, à Noisy-le-Grand,
00:56:13 en Seine-Saint-Denis, a été attaqué et incendié.
00:56:16 Des actes de vandalisme dans l'établissement, mais aussi aux abords,
00:56:20 avec, vous le voyez, ces images de voitures brûlées.
00:56:22 Les riverains sur place sont excédés.
00:56:24 Ça pétait de partout et c'était très puissant.
00:56:27 Ils les éclairent, beaucoup d'éclairs.
00:56:29 On a eu peur pour les voitures qui auraient pu brûler,
00:56:33 mais ici ça a pété, ça a duré une vingtaine de minutes.
00:56:36 Je comprends la colère, vraiment, je comprends cette colère,
00:56:40 mais stop les jeunes, quoi.
00:56:42 C'est pas comme ça qu'on résolue tout ça.
00:56:46 Tout ce qui se passe là, je ne vois vraiment pas l'intérêt,
00:56:48 parce que c'est nous qui allons payer les pauvres cassés,
00:56:51 de toute la population.
00:56:54 À Paris, des magasins ont été pillés, notamment du côté de Châtelet.
00:56:57 C'est en plein centre de la capitale.
00:56:59 Regardez les images de cette vitrine d'un magasin de basket.
00:57:02 La boutique a été totalement saccagée.
00:57:05 Nos journalistes sont retournés sur place cet après-midi.
00:57:08 Les riverains qu'ils ont rencontrés pleurent des actes de vandalisme.
00:57:12 Écoutez.
00:57:14 Je ne sais pas si on peut résoudre le problème,
00:57:16 si on mobilise 40 000 policiers.
00:57:19 Il faut que moi, à mon avis, c'est la politique qui doit réagir.
00:57:26 Mais ce que je n'accepte pas non plus,
00:57:30 c'est les gens qui pensent ou qui croient qu'avec une revanche,
00:57:36 une violence comme ça, on peut résoudre le problème.
00:57:39 À mon avis, ça ne fonctionne pas.
00:57:41 C'est des dommages collatéraux pour moi.
00:57:44 Je n'arrive pas à penser à une vitrine ou un abribus ou un carousel
00:57:47 quand je sais qu'il y a un petit qui est mort.
00:57:49 Je pense que c'est des dommages collatéraux.
00:57:51 Du coup, je m'en fiche.
00:57:52 Je pense que le plus important, c'est d'essayer de faire réagir
00:57:54 ceux qui sont censés réagir, pour punir ceux qui ont fait ça
00:57:58 et que les choses avancent, pour calmer les choses.
00:58:01 - Et on va tout de suite retrouver nos journalistes
00:58:03 qui sont actuellement sur le terrain.
00:58:05 Bonjour Soumaya Lalou.
00:58:07 Vous êtes actuellement à Montreuil.
00:58:08 Quelle est la situation actuellement ?
00:58:10 Racontez-nous.
00:58:13 - Alors là, nous sommes rue des Lumières.
00:58:15 C'est une rue commerciante de 200 mètres environ,
00:58:19 qui est totalement fermée.
00:58:21 Je vous laisse voir les dégâts qui sont derrière moi.
00:58:24 Aucun magasin n'a pu ouvrir ses portes.
00:58:26 Les vitrines ont toutes été cassées, les rayons pillés.
00:58:30 Alors de l'habillement, des produits de beauté,
00:58:32 des lunettes ont été volées.
00:58:34 La police est sur les lieux pour sécuriser la zone,
00:58:36 constater les dégâts.
00:58:38 Et vous le voyez à l'image là, des prestataires s'activent
00:58:41 depuis ce matin pour nettoyer le verre qui jonche le sol
00:58:45 et pour installer des barricades en bois.
00:58:47 Puis comme vous le voyez, c'est aussi toute la vitrine
00:58:50 de l'entrée du centre commercial qui est en cours de calfutrage.
00:58:54 Alors il y a encore beaucoup de travail.
00:58:56 Il y avait aussi le maire adjoint qui était sur place
00:58:58 pour constater les dégâts ce matin.
00:59:01 Nous avons pu échanger avec une commerçante exaspérée
00:59:04 qui nous a confié son inquiétude pour ce soir et les soirs à venir.
00:59:11 Merci beaucoup Soumaïa Lalou en direct de Montreuil,
00:59:14 en Seine-Saint-Denis.
00:59:15 Les images sont de Léo Marcheguet pour CNews.
00:59:18 Parmi les interpellations, il y a celle-ci.
00:59:20 Regardez ces images très tôt ce vendredi matin.
00:59:25 Un homme seul dans un magasin pillé qui repart les mains pleines.
00:59:28 Une séquence pour le moins surprenante.
00:59:30 Regardez.
00:59:30 Vous travaillez ici peut-être ?
00:59:31 Vous travaillez ici ?
00:59:32 Ah oui ? Et donc vous vous servez, c'est ça ?
00:59:35 C'est ça monsieur ?
00:59:36 C'est pas moi qui faire, c'est moi.
00:59:38 C'est qui ?
00:59:38 C'est pas moi qui faire, c'est moi.
00:59:39 C'est pas vous qui quoi ?
00:59:41 C'est pas moi qui...
00:59:41 Et toi tu travailles ici ?
00:59:43 Venez.
00:59:44 Venez avec ça.
00:59:45 Allez-y, venez.
00:59:46 Venez !
00:59:47 Merci.
00:59:48 Allez-y monsieur.
00:59:51 Il y a une caméra, venez.
00:59:53 Ok.
00:59:58 Allez.
00:59:59 Est-ce que...
00:59:59 C'est ça.
01:00:09 Une séquence surréaliste filmée par nos caméras,
01:00:13 totalement par hasard ce matin dans une boutique de Sauvron.
01:00:16 Et puis 40 000 policiers et gendarmes ont été mobilisés la nuit dernière.
01:00:21 Emmanuel Macron a annoncé que des moyens supplémentaires
01:00:24 allaient être déployés par le ministère de l'Intérieur.
01:00:27 Retour sur les incidents de la nuit dernière avec ce sujet signé Sarah Fenzary.
01:00:31 Plusieurs villes en France se réveillent dans les cendres.
01:00:36 Au petit matin, à Roubaix, les nuages de fumée flottent encore au-dessus de ce bâtiment,
01:00:41 ravagé par les flammes.
01:00:43 À Aubervilliers, où plusieurs enseignes comme Action ou encore Jiffy
01:00:47 ont été brûlées et liquidées,
01:00:49 cette commerçante fait part de son désarroi.
01:00:52 On comprend qu'ils veulent se faire entendre,
01:00:54 qu'il y a des choses qu'ils n'acceptent pas.
01:00:56 Mais après, voilà, les commerces n'y sont pour rien.
01:00:59 Brûler Action, pourquoi ?
01:01:01 Pourquoi ?
01:01:02 C'est Aldi, Brûler...
01:01:04 Voilà quoi, moi, ça, j'arrive pas à comprendre.
01:01:07 Dans la capitale, le magasin Nike à Châtelet a lui aussi été pillé par des casseurs.
01:01:13 Ce matin, les vitrines sont brisées, l'intérieur du magasin vidé.
01:01:18 Ce jeune homme a assisté à des scènes surréalistes.
01:01:21 On a commencé à voir qu'ils essayaient d'enfoncer le Nike,
01:01:24 ils sont rentrés et malheureusement, ils ont pris plein de vêtements.
01:01:31 Du côté de Marseille, des slogans et des scènes de violence
01:01:35 ont eu lieu en fin d'après-midi dans le centre de la ville.
01:01:38 Plusieurs restaurants et boutiques ont été saccagés.
01:01:43 À Nanterre, épicentre des émeutes, l'heure est désormais au nettoyage.
01:01:48 Cette nuit, les affrontements ont été très violents
01:01:50 entre forces de l'ordre et émeutiers.
01:01:52 Des émeutiers qui affichent clairement leur motivation.
01:01:55 Après les slogans "Justice pour Nahel", ils veulent désormais se venger.
01:02:00 Et comme partout en France, Nantes n'a pas échappé aux dégradations.
01:02:05 Réveil difficile ce matin pour les habitants.
01:02:08 Beaucoup sont en colère.
01:02:10 Ils ne trouvent aucune excuse aux auteurs des dégradations nocturnes.
01:02:13 Reportage sur place de Michael Chahou et Jean-Michel Decaze.
01:02:16 À l'aube, c'est l'image la plus frappante à Nantes.
01:02:19 La voiture Bélier est encore coincée dans l'entrée du magasin.
01:02:22 Le commerce restera fermé aujourd'hui.
01:02:25 Quelques rues plus loin, le bureau de poste fume encore.
01:02:28 Les habitants du quartier se réveillent en colère.
01:02:30 Ils sont complètement malades.
01:02:32 Qui est-ce qui va payer les dégâts ?
01:02:33 C'est leurs parents de toute façon.
01:02:35 Donc, c'est nous, c'est leurs parents.
01:02:38 La mairie de Nantes-Nord et de nombreux véhicules ont aussi été incendiés.
01:02:42 La voiture de Renan a échappé aux flammes.
01:02:44 Hier soir, ils étaient 40, 50 dans la rue,
01:02:48 à faire péter des pétards, à brûler la voiture.
01:02:53 C'est des sauvages.
01:02:54 On ne peut pas discuter.
01:02:56 Non, je ne vais pas m'installer.
01:02:58 Dans les rues, l'heure est au grand nettoyage.
01:03:00 On croise la maire de Nantes, Joana Roland,
01:03:02 venue saluer les agents de la ville et les habitants.
01:03:05 Devant l'école toute proche, les parents qui veulent rester anonymes
01:03:08 ont des propos très durs sur les émeutiers de la nuit.
01:03:11 Il n'y a pas d'idéologie derrière.
01:03:12 C'est juste des jeunes qui sont désœuvrés, qui ont envie de casser,
01:03:14 qui veulent s'amuser avec la police, les pompiers,
01:03:16 et qu'attendent que ça.
01:03:17 Mais il n'y a pas de...
01:03:18 Non, je pense que ça n'a rien à voir avec Naël, il n'y a rien de tout ça.
01:03:20 La plupart des jeunes qui sont ici, ce ne sont pas des jeunes qui habitent ici.
01:03:23 Ce sont des jeunes qui habitent plus loin.
01:03:25 Ce ne sont pas des gens qu'on voit habiter ici.
01:03:26 Ils viennent ici pour leur trafic, pour foutre le bordel, et c'est tout.
01:03:29 Ils ne vont pas faire ça en bas de chez eux.
01:03:30 Les appels au calme, les habitants rencontrés y croient peu,
01:03:33 tous redoutent l'impasse.
01:03:35 Ne voyons pas comment nouer le dialogue avec ces jeunes émeutiers.
01:03:38 L'avocat du policier qui a tiré sur Naël a donné des nouvelles de son client.
01:03:43 Maître Laurent-Franck Liénard assure que le fonctionnaire est dévasté
01:03:47 et qu'il demande pardon à la famille du jeune homme.
01:03:50 Pour rappel, le policier a été mis en examen hier pour homicide volontaire.
01:03:54 Il a passé sa première nuit en prison, à la prison de la santé.
01:03:59 Après la mort de Naël, cet adolescent de 17 ans,
01:04:02 les témoignages se succèdent.
01:04:04 Un policier ayant déjà interpellé Naël a accepté de parler.
01:04:08 Lui qui connaissait ce jeune homme.
01:04:10 Le récit signé Chloé Tarka.
01:04:13 Thomas, policier en Ile-de-France, a rencontré le jeune homme de 17 ans deux fois
01:04:18 et dans des circonstances malheureuses.
01:04:20 J'ai eu affaire à ce jeune homme à plusieurs reprises.
01:04:24 Pour ma part, à deux reprises lors de refus d'autant tairer.
01:04:28 Comment se fait-il que ce jeune de 17 ans, si je me souviens bien,
01:04:32 soit connu à un nombre de reprises, à 15 ou 20 reprises,
01:04:38 sans compter les fois où les policiers, où personnellement,
01:04:43 je lui ai laissé la chance en ne l'interpellant pas.
01:04:47 Un tir qui, selon lui, aurait pu arriver à d'autres de ses collègues policiers.
01:04:52 On se met tous à la place de ce collègue.
01:04:54 Moi, personnellement, je m'y suis mis, d'autant plus que j'ai côtoyé ce jeune Maël.
01:05:03 Et je défie n'importe quel collègue de dire qu'il aurait fait autrement.
01:05:09 Le policier auteur du tir est arrivé à la prison de la santé hier soir.
01:05:13 Son avocat assure qu'il demande pardon à la famille.
01:05:17 On passe à la chronique sport à présent avec le Tour de France
01:05:21 et les ambitions du français David Gaudu.
01:05:25 Votre programme avec Groupe Verlaine.
01:05:27 Centrale Photovoltaïque à poser en toute simplicité n'importe où.
01:05:30 Groupe Verlaine, connectons nos énergies.
01:05:33 Depuis le début de saison, cela a été annoncé, répété, martelé.
01:05:37 En 2023, pour David Gaudu et la Groupe Amae FDJ,
01:05:40 L'objectif, c'est de monter sur le podium à Paris.
01:05:43 Je pense que j'ai fini 4e l'an passé.
01:05:45 Donc si j'arrive et que je dis que je veux refaire top 5 ou top 4 du Tour,
01:05:49 ce serait ne pas avoir d'ambition.
01:05:51 Et pourquoi pas plus haut que le podium ?
01:05:54 Le podium, il y a 3 places sur le podium.
01:05:57 Le grimpeur tricolore ne s'interdit rien,
01:06:00 mais Jonas Vingor et Tadej Pogacar semblent inaccessibles s'ils sont en pleine forme.
01:06:04 L'année dernière, Gaudu avait terminé à plus de 13 minutes du vainqueur danois.
01:06:08 Le breton doit être le meilleur des outsiders.
01:06:11 Pour ça, la Groupe Amae FDJ a écarté Arnaud Desmars
01:06:14 pour constituer une équipe 100% dédiée à son leader dès le début de la grande boucle.
01:06:18 Que David ne perde pas de temps sur ses 2 premiers jours,
01:06:21 pour moi, ça reste la base.
01:06:23 Pour lui, c'est important de ne pas tomber et de gagner du temps sur certains coureurs
01:06:27 pour la perdre sur le podium.
01:06:29 Priorité à David et on va essayer d'aller chercher le podium.
01:06:32 La dernière répétition au Dauphiné début juin s'est mal passée.
01:06:35 30e du général, largué en montagne, Gaudu n'a pu confirmer sa brillante 2e place
01:06:39 sur Paris Nice en mars, ni accumuler de la confiance.
01:06:42 Il faudra pourtant être prêt dès l'entame demain,
01:06:45 sur un parcours déjà sélectif.
01:06:48 C'est une étape qui me plaît, le dernier mur me plaît.
01:06:51 Ma tête s'est déjà actée que Pogacar ou Vingegaard vont attaquer
01:06:54 et il faudra être prêt à tout donner pour les suivre.
01:06:57 On verra déjà s'il y a des forces en présence qui sont en forme ou en méforme.
01:07:00 Le tracé global, très montagneux et avec un seul chrono,
01:07:03 est censé avantager ce pur grimpeur qui affirme aimer la pression.
01:07:06 A 26 ans, pour son 6e Tour de France, l'heure est venue pour David Gaudu,
01:07:10 de remonter à la première place.
01:07:13 L'heure est venue pour David Gaudu, de répondre aux attentes
01:07:16 et de faire vibrer le public tricolore.
01:07:19 - Et voilà pour ce sujet sur le Tour de France qui démarre demain.
01:07:30 Merci beaucoup Barbara Durand.
01:07:33 On se retrouve tout à l'heure pour un nouveau point sur l'actualité.
01:07:36 Dans un instant, ce sera 90 minutes info.
01:07:39 Nous reviendrons bien sûr sur cette 3e nuit de violence
01:07:42 où 75 interpellations ont eu lieu en France.
01:07:45 La nuit dernière, nous reviendrons aussi sur les propos d'Emmanuel Macron,
01:07:48 le président qui s'est exprimé tout à l'heure depuis la cellule
01:07:51 de crise interministérielle qui s'est tenue Place Beauvau au ministère de l'Intérieur.
01:07:56 Restez avec nous sur C News. On se retrouve juste après cette courte pause.
01:07:59 [Musique]

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