Pendant tout l'été, l'actualité du jour vue par les témoins du quotidien dans #LaParoleAuxFrancaisEte
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00:00:00 Bonjour à tous, bonjour à toutes, ravis de vous accueillir sur C News en direct pour la Parole au français, l'actualité, les témoignages bien sûr sur le terrain comme chaque après-midi accompagné par nos invités.
00:00:10 Pascal Bitto Panelli nous a rejoint, bonjour. Bonjour. D'autres invités également au programme pour analyser, témoigner également.
00:00:17 Mais d'abord on fait un point sur les informations avec vous, félicitez Kindoki.
00:00:21 Bonjour Lionel, bonjour à tous.
00:00:23 À la ligne de l'actualité, l'accident grave d'un minibus hier à Ouillès dans le Lot-et-Garonne. Le véhicule qui transportait des mineurs du centre de vacances de Somméjan a fait huit victimes dont sept jeunes enfants âgés de 10 à 14 ans.
00:00:35 Parmi eux, un adolescent de 12 ans est décédé, deux autres sont en état d'urgence absolue et deux autres encore en urgence relative. Pour le moment, les circonstances du drame restent inconnues.
00:00:45 Dans le reste de l'actualité, la rentrée intersyndicale discrète mais déterminée. Les leaders des huit principaux syndicats français appellent à la mobilisation le 13 octobre avec notamment, pour mot d'ordre, l'augmentation des salaires dans un contexte de forte inflation. Ils publieront un communiqué dès lundi.
00:01:02 Et pour finir, un des prestataires de Pôle emploi est victime d'une cyberattaque. Nom, prénom, numéro de sécurité sociale. Les données personnelles de plus de 10 millions de demandeurs d'emploi sont en vente sur le dark web pour 900 dollars.
00:01:14 Une enquête a été ouverte par la section de lutte contre la cybercriminalité du parquet de Paris. Pour introduction et maintien frauduleux dans un système de traitement automatisé de données, Pôle emploi appelle les usagers à la plus grande vigilance.
00:01:26 Je vous retrouve dans une heure pour un prochain point sur l'actualité.
00:01:30 Merci, félicité à tout à l'heure en effet pour un prochain point sur l'actualité.
00:01:35 L'information maintenant avec les débats, l'analyse en direct et le retour des méga bassines. On en parle encore, le convoi de l'eau qui rassable des centaines de manifestants à vélo opposé à la création de méga bassines doit arriver aujourd'hui à Paris.
00:01:48 Les militants anti-bassines espèrent faire revenir le gouvernement sur la création de ces réserves en eau utile à quelques agriculteurs.
00:01:55 Hier à Orléans d'ailleurs, vous le voyez sur ces images, manifestation de ballons. L'agence de l'eau est bloquage d'ailleurs aussi de l'agence de l'eau à Orléans.
00:02:04 Les manifestants donc arrivent sur Paris. À présent, on va retrouver Thierry Burleau, le président du comité bassin Loire-Atlantique.
00:02:13 Merci d'avoir accepté notre invitation et d'être en direct sur l'antenne de CNews.
00:02:17 En effet, le convoi de l'eau va arriver maintenant à destination.
00:02:21 Si on devait revenir sur ce périple, pensez-vous que l'objectif a été atteint, à savoir établir ou réétablir un dialogue avec l'État ?
00:02:30 D'abord, je tiens à souligner que la manifestation s'est plutôt bien déroulée, sans heurts, ce qui est une bonne nouvelle.
00:02:39 Ensuite, nous avons reçu une délégation de bassines non-merci de la Confédération Paysanne qui était les organisateurs de ce convoi.
00:02:47 Et on a rappelé la délibération qui a été prise par le comité de bassins il y a quelques semaines, visant à engager une nouvelle discussion,
00:02:56 une nouvelle écoute des territoires afin de trouver une solution, une issue à ce sujet.
00:03:02 Moi, j'ai entendu de la part des uns et des autres la volonté de discuter, la volonté de dialogue, donc c'est surtout ça que je retiens.
00:03:09 C'est vrai que les manifestants ont demandé un moratoire sur les travaux, qu'ils n'ont pas obtenu.
00:03:15 Aujourd'hui, la négociation se poursuit.
00:03:19 Nous nous retrouverons les 4 et 5 septembre en présence des collectivités territoriales et des associations sur l'IOR.
00:03:28 Et j'espère qu'on pourra aboutir à amender ce protocole d'accord, à le renforcer et à permettre à tout un chacun de se reconnaître dans un projet de bien commun et de gestion de l'eau.
00:03:39 Concrètement, qu'est-ce que vous attendez et qu'est-ce qu'il doit changer ?
00:03:43 Aujourd'hui, je crois que ce qui doit changer, c'est d'abord la prise en compte de ce projet par le territoire de la Sèvres-Oniorité.
00:03:52 Ça, c'est un point essentiel.
00:03:54 Il faut aider la COPE de l'eau qui, aujourd'hui, porte ce projet au nom des agriculteurs.
00:03:59 Il faut que ce projet devienne un projet public de bien commun et non pas un projet exclusivement agricole.
00:04:06 Ça, c'est le premier point.
00:04:07 La deuxième chose qu'il faut, c'est de la transparence, de l'équité, de la bonne gestion, de la sobriété de ce bien commun qu'est l'eau.
00:04:15 Et là aussi, on a entendu de la part des uns et des autres une volonté de travailler le sujet et de mettre tout sur la table.
00:04:22 Et enfin, il faut que derrière ce projet d'adaptation des règlements climatiques, on ait un projet d'atténuation de ce changement climatique qui soit très puissant
00:04:31 et qui s'accompagne d'une transformation de l'agriculture et d'une prise en compte d'une agroécologie plus performante, avec moins d'incronts, moins de pesticides.
00:04:42 Bref, il faut que ce projet de Saint-Sauline devienne un projet exemplaire d'atténuation et d'adaptation au changement climatique.
00:04:49 Thierry Burleau, en quoi ces bégabassines, ces réserves d'eau gigantesques qui sont censées aider le secteur agricole, sont un problème pour le changement climatique ?
00:04:59 Est-ce que vous pouvez nous l'expliquer ?
00:05:01 Écoutez, aujourd'hui, historiquement, on a considéré que l'eau était inépuisable en France.
00:05:07 Et dans le cadre de la Sèvres-en-Yortes, l'État a progressivement autorisé depuis des années le creusement de forages dans cette nappe phréatique.
00:05:15 Plus de 600 forages pour des prélèvements autorisés aujourd'hui à 24 millions de mètres cubes d'eau par an, ce qui est énorme.
00:05:23 Et aujourd'hui, ce qui s'est passé, c'est qu'avec le dérèglement climatique, cette nappe s'est effondrée.
00:05:28 Donc le projet de la Sèvres-en-Yortes vise d'abord à réduire ces prélèvements de moitié.
00:05:34 Donc c'est déjà une action très importante qui est demandée aux agriculteurs.
00:05:40 Et ensuite, dans ces 12 millions qui pourraient être autorisés, on en autoriserait 6 en ce qu'on appelle en substitution.
00:05:47 C'est-à-dire qu'on prend de l'eau dans la nappe l'hiver quand elle déborde pour remplir ces bassines et les utiliser, évidemment, l'été quand on a besoin d'eau.
00:05:57 Donc vous voyez, le projet est un projet de bonne gestion du bien commun et de la nappe phréatique.
00:06:02 Encore faut-il qu'on se mette bien d'accord sur les prélèvements, sur les débits historiques, les débits autorisés
00:06:09 et la manière, évidemment, de construire ces stockages de l'eau qui doivent sans doute aussi être plus intégrés et moins volumineux.
00:06:17 Si le dialogue n'est pas établi ou si le dialogue n'est pas rétabli, pensez-vous, et notamment autour de Sainte-Soligne,
00:06:23 puisqu'on a quelques souvenirs, on se souvient des affrontements qui avaient eu lieu entre les anti-bassines et les forces de l'ordre en mars dernier.
00:06:29 Il y avait eu de nombreux blessés d'ailleurs et des scènes particulièrement violentes et particulièrement inquiétantes.
00:06:34 Si le dialogue n'est pas établi ou rétabli, pensez-vous que les militants, les manifestants pourraient hausser le ton ?
00:06:41 Mais écoutez, d'abord, encore une fois, je veux souligner la bonne tenue du convoi. Et ça, c'est plutôt une bonne nouvelle.
00:06:49 Je tiens aussi à dire que les responsables de cette manifestation ont tenu à souligner la qualité de la motion qui a été portée par le comité de bassins.
00:06:57 Donc aujourd'hui, il y a un espace de dialogue qui est ouvert, il faut le saisir.
00:07:02 Et je pense qu'on a tous intérêt de sortir par le haut de cette situation.
00:07:06 On a eu trop de violence, on a vu trop de désespérance, de désespoir et d'incompréhension sur Sainte-Soligne.
00:07:13 Il est plus que temps que ce bien commun qui est essentiel pour tous, on le gère collectivement.
00:07:18 Et je pense qu'il y a une nouvelle étape qui s'ouvre.
00:07:20 Et moi, je souhaite faire de ce dossier de Sainte-Soligne un dossier, encore une fois, exemplaire en matière d'atténuation et d'adaptation au changement climatique.
00:07:29 On a besoin, les agriculteurs ont besoin d'eau, les citoyens sont inquiets, les collectivités ont besoin d'eau.
00:07:35 Bref, il va falloir la partager.
00:07:37 C'est l'occasion, ou jamais, de mettre tout sur la table et de trouver les bonnes clés à ce sujet.
00:07:45 Et tout ceci dans un contexte pacifique, évidemment.
00:07:49 Il n'y a pas le risque de débordement, encore une fois, de violence.
00:07:52 On a vu que les militants écologistes, parfois, pouvaient être particulièrement virulents.
00:07:57 Oui, mais là, la violence ne fait pas partie du débat républicain.
00:08:01 Et encore une fois, nous, on s'inscrit dans un esprit de médiation, d'ouverture, mais avec une condition, pas de violence.
00:08:08 Et je pense que, vous savez, moi je suis très impressionné par les discussions que j'ai eues avec les uns et les autres.
00:08:17 Tout le monde s'accorde à dire qu'il y a un sujet.
00:08:19 Tout le monde s'accorde à dire que l'eau est un bien commun, qu'il va falloir la partager, l'économiser, l'aménager.
00:08:25 Donc, construisons ensemble.
00:08:27 De toute façon, il n'y a pas…
00:08:29 Vous savez, le dossier de Saint-Saëline, il est emblématique de ce qui va se passer demain.
00:08:33 Si on échoue sur Saint-Saëline, inutile de vous dire que ça va être très difficile ailleurs.
00:08:37 Donc, on a aujourd'hui une obligation, tous, de résultat.
00:08:41 L'arrivée du convoi de l'eau à Paris, aujourd'hui, avec la traversée notamment de cinq départements.
00:08:46 Merci de nous avoir accompagnés Thierry Burleau pour ses précisions autour de ce sujet, sur lequel on reviendra bien sûr.
00:08:51 Mais dans l'actualité aussi, encore un homme de 18 ans, connu pour affaire de stupéfiants,
00:08:56 tué par balle la nuit dernière dans une cité des quartiers nord de Marseille.
00:08:59 L'enquête a été confiée à la police judiciaire.
00:09:01 Il s'agit du 38e mort sur fond de trafic de stupéfiants, le 37e par balle.
00:09:06 Les explications de Sarah Fenzary.
00:09:08 Dans la nuit de vendredi à samedi à Marseille, aux alentours de 4h du matin,
00:09:13 un jeune homme de 17 ans est décédé par balle dans la cité des Rosiers, dans le 14e arrondissement.
00:09:19 L'individu était connu des services de police pour trafic de stupéfiants et extorsions.
00:09:25 Il avait même été déjà visé par des tirs en avril dernier.
00:09:29 La cité des Rosiers est souvent le théâtre de violences avec arme.
00:09:33 Le 21 août, un homme d'une trentaine d'années a été blessé.
00:09:37 En début de mois, un homme est même décédé du même mode opératoire.
00:09:42 Ce mois d'août est particulièrement meurtrier dans la cité phocéenne,
00:09:46 avec 8 individus qui ont été tués dans des règlements de compte.
00:09:51 Selon nos informations, 35 personnes en lien avec le trafic de stupéfiants
00:09:56 sont décédées depuis le début de l'année.
00:09:59 Les explications de Sarah Fenzary.
00:10:01 On partira à Nîmes dans quelques instants,
00:10:03 épicentre également de cette lutte contre le trafic de drogue et des violences.
00:10:08 Avec deux morts, vous le savez, mais encore un homme tué
00:10:11 et sur fond de trafic de drogue dans la ville de Marseille.
00:10:14 Vincent Roy, écrivain journaliste, nous a rejoint.
00:10:16 Soyez le bienvenu au côté de Pascal Bito-Panelli, expert en sécurité.
00:10:20 Pascal Bito-Panelli, Marseille, garde néanmoins,
00:10:23 c'est un classement un peu morbide, pardonnez-moi,
00:10:26 mais c'est le monopole de ces règlements de compte
00:10:29 et des jeunes dealers abattus régulièrement désormais,
00:10:33 bien que Nîmes soit dans l'actualité depuis cette semaine.
00:10:36 Oui, absolument. La cité phocéenne est très impliquée au niveau du narco-banditisme.
00:10:42 150 points de deal, une cartélisation de beaucoup de quartiers
00:10:46 avec beaucoup d'individus qui travaillent sur cette plaque
00:10:50 et des services du police qui, malgré toute leur bonne volonté
00:10:54 et leur opérationnel quasiment H24, ont du mal à lutter, à stabiliser.
00:10:58 Mais le combat doit continuer. Il doit continuer dans l'occupation du terrain,
00:11:02 donc dans l'horizontalité et dans un travail de fond,
00:11:06 qui est celui de la verticalité avec des grands services,
00:11:08 dont le FAST, bien sûr lié avec d'autres services,
00:11:11 qui sont le ministère de la Justice, le ministère des Finances,
00:11:14 les douanes, la gendarmerie, l'administration pénitentiaire
00:11:17 et l'ensemble des acteurs de la cité.
00:11:20 Force est de constater, Vincent Rouac, qu'à Marseille, malgré le dispositif,
00:11:24 malgré la CRS 8, malgré les projecteurs médiatiques braqués sur la ville,
00:11:30 cela continue. On a l'impression qu'on est dans un monde parallèle,
00:11:33 que c'est hors société.
00:11:34 On est carrément dans un monde parallèle.
00:11:36 J'observe, encore une fois, et vous le disiez, que la CRS 8,
00:11:41 c'est ce qu'on a fait parce qu'on ne pouvait pas ne rien faire.
00:11:46 Mais ça ressemble davantage au cataplasme sur une jambe de bois.
00:11:50 On met la CRS 8 pour huit jours.
00:11:52 On prévient, deux sur trois, trois jours avant qu'elle va arriver.
00:11:56 Bon, on n'a pas à s'étonner que, de toute façon,
00:11:59 ça n'ait pas produit les résultats escomptés.
00:12:02 Je vois que, d'ailleurs, à Nîmes, on produit davantage d'efforts.
00:12:06 Là, on va creuser plus loin, si j'ose dire.
00:12:08 Mais à Marseille, ce n'est pas en envoyant simplement la CRS 8.
00:12:12 Je ne dis pas qu'il ne fallait rien faire et que c'est mal d'envoyer la CRS 8.
00:12:15 Je dis d'abord que c'est une unité de maintien de l'ordre.
00:12:17 Enfin, j'ai un spécialiste avec moi.
00:12:19 Donc, elle n'a pas, a priori, d'après ce que j'ai entendu, de pouvoir judiciaire.
00:12:22 Donc, tout ça est quand même assez vain.
00:12:25 Il fallait faire quelque chose. On l'a fait.
00:12:27 Mais on voit que ça ne donne pas les résultats escomptés.
00:12:29 Et on ne joue pas non plus les étonnés.
00:12:31 Rudy Mana, porte-parole Allianz Sudpolis, est en direct avec nous.
00:12:34 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:12:36 Sur le cas de Marseille, mais également sur le cas de Nîmes,
00:12:38 et globalement, sur tout le contexte de cette lutte contre le trafic de drogue,
00:12:43 et les personnes qui perdent la vie depuis quelques jours maintenant,
00:12:48 Rudy Mana, est-ce qu'on peut faire une comparaison ?
00:12:50 Est-ce que c'est le même contexte ? Est-ce que c'est le même terreau ?
00:12:53 Et la même manière de travailler dans un dispositif policier, à Marseille, comme à Nîmes ?
00:13:00 Pas tout à fait, parce que vous savez, Marseille, c'est quand même l'épicentre de ces trafics de stup.
00:13:06 Marseille, c'est l'épicentre de ces règlements de comptes.
00:13:09 Marseille, ça a été l'épicentre des émeutes et des violences urbaines qu'on a connues début juillet.
00:13:15 J'ai un peu l'impression que Marseille, c'est l'épicentre de tout en termes d'insécurité.
00:13:19 Alors, comme je l'ai déjà dit sur votre antenne, on ne gagne pas la Ligue des Champions sur le terrain de foot.
00:13:22 Par contre, en insécurité, je vous garantis que chaque année, on la gagne.
00:13:25 Ce n'est pas tout à fait pareil dans les petites villes comme Nîmes,
00:13:28 parce que, par définition, ce sont des villes beaucoup plus moyennes.
00:13:32 Donc, il y a un petit peu moins de policiers tous les jours, de sécurité publique,
00:13:36 qui sont sur le terrain et c'est tout à fait logique.
00:13:40 Marseille, il y a plus de 150 points de deal, il y a plus de 60 cités.
00:13:48 Dans chaque cité, parfois, il y a deux ou trois points de deal.
00:13:51 C'est extrêmement compliqué. C'est un océan, Marseille.
00:13:54 Et on a des policiers qui arrivent avec leur petite cuillère tous les jours,
00:13:57 et tout seul malheureusement, et ils vident une petite cuillère de cet océan.
00:14:02 C'est ça, notre vraie difficulté aujourd'hui.
00:14:05 On interpelle, je crois qu'on n'a jamais autant interpellé d'individus pour trafic de tubes,
00:14:09 je crois qu'on n'a jamais saisi autant d'armes,
00:14:11 je crois qu'on n'a jamais saisi autant de produits stupéfiants.
00:14:15 Je crois que la PJ n'a jamais autant interpellé de commandos
00:14:19 qui passaient à l'acte pour les règlements de comptes,
00:14:21 et pourtant, on n'a jamais eu autant de règlements de comptes
00:14:28 et de morts par balle cette année à Marseille, sous l'effet des kalachnikovs.
00:14:34 Donc oui, c'est extrêmement inquiétant,
00:14:36 oui, je le dis régulièrement également sur votre antenne,
00:14:39 la police seule ne pourra jamais y arriver,
00:14:43 et oui, si on veut prendre ce problème à bras le corps,
00:14:46 il va falloir que ce soit une réponse globale que l'on apporte,
00:14:49 parce que sinon, on continuera à faire des émissions
00:14:54 où on parle des jeunes des cités marseillaises de 16, 17, 18 ans, 19 ans,
00:14:59 qui meurent sous les coups des balles de kalachnikovs.
00:15:03 Cette réponse globale, selon vous,
00:15:05 quelle est-elle ?
00:15:06 Évidemment, peut-être plus de force de police, plus de moyens,
00:15:09 mais également l'outil judiciaire qui doit sanctionner, peut-être plus fermement,
00:15:14 mais est-ce que c'est suffisant ?
00:15:15 Parce qu'on a le sentiment tout de même,
00:15:17 et on en a parlé avec vous et avec vos collègues, Rudy Mana,
00:15:20 que ces jeunes sont, on le disait avec Vincent Roy, dans un monde parallèle,
00:15:24 que pour eux, la valeur de la vie coûte peu cher, finalement,
00:15:29 et qu'ils ne tiennent pas trop compte des valeurs
00:15:31 qui peuvent être celles de la société, des samans.
00:15:34 Oui, vous avez tout à fait raison, et vous êtes totalement dans le vrai.
00:15:39 Le souci, c'est que ces jeunes-là, je crois qu'à 12, 13, 14 ans,
00:15:43 ils sont déjà déscolarisés.
00:15:44 Et ça, ce n'est pas normal qu'on ait autant de gamins déscolarisés
00:15:48 à un âge aussi jeune, ce n'est pas possible.
00:15:51 Donc là, il y a un vrai boulot à faire avec l'éducation nationale,
00:15:55 il y a un vrai boulot à faire avec la responsabilisation des parents,
00:15:59 il y a un vrai boulot à faire aussi de pédagogie,
00:16:01 de dialogue à recréer dans certains collèges, dans certains lycées,
00:16:06 avec des politiques, avec des médecins, avec des policiers,
00:16:09 qui viennent expliquer un petit peu tous les méfaits
00:16:14 de ce trafic de stupéfiants et tous les méfaits de la drogue sur le corps.
00:16:20 Et ensuite, la police continuera à faire le job comme on le fait aujourd'hui,
00:16:24 mais aujourd'hui, je vous dis, on est complètement désemparés.
00:16:26 Et puis la justice, vous en avez parlé,
00:16:28 mais il faut aussi une simplification de cette procédure judiciaire
00:16:32 qui est devenue d'une lourdeur absolument horrible.
00:16:36 Tous les enquêteurs de police le disent tous les jours.
00:16:39 On a des procédures qui font 40 pages aujourd'hui,
00:16:42 alors qu'il y a 20 ans, c'était beaucoup plus simple.
00:16:45 Et au fur et à mesure qu'on veut la simplifier,
00:16:47 j'ai l'impression qu'on l'alourdit, cette procédure judiciaire.
00:16:50 Et du coup, ça amène qu'il y a de plus en plus de policiers
00:16:53 qui délaissent le travail d'investigation dans la police
00:16:56 dont on a tellement besoin, tout simplement parce que
00:16:59 cette procédure judiciaire est extrêmement lourde,
00:17:01 et vous l'avez bien compris.
00:17:03 In fine, il faudra qu'on ait des sanctions pénales extrêmement lourdes
00:17:07 contre ces individus qu'on interpelle tous les jours.
00:17:10 Parce que malheureusement, si vous leur donnez un sentiment d'impunité,
00:17:14 ils vont avoir envie de recommencer.
00:17:17 Et puis surtout, vous allez écœurer les policiers
00:17:20 qui tous les jours travaillent d'arrache-pied
00:17:22 et qui vont perdre du coup du sens à leur métier.
00:17:25 Merci Rudy Mana, merci d'être intervenu sur l'antenne de CNews
00:17:28 dans La Parole Française aujourd'hui.
00:17:29 Peut-être un mot de complément avec vous, Pascal Bittopanelli,
00:17:32 sur ce que dit Rudy Mana et cette problématique.
00:17:34 En effet, la police fait son travail, interpelle beaucoup,
00:17:37 de plus en plus, mais à l'arrivée, la sanction judiciaire
00:17:41 n'est pas à la hauteur vraisemblablement pour les individus qui sont arrêtés.
00:17:45 Oui, c'est ça, c'est le dernier échelon de la chaîne pénale,
00:17:48 l'exécution des pannes qui peut donner un sentiment d'impunité.
00:17:51 Moi, je suis absolument contre l'opposition police-justice.
00:17:56 C'est surtout une erreur à ne pas commettre.
00:17:58 C'est deux ministères qui sont régaléens, qui sont sur le même bateau,
00:18:02 qui doivent travailler non seulement ensemble, mais en parfaite adéquation.
00:18:05 Au demeurant, on constate ça et on constate par ailleurs,
00:18:09 M. Mana vient de le dire, une lourdeur des procédures administratives.
00:18:14 Pour vous donner un exemple, par exemple,
00:18:16 quand les douaniers interpellent ce qu'on appelle un bouleteux,
00:18:20 c'est-à-dire une mule,
00:18:21 quelqu'un qui se met des boules incorporées dans le corps,
00:18:24 une procédure il y a quatre ou cinq ans qui prenait six heures
00:18:27 prend pratiquement deux jours.
00:18:29 Et on constate par ailleurs, c'était dit, resignalons-le,
00:18:33 une certaine forme d'hybridation dans ce banditisme.
00:18:36 Des jeunes, de plus en plus jeunes, pratiquent des techniques du grand banditisme
00:18:42 et de têtes de réseau qui sont matures, donc ça c'est très inquiétant.
00:18:46 Dans les perquisitions stupes, par saisie, incidentes,
00:18:50 on prend de plus en plus d'armes,
00:18:52 donc ça c'est aussi tout à fait inquiétant.
00:18:55 Et on constate aussi que beaucoup de jeunes deviennent polycriminales,
00:18:59 c'est-à-dire qui sont liés à la mafia internationale.
00:19:02 Donc bien sûr, c'est des choses à prendre en considération,
00:19:05 ce que fait la police, bien sûr, et notamment la police judiciaire.
00:19:08 On va continuer à en parler avec vous,
00:19:10 mais allons prendre la direction de Nîmes,
00:19:11 comme on le fait depuis le début de la semaine désormais,
00:19:13 le quartier Pise 20, au lendemain de la visite des annonces de Gérald Darmanin.
00:19:16 Après, vous le savez, la mort d'un homme de 18 ans, d'un enfant de 10 ans,
00:19:19 sur fond de trafic de drogue.
00:19:21 On se demande si le calme est revenu.
00:19:23 Voilà pourquoi Thibault Marcheteau est sur place pour CNews.
00:19:25 Vous avez passé la semaine, Thibault, avec Fabrice Elsner, sur place.
00:19:29 En effet, il y a eu un rassemblement hier, une marche blanche est prévue ce soir à 18h.
00:19:34 Quelle est la situation, quel est le contexte sur place ?
00:19:41 Écoutez Lionel, pour l'instant, la cité est plutôt calme.
00:19:44 On voit beaucoup de patrouilles de police,
00:19:46 de patrouilles de brigades anticriminalitaires à l'intérieur du quartier.
00:19:49 Hier, vous l'avez dit, il y a eu lieu un rassemblement
00:19:52 sur la place où nous nous trouvons, environ 50 personnes, vers 18h30.
00:19:56 Sur cette place, ils ont déposé cette banderole, que je vais vous lire.
00:20:00 "Il faut que cesse les armes et les larmes des maires dans le quartier".
00:20:04 Voilà donc quel était le message que voulaient transmettre les habitants
00:20:07 qui ont organisé ce rassemblement spontané dans cette cité Pissevins.
00:20:12 Et vous l'avez dit, aujourd'hui, une nouvelle marche blanche
00:20:15 est organisée par plusieurs associations à l'intérieur même de ce quartier de Pissevins.
00:20:20 Elle va débuter à 18h, sans la présence de la famille de Fayed,
00:20:24 10 ans, qui est malheureusement décédée à cause du trafic de drogue,
00:20:29 puisque la famille, elle, est retournée à Mayotte
00:20:31 pour les funérailles de ce jeune enfant.
00:20:34 - Merci Thibault Marchoteau et merci à Fabrice Eisner
00:20:37 pour ces toutes dernières informations.
00:20:39 On reste d'ailleurs dans le contexte nîmois, on reste à Nîmes
00:20:42 pour retrouver Velu Maoulita, qui est le directeur artistique d'une association,
00:20:46 l'association Stand-Up de Nîmes.
00:20:48 Merci d'être avec nous en direct.
00:20:50 Avez-vous le sentiment qu'après la visite du ministre de l'Intérieur hier, Gérald Darmanin,
00:20:56 les choses vont changer ? Je ne dis pas qu'elles ont changé en quelques heures,
00:20:59 malgré la présence policière renforcée depuis quelques jours maintenant,
00:21:02 mais qu'elles vont changer. Est-ce qu'il y a finalement un message d'espoir
00:21:06 pour vous qui connaissez bien le tissu social et culturel de ce quartier ?
00:21:11 - Pour le moment, on ne peut pas savoir, ça reste des paroles, on attend des actions.
00:21:17 Là, ils nous ont dit en gros qu'ils allaient être présents jusqu'en décembre.
00:21:23 On verra si ça se fait, parce que pour le moment, pour moi, c'est des paroles.
00:21:28 On attend les actions, mais pour le quartier, ça serait très bien,
00:21:32 ça serait très vrai d'avoir une présence policière jusqu'en décembre au moins.
00:21:36 Et encore, j'ai bien dit au moins, parce qu'à tout moment, ça peut repartir.
00:21:40 - C'est ça. Selon vous, qui connaissez bien ce contexte,
00:21:44 est-ce qu'il est compliqué, en effet, de vivre sereinement dans ce quartier ?
00:21:49 Est-ce que les gens ont peur ? Est-ce qu'on peut faire de la musique ?
00:21:52 Est-ce qu'il y a encore une possibilité de vie véritablement et un espoir dans le quartier ?
00:21:58 - Oui, il y a un espoir, d'où notre nom d'association, c'est l'association Stand Up.
00:22:04 Et nous, ce que ça signifie, c'est que tout le monde doit se lever, doit combattre avec nous.
00:22:11 Là, à 17h, on organise une manifestation culturelle.
00:22:16 Je veux dire culturelle, ce n'est pas une fête.
00:22:18 On fait les choses pour rassembler les jeunes, parce que les jeunes, pour les toucher,
00:22:21 pour faire des choses qui leur ressemblent, des choses qu'ils aiment.
00:22:27 Et c'est des jeunes en errance, ils n'ont pas de cadre.
00:22:30 Donc le seul moyen de les rassembler aujourd'hui, nous, on utilise la culture hip-hop,
00:22:34 donc le rap, le rap qui est très connu par les jeunes.
00:22:37 Donc tout à l'heure, à 17h, on va faire cette manifestation quand même.
00:22:42 On va la maintenir malgré tous les messages qu'on a reçus.
00:22:47 On a décidé de les maintenir pour justement montrer un peu la force du quartier,
00:22:53 la solidarité du quartier, notre force, nos talents, nos savoir-faire.
00:22:58 Et on est content parce qu'il y a beaucoup de personnes qui sont venues nous soutenir,
00:23:03 même hors QPV, et c'est génial, je trouve.
00:23:06 Velu Maoulita, vous avez reçu de nombreux messages
00:23:09 qui vous ont conseillé que cette manifestation ne devait pas se tenir.
00:23:15 Oui, par rapport aux hommages, mais si on n'agit pas,
00:23:19 comment on va faire pour faire venir du public, avec tout ce qui s'est passé,
00:23:22 tout ce qui est sorti dans les médias, comment on va faire pour faire venir
00:23:25 du public extérieur dans notre quartier, si nous, on ne remonte pas un peu la pente
00:23:29 en proposant quelque chose et qu'on prouve qu'on est capable de mener un événement en sécurité.
00:23:34 Pensez-vous que l'association qui est la vôtre et le mouvement que vous menez,
00:23:38 en tout cas les initiatives que vous prenez, peuvent sauver certains jeunes de ce quartier
00:23:43 qui sont attirés pour des raisons pécuniaires par l'argent du trafic de drogue.
00:23:48 Est-ce que d'abord vous avez aussi croisé des jeunes qui potentiellement ont ce profil,
00:23:53 mais qui préfèrent rester à votre contact pour essayer de s'en sortir ?
00:23:59 C'est exactement ça, j'ai des messages où un jeune me demande clairement du travail.
00:24:05 Même à partir de 11 ans, ils sont déjà là à me demander du travail
00:24:09 parce que leur situation familiale est très très complexe.
00:24:12 C'est vraiment des situations à leur âge, ils sont forts déjà de les combattre.
00:24:16 Donc moi je les soutiens avec mon équipe et on fait de notre mieux pour les orienter,
00:24:21 les renseigner, les tenir.
00:24:23 Et nous ce qu'on fait en gros, c'est leur donner un espace de liberté,
00:24:27 un espace où on leur donne de l'amour, où il y a de la joie.
00:24:30 Et nous avec tout ça, on arrive un peu à les tenir parce qu'on leur donne ce qu'ils n'ont pas ailleurs.
00:24:36 Merci Maoulita et bon courage, bravo pour ce que vous faites
00:24:40 et bon courage avec votre association, notamment Stand Up Nîmes,
00:24:45 et cette manifestation culturelle aujourd'hui.
00:24:47 Juste avant de marquer une pause, on reparlera de Nîmes,
00:24:49 on sera encore à Nîmes d'ailleurs dans quelques instants.
00:24:51 J'aimerais vous entendre Vincent Roy sur le message d'espoir qui réside
00:24:55 ou c'est un optimisme B.A., une très très grande naïveté vu le contexte qui règne à Nîmes.
00:25:02 Écoutez, compte tenu de la situation, on ne peut que saluer ce type d'initiative.
00:25:07 Mais j'écoutais avec attention ce qui a été dit avant et Rudy Mana.
00:25:12 On est dans un... Il devient fou ce pays.
00:25:15 On sollicite, on sur-sollicite notre police de manière générale.
00:25:20 On l'a vu à Marseille, c'est vrai à Nîmes, c'est vrai sur tout le territoire.
00:25:25 N'oublions pas, il y a eu les émeutes, etc.
00:25:28 Et dans le même temps, vous avez des responsables politiques
00:25:32 qui nous expliquent à longueur de temps que la police tue,
00:25:35 que vous avez vu ce qui s'est passé, l'enfant de 10 ans,
00:25:39 d'ailleurs, silence de ces mêmes responsables politiques.
00:25:42 Je pense évidemment à Jean-Luc Mélenchon et à Eléphi.
00:25:45 Son silence est assourdissant sur la mort de cet enfant de 10 ans,
00:25:50 du fait même du trafic de drogue.
00:25:53 Ce n'est pas la police qui a tué, là. Ce sont bien les trafiquants, ce n'est pas la police.
00:25:57 Donc d'un côté, on sur-sollicite notre police, qu'on devrait saluer.
00:26:03 Et féliciter.
00:26:06 Et de l'autre, on dit pique-pendre sur elle,
00:26:09 on dit qu'elle se comporte mal, que c'est un ramassis de gens racistes,
00:26:13 qui tue les autres.
00:26:15 Enfin écoutez, franchement, ce pays devient fou.
00:26:17 On marque une pause, on continue à parler de Nîmes dans ce contexte-là,
00:26:21 le contexte de la lutte contre le trafic de drogue et tout le reste de l'actualité
00:26:24 dans La Parole aux Français.
00:26:25 A tout de suite sur CNews.
00:26:30 Retour sur le plateau de La Parole aux Français, toujours en direct avec Vincent Roy,
00:26:34 avec Pascal Bittopanelli, nos invités pour nous accompagner,
00:26:37 et les témoins des Français, des acteurs de l'information et de l'actualité avec nous.
00:26:41 Dans un instant, nous évoquerons la rentrée scolaire compliquée pour certaines écoles,
00:26:44 mais d'abord nous restons à Nîmes.
00:26:46 Nous y étions tout à l'heure avec nos envoyés spéciaux, avec différents invités.
00:26:49 On a suivi évidemment sur l'antenne de CNews hier,
00:26:52 la visite du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin,
00:26:54 et les mesures qui ont été prises avec notamment de nombreux renforts de police,
00:26:58 de CRS, notamment aujourd'hui et pour les semaines à venir.
00:27:03 Mais on a vu également certains habitants aller au contact de Gérald Darmanin.
00:27:07 C'était le cas d'Alain Lorgias qui est avec nous en direct de Nîmes.
00:27:10 Alain Lorgias, bonjour, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:27:13 Vous habitez depuis très longtemps dans le quartier Pissevin,
00:27:16 vous connaissez bien ce contexte.
00:27:18 Qu'est-ce que vous avez voulu dire d'ailleurs à Gérald Darmanin
00:27:21 lorsque vous êtes allé l'interpeller hier, Alain Lorgias ?
00:27:27 C'est-à-dire que le problème, vous savez de la façon dont ça s'est passé,
00:27:31 vous savez très bien que les médias ont été bloqués en préfecture,
00:27:34 et qu'il est venu voir les personnes qui ont eu leur enfant qui a été tué,
00:27:40 et que finalement, même les journalistes, pour ainsi dire,
00:27:44 à part quelques-uns qui traînaient sur le quartier, n'ont pas eu...
00:27:48 Alors moi ce que j'ai fait, en principe, j'étais omniprésent sur la journée,
00:27:55 et je sais par où il passait, etc.
00:27:58 Je lui ai dit "je suis le président du comité de quartier de Pissevin",
00:28:02 mais ça s'est arrêté là, ça n'a pas été plus loin.
00:28:05 Il a dit "oui, oui, d'accord, mais il faudrait que les travaux commencent,
00:28:10 c'est pas à moi de faire commencer les travaux,
00:28:13 vous avez assez de ministres qui sont là pour faire commencer les travaux
00:28:18 le plus rapidement possible".
00:28:20 Vous regrettez Alain Lorgias que le ministre de l'Intérieur
00:28:22 ne soit pas allé au contact de la population,
00:28:25 qu'il n'y ait pas eu d'échange plus prononcé,
00:28:28 et pensez-vous que les décisions, les propositions qui ont été les siennes
00:28:32 vont suffire à relancer, à réhabiliter le quartier ?
00:28:36 Écoutez-moi, moi je suis un fervent de...
00:28:44 Tiens, il y a un écho.
00:28:49 Allez-y Alain Lorgias, allez-y.
00:28:51 Je suis un fervent de la police de proximité
00:28:56 qui avait été supprimée par le ministre de l'Intérieur Sarkozy,
00:29:01 parce que quand M. Avrain a été sur le quartier,
00:29:05 parce que la police de proximité permettait,
00:29:08 et les syndicats de police nationaux l'ont bien dit,
00:29:12 ça permettait à la police d'avoir un contact avec la population,
00:29:16 tandis que la police maintenant passe à toute vitesse
00:29:20 en voiture et n'a aucun contact avec la population.
00:29:24 Quel est le contexte ? Quelle est la situation ?
00:29:27 C'est pour ça, c'est pour ça, une des choses...
00:29:30 Je vous écoute.
00:29:34 Allez-y, je vous pose une toute dernière question,
00:29:36 parce qu'il y a en effet un petit décalage qui est assez désagréable pour vous,
00:29:39 vous entendez ma question avec quelques secondes plus tard Alain Lorgias.
00:29:43 Non, mais allez-y, allez-y.
00:29:45 Quel est le contexte en termes de sécurité actuellement dans le quartier ?
00:29:50 Est-ce que tout est calme ? Est-ce que c'est paisible ?
00:29:52 Est-ce que les trafics continuent par exemple ?
00:29:54 Écoutez-moi, moi, pour l'instant, il y a certains petits points de deal qui existent encore,
00:30:03 mais le problème, ce qu'il a annoncé,
00:30:06 s'il maintient les effectifs jusqu'à la fin de l'année,
00:30:11 je pense que les points de deal qui existent sur l'ensemble de ce secteur vont passer ailleurs.
00:30:19 Voilà, et moi, je suis personnellement content de la mise en place de ce GIR,
00:30:26 G-I-R, je ne sais pas comment...
00:30:29 Vous savez, le contrôle par les finances, etc.
00:30:35 Ça, c'est un élément qui est important et qui est intéressant à mon avis.
00:30:40 Avec en effet une unité de police qui va travailler sur le fond et pas uniquement sur des interventions,
00:30:44 comme c'est le cas des urgentistes de la part des CRS,
00:30:48 pour essayer d'appréhender les dealers qui sévissent dans le quartier.
00:30:52 Merci Alain Lorjas.
00:30:53 Bien sûr.
00:30:54 Merci effectivement, merci de nous avoir accompagnés.
00:30:56 Oui, et de toute façon, le RED...
00:31:00 Allez, merci aussi, au revoir.
00:31:02 Merci beaucoup, merci beaucoup.
00:31:04 C'est une conversation un peu compliquée en effet,
00:31:06 parce qu'Alain Lorjas connaît bien le tissu social de ce quartier.
00:31:10 Il a envie de le défendre en effet,
00:31:12 mais la technique n'était pas avec nous aujourd'hui,
00:31:14 pour que les questions arrivent vraiment de manière pertinente et dans le meilleur timing.
00:31:19 Je vous ai vu réagir tout à l'heure, quand on écoutait Alain Lorjas, Vincent Roy,
00:31:22 quand on évoquait la possibilité de réintroduire une police municipale,
00:31:25 car en effet, il n'y a jamais eu dans ce quartier pis-vin un commissariat.
00:31:29 L'une des propositions d'ailleurs du ministre de l'Intérieur,
00:31:31 c'est qu'un commissariat, que ce soit de police nationale ou de police municipale,
00:31:35 soit installé dans ce quartier.
00:31:37 Vous pensez que c'est une option, une solution qui ne sera pas efficace ?
00:31:42 Non, mais j'ironise un peu là-dessus,
00:31:44 parce que dans beaucoup de cas, qu'il s'agisse de Marseille, de Nîmes,
00:31:48 mais dans d'autres villes, on m'annonce le retour,
00:31:51 ou l'hypothèse d'un retour d'une police de proximité
00:31:55 comme étant la solution à un nombre incalculable de problèmes.
00:31:58 Écoutez, à l'échelon national, vous voyez bien que le problème est très, très ample.
00:32:04 Alors oui, pour une police de proximité, à partir du moment où on a déjà réglé le problème,
00:32:11 c'est-à-dire qu'il ne faut pas la mettre avant la police de proximité, à mon sens,
00:32:14 il faut régler le problème avec un ingrédient qui est absolument capital,
00:32:19 qui s'appelle du courage politique,
00:32:20 et ensuite, effectivement, on remet une police de proximité.
00:32:24 Mais là, si vous mettez une police de proximité maintenant,
00:32:27 compte tenu de l'ampleur des problèmes, que ce soit à Marseille et à Nîmes,
00:32:30 ce ne sera d'aucun effet.
00:32:32 Enfin, il faut être extrêmement réaliste.
00:32:34 Est-ce qu'on a conscience que nous sommes le champion d'Europe du trafic de drogue
00:32:39 et le champion d'Europe de la consommation ?
00:32:41 Et on vous dit « Ah, attendez, on va régler le problème, on va mettre de la police de proximité ».
00:32:45 Mais de qui se moque-t-on ?
00:32:46 Alors, je comprends très bien ce que dit M. Lorgias, si je ne m'abuse.
00:32:49 Je comprends très bien ce qu'il dit.
00:32:50 Il vit dans le quartier, il connaît bien le tissu social du quartier,
00:32:53 et effectivement, ça aiderait.
00:32:55 Ça aiderait, certes, et il faut t'aider, mais ça ne réglerait pas le problème.
00:32:59 Le problème est d'une ampleur colossale dans notre pays.
00:33:02 Il faut voir à combien correspond le trafic de drogue à l'échelon national.
00:33:07 Quelle part du PIB ? Tous ces chiffres sont connus.
00:33:11 Là, on voit bien que devant un problème d'une telle ampleur,
00:33:14 il ne s'agit pas de mettre des pansements.
00:33:17 La police de proximité, Pascal Bittocanelli, même sur le long terme,
00:33:20 ce n'est pas la panacée pour régler ces problèmes ?
00:33:23 Alors, comme l'a bien dit Vincent Roy, après, face à ce fléau,
00:33:27 ce PIB, 3-4 milliards d'euros par an de chiffre d'affaires,
00:33:32 le narcomanditisme, il faut voir quel veut être le degré de réponse de l'État.
00:33:38 La police de proximité, c'est, je dirais, une présence dans le tissu social
00:33:46 et dans les quartiers, un contact avec les citoyens,
00:33:50 une petite remontée d'informations pour les services qui n'est pas négative
00:33:54 et qui est toujours très appréciée de la population,
00:33:58 sauf à considérer que ce n'est pas la police de proximité
00:34:01 qui va endiguer le trafic de stupéfiants.
00:34:04 On a dans cette dynamique aussi, il faut le signaler,
00:34:09 parce que c'est des hommes et des femmes qui travaillent aussi tous les jours,
00:34:12 des sociétés de sécurité privée qui travaillent avec les bailleurs sociaux
00:34:16 et qui font ce qu'on appelle de la tranquillité résidentielle,
00:34:20 c'est-à-dire qu'ils font du contact, de la patrouille,
00:34:22 qu'ils font remonter les petites infractions,
00:34:25 ce qu'ils voient, qu'ils font une veille technique
00:34:28 et que ce travail-là, bien sûr, il est utile, il occupe le terrain,
00:34:32 mais ce n'est pas ce travail-là qui va nous permettre d'endiguer ce fléau.
00:34:37 Parfait, on reparlera encore dans cette émission de ce dossier,
00:34:41 de ce trafic de drogue, évidemment, qui gangrène la plupart des villes,
00:34:44 pas uniquement Marseille et Nîmes, il y a beaucoup de villes,
00:34:46 de grandes villes, mais aussi de villes moyennes qui sont touchées,
00:34:48 on a eu l'occasion d'en parler.
00:34:50 Tout autre chose maintenant avec le sujet de la rentrée scolaire
00:34:53 qui sera compliquée pour certaines communes et notamment
00:34:56 pour la commune de la Verrière dans les Yvelines,
00:34:58 où deux des écoles ont été incendiées lors des émeutes de juin dernier.
00:35:02 Ces écoles vont rester fermées, les élèves seront accueillis
00:35:05 dans d'autres établissements.
00:35:06 On va en parler avec le maire dans quelques instants,
00:35:08 mais c'est vrai que le montant des réparations, ces dégâts,
00:35:11 est colossal. On fait le point avec Régine Delfour et Florian Paume.
00:35:14 Quelques jours de la rentrée, cette école élémentaire
00:35:17 à la Verrière dans les Yvelines est inaccessible.
00:35:20 Des scellés sont posés, une enquête judiciaire est en cours.
00:35:24 L'école maternelle à une centaine de mètres est également fermée.
00:35:28 Au total, près de 250 élèves sont concernés.
00:35:32 Le 28 juin dernier, lors des émeutes, après la mort de Naël,
00:35:36 les deux établissements ont été incendiés.
00:35:39 Le montant des réparations est faramineux.
00:35:42 On en a pour 15 à 17 millions d'euros, ce qui est colossal
00:35:46 pour une petite commune comme la nôtre.
00:35:48 On a un budget de seulement 12 millions d'euros à l'année,
00:35:51 donc c'est mission impossible, nous seuls, de reconstruire.
00:35:55 Donc il va falloir mobiliser les partenaires, le département,
00:35:58 la région, l'intercommunalité, l'Etat, pour trouver les financements adaptés.
00:36:03 Mais en attendant la reconstruction, qui devrait durer trois ans,
00:36:06 les élèves vont pouvoir faire leur entrée
00:36:09 dans deux autres établissements à la Verrière.
00:36:12 La région nous a aidés énormément pour accueillir les 180 élèves
00:36:16 de cette école dans un établissement à une trentaine de minutes
00:36:19 à pied du bois de l'Étan.
00:36:21 Des navettes seront mises en place pour emmener les enfants.
00:36:24 Malgré le chamboulement, ce chef d'établissement voit
00:36:27 le côté positif de cette expérience inédite.
00:36:30 Ça représente sept classes qui vont arriver,
00:36:32 donc des classes du CP au CM2, deux écoles dans une,
00:36:35 avec deux directions.
00:36:37 Je pense que ça va être très intéressant et un modèle à suivre, à mon avis.
00:36:40 Les enfants de l'école maternelle seront, quant à eux,
00:36:43 accueillis dans l'autre maternelle du quartier.
00:36:46 Et en direct avec vous, on vous a vu dans le sujet,
00:36:48 Nicolas Dainville, le maire de la Verrière.
00:36:50 Merci d'avoir accepté de nouveau l'invitation de CNews
00:36:53 pour vous exprimer sur cette rentrée compliquée.
00:36:55 D'abord, avant de revenir sur le coût, qui est astronomique en effet,
00:36:58 de ces dégâts, comment vous avez réussi à vous organiser
00:37:01 pour que les élèves qui seront privés de leur école
00:37:04 puissent être transférés pour leur rentrée dans un autre établissement ?
00:37:09 Écoutez, ça a été le branle-bat de combat pour organiser au mieux cette rentrée
00:37:15 dans des temps extrêmement raccourcis.
00:37:18 On s'est appuyés sur la région pour aménager les salles de classe.
00:37:22 Sept salles de classe dans l'école régionale de premier degré,
00:37:26 qui se trouve à une trentaine de minutes du quartier.
00:37:29 Et on s'est battus pour avoir des navettes, gratuites pour les familles,
00:37:34 qui partiront matin, midi et soir pour transporter les enfants
00:37:39 de leur quartier à leur nouvelle école,
00:37:42 afin de pénaliser le moins possible les familles,
00:37:45 de leur faciliter la vie.
00:37:47 L'équipe pédagogique restera également la même.
00:37:49 Donc on fait tout en sorte pour que ça soit quasiment comme avant pour les enfants.
00:37:56 Il y a en France 250 établissements scolaires qui ont été dégradés
00:38:00 lors des émeutes qui ont suivi la mort du jeune Naël.
00:38:02 Il y en a cinq qui ne vont pas pouvoir ouvrir en septembre.
00:38:05 Donc les vôtres notamment.
00:38:06 Il y a trois écoles maternelles qui sont concernées en Seine-et-Loire
00:38:09 ou encore en Seine-Maritime.
00:38:11 Et les deux qui sont dans les Yvelines à la Verrière.
00:38:14 Quelle a été la réaction, peut-être pas des enfants,
00:38:17 mais des parents d'élèves et des habitants de la population
00:38:20 après que ces deux écoles aient été dégradées ?
00:38:22 On a vu les images, c'est particulièrement impressionnant.
00:38:24 Et le fait aujourd'hui que ces écoles restent fermées,
00:38:28 comment réagissent vos administrés ?
00:38:31 Écoutez, ça a été l'effroi, la terreur, le lendemain des émeutes,
00:38:37 la sidération pour la grande majorité des habitants du quartier
00:38:43 qui m'ont parlé même de viol.
00:38:45 On a violé leur école, c'était un lieu extrêmement apprécié par les familles.
00:38:50 Beaucoup de parents avaient fréquenté cette école.
00:38:53 Donc ça a été l'effroi et l'horreur.
00:38:56 Et puis très vite, il y a eu un esprit de résilience,
00:39:00 un élan de solidarité.
00:39:02 On a eu beaucoup de dons, de dons extraordinaires,
00:39:04 de communes voisines, de citoyens.
00:39:06 On a ouvert une cagnotte en ligne pour acheter le matériel
00:39:09 qui manquait pour les enseignants.
00:39:12 Et donc je dirais que très rapidement, la vie a repris
00:39:16 et les parents ont été assez rassurés de voir qu'il y avait cette solution
00:39:21 de l'école régionale de premier degré,
00:39:23 qui est un petit miracle dans l'épreuve que nous avons subie
00:39:27 puisque c'est une très belle école qui appartient à la région,
00:39:29 avec un espace verdoyant, un mur d'escalade,
00:39:32 des espaces de détente et de concentration assez exceptionnels
00:39:36 qui vont pouvoir accueillir les enfants dans d'excellentes conditions
00:39:39 le temps des travaux.
00:39:41 Et on parle d'un délai de trois ans avant la finalisation des travaux
00:39:46 et donc l'ouverture du nouveau groupe scolaire
00:39:48 pour offrir aux enfants l'excellence auquel ils ont droit
00:39:51 au cœur du quartier du Bois-de-l'Étan.
00:39:52 Donc trois ans, en effet, c'est très long.
00:39:54 Trois ans pour que l'on retrouve ces deux écoles en l'état.
00:39:57 Pouvez-vous nous rappeler les montants par rapport au budget de votre ville
00:40:01 et le fait que beaucoup s'interrogent et se posent la question
00:40:04 de qui va payer pour ces réparations ?
00:40:08 Alors effectivement, nous on a un budget de 12 millions d'euros à l'année.
00:40:11 On n'a aucune capacité d'emprunt.
00:40:14 Donc on est vraiment dans une situation financière très contrainte.
00:40:19 Et une école, en général, on parle d'un ratio de 1 million par salle de classe.
00:40:23 Et là, on parle de 15 à 17 millions d'euros pour reconstruire l'école.
00:40:27 Donc c'est des budgets effectivement colossaux.
00:40:30 On va s'appuyer sur les assurances.
00:40:33 On va s'appuyer sur nos partenaires.
00:40:35 Et le département des Yvelines nous a d'ores et déjà répondu
00:40:40 et aidé très concrètement, y compris techniquement.
00:40:42 Donc le département des Yvelines nous est d'une très grande aide.
00:40:45 L'agglomération de Saint-Quentin en Yvelines aussi, la région, l'État
00:40:49 qui pilote, qui coordonne, on va dire, la reconstruction.
00:40:54 Donc on va s'appuyer sur nos partenaires.
00:40:57 Et effectivement, il faudrait, alors c'est la formule qu'on entend souvent,
00:41:00 faire payer les fameux casseurs.
00:41:02 Pour l'instant, il y a une enquête, une enquête judiciaire.
00:41:06 L'école est sous-cellée, vous l'avez vu dans le reportage.
00:41:10 Mais je crains que l'enquête patine, puisqu'il faisait nuit noire.
00:41:16 Les jeunes étaient encagoulés avec des barres de fer, des jéricanes d'essence.
00:41:21 Ils ont semé le chaos le plus total.
00:41:23 Et puis, ils avaient mis des barrages tout autour du quartier
00:41:26 pour empêcher les forces de l'ordre et les pompiers d'intervenir.
00:41:29 Donc je dirais qu'on a quelques témoignages d'habitants.
00:41:32 Mais voilà, c'était des jets de cocktails molotov.
00:41:37 J'ose espérer, bien évidemment, qu'on confonde ces émeutiers criminels
00:41:42 qui ont semé la pagaille et qui privent d'écoles près de 200 enfants.
00:41:46 Merci Nicolas Dunville, merci de nous avoir accordé un petit peu de votre temps
00:41:49 aujourd'hui sur l'antenne de CNews.
00:41:50 Et bonne rentrée pour vous et pour les élèves qui vont être réintégrés
00:41:54 dans d'autres établissements et qui retrouveront donc trois ans.
00:41:57 C'est ça qui est fou quand même, Vincent Roy, ces écoles qui ont été dégradées.
00:42:01 Je vous voyais réagir avec Pascal Vito Panelli aussi sur qui va payer,
00:42:04 puisque apparemment, force est de constater qu'on ne retrouvera pas les émeutiers
00:42:08 pour que ce soit eux qui remboursent.
00:42:11 Donc ce sont les impôts, on parlera de la fiscalité tout à l'heure.
00:42:14 Il ne faut pas être grand clair pour imaginer qui va payer.
00:42:17 Hélas, ce ne sont pas ceux qui vont avoir dégradé ces écoles.
00:42:22 Voilà ce qui fomente quand même, d'une manière générale dans le pays,
00:42:27 une colère tout à fait légitime.
00:42:29 Évidemment, on n'arrive pas, c'était la nuit, on n'arrive pas à les retrouver.
00:42:33 Enfin, il y a une sorte de non pas d'impunité, ce n'est pas du tout ce que je dis,
00:42:38 mais on voit bien que de toute façon, la plupart du temps, ils seront insolvables.
00:42:42 Donc voilà, ceux qui vont payer sont toujours les mêmes.
00:42:44 C'est presque une fatalité ?
00:42:46 Là, dans le cas qui nous occupe, c'est carrément une fatalité.
00:42:49 C'est absolument évident, oui, bien sûr.
00:42:52 Bien sûr que c'est une fatalité.
00:42:54 Et vous pensez que tout cela n'est pas en train de fomenter une colère très forte dans notre pays ?
00:42:59 Moi, je crois que rien actuellement n'est fait pour nous réunir.
00:43:04 Le président de la République nous dit qu'il faut faire nation.
00:43:06 Eh oui, ça ne va pas être facile pour un président de la République.
00:43:11 Dire qu'il faut faire nation, c'est presque découvrir quand même que l'eau mouille.
00:43:15 Absolument, mais Pascal Bitto-Panelli, faire nation, c'est un fait.
00:43:21 La colère monte, comme le dit Vincent Roy, mais elle se manifeste de quelle manière ?
00:43:25 Là, les parents d'élèves, les enfants, les administrés, la plupart des administrés de la ville de la Verrière,
00:43:29 notamment, sont victimes de ces émeutes.
00:43:32 Oui, totalement victimes, je suis d'accord avec ce que vient de dire Vincent.
00:43:36 Je vais même plus loin, on a l'impression que des fois, c'est l'inversion des valeurs.
00:43:39 Que les méchants ne paient pas, les gentils payent.
00:43:42 Et que ce cercle continue, qu'on a un mal fou à faire obstacle à cette espèce de dynamique permanente.
00:43:50 En tout état de cause, déjà que l'État, les communes payent après cette guerre, je trouve que c'est scandaleux.
00:43:57 Alors, il ne faut surtout pas que ce soit les enfants qui en fassent les prêts.
00:44:01 Parce que ça serait tout à fait inacceptable.
00:44:04 Ça met à côté de cela en avant le travail des mères, la résilience, l'adaptation,
00:44:09 le savoir, parfois, sur certaines niches, vivre ensemble et construire ensemble, trouver des solutions.
00:44:16 N'est-ce pas par ailleurs le bon moment pour parler peut-être d'autre chose aux enfants,
00:44:21 à l'appui de ce qui s'est passé, à quoi sert le Sénat, l'Assemblée, la police,
00:44:25 qu'est-ce que c'est que vivre ensemble, qu'est-ce que c'est que la sécurité, qu'est-ce que c'est que le respect, etc.
00:44:31 Avec cette volonté de la part d'Emmanuel Macron, qui a donné quelques impulsions en matière d'éducation,
00:44:37 d'une réintroduction de l'instruction civique à l'école. Peut-être que ce sera le cas.
00:44:43 Instruction civique, cours d'instruction civique, je vous le signale,
00:44:47 que vous pouvez prendre dans certaines écoles de Marseille, soit debout, soit à genoux.
00:44:53 Puisqu'il ne nous a pas proposé coucher, il parle de l'école flexible.
00:44:57 Et bien figurez-vous, je vous l'annonce...
00:45:00 - Non, mais vous avez raison, mais j'avais du mal à saisir la contorsion physique que vous nous proposiez.
00:45:06 - Mais c'est pas moi qui vous la propose, c'est le chef de l'État qui vous la propose.
00:45:10 Vous m'avez l'air tout étonné, effectivement, vous n'avez jamais pris un cours à genoux.
00:45:14 Et bien figurez-vous, il vous le dit dans l'interview, je vous l'annonce,
00:45:17 parce qu'il faut faire le porte-parole, vraiment, la réforme de l'école, ça commence très bien.
00:45:22 Et bien ça marche, il nous dit, ça marche.
00:45:25 Vous pouvez prendre le cours debout, à genoux, et ça marche.
00:45:28 C'est dans ces déclarations du point.
00:45:31 - C'est vrai, mais vous avez raison de le signaler.
00:45:33 Pour terminer, sur le dossier scolaire et de la rentrée notamment,
00:45:36 il faudra que les élèves puissent se rendre en cours,
00:45:38 puisque alors que les écoles rouvrent leurs portes dans moins de deux semaines,
00:45:41 il manque environ 6000 chauffeurs de cars scolaires sur l'ensemble du territoire.
00:45:45 Près d'un élève sur cinq ayant recours à ce moyen de transport risque d'être touché.
00:45:48 C'est un problème qui est récurrent.
00:45:49 Sujet de Régine Delfour, de Florent Paume et de Maxime Legay.
00:45:52 - Des élèves qui pourraient manquer à la pelle le jour de la rentrée,
00:45:56 faute de cars scolaires pour les y conduire.
00:45:59 Le secteur des cars scolaires connaît une pénurie de chauffeurs.
00:46:02 Pour y faire face, certaines entreprises se préparent en amont et redoublent de stratagèmes.
00:46:07 - Tous les ans, c'est toujours un petit peu rock'n'roll pour préparer la rentrée.
00:46:13 Il faut savoir que le jour de la rentrée, bien souvent, on n'a pas tous les effectifs
00:46:16 ou les effectifs ne sont pas encore revenus pour des raisons x et y.
00:46:20 Dans ces cas-là, ce sont les mécanos, les gens d'exploitation,
00:46:24 toute personne qui a un permis qui va rouler.
00:46:26 Un secteur qui peine à recruter et pour cause,
00:46:29 un salaire peu attractif et un contrat à temps partiel contraignant.
00:46:33 Pour le maire de Vécrin-en-Moselle, la situation est tellement critique
00:46:37 qu'il assurera lui-même le service de chauffeur pour la rentrée.
00:46:40 - Je vais démarrer ma journée du matin 7h moins le quart jusqu'à 8h30
00:46:48 pour transporter les enfants de ma commune.
00:46:53 Je vais de 8h30 à 11h45 aux mairies.
00:46:58 Actuellement, il manque encore près de 6 000 chauffeurs pour la rentrée scolaire.
00:47:02 - Ce qui est effarant, Vincent Roy, c'est que le métier de conducteur de bus
00:47:07 fait partie des métiers en tension.
00:47:10 Les horaires étant très flexibles et très élastiques,
00:47:13 très tôt le matin, assez tard le soir et pas grand-chose la journée,
00:47:16 il n'y a pas d'appétence pour faire ce métier.
00:47:19 - Oui, il n'y a pas d'appétence, c'est dommage.
00:47:21 C'est un métier tout à fait honorable.
00:47:23 On comprend mal d'ailleurs pourquoi, alors qu'on doit régler aussi,
00:47:28 et le président de la République s'en occupe,
00:47:31 on doit régler aussi des problèmes de chômage.
00:47:34 Il faut peut-être rendre d'une manière ou d'une autre ce métier encore plus attractif.
00:47:39 On le fait pour des tas de professions.
00:47:42 Écoutez, on le fait pour les professeurs.
00:47:45 Faisons-le pour les chauffeurs de bus.
00:47:47 Tout ça fonctionne ensemble.
00:47:49 Parce que, comme le disait Elisabeth Borne,
00:47:51 si nous n'avons pas les fameux chauffeurs de bus,
00:47:53 on ne pourra pas mettre chaque élève devant un professeur.
00:47:56 Puisqu'elle nous a annoncé cette énorme nouvelle,
00:47:59 ne vous inquiétez pas, il y aura un professeur devant chaque élève.
00:48:01 Oui, mais pour que l'élève puisse aller rencontrer le professeur,
00:48:05 il faut les chauffeurs de bus dont nous parlons.
00:48:07 Il y a de fortes attentes dans cette profession aussi,
00:48:09 puisqu'il faut réduire les délais, notamment de la délivrance des permis,
00:48:12 avec la sécurité, l'actualité aussi récente démontre qu'en effet c'est un véritable sujet.
00:48:19 On va continuer à débattre, à parler avec nos invités.
00:48:22 On marque une pause d'abord, et nous revenons dans quelques instants sur CNews.
00:48:25 La parole aux Français. A tout de suite.
00:48:28 Bienvenue dans la deuxième partie de la parole aux Français sur CNews,
00:48:33 avec nos invités Pascal Bitto-Panelier et Vincent Roy.
00:48:36 Les débats à venir dans quelques instants, mais d'abord les informations.
00:48:40 Félicité Kindoki.
00:48:42 Merci Lionel. Bonjour à tous.
00:48:44 A la une de l'actualité, l'accident grave d'un minibus hier à Oies, dans le Lot-et-Garonne.
00:48:48 Le véhicule qui transportait des mineurs du centre de vacances de Somméjean
00:48:52 a fait huit victimes, dont sept jeunes enfants âgés de 10 à 14 ans.
00:48:56 Parmi eux, un adolescent de 12 ans est décédé.
00:48:59 Deux sont en état d'urgence absolue, deux autres encore en urgence relative.
00:49:02 Pour le moment, les circonstances du drame restent inconnues.
00:49:05 Emmanuel Macron invite officiellement les partis politiques représentés au Parlement.
00:49:10 La réunion se tiendra le 30 août.
00:49:12 Il s'agit, selon le président, d'une main tendue loyellement
00:49:15 pour bâtir ensemble des textes législatifs et d'ouvrir la voie, le cas échéant, à des référendums.
00:49:21 Le chef de l'État précise ainsi son initiative politique d'ampleur, annoncée au milieu de l'été.
00:49:26 Et puis, dans l'actualité internationale, la situation se complique au Niger.
00:49:30 L'agent exige l'expulsion de l'ambassadeur de France.
00:49:34 Les militaires ayant pris le pouvoir depuis fin juillet à Niamey lui donnent 48 heures pour partir.
00:49:39 Une décision aussitôt rejetée par Paris pour qui les poutchistes n'ont pas autorité pour ce faire.
00:49:44 Cette situation est l'aboutissement d'un mois de manifestations,
00:49:47 de décisions et de déclarations hostiles à la politique française.
00:49:51 Voilà, c'est la fin de CJT.
00:49:53 Merci, félicité.
00:49:55 Pousser un point sur l'actualité sur l'antenne de CNews, c'est à 15h.
00:49:57 Les débats à présent et nous reparlons du trafic de drogue.
00:50:00 Avant d'aller à Nîmes dans un instant et d'échanger avec nos invités, avec un policier,
00:50:05 cette actualité plus récente, un homme de 17 ans a été abattu dans les quartiers nord de Marseille,
00:50:11 a été tué par balle la nuit dernière.
00:50:13 L'enquête a été confiée à la police judiciaire.
00:50:15 Il s'agit du 38e mort dans la cité phocéenne depuis le début de l'année.
00:50:19 Les explications de Sarah Fenzary.
00:50:21 Dans la nuit de vendredi à samedi à Marseille, aux alentours de 4h du matin,
00:50:27 un jeune homme de 17 ans est décédé par balle dans la cité des Rosiers, dans le 14e arrondissement.
00:50:33 L'individu était connu des services de police pour trafic de stupéfiants et extorsions.
00:50:39 Il avait même été déjà visé par des tirs en avril dernier.
00:50:43 La cité des Rosiers est souvent le théâtre de violences avec arme.
00:50:47 Le 21 août, un homme d'une trentaine d'années y a été blessé.
00:50:51 En début de mois, un homme y est même décédé du même mode opératoire.
00:50:56 Ce mois d'août est particulièrement meurtrier dans la cité phocéenne,
00:51:00 avec 8 individus qui ont été tués dans des règlements de compte.
00:51:05 Selon nos informations, 35 personnes en lien avec le trafic de stupéfiants
00:51:10 sont décédées depuis le début de l'année.
00:51:13 Pour développer cette information plus en détail, Bruno Bartocetti est avec nous,
00:51:17 porte-parole de l'unité SGP Sud Police. Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:51:21 Il semble que les trafiquants ou les dealers à Marseille ne tiennent pas compte de l'actualité,
00:51:26 de ce qui se passe à Nîmes, sur lesquels les projecteurs ont été braqués tout au long de la semaine.
00:51:31 Nous le disions tout à l'heure, Bruno Bartocetti, avec nos invités,
00:51:34 c'est un monde parallèle qui est en train de se dérouler,
00:51:38 de se développer dans les quartiers nord notamment de Marseille,
00:51:42 avec des hommes, le 38ème, qui sont tués sur fond de trafic de drogue.
00:51:47 Oui, tout à fait. Alors, comme vous le dites très très bien, c'est un monde parallèle,
00:51:52 c'est-à-dire que justement ces trafiquants sont dans leur monde, avec leurs règles,
00:51:55 et encore elles sont très approximatives.
00:51:57 C'est-à-dire que malgré tous les efforts que l'on peut faire en matière d'occupation du terrain,
00:52:02 parce que les policiers, malgré un manque de moyens évident,
00:52:05 même s'il y a eu un rapport de policiers à Marseille par exemple,
00:52:07 quadrille au mieux le terrain.
00:52:09 Vous avez un effort aussi énorme qui est fait par les policiers,
00:52:13 de la sécurité publique dans les arrondissements, mais aussi en police judiciaire,
00:52:17 et on doit éliminer de nombreux meurtres ou assassins,
00:52:21 et même si on a éliminé un peu sur deux, ça reste quand même un problème.
00:52:26 Donc je crois, enfin, si j'avais la solution comme ça en claquant des doigts,
00:52:30 je vous la donnerais, mais je crois qu'il va falloir quand même réfléchir autrement
00:52:34 que à travers l'occupation du terrain, à travers des enquêtes là aussi
00:52:38 très difficiles à mener mais qu'on doit alléger.
00:52:41 Je crois qu'il va peut-être falloir dans notre société se mettre une priorité
00:52:45 avec tournure de table ronde et peut-être mettre en place des états généraux,
00:52:50 ou en tout cas un vrai dialogue entre ministères, tous les ministères,
00:52:53 pour combattre ce fléau parce que rien n'arrête ces règlements de comptes.
00:52:57 La peine de mort existe dans ce milieu-là,
00:52:59 puisque l'espérance de vie est de 28 ans chez ces individus.
00:53:04 On parle de sanctions, c'est vrai que l'on doit sanctionner beaucoup plus fort,
00:53:08 on doit mener aussi jusqu'aux assises certains trafiquants de stupéfiants,
00:53:12 et c'est très rare quand on y arrive, pourquoi ?
00:53:14 Parce que la magistrature n'a pas assez de moyens pour traduire tous ces trafiquants aux assises.
00:53:20 Donc au-delà de la sanction, il y a bien sûr un rôle qu'on doit jouer,
00:53:23 fondamental, ça a été dit, c'est la responsabilité des consommateurs.
00:53:27 Il n'y avait pas de consommateurs, et ça a été dit effectivement par notre ministère,
00:53:30 eh bien il y aurait moins de trafiquants, mais je crois que vraiment ça doit être un sujet
00:53:34 qui ne doit pas se limiter à une concentration sur le travail de la police nationale,
00:53:38 il faut vraiment aller au-delà.
00:53:39 En effet Bruno Bartocetti, on en parlait d'ailleurs avec l'un de vos collègues tout à l'heure,
00:53:43 il y a l'outil judiciaire bien sûr, les sanctions, il y a en effet aussi peut-être le rôle des consommateurs,
00:53:50 la responsabilité de tous, la responsabilité politique, mais concrètement sur le terrain,
00:53:53 pour bien comprendre et que celles et ceux qui nous regardent,
00:53:56 essayent d'imaginer la difficulté du métier de vos collègues.
00:54:00 Encore un mort à Marseille, avec un règlement de compte sur fond de trafic de drogue.
00:54:05 La police ne peut pas anticiper, ne peut pas être partout, ne peut pas prévenir ce genre de choses,
00:54:10 ne peut pas intervenir sur ce genre de règlement de compte,
00:54:13 parce que ces trafiquants justement, ces dealers, circulent un petit peu partout
00:54:18 dans un territoire qui ressemble parfois à leur royaume.
00:54:22 Absolument, vous avez surtout Marseille, vous avez Marseille qui est très très étendue,
00:54:28 c'est deux fois et demi Paris, alors vous imaginez un petit peu le nombre de policiers
00:54:32 qu'il faudrait pour quadriller le terrain, et 24 heures sur 24, on a eu l'exemple à Nîmes,
00:54:37 la CRS 8 est venue à Nîmes, lorsqu'elle a quitté son service à 2h30 du matin,
00:54:43 à 3h30 nous avions un règlement de compte, donc ça veut dire qu'effectivement,
00:54:47 on quadrille le terrain, mais ils sont plus équipés pour quadriller ce même terrain,
00:54:51 pourquoi ? Parce qu'il y a une mobilité aussi chez ces trafiquants,
00:54:54 lorsque vous avez des Uber Cheat ou des Uber Coke qui se déplacent pour aller vers les consommateurs,
00:55:00 parce que ces derniers parfois ont peur de se déplacer justement parce qu'il y a la présence policière,
00:55:04 eh bien ça brouille les pistes dans le cadre de notre travail.
00:55:07 Et puis surtout, je crois que ce qui est à retenir, c'est deux sujets,
00:55:10 il y a deux sujets en matière de trafic de stupéfiants et d'armes à feu bien sûr,
00:55:15 c'est la sécurité de la population, et là on doit être présent pour la sécuriser,
00:55:19 cette population, et puis aussi le travail d'enquête qui n'est pas visible par la population
00:55:23 et qui manque de moyens aujourd'hui pour travailler.
00:55:26 Et tous ces deux ingrédients principaux sont insuffisants aujourd'hui pour vraiment affaiblir les trafiquants
00:55:32 qui de toute manière prennent tous les risques, tous les risques en matière de mobilité comme je viens de le dire,
00:55:37 et avec des armes à feu pour tuer le voisin, et parfois, c'est juste dans l'intimidation
00:55:42 et on voit les dégâts collatéraux que ça peut entraîner, on est très très humiliés dans nos actions,
00:55:47 et puis les premières victimes, c'est finalement la population qui vit dans des endroits sensibles
00:55:54 et qui voit leurs jeunes se faire tuer sous les balles de ces trafiquants.
00:55:57 De la difficulté de couvrir tout le territoire et d'intervenir de manière exhaustive, Pascal Bitto-Panelli,
00:56:02 le travail des policiers, il est efficace, mais en effet, ils ne peuvent pas être partout, c'est normal,
00:56:08 déjà c'est la résultante du nombre, mais aussi de cette volatilité des dealers sur le terrain, à Marseille notamment.
00:56:16 Bien sûr, quel que soit le quantitatif de notre bouclier de sécurité globale, rappelons-le,
00:56:23 150 000 policiers, 100 000 gendarmes, environ 30 000 policiers municipaux,
00:56:27 190 000 agents de sécurité privée. Donc ça évidemment, ça ne suffit pas pour occuper tout le territoire.
00:56:34 Alors pourquoi il y a autant de morts ? Il y a autant de morts parce que dans le narco-bonditisme,
00:56:39 on est impitoyable, on est impitoyable parce que c'est une méthode qui fonctionne,
00:56:45 on ne règle pas ses litiges devant le tribunal de commerce, mais devant le canon d'un 5.56 ou d'un 9 parabellum.
00:56:52 C'est comme ça que ça marche. Quand vous disiez tout à l'heure, est-ce que la police ne peut pas intervenir
00:56:58 sur ce type de... là on est en flagrance de crime. Alors il ne vaut mieux pas,
00:57:05 parce qu'on reste sur une intervention extrêmement dangereuse, rappelons-le,
00:57:09 la Kalachnikov, fusil d'assaut, 7.62 par 39, 710 mètres secondes, 610 coups minute, 1500 mètres de portée maximale.
00:57:20 Imaginez donc l'intervention de police face à ce type de malfaiteurs en action de feu,
00:57:26 c'est à hauteur du RAID ou d'une BRI ou du GIGN, c'est-à-dire au plus haut niveau du spec,
00:57:32 du professionnalisme, d'unités qui peuvent aller sous le feu. Ce n'est pas à souhaiter au milieu d'une résidence.
00:57:38 - Il faut intervenir sur ce genre de cas ?
00:57:40 - En pleine flagrance, oui. Ce n'est pas à souhaiter, si vous voulez.
00:57:44 Quand ça rafale, il vaut mieux faire une interpellation postériorique quand il y a moins de danger.
00:57:50 Imaginez intervenir en pleine cité, que ce soit les policiers qui utilisent leurs armes,
00:57:55 plus ces malfaiteurs, c'est, avec ce que je viens de vous expliquer dans les caractéristiques d'une arme,
00:58:00 extrêmement dangereux et les pauvres habitants subissent, et pour certains,
00:58:06 se sont habitués à entendre des déflagrations qui disent "Ah, c'est un feu d'artifice ou une Kalachnikov".
00:58:13 C'est invraisemblable.
00:58:15 - Bruno Bartocetti, ça fait froid dans le dos ce que décrit Pascal Vito Panelli,
00:58:20 mais il semble que ce soit une réalité dramatique, mais une réalité ?
00:58:25 - Les propos que j'entends sont très perceptibles et j'abonde dans ce sens.
00:58:30 On avait d'ailleurs la même, maintenant nous avons beaucoup moins de braquages de vols à main armée,
00:58:36 mais nous avions la même réflexion, c'est-à-dire que, est-ce que ça vaut la peine d'intervenir,
00:58:40 comme vous le dites très bien sur le plateau, en flagrant délit ?
00:58:43 Ça nous exposerait, nous, ça exposerait bien sûr des tirs encore plus abondants de la part de ces malfaiteurs
00:58:51 qui toucheraient des policiers, qui toucheraient la population.
00:58:54 Et c'est vrai qu'il vaut mieux intervenir bien souvent, on va dire au petit matin,
00:58:59 par des intervenants aguerris comme la BRI ou le RAID, le GIGN.
00:59:04 J'abonde absolument, c'est-à-dire qu'on a le moment qui est très dangereux lorsque ces voyous
00:59:12 qui ont bien souvent le nez dans la coque et sont complètement perdus dans la réflexion
00:59:18 peuvent tirer sur tout ce qui bouge, s'ils devaient voir à ce moment-là,
00:59:21 au moment où il y a de l'intimidation, au moment où il y a des règlements de code,
00:59:24 s'ils devaient voir arriver les policiers en flagrant délit, ça nous exposerait beaucoup.
00:59:27 Effectivement, et voilà pourquoi le problème est en apparence insoluble.
00:59:32 Merci Bruno Bartocetti de nous avoir accompagné.
00:59:34 Merci à vous.
00:59:35 Vincent Roy, quand on entend à la fois l'explication de Pascal Vito Panelli
00:59:39 mais le témoignage aussi de ce policier, on a l'impression que c'est le Far West.
00:59:42 Enfin que la France ou une partie de cette France, c'est le Far West.
00:59:46 Je ne sais pas pourquoi ne pas d'ailleurs, vous avez raison d'utiliser cette expression,
00:59:49 en tous les cas, on voit que le rapport de force est du côté des voyous.
00:59:55 C'est tout. Le rapport de force est là.
00:59:58 Et devant, nous n'avons pas de rapport de force.
01:00:03 Nous ne répliquons pas à la mesure de la violence engendrée par ces voyous.
01:00:11 Il faut donc revoir l'intégralité de notre politique pour ce qui est du trafic de drogue.
01:00:18 Comme je le disais tout à l'heure, c'est-à-dire qu'il faut une volonté politique.
01:00:22 Qu'est-ce que c'est qu'une volonté politique ?
01:00:23 Une volonté politique, c'est être capable de dire
01:00:27 on va enrayer la violence dans un certain nombre de cités.
01:00:33 Ça veut dire qu'on va rentrer dedans, on va mettre les forces de police nécessaires.
01:00:37 Car ce n'est pas dans ces cités-là, il y a plein de familles
01:00:41 qui ne participent pas de ce trafic de drogue, mais qui vivent sous la botte,
01:00:44 sous la contrainte de ce trafic de drogue.
01:00:46 Donc on connaît les individus, certains sont parfaitement identifiés,
01:00:51 qui sont les patrons de ce trafic de drogue.
01:00:56 On va rentrer dans la cité, mais attention, attention,
01:00:59 il va falloir assumer les conséquences.
01:01:02 Ça veut dire qu'il faut avoir le courage politique de promettre,
01:01:06 dans le cas d'actions comme ça extrêmement ciblées,
01:01:09 de promettre de manière tout à fait churchilienne,
01:01:12 mais pour une autre raison, du sang et des larmes.
01:01:15 Il va falloir assumer, sinon on ne s'en tirera jamais.
01:01:18 À cela, il faut bien sûr ajouter toute une politique de fond,
01:01:23 avec les fournisseurs de cette drogue, parler avec le Maroc,
01:01:27 parler avec tous les pays qui nous fournissent cette drogue,
01:01:30 et être capable vraiment de rétablir le rapport de force,
01:01:34 mais cette fois au profit de l'État.
01:01:36 Mais justement ce rapport de force, j'en reviens à votre analyse experte,
01:01:39 Pascal Bitto-Panelli, si apparemment, à certains moments,
01:01:44 comme ça a été le cas lors du règlement de comptes la nuit dernière à Marseille,
01:01:48 les dealers, les trafiquants sont mieux armés ou mieux préparés que les policiers.
01:01:53 On ne peut pas en sortir.
01:01:55 Si vous préconisez effectivement que les policiers qui interviennent dans la cité
01:02:01 ont plutôt intérêt à ne pas...
01:02:04 - Ah non, non, mais là on ne serait pas, dans le cas que j'évoque,
01:02:06 on ne serait pas en flagrance.
01:02:08 On serait vraiment dans une action, voilà,
01:02:11 qu'on aurait décidé tel jour, à telle heure, sans prévenir évidemment personne.
01:02:15 - Avec des policiers en nombre, en effet, comme cela se fait.
01:02:17 Mais là, dans le cas de la flagrance justement.
01:02:19 - Alors, vous avez bien compris, je n'ai pas dit que la police était impuissante.
01:02:23 - Bien sûr.
01:02:25 - Bien sûr. Dans le métier de la sécurité,
01:02:27 on doit être absolument dans le professionnalisme,
01:02:30 d'autant plus quand on est face à ce type de malfaiteurs
01:02:34 qui sont sur le haut du spectre de la criminalité organisée.
01:02:37 Or, sur, je dirais, les individus dangereux, armés, en situation de tir,
01:02:44 il ne faut bien sûr pas mettre les policiers en danger,
01:02:47 je dirais les forces de sécurité publiques, ni la population.
01:02:51 Il importe de les cibler, les repérer.
01:02:53 Il y a du travail qui est fait.
01:02:55 Le FAST travaille beaucoup et remonte beaucoup de choses.
01:02:58 Il y a beaucoup d'interpellations.
01:02:59 - Mais après, il peut y avoir des balles perdues, comme à Nîmes, avec l'enfant de 10 ans.
01:03:02 - Et que ce soit des unités spécialisées qu'elles les interpellent.
01:03:05 Comme je vous l'ai expliqué tout à l'heure,
01:03:07 avec cette utilisation de fusils d'assaut en milieu urbain,
01:03:11 il y a un danger considérable de ricocher.
01:03:14 Imaginez la vitesse des projectiles.
01:03:16 On peut faire un carnage quand on rafale sur le parking d'une cité.
01:03:20 - On va partir à Nîmes, justement.
01:03:23 Tout ceci est effrayant, mais c'est malheureusement la réalité.
01:03:26 Une nouvelle unité de 60 CRS va être dépêchée sur place, va rester à demeure,
01:03:30 au moins jusqu'à la fin de l'année, pour pilonner les points de deal.
01:03:33 - C'est une annonce qui a été faite par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
01:03:36 qui s'est rendu sur place hier.
01:03:38 Il a également annoncé l'ouverture d'un commissariat dans le quartier Pissevins,
01:03:41 là où deux jeunes ont été tués dans le cadre de règlements de comptes cette semaine.
01:03:45 Le maire a le sentiment d'avoir été entendu.
01:03:48 Qu'en pensent les habitants ? Reportage sur place avec le récit de Sarah Varny.
01:03:52 - C'était une visite éclair très attendue dans le quartier de Pissevins.
01:03:56 En visite à Nîmes, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
01:03:59 a fait trois principales propositions.
01:04:01 L'arrivée de 15 officiers de police judiciaire supplémentaire,
01:04:04 la présence d'une unité de 60 CRS qui restera à demeure dans le Gard,
01:04:08 mais aussi la création d'un groupe interministériel de recherche
01:04:12 pour enquêter spécifiquement sur le blanchiment de l'argent de la drogue.
01:04:16 Lors de son déplacement dans le quartier de Pissevins,
01:04:18 le ministre de l'Intérieur s'est dit comprendre la détresse de la population.
01:04:22 - Ils ont raison de demander de la part des pouvoirs publics,
01:04:24 et notamment à l'Etat, une réponse ferme.
01:04:27 Ils l'auront. Ils auront la police auprès d'eux
01:04:30 et ils auront désormais des opérations systématiques
01:04:33 pour que ce soit les trafiquants qui fuient et non pas eux.
01:04:36 Des effectifs supplémentaires très attendus.
01:04:38 Le ministre s'est aussi déclaré favorable à la demande du maire de Nîmes
01:04:42 de rouvrir un commissariat dans ce quartier.
01:04:44 Mais les habitants, eux, craignent les effets d'annonce.
01:04:47 - Si c'est pour 3-4 jours, ça ne sert à rien.
01:04:49 Il faut que la police reprenne un peu son droit sur les quartiers.
01:04:54 Tous espèrent des résultats concrets.
01:04:56 Depuis le début de l'année, le quartier de Pissevins
01:04:58 a connu 11 tentatives d'assassinat.
01:05:01 - C'est donc une démarche et un travail sur le fond, Vincent Roy.
01:05:04 Vous le disiez tout à l'heure, là, c'est pas côté sur jambe de bois.
01:05:07 Il faut intervenir. C'est normal d'envoyer des forces de l'ordre.
01:05:10 Mais sur le long terme, en effet, on a moins de garanties.
01:05:13 - Oui, et puis comme le disait très justement votre invité tout à l'heure,
01:05:17 le fait de mettre du bleu, on va déplacer, si on les met jusqu'à décembre,
01:05:21 le trafic pour autant, il ne faut pas rêver,
01:05:23 le trafic ne va pas s'arrêter comme par magie.
01:05:26 Ça veut dire qu'on va déplacer le trafic, il va se produire ailleurs.
01:05:31 Alors, effectivement, il n'y aura plus de problème dans la cité Pissevins.
01:05:35 Et je comprends que les élus de la ville en soient parfaitement heureux.
01:05:42 Et non seulement les élus, mais les habitants, c'est-à-dire les gens qui vivent dans ces quartiers.
01:05:50 Je comprends qu'ils soient ravis, mais on ne fait que déplacer le problème.
01:05:52 C'est le problème de fond. Je vous le répéterai, il ne faut pas cesser de le dire.
01:05:56 Nous sommes le champion d'Europe du trafic de drogue.
01:05:59 Ce n'est pas rien. Nous sommes le champion d'Europe de la consommation.
01:06:03 Il y a donc un problème énorme.
01:06:06 Et ce problème énorme, il y a différents biais pour le régler.
01:06:09 D'abord, une volonté politique de le prendre à bras le corps
01:06:13 et de ne pas encore une fois laisser le rapport de force au dealer.
01:06:18 Pour l'instant, ils ont pris un certain nombre de quartiers,
01:06:22 ils ont pris un certain nombre de territoires,
01:06:24 ils ont pris un certain nombre de populations dans ces quartiers carrément en otage.
01:06:29 Songez, vous avez vu ça partout, qu'en bas des immeubles, ils annoncent les prix.
01:06:34 C'est une économie parallèle qui s'est mise en place.
01:06:38 Un écosystème, absolument.
01:06:39 L'État, un grand État, ne peut pas laisser une économie parallèle se mettre en place.
01:06:45 Ce n'est pas possible. Il faut donc avant toute chose une volonté politique.
01:06:49 Je vous dis, traiter avec les pays producteurs,
01:06:51 enfin les pays producteurs, les pays qui nous amènent cette drogue,
01:06:54 je pense notamment au Maroc, il faut discuter avec eux, il y en a d'autres,
01:06:56 j'en cite un parmi d'autres.
01:06:58 Le problème est beaucoup plus, et terriblement complexe.
01:07:02 Il faut donc le prendre par chacun de ses aspects.
01:07:05 Pour cela, il faut qu'on ait quelqu'un à la tête de l'État qui dise,
01:07:08 bon ben voilà, on va essayer, on n'aura pas drogue zéro,
01:07:11 il faut arrêter de rêver bien entendu, mais on va essayer de régler le problème.
01:07:14 Il y a sans doute différents biais, et les spécialistes peuvent tout à fait s'en charger.
01:07:19 Et puis après, il y a l'action sur le terrain, l'action concrète avec effectivement les policiers.
01:07:24 Et faire la chasse aux consommateurs, la responsabilité des consommateurs,
01:07:27 c'est ce que Bruno Bartocetti, le policier qui était en direct avec nous tout à l'heure, préconisait.
01:07:31 C'est difficile d'évaluer d'ailleurs en pourcentage la responsabilité des consommateurs
01:07:36 dans ce trafic de drogue, Pascal Bito-Panel.
01:07:39 Oui, c'est très difficile.
01:07:40 Bon, on sait que la France est le premier consommateur européen de cannabis,
01:07:44 avec beaucoup de, notamment de la population 15-34 ans et surtout les hommes qui est très touché.
01:07:50 On sait qu'on a par exemple la Guyane qui est devenue véritablement une autoroute de livraison,
01:07:57 ça nous arrive tous les jours.
01:07:59 On saisit une mule par jour à Orly, imaginez, celle qui passe à travers.
01:08:03 Bref, un marché américain qui est un peu saturé avec les pays d'Amérique du Sud qui ont surproduit.
01:08:11 Donc ça part beaucoup plus sur l'Europe et c'est beaucoup moins risqué d'être trafiquant en France qu'aux Etats-Unis.
01:08:17 Donc on a tout ça.
01:08:18 Alors, à la décharge du président, parce que moi j'aime bien toujours être dans l'honnêteté intellectuelle,
01:08:26 on a eu en 2020 la création de l'OFAS, qui a remplacé l'OCTRIS,
01:08:30 qui est un service de la direction centrale de l'APJ à compétence nationale,
01:08:34 qui travaille vraiment sur le fond, dans la verticalité,
01:08:37 à l'appui également de partenaires internationaux,
01:08:40 du ministère de la Défense des Affaires étrangères, du secrétariat général de la mer,
01:08:45 bref, qui fait un travail très conséquent et très efficace.
01:08:49 Mais comme je le dis à chaque intervention, on est sur l'éternelle renaissance.
01:08:55 Vous faites tomber une tête de réseau, elle est remplacée l'après-midi même.
01:08:59 Bien sûr.
01:09:00 On parle un petit peu d'argent et de fiscalité encore maintenant pour terminer cette émission,
01:09:04 si vous êtes d'accord, parce que c'est à la fois très concernant pour nous tous,
01:09:07 et toutes celles et ceux qui nous regardent,
01:09:09 parce que si vous êtes propriétaire, la taxe foncière ne va pas tarder à tomber, à arriver.
01:09:14 Et cette année, la facture s'annonce particulièrement salée,
01:09:16 c'est une augmentation de plus de 50% à Paris, dans la capitale.
01:09:19 La hausse touche également de plein fouet les villes moyennes.
01:09:22 Explication de Dunia Tengour.
01:09:26 En cette rentrée, la taxe foncière connaît une hausse spectaculaire,
01:09:30 la plus forte depuis plus de 30 ans,
01:09:32 avec une augmentation qui s'élève à 7,1% cette année, contre 3,4% l'année dernière.
01:09:39 Cette hausse s'explique notamment par la suppression de la taxe d'habitation.
01:09:43 Les mairies n'ont plus que la taxe foncière, donc des propriétaires,
01:09:46 sur lesquels elle est prélevée un impôt.
01:09:48 Donc quand vous diminuez les prélèvements sur une catégorie de la population,
01:09:52 à savoir les locataires, puisque tout le monde payait cette taxe d'habitation,
01:09:55 vous avez une assiette pour aller prélever de l'impôt qui diminue.
01:09:59 Si la taxe foncière varie selon les différentes villes de France,
01:10:02 certaines connaissent une augmentation significative,
01:10:05 comme Paris avec 51,9%, Grenoble avec 24,4% ou encore Lyon avec 9%.
01:10:12 La taxe foncière reste toutefois plus élevée dans les villes moyennes.
01:10:16 Paris est une des taxes foncières la moins élevée de France aujourd'hui.
01:10:20 Pour un même bien, vous allez payer 700 euros à Paris de taxe foncière
01:10:24 quand vous allez payer 2000 euros dans une ville moyenne.
01:10:27 Et pourquoi ? Parce que justement dans ces villes moyennes,
01:10:29 vous avez moins d'entreprises installées, donc moins de taxes liées aux entreprises.
01:10:33 Si dans les grandes villes, la taxe foncière peut sembler assez faible,
01:10:37 la compensation s'effectue par un coût du crédit immobilier,
01:10:40 qui reste quant à lui très élevé.
01:10:43 Pour essayer de mieux comprendre, Pascal Delima, économiste, est avec nous en direct.
01:10:47 Merci d'avoir accepté notre invitation.
01:10:49 Dites-nous pourquoi cette taxe foncière augmente de manière aussi conséquente.
01:10:53 Alors que dans le même temps, le gouvernement annonce
01:10:57 qu'il n'y aura pas d'augmentation d'impôts sur le revenu notamment.
01:11:01 Eh bien, la réponse est presque dans la question.
01:11:04 C'est-à-dire que comme il n'y a pas d'augmentation d'impôts sur le revenu,
01:11:07 comme dit la question de la taxe, la taxe foncière c'est entre 32 et 40 milliards
01:11:14 selon les estimations pour les collectivités locales.
01:11:17 Et qu'il y a effectivement des enjeux de trésorerie aussi pour les communes.
01:11:21 Et donc, il faut bien trouver l'argent dans l'unique impôt quelque part.
01:11:27 Il y a plein de petits impôts dans les communes.
01:11:29 Mais dans le grand impôt qui est la taxe foncière.
01:11:31 C'est l'une des raisons les plus simples économiquement.
01:11:34 Pourquoi cela augmente aussi fort à Paris notamment ou dans certaines villes
01:11:38 et beaucoup moins dans d'autres ?
01:11:40 Alors ça, il faut, en trois points très rapides,
01:11:43 il faut voir les grands faits saillants de la taxe foncière.
01:11:46 C'est que plus le prix du mètre carré finalement est faible
01:11:49 et plus cette taxe foncière est élevée.
01:11:51 On le voit à Nîmes, Saint-Étienne, Le Havre, Le Mans, Grenoble par exemple.
01:11:55 Mais à contrario, plus le prix du mètre carré est assez élevé
01:11:58 et plus cette taxe foncière part d'un niveau très bas.
01:12:01 Et c'était le cas de Paris déjà depuis un moment.
01:12:03 1,4% de surcoût par rapport au prix d'un appartement standard,
01:12:11 70 mètres carrés on va dire.
01:12:12 Et donc il y a un gros effet de rattrapage qui sont la conséquence directe
01:12:21 de la fin de la taxe d'habitation.
01:12:23 Elle a décidé de retrouver des ressources, de financer la redistribution aussi,
01:12:28 l'aménagement du territoire, le coût du prélèvement de l'impôt
01:12:31 et le coût administratif des collectivités.
01:12:34 Toutes ces raisons additionnées font qu'effectivement pour Paris
01:12:37 mais aussi pour Grenoble qui subit une double peine,
01:12:40 puisqu'elle était déjà dans la catégorie des prix du mètre carré faible
01:12:44 et donc avec une taxe foncière très élevée,
01:12:47 on connaît cette hausse en variation de plus de 50% pour Paris
01:12:52 et 24% pour Grenoble comme je viens de le dire.
01:12:55 Et on est sur du +14% pour Metz ou +10% pour Limoges.
01:12:58 Donc c'est conséquent.
01:12:59 En effet, Pascal Delima, pour bien comprendre,
01:13:01 la suppression de la taxe d'habitation pour les résidences principales,
01:13:04 rappelons-le, ne suffit pas à compenser tout cela.
01:13:07 Il ne peut pas y avoir d'équilibre.
01:13:09 Non, il n'y a pas d'équilibre.
01:13:11 Ça ne suffit pas.
01:13:12 Et bien évidemment qu'il fallait trouver des ressources
01:13:15 et bien évidemment que ça pose une grande question économique
01:13:18 qui est aussi la communication autour de la baisse des impôts
01:13:21 pour les périodes qui arrivent,
01:13:23 puisque c'est ce que nous disait le gouvernement.
01:13:25 Et là, on est bien embêtés, évidemment,
01:13:27 puisque ce sont les propriétaires, il faut le rappeler,
01:13:30 les propriétaires sont extrêmement importants aussi pour l'économie.
01:13:34 Le droit de la propriété privée, c'est essentiel.
01:13:37 Et bien maintenant, on va s'orienter, je dirais,
01:13:40 vers une taxation des propriétaires,
01:13:42 ce qui est un tout petit peu embêtant, on va dire.
01:13:45 Merci pour ces précisions, Pascal Delima.
01:13:47 Et attention, la taxe foncière arrive très, très vite.
01:13:50 On avait eu l'impression, cette semaine, Vincent Roy,
01:13:53 avec les annonces d'abord d'Elisabeth Borne,
01:13:55 puis ensuite du ministre de l'Économie,
01:13:58 qu'il n'y allait pas y avoir d'augmentation d'impôts.
01:14:01 En fait, si, l'impôt sur le revenu n'augmentera pas.
01:14:04 Mais en revanche, il y aura des taxes qui vont compenser.
01:14:06 Ah ben oui ! De toute façon, vous savez,
01:14:08 pour le citoyen que je suis et les citoyens que nous sommes,
01:14:12 qu'il s'agisse d'une augmentation de l'impôt sur le revenu
01:14:16 ou d'une augmentation de la taxe foncière,
01:14:18 qu'importe, il faut toujours mettre la main au porte-monnaie.
01:14:21 J'ajoute qu'on se rend compte maintenant, c'est l'évidence,
01:14:24 que la suppression de la taxe d'habitation était évidemment un leurre,
01:14:29 puisqu'on la retrouve maintenant dans une augmentation de la taxe foncière.
01:14:32 J'ajoute encore qu'il y a là quelque chose qui est une ombre portée,
01:14:38 un signal envoyé sur directement la propriété privée, les propriétaires.
01:14:45 Alors voilà le signal que nous donne l'État en nous disant,
01:14:48 dans le même temps, il n'y aura pas d'augmentation d'impôts.
01:14:51 Mais de qui se moque-t-on ? C'est une augmentation d'impôts.
01:14:55 Bon, ben voilà.
01:14:56 Donc, on nous dit, alors c'est très curieux, dans le timing d'ailleurs,
01:15:00 c'est un timing assez peu réfléchi, puisque c'est la semaine dernière
01:15:03 qu'on nous dit, il n'y aura pas d'augmentation d'impôts.
01:15:06 Et puis, c'est maintenant, c'est aujourd'hui, qu'on nous annonce
01:15:09 qu'il y aura une augmentation de la taxe.
01:15:11 De taxes, de taxes. C'est toute la sémantique en fait.
01:15:14 Bien entendu, sachant que dans tous les cas de figure,
01:15:18 nous sommes quand même l'un des pays d'Europe les plus taxés.
01:15:21 Donc, vous voyez bien que tout cela est tout à fait mensonger
01:15:26 et qu'encore une fois, on nous a berné.
01:15:29 Merci Vincent Roy, merci Pascal Bitto-Panelli
01:15:32 de nous avoir accompagné pour La Parole aux Français.
01:15:34 On va se retrouver pour 120 minutes info à partir de 15h sur l'antenne de CNews.
01:15:39 Beaucoup d'actualités et de débats et d'analyses à venir.
01:15:42 A tout à l'heure.
01:15:43 ♪ ♪ ♪