• il y a 2 ans
Mafia Killers John Gotti The Teflon Don
documentaire

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00 [Musique]
00:02 [Musique]
00:04 [Musique]
00:07 [Musique]
00:10 [Musique]
00:38 [Musique]
00:41 [Musique]
00:51 [Musique]
01:19 [Musique]
01:22 Je m'appelle Colin McLaren, je suis un ancien inspecteur de police.
01:26 J'ai infiltré la mafia pendant trois ans.
01:28 J'ai pu voir de l'intérieur comment les mafieux fonctionnent.
01:32 J'étais dans une entité composée d'un parrain et de 10 capos.
01:38 On est devenus amis, j'ai appris à les connaître, j'ai vu leur soif de pouvoir, leur avidité, leur trahison.
01:44 Jusqu'à ce que je tire ma révérence et les envoie tous en prison pour 80 ans.
01:49 John Gotti était le parfait exemple de mafieux flamboyants.
01:52 Sa légende a inspiré de nombreux films et émissions de télé, y compris un film récent avec John Travolta.
01:58 John Gotti a gravi les échelons à coups de meurtre.
02:01 C'était un véritable tueur de la mafia.
02:04 [Musique]
02:06 [Musique]
02:08 [Musique]
02:13 [Musique]
02:15 [Musique]
02:25 L'explosion de la voiture qui a tué Frank DeCicco inquiète le FBI.
02:29 Ils ignorent complètement qui est derrière ce coup.
02:32 [Musique]
02:37 La mafia italo-américaine n'a pas recours aux voitures piégées parce que ça attire trop l'attention.
02:43 [Musique]
02:45 La mafia a interdit les bombes il y a bien longtemps, en 1931.
02:48 Les parrains se sont réunis et ont formé un conseil appelé la commission.
02:52 Ils ont établi des règles pour prévenir les conflits entre eux.
02:56 [Musique]
02:58 Enfreindre les règles de la commission est passible de peine de mort.
03:02 C'est pour ça que personne ne parvient à découvrir l'auteur de la bombe.
03:05 Colin McLaren va maintenant retracer le cours des événements qui ont entraîné ce terrible assassinat.
03:11 [Musique]
03:14 C'est l'endroit exact où la bombe a explosé.
03:16 Le carrefour est très fréquenté, il aurait pu y avoir de nombreuses victimes innocentes.
03:21 Mais quelqu'un voulait tuer Frank DeCicco, le sous-boss.
03:25 À l'époque, la famille Gambino est la plus puissante d'Amérique.
03:28 Pour certains, elles génèrent près de 500 millions de dollars par an en escroquerie.
03:34 Mais soudain, les voilà vulnérables parce que leur sous-boss avait été tué.
03:37 Mais par qui ?
03:39 Aucune des grandes familles du crime new-yorkais ne revendique l'assassinat.
03:43 Beaucoup de sang serait versé si quelqu'un se dénonçait.
03:46 Personne ne voulait d'une guerre dans la rue. Ce n'est pas bon pour New York de ramasser des corps.
03:52 Les soupçons se tournent vers une bande de jeunes voyous fraîchement arrivés du vieux continent.
03:58 Les Siciliens arrivaient par wagon. L'emploi des bombes, c'est typique des Siciliens.
04:04 En Italie, c'était quelque chose de courant.
04:08 Les gangsters siciliens traînent du côté de Knickerbocker Avenue à Brooklyn.
04:12 Ils exécutent de nombreux contrats.
04:15 Contrairement aux plus vieilles familles de la mafia, pour eux, peu importe qui est touché.
04:21 Ils n'avaient aucune limite à l'époque. Ils tuaient même s'il y avait des enfants dans la voiture.
04:26 Un des Siciliens est interrogé par les Gambino.
04:29 Il jure qu'il n'a rien à voir avec le meurtre de De Cicco.
04:34 Selon la rumeur, la bombe n'était peut-être pas destinée à De Cicco.
04:38 Il était censé être avec le nouveau parrain de la famille Gambino, le fameux John Gotti.
04:42 Mais celui-ci n'est pas venu.
04:44 La bombe pouvait-elle en fait être destinée à Gotti ?
04:47 Et si oui, qui a pu oser tuer un parrain de la mafia sans l'aval de la commission ?
04:53 Pourquoi Gotti ne s'est-il pas présenté ?
04:56 Pour mieux comprendre la situation, il faut étudier John Gotti de plus près et trouver qui sont ses vrais ennemis.
05:03 [Musique]
05:11 John Gotti est né dans le Bronx en 1940.
05:14 Il est le cinquième d'une fratrie de 13 enfants.
05:17 Son père est travailleur journalier et joueur invétéré.
05:20 Il se retrouve souvent sans le sou.
05:22 L'enfance de Gotti est donc pauvre et difficile.
05:26 A l'école, il a constamment des problèmes.
05:28 Il sèche les cours, déclenche des bagarres et terrorise d'autres élèves.
05:32 Il n'était pas très grand quand il était jeune, donc il s'est fait harceler plusieurs fois.
05:39 À l'époque, pour survivre, il fallait riposter.
05:43 C'est ce qu'il a fait.
05:45 Pour ses 12 ans, sa famille déménage du Bronx vers l'est de New York, à Brooklyn.
05:51 Il commence à fréquenter des gangs.
05:55 Celui dans lequel il était, si je me souviens bien, s'appelait "The South Brooklyn Boys".
06:00 Il faisait des cambriolages, du vol à l'étalage.
06:04 À l'époque de Gotti, le quartier est entièrement contrôlé par la mafia.
06:09 Le jeune Gotti envie les mafieux.
06:12 Ces jeunes Italiens qui luttent comme lui, mais à qui tout semble réussir.
06:16 Ils ont l'argent, le pouvoir, les femmes, on les respecte.
06:19 Mais ce qui l'attire par-dessus tout, c'est qu'ils paraissent intouchables.
06:22 À 16 ans, Gotti décide de quitter l'école pour consacrer sa vie au crime.
06:27 Il ne tarde pas à prendre la tête de son propre gang.
06:31 Andrea Giovino grandit dans le même quartier que John Gotti.
06:34 Elle le connaît personnellement.
06:37 J'ai grandi à Brooklyn, et les gens célèbres dans le quartier étaient les criminels, les types de la mafia.
06:44 C'est naturellement ce qui m'attirait.
06:46 Ils étaient charismatiques, s'habillaient parfaitement bien, dépensaient sans compter.
06:51 C'était aussi des durs.
06:54 J'ai rencontré John Gotti alors que j'étais sortie fêter mon 28e anniversaire à Manhattan, dans un club, le Club A.
07:01 John m'a plu. Il était généreux et bien sûr très charismatique.
07:06 Quand il entrait quelque part, les gens se retournaient sur son passage car il remarquait sa tenue.
07:11 On voyait tout de suite que c'était quelqu'un.
07:15 Gotti gagne sa vie en braquant les camions qui quittent l'aéroport Kennedy.
07:21 Les autres mafieux de son quartier commencent à le remarquer.
07:25 À 26 ans, Gotti est déjà associé dans la famille Gambino.
07:32 Comprenez bien, c'est le premier niveau d'entrée dans la mafia.
07:38 Quand un associé rapporte de l'argent et qu'il est 100% italien, il se peut qu'on lui propose de devenir soldat.
07:44 Le soldat est déjà affranchi, c'est-à-dire qu'il a soit tué quelqu'un, soit rapporté beaucoup d'argent à la famille.
07:52 Il doit prononcer les voeux de l'omerta, la loi du silence.
07:56 C'est alors qu'il obtient la protection de la famille au sein d'une équipe de 10 soldats ou plus.
08:01 J'ai été le premier témoin des jeux de pouvoir entre soldats dans leur ascension vers le sommet.
08:05 C'est un jeu cruel.
08:07 Chaque équipe est sous le commandement d'un capot.
08:10 Ce sont eux qui gagnent le plus, car tout le monde doit leur donner un pourcentage de ce qu'ils veulent.
08:15 Les capots obéissent au sous-boss, le second.
08:18 Ils prennent part à toutes les actions, et c'est ainsi qu'on arrive au sommet.
08:22 Quoi qu'il arrive, tout le monde obéit au boss, au don, ou pour parler comme dans les films, au parrain.
08:29 C'est lui qui détient le pouvoir absolu et touche une grosse part de tout.
08:34 En humble associé, Gowthie voue une admiration sans limite au boss de la famille Gambino.
08:40 La famille tient son nom de Carlo Gambino, un personnage très important qui a permis à la famille de gagner beaucoup d'argent.
08:49 Il a mis en place un crime plus complexe, un racket des projets de construction.
08:55 Il avait réussi à obtenir un pourcentage de chaque bâtiment, de chaque grand projet de construction de New York.
09:02 En tant qu'associé de la famille Gambino, Gowthie traîne au Bergen Hunt and Fish Club dans le Queens, non loin de l'aéroport Kennedy.
09:15 Gowthie aimait voler. Le détournement, c'était son truc.
09:23 Avec son équipe, il volait des choses à l'aéroport JFK.
09:30 Gowthie a déjà été arrêté de nombreuses fois pour de petits crimes.
09:34 A 28 ans, il est pris en flagrant délit de vol d'un chargement de vêtements féminin dans la zone de fret de l'aéroport.
09:40 Gowthie est cop de trois ans de prison.
09:50 Le braquage attire l'attention du sous-boss de la famille Gambino.
09:57 C'est un grand moment pour Gowthie. Il ne veut pas se contenter de ce qu'il gagne avec son équipe et ses braquages.
10:03 Il est ambitieux. Il a hâte de devenir un affranchi, c'est-à-dire membre de la mafia à part entière.
10:09 Quand on grandit dans un milieu aussi pauvre, où tout le monde lutte pour survivre, il n'y a que le pouvoir et l'argent qui comptent.
10:19 La seule manière pour Gowthie d'obtenir ce pouvoir est de devenir membre à part entière de la mafia.
10:25 Mais on ne peut pas poser sa candidature. Il faut être invité.
10:29 Une fois accepté, il faut faire ses preuves, ce qui veut dire que Gowthie va devoir tuer quelqu'un.
10:35 Il est prêt. Il a hâte. Mais quand son heure arrive, tout va de travers.
10:42 Les mafieux veulent mener une vie de stars de cinéma, faite de richesses, de pouvoir, de glamour.
10:51 L'histoire de John Gowthie est de celles qui ont été contées d'innombrables fois dans des films comme Le Parrain, Les Affranchis et Donnie Brasco.
10:58 Tout comme le personnage principal de Donnie Brasco, Colin McLaren, inspecteur de police, passe trois ans sous couverture dans la mafia.
11:07 Il est aux premières loges pour assister à ce que ses hommes sont capables de faire pour gravir le sommet.
11:13 En tant que policier sous couverture, j'ai envoyé mon parrain en prison pour 13 ans avant que sa propre famille ne le tue pour s'être lié avec moi.
11:22 John Gowthie est invité à rejoindre la famille Gambino. Le droit d'entrée est cher. Il doit tuer quelqu'un.
11:31 Le contrat lui est confié en 1973. C'est un an avant la disparition du neveu de son boss, Manny Gambino.
11:39 Un gangster du nom de Henry St. Nair est derrière l'affaire. Il devait beaucoup d'argent à Manny.
11:45 St. Nair lui avait dit l'avoir caché dans un endroit sûr, mais en chemin, il décide d'annuler la dette.
11:51 St. Nair accuse un gangster irlandais du nom de James McBratney d'avoir commis le meurtre.
12:03 Il pensait que McBratney était coupable. Alors Gowthie est allé promener McBratney.
12:09 Le 22 mai 1973, Gowthie et deux autres hommes attirent McBratney dans un bar de Staten Island.
12:20 Ils se font passer pour des policiers, l'arrêtent et lui demandent de sortir en silence.
12:28 Mais McBratney ne se laisse pas berner. Il déclenche une bagarre. Il pense que Gowthie n'osera pas tirer sur lui dans un bar bondé.
12:36 Les clients viennent au secours de l'Irlandais. L'un des hommes de Gowthie tente de les éloigner.
12:42 Gowthie voit l'Irlandais le priver de son ambition de devenir un affranchi.
12:47 Il ordonne à l'un de ses hommes, Ralph Gallione, de le tuer.
12:53 Ce n'est pas Gowthie qui a tiré, mais c'est lui qui en a tiré le mérite.
12:58 C'est grâce à ça qu'il a réussi, qu'il s'est fait remarquer par Carlo Gambino.
13:03 Comme Gowthie était sur place et qu'il a ordonné le tir, c'est lui le responsable du meurtre.
13:09 C'est ainsi que Gowthie, le soldat, devient enfin un affranchi.
13:16 Avec autant de témoins, l'acte est une folie. Gowthie est identifié et arrêté pour le meurtre.
13:23 Il va en prison parce que c'est ce qu'on lui dit de faire. Il n'avait pas le choix.
13:28 Il aurait sûrement pu remporter son procès.
13:31 Mais comme il avait fait ce qu'il fallait, il a été récompensé pour avoir endossé la responsabilité sans poser de questions.
13:39 Il a purgé sa peine sans se plaindre. Il a fait ce qu'il fallait.
13:44 Gowthie est désormais membre à part entière de la famille Gambino.
13:47 Il bénéficie de sa protection. Personne ne peut plus l'atteindre, du moins sans la permission de la famille.
13:52 C'est là qu'il commence à faire la démonstration de son incroyable capacité à échapper à la justice.
13:57 Pour le meurtre, il écope d'une simple peine de 4 ans de prison.
14:00 Gowthie a un effet anti-adhésif. Au cours de sa carrière dans la mafia, rien ne semble pouvoir le toucher.
14:06 Pendant que Gowthie est en prison, le parrain de la famille, Carlo Gambino, meurt.
14:13 Un nouveau parrain est choisi. Il s'appelle Paul Castellano.
14:17 Sa nomination divise la famille. Castellano a en effet un adversaire pour le poste.
14:23 Le sous-boss de la famille, Neil Delacroce.
14:26 Tout le monde s'attendait à ce qu'à la mort de Carlo Gambino, Neil Delacroce devienne le boss de la famille.
14:33 C'était le sous-chef. Bien sûr, ça a généré de la colère et du ressentiment chez les proches de Delacroce.
14:39 Neil était un homme de la rue, un gangster, un vrai gangster pur jus.
14:43 On ne plaisantait pas avec lui. Il était vraiment très dur et sans pitié.
14:48 Paul n'était pas comme ça. C'était un homme d'affaires.
14:51 Il essayait d'amener la famille dans une autre ère.
14:54 C'était ce qui opposait les deux hommes.
14:57 Ils avaient des visions totalement différentes de la manière dont on gère une famille.
15:02 En prison, Gowthie a tout le temps de réfléchir au conflit qui ronge la famille.
15:09 Il est libéré pour bonne conduite après seulement deux ans.
15:12 Sa vie change du tout au tout.
15:14 En récompense pour avoir effectué sa peine en bon soldat, Castellano donne une promotion à Gowthie.
15:21 À 37 ans, Gowthie est nommé capo et a sa propre équipe.
15:26 L'homme élégant gagne pouvoir, respect et surtout beaucoup d'argent.
15:32 Ses soldats doivent en effet lui verser une part de l'argent qu'il récolte.
15:37 Pour augmenter ses gains, Gowthie gère sa propre entreprise de pré-abusifs.
15:41 Pour maintenir les autorités fiscales à distance, il prétend occuper un emploi de vendeur de matériel de plomberie.
15:48 Comme McLaren a pu le constater, l'argent gratuit peut être la malédiction du mafioso.
15:53 Gowthie commence à mener la grande vie, à aller chez les tailleurs de luxe et dans les casinos les plus huppés.
15:58 Il a hérité de l'addiction au jeu de son père, défaut qui lui sera fatal.
16:02 Il va détruire sa vie et rendre son avidité insatiable.
16:07 Gowthie pariait sur n'importe quoi.
16:09 Il voyait une souris rampée et il pariait sur le trajet qu'elle allait faire.
16:13 Il était complètement accroge.
16:16 Cette addiction fait qu'il se retrouve toujours endetté.
16:20 Quand il avande un projet de braquage au centre de fret de la Lufthansa, à l'aéroport JFK, il s'impose.
16:27 JFK était un marché ouvert, mais une famille menait la danse à l'époque, les Loukézés.
16:34 Les Loukézés sont l'une des cinq grandes familles du crime new-yorkais.
16:37 Elle est presque aussi grande et puissante que les Gambinos.
16:40 L'équipe des Loukézés, qui a organisé le vol, dispose d'un contact à l'intérieur de l'aéroport.
16:45 L'opération se passe comme sur des roulettes.
16:48 De l'argent liquide et des bijoux sont volés pour une valeur de 6 millions de dollars, soit le double cours actuel.
16:55 A l'époque, c'est le vol le plus important jamais commis en Amérique.
17:01 Ce braquage devient si connu qu'il servira de sujet à de nombreux livres, émissions de télé,
17:07 et sera même au cœur du film oscarisé de Martin Scorsese, "Les Affranchis".
17:12 - Gotti n'était pas du tout impliqué dans le vol, mais il a récupéré de l'argent.
17:23 Toutes les familles avaient un piège JFK.
17:27 Il fallait partager. C'était comme ça qu'on évitait les conflits.
17:31 C'était une manière de témoigner du respect et d'obéir aux protocoles.
17:35 - Le braquage de l'aéroport JFK sera le cadeau empoisonné qui va entraîner la chute de Gotti.
17:47 Il avait prévu que le camion utilisé soit amené dans une décharge de Brooklyn pour être broyé.
17:54 C'était une manière intelligente de se débarrasser des preuves.
17:57 Le problème, c'est que le chauffeur était un peu moins malin.
18:00 Il s'est arrêté chez une amie pour prendre du bon temps.
18:03 Le van est resté garé en bas. Une patrouille de police locale l'a repéré.
18:06 Un simple coup d'œil à l'intérieur et bingo, toutes les preuves étaient là.
18:09 À ce moment-là, on cherchait justement les coupables.
18:12 - Pire encore, certains des voleurs commencent à dépenser sans compter.
18:18 Ils achètent de nouvelles voitures, des manteaux de fourrure à leurs femmes.
18:23 Le chef des Loukézés n'est pas prêt à laisser leur imprudence causer son arrestation.
18:30 Il assassine 13 personnes impliquées dans le vol pour empêcher qu'elles ne parlent.
18:36 - Beaucoup de nos pistes se refermaient parce que les équipes étaient dans une frénésie meurtrière.
18:42 Tous ceux avec lesquels on voulait parler ou coopérer mouraient.
18:50 Après le vol, Gotti livre sa part du butin à son boss Castellano, qui lui redonne une bouchée de pain.
18:56 Gotti a l'impression de mériter une plus grosse part du gâteau. Il est amer et plein de ressentiment.
19:02 Ce qu'il va faire est si scandaleux que la mafia new-yorkaise en sera transformée à jamais.
19:08 L'ambition sans pitié de John Gotti lui a enfin permis de faire son chemin dans la famille Gambino.
19:17 Il dispose désormais du pouvoir et de la richesse dont il rêvait, mais il reste endetté.
19:21 Il n'a donc jamais assez d'argent.
19:24 - Gotti a dû reverser à son boss Castellano une large part de ce qu'il a récolté lors du braquage de la Lufthansa.
19:30 Il se sent trahi, il est amer. Cela génère d'importantes tensions.
19:36 Gotti est également mécontent de l'interdiction de Castellano de vendre de la drogue.
19:41 Il y avait beaucoup d'argent à gagner, mais quiconque désobéissait au parrain était refroidi.
19:47 Les familles du crime new-yorkais interdisaient le trafic de drogue pour deux raisons.
19:51 Les dealers devenaient en général des consommateurs, et les utilisateurs sont connus pour leur manque de fiabilité.
19:57 Ils sont prêts à tout pour leur prochaine dose.
20:01 - Les gens qui s'étaient lancés dans le trafic d'héroïnes étaient maintenant en conflit avec la mafia.
20:08 On les menaçait de longues peines de prison, alors ils collaboraient.
20:12 Ils donnaient des informations.
20:16 Le problème de Gotti avec l'interdiction du trafic de drogue, c'est qu'il a toujours besoin d'argent pour payer ses dettes de jeu.
20:23 - Ce n'était pas facile. Victoria Gotti a failli divorcer plusieurs fois.
20:29 Ça n'allait pas très bien. Le racket, ça ne mène pas très loin.
20:34 Il avait besoin de gagner de l'argent, et c'est ce qu'il faisait.
20:37 Il trafiquait de la drogue, c'est évident.
20:41 - Ils faisaient du trafic d'héroïnes. Je le sais parce que j'ai gardé jusqu'à 300 000 dollars chez moi pour la famille Gambino.
20:48 C'était l'argent de la drogue.
20:52 Alors que Gotti tente de maintenir le secret sur son trafic de drogue, l'un de ses proches associés, Angelo Ruggiero, le met dans le pétrin.
21:01 - Les fédéraux avaient mis des mouchards chez Angelo. Ils avaient enregistré Angelo qui parlait de vente d'héroïnes.
21:09 C'est comme ça qu'il s'est retrouvé dans la mouise.
21:11 Les enregistrements constituent une preuve suffisante pour faire arrêter deux de ses équipiers pour trafic d'héroïnes.
21:19 Gotti reçoit des copies des enregistrements lors de son inculpation.
21:23 Le parrain des Gambino, Paul Castellano, demande à entendre les enregistrements.
21:28 Il y voit l'occasion de se débarrasser de Gotti et de son équipe qui soutient son sous-boss, De La Croce.
21:37 Castellano demande à Gotti de lui faire entendre les enregistrements, afin de savoir si lui et son frère sont impliqués dans des trafics de drogue.
21:47 - Je vais vous dire quelque chose. Si vous deux ne me traitez plus de vous, je ne vous donnerai pas de trafic de drogue. Je ne peux pas.
21:55 - Il y a des bons amis de mon âge qui me traite. Il est un bon gars, il doit faire ce qu'il doit.
22:12 Neil respectait les règles de la mafia, c'était un parrain. Point. Il n'allait pas aller contre le boss ni l'éliminer.
22:21 Il était peut-être sans pitié et brutal, mais il respectait les règles.
22:30 Gotti repousse la remise des cassettes pendant plusieurs mois.
22:38 - Gotti savait que son frère et ses amis seraient probablement tués par les responsables de la famille Gambino.
22:43 C'est là que, comme souvent dans la carrière de Gotti, il est sauvé par un énorme coup de chance.
22:50 Castellano est inculpé pour de nombreux meurtres qu'il a commandités. Il risque la prison à vie.
22:56 - C'est la grande chance de Gotti. Il s'y accroche des deux mains. Si Castellano doit s'en aller, autant qu'il ne revienne pas.
23:06 Plus Gotti y pense, plus l'idée lui plaît. Il se bat pour sa vie et ses équipiers commencent à s'irriter.
23:13 - La bande de Queens se demandait ce qui se passait. Ils trouvaient qu'ils n'étaient pas respectés, qu'on les traitait comme des déchets.
23:20 En plus, ils devaient donner une contribution à Paul tous les mois.
23:23 L'idée de mettre Castellano en vacances permanentes semble très attirante.
23:30 - Ils se sont dit que s'ils descendaient Castellano, ils pourraient tout reprendre. On tue ou on se fait tuer, c'était aussi terrible que ça.
23:38 Je ne sais pas si on peut vraiment le comprendre. C'est une question de survie. On lutte pour sa survie et ce n'est pas pour les faibles.
23:46 On se fait écraser. On se fait écraser, c'est pour ça qu'il faut agir, et rapidement.
23:53 Tuer un parrain sans l'accord de la commission est interdit.
23:59 Gotti sait qu'il ne l'obtiendra jamais. Il s'adresse donc à ses amis au sein des autres familles pour leur demander leur soutien.
24:06 Mais il y a une famille dont il ne peut pas s'approcher, les Genoveses.
24:10 Leur parrain, Vincent Gigante, dit "The Chin", ancien boxeur, est un vieil ami de Castellano.
24:17 S'il entend ne serait-ce qu'une rumeur de projets d'assassinat, Gotti sera tué en un battement de cils.
24:24 Avec le soutien de ses amis dans les autres familles, Gotti attend le bon moment pour frapper.
24:29 Il craint que s'il attend trop, il augmente le risque que quelqu'un se mette à parler.
24:35 Si cela arrivait, Gotti et les conspirateurs seraient pourchassés, torturés et assassinés.
24:41 Mais une occasion se présente. Le sous-boss, Neil de la Crochet, meurt. C'était le protecteur de Gotti.
24:48 C'est donc maintenant ou jamais. Gotti décide d'agir rapidement.
24:54 [Musique]
25:00 Par un lundi animé, peu avant Noël, Castellano est convié à une rencontre dans un restaurant de Manhattan.
25:06 Depuis une voiture garée de l'autre côté de la rue, Gotti et Sammy Gravano, d'E. The Bull, un soldat Gambino,
25:14 regardent l'homme qu'ils ont engagé tuer Castellano et son chauffeur.
25:18 [Coups de feu]
25:24 [Musique]
25:36 Tout va très vite. Heureusement pour John Gotti, personne n'a vu le visage du tueur.
25:41 La famille Gambino réagit en lançant une enquête interne pour tenter de comprendre qui sont les traîtres.
25:47 J'ai connu une situation similaire quand j'étais infiltré dans une cellule de la mafia.
25:51 Ils ont aussi cru qu'ils avaient un traître.
25:54 Ils ont cherché, heureusement pour moi, sans succès.
25:57 Je pense aussi que John Gotti a dû se réjouir.
26:00 Un mois plus tard, il était nommé nouveau parrain de la famille Gambino.
26:04 Tout en prétendant continuer à chercher l'assassin de Castellano, Gotti informe la commission qu'il est le nouveau parrain et qu'il demande leur approbation.
26:16 Ça n'a pas plu à beaucoup de membres de la commission.
26:19 Vincent Gigante par exemple était atterré.
26:22 Ça ne plaît pas non plus aux louquaisiers.
26:24 On ne descend pas un parrain.
26:26 C'est vraiment la règle numéro un.
26:28 Ça ne se fait pas.
26:29 Le boss des Genoveses, Chin Gigante, accepte Gotti à contre-coeur.
26:34 Mais il l'avertit.
26:36 Un jour, quelqu'un devra payer pour le meurtre de Castellano.
26:41 En 1986, au moment où Gotti prend le pouvoir, la famille Gambino est la plus riche de toute la mafia américaine.
26:48 Les revenus de Gotti culminent à plusieurs millions de dollars par an.
26:52 Et il veut que tout le monde le sache.
26:54 Il adorait être sous le feu des projecteurs.
26:57 Lire des articles sur lui dans les journaux.
27:00 Un journal raconte un jour qu'il se faisait couper les cheveux tous les deux jours.
27:05 Il s'est mis en colère.
27:07 Parce qu'il se faisait couper les cheveux tous les jours et qu'ils auraient dû le savoir.
27:11 Il voulait être une star de cinéma.
27:14 Il était toujours là avec ses costumes, à vouloir faire la une des journaux.
27:19 Ça déplaisait à beaucoup des anciens.
27:21 Ça leur déplaisait parce que ça attirait trop l'attention sur les familles du crime.
27:25 Pour les parrains les plus anciens, la mafia est censée faire profil bas, être invisible, pour que les enquêtes soient aussi difficiles que possible.
27:36 Gotti pensait réellement qu'il était intouchable.
27:39 Pour avoir été moi-même dans la mafia, je sais qu'il existe une règle d'or.
27:43 Faire profil bas, ne pas se vanter.
27:46 Mais Gotti cherchait la célébrité, la notoriété.
27:49 Il a dit un jour à son sous-bosse que si on le laissait un an tranquille, il pourrait rendre la famille si solide que les fédéraux ne pourraient plus rien contre eux.
27:57 Ses hommes étaient peut-être impressionnés, mais Gotti était devenu mégalomane.
28:01 Gotti est accro à la célébrité et au glamour.
28:05 Cette addiction le mènera à sa perte.
28:08 John Gotti a atteint son rêve de star de cinéma.
28:14 L'histoire de son ascension vers le sommet a été racontée dans de nombreux films, comme "Le Parrain", "Les Affranchis" et "Donnie Brasco".
28:22 Et comme certains personnages de ses films, Colin McLaren a passé trois années infiltré dans la mafia.
28:29 Il a vu de très près comment cette addiction à la célébrité et au glamour peut détruire ceux qui en souffrent.
28:35 Dans la mafia, il y a une règle d'or.
28:39 Faire profil bas.
28:41 Gotti cherchait la célébrité, la notoriété.
28:44 Il avait un égo grand comme l'Afrique.
28:48 Vous ne l'auriez pas soupçonné en le rencontrant, car il se comportait en gentleman.
28:53 C'est comme ça qu'il est devenu ce qu'il était, un gangster célèbre.
28:56 Il se prenait pour Al Capone.
28:58 Il idolâtrait.
29:00 Gotti est arrivé au sommet.
29:04 Le problème maintenant, c'est d'y rester.
29:06 Son amour pour le feu des projecteurs en fait une proie facile des policiers et pour quiconque cherche à venger le meurtre de son boss.
29:13 "C'est un mec Shinji Gante très en colère. Je suis sûr que les chefs de toutes les familles étaient très en colère. Donc ils ont agi."
29:23 A peine quelques mois plus tard, Gotti prend rendez-vous avec son sous-boss, Frank DeCicco, au Vétéran Sand Friends Social Club de Brooklyn.
29:31 Il annule au dernier moment.
29:33 Simple coïncidence ? Ou savait-il qu'il était en danger ?
29:37 "Ils ont cru que c'était John Gotti alors que c'était Frank DeCicco.
29:47 Ils ont posé la bombe sous la boîte à gants et il y avait un type avec une télécommande."
29:52 "Dès qu'ils se sont approchés, ils ont fait exploser la bombe."
29:58 "Gotti échappe de peu à l'explosion.
30:05 Comme ils ne parviennent pas à attribuer l'attaque à qui que ce soit, Gotti et la police pensent qu'il s'agit d'une revanche personnelle à l'encontre de DeCicco.
30:13 Puis une rumeur commence à circuler.
30:15 Gotti était visé. Une revanche contre celui qui a tué son propre parrain, Castellano."
30:22 "Ils ont dû croire que les loups caisés étaient impliqués.
30:29 En fait, c'était l'oeuvre de Cingigante, des Genoveses.
30:33 À ce stade, John savait qu'il était sur la scellette."
30:37 Suite à l'assassinat, Gotti met en place un nouveau sous-boss très puissant.
30:43 Sammy Gravano, dit "The Bull", est un tueur notoire.
30:47 Personne n'osera aller contre lui.
30:49 Gotti est désormais couvert. Il peut reprendre ses activités publiques.
30:54 Pour la famille, cela devient rapidement un problème.
30:57 "Les fédéraux le filmaient. Les gens lui avaient dit de se calmer et de ne plus faire d'interviews ni rien.
31:03 Il a même fait la couverture de Time Magazine."
31:08 Enfin, en 1986, les fédéraux disposent de suffisamment de preuves pour inculper John Gotti pour raquette.
31:16 "Le procès ne semble pas inquiéter Gotti le moins que possible.
31:20 Il a été le premier à se faire enregistrer en France.
31:23 Il a été le premier à se faire enregistrer en France.
31:26 Il a été le premier à se faire enregistrer en France.
31:29 Il a été le premier à se faire enregistrer en France.
31:32 Il a été le premier à se faire enregistrer en France.
31:35 Il a été le premier à se faire enregistrer en France.
31:38 Il a été le premier à se faire enregistrer en France.
31:41 Il a été le premier à se faire enregistrer en France.
31:44 Le procès ne semble pas inquiéter Gotti le moins du monde.
31:47 Il était arrogant, plein d'orgueil. Il débordait d'orgueil.
31:52 C'était vraiment l'impression qu'il donnait.
31:56 Et finalement, quand le jury livre son verdict, Gotti est acquitté de tous les chefs d'accusation.
32:02 "C'est vraiment démoralisant pour les autorités.
32:05 La presse commence à surnommer Gotti le don en téflon. Ce n'était pas sans flatter son égo."
32:10 La foule se rassemble devant le tribunal pour acclamer la sortie de Gotti.
32:14 L'adulation est encore renforcée quand ils apprennent, des années plus tard, comment il a fait.
32:19 Le sous-boss Sammy Gravano a versé 60 000 dollars à un membre du jury pour garantir l'acquittement.
32:26 "C'est comme quand on regarde un film dont le héros est un méchant. On finit par s'y attacher.
32:35 On aime le voir s'en tirer, le voir faire un pied de nez au gouvernement."
32:41 Les gens pensent que Gotti travaille mieux que la police.
32:45 Depuis son arrivée, il n'y a plus de criminalité dans le quartier.
32:48 "Il était devenu une sorte de héros populaire. Il endossait bien le rôle. Il était crédible. Il était à sa place.
32:55 Et il était toujours disponible."
33:04 En cohérence avec son statut de célébrité, Gotti déplace ses bureaux dans un lieu plus huppé à Manhattan, au Ravenite Social Club.
33:12 Big Boss Gotti est enfin dans la grosse pomme.
33:15 Mais son sous-boss Sammy Gravano y est farouchement opposé.
33:22 Lui est plutôt vieil école, il veut calmer le jeu, être moins visible.
33:26 Gotti refuse de l'écouter. Il veut être vu. Il veut avoir l'air impressionnant.
33:33 Il est si arrogant qu'il va même dehors, qu'il repère les agents qui le surveillent et leur offre des tasses de café.
33:39 Il ne faut jamais faire le malin avec les fédéraux.
33:42 Gotti se comporte en dirigeant despotique.
33:46 Il exige que tous les membres de la famille viennent lui présenter leur respect une fois par semaine.
33:51 Personne n'ose lui désobéir.
33:53 "Les gars traînaient devant le club. C'était comme une invitation faite aux fédéraux. 'Je suis là, prenez ma photo'."
34:02 Le FBI avait mis en place une surveillance rapprochée.
34:05 Ils avaient loué des appartements, disposé des caméras tout le long de Mulberry Street.
34:10 Il y avait des micros cachés dans le Raveneide Social Club.
34:13 Donc tous ces gens étaient identifiés.
34:15 Le 11 décembre 1990, le FBI lance un raid sur le club de Gotti et les arrête lui, son sous-boss Sammy Gravano et d'autres membres de la famille.
34:29 Les micros du FBI avaient enregistré des conversations incriminantes.
34:32 On entendait par exemple Gotti se vanter d'avoir fait des coups ou d'en préparer ou parler de la gestion de sa famille.
34:38 Il a scellé son propre sort.
34:40 Il était incapable de garder le silence.
34:55 On avait mis des micros dans d'autres endroits fréquentés par des personnages importants de la mafia où on n'avait quasiment rien.
35:01 Avec lui, on avait tout.
35:03 Le procès de Gotti s'ouvre le 21 janvier 1992.
35:11 Il est accusé de cinq meurtres, de complicité de meurtre, de prêts abusifs, de raquettes, d'organisation illégale de jeux, de corruption et de fraude fiscale.
35:21 Toujours aussi arrogant, il dit aux agents venus l'arrêter, "je vous parie trois contraintes que je mentire".
35:27 On ne l'appelle pas le don en téflon pour rien.
35:31 Sa flamboyance et son statut de célébrité l'ont servi.
35:35 A l'époque, on ne pouvait pas être à New York sans savoir qui il était.
35:39 Donc on ne pouvait pas être dans le jury sans savoir qui il était.
35:42 Tout le monde le connaissait.
35:47 Il y a eu trois procès et à chaque fois, le dossier ne tenait pas.
35:51 Rien, rien ne tenait.
35:53 Bien sûr, le jury a été un peu influencé.
35:56 Comme on disait que Gotti avait truqué ses procès précédents, le juge met la liste du jury sous séquestre de manière à ce que les jurés restent anonymes.
36:07 Pour la première fois de sa carrière, Gotti est absolument choqué.
36:13 Cette fois, le FBI fait écouter les cassettes de Gotti au juge. L'intouchable finit par prendre un coup.
36:19 Les cassettes du FBI sont explosives.
36:22 On y entend Gotti confirmer qu'il déteste Paul Castellano.
36:25 Voilà un bon mobile de meurtre.
36:28 On y entend aussi un témoin du meurtre de Castellano identifier l'un des tueurs comme un associé de Gotti.
36:34 À chaque cassette, le nœud se resserre autour du coup de Gotti.
36:39 Les cassettes du FBI secouent aussi le sous-boss de Gotti, Sammy Gravano.
36:43 On y entend Gotti parler de meurtre dans lesquels Sammy était impliqué.
36:47 Gotti le traite de chien fou assassin.
36:50 Sammy a l'impression que son boss essaie de lui faire porter le chapeau pour les meurtres.
36:54 Quand Sammy entend ça, dans leur monde, ça veut dire qu'il est le prochain, qu'il faut le descendre.
37:03 Le fidèle et loyal sous-boss de Gotti, Sammy Gravano, prend alors une décision qui va changer le cours de leur vie à tous les deux.
37:11 Les cassettes que le FBI passe pendant le procès estomac Sammy Gravano.
37:22 Gotti dit du mal de lui, l'accuse des meurtres.
37:26 Il accuse aussi Sammy de diviser la famille pour garder davantage d'argent pour lui.
37:33 Je vous le dis, Sammy, calme-toi.
37:37 Calme-toi, calme-toi.
37:41 Vous avez 15 entreprises, vous avez des repas, vous avez des bois, vous avez des bois de fer, vous avez des constructions, vous avez des bois de fer, vous avez des espèces, vous avez des travaux.
37:54 C'est mon business.
37:56 Sammy était un type très intelligent.
38:00 Je pense que John était jaloux de lui.
38:03 Il avait peur que Sammy ne prenne sa place.
38:05 Les enregistrements sont un coup dur pour Sammy Gravano.
38:09 Il a toujours été un soldat loyal et obéissant.
38:12 Quand il a entendu ça, il s'est dit que Gotti était en train de lui planter un couteau dans le dos.
38:18 Quand John veut quelque chose, je cours le fer.
38:20 Il veut éliminer ce type, je m'en charge.
38:23 Et maintenant, il dit du mal de moi alors que je lui rapporte de l'argent tous les mois.
38:28 Au tribunal, ses avocats le présentent comme un parrain pacifiste, essayant de retenir Sammy, le fou de la gâchette.
38:35 Sammy craint de plus en plus d'être incriminé pour ses faits et que son parrain ressorte encore libre.
38:54 Il commence à devenir paranoïaque, à désespérer qu'il soit condamné.
38:58 Ce n'est qu'après avoir entendu les enregistrements et ce que Gotti disait de lui que Gravano commence à se mettre en colère.
39:07 Mais surtout, il étudie la qualité des preuves contre lui et Gotti.
39:12 Et il conclut qu'il n'arrivera pas à s'en sortir, que les preuves sont trop accablantes, qu'elles montrent clairement qu'il a tué des gens.
39:22 Sammy réalise maintenant que Gotti n'est pas seulement en train de le faire plonger à sa place, mais qu'il veut l'enterrer.
39:27 Il se dit que même s'il va en prison et qu'il ne dit rien, il se fera descendre.
39:32 Il n'était plus en sécurité nulle part.
39:35 Il se sentait davantage en sécurité avec les fédéraux qu'en prison.
39:39 Trahi et empli de désillusion, Sammy prend une décision qui va avoir des conséquences redoutables pour lui comme pour toute la mafia.
39:48 En novembre 1991, Sammy Gravano devient une taupe.
39:52 Le 2 mars 1992, Sammy Gravano entre au tribunal en tant que témoin de l'accusation.
40:00 Gotti ne sourit plus du tout.
40:06 Sammy jure que Gotti était le parrain de la famille Gambino.
40:10 Il décrit l'exécution de Paul Castellano et beaucoup d'autres meurtres.
40:15 Tous ont été ordonnés par Big Boss Gotti.
40:18 Alors que Gotti fout droit Sammy du regard, il continue de tout balancer, nom, date, lieu.
40:24 Les avocats de Gotti tentent de le discréditer en évoquant un passé de drogué.
40:28 Mais c'est en vain.
40:30 Gotti est fichu. Il est tombé. Fini.
40:34 Le 2 avril 1992, après 13 heures de délibération, le jury rend son verdict.
40:43 Sam Gotti est reconnu coupable de tous les chefs d'accusation.
40:48 Le Teflon est parti. Le don est couvert par du velcro.
40:52 Et chaque charge dans l'accusation est coincée.
40:54 Les supporters de Gotti ont coupé les fenêtres et ont retourné les voitures.
41:01 Le verdict sur l'américaine plus notorice de crime est moins probable d'être retourné.
41:06 Je suis déçu de dire que je suis américain dans ce pays.
41:17 Il a été jugé 3 ou 4 fois.
41:20 Il ne s'en était sorti qu'en payant le jury.
41:23 Quand ils ont mis un jury anonyme, qu'il n'a pas pu agir, il a été condamné.
41:28 Le 23 juin 1992, Gotti et ses co-accusés sont condamnés à une amende de 250 000 dollars
41:36 et à la prison à perpétuité sans possibilité de libération anticipée.
41:42 6 mois plus tard, John Gotti, le parrain de la famille Gambino,
41:46 commence à purger sa peine de prison à perpétuité dans le centre pénitentiaire de Marion, dans l'Illinois.
41:52 Il passe la majorité de son temps à l'isolement et ne sort de sa cellule qu'une heure par jour.
41:57 Mais derrière les barreaux, il continue à diriger la famille
42:04 et à faire passer les instructions à son fils, John Gotti Junior,
42:07 qui devient parrain opérationnel de la famille pendant que son père est en prison.
42:12 En 1998, on lui diagnostique un cancer de la gorge.
42:20 4 ans plus tard, il meurt en prison. Il a 61 ans.
42:24 Quand Samy a retourné sa veste, ça a mis un grand coup à la famille Gambino.
42:29 C'était énorme. C'est à cause de ça qu'ils ont tous coulé.
42:34 En 2008, un grand jury fédéral inculpe 62 membres et associés de la famille Gambino.
42:41 Samy a détruit le crime organisé. Dans les rues, il était détesté.
42:49 A l'époque, tous les gens que je connaissais détestaient Samy.
42:53 Ils imputaient la responsabilité à John Gotti. Après tout, c'était lui qui avait créé Samy Gravano.
42:59 Le fait qu'il ait agi comme ça, à l'encontre de Samy, qui l'ait dit du mal de lui,
43:05 a déclenché une réaction en chaîne, qui a retombé sur tout le monde.
43:09 Gotti était la pire chose qui pouvait arriver à Cosa Nostra aux États-Unis, à New York,
43:17 et la meilleure chose qui pouvait arriver aux autorités.
43:20 Avant qu'il ne devienne parrain de la famille, c'était un joueur invétéré qui perdait tout le temps.
43:27 Il n'a rien développé quand il était à la tête de la famille. Il a mis fin à Cosa Nostra à New York.
43:33 John Gotti a joué et pendant un moment, il a gagné. Mais comme pour la plupart des joueurs, ça n'était jamais assez.
43:42 En lançant les dés une dernière fois, il a perdu gros.
43:45 Il n'avait pas réalisé que quand on joue contre la banque, la banque finit par gagner.
43:49 Ça a été la fin pour John Gotti, et ça me plaît.
43:53 [Musique]
43:58 [Musique]

Recommandations