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Les rois de la pègre John Gotti
Au milieu des années 80, un puissant clan de la mafia new-yorkaise, la famille Gambino, est en proie à une sanglante guerre de pouvoir dont John Gotti sortira vainqueur.
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Transcription
00:00:00 [Musique]
00:00:14 [Bruit de feu]
00:00:15 Dans le monde de la pègre,
00:00:17 "Good evening Mr. Gatti"
00:00:18 la soif de pouvoir justifie le meurtre.
00:00:21 [Explosions]
00:00:24 Sans pouvoir, on n'est personne.
00:00:26 "A car bomb killed one man"
00:00:28 Et dès qu'on en a, on ne peut plus s'en passer.
00:00:32 [Musique]
00:00:38 Dans cet univers, on ne naît pas roi.
00:00:41 [Musique]
00:00:42 On le devient.
00:00:44 [Musique]
00:00:46 Et peu nombreux sont ceux qui parviennent au sommet.
00:00:49 [Musique]
00:00:56 Dans le New York des années 80,
00:00:58 l'un des mafiosos les plus effrontés et les plus audacieux de l'histoire des Etats-Unis
00:01:02 fascine le pays tout entier.
00:01:04 Il a recours à la violence pour arriver à ses fins
00:01:07 et se hisse jusqu'au sommet pour prendre le contrôle de l'une des familles les plus puissantes de la mafia.
00:01:12 S'il voulait faire du mal à quelqu'un, il le faisait.
00:01:14 Dans son monde, c'est comme ça que ça fonctionne.
00:01:17 Il gérait ses affaires comme il l'entendait.
00:01:20 Bien avant de devenir le patron,
00:01:23 Gotti n'est qu'un capot sans grande importance qui semble avoir des choses à prouver.
00:01:28 La grande famille de la mafia est divisée et une guerre intestine gronde.
00:01:33 L'un des parrains va finir par mourir.
00:01:37 Et une nouvelle génération va prendre le contrôle d'une des plus grandes villes du monde.
00:01:41 [Musique]
00:01:45 Voici l'histoire d'un criminel devenu roi de la pèdre.
00:01:49 [Musique]
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00:02:53 [Musique]
00:03:01 Au cœur de la mafia italienne, pour survivre, il faut respecter les règles.
00:03:06 On est fidèle à la famille, on ne coopère pas avec les autorités,
00:03:11 on garde les yeux ouverts et la bouche fermée.
00:03:14 Si vous enfreignez les règles, vous le paierez de votre vie.
00:03:17 Dans les années 70, la mafia américaine est plus puissante que jamais.
00:03:21 Ses activités illégales engrangent un bénéfice de plus de 7 milliards de dollars par an.
00:03:26 Cette somme est supérieure au revenu combiné des 10 plus grandes entreprises du pays.
00:03:30 C'est l'organisation criminelle la plus puissante du monde.
00:03:33 Elle est gérée par 5 familles distinctes, toutes installées à New York.
00:03:38 Les Gambinos sont ceux que l'on craint le plus.
00:03:41 C'est Carlo Gambino, le parrain des parrains, qui en est à la tête.
00:03:46 C'est lui qui décide des règles que tous les malfrats devront respecter.
00:03:51 Interdiction de faire du trafic de drogue, de tuer un patron et surtout de se faire remarquer.
00:03:57 Carlo Gambino était issu de la vieille école.
00:04:00 Son but, c'était de gagner de l'argent sans faire la une des journaux.
00:04:03 Personne n'a besoin de savoir qui je suis, je m'occupe de mes affaires.
00:04:07 Il y a des familles d'honneurs qui respectaient la règle du silence.
00:04:10 Mais en 1976, Carlo Gambino a déjà plus de 70 ans.
00:04:14 Et les temps changent de plus en plus vite.
00:04:17 Alors qu'il se plie aux anciennes règles, des dissensions voient le jour au sein de la famille.
00:04:24 L'écart se creuse entre l'ancienne génération, celle des cols blancs, et la nouvelle, celle des cols bleus.
00:04:30 Les cols bleus étaient des malfrats assez classiques,
00:04:35 avec des faits habituels comme le détournement, le prêt usurer, la prostitution, les paris.
00:04:40 Les cols blancs, eux, cherchaient à infiltrer des entreprises légales.
00:04:45 Ils montaient de vraies affaires et prenaient le contrôle de certaines entreprises
00:04:50 afin de pouvoir engranger encore plus d'argent.
00:04:53 Les deux factions amassent des sommes d'argent encore jamais vues jusque-là par la mafia.
00:04:58 Mais le clivage entre elles génère des tensions.
00:05:01 Elles s'affrontent pour tenter de déterminer comment la pègre doit gérer ses affaires.
00:05:05 Faut-il se tourner vers les rackets illégaux mais efficaces des cols bleus ?
00:05:09 Ou bien se fier aux malfrats en col blanc,
00:05:11 qui sont devenus des hommes d'affaires à force d'arpenter la bourse plutôt que le marché noir ?
00:05:16 En octobre 1976, la tension est à son comble lorsque Carlo Gambino meurt.
00:05:23 Les capots de la famille Gambino doivent choisir un nouveau patron.
00:05:30 Selon la tradition, c'est le sous-patron qui est tout désigné.
00:05:33 C'est donc Neil Delacroce qui devrait prendre la tête de la famille.
00:05:37 C'est lui qui dirige la coalition des cols bleus.
00:05:41 Neil Delacroce était quelqu'un de très dur,
00:05:46 issu de l'ancienne école.
00:05:49 Neil Delacroce faisait partie depuis longtemps de la famille Gambino.
00:05:53 Il y faisait figure de légende.
00:05:55 Il s'était spécialisé dans la pratique du prêt usurer et des paris.
00:05:58 Il ne s'intéressait pas aux affaires des cols blancs,
00:06:00 comme le racket ou le contrôle d'entreprise.
00:06:03 C'était plutôt le patron de la rue.
00:06:05 Il a été le sous-patron de Carlo Gambino pendant près de 20 ans.
00:06:08 Delacroce vient de sortir de prison après y avoir passé 5 ans pour évasion fiscale.
00:06:13 Il est prêt à prendre les rênes de la famille.
00:06:16 Mais pour sa succession, Carlo Gambino a choisi de laisser de côté son fidèle lieutenant
00:06:24 et de désigner un col blanc comme nouveau parrain.
00:06:28 Paul Castellano.
00:06:30 Paul Castellano ne s'occupait pas des affaires de la rue.
00:06:35 Il n'était pas du genre à se salir les mains.
00:06:37 Il ne se mêlait pas aux capos et aux soldats.
00:06:40 C'était le beau-fils de Carlo Gambino.
00:06:42 C'est le népotisme qui lui a permis d'obtenir cette place.
00:06:46 Il y avait une grosse différence entre Paul Castellano et Neil Delacroce.
00:06:51 Paul Castellano était un racketteur et Neil Delacroce était un gangster.
00:06:55 Dans la rue, on ne les voyait pas de la même manière.
00:06:57 Content de te voir.
00:06:59 Ne t'inquiète pas, tout va finir par s'arranger.
00:07:02 Ok.
00:07:03 L'avenir de la famille repose sur Delacroce.
00:07:07 Il doit montrer à Castellano qu'il l'accepte en tant que nouveau parrain.
00:07:11 S'il refuse de lui rendre hommage, la famille Gambino entrera en guerre.
00:07:17 Delacroce finit par accepter la nomination de Castellano à la tête de la famille.
00:07:24 Il veut à tout prix préserver la paix,
00:07:26 parce que la guerre coûte cher et que les affaires n'ont jamais été aussi florissantes pour les Gambino.
00:07:31 Dans les années 80, New York est en plein essor.
00:07:40 Son économie vaut plus d'un demi-billion de dollars.
00:07:42 C'est plus que pour certains pays.
00:07:44 Wall Street est en pleine effervescence.
00:07:46 Sur Times Square, tout n'est que lumière, paillettes et glamour.
00:07:49 Les gens empochent les billets à pleine main,
00:07:51 tandis que la mafia italienne contrôle presque en totalité une industrie souterraine
00:07:55 qui vaut un milliard de dollars et qui repose sur le trafic de drogue,
00:07:58 la prostitution et l'extorsion de fonds.
00:08:00 À cette époque, la famille engrange un million de dollars par jour.
00:08:05 Neil Delacroce n'a pas l'intention de mettre fin au statut court.
00:08:09 John Goethe, lui, est connu pour faire exactement l'inverse.
00:08:14 Relève-le !
00:08:20 John Goethe était un malfrat dans toute sa splendeur.
00:08:23 Il ne vivait que pour la pègre.
00:08:25 Il se considérait lui-même comme le gangster parfait.
00:08:28 Il gérait ses affaires et dirigeait les gens autour de lui de façon assez sournoise.
00:08:33 Certains l'adoraient et le tenaient en haute estime,
00:08:35 mais il fallait aussi en avoir peur.
00:08:37 Il considérait qu'un repas avait toujours meilleur goût
00:08:40 quand on pouvait le voler plutôt que le payer,
00:08:42 même avec les poches remplies de billets.
00:08:44 On raconte que John Goethe était un homme de la vie.
00:08:47 On raconte que John Goethe était allé voir le parrain au cinéma
00:08:51 et qu'il était tombé amoureux de l'ambiance,
00:08:53 de l'image véhiculée par la mafia dans le film
00:08:56 et du ressenti qu'on avait de la version romancée de la pègre.
00:09:00 Il a décidé de s'en inspirer pour façonner sa propre image.
00:09:03 Il s'est créé son propre rôle, son propre personnage,
00:09:06 et il n'en a pas démordu jusqu'à la fin.
00:09:08 Il a mis du sang partout sur ma voiture.
00:09:13 Allez la laver dans la station de Rockaway.
00:09:17 Goethe est le capot d'une équipe sévissant dans le Queens à New York.
00:09:21 Ils font tous partie des soldats de Nile de la Croce.
00:09:24 Ils gèrent un club appelé le "Burgin Hunt and Fish Club".
00:09:28 Les hommes de main de Goethe sont tous des amis d'enfance très fidèles,
00:09:32 prêts à donner leur vie pour lui.
00:09:34 Tout comme lui, ils n'ont pas envie d'obéir aux ordres d'un vieillard.
00:09:37 Goethe et ses soldats ne voient pas Castellano comme un gangster
00:09:42 ou un véritable parrain.
00:09:44 Ils le considèrent comme un vendu.
00:09:46 On va investir 200 000 dans IBM et 100 000 dans Polaroid.
00:09:51 Castellano était le parrain d'une grande famille de la mafia,
00:09:55 mais il gérait ses affaires comme si elle faisait partie
00:09:57 des 500 entreprises les plus cotées du pays.
00:10:00 Après avoir pris le contrôle,
00:10:04 Castellano décide immédiatement d'augmenter l'impôt
00:10:06 que tous les membres de la famille doivent prélever sur leurs opérations
00:10:09 et lui reverser.
00:10:12 - Dans la mafia, l'argent se déplace toujours du bas vers le haut.
00:10:17 En bas de l'échelle, les hommes de main doivent reverser
00:10:21 une partie de leur butin aux soldats qui les dirigent.
00:10:24 Les soldats, eux, doivent reverser de l'argent aux capitaines
00:10:30 qui les dirigent.
00:10:32 Et le capitaine doit ensuite reverser de l'argent aux patrons.
00:10:36 Quand Paul a pris la tête de la famille,
00:10:40 il a voulu prélever une plus grosse part sur les revenus.
00:10:43 - Dellacroce et ses sbires le prennent alors comme une insulte.
00:10:48 Gotti contacte Dellacroce pour se plaindre à propos de l'impôt.
00:10:56 - John Gotti considérait Neil Dellacroce comme un homme,
00:11:05 un vrai, comme un véritable dur à cuire.
00:11:08 Il l'avait placé sur un piédestal.
00:11:10 C'était à lui qu'il voulait ressembler.
00:11:12 Pour John, il jouait le rôle de figure paternelle.
00:11:16 - Qu'il aille se faire voir.
00:11:20 - Hey, John, c'est du patron que tu es en train de parler.
00:11:23 - C'est de mes hommes dont je suis en train de parler.
00:11:25 - Tes hommes, vraiment ?
00:11:27 La famille Gambino est sur le sentier de la guerre.
00:11:37 La taxe imposée par Castellano retire de l'argent des poches de Gotti,
00:11:41 ce qui porte également préjudice à ses hommes de main.
00:11:43 - T'as vu notre ami ? - Demain.
00:11:45 - Vous attendez quoi ? Allez chercher le camion, viens Angelo.
00:11:48 - Bien.
00:11:49 Le seul but de la mafia, c'est de permettre à ses membres d'amasser de l'argent.
00:11:54 Ils veulent faire gagner le plus d'argent possible au plus grand nombre de gens possible.
00:11:58 Au cours de ses 100 ans d'existence,
00:12:01 la paix graffait de sa façon d'engranger des profits une véritable science.
00:12:06 - La mafia est devenue l'organisation criminelle la plus puissante qui ait jamais existé aux Etats-Unis.
00:12:12 Et elle ne doit sa réussite qu'à une seule chose,
00:12:15 sa capacité à infiltrer des entreprises parfaitement légales,
00:12:19 que ce soit dans l'industrie du bâtiment, dans l'hôtellerie et la restauration,
00:12:24 dans l'industrie des transports routiers, de l'habillement ou même du ramassage des ordures.
00:12:33 John Gotti est devenu maître dans l'art de gagner de l'argent illégalement.
00:12:37 Il a recours aux prêts usurères et aux détournements.
00:12:41 Mais dans le New York des années 80,
00:12:43 une nouvelle tendance encore plus lucrative commence à se développer.
00:12:47 Le trafic de drogue.
00:12:49 - Les hommes de main de John Gotti en voulaient beaucoup à Paul Castellano.
00:12:53 Ils ont découvert un moyen d'augmenter leurs revenus sans avoir à partager avec le parrain.
00:12:57 Et ils l'ont fait avec l'accord de Gotti.
00:13:00 L'une des règles les plus importantes de la pègre, c'est de ne jamais faire de trafic de drogue.
00:13:05 - Les parrains ne voulaient pas avoir à gérer les problèmes liés à la drogue,
00:13:09 ni subir la pression des autorités.
00:13:11 Ils refusaient que leurs hommes trempent dans ce milieu,
00:13:14 par peur de ne jamais savoir à qui ils allaient avoir affaire.
00:13:17 Et si jamais les soldats consommaient cette drogue,
00:13:19 ils ne seraient plus d'aucune utilité aux chefs.
00:13:21 Ce n'était pas leur sens moral qui les poussaient à éviter le trafic de drogue.
00:13:24 C'était son manque de fiabilité.
00:13:28 Les équipes de Gotti se détournent du règlement,
00:13:31 et commencent à diler de l'héroïne et de la cocaïne dans le dos de Castellano.
00:13:35 - Désolé du retard.
00:13:42 - Nos amis vont bien ?
00:13:44 - Ils se plaignent pas.
00:13:46 - Et voilà.
00:13:49 L'équipe qui gérait le club Burgin enfreignait le règlement en faisant du trafic de drogue.
00:13:55 Et elle était parfaitement consciente d'enfreindre ce règlement.
00:13:58 Mais comme la plupart des gangsters,
00:14:00 ils étaient persuadés qu'ils ne se feraient jamais coincés.
00:14:03 Mais Gotti raconte tout à un homme.
00:14:11 - Je suis...
00:14:12 Tapie.
00:14:14 Neil De La Croce.
00:14:17 De La Croce faisait partie de l'ancienne école,
00:14:20 mais lui et Gotti étaient assez proches.
00:14:23 Ils étaient tous les deux issus de la rue.
00:14:25 De La Croce était assez intelligent pour comprendre
00:14:27 que ces gars-là continueraient leur trafic quoi qu'il arrive.
00:14:30 Il s'est dit,
00:14:32 "Je vais le maintenir sous contrôle et prendre ma part jusqu'à ce qu'ils se fassent coincés.
00:14:36 Par contre, s'ils ont des problèmes, je ne pourrai pas les protéger."
00:14:39 Mais c'est comme ça que ça fonctionne dans la rue.
00:14:42 En effet, dans la famille Gambino,
00:14:44 si vous êtes surpris en train de faire du trafic de drogue,
00:14:47 vous en payez les pots cassés.
00:14:50 Paul Castellano tenait beaucoup à cette interdiction de toucher à la drogue.
00:14:54 Si on vous surprenait en train de dealer de la drogue
00:14:56 et de mettre en danger la sécurité de la famille Gambino,
00:14:59 vous étiez cuit, vous alliez vous faire descendre.
00:15:01 Il fallait vraiment ne pas y toucher.
00:15:04 Castellano décide de rappeler l'existence de cette interdiction.
00:15:08 Il fait appel au meurtrier le plus craint au sein de la pègre.
00:15:12 [Musique]
00:15:34 Roy Demeo.
00:15:38 Roy Demeo était le soldat le plus assoiffé de sang de la famille Gambino.
00:15:42 Il faisait partie de la faction des Cols Blancs
00:15:45 et travaillait comme homme de main pour Paul Castellano.
00:15:48 Si Paul voulait que quelqu'un soit tué, c'est Roy qui s'en chargeait.
00:15:52 Ce sont ces méthodes de tueurs sanguinaires
00:15:55 qui ont donné aux membres de l'organisation leur réputation sulfureuse.
00:15:58 Quand il a commencé à descendre des jambes,
00:16:02 il a dû se rendre compte qu'il possédait une sorte de talent naturel
00:16:05 et qu'il était doué pour ça.
00:16:07 Il a dû se dire, je fais partie de ce monde.
00:16:09 Si le parrain ou un capot veut que quelqu'un soit tué, je m'en chargerai.
00:16:13 Et par la suite, il a dû penser, je me débrouille pas mal, je sais y faire.
00:16:17 Je pourrais recommencer, je recommencerai.
00:16:19 Il s'est fait sa place de tueur à gage.
00:16:21 Roy Demeo et ses hommes ont tué un bon nombre de personnes.
00:16:26 Le FBI estime qu'il en a probablement descendu 200.
00:16:29 Roy a fini par croire qu'il était plus puissant qu'un dieu
00:16:32 et par considérer qu'il avait le pouvoir de donner la vie ou de la reprendre.
00:16:36 [Musique]
00:16:43 La majeure partie du pouvoir d'un patron repose sur les tueurs dont il s'entoure.
00:16:47 Avoir un tueur comme Roy Demeo, c'était un atout incroyable pour la sécurité de Paul Castellano.
00:16:53 J'ai discuté avec un type qu'il connaissait.
00:16:56 Il m'a dit, si Roy Demeo s'arrêtait à votre niveau dans la rue
00:16:59 et vous demandait de monter dans sa voiture, vous vous faisiez dessus.
00:17:02 Parce que vous ne saviez pas si vous alliez vous faire tuer
00:17:05 ou si vous alliez devoir l'aider à se débarrasser d'un corps dans le coffre.
00:17:09 La mort accompagnait cet homme partout où il allait.
00:17:12 Ils avaient une certaine méthode quand ils voulaient se débarrasser de quelqu'un.
00:17:17 C'était quelque chose qui dépassait l'entendement.
00:17:20 [Musique]
00:17:27 Ils invitaient la personne qu'ils voulaient tuer à venir les voir au Gemini Lounge.
00:17:32 [Musique]
00:17:39 Ils lui tiraient dans la tête.
00:17:41 Des types armés de couteaux venaient alors
00:17:44 et tiraient le corps jusqu'à une grande bâche posée au sol.
00:17:48 Avant de commencer à découper le corps,
00:17:51 ils laissaient le sang sécher ou bien se coaguler, comme disait Roy.
00:17:56 Ils allaient suspendre le type dans la salle de bain,
00:17:59 au-dessus de la douche ou d'un rideau de douche
00:18:02 et ils le laissaient comme ça, le temps que le sang s'écoule,
00:18:05 pendant peut-être 45 minutes ou une heure.
00:18:08 Avec tout ça, ils avaient un petit creux.
00:18:11 Alors en attendant, ils allaient se commander une pizza ou un sandwich.
00:18:15 Ensuite, ils s'attaquaient à la découpe du corps.
00:18:18 Ils savaient qu'on pouvait découper un corps en neuf morceaux.
00:18:22 [Musique]
00:18:26 Ils les mettaient dans des sacs poubelles
00:18:29 et ils jetaient le tout dans la décharge de Fontaine Avenue.
00:18:32 Et voilà, c'était fini. C'était la méthode Gemini.
00:18:35 C'est comme ça qu'ils se débarrassaient des gens qu'ils avaient tués.
00:18:38 [Musique]
00:18:47 Mais quand on tue des dizaines de gens,
00:18:50 on finit forcément par attirer l'attention des autorités.
00:18:54 Et on s'expose au risque de faire tomber la famille Gambino tout entière.
00:18:58 [Musique]
00:19:03 Au fil des ans, la mafia est parvenue à infiltrer des entreprises légales
00:19:07 parce que le gouvernement, et en particulier le FBI et J. Edgar Hoover,
00:19:12 n'ont pas jugé bon de s'y intéresser.
00:19:15 Ils se sont dit, à quoi bon aller s'embêter avec un groupe d'immigrés italiens
00:19:22 qui vole un autre groupe d'immigrés italiens.
00:19:25 Tout cela ne nous concerne pas.
00:19:28 Mais voilà ce qui s'est passé.
00:19:30 Au cours des années 40, 50 et 60,
00:19:33 les gangsters italo-américains se sont intégrés.
00:19:36 Ils se sont infiltrés dans des affaires légales
00:19:39 et ils ont fini par devenir tellement puissants
00:19:41 que tout à coup, la société s'est rendue compte qu'il fallait faire quelque chose
00:19:44 parce qu'ils commençaient à leur porter préjudice.
00:19:47 Le FBI se penche sur les activités de la pègre à travers tout le pays.
00:19:50 Mais ils s'intéressent particulièrement à ce qui se passe dans les rues de New York.
00:19:54 Ils prennent pour cible les tueurs de Paul Castellano
00:19:57 et leur chef sanguinaire, Roy DeMeo.
00:20:00 Le Gemini Lounge s'était bâti une certaine réputation, et les gens en parlaient.
00:20:05 Ils parlaient aussi des corps qui disparaissaient,
00:20:07 ce qui n'a fait que renforcer l'aura qui régnait autour du lieu.
00:20:10 Les fédéraux en ont entendu parler, le bureau du procureur aussi,
00:20:14 et ils ont compris qu'ils avaient ferré un gros poisson.
00:20:16 C'était un tueur en série.
00:20:18 Quand on y réfléchit, on comprend que ce n'était ni plus ni moins
00:20:20 qu'un tueur en série qu'il fallait arrêter.
00:20:23 Mais comment est-ce qu'on réussit à faire tomber quelqu'un de sa trempe ?
00:20:28 On monte un dossier contre lui.
00:20:30 On resserre lentement l'émail du filet.
00:20:33 Les informations fournies par l'équipe de DeMeo
00:20:40 n'ont pas permis de le placer en état d'arrestation,
00:20:42 mais DeMeo a été convoqué devant un grand jury.
00:20:45 C'était problématique, parce que ça voulait dire
00:20:48 qu'on pouvait lui mettre la pression, lui poser des questions,
00:20:50 chercher à le cuisiner.
00:20:52 Monsieur DeMeo, jurez-vous de dire la vérité,
00:20:54 toute la vérité, rien que la vérité ?
00:20:56 Je le jure.
00:20:58 Vous êtes bien né dans le quartier de Bass Beach, à Brooklyn ?
00:21:02 Mon avocat me conseille d'invoquer mon droit à bénéficier
00:21:13 des privilèges du cinquième amendement de la Constitution.
00:21:16 Roy a pris la bonne décision face au grand jury.
00:21:20 Il a invoqué le cinquième amendement,
00:21:23 mais il a eu peur de devenir la cible privilégiée du grand jury.
00:21:26 Je souhaite bénéficier du cinquième amendement.
00:21:29 Mais le plus gros problème de DeMeo n'est pas lié au gouvernement.
00:21:32 Il est lié à sa propre famille.
00:21:35 Lorsqu'un gangster se retrouve confronté aux fédéraux,
00:21:39 cela porte préjudice à l'organisation tout entière.
00:21:42 DeMeo est le tueur à gage le plus prolifique de Paul Castellano.
00:21:45 Mais désormais, c'est son plus gros point faible.
00:21:48 Je veux que le problème soit réglé.
00:21:50 Paul a dû prendre une décision habituellement réservée à Roy,
00:21:54 celle de tuer. Il fallait se débarrasser de lui.
00:21:57 Tu peux t'en charger ?
00:22:00 Bien sûr, Paul.
00:22:01 C'était une mission très délicate.
00:22:03 DeMeo était un tueur impitoyable.
00:22:05 Il était impossible de se présenter devant lui et de le tuer.
00:22:08 Castellano devait trouver quelqu'un en qui DeMeo avait entièrement confiance
00:22:11 et qui assurait le sale boulot.
00:22:13 Frank, ne te loupe pas, OK ?
00:22:15 Frank DeCicco entre alors en scène.
00:22:20 Frank DeCicco était un gangster de Staten Island.
00:22:24 C'était un dur à cuire.
00:22:26 Il faisait partie de la faction des Cols Blancs, mais c'était un coriace.
00:22:29 DeCicco était plus jeune que Castellano, mais il était proche de lui.
00:22:33 C'était une sorte de diplomate de l'ombre.
00:22:35 Il se déplaçait dans différents cercles comme un homme politique.
00:22:38 C'est un peu léger.
00:22:40 Paul savait que Frank DeCicco était tout à fait capable d'accomplir sa mission.
00:22:47 Ils étaient proches depuis des années.
00:22:49 Il faisait partie du même cercle.
00:22:51 C'est pour cette raison que Paul Castellano lui a dit
00:22:54 « Frank, c'est à toi de jouer. Je te charge de régler le problème. »
00:22:57 Mais il ne s'agit pas d'un coup ordinaire.
00:23:00 Paul DeCicco était un homme de l'ordre.
00:23:02 Il était un homme de l'ordre.
00:23:04 Il était un homme de l'ordre.
00:23:06 Mais il ne s'agit pas d'un coup ordinaire.
00:23:08 Roy DeMeo est le tueur le plus crin de la famille.
00:23:12 DeCicco a accepté de jouer à un jeu très dangereux.
00:23:16 En tuant DeMeo, il confortera sa position auprès de Castellano et au sein de l'organisation.
00:23:21 Mais ça pourrait aussi être une mission suicide.
00:23:23 DeMeo était très violent, à la limite de la folie.
00:23:27 On ne pouvait pas se planter devant lui et le descendre.
00:23:30 DeMeo avait une armée derrière lui.
00:23:33 Ce n'était pas le genre de gars qu'on pouvait tuer comme ça.
00:23:35 Il avait de nombreux tueurs à sa solde.
00:23:37 Et il était toujours très entouré.
00:23:39 Il n'allait pas être facile à descendre.
00:23:41 On disait qu'il se vantait d'avoir tué 100 personnes.
00:23:44 Gotti, quant à lui, a dit que DeMeo en avait tué 38.
00:23:47 Ça fait quand même beaucoup.
00:23:48 Quand on y réfléchit, que ce soit 38, 100 ou quelque part entre les deux, ça fait du monde.
00:23:53 Le contrat mis sur la tête de DeMeo pourrait rapporter beaucoup à Gotti et ses hommes.
00:23:57 Il s'adonne au trafic de drogue depuis des mois, en dépit des règles de Castellano.
00:24:03 Quand le parrain finira par découvrir la supercherie, il enverra son tueur à gage aux trousses de Gotti.
00:24:08 L'enquête du FBI permet à Gotti d'obtenir un sursis et place DeMeo dans la ligne de murs.
00:24:14 DeMeo était très instable.
00:24:17 En apprenant que le patron voulait sa mort, il est devenu de plus en plus paranoïaque.
00:24:21 Il a commencé à se demander comment il pouvait se protéger.
00:24:24 Les chicos savaient que DeMeo était paranoïaque et qu'il était aux abois.
00:24:31 Il ne pouvait pas le tuer comme ça. Il devait trouver un moyen de le prendre par surprise.
00:24:35 Pour réussir à abattre ce tueur à gage, il faut lui tendre un piège auquel il ne pourra pas échapper.
00:24:41 Efface bien les numéros de série, t'as oublié la dernière fois.
00:24:44 Allez, serre-nous un verre.
00:24:46 [Musique]
00:25:10 Ils ont laissé son corps dans un coffre.
00:25:13 Castellano voulait bien faire comprendre à tout le monde que DeMeo était mort et que le problème était réglé.
00:25:18 Je pense que c'est pour cette raison que ça s'est passé comme ça.
00:25:20 Avec ce meurtre, il voulait transmettre plusieurs messages.
00:25:24 Et l'un d'entre eux c'était "Il ne faut pas se conduire de cette manière.
00:25:27 On ne veut pas avoir affaire à des psychopathes qui font toutes ces choses insensées."
00:25:30 Et l'autre message c'était "Il est parti, c'est fini maintenant.
00:25:34 On a reconnu qu'il y avait un problème et on s'en est occupé."
00:25:36 DeMeo tuait de sang froid.
00:25:41 Mais c'est tout ce qu'il savait faire.
00:25:43 Il n'aurait jamais pu être le patron au vu de la façon dont il se comportait.
00:25:46 Tuer DeMeo permet à DeChico de gagner des galons aux yeux du patron.
00:25:50 Il monte en grade et commence à obtenir plus de pouvoir.
00:25:55 Et les flics ?
00:25:58 Rien.
00:25:59 Pas de témoins, pas d'empreintes.
00:26:01 On est tranquille.
00:26:03 Castellano avait une certaine confiance en DeChico et ils parlaient le même langage.
00:26:07 Ils étaient d'accord sur la façon dont ils devaient faire de l'argent et gérer leur business.
00:26:11 Bien.
00:26:13 La mort de DeMeo permet à Castellano de régler l'un de ses problèmes.
00:26:22 Mais désormais, il n'a plus de tueur à gage redouté à ses côtés pour assurer sa protection.
00:26:27 Avant que John Gotti n'envisage d'éliminer le parrain,
00:26:31 il doit faire face à un problème autrement plus important concernant un ami de très longue date,
00:26:35 Angelo Ruggiero.
00:26:37 John a rencontré Angelo alors que ce dernier n'avait que 12 ans.
00:26:41 Je crois que John lui avait 13 ou 14 ans.
00:26:45 Ils ont tous les deux grandi à Brownsville, à l'est de New York, dans un des quartiers les plus pauvres de la ville.
00:26:51 Quelqu'un cherchait des noix à Angelo, John est intervenu, il a sorti l'affaire, il a chassé les types en question.
00:26:57 Enfin, il ne s'est pas contenté de ça, mais ils ont fini par des guerres pires.
00:27:03 Et Angelo et lui sont devenus amis.
00:27:06 Il a passé un accord avec Gene, si jamais un de nos gars finit par se faire pincer...
00:27:12 Nous avons ouvert notre dossier sur la famille Gambino en 1979.
00:27:16 Quand on mène l'enquête au cœur du crime organisé, on cherche à trouver le maillon faible, un élément qui les rend vulnérables.
00:27:22 Notre but était d'installer un micro qu'on appelait un "title 3"
00:27:25 à proximité de la personne qui parlait le plus à propos de leurs activités.
00:27:29 Parmi les hommes de Gotti, on a jeté notre dévolu sur Angelo Ruggiero, surnommé "Coin-coin".
00:27:35 On avait donné à Ruggiero le surnom de "Coin-coin".
00:27:41 On disait que si on prenait le téléphone et qu'on tapait un numéro au hasard,
00:27:45 il y avait une chance sur deux pour que ce soit Angelo qui réponde.
00:27:48 Le problème, c'est qu'il ne pouvait pas s'empêcher de parler.
00:27:54 De tout et à tout le monde.
00:27:56 Si la police réussissait à l'enregistrer, ça pourrait faire tomber l'organisation tout entière.
00:28:00 Le FBI installe des micros dans la maison de Ruggiero, dans sa chambre, dans sa voiture,
00:28:05 et même dans les cabines téléphoniques de sa rue.
00:28:08 Et ensuite, ils attendent.
00:28:10 Il faut avoir de la chance dans ce boulot.
00:28:12 Angelo était persuadé que ses téléphones étaient sur écoute.
00:28:15 Alors il a engagé un détective privé appelé Conroy pour venir inspecter sa maison.
00:28:19 On a tout entendu.
00:28:21 Un samedi après-midi, Angelo fait venir Conroy.
00:28:24 Il vient avec tout son équipement, des oscilloscopes, des générateurs de tonalités, des tas de boîtes noires.
00:28:29 Il passe la journée à passer la maison au peigne fin à la recherche de micros.
00:28:33 À la fin, il dit à Angelo, "La bonne nouvelle, c'est qu'il n'y a pas de micros dans votre maison.
00:28:37 La mauvaise, c'est que vos téléphones sont sur écoute."
00:28:39 On a appris par la suite qu'il avait tout inventé pour empêcher les 1 000 dollars promis par Ruggiero.
00:28:44 Angelo était persuadé que les micros étaient sur écoute.
00:28:47 Donc il n'a pas été surpris.
00:28:49 Mais ça l'a incité à parler librement de tout le reste dans sa maison.
00:28:52 On a tout entendu grâce aux micros.
00:28:54 C'est le plus gros coup de chance qu'on ait eu.
00:28:56 Le FBI continue de l'écouter tous les jours pendant 5 mois.
00:29:00 Les preuves qu'ils accumulent sont suffisantes pour coincer Ruggiero,
00:29:03 mais également une partie des hommes de confiance de John Gotti.
00:29:06 C'est l'une des plus grandes ténèbres de la mobs.
00:29:10 Des dizaines de personnes ont été arrêtées aujourd'hui.
00:29:12 Les agents fédéraux vont tout faire pour arrêter les mobs.
00:29:15 L'office veut interdire chaque attaque organisée que nous avons des preuves.
00:29:20 Les défendants, des noms comme "Jackie the Nose" et "Tommy Sneakers",
00:29:24 ont été chargés d'une litanye de défenses liées aux mobs.
00:29:28 Angelo Ruggiero, ils l'ont appelé "Quack Quack".
00:29:31 Ruggiero a été attiré par des bêtes, en parlant des affaires de heroin.
00:29:34 Les enregistrements apportent de nombreuses preuves au dossier du FBI.
00:29:37 Mais il n'est pas le seul à avoir été attiré par des mobs.
00:29:40 Son équipe s'adonne au trafic de drogue, au nez et à la barbe de Paul Castellano.
00:29:44 Ces enregistrements valaient de l'or, parce qu'ils faisaient des tas de révélations.
00:29:48 Il n'aurait jamais dû dire des choses comme "Il m'en faut trois de K",
00:29:51 "Il m'en faut deux de H".
00:29:54 Gauthier a enfreint les règles fixées par le parrain.
00:29:57 Désormais, cela fait même les gros titres des journaux.
00:30:00 Il a été enregistré par le parrain,
00:30:02 mais il n'a pas été enregistré par les autres.
00:30:05 Il a été enregistré par le parrain, mais il n'a pas été enregistré par les autres.
00:30:08 Il a été enregistré par le parrain, mais il n'a pas été enregistré par les autres.
00:30:11 Il a été enregistré par le parrain, mais il n'a pas été enregistré par les autres.
00:30:14 Il a été enregistré par le parrain, mais il n'a pas été enregistré par les autres.
00:30:17 Il a été enregistré par le parrain, mais il n'a pas été enregistré par les autres.
00:30:20 Désormais, cela fait même les gros titres des journaux.
00:30:23 La surveillance électronique est l'un des outils principaux
00:30:27 ayant participé à la chute de la mafia américaine.
00:30:30 Les témoins ont leur importance, mais on peut toujours les mettre en défaut.
00:30:34 Combien de personnes avez-vous tuées ?
00:30:36 Vous avez déjà menti, qu'est-ce qui me dit que vous ne mentez pas à nouveau ?
00:30:39 Alors qu'avec une bande, il n'y a pas à discuter, c'est fini.
00:30:42 Et les avocats de la défense ne peuvent pas interroger un enregistrement.
00:30:48 Gotti savait très bien ce qui était arrivé à Demeo pour ne pas avoir respecté les règles.
00:30:52 Ses enregistrements prouvaient que Gotti et ses hommes avaient eux aussi violé le règlement.
00:30:56 Ils faisaient du trafic de drogue.
00:30:58 Ses bandes pouvaient signer l'arrêt de mort de Gotti, et il en était conscient.
00:31:02 Nettoie-moi ça !
00:31:06 Si vous enfreignez les règles, vous le paierez de votre vie.
00:31:10 Castellano va se lancer aux trousses de Gotti.
00:31:13 Alors que son trafic secret fait la une des journaux, Gotti doit garder le contrôle sur ses hommes.
00:31:17 Il n'y avait qu'une seule règle, Angelo. Une seule règle. Ne pas se faire prendre.
00:31:25 John, tout est exagéré dans les journaux.
00:31:27 Quand j'aurai expliqué à Paul...
00:31:29 Tu ne lui expliqueras rien. C'est à cause de ça qu'on est dans la merde.
00:31:32 J'essaie juste de...
00:31:33 Assez ! Assez, ferme-la.
00:31:38 Je t'aime comme un frère, mais je me retiens de toutes mes forces de ne pas t'arracher la tête.
00:31:43 John, bon sang ! J'avais pourtant fait fouiller ma maison.
00:31:46 Tu crois que je l'ai fait exprès ?
00:31:48 Si tu l'avais fait exprès, tu serais dans la rubrique nécrologie.
00:31:53 Allez, casse-toi.
00:31:55 Grande chez toi.
00:31:57 Rase les murs et ferme ta grande bouche.
00:32:01 Je ne veux pas que tu me déçois.
00:32:03 Je ne veux pas que tu me déçois.
00:32:05 Rase les murs et ferme ta grande bouche.
00:32:08 Si on fait la chronologie, tout commence avec les enregistrements de Ruggiero.
00:32:16 Il y parle de trafic de drogue.
00:32:19 Et Ruggiero n'est pas idiot. Il sait comment ça se passe dans la rue.
00:32:23 Il sait qu'ils ont enfreint les règles en dealant de la drogue et qu'ils devront payer le prix.
00:32:28 Ils risquent de se faire tuer.
00:32:31 Castellano n'aime pas Gotti.
00:32:33 Ce trafic de drogue lui offre la libye parfaite pour retirer à John son grade de capot
00:32:37 et peut-être même se débarrasser définitivement de lui.
00:32:40 Après ça, Ruggiero est arrêté et les enregistrements deviennent des preuves à charge.
00:32:47 Le parquet est alors obligé de présenter toutes les preuves aux avocats de la défense avant le début du procès.
00:32:53 Si Castellano met la main sur les bandes, il aura toutes les preuves nécessaires pour s'en prendre à Gotti.
00:32:59 Parce que sans preuves concrètes, même un parrain a les mains liées.
00:33:03 Théoriquement, un parrain a le droit de tuer qui il veut au sein de sa famille.
00:33:08 Malgré tout, il y a un certain nombre de règles à respecter.
00:33:11 Le parrain a besoin d'une raison valable pour faire tuer un soldat.
00:33:15 Il aurait pu taper du poing et dire "Angelo fait du trafic de drogue".
00:33:21 Mais il lui fallait des preuves pour étayer ses propos.
00:33:23 Parce que Niel de la Croce, le sous-patron, protégeait Angelo.
00:33:27 Paul devait donc monter un dossier à l'encontre d'Angelo.
00:33:30 Et le meilleur moyen d'y parvenir, c'était d'obtenir une preuve irréfutable.
00:33:34 Angelo et ses hommes lui ont dit "on n'a rien fait, ils mentent".
00:33:38 Il leur a répondu "donnez-moi les enregistrements, on aura notre réponse".
00:33:41 La priorité absolue de Gotti est d'empêcher Castellano de mettre la main sur ses bandes.
00:33:47 Elles contiennent la preuve directe que Gotti a désobéi aux ordres du chef.
00:33:51 Ce qui est suffisant pour le placer sur la liste des personnes à abattre.
00:33:54 Ces enregistrements contiennent aussi des informations encore plus compromettantes.
00:33:58 Non seulement pour la famille, mais aussi pour la mafia tout entière.
00:34:01 Castellano savait que ses bandes parlaient de drogue.
00:34:04 Mais il ignorait que Ruggiero y mentionnait aussi l'existence de la commission de la mafia.
00:34:08 Le secret avait été gardé pendant des décennies.
00:34:13 Et maintenant, les fédéraux étaient au courant.
00:34:15 Cela mettait Castellano en danger, parce qu'il faisait partie de cette commission.
00:34:19 La commission est l'instance dirigeante de la mafia américaine.
00:34:22 Elle est composée des parrains de la ville de Chicago, de la famille de Buffalo,
00:34:26 et des cinq familles de la ville de New York.
00:34:28 Ce sont les dirigeants les plus haut placés des factions du crime organisé les plus puissantes du monde.
00:34:33 Et ils opèrent dans un secret absolu.
00:34:35 On savait qu'elle existait, mais on n'en avait jamais eu la confirmation sur un enregistrement.
00:34:41 Gotti et Ruggiero se rendaient chez Castellano tous les dimanche soir.
00:34:44 Ils détestaient ça.
00:34:46 Gotti était nerveux parce qu'il avait peur de Castellano, et de ce qu'il allait dire ou faire.
00:34:50 Le lendemain, Ruggiero faisait un rapport complet de ce qui s'était passé.
00:34:53 Il a dit ça, la commission va faire ça.
00:34:55 Quand on parle de la commission, on reconnaît l'existence du crime organisé.
00:35:01 Et on n'est pas censé parler de ce genre de choses.
00:35:03 Il ne faut même pas admettre que la mafia existe.
00:35:05 Si vous êtes enregistré en train de parler de la commission, de Castellano, du règlement ou du protocole,
00:35:11 vous ouvrez grand la porte aux autorités.
00:35:13 C'est là, servez-vous.
00:35:15 C'est aussi dangereux que d'admettre que vous dealez de la drogue.
00:35:18 Au sein de la famille, ça a même créé encore plus de problèmes.
00:35:21 Tandis que Gotti s'efforce de couvrir son trafic de drogue,
00:35:25 le FBI décide d'utiliser les enregistrements de Ruggiero pour faire tomber encore plus de monde.
00:35:30 Grâce à une loi méconnue, désignée sous le nom de RICO.
00:35:37 C'est une loi qui cible les organisations mafieuses,
00:35:41 et qui désigne par le terme de raquette tous les méfaits dont peuvent être accusés les prévenus.
00:35:45 Bookmaker, prêteur usurer, extorqueur, ils tombent tous sous le coup du raquette.
00:35:50 Désormais, au lieu de risquer trois ans de prison pour pari illégaux,
00:35:53 ils s'exposaient à des peines de dix ou vingt ans pour raquette.
00:35:56 Cela permettait également aux parquets d'inculper les parrains pour les crimes que leurs hommes avaient commis.
00:36:06 Cela a fait disparaître la barrière qui protégeait les patrons de la pègre depuis des années.
00:36:14 La loi RICO a tout changé.
00:36:16 Tout à coup, on a pu relier un accusé isolé à une organisation toute entière,
00:36:20 et la poursuivre de la même manière.
00:36:22 Dans ce cas-là, les peines requises sont encore plus lourdes.
00:36:25 Là où un bookmaker risquait une peine de deux ou trois ans,
00:36:28 avec la loi RICO, ça pouvait aller jusqu'à dix ou vingt ans.
00:36:31 Cela motivait souvent les gens à balancer des informations sur la mafia.
00:36:34 On a eu informateur sur informateur sur informateur.
00:36:40 On a eu informateur sur informateur sur informateur.
00:36:44 Ils ne voulaient pas finir leur jour en prison.
00:36:48 Le FBI a désormais la preuve que la commission existe.
00:36:51 Il se prépare à frapper un grand coup, et il cherche maintenant à atteindre le haut de la pyramide.
00:36:56 Le FBI a lancé une enquête sur Castellano.
00:36:59 Il s'est servi des enregistrements de Ruggiero pour obtenir l'autorisation de mettre la maison de Castellano sur écoute.
00:37:05 Ils ont placé des micros dans la maison de Castellano,
00:37:09 et ils ont réussi à enregistrer des conversations compromettantes à propos de Paul et des hommes à son service.
00:37:15 Maintenant que la maison du parrain est sur écoute,
00:37:18 les fédéraux obtiendront bientôt toutes les informations dont ils ont besoin.
00:37:21 En février 1985, les fédéraux ont mis en examen pour raquettes
00:37:38 les chefs des cinq plus grandes familles du crime organisé de New York.
00:37:41 Ils ont arrêté Paul Castellano, Grotoni Salerno, Carmine Persico, Vic Amuso et Philippe Rastelli.
00:37:50 Ils avaient découvert que les parrains des cinq familles faisaient tous partie de la commission.
00:37:55 L'idée était de faire un grand coup de filet et de briser la mafia une bonne fois pour toutes.
00:38:00 La mise en accusation des membres de la commission va venir renforcer l'image que tout le monde se faisait de la mafia.
00:38:07 C'est-à-dire celle du film "Le Parrain".
00:38:10 C'est ce qu'on a vu au cinéma et c'est ce qui se passe dans la vraie vie.
00:38:13 Les cinq familles et leurs cinq patrons représentent l'organisation toute entière.
00:38:17 Un homme se sert alors de ces mises en accusation pour se faire une place sous les projecteurs.
00:38:24 Le procureur du district de New York, Rudy Giuliani.
00:38:33 Giuliani s'est attribué tout un tas de choses qu'il n'a pas faites.
00:38:36 Par exemple, ce n'est pas lui qui a organisé la mise en accusation de la commission.
00:38:41 Il a raconté une histoire selon laquelle il était allongé à côté de sa première femme ou de la deuxième, je ne sais plus.
00:38:48 Et il aurait dit "J'ai rêvé qu'on montait un dossier contre la commission".
00:38:52 Ce n'est pas comme ça que ça s'est passé.
00:38:54 Les poursuites contre la commission n'ont été rendues possibles que grâce à Ron Goldstock,
00:38:59 qui dirigeait un groupe de travail sur le crime organisé.
00:39:01 C'est lui qui est allé voir Rudy Giuliani et qui lui a dit "On a des enregistrements de gangsters qui parlent de la commission,
00:39:08 on pourrait monter une affaire à ce sujet".
00:39:10 Rudy Giuliani a saisi cette opportunité pour faire parler de lui dans les journaux.
00:39:15 Rudy Giuliani a sauté sur l'occasion et en a profité.
00:39:20 On en a parlé dans le pays entier.
00:39:22 Les parrains et les sous-patrons ont tous été mis en accusation.
00:39:25 Ils ont payé leur caution, mais cette histoire risquait de porter un coup fatal à la mafia.
00:39:30 Le trafic de drogue de Gotti est une épée de Damoclès au-dessus de sa tête.
00:39:36 Et il menace également de faire tomber la mafia tout entière.
00:39:42 Dès que Castellano obtiendra la preuve que les hommes de Gotti dealent de la drogue, ce sera fini.
00:39:47 Ils seront tous morts.
00:39:49 Personne n'en réchappera.
00:39:51 Castellano ne compte pas attendre que le FBI lui apprenne ce qui se passe au sein de sa propre famille.
00:39:57 Il demande à Gotti de lui donner les enregistrements de Ruggiero, mais ce dernier refuse.
00:40:02 Paul Castellano demande à récupérer les bandes concernant les hommes de John Gotti.
00:40:08 Neil De La Croce se retrouve coincé entre les deux.
00:40:11 Pourquoi je dois te faire venir pour que John me donne ses bandes ?
00:40:15 Paul, tu sais comment il se sent à propos d'Angelo.
00:40:19 C'est moi qui ai établi les règles.
00:40:21 Si je lui dis de me donner ses enregistrements, il doit me les donner.
00:40:26 Soit John parvient à se rentrer ça dans le crâne, soit c'est du plomb qui lui entrera dedans.
00:40:32 Mais De La Croce connaît la vérité.
00:40:35 Si Gotti lui donne les bandes, il signera son arrêt de mort.
00:40:39 Si t'es prêt, tu peux aller récupérer la drogue.
00:40:43 C'est ça l'ennui avec les bandes. Tout est enregistré.
00:40:46 Qu'est-ce qu'ils auraient pu dire à Castellano après qu'il ait tout écouté ?
00:40:49 "Oh, on plaisantait, on n'était pas vraiment sérieux."
00:40:51 Le problème, c'est que leurs propres mots allaient causer leur perte.
00:40:54 Castellano ne ferait preuve d'aucune clémence.
00:40:57 De La Croce fait tout ce qui est en son pouvoir pour protéger Gotti et ses hommes.
00:41:03 Laissez-moi tranquille. Je ne donnerai jamais ses cassettes.
00:41:09 Je ne peux pas donner ses cassettes. On y parle de mes amis dessus.
00:41:13 S'il s'agissait de Buddy ou de n'importe qui d'autre, je les donnerais à Paul sans même réfléchir.
00:41:18 Mais je ne lui donnerai pas ses cassettes. C'est impossible. On entend des types bien dessus.
00:41:23 Je ne dis pas que ce sont des types bien, et ne te cache pas derrière eux.
00:41:26 Des types bien ? Tu sais ce que ça veut dire, la Cosa Nostra ?
00:41:30 Ça veut dire que le patron, c'est ton patron. Compris ?
00:41:35 Je ne le ferai pas.
00:41:40 C'est qui le patron dans toute cette histoire ?
00:41:50 Ça pourrait être le premier venu. Tu n'avais pas le même refrain la dernière fois.
00:41:54 Tu ne sais pas de quoi tu parles.
00:41:56 Tu ferais mieux de te tenir à carreau et de la fermer.
00:42:00 J'ai parlé à Paul.
00:42:03 J'essaie de vous aider à propos de ces bandes. Mais bon sang Angelo !
00:42:08 Je ne peux rien faire s'il continue de m'en parler tous les jours.
00:42:12 Qu'est-ce que je suis censé faire ? Dire au patron d'aller se faire voir ?
00:42:17 Si j'y suis forcé, vous savez ce qui va se passer ?
00:42:20 On va déclencher la guerre.
00:42:22 Je suis là.
00:42:33 A tout de suite.
00:42:40 Gotti est convoqué par Castellano. Il est obligé d'y aller.
00:42:45 Il sait que s'il y va, il risque de se faire tuer.
00:42:48 Mais il sait aussi que s'il n'y va pas, c'est certain qu'il se fera tuer.
00:42:52 Je sais que tu veux ma place John.
00:42:55 Mais tu l'auras jamais.
00:42:57 Je ne veux pas de la guerre.
00:43:00 Je veux juste que tu ailles te faire voir.
00:43:03 Je ne veux pas de la guerre.
00:43:05 Je veux juste que tu ailles te faire voir.
00:43:08 Je veux juste que tu ailles te faire voir.
00:43:10 Je veux juste que tu ailles te faire voir.
00:43:12 Je veux juste que tu ailles te faire voir.
00:43:14 Je veux juste que tu ailles te faire voir.
00:43:16 Je veux juste que tu ailles te faire voir.
00:43:18 Je veux juste que tu ailles te faire voir.
00:43:20 Je veux juste que tu ailles te faire voir.
00:43:22 Mais tu l'auras jamais.
00:43:24 Du moins, pas dans sa totalité.
00:43:28 Je ne suis qu'un fidèle soldat.
00:43:32 Tu parles.
00:43:33 La vérité c'est que...
00:43:36 ces accusations sentent mauvais.
00:43:38 Et j'ai besoin de savoir que tout continuera à rouler.
00:43:42 C'est pour ça que toi, Tommy Gambino et Tom, ici présent, allez vous partager le pouvoir.
00:43:51 Trois patrons ?
00:43:53 Non, c'est moi le patron.
00:43:55 Mais dans la rue, au jour le jour, c'est vous qui allez gérer mes affaires.
00:44:00 Sous le coup d'une mise en accusation, Castellano risque d'écoper d'une lourde peine de prison.
00:44:05 Il n'a pas convoqué Gotti pour le menacer, mais pour lui révéler ce qu'il envisage pour sa succession.
00:44:11 Della Croce continuera à être le numéro deux.
00:44:15 Mais si Castellano est envoyé en prison,
00:44:17 Gotti deviendra un chef de la rue, tout comme deux autres malfrats,
00:44:21 Tom Bilotti et Tommy Gambino.
00:44:23 Gotti ne s'attendait pas à une telle révélation de la part de Castellano.
00:44:27 Il lui apprend qu'à son départ, la famille sera dirigée par trois chefs différents.
00:44:31 Et il ne désigne pas ceux à qui on pourrait s'attendre.
00:44:33 Il parle de Gotti, de Tom Bilotti, qui n'est rien d'autre que son chauffeur,
00:44:38 et de Tommy Gambino, qui est un homme d'affaires.
00:44:40 Ce sont eux qui vont diriger la famille.
00:44:42 Mais Gotti veut-il vraiment partager le pouvoir avec ses deux compères ?
00:44:46 À ce moment-là, il a dû se demander ce que ça signifiait et ce qui les attendait.
00:44:50 Une fois de plus, Gotti ne fait pas confiance à Castellano.
00:44:54 Il est possible que Castellano ait cherché à faire la paix avec lui,
00:44:58 mais il est plus probable qu'il ait voulu lui faire baisser sa garde
00:45:01 pour pouvoir ensuite l'attaquer et le tuer.
00:45:04 Gotti sait qu'il n'a pas encore réglé le problème des enregistrements.
00:45:14 Gotti n'est pas du genre à attendre tranquillement sa mise à bord.
00:45:18 Alors que Castellano lui a placé une cible dans le dos,
00:45:34 il décide de monter un plan d'action très risqué.
00:45:37 Éliminer le patron.
00:45:41 Gotti organise cette entrevue pour persuader De Cicco de participer au plan visant à tuer Castellano.
00:45:46 Mais il va devoir faire plus que ça,
00:45:48 parce que De Cicco vient au rendez-vous avec l'un des tueurs les plus redoutés de l'organisation.
00:45:52 Sammy Gravano était un tueur à gages très prolifique.
00:46:00 Il avait déjà effectué 15 assassinats, y compris celui de son beau-frère.
00:46:04 C'était un type violent, et en plus de ça, il n'était motivé que par la paix du gain.
00:46:10 Sammy Gravano était principalement intéressé par les coûts qui rapportaient gros.
00:46:14 Quels accords pourrait-on détourner ?
00:46:17 Quelles affaires pourrait-on récupérer pour que ça rapporte un tas d'argent à la famille ?
00:46:21 C'est pour cette raison que Gravano avait la fâcheuse habitude de passer des accords financiers avec les gens.
00:46:26 Et quand il était en désaccord avec ses partenaires, ça finissait toujours de la même façon.
00:46:32 Il se faisait tuer.
00:46:36 John Gotti demande à passer le même genre d'accord.
00:46:40 Il cherche à fomenter un complot dont l'enjeu dépasse tout ce qui a été fait jusque-là.
00:46:43 Je risque ma peau sur ce coup.
00:46:45 Je sais qu'aucun de vous deux n'est satisfait de la situation.
00:46:50 Je veux que la famille redevienne ce qu'elle était, et je peux y arriver, si vous êtes là pour me soutenir.
00:46:56 Te soutenir pour quoi ?
00:46:58 Tu veux un dessin ?
00:47:02 Les gars, il est temps qu'il y ait du changement.
00:47:07 Tu parles du patron, John.
00:47:08 T'as pensé à quoi ?
00:47:11 Aller marcher un peu.
00:47:13 Mettez-vous à la place de John Gotti.
00:47:18 Est-ce que vous attendez bien sagement en espérant que Paul soit distrait par le procès et qu'il finisse par être condamné à 100 ans de prison ?
00:47:25 Est-ce qu'il ne pourra pas malgré tout agir par le biais d'autres personnes ?
00:47:29 Ou bien, est-ce que vous passez à l'action ?
00:47:32 Est-ce que vous le tuez avant qu'il vous tue ?
00:47:34 Et tant que vous y êtes, est-ce que vous en profitez pour prendre sa place et devenir le parrain ?
00:47:38 Gotti ne demande pas seulement à De Cicco et Gravano de l'aider à monter un plan pour tuer Castellano.
00:47:45 Il leur demande de participer à un putsch pour prendre le contrôle de la famille.
00:47:48 Gotti leur propose de tuer Castellano.
00:47:50 Ainsi, il deviendrait le boss, Francky De Cicco, le sous-patron, et Sammy Gravano, un capot.
00:47:56 Toute l'organisation serait remaniée.
00:48:00 Gotti a bien choisi son moment pour parler à De Cicco et Gravano.
00:48:03 Ils ont tous les deux une dent contre le patron.
00:48:06 Gotti ignore cependant qu'ils ont eux aussi un plan secret.
00:48:10 Voilà ce qu'on pourrait faire.
00:48:12 Gotti a raison. Big Paul doit dégager.
00:48:16 Les fédéraux vont finir par l'embarquer, et quand ça arrivera, on ne sait pas qui il choisira pour le remplacer.
00:48:23 Je préférais que ce soit toi qui le remplace.
00:48:28 Eh bien, Gotti n'est pas parfait, mais il a ce qu'il faut pour s'occuper de Paul.
00:48:33 Alors autant le laisser prendre le risque.
00:48:35 Et si cet enfoiré n'arrive pas à se contrôler, on le tuera.
00:48:39 Voilà l'accord que Sammy Gravano et Francky De Cicco ont passé en dehors de celui que Gotti leur a proposé.
00:48:47 On laissera John prendre la place du patron, et si jamais ça devait finir par ne plus nous convenir, on le tuera.
00:48:56 Dans la mafia, même si vous parvenez à tuer un parrain, votre tête est immédiatement mise à prix.
00:49:01 Au sein de la mafia, il n'existe pas de crime plus abominable que celui de tuer l'un des parrains des familles de la Cosa Nostra. Point à la ligne.
00:49:19 Lorsque ce crime est commis par un membre de la pègre, et qu'il n'a pas été autorisé par les patrons des cinq familles de New York, il doit être puni.
00:49:28 Si vous êtes l'un des chefs siégeant à la commission et que l'un des membres de votre famille se fait tuer, vous vous dites que vous auriez pu être à sa place.
00:49:37 C'est pour cette raison qu'il fallait rappeler l'obligation de respecter cette règle.
00:49:47 Gotti était un politicien rusé et un gangster avisé. Il savait que tuer le parrain, ce n'était pas rien, que c'était un énorme coup.
00:49:54 Il était conscient du fait qu'avant de passer à l'action, il serait préférable de recevoir le soutien des membres des autres familles du crime organisé.
00:50:01 Pour tuer Castellano, Gotti ne peut pas se contenter de l'aide de Gravano et de D'Cicco. Il doit recevoir l'accord des autres familles de la mafia.
00:50:11 Il prend alors une décision plutôt maligne. Il va parler aux membres un peu plus jeunes des autres organisations, à ceux de sa génération qui sont plus susceptibles de vouloir changer l'ordre établi.
00:50:20 C'est important pour moi de t'en parler, parce que je ne veux pas déclencher de guerre.
00:50:39 Gotti parvient à convaincre chacun des membres de la nouvelle génération. Mais tandis qu'il met au point les derniers détails de son complot, Paul Castellano finit par mettre la main sur les enregistrements de Ruggiero.
00:50:50 Sur ses bandes, tout est consigné. Le trafic de drogue, le complot et l'existence de la commission.
00:51:04 Éteins ça.
00:51:05 Paul Castellano a réussi à récupérer les enregistrements par le biais de son avocat, qui les avait demandé aux avocats de Ruggiero.
00:51:16 Il obtient alors tout ce dont il a besoin pour justifier le meurtre d'un capitaine appartenant à sa propre famille.
00:51:26 En parallèle, Gotti continue à comploter pour renverser Castellano. Castellano, lui, vient d'écouter les enregistrements. Il sait ce que foment Gotti et ses hommes, et c'est suffisant pour ordonner l'assassinat de Gotti, de Ruggiero et de tous ceux qui les entourent.
00:51:40 Mais Castellano hésite. Il ne prend pas tout de suite de décision, parce qu'il pense à Niel de la Croce.
00:51:46 Niel de la Croce est le numéro 2 de Castellano. Il continue à protéger Gotti et Ruggiero malgré leurs méfaits.
00:51:54 Après que Castellano a découvert leur trahison, de la Croce lui demande de ne pas les tuer.
00:51:59 Mais le 2 décembre 1985, Niel de la Croce meurt soudainement, quelques mois à peine après qu'on lui ait diagnostiqué un cancer.
00:52:11 Gotti est bouleversé par la mort de de la Croce. Il le considérait comme un père et comme son mentor. Il n'a pas le temps de s'apitoyer.
00:52:23 Niel de la Croce était le dernier rempart entre John Gotti et sa condamnation à mort.
00:52:27 Maintenant qu'il n'est plus là, Castellano va pouvoir s'occuper de Gotti.
00:52:32 Au cours des années 80, la mafia est prise entre deux feux. Le capot John Gotti et son parrain Paul Castellano sont prêts à se livrer une guerre sans merci.
00:52:46 Mais en décembre 1985, Niel de la Croce, le numéro 2 de la famille Gambino, meurt d'un cancer du poumon à l'âge de 71 ans.
00:52:55 Gotti et le reste de la famille assistent à la veillée funèbre pour lui rendre un dernier hommage.
00:53:10 Cependant, un membre de la famille Gambino manque à l'appel.
00:53:14 De la Croce meurt et Castellano ne se rend pas à sa veillée funèbre. C'est une insulte. Et je pense que tous les membres de l'organisation l'ont ressenti comme tel.
00:53:33 Ce type faisait partie de la famille. C'était un gangster selon les règles de l'art. Il représentait tout ce que l'organisation cherchait à défendre.
00:53:40 Comment peut-on refuser d'aller lui rendre un dernier hommage ?
00:53:43 Même si tu as eu des différends, tu vas à sa veillée funèbre et son enterrement. Tu fais acte de présence.
00:53:50 Tu n'as pas le choix, mais il ne l'a pas fait. Beaucoup ont alors eu la conviction que Castellano ne faisait pas partie de leur.
00:53:58 Ça a été très révélateur. Ça semble peu de choses, mais ça voulait dire beaucoup.
00:54:01 C'était une disgratiate, comme on dit en italien de la rue. C'était irrespectueux, mais il avait une excuse.
00:54:08 Il n'avait pas le droit d'y participer parce qu'il était sous le coup d'une mise en accusation.
00:54:13 Il n'avait pas envie d'y aller, alors il n'y est pas allé.
00:54:16 De nombreux membres de la famille sont désormais prêts à se retourner à la maison.
00:54:23 John Gotti, en politicien rusé, sait comment profiter de la situation.
00:54:27 Tu te rends compte de ce qu'a fait Paul ?
00:54:31 C'est une véritable gifle.
00:54:34 Ce n'est pas normal.
00:54:37 Je vais arranger ça.
00:54:40 Je t'appelle bientôt.
00:54:44 D'accord.
00:54:46 Cela permet à Gotti de faire mieux entendre sa voix au sein de l'organisation dans son combat contre Castellano.
00:54:51 C'est une nouvelle marque noire d'imposer sur Castellano.
00:54:55 Ça tombe à pic pour Gotti, qui ne se prive pas pour dire aux autres "Vous avez vu ? Vous avez vu ce qu'il a fait ?
00:55:00 À bien des égards, Paul Castellano a fait un très mauvais choix."
00:55:04 Il a fait un très mauvais choix.
00:55:06 Il a fait un très mauvais choix.
00:55:08 Il a fait un très mauvais choix.
00:55:11 Il a fait un très mauvais choix.
00:55:12 Il a fait un très mauvais choix.
00:55:14 La décision qu'il prend ensuite ne fait qu'aggraver son cas.
00:55:20 Félicitations, Tommy.
00:55:26 Lorsque Castellano désigne un nouveau numéro 2 pour remplacer De La Croce,
00:55:38 il choisit Tommy Bilotti, son garde du corps et chauffeur.
00:55:42 Il a voulu le remercier pour sa fidélité.
00:55:45 Il avait confiance en lui.
00:55:46 Mais ce qu'il n'avait pas prévu, ou bien ce qui ne l'intéressait pas,
00:55:49 c'était l'effet que ça allait avoir autour de lui.
00:55:52 Bilotti, c'était personne.
00:55:53 Il n'avait aucune expérience de la rue, aucune qualité de meneur d'homme,
00:55:56 et pourtant il est devenu le numéro 2 de l'organisation.
00:55:59 Tout le monde s'est dit "Ça va vraiment être lui, le prochain parrain ?"
00:56:02 Tu l'as bien mérité.
00:56:07 Lorsque Paul Castellano a désigné Tommy Bilotti comme sous-patron,
00:56:11 ça n'a pas du tout plu au reste de la famille.
00:56:14 Personne ne voulait que Tommy Bilotti, qui était considéré comme un sous-fifre,
00:56:18 comme le simple chauffeur d'un parrain qui n'était pas respecté,
00:56:21 devienne le sous-patron.
00:56:23 En plus de ça, John Gotti avait toujours peur que Paul Castellano
00:56:30 parvienne malgré tout à le faire tuer, ou à descendre l'un de ses hommes.
00:56:36 À la mort de Della Croce, tout a changé.
00:56:39 C'est devenu chacun pour soi.
00:56:41 Ils se demandaient tous ce qui allait se passer,
00:56:43 qui ils devaient soutenir, qui allait les protéger,
00:56:46 qui allait leur poser des problèmes.
00:56:48 C'est la situation dans laquelle était plongée la famille en décembre 1985.
00:56:53 John Gotti est plus déterminé que jamais à se débarrasser du parrain.
00:56:59 Il convoque tous les participants à son complot
00:57:01 pour former une alliance qui sera désormais appelée "Le Point".
00:57:06 Ils ont commencé à organiser l'assassinat de Castellano.
00:57:10 Il y avait John Gotti, Angelo Ruggiero, Frank DeCicco et Sammy "The Bull" Gravano.
00:57:19 Ils se sont fait appeler "Le Point"
00:57:21 et ils ont discuté de ce qu'ils devaient faire de Paul et la façon de s'en débarrasser.
00:57:25 Gotti et DeCicco ont envisagé un tas de scénarios pour atteindre Castellano,
00:57:30 mais rien ne fonctionnait.
00:57:32 Et chaque jour qui passait avec Castellano à la tête de la famille
00:57:35 rapprochait un peu plus Gotti de la mort.
00:57:38 Et puis enfin, une opportunité se présente.
00:57:49 DeCicco reçoit un appel de Castellano.
00:57:55 Il souhaite l'inviter à dîner pour discuter des affaires de la famille.
00:58:02 Paul Castellano apporte lui-même la solution aux problèmes de DeCicco et de Gotti.
00:58:06 Il invite DeCicco à le rejoindre au restaurant "Sparks Steakhouse".
00:58:10 C'est ce qui déclenche l'exécution du plan.
00:58:12 DeCicco sera à l'intérieur du restaurant, il aura un alibi.
00:58:15 C'est Gotti qui prendra tous les risques.
00:58:17 Si Gotti réussit, DeCicco en récoltera les fruits.
00:58:19 Si Gotti échoue, DeCicco sera innocent.
00:58:22 Il était à l'intérieur, il n'avait aucun lien avec cette histoire.
00:58:25 Pour DeCicco, c'était tout bénef.
00:58:27 Allô John ?
00:58:29 C'est Frank.
00:58:31 Oui, j'ai compris. Bien.
00:58:36 Pour la première fois depuis que Gotti a commencé à comploter contre lui,
00:58:43 Castellano n'est plus à l'abri.
00:58:45 Le plan est en marche.
00:58:47 Le restaurant est situé juste là, au sud de la 46ème rue.
00:58:50 Il est censé arriver à 16h30, on y sera à 16h.
00:58:54 Mais soyez prêts à patienter parce que cet enfoiré est toujours en retard.
00:58:59 La veille, John Gotti fait appel à tous ceux qui vont participer au meurtre.
00:59:04 Il devait y avoir une quinzaine de personnes.
00:59:06 Il ne leur a pas dit ce qu'ils allaient faire,
00:59:08 il leur a juste demandé d'être à tel endroit le lendemain et de se tenir prêts.
00:59:11 Il leur a expliqué où ils devaient se positionner.
00:59:14 Sa voiture devrait s'arrêter à cet endroit,
00:59:17 mais personne ne bouge avant qu'il n'ouvre la portière.
00:59:20 John, Sal, vous allez vous occuper de la cible numéro 1.
00:59:25 Vinnie, Frank, vous allez vous occuper du chauffeur.
00:59:28 Vous vérifiez qu'ils sont bien morts.
00:59:30 Vous vous mêlez à la foule et on se retrouve de l'autre côté du bloc.
00:59:34 Si quelqu'un vous arrête, vous lui graissez la patte.
00:59:38 Autre chose, Frank ?
00:59:40 Ça m'a l'air bien.
00:59:42 Prends ton flingue.
00:59:44 Sur le papier, le plan a l'air bien ficelé.
00:59:46 Mais si tout ne se passe pas comme prévu,
00:59:49 Gotti est un homme mort et De Cicco se tiendra prêt.
00:59:53 Vous avez bien compris ? John et moi, on sera là.
00:59:56 Est-ce que vous avez des questions ?
01:00:08 Gotti et ses hommes, qui font partie du haut de la hiérarchie dans la famille Gambino,
01:00:12 vont mettre en œuvre un plan visant à assassiner Paul Castellano, le parrain.
01:00:17 Si Frank De Cicco est à l'intérieur du restaurant,
01:00:22 il ne peut pas être l'un des tireurs.
01:00:24 John Gotti et Sammy Gravano ne feront pas non plus partie des tireurs,
01:00:28 mais ils seront dans une voiture non loin de là, pour vérifier que tout se passe bien.
01:00:32 Ils ont prévu que quatre de leurs hommes portent des imperméables et des toque-cosaques,
01:00:38 afin qu'il soit très difficile de les différencier.
01:00:41 Ils leur demandent de se poster devant le Sparks Steakhouse,
01:00:45 jusqu'au moment où Paul Castellano arrivera avec son chauffeur, Tommy Bilotti.
01:00:50 Une dernière chose.
01:00:52 Les cibles.
01:00:54 Big Paul et Tommy Bilotti.
01:00:57 Vous avez intérêt à les descendre, sinon vous finirez six pieds sous terre.
01:01:01 Allez, on y va !
01:01:03 Venez !
01:01:04 On y va !
01:01:05 Ils sont arrivés devant le Sparks Steakhouse aux alentours de 17h.
01:01:25 Il y avait cinq tireurs en tout, quatre pour passer à l'action et un en remplacement.
01:01:29 Ils attendaient devant le restaurant.
01:01:31 Gotti et Gravano étaient présents, c'est Gotti qui conduisait.
01:01:33 Sammy était du côté passager avec un talkie-walkie à la main.
01:01:36 Il devait prévenir les tireurs de l'arrivée de Paul et Tommy.
01:01:39 D'autres tireurs étaient placés en embuscade sur la 46e rue,
01:01:42 dans des voitures prévues pour s'échapper, avec d'autres sbires en renfort.
01:01:46 Il devait y avoir une douzaine de personnes en tout.
01:01:49 Tout est en place.
01:01:52 Désormais, il ne reste plus qu'à attendre que Paul Castellano tombe dans le piège.
01:01:59 Castellano était dans le bureau de son avocat et venait de recevoir de bonnes nouvelles.
01:02:03 Le dossier que la justice avait monté contre lui ne tiendrait probablement pas la route.
01:02:07 Merci.
01:02:08 De rien, Paul. Merci d'être venu.
01:02:10 Castellano est allé voir son avocat, Jimmy Larossa,
01:02:13 pour déposer les cadeaux de Noël des secrétaires,
01:02:15 et puis il s'est rendu au Sparks Steakhouse pour dîner avec Frank DeCicco.
01:02:19 Tu te sens prêt ?
01:02:23 Le plan est solide.
01:02:26 Les gars sont en place ?
01:02:29 Il n'y a aucun problème.
01:02:30 Oui. Enfin, si ça fonctionne.
01:02:33 Tu deviendras le parrain, tu devras t'occuper de la famille.
01:02:36 Tu es prêt pour ça ?
01:02:38 Jimmy, tout ce que j'ai fait dans ma vie, c'était en préparation de ce jour-là.
01:02:45 Ne me demande pas si je suis prêt.
01:02:48 Et voilà, ça y est.
01:02:49 Si Tommy regarde de ce côté, je le descends.
01:02:55 Ne fais rien du tout, Sammy. Regarde droit devant toi. Ne bouge pas.
01:02:59 Je vais te montrer comment on fait.
01:03:04 Je vais te montrer comment on fait.
01:03:05 Je vais te montrer comment on fait.
01:03:06 Je vais te montrer comment on fait.
01:03:07 Je vais te montrer comment on fait.
01:03:08 Je vais te montrer comment on fait.
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01:03:36 Je vais te montrer comment on fait.
01:03:37 Je vais te montrer comment on fait.
01:03:38 Boum boum boum, ils sont morts.
01:04:05 Il y a bien eu des témoins, mais dans ce genre de cas, c'est rare qu'on se rappelle
01:04:09 vraiment ce qui s'est passé.
01:04:10 On est sous le choc après un tel événement.
01:04:12 Miloti et Castellano se sont fait descendre juste devant le Sparks.
01:04:18 Le rendez-vous n'a jamais eu lieu.
01:04:20 Fin de l'histoire.
01:04:21 Le Don de la famille Gambino est mort.
01:04:25 Gotti fait abattre Castellano en pleine heure de pointe, au cœur de Manhattan, pendant
01:04:39 la période la plus chargée de l'année, une semaine avant Noël.
01:04:43 Son plan audacieux envoie un message très clair à ses amis, tout comme à ses ennemis.
01:04:47 J'étais dans la salle de rédaction.
01:04:52 L'un des éditeurs a crié qu'il y avait eu une fusillade sur la 46e rue et qu'il
01:04:57 semblerait que les deux victimes soient des diplomates.
01:04:59 L'erreur est venue du fait que la voiture située derrière celle de Castellano portait
01:05:07 des plaques diplomatiques.
01:05:08 Les gens ont pensé qu'il s'agissait d'un acte de terrorisme.
01:05:11 Je me suis rendu sur place, j'ai regardé les corps et j'ai dit « c'est Paul Castellano ».
01:05:17 Et lui c'est son chauffeur et son garde du corps, Tommy Bilotti.
01:05:22 On est sur un très gros coup.
01:05:24 Je me souviens avoir filmé un reportage en direct sur place.
01:05:28 J'ai commencé en disant « vous regardez le corps de Paul Castellano ».
01:05:31 Gotti n'en a pas encore fini.
01:05:56 La famille Gambino doit officiellement choisir un nouveau parrain.
01:05:59 Et Gotti va tout faire pour que ce soit bien lui.
01:06:06 Après les événements, Gotti convoque tous les capos de la famille Gambino.
01:06:11 En théorie, ils doivent élire un nouveau patron.
01:06:14 Mais ils savent déjà tous qui ils doivent choisir.
01:06:16 Gotti fait tout pour être sûr de s'approprier les clés du pouvoir.
01:06:19 Et si vous ne votiez pas pour lui, vous risquiez fort de finir de la même manière que Castellano.
01:06:24 Messieurs, je vais faire un tour de table et on va voter.
01:06:29 Je commence par toi.
01:06:31 Sans hésiter, je dis oui.
01:06:39 Oui.
01:06:42 Messieurs, nous avons un nouveau don, John Gotti.
01:06:48 Bravo.
01:06:49 John Gotti devient un roi de la paix, grain, après avoir pris des risques que personne
01:07:07 n'avait osé prendre jusque-là.
01:07:08 T'as vu notre ami ?
01:07:12 Demain.
01:07:13 Vous attendez quoi ? Allez chercher le camion, viens Angelo.
01:07:17 Il a brisé une des règles phares de la mafia.
01:07:19 Je ne suis qu'un fidèle soldat.
01:07:22 Il s'est dressé devant le parrain.
01:07:25 Il a réalisé le coup d'état le plus audacieux de l'histoire de la mafia.
01:07:33 Est-ce qu'il jurait beaucoup ? Oui.
01:07:35 Est-ce qu'il avait fait des études ? Non.
01:07:37 Est-ce qu'il a quitté le lycée en seconde ? Oui.
01:07:40 Mais il était très malin, très vif d'esprit.
01:07:43 C'était lui le chef.
01:07:44 Ça l'a toujours été.
01:07:46 Quand il avait 15 ans, c'était déjà lui le chef.
01:07:49 On dit qu'il vaut mieux vivre un an comme un lion que mille ans comme un mouton.
01:07:55 C'est ce que John Gotti a fait.
01:07:57 C'était un lion.
01:07:58 Il est resté tout le temps où je l'ai côtoyé.
01:08:02 Après l'assassinat de M.
01:08:05 Castellano, il est devenu le roi du monde.
01:08:08 Mais les règles sont les règles.
01:08:10 En faisant disparaître Castellano, John Gotti provoque la colère des mafiosis les plus dangereux
01:08:15 du pays.
01:08:16 Gotti ouvre la porte à un nouvel ordre au sein de la famille Gambino.
01:08:21 C'est lui le parrain.
01:08:22 De Cicco devient le sous-patron, Gravano est promu capo.
01:08:25 L'heure est aux réjouissances.
01:08:27 Ils ont gagné.
01:08:28 Mais il n'avait pas pensé que les chefs des autres familles, issus de l'ancienne
01:08:31 génération, ne seraient pas contents de la situation.
01:08:33 Les parrains des familles Luchese, Genovese, Bonanno et Colombo décident d'agir contre
01:08:41 John Gotti.
01:08:42 Ils ne peuvent pas laisser passer ça.
01:08:44 Les familles attendent patiemment d'avoir l'occasion d'atteindre Gotti.
01:08:51 Quand elles parviennent à leur fin, c'est toute la famille Gambino qui est ébranlée.
01:08:58 John Gotti a tué pour accéder jusqu'au sommet.
01:09:09 Et les parrains des familles Genovese et Luchese étaient furieux qu'il ait eu l'audace
01:09:13 d'agir de la sorte.
01:09:15 Pour tuer un parrain, on demande d'abord à la commission.
01:09:18 Les familles Genovese et Luchese ont alors élaboré un plan visant à tuer John Gotti
01:09:27 et son sous-patron, Frank De Cicco.
01:09:30 Ils ont fini par placer une bombe sous la voiture que John Gotti et Frank De Cicco étaient
01:09:35 censés utiliser pour aller d'un club de Brooklyn jusqu'au Ravenite Social Club à
01:09:41 Manhattan, dimanche après-midi.
01:09:42 Ce qui s'est passé, c'est que John Gotti leur a fait faux bond.
01:10:09 Lorsque Frank De Cicco est monté dans la voiture avec quelqu'un d'autre, ils ont
01:10:14 plié sur le bouton et il est mort dans l'explosion.
01:10:17 Frank De Cicco est victime d'une explosion tragique.
01:10:21 Il y perd un bras, une jambe et une partie de son torse.
01:10:24 Un autre soldat de la famille, Frank Bellino, est blessé, mais survit.
01:10:28 Gotti l'a échappé belle, ce qui lui permet d'asseoir un peu plus son autorité.
01:10:34 De Cicco et Gotti rêvaient tous les deux de devenir le patron, mais De Cicco n'était
01:10:40 pas du genre à prendre des risques.
01:10:41 Il préférait laisser les choses se faire en observant de loin.
01:10:44 Gotti, lui, prenait des risques sans arrêt.
01:10:46 Il saisissait les occasions à pleine main.
01:10:48 Maintenant que De Cicco est mort, il n'y a plus personne dans la famille qui puisse
01:10:53 se dresser contre John Gotti.
01:10:54 Mais Gotti est toujours menacé.
01:10:56 Les donnes des autres familles n'entendent pas le laisser s'en sortir aussi facilement.
01:11:00 Il doit alors échafauder un nouveau plan.
01:11:02 Il emploie une technique différente qui correspond davantage à sa personnalité.
01:11:06 En atteignant les plus hautes sphères du pouvoir, Gotti fait la une des journaux.
01:11:12 Lorsqu'il sort en public, il est régulièrement assailli par des journalistes, voire même
01:11:16 par des groupies.
01:11:17 Il décide de se servir de la presse comme d'un bouclier.
01:11:20 Il ne peut pas être assassiné si on le surveille sans arrêt.
01:11:24 Au cours des années 80, John Gotti est devenu le représentant de la mafia américaine,
01:11:32 que vous soyez dans l'Idaho, à San Diego ou en Floride, si on vous parlait de John
01:11:36 Gotti, vous pensiez immédiatement à la mafia.
01:11:38 Tout le monde savait qui il était.
01:11:39 C'était une approche complètement différente de celle que les gangsters de Hovel avaient
01:11:47 adopté jusque-là.
01:11:48 C'était le début de l'ère du Don Superstar, du Don qui fait la couverture du Time.
01:11:54 Il se faisait voir partout et on parlait de lui aussi bien en page 6 qu'en première
01:11:58 page.
01:11:59 Ça faisait partie de sa personnalité.
01:12:00 Il aimait ça.
01:12:01 Il avait vraiment l'air d'être attiré par la lumière.
01:12:03 Il a revêtu l'apparence d'une star.
01:12:09 Il avait de beaux costumes, il était bronzé à longueur d'année.
01:12:12 Il se faisait couper les cheveux sans arrêt pour être toujours bien coiffé et apprêté.
01:12:17 Lorsqu'il entrait dans un club à la mode ou un restaurant, sans exagérer, le niveau
01:12:23 sonore baissait d'au moins 75% pendant plusieurs secondes.
01:12:27 Lorsque les gens se rendaient compte qu'il venait d'arriver et qu'ils se disaient
01:12:31 « Eh, c'est John Gotti ! »
01:12:33 Il était assis à la table là-bas.
01:12:37 Après ça, ils le regardaient fixement comme s'il s'agissait d'une star ou d'un
01:12:41 membre de la famille royale.
01:12:43 Les gens venaient lui demander des autographes.
01:12:46 Il était plus connu qu'une star de cinéma.
01:12:48 Marlon Brando était dans le quartier de Little Italy et il a demandé s'il pouvait rencontrer
01:12:56 John Gotti.
01:12:57 Il avait l'air aussi enthousiaste à ce sujet que n'importe qui d'autre.
01:13:00 On est allé poser la question à John, il a répondu « Faites-le venir ».
01:13:04 Il était en train de jouer aux cartes dans un club.
01:13:06 Marlon Brando est arrivé et John Gotti lui a dit « C'est un plaisir de vous rencontrer
01:13:11 ». Brando lui aurait alors répondu « Laissez-moi vous montrer quelques tours de passe-passe
01:13:15 ».
01:13:16 La presse protège Gotti des autres gangsters.
01:13:19 Mais elle fait de lui une plus grande cible aux yeux des agents fédéraux.
01:13:22 Il a d'abord été acquitté pour l'agression d'un réparateur de réfrigérateur.
01:13:37 En 1987, il a été acquitté suite à des accusations de raquettes au terme d'une procédure
01:13:43 judiciaire qui a duré 7 ou 8 mois dans un tribunal fédéral de Brooklyn.
01:13:47 Ça a été le premier et l'unique parrain de la mafia à avoir été acquitté suite
01:13:52 à une mise en accusation pour raquettes.
01:13:54 En 1990, le gouvernement essaie une troisième fois de le coincer.
01:13:58 Mais il est de nouveau acquitté après avoir été accusé d'avoir tiré sur un des responsables
01:14:03 d'une union syndicale.
01:14:05 Il y a une photo après son acquittement en 1990 où on le voit au milieu de quelque
01:14:10 chose comme 600 journalistes qui essaient de se rapprocher de lui pour l'interroger.
01:14:14 C'est de là qu'il tire tous ses surnoms comme "The Dapper Don" qui veut dire "le
01:14:23 Don soigné" ou "The Teflon Don", le Don en teflon.
01:14:26 Il gagnait sans arrêt.
01:14:28 Mais toutes les bonnes choses ont une fin.
01:14:29 À cette époque, un procureur m'a dit "Vous savez, il faudra qu'il gagne à chaque
01:14:34 fois.
01:14:35 Nous, nous n'aurons qu'à gagner une seule fois."
01:14:37 Le boss de la crime, John Gotti, a été condamné à vivre en prison sans parole.
01:14:42 Gotti a été dit être le plus puissant figure de crime en Amérique.
01:14:46 Il était certainement le plus visible et le plus flamboyant.
01:14:48 Et il avait une réputation d'être intouchable.
01:14:51 Il a été frappé, n'est-ce pas?
01:14:52 Il a été frappé.
01:14:53 Le gouvernement peut considérer Gotti comme un meurtre dangereux, mais pour les gens
01:14:57 de son quartier, il est un héros.
01:14:59 Les maires fédéraux ont fermé les portes contre les protestants enrougés.
01:15:02 La chute de John Gotti représente plus que la disparition d'un parrain.
01:15:11 Elle pourrait signer la fin de la famille Gambino.
01:15:13 John Gotti a gravi tous les échelons.
01:15:16 Il a fait ce qu'il fallait pour arriver en haut de l'échelle.
01:15:19 Mais je pense qu'une fois qu'il s'est installé au sommet, il n'a pas su comment
01:15:22 gérer l'organisation.
01:15:23 Gotti avait une personnalité tellement affirmée qu'il ne pouvait pas s'empêcher de jouer
01:15:29 un rôle.
01:15:30 En tant que soldat ou que capo, c'est une chose, mais en tant que parrain, c'est différent.
01:15:34 Il ne parvenait pas à modérer son comportement.
01:15:37 Et je pense que ça a joué contre lui.
01:15:39 Ça lui a permis de réussir, ça lui a donné beaucoup de charisme, ça lui a permis d'obtenir
01:15:44 l'affection du public.
01:15:45 Mais au final, c'est aussi ce qui a causé sa perte.
01:15:48 Ce qui est dommage, c'est d'avoir choisi cette vie et d'être arrivé si haut.
01:15:57 Il savait que ça ne pourrait pas durer longtemps.
01:16:02 Mais il voulait faire partie de l'histoire, entrer dans la lignée des donnes de la Cosa
01:16:09 Nostra, y rester, que ce soit pendant un jour, un an, ou 50 ans, même après sa mort ou
01:16:16 un séjour en prison.
01:16:17 [Musique]
01:16:44 [Musique]
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01:17:02 Merci à tous !

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