ALPES DECIDEURS - 07/23 - LES ROSERAIES FELIX

  • l’année dernière
La difficile renaissance d‘une filière jadis bien connue : la consigne d’emballages en verre. Un enjeu à la fois écologique et économique, c’est le défi pour Alpes Consigne. Cécile Forgue, co fondatrice d’Alpes Consigne nous en parle.
Et focus sur un métier rare, celui d’obtenteur de variétés de roses ! Dans la plaine de la Bièvre, François Félix en a fait un art. Les croisements et les hybridations n’ont plus de secret pour lui et ses mariages donnent des merveilles dans les plus beaux jardins du monde dont celui du Potager du Roi à Versailles. Le rosiériste du Grand Lemps est également l’invité de l’émission.

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Transcription
00:00 -Noriser Economie et Présence,
00:02 partenaire des entreprises de votre territoire.
00:05 -Acteur et partenaire de l'économie régionale,
00:12 la Caisse d'épargne Rhône-Alpes vous présente Alpes Décideur.
00:15 ...
00:39 -Bonjour à tous et bienvenue dans Alpes Décideur,
00:42 le mensuel économique de Télégrenoble,
00:44 rendez-vous des chefs d'entreprise, des partenaires d'affaires
00:47 ou des curieux du monde économique.
00:49 Chaque mois, nous mettons en lumière
00:51 les entreprises qui font le dynamisme des Alpes.
00:54 A mes côtés, pour nous accompagner, Didier Bruno.
00:57 -Bonjour. -Christophe.
00:58 -Membre du directoire de la Caisse d'épargne Rhône-Alpes.
01:01 -La cybersécurité des entreprises. -Et l'internaute ?
01:04 -Le plafond de la dette aux Etats-Unis.
01:06 -Ce sera dans la 2e partie de l'émission.
01:09 La difficile renaissance d'une filière jadis bien connue,
01:12 la consigne des emballages en verre.
01:14 Des consommateurs aux distributeurs,
01:16 en passant par les producteurs,
01:18 tous sont à remobiliser autour d'un enjeu
01:21 écologique et économique.
01:22 C'est le défi à Grenoble d'Alpes Consigne.
01:25 A la rubrique innovation de l'hydrogène,
01:28 stockée sous forme solide dans un disque.
01:30 Et puis, focus sur un métier rare,
01:33 celui d'obtenteur de variétés de roses.
01:35 Dans la plaine de la Bièvre, François Félix en a fait un art.
01:39 Les croisements, les hybridations
01:41 n'ont plus de secret pour lui.
01:43 Ses mariages donnent des merveilles
01:45 dans les plus beaux jardins du monde,
01:47 dont celui du Potaché du Roi à Versailles.
01:49 Avoir une longueur d'avance sur les escrocs potentiels,
01:57 c'est le secret des meilleures défenses.
02:00 Cette stratégie est aussi valable pour se prémunir
02:03 des cyberattaques, piching, exploitation d'une faille,
02:06 arnaque au président.
02:07 Elles peuvent prendre plusieurs formes.
02:10 En 2022, près d'une entreprise française sur deux
02:12 aurait été affectée.
02:14 Quels sont les risques encourus ?
02:16 Quelles sont les conséquences ?
02:18 On fait le point avec vous.
02:19 -Oui, Christophe.
02:20 La cybersécurité, c'est une préoccupation majeure
02:23 de nos clients, de toutes les entreprises.
02:26 Vous le savez, l'intensification des usages digitaux,
02:29 l'ultraconnection par Internet, les paiements en ligne,
02:32 le développement des objets connectés,
02:34 mais aussi le télétravail,
02:36 où on ouvre vers l'extérieur un système d'information.
02:39 On contribue au développement exponentiel
02:42 des cyberattaques ces dernières années.
02:45 En 2022, un chiffre qui fait un peu froid dans le dos,
02:48 45 % des entreprises ont constaté une cyberattaque
02:51 et en moyenne, c'est trois attaques sur l'année.
02:53 Voilà, très important.
02:55 Les formes de ces cyberattaques, vous les connaissez.
02:58 Le phishing, l'exploitation des failles,
03:00 l'arnaque au président, très important,
03:03 usurpation de l'identité d'un dirigeant
03:05 qui est souffrant, qui est en vacances,
03:08 pour exiger d'un collaborateur,
03:10 qui, dans ces cas-là, est sous prise psychologique,
03:13 de faire une opération.
03:14 On a eu l'exemple d'une comptable qui travaillait depuis 25 ans
03:18 avec son dirigeant et qui, le couple, j'allais dire,
03:21 s'est fait avoir sur un virement frauduleux.
03:24 Une attaque aussi qui est en fort développement,
03:27 c'est bien sûr tout ce qui est le rançon logiciel.
03:29 Donc, quelque part, un logiciel espion
03:32 rentre sur votre système informatique,
03:34 on vous capture vos données,
03:35 et contre une rançon, très souvent en bitcoin,
03:37 on vous promet de restituer ces données.
03:40 À la question qu'on me pose toujours, faut-il payer ?
03:43 D'ailleurs, officiellement, non, bien sûr, il ne faut pas payer,
03:46 mais bien sûr, chaque cas doit être étudié dans la discrétion.
03:51 30 %, alors, il y a l'usage du cloud également
03:54 qu'il faut surveiller, puisque vous savez que 30 % des entreprises
03:57 hébergent plus de la moitié de leur système d'information
04:00 dans le cloud, et là aussi, il faut être extrêmement vigilant,
04:04 car c'est une nouvelle porte d'entrée
04:06 dans le système d'information de votre entreprise.
04:08 Voilà, donc il faut vraiment veiller à la bonne gestion
04:12 et la bonne surveillance de toute la chaîne informatique
04:16 de l'hébergeur.
04:17 D'autant que ces cyberattaques,
04:18 elles deviennent de plus en plus professionnelles,
04:20 elles se professionnalisent.
04:21 Oui, alors elles deviennent de plus en plus professionnelles,
04:24 c'est les cybercriminels qui vont se former sur le darknet,
04:28 qui vont aller chercher des informations,
04:29 des logiciels sur le darknet.
04:31 Donc, c'est vrai que c'est devenu un vrai business.
04:34 Et les conséquences peuvent être graves ?
04:36 Alors, les conséquences peuvent être graves.
04:39 On considère qu'en moyenne, c'est à peu près 350 000
04:42 à 400 000 euros de perdus,
04:45 mais il y a eu des dossiers qui ont été médiatisés dans la presse
04:48 avec plusieurs dizaines de millions d'euros.
04:50 Voilà, donc, j'allais dire, la cyberattaque,
04:53 c'est toujours une perte financière in fine.
04:56 Et quelles sont les entreprises les plus concernées ?
04:59 Alors, les TPE, les PME, le secteur de la santé,
05:01 également les hôpitaux qui ont été touchés l'année dernière,
05:05 et puis, bien sûr, les collectivités locales.
05:07 Il y a des secteurs qui sont plus protégés que d'autres,
05:09 vous l'imaginez, ça nous rassure, la finance, les banques, bien sûr,
05:13 les secteurs de l'énergie.
05:16 Mais c'est vrai que le luxe, les services,
05:19 et certains... Enfin, le secteur des services en sens large
05:22 et certains services publics
05:24 sont en train d'essayer de rattraper leur retard
05:27 sur ces investissements pour se protéger de la cybersécurité.
05:31 - Comment est-ce qu'on peut se prémunir en anticipation ?
05:36 - Alors, en anticipation,
05:37 nous, ce qu'on recommande, c'est plusieurs choses.
05:39 La première des choses, c'est bien sûr la formation du personnel.
05:42 Et c'est une formation qui ne doit pas être faite one-shot,
05:45 j'allais dire, mais c'est une formation qui doit être faite
05:47 en permanence au fil de l'eau,
05:49 parce qu'on a tous tendance à considérer,
05:51 à titre personnel ou professionnel,
05:53 que les attaques, c'est pour les autres, c'est pas pour soi.
05:55 Donc, la formation du personnel,
05:59 c'est des tests, des exercices aussi,
06:01 des faux mails qu'on envoie.
06:02 Nous, on a régulièrement cet exercice de faux mail
06:05 et je me fais régulièrement avoir.
06:07 Je crois que c'est une vraie discipline,
06:09 une vraie hygiène de vie
06:10 que d'entraîner les collaborateurs sur la cybersécurité.
06:13 Ensuite, bien sûr, c'est le rôle d'un RSSI,
06:15 d'un responsable de système de sécurité d'information,
06:18 qui est là pour, j'allais dire,
06:21 poser les jalons stratégiques
06:23 de défense informatique de l'entreprise.
06:28 Mais c'est vrai que c'est une fonction
06:29 sur laquelle il y a une grosse pénurie de collaborateurs.
06:32 On considère qu'il y a à peu près 20 000 RSSI
06:36 qui devraient être disponibles,
06:38 enfin, qui manquent aujourd'hui sur les entreprises.
06:41 Et puis, ça coûte cher, un RSSI.
06:43 Donc, moi, je conseille toujours aux TPE, aux PME aussi,
06:46 d'aller vers des entreprises extérieures.
06:49 Il y en a beaucoup dans notre belle région
06:51 qui sont spécialisées là-dessus,
06:53 qui font un état des lieux de votre système
06:56 et qui ensuite vous proposent, bien sûr,
06:57 des plans de remédiation et des plans d'action.
07:00 Alors, ce que nous disent très souvent les clients,
07:02 c'est que c'est cher.
07:03 Mais avant, c'est toujours cher, et après, c'est trop tard.
07:06 Donc, il faut être extrêmement là-dessus, extrêmement lucide.
07:10 -Le premier conseil qu'on peut donner aux chefs d'entreprise,
07:11 c'est de partir sur un diagnostic de son...
07:13 -Un diagnostic de son système.
07:15 Il y a beaucoup de bon sens.
07:16 Diagnostic et formation du personnel.
07:19 -Merci beaucoup, Didier Bruno, pour ces précisions.
07:21 En moyenne, le coût généré par une cyberattaque,
07:23 vous le disiez, est autour de 375 000 euros.
07:26 -Voilà un bon argument, effectivement, pour y réfléchir.
07:30 Convaincre les producteurs, les distributeurs et les consommateurs,
07:39 c'est le pari qui permettra de remettre en place
07:41 toute une filière, jadis bien connue,
07:44 celle du réemploi des emballages en verre.
07:47 Le système de consignes qu'utilisaient avec beaucoup de bon sens
07:50 nos grands-parents peine à revenir et à redevenir un réflexe.
07:54 -Il est pourtant très vertueux, à la fois sur le plan écologique
07:57 et du point de vue économique.
07:59 On en parle avec Cécile Forc. Bonjour.
08:01 -Bonjour. -Vous êtes la cofondatrice
08:04 d'Alpes Consignes,
08:05 une entreprise qui est d'abord née sous forme d'association
08:09 et qui est devenue une CIC,
08:11 une société coopérative, tout récemment.
08:13 -Exactement, en 2021, on a fait la transformation.
08:16 -Vous avez été lauréate en 2022 du Trophée des ailes
08:20 du réseau Femmes chefs d'entreprise Grenoble-Alpes.
08:24 Cette société coopérative, Alpes Consignes,
08:28 elle rayonne sur notre région alpine ?
08:30 -On travaille sur trois départements,
08:32 la Haute-Savoie, la Savoie-Élysée,
08:35 et nos locaux sont implantés à Grenoble.
08:37 -Je le disais, la consigne, c'est un enjeu
08:40 à la fois écologique et économique.
08:43 Expliquez-moi. -Exactement.
08:45 Du côté écologique, l'idée du réemploi,
08:48 c'est de partir sur une bouteille qui va être lavée
08:51 avec à la clé des économies d'émissions de gaz à effet de serre.
08:55 On parle de 79 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre
09:00 par rapport à une bouteille recyclée.
09:02 C'est aussi des économies d'énergie, de l'ordre de 76 %.
09:05 Pour l'eau, même si ça peut paraître contre-intuitif,
09:08 on parle de 30 à 50 % d'économies d'eau
09:11 pour une bouteille réemployée, en comparaison avec le recyclage.
09:15 -Il faut bien faire la différence à ce stade
09:17 entre la bouteille que je vais mettre dans la colonne à verre
09:21 et celle que je dois refondre,
09:22 et celle que vous proposez de réutiliser telle qu'elle.
09:25 -C'est bien ça, oui.
09:27 Là, on sort d'un statut de déchet pour la bouteille
09:30 à partir du moment où on a fini de l'utiliser
09:32 pour son usage initialement prévu.
09:35 On reste sur une bouteille qui est complètement intègre
09:38 et de la même façon qu'au quotidien,
09:40 on lave notre vaisselle une fois qu'on a fini de manger.
09:43 C'est une image assez simple à apercevoir.
09:46 Là, la bouteille est en parfait état de refonctionner,
09:49 donc on va tout simplement la laver
09:51 et la redistribuer au producteur implanté sur notre territoire.
09:54 -On va voir que ce n'est pas aussi simple que ça.
09:57 On peut préciser qu'une bouteille classique
10:00 peut être réutilisée une vingtaine de fois ?
10:02 -Elle peut être réutilisée jusqu'à 50 fois,
10:04 les études disent ça.
10:06 Après, la moyenne se situe à 20 fois.
10:08 C'est pertinent de faire du réemploi dès la 2e réutilisation.
10:12 -Donc, ça permet d'économiser l'énergie nécessaire
10:15 à la refonte et à la reconstruction d'une nouvelle bouteille.
10:18 Ça permet de limiter l'explosion des prix de l'énergie,
10:21 particulièrement sensible ces dernières années.
10:24 Et ça permet aussi d'atténuer les effets
10:26 de la pénurie de bouteilles sur le marché.
10:29 -Tout à fait. C'est ce qu'on a constaté en 2022,
10:32 avec les problématiques de pénurie d'accès aux bouteilles en verre
10:35 et avec l'augmentation des coûts de l'énergie.
10:38 Des producteurs qui n'étaient pas forcément intéressés
10:41 d'un point de vue environnemental se sont vraiment tournés vers nous
10:45 en tant que fournisseurs de bouteilles
10:48 et en capacité de fournir des bouteilles moins chères
10:50 que celles qui sont neuves. Voilà.
10:52 -Je le disais en introduction, c'est une filière
10:55 à reconstruire. Nos grands-parents,
10:57 les plus anciens d'entre nous, connaissaient la consigne.
11:01 C'était quoi, dans les années 80-90 ?
11:03 On allait au supermarché, on ramenait ces bouteilles
11:06 et on gagnait un bon d'achat en échange.
11:08 Aujourd'hui, le gouvernement a décidé d'en faire
11:11 un véritable objectif stratégique.
11:13 -C'est les annonces, effectivement,
11:15 qui sont complètement dans l'actualité,
11:18 puisqu'elles sont parues la semaine dernière.
11:20 Il y a des objectifs, donc,
11:23 de faire en sorte que la consigne
11:27 pour le réemploi des bouteilles en verre,
11:29 c'est la dernière annonce, devienne une réalité d'ici à deux ans.
11:33 -Les hypermarchés seront, en fonction de leur taille,
11:37 obligés d'y venir et de s'y mettre ?
11:39 Il faut dire qu'aujourd'hui, la pratique est assez marginale.
11:42 -Oui, on reste sur quelque chose d'anecdotique,
11:45 mais aujourd'hui, les chiffres sont vraiment
11:48 dans une forte ascension.
11:49 Bien sûr, du coup, le réemploi représente aujourd'hui,
11:54 on disait, 1 % de ce qui circule sur le marché.
11:58 C'est très, très faible.
11:59 Il y a cet objectif d'atteindre les 10 % à horizon 2025.
12:04 -2027, oui. -2027, pardon.
12:06 Et en fait, la position d'Alpeconcine,
12:10 c'est réellement... J'aime bien ce terme de simplicité,
12:13 puisqu'on est là pour permettre aux différents acteurs de la boucle
12:17 d'avoir quelque chose de coordonné
12:20 et qui soit suffisamment simple
12:22 pour être pérenne et durer à long terme.
12:25 -On en vient à votre travail chez Alpeconcine.
12:28 Je le disais, toute la filière est à reconstruire,
12:31 le producteur, le distributeur et le consommateur.
12:35 On va commencer par le producteur.
12:37 Il faut convaincre les producteurs,
12:39 donc en gros, une microbrasserie, un viticulteur.
12:43 J'ai bien compris, quelqu'un qui produit du lait, pourquoi pas,
12:46 d'utiliser des contenants réutilisables.
12:49 -Oui, complètement.
12:50 On travaille avec tous les producteurs
12:52 qui auraient besoin d'envaler leurs produits
12:55 dans une bouteille en verre.
12:57 C'est vraiment le seul critère,
12:59 donc d'être plutôt sur du liquide, aujourd'hui.
13:02 Les arguments sont économiques, écologiques
13:05 et dans la simplicité aussi de la solution qu'on propose,
13:09 puisqu'on fait à la fois l'accompagnement
13:12 pour que le producteur bascule sur une bouteille
13:14 qui est compatible au réemploi
13:16 ou qu'on puisse valider que celle qu'il utilise déjà
13:19 est compatible.
13:21 Il y a aussi tout l'accompagnement
13:23 qui est réalisé souvent avec les imprimeurs
13:26 pour accompagner sur la partie étiquette,
13:29 qui est vraiment le deuxième enjeu technique
13:31 qu'on peut rencontrer pour faire rentrer
13:34 des nouveaux producteurs.
13:35 -Avoir des bouteilles homogènes
13:37 et des étiquettes qui se décollent.
13:39 -Exactement.
13:41 Et qui correspondent aux attentes du producteur
13:43 d'un point de vue marketing.
13:45 -Ca veut dire des cols plus solubles
13:47 pour les laver plus facilement.
13:49 Vous travaillez chez Alpeconsigne
13:51 avec combien de producteurs ?
13:53 -On a 35 producteurs qui sont membres du réseau.
13:56 Concrètement, ce chiffre-là, c'est vraiment 35 producteurs
14:00 dont on peut trouver les références
14:02 dans le réseau de magasins en point de collecte.
14:05 -C'est des producteurs de quoi ?
14:07 -Producteurs de bière, brasseurs, vignerons,
14:10 producteurs de jus.
14:11 Il y a également un producteur de kombucha.
14:13 Il n'est pas encore disponible sur le marché,
14:16 mais pour dire l'étendue de ce qu'on peut faire
14:19 en termes d'accompagnement,
14:20 un producteur fait du tonic avec lequel on travaille pour bientôt.
14:24 -On a vu le producteur.
14:26 Le distributeur, maintenant, le magasin,
14:28 dans lequel le consommateur va venir rendre sa bouteille consignée
14:32 contre des bons d'achat, c'est ça, le principe ?
14:35 -Non, justement.
14:37 On parle bien de réemploi
14:38 et pas de consignes, malgré le nom qu'on a choisi pour l'entreprise.
14:42 Aujourd'hui, on a pris le parti de développer le réseau
14:45 sans mettre en place un système de rétribution financière.
14:49 -Pas de contrepartie. -Oui.
14:51 Quand il y en a une, c'est toujours au choix du magasin
14:54 ou du producteur qui le met en place et qui le gère en local.
14:57 -Aujourd'hui, vous travaillez avec une centaine de magasins
15:01 sur les trois départements. -107 magasins,
15:03 dont la moitié, du coup, en Isère.
15:06 -Ca s'organise comment ? C'est quand même une logistique.
15:09 -Exactement.
15:10 C'est ça qui est passionnant,
15:12 c'est qu'on a plein de branches différentes dans notre activité.
15:16 D'un point de vue logistique,
15:18 on a déjà une partie...
15:19 On est en capacité de fournir au magasin les outils logistiques.
15:23 Donc, concrètement, c'est les caisses
15:25 dans lesquelles les bouteilles vont être déposées
15:28 en attente de la collecte.
15:30 Une fois que le magasin a atteint le seuil
15:33 et qu'il est d'accord sur le nombre de caisses
15:35 qui allaient être disposées,
15:37 il nous contacte et on organise la collecte.
15:40 -Ca veut dire que vous allez chercher
15:42 concrètement ces caisses, qu'il faut trier les bouteilles.
15:45 -Exactement.
15:47 On a plusieurs solutions pour la collecte des bouteilles.
15:50 Au niveau de Grenoble, on a mis en place un partenariat
15:53 avec Tout en vélo, ce qui nous permet d'avoir
15:56 une logistique décarbonée sur l'agglomération.
15:58 Et quand c'est pas Tout en vélo qui le fait,
16:01 par exemple, ce matin, j'étais en train de collecter
16:04 encore des magasins.
16:05 Et après, toutes les bouteilles qui sont récupérées
16:08 dans l'ensemble des magasins partenaires
16:11 sont ramenées à Grenoble.
16:13 On a notre entrepôt logistique sur Grenoble
16:15 dans lequel on va faire le tri des bouteilles.
16:18 On va les recatégoriser par typologie,
16:20 donc une bouteille de limonade, une bouteille de vin,
16:23 une bouteille de bière,
16:25 pour optimiser ensuite le transport vers l'unité de lavage.
16:28 -Qui est dans la Drôme. -Exactement.
16:31 -Qui est mutualisée entre plusieurs structures
16:33 au niveau de la région.
16:35 Les bouteilles sont lavées, on enlève l'étiquette,
16:38 on les lave et on les remet sur le marché
16:40 et on les reconditionne. -C'est ça.
16:42 Aujourd'hui, on est sur un reconditionnement
16:45 similaire à du neuf, ce qui permet de limiter
16:48 dans un premier temps les changements de pratiques
16:51 pour nos clients qui se retrouvent avec un produit
16:53 avec lequel ils ont l'habitude de travailler.
16:56 -Autre maillon de cette filière, le consommateur.
16:59 C'est une part aussi de lui, il est aussi essentiel.
17:02 Nos grands-parents connaissaient bien ce geste.
17:05 Il faut réussir à le convaincre et à lui expliquer.
17:08 -Tout à fait.
17:09 C'est vraiment le premier maillon de la chaîne,
17:11 dans le sens où, sans retour de la part du consommateur,
17:15 derrière, on n'a pas de matière première pour travailler,
17:18 c'est un peu notre fournisseur.
17:20 On est vraiment sur un enjeu de reprise d'habitude
17:22 de la part du consommateur, d'évolution d'habitude.
17:25 Aujourd'hui, les gens ont peut-être pour la plupart
17:29 l'habitude d'aller à la Benaver.
17:30 Là, le parti qu'on a pris de travailler
17:33 avec les magasins alimentaires, c'est aussi de simplifier
17:36 le geste de retour, puisqu'il s'agit de simplement
17:39 mettre les bouteilles dans son cabas
17:41 pour retourner faire ses courses.
17:43 Ca évite les oublis.
17:45 Voilà.
17:46 -Effectivement, c'est un sacré défi.
17:50 Il y a un petit logo sur les bouteilles qu'on achète
17:54 et dont on sait qu'on pourra réemployer la bouteille.
17:57 -Exactement. Il y a ce 2e enjeu,
17:59 au-delà de la prise d'habitude,
18:01 de permettre aux gens d'identifier
18:03 quelles sont les bouteilles réemployables
18:05 et les distinguer de celles qui seraient à usage unique.
18:09 Avec ce logo, qui est un logo qui fonctionne
18:12 à l'échelle nationale et sur lequel on se coordonne
18:17 avec 9 autres opérateurs.
18:19 Ce logo qui ressemble, un peu compliqué à décrire,
18:23 mais qui ressemble à une combinaison de flèches
18:26 qui converge vers une bouteille en transparence
18:28 et qui peut être retrouvée sur les étiquettes
18:31 des producteurs qui ont été accompagnés par Alpeconcine,
18:34 souvent doublées d'une vignette pour faciliter la prise d'habitude.
18:38 -Alpeconcine existe depuis quelques années,
18:42 un 3 ou 4 ans.
18:43 L'objectif est d'atteindre 3 millions de bouteilles
18:46 collectées et triées chaque année,
18:48 réemployées chaque année.
18:50 Aujourd'hui, on est à 60 000.
18:52 Vous constatez cette année, vous nous le disiez,
18:55 l'accélération de l'accroissement.
18:57 -Exactement. On est sur une courbe loin d'être linéaire,
19:00 plutôt exponentielle.
19:02 Il faut savoir que, pour avoir une idée de l'accroissance,
19:05 l'an dernier, on collectait environ 60 000 bouteilles.
19:08 Là, en juin, depuis janvier, on a collecté 60 000 bouteilles
19:12 et on collecte plus 18 % chaque mois,
19:15 de mois en mois.
19:17 Donc, l'accroissance est là
19:19 et c'est vraiment lié à l'agrandissement du réseau,
19:23 le nombre de points de collecte, le nombre de producteurs,
19:26 qui s'accroît, donc l'offre est plus large pour le consommateur,
19:30 et la prise d'habitude, le fait de communiquer
19:33 auprès du grand public, qui joue son rôle.
19:36 -2023 sera une année charnière.
19:38 -2023, l'année du réemploi.
19:40 Ca sera... Oui, c'est une grande année.
19:43 -Vous sentez que le public, les producteurs,
19:46 les distributeurs commencent à adhérer
19:48 et vous appellent plus spontanément ?
19:51 -Alors, je dirais qu'on va rencontrer de nouveaux enjeux,
19:54 parce qu'on va se tourner vers un secteur
19:57 qui est un peu plus éloigné, peut-être, de ces pratiques-là.
20:01 Les premiers distributeurs du réseau
20:04 étaient des magasins qui ont aussi d'autres services
20:08 de type vrac, etc.,
20:10 qui sont à destination de leurs clients.
20:12 Le réemploi venait comme une offre complémentaire
20:15 à ce qui était proposé.
20:17 Maintenant, l'objectif de Alpeconsign,
20:19 c'est de permettre le réemploi pour tous, partout,
20:22 et de façon la plus simple possible.
20:24 Il va falloir s'attaquer aux grands distributeurs.
20:27 -Supermarchés, hypermarchés, grand public, c'est ce que j'entends.
20:31 -Oui, complètement.
20:32 -En tout cas, tous les détails sont sur votre site internet.
20:36 Alpeconsign.fr, très bien fait.
20:38 Consomme-acteur, producteur ou distributeur,
20:41 on a le bon onglet sur lequel aller.
20:43 Et pour les consommateurs, il y a la liste des magasins
20:46 dans lesquels on peut se rendre
20:48 pour participer à cette... -Avec une carte
20:52 et le logo, du coup, à découvrir sur le site.
20:55 -Merci beaucoup, Cécile.
20:56 Merci d'être venue.
20:58 On précise que dans notre métropole de Grenoble,
21:00 chaque année, un habitant jette en moyenne 30 kg de verre.
21:04 Ca représente 11 000 tonnes au total,
21:07 dont une bonne partie pourrait être réemployée
21:10 via le système de consigne que vous venez de nous présenter.
21:13 -Complètement.
21:15 Musique d'ambiance
21:17 ...
21:20 -Réussir à stocker de l'hydrogène sous forme solide,
21:23 c'est l'exploit d'un groupe de chercheurs
21:25 du CNRS de Grenoble.
21:27 L'enjeu est de taille, puisque si l'hydrogène
21:29 est trois fois plus performant que les combustibles fossiles,
21:33 il prend aussi plus de place et il nécessite plus d'énergie
21:36 pour le comprimer et le stocker.
21:38 La solution pourrait donc venir de cette innovation grenobloise
21:42 et être déterminante dans la lutte
21:44 contre le changement climatique.
21:46 -Une équipe de chercheurs de Grenoble
21:48 a développé une technologie fondée sur le stockage solide
21:52 de l'hydrogène, une innovation déterminante
21:55 dans la lutte contre le changement climatique.
21:57 -Nous avons stocké ici, dans un disque de cette dimension,
22:00 qui va faire un litre de volume,
22:02 l'équivalent de 650 litres d'hydrogène gazeux.
22:05 Sous forme de gaz, comprimé,
22:07 c'est comme si on l'avait compressé à 650 bars,
22:10 alors que ça tient à température ambiante,
22:12 dans l'atmosphère, et il n'y a aucune réactivité.
22:15 -Les chercheurs français sont finalistes
22:18 dans la catégorie recherche du prix de l'inventeur européen.
22:21 Ce prix récompense les chercheurs dont les innovations
22:24 ont apporté des réponses aux défis de notre temps.
22:27 L'utilisation de l'hydrogène décarboné est cruciale.
22:30 Il offre une performance trois fois supérieure
22:33 aux combustibles fossiles, mais son stockage et son transport
22:36 nécessitent plus d'espace et d'énergie.
22:38 -Il y aura beaucoup de voitures alimentées
22:41 avec de l'hydrogène.
22:43 Il faudra donc beaucoup de quantité d'hydrogène
22:46 pour une station-service.
22:48 L'idée générale, c'est produire de l'hydrogène sur place
22:51 avec un électrolyseur,
22:53 stocker dans nos réservoirs sans aucun danger,
22:56 puisqu'on stocke sans pression,
22:58 et après, on reprend l'hydrogène,
23:00 on redessorbe cet hydrogène depuis nos réservoirs
23:05 et on le comprime directement dans les réservoirs des voitures.
23:08 -De nombreuses entreprises étrangères
23:11 sont déjà intéressées et investissent dans le projet.
23:13 En Norvège, la décarbonation des transports est une priorité.
23:17 Ils souhaitent installer des réservoirs à hydrogène solides
23:20 sur leurs ferries.
23:21 -Des étrangers nous ont dit que ce qu'ils avaient développé
23:24 était très intéressant,
23:26 qu'ils voulaient reprendre en main cette unité
23:28 qui est arrêtée par Maxi.
23:30 Ils ont mis en place une équipe de production
23:33 pour produire 24 heures sur 24 des hydrures
23:36 et fabriquer des pastilles pour les mettre dans des réservoirs.
23:39 Beaucoup d'activités vont se greffer autour.
23:42 -La France consomme près de 900 000 tonnes d'hydrogène par an,
23:45 en grande partie carbonée,
23:47 responsable d'un rejet dans l'air de 9 millions de tonnes de CO2.
23:50 Le principal défi du secteur
23:52 reste encore de pouvoir décarboner sa production.
23:55 -Avec cette solution, la densité de stockage
23:58 est beaucoup plus importante
24:00 que le stockage habituel de l'hydrogène.
24:02 Ainsi, un porte-conteneur pourrait contenir
24:04 cinq fois plus de combustible que lors d'un chargement classique.
24:08 Un disque d'hydrogène peut être stocké
24:10 pendant de nombreuses années sans se dégrader.
24:13 Alpe Décideur vous donne la possibilité
24:21 de poser vos questions à notre expert.
24:24 Écrivez-nous alpedecideur@telegrenoble.net.
24:28 Didier, aujourd'hui, une question sur la dette US.
24:32 -Le plafond de la dette US,
24:34 qui a beaucoup défrayé la chronique en mai dernier,
24:36 donc au début du printemps,
24:38 c'est une spécificité américaine.
24:40 C'est le montant maximum que le gouvernement fédéral
24:43 peut emprunter sur les marchés financiers.
24:45 Je crois que ça date de 1917,
24:48 pour soutenir l'effort de guerre des Etats-Unis,
24:50 qui entraient en guerre,
24:52 la première fois de leur existence,
24:54 sur le front de la Première Guerre mondiale.
24:56 Alors, ce montant, il est de 31 400 milliards de dollars.
25:01 Ça représente 123 % du PIB des Etats-Unis.
25:05 Et seul un vote du Congrès peut rehausser ce montant.
25:08 Voilà, donc, globalement, c'est quelque chose d'important.
25:11 Alors, si jamais il y a un blocage,
25:13 et vous avez vu qu'il y en a beaucoup dans l'histoire américaine,
25:16 les blocages doivent entraîner
25:18 donc une baisse, j'allais dire,
25:20 des investissements du gouvernement fédéral,
25:22 une baisse du versement des pensions,
25:24 donc des conséquences sociales et politiques très importantes.
25:29 Et puis, on peut aller jusqu'à le défaut de paiement,
25:32 qui est ce qui agite beaucoup la planète financière
25:35 et l'économie mondiale,
25:37 si jamais les Etats-Unis faisaient défaut
25:39 sur le paiement de leur dette,
25:41 ce serait une catastrophe absolue pour les marchés financiers.
25:43 Alors, bien entendu, on n'arrive pas à cette extrémité.
25:47 C'est une véritable arme politique avec un suspense politique,
25:50 puisque je crois que 80 fois,
25:54 le sujet qui avait été soulevé,
25:56 on se rapprochait du plafond, a été réglé.
25:59 Donc, il n'y a jamais eu ce défaut des Etats-Unis,
26:02 mais c'est une arme politique redoutable
26:04 entre républicains, démocrates,
26:07 et jusqu'ici, ça se finit bien,
26:09 mais en tout cas, je pense qu'il faudrait une réforme en profondeur
26:13 de ce système qui est un système extrêmement anxiogène
26:16 pour les marchés financiers. Voilà.
26:19 -Voilà, donc, pour ce plafond de la dette américaine.
26:21 -Et ça a été réglé, donc, en mai 2023, pour cet épisode,
26:24 suite au prochain épisode.
26:26 -Merci beaucoup, Dilier, pour ces précisions.
26:28 Si vous voulez interroger notre expert,
26:30 écrivez-nous alpedessineur@telegrenoble.net.
26:33 C'est un magicien que nous mettons aujourd'hui à l'honneur.
26:43 Sans doute l'un des meilleurs rosieristes en Europe,
26:46 un obtenteur, c'est un Iserois,
26:49 c'est le père de nombreuses variétés de rosiers,
26:51 à la fois marieur et accoucheur,
26:54 au prix de méticuleuses sélections, d'hybridation
26:56 et surtout d'une infinie patience,
26:58 il crée des spécimens toujours plus beaux,
27:00 plus étonnants et aussi plus faciles à cultiver
27:03 pour les jardiniers. François Félix, bonjour.
27:05 -Bonjour. -Merci d'avoir accepté
27:06 notre invitation. Votre pépinière,
27:09 votre laboratoire, je sais pas comment on doit dire,
27:11 est installé au Grand Lens, dans la Bièvre.
27:13 -Oui, c'est bien ça, c'est une pépinière.
27:15 -Mais des cerfs qui ressemblent aussi un peu à des laboratoires,
27:18 avec des étiquettes, avec... -Oui, alors,
27:21 "laboratoire", je me refuse toujours à employer le mot.
27:25 On travaille d'abord avec la nature,
27:28 et ça se passe en général
27:30 pour la plupart du parcours de sélection à l'extérieur,
27:35 mais la naissance et le développement
27:39 des 2 premières années des bébés que l'on obtient,
27:41 effectivement, se passent à l'intérieur,
27:43 sous abri dans une serre. -On va revenir sur votre métier.
27:46 On va vous présenter. Vous avez l'habitude de dire
27:49 que vous êtes un garçon né dans une rose,
27:51 plutôt que dans un chou. -Oui, c'est ça.
27:53 Pour un garçon, c'est original de naître dans une rose,
27:56 mais j'ai eu la chance de naître dans une famille de rosieristes.
28:00 Mon grand-père a créé l'entreprise dans les années 20.
28:04 Mon père a poursuivi,
28:06 et je me suis associé à lui à la fin des années 80.
28:09 Je travaille avec mon beau-frère. On travaille toujours en famille.
28:13 -Vous avez appris la culture des rosiers,
28:15 le greffage et l'art de l'irridation tout jeune.
28:18 -Oui, alors, comme dans toutes les familles du monde agricole,
28:21 on commence très jeune.
28:23 On commence très jeune, d'abord, parce qu'on s'intéresse au tracteur.
28:27 Et puis, on est attiré, effectivement,
28:30 par ces beaux aspects du métier.
28:33 Très vite, on est rattrapé par la réalité,
28:35 parce que son papa nous apprend à greffer.
28:38 Le greffage, qui est une des opérations essentielles
28:41 dans la culture des rosiers,
28:44 donc, quand on est enfant de rosieriste,
28:46 ça s'apprend vers l'âge de 10-12 ans.
28:48 Et puis, ensuite, on part à l'école, on fait quelques études,
28:52 et on s'intéresse à la reprise de l'entreprise.
28:55 -Vous avez fait l'étude du paysage à Versailles,
28:58 soyez pas modestes.
28:59 En tout cas, on voit de très belles images de votre exploitation.
29:03 Les roses...
29:05 Les consommateurs ne s'y trompent pas.
29:08 C'est aussi l'amour d'une fleur en particulier.
29:11 -On a la chance, incroyable, quand on est rosieriste,
29:16 d'avoir... de proposer un produit qui fait rêver.
29:21 La rose, c'est...
29:23 Dans la civilisation occidentale,
29:27 c'est le symbole de l'amour.
29:28 Et elle est indissociable des grands événements de notre vie.
29:33 Et, effectivement, on a la chance de pouvoir offrir
29:38 quelque chose qui fait du bien à tout le monde.
29:40 -Anecdotiquement parlant, c'est une fleur
29:43 qui a des formes, des variétés très diverses.
29:47 Il n'y a pas plus divers que ça.
29:49 -La palette de formes, de couleurs...
29:53 Quand je dis "de formes", c'est aussi bien pour la fleur que la plante.
29:56 La palette n'est pas totalement infinie,
29:59 mais, en tout cas, elle offre...
30:02 énormément de combinaisons possibles.
30:04 Et pour moi, qui ai fait une partie de ma carrière
30:08 en tant que paysagiste, concepteur paysagiste,
30:12 aujourd'hui, l'obtention de variétés nouvelles
30:16 passe toujours par le regard que j'ai
30:19 sur les utilisations qu'on peut en faire.
30:21 Et ça, ça me paraît essentiel
30:23 dans la démarche de création d'une nouvelle variété.
30:27 -On va évoquer votre métier.
30:29 Sur votre exploitation, vous produisez des rosiers.
30:32 Il y a 400 variétés à votre catalogue.
30:35 Votre spécificité, c'est que vous êtes en plus
30:37 obtenteur de variétés, vous créez des nouvelles variétés,
30:40 et ce, depuis 2006.
30:42 -Oui, depuis 2006.
30:43 Je disais, mon grand-père a commencé en 1920.
30:46 Il était cultivateur, il produisait des rosiers.
30:49 Mon père, ensuite, a poursuivi et a fondé,
30:52 dans les années 90, avec des confrères lyonnais,
30:55 une maison d'édition pour diffuser des nouvelles variétés en France.
30:59 Et je me suis intéressé,
31:01 au fil de mon parcours professionnel,
31:04 à la création de roses nouvelles.
31:06 Et je me suis lancé en 2006, lorsque je me suis senti capable.
31:10 Parce que mes connaissances étaient suffisantes
31:12 dans le monde de la rose,
31:14 pour aller vers de nouvelles créations.
31:17 -Les premières créations sont sorties en 2014,
31:20 parce que ça prend du temps.
31:21 Je le disais en introduction,
31:23 vous êtes à la fois un marieur et un accoucheur.
31:26 C'est un métier rare.
31:27 Un métier d'art, que vous êtes très peu, en France, à faire.
31:31 -Oui, on est...
31:32 On est une quinzaine, en France, je crois.
31:35 Bien que la France soit très bien représentée
31:38 au niveau mondial,
31:40 on est une quinzaine d'obtenteurs français
31:44 à introduire régulièrement
31:48 des nouvelles variétés sur le marché.
31:51 Il y a de grandes maisons en France,
31:53 connues et reconnues internationalement.
31:56 Et le niveau de technique
32:01 et le niveau de performance des créations françaises
32:03 est très intéressant au niveau mondial.
32:06 -Vous êtes dans cette émission d'innovation.
32:09 Là, on a une nouvelle illustration,
32:11 avec cette maîtrise de l'art du mariage.
32:14 Vous faites naître de petits bijoux.
32:16 On va découvrir ça.
32:17 Une histoire de passion et de patience.
32:19 -Elles ont vêtu leurs plus belles robes.
32:23 C'est leur façon à elles de piquer notre curiosité.
32:27 Mais avant cela, il faut les faire naître.
32:30 Au Grand Lens, la roseraie Félix donne la vie aux roses
32:33 en les accouplant.
32:35 -J'enlève les pétales.
32:37 Hop !
32:38 Comme ça.
32:40 Et après, le principe, c'est d'enlever
32:44 tout le pollen qui se trouve
32:46 autour des pistils.
32:49 -C'est un travail très minutieux
32:51 qu'Annelise doit réaliser de fleur en fleur.
32:54 -Là, il ne reste plus que le pistil.
32:57 Après, on vient mettre du pollen d'un autre rosier
33:01 sur ce pistil.
33:02 Après, il y a un nouveau fruit.
33:04 Il faut que le fruit vienne à maturité
33:06 pour faire des graines.
33:09 On met bien une étiquette avec un numéro
33:12 pour se rappeler de quelle combinaison c'est,
33:15 pour savoir le père et la mère.
33:17 -Chaque combinaison est réfléchie à partir de deux fleurs
33:20 avec des caractères intéressants,
33:22 car l'hybridation est complexe et imprévisible.
33:26 -C'est pas parce que la maman est rouge et le papa est rouge
33:29 qu'on va avoir des bébés rouges.
33:31 -Obtenteur de roses est un métier rare
33:34 et un métier d'art.
33:35 Ici, ils effectuent 3000 croisements chaque année
33:39 pour finalement ne garder qu'une seule variété.
33:42 Et il faut huit ans entre la fécondation
33:44 et la sélection ultime
33:46 pour voir peut-être un jour éclore la rose de ses rêves.
33:51 -Mon graal, depuis que j'ai commencé en 2006,
33:54 c'est de trouver une rose orange à grandes fleurs parfumées
33:58 qui soit suffisamment résistante
34:00 pour qu'on puisse l'utiliser dans le paysage
34:03 ou dans les jardins d'amateurs,
34:05 mais sans s'en occuper, sans beaucoup la tailler
34:09 et surtout sans la traiter,
34:11 car un rosier doit pouvoir pousser tout seul.
34:13 -En attendant de voir ses rêves fleurir,
34:16 la roseraie Félix continuera d'oeuvrer en toute humilité,
34:19 car soumise aux lois de la nature.
34:22 -Vous jouez le rôle d'une abeille.
34:26 Vous transportez du pollen, des étamines vers le pistil
34:29 en espérant que le bébé soit beau, résistant, fort,
34:33 -En l'occurrence, l'abeille, on l'a vu dans le reportage,
34:37 c'est Anne-Lise.
34:38 C'est elle qui fait l'opération de pollinisation
34:43 de chacune des roses.
34:44 -Ces croisements, 3 000 croisements par an,
34:48 c'est ce que vous testez.
34:49 -Oui, c'est ça. 3 000 combinaisons,
34:51 3 000 fleurs fécondées.
34:54 Il y a moins de combinaisons que cela,
34:56 car pour les combinaisons les plus intéressantes,
34:59 on les répète plusieurs dizaines de fois.
35:02 On s'aperçoit au fur et à mesure que l'on avance
35:04 dans le travail de sélection
35:06 qu'il y a des combinaisons plus intéressantes.
35:09 -Et puis après, qu'on comprenne bien,
35:12 on attend que le fruit se forme après la fécondation,
35:15 on collecte les graines, on sème les graines l'année suivante
35:18 et on voit ce qui pousse. -Oui.
35:20 Je le répète, on travaille avec la nature
35:23 et la nature nous oblige à respecter son temps.
35:26 Et à la base, on fait donc le travail de l'abeille,
35:31 puisqu'on vient effectuer la pollinisation
35:34 de manière manuelle.
35:36 Et après, les choses se passent
35:38 de la manière la plus naturelle possible
35:42 et c'est là que, effectivement, la nature reprend ses droits.
35:45 On est obligé d'attendre que le fruit mûrisse,
35:48 on récolte les graines, on sème les graines
35:50 et là, on se situe à l'hiver,
35:53 alors qu'on a fait la fécondation l'été.
35:55 On attend qu'il y ait une germination,
35:58 on observe les premiers petits rosiers qui ont germé
36:03 et là, pour moi, j'attends encore un an
36:06 avant de faire la première sélection.
36:09 On va dire que les rosiers passent un an à la crèche,
36:12 avant d'aller à l'école.
36:15 Et lorsqu'ils sont sélectionnés pour la première fois,
36:18 ils rentrent dans un cycle qu'on pourrait comparer
36:20 au cycle de l'école ou de l'éducation pour les enfants,
36:24 puisqu'on parlait de mariage, d'enfants,
36:27 continuons la métaphore.
36:29 Et à ce moment-là, pendant plusieurs années,
36:34 après ces deux premières années,
36:36 on va observer en pépinière,
36:38 après les avoir greffés à l'extérieur,
36:40 ces nouvelles variétés,
36:42 on va observer leur comportement face aux éléments,
36:45 que ce soit la chaleur, la pluie, le gel, la neige,
36:50 que ce soit les agressions extérieures,
36:53 les maladies des plantes,
36:56 puisque les rosiers sont réputés être sensibles
36:59 à un certain nombre de maladies,
37:01 comme l'oïdium ou les taches noires.
37:04 Et le but pour nous, sélectionneurs,
37:07 c'est d'arriver à obtenir des variétés naturellement résistantes
37:10 pour lesquelles il n'y a plus besoin de faire de soins
37:16 autre que leur donner la nourriture.
37:19 - Le plus beau et le plus fort.
37:21 Il faut huit ans, on l'entendait dans le reportage,
37:24 pour créer une variété nouvelle.
37:26 Entre 2002 et 2014,
37:29 vous avez ainsi créé 14 variétés de roses.
37:32 J'évoquais tout à l'heure
37:34 celle que vous avez installée à Versailles,
37:36 la toute dernière création, Potager du Roi.
37:39 - Oui, le Potager du Roi, c'est un rosier hybride de Rosa rugosa.
37:44 Rosa rugosa, c'est un rosier botanique,
37:47 un rosier originel.
37:49 Ce qui est intéressant,
37:52 en travaillant avec des hybrides de rosiers botaniques,
37:56 c'est qu'on va se retrouver au plus près des résistances
37:59 que la nature a mises en place.
38:01 Et lorsque l'on arrive à combiner ces gènes de résistance originelles,
38:06 qui sont donc les plus forts,
38:08 si on veut aller vers de la résistance
38:11 pour les nouvelles obtentions,
38:12 lorsqu'on arrive à combiner ces gènes originelles
38:15 avec d'autres caractères issus de variétés modernes
38:18 qui ont des caractéristiques esthétiques très intéressantes,
38:21 on a gagné la partie qu'on joue.
38:23 - On pourrait citer la Rêve de Gosse,
38:26 qui est une autre variété,
38:28 made in Le Grand Lens, Pupetière,
38:30 en hommage au château de Pupetière.
38:33 La Gabriela de Monaco, qui est aussi toute récente.
38:35 Et puis la L'Orc à l'Ami.
38:38 - Oui, L'Orc à l'Ami, qui est une variété
38:41 qui sort cette année sur le marché,
38:45 qui va être en vente pour la première fois à l'automne
38:48 et au printemps prochain,
38:49 et qui a obtenu, dans les concours internationaux,
38:53 de grosses récompenses.
38:54 Ça a été parmi mes premières médailles d'or.
38:57 Et une médaille d'or en Suisse à un concours l'année dernière,
39:00 et cette année, le premier prix du concours
39:03 de la Société nationale d'horticulture française,
39:05 qui est une vraie belle récompense.
39:07 - Et qu'est-ce qu'elle a de spéciale, cette L'Orc à l'Ami ?
39:11 - Alors, c'est une rose rouge,
39:13 d'un rouge vif, brillant,
39:17 qui est à grosses fleurs, à grosses roses et parfumées,
39:21 et qui ne demande quasiment aucun entretien.
39:25 Et c'est rare chez les rosiers à grandes fleurs,
39:27 puisqu'elle est capable à la fois de résister naturellement
39:29 aux maladies, comme je l'ai expliqué,
39:31 mais surtout, elle est capable de refleurir,
39:33 de remonter, comme on dit, sans aucun geste du jardinier.
39:36 Il n'y a pas besoin d'enlever les fleurs fanées,
39:38 elle remonte toute seule, et pour un rosier à grosses fleurs,
39:40 c'est une caractéristique rare.
39:42 - En note, L'Orc à l'Ami, c'est son nom.
39:44 On a entendu dans le reportage que vous travaillez
39:46 sur une rose orange parfumée,
39:49 qui résiste aux maladies, elle aussi.
39:51 Bon, on la verra quand sortir, celle-ci ?
39:54 - Alors, c'est un travail qui a commencé dès 2006.
39:58 Obtenir...
40:00 On l'a vu dans le reportage,
40:02 obtenir une rose orange à la fois parfumée et résistante,
40:06 c'est un travail de longue haleine.
40:08 - Elle est faite, là, je la vois.
40:09 - Elle est encore en phase de sélection.
40:11 - Ah, c'est pas encore la... - Non, non, non.
40:12 Là, on va dire qu'elle est à mi-parcours
40:15 et que l'objectif, c'est d'arriver en fin de sélection
40:19 en 2025.
40:23 Et fin de sélection 2025, ça veut dire
40:26 présentation dans les concours à ce moment-là
40:28 et introduction sur le marché deux ans après,
40:30 après le jugement des concours en 2027 ou 2028.
40:33 - C'est passionnant.
40:35 Quelques chiffres pour votre entreprise,
40:36 parce qu'effectivement, c'est aussi une entreprise.
40:38 1 million d'euros de chiffre d'affaires,
40:39 8 salariés, plus les saisonniers, évidemment,
40:42 qui viennent compléter votre équipe.
40:44 600 000 rosiers greffés cultivés en pleine terre sur deux ans,
40:48 80 000 rosiers en conteneur.
40:50 Vous produisez chaque année 300 000 rosiers.
40:53 200 000 sont mis sur le marché,
40:55 parce qu'effectivement, en agriculture,
40:57 on connaît aussi les pertes.
41:00 Un site Internet.
41:01 J'invite nos téléspectateurs à aller voir votre site Internet.
41:06 Est-ce que dans ce travail d'obtenteur,
41:09 vous avez parfois des surprises ?
41:12 - Oui, alors, on ne vit que de surprises
41:15 quand on est obtenteur, parce que vous avez remarqué
41:17 que j'attends depuis très longtemps une rose orange.
41:19 Donc la bonne surprise a mis longtemps avant d'arriver.
41:22 Et puis alors, on a des mauvaises surprises.
41:24 Ça, on en a quasiment...
41:25 C'est pas le quotidien, mais c'est chaque année,
41:29 parce qu'on trouve des choses absolument inintéressantes
41:31 que l'on n'a pas de mal à écarter.
41:33 Et puis parfois, on découvre des choses
41:34 que l'on n'a pas cherchées, mais qui sont intéressantes.
41:36 Et ça, c'est aussi des bonnes surprises.
41:38 - Oui, donc on les met en stock. - Effectivement.
41:41 - Parce qu'effectivement, c'est aussi ça,
41:42 la richesse de votre entreprise, finalement.
41:44 C'est ce carnet génétique que vous avez réussi
41:47 à constituer en une dizaine d'années.
41:50 - Oui. C'est un...
41:52 Alors, la décision que j'ai prise en 2006
41:56 de me lancer dans ce programme de sélection et d'hybridation,
41:59 c'est évidemment une passion, vous l'avez compris.
42:02 Je suis né dans les roses et j'ai du mal à vivre autrement.
42:06 Mais c'est aussi une réflexion sur la transmission d'entreprise
42:10 et comment apporter une valeur
42:12 à une entreprise de production agricole.
42:14 Parce qu'on dit toujours que le monde agricole souffre
42:18 d'une mauvaise rentabilité
42:22 et d'une difficulté à avoir une valeur ajoutée en termes...
42:27 Et là, quand je parle de valeur ajoutée,
42:29 ce n'est pas au produit, mais c'est à l'entreprise.
42:31 Et pour moi, le fait de posséder sa propre génétique
42:35 et d'avoir un catalogue de variétés,
42:36 c'est quelque chose d'assez fondamental
42:38 quand on envisage la transmission d'une entreprise.
42:41 - Parce qu'il faut rappeler, ça aussi, comme dans l'industrie,
42:44 qu'on dépose des brevets, que vos variétés sont protégées.
42:48 - Oui, les variétés sont protégées pour une raison essentielle,
42:54 c'est qu'il s'agit de nouveautés issues de l'innovation.
43:00 Quand on a engagé un temps énorme, vous avez vu, 8 ans,
43:05 on a engagé beaucoup de temps, beaucoup d'argent,
43:08 et que si on veut avoir un retour sur investissement,
43:10 il faut avoir un système efficace
43:13 pour pouvoir se prémunir de contrefaçons,
43:17 parce que lorsqu'on a trouvé la perle rare,
43:20 la variété intéressante qui va vraiment se développer sur le marché,
43:23 là, on peut tenter des concurrents un petit peu malveillants
43:27 de s'approprier la variété et de s'abstenir de nous payer les royalties
43:32 qui sont simplement le juste retour du travail de recherche
43:35 qu'on a fait pendant des années.
43:36 - Donc là, les COV, qui est l'équivalent du brevet INPI,
43:39 finalement, se protègent pendant 25 ans.
43:41 - Voilà, donc il y a un double système de protection pour les variétés,
43:44 un certificat d'obtention végétale,
43:46 qui est l'équivalent d'un brevet qui dure 25 ans,
43:49 et malheureusement, comme ce brevet tombe au bout de 25 ans,
43:52 eh bien, on double la protection de la variété
43:55 par le dépôt d'une marque, et comme tout dépôt de marque,
43:58 tant que l'on protège la marque,
44:00 eh bien, on peut continuer de l'exploiter
44:02 et d'en tirer le bénéfice tout en la protégeant
44:06 de toutes les contrefaçons possibles.
44:08 - Et dans cette même ligne, vous évoquiez tout à l'heure
44:10 la marque, l'édition des roses,
44:13 et cette marque que les jardiniers connaissent bien,
44:14 la marque Edi Rose, qu'on trouve souvent en jardinerie,
44:17 vous êtes le co-créateur de cette marque dans les années 90,
44:21 et là, le travail d'éditeur, c'est comme pour un livre,
44:23 vous travaillez avec des producteurs qui ensuite vont produire,
44:26 sous licence, vos propres créations.
44:29 - C'est bien ça.
44:30 Donc, le métier d'éditeur est à la charnière
44:33 entre l'obtenteur et le producteur.
44:35 Le métier de rosieriste est assez vaste.
44:38 Chez nous, Félix, on en exerce toutes les facettes,
44:41 de l'obtention de variété
44:44 jusqu'à la production de rosier et la vente de rosier,
44:47 et à l'intermédiaire, il y a l'éditeur,
44:50 l'éditeur de variété de roses,
44:52 qui joue le même rôle qu'un éditeur de musique
44:54 ou un éditeur de littérature,
44:57 qui va tester, observer les nouveautés qui arrivent,
45:00 décider de les introduire à son catalogue,
45:02 et ensuite, assurer le lancement de ces variétés,
45:04 le marketing qui va avec,
45:06 pour trouver des producteurs en France.
45:09 Donc, Ediros a un réseau d'une cinquantaine de producteurs
45:12 répartis sur le territoire français,
45:14 et puis, ensuite, assurer la diffusion de ces variétés
45:18 depuis les producteurs jusqu'aux consommateurs,
45:20 en passant par les points de vente,
45:22 qui sont généralement les jardineries
45:23 ou les entreprises de paysages.
45:26 - Didier, on parle souvent d'innovation.
45:27 On n'avait jamais évoqué cette innovation dans l'agriculture.
45:30 Quel bel exemple ! - Ah oui, très, très bel exemple.
45:32 Moi, je suis assez fasciné.
45:34 J'avais une question à vous poser.
45:35 La rose, elle vient bien d'Orient, à l'origine ?
45:38 - Alors, la rose a des origines multiples
45:42 à travers tout l'hémisphère nord.
45:45 On ne peut pas dire spécialement que la rose
45:48 vienne d'Orient ou du bassin méditerranéen,
45:51 puisque des roses,
45:54 on en observe aussi bien sur le continent nord-américain
45:58 qu'en Europe,
45:59 et quand on poursuit l'Europe en allant vers l'Asie,
46:03 on passe par le bassin méditerranéen
46:04 et on va jusqu'à la Chine.
46:06 Et donc, c'est tout l'hémisphère sud
46:09 qui compte des variétés botaniques originelles,
46:13 les fameuses qui m'intéressent
46:14 pour les croisements de variétés futures.
46:17 Et ce qui est aussi remarquable,
46:20 c'est qu'il n'existe pas, à ma connaissance,
46:24 et je crois parler sous le...
46:29 Comment dire ?
46:30 En étant bien informé par un professeur de botanique
46:33 que j'ai rencontré il n'y a pas très longtemps,
46:35 M. Maurice Gé, à Lyon,
46:37 je crois qu'il n'existe pas de variété naturelle de rose
46:40 d'espèce spontanée dans l'hémisphère sud.
46:42 C'est donc une plante de l'hémisphère nord.
46:45 - Ce dont on est sûr, c'est que la rose
46:47 est une fleur indétrônable.
46:49 80 % des Français disent que c'est leur fleur préférée.
46:52 - Symbolique de la rose. - Oui.
46:54 - Merci beaucoup. Merci infiniment, François Félix,
46:56 d'être venu sur le plateau. Merci beaucoup, Didier Bruno.
46:59 Merci à tous de votre fidélité.
47:00 Vous pouvez bien sûr voir et revoir Alpes décideurs
47:03 sur notre site Internet, telegrenoble.net.
47:06 A très vite.
47:07 (Générique)
47:10 ---
47:19 (Générique)
47:22 - C'était Alpes décideurs, avec la Caisse d'épargne Rhône-Alpes,
47:26 une banque commerciale, régionale et coopérative.
47:29 ---
47:32 - Nord Isère économie et présence,
47:34 partenaire des entreprises de votre territoire.
47:37 Sous-titrage Société Radio-Canada

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