Midi News Week-End (Émission du 01/07/2023)

  • l’année dernière
Thierry Cabannes reçoit les acteurs de l'info du jour, des experts et nos journalistes dans #MidiNewsWE

Category

🗞
News
Transcript
00:00:00 Il est quasiment midi, soyez les bienvenus, bonjour, 12h, 14h, c'est Midi News Weekend,
00:00:06 édition spéciale durant 2h après cette nouvelle nuit d'émeute et de violence,
00:00:10 une quatrième nuit de violence avec peut-être une intensité moindre en région parisienne,
00:00:15 mais des scènes ultra violentes à Marseille ou à Lyon, nous y serons.
00:00:19 Et puis c'est aussi la journée des obsèques de Naël, nous y reviendrons.
00:00:23 Mais tout de suite, à place à mes invités pour commenter ces 2h d'émission spéciale
00:00:29 avec moi Naïma M. Fadel, essayiste, soyez les bienvenus, Naïma M. Fadel.
00:00:34 - Bonjour Thierry.
00:00:35 - Ravie de vous accueillir.
00:00:36 Gauthier Lebrecht, journaliste politique CNews.
00:00:38 - Bonjour Thierry.
00:00:39 - Premier président depuis ce matin.
00:00:40 - Avec Amaury.
00:00:41 - Marc Varnot, chef d'entreprise.
00:00:43 - Bonjour Thierry.
00:00:44 - Ravie de vous accueillir.
00:00:45 Et Amaury Buco, journaliste police-justice CNews, vous aussi, au visé depuis ce matin,
00:00:50 comme toute la rédaction évidemment de CNews.
00:00:52 On va donc débuter ce Midi News Weekend par revenir sur les émeutes et les violences
00:00:57 de cette nuit, la quatrième nuit, je le disais dans les titres.
00:01:00 Amaury Buco, vous êtes avec nous pour nous donner les derniers chiffres, les derniers
00:01:04 détails, mais tout de suite, retour sur cette nuit, la quatrième, je le disais, Solène
00:01:09 Boulan.
00:01:10 Les rues de Nanterre ne ressemblent désormais plus qu'à des scènes de chaos où cadavres
00:01:15 de voitures et matériel enflammés jonchent le sol.
00:01:18 Malgré un dispositif sécuritaire renforcé en Ile-de-France cette nuit, les émeutons
00:01:23 laissaient des traces.
00:01:24 De ce bus incendié, il ne reste qu'une carcasse et une épaisse couche de fumée après l'extinction
00:01:30 du feu par les pompiers.
00:01:32 Dans la ville voisine de Colombes, des véhicules policiers municipaux ont été pris pour cible.
00:01:38 Ici, des pompiers venus en renfort du nord de la France tentent d'éteindre un camion
00:01:43 embrasé.
00:01:44 Des heurts éclatent entre les émeutiers et les forces de l'ordre, visés par des
00:01:51 tirs de mortier.
00:01:54 A Chanteloup-les-Vignes, dans les Yvelines cette fois, un camion a été utilisé pour
00:02:00 forcer le bâtiment de la mission locale avant d'être incendié.
00:02:03 Dans la nuit, plusieurs unités spécialisées ont été déployées, à l'image du RAID
00:02:11 et de la brigade de recherche et d'intervention.
00:02:14 Amaury Bucot, j'ai grandement besoin de votre éclairage.
00:02:20 Je le disais, nuit des meutes, quatrième sans surprise, hélas, serais-je tenté de
00:02:25 dire.
00:02:26 Un peu moindre dans la région parisienne, vous me direz, vous me confirmez ou pas.
00:02:31 Elle a évolué.
00:02:32 Elle a évolué.
00:02:33 Voilà, effectivement.
00:02:34 Et des situations très violentes.
00:02:36 On y reviendra au cours de ces deux heures d'émission, notamment à Marseille ou à
00:02:40 Lyon ou même à Grenoble.
00:02:41 Mais un point global avec vous, Amaury.
00:02:43 Alors un point sur les chiffres qui nous ont été donnés par l'entourage du ministre
00:02:48 de l'Intérieur.
00:02:49 À cette heure, le chiffre a probablement encore évolué dans la journée, 1311 interpellations
00:02:54 ont été effectuées cette nuit, 79 gendarmes et policiers blessés, dont 31 à Marseille.
00:03:03 Et puis, vous avez aussi plusieurs policiers qui ont été blessés à Lyon, à Vencevlin
00:03:08 plus précisément par une arme à feu qui a été donc tournée contre les policiers.
00:03:13 Alors côté dégradation, on a 2560 incendies de voies publiques, 1350 incendies de véhicules
00:03:20 et puis 266 incendies ou dégradations de bâtiments publics.
00:03:25 Et plus précisément, par exemple, 26 mairies qui ont été dégradées, 24 écoles.
00:03:29 On a aussi les attaques contre tous ce qui est les membres des forces de l'ordre.
00:03:34 31 attaques contre des commissariats, 16 postes de police municipale qui ont été attaqués
00:03:38 et encore 11 casernes de gendarmerie.
00:03:40 Nous n'avons pas les chiffres, en revanche, sur les pillages, puisque finalement, ce qu'on
00:03:44 constate cette nuit, notamment pour la région parisienne, c'est qu'il y a eu moins de dégradations
00:03:48 de biens, mais énormément de pillages de magasins et de tabac.
00:03:52 Alors, on n'a pas ces chiffres.
00:03:53 Pourquoi ? Parce que tout simplement, il faut attendre que les commerçants portent plainte.
00:03:57 Donc, pour la région parisienne, une accalmie du côté des violences, mais énormément
00:04:01 de pillages.
00:04:02 Et pour ce qui est du reste de la France, il y a eu des violences assez, j'allais dire
00:04:06 un pic de violences, notamment à Lyon et à Marseille, notamment dans les centres-villes.
00:04:11 C'est ça qui est une première où les magasins, les magasins de ces centres-villes ont été
00:04:15 pillés.
00:04:16 On va y revenir dans le courant de cette émission, évidemment.
00:04:19 Réaction Naïma M.
00:04:20 Fadel, quatrième nuit.
00:04:21 On pouvait malheureusement s'y attendre et on se demande comment les choses vont pouvoir
00:04:26 se stopper.
00:04:27 Et on voit mal l'issue là, sincèrement.
00:04:29 On voit très mal l'issue, d'autant plus qu'on s'attendait à un peu plus de fermeté de
00:04:33 la part du gouvernement suite à cette réunion.
00:04:38 On écoutera dans le courant de cette émission l'intervention d'Emmanuel Macron, d'Éric
00:04:42 Dupond-Moretti, etc.
00:04:43 On en parlera.
00:04:44 Mais d'abord sur cette quatrième nuit.
00:04:45 C'est ça, quatrième nuit.
00:04:47 Écoutez, encore une fois, c'est loin d'être un soutien à la mort de ce gamin et à la
00:04:56 maman de Naël.
00:04:57 On voit bien que c'est un prétexte, un prétexte à en découdre avec tout ce que représente
00:05:02 l'État, un prétexte au pillage, etc.
00:05:07 Écoutez, moi j'ai vu dans certaines villes où il y a eu des pillages par des habitants
00:05:12 dans des quartiers de grande surface, dans leur quartier, où il y a eu des appels à
00:05:17 venir piller.
00:05:18 C'est des images, excusez-moi, mais aujourd'hui ce qu'on voit dans notre pays, on a des images
00:05:25 de guerre.
00:05:26 Il faut nommer les choses, il faut qualifier les choses.
00:05:28 Et ces personnes-là, il faut arrêter de les parler de jeunes.
00:05:31 Il faut parler de racailles qui veulent en découdre avec la République.
00:05:34 Et aujourd'hui, quand je vois moi que certains élus ou représentants de partis politiques
00:05:40 les soutiennent, je trouve que c'est extrêmement grave.
00:05:42 Je sais de qui vous parlez.
00:05:44 Priorité également au direct, on va retrouver Denis Jacob, qui est secrétaire général
00:05:48 d'Alternatives Police.
00:05:49 Denis Jacob, bonjour, soyez le bienvenu dans BD News Week-end, que vous inspire cette quatrième
00:05:54 nuit de violence et d'émeutes avec des scènes incroyables.
00:05:56 On va les découvrir tout à l'heure à Marseille, à Lyon, à Grenoble.
00:05:59 Aucune ville n'est épargnée aujourd'hui.
00:06:01 Quel est votre ressenti ?
00:06:03 Bonjour, je crois que ça n'intéresse personne d'avoir mon ressenti.
00:06:09 Ce qui intéresse surtout la population, c'est de savoir quel est l'état d'esprit de mes
00:06:13 collègues sur le terrain.
00:06:14 Ce sont eux qui vivent le problème, ce sont eux qui prennent des risques.
00:06:18 Et je m'en fais l'écho sur votre chaîne aujourd'hui.
00:06:23 Il y a une vraie inquiétude de la part de mes collègues.
00:06:27 J'ai eu des messages tout à l'heure, même s'il y a une baisse d'intensité, on voit
00:06:34 ce qui s'est passé.
00:06:35 Donc ça brûle, ça casse, ça pille.
00:06:37 Et leur inquiétude, c'est qu'à un moment ou à un autre, il y ait des blessés, voire
00:06:42 des tués.
00:06:43 On a eu des armureries pillées.
00:06:46 Là, on a encore monté d'un cran.
00:06:49 Les policiers se font tirer dessus.
00:06:51 Et entre le message de fermeté dont les policiers avaient besoin, qui a été prononcé à la
00:06:58 fois par le président de la République et le ministre de l'Intérieur, et c'était
00:07:01 important qu'on l'ait, et entre la théorie et la pratique, ce n'est pas tout à fait
00:07:06 la même chose.
00:07:07 Aller interpeller dans des quartiers de nuit, avec des parcs, avec tout un tas de biens
00:07:15 mobiliers pour se dissimuler, d'autant qu'ils sont tous habillés de la même manière,
00:07:21 barbes, visages dissimulés, c'est très très compliqué d'aller interpeller ceux
00:07:26 qui ont commis des exactions.
00:07:28 Alors on est passé à l'action, plus de 1300 interpellations, c'est plus du double
00:07:35 par rapport à il y a deux jours.
00:07:37 Mais il y a une inquiétude qu'il faut prendre en compte de la part de mes collègues.
00:07:43 Ils le décrivent comme un climat apocalyptique.
00:07:47 Ils ne parlent même plus de climat insurrectionnel, c'est un climat apocalyptique, ils n'ont
00:07:53 jamais vu ça.
00:07:54 Et donc on peut craindre le pire dans les nuits à venir si nous n'avons pas la capacité
00:08:03 en moyen de protection de pouvoir intervenir en toute sécurité.
00:08:08 Moi je suis particulièrement inquiet pour mes collègues, je leur ai d'ailleurs adressé
00:08:13 un message pas plus tard que ce matin de soutien parce que nous sommes le dernier rempart
00:08:18 de la République, le dernier rempart de notre démocratie.
00:08:22 C'est vrai qu'on nous demande beaucoup, mais il faut que nous tenions parce que face
00:08:26 à l'anarchie, il n'y a plus que nous et il faut qu'on endit ce flot de violence.
00:08:32 Mais je l'ai déjà dit sur votre plateau par ailleurs, là il faut qu'il y ait une
00:08:36 réponse sécuritaire puisqu'il faut cesser ce qui se passe.
00:08:39 Mais sur le problème de fond des quartiers sensibles, ce n'est pas la seule réponse
00:08:45 sécuritaire qui réglera les problèmes que nous connaissons depuis des décennies.
00:08:48 Restez avec nous le maximum de temps, évidemment on va dérouler les faits de cette nuit et
00:08:57 on parlera également des réactions politiques.
00:08:59 Et justement Gauthier Lebret, petite réaction sur l'intervention de Denis Jacob.
00:09:05 Quand on entend Denis Jacob, quand on entend Amaury nous dire qu'il y a trois policiers
00:09:08 qui ont été blessés par des tirs cette nuit à Vau-en-Velin, on se dit vraiment que
00:09:12 la déclaration cette nuit du ministre de l'Intérieur était vraiment une déclaration
00:09:15 précipitée, qu'il n'avait pas tous les éléments et qu'il n'aurait pas dû prendre
00:09:18 la parole cette nuit pour dire que la situation s'améliorait.
00:09:20 Quand vous avez encore des commissariats qui ont été pris pour cible, des mairies
00:09:23 qui ont été pris pour cible, des forces de l'ordre qui ont été agressées et fait
00:09:26 nouveau des tirs contre des policiers, comme le rappelle aussi Denis Jacob, la réaction
00:09:31 du ministre de l'Intérieur était vraiment précipitée.
00:09:32 Non, la situation ne s'améliore pas, disons-le à ceux qui nous écoutent.
00:09:35 On va l'écouter, Gérald Darmanin a été l'invité de joindre de 20h de nos confrères
00:09:40 de TF1, on l'écoute.
00:09:41 L'émotion extrêmement légitime de la mort de ce jeune conducteur à Nanterre ne peut
00:09:48 en aucun cas justifier le désordre et la délinquance.
00:09:51 Il n'y a aucun lien entre l'émotion vraiment très importante qui nous a tous touchés
00:09:57 et évidemment le fait de brûler des écoles dans des quartiers populaires, le fait d'attaquer
00:10:01 des mairies, le fait d'incendier des centres sociaux.
00:10:04 Réaction Marc Darnot.
00:10:07 Je crois qu'à force d'éviter d'appeler les choses par leur nom, on a une situation
00:10:12 qui aujourd'hui est insurrectionnelle, insurrectionnelle et que l'on continue à appeler pour certains
00:10:17 des violences, des manifestations.
00:10:19 Non, c'est de l'insurrection.
00:10:20 Alors pourquoi on n'appelle pas ça de l'insurrection ? Parce qu'on a des lois contre l'insurrection
00:10:25 en France et que comme on ne veut pas utiliser ces lois, on évite d'appeler ça de l'insurrection.
00:10:29 Mais pourtant au sens littéral du terme, quand on a en l'espace de deux nuits plus
00:10:33 de 100 postes de gendarmerie, commissariat, quand on a des dizaines de mairies qui sont
00:10:39 attaquées, pour certaines détruites, on a tous les symboles, tout ce qu'il faut pour
00:10:43 pouvoir matérialiser de l'insurrection.
00:10:45 On refuse d'appeler ça une insurrection parce que la réalité c'est que l'obsession du
00:10:50 pouvoir encore aujourd'hui c'est pas de mort, pas de mort.
00:10:53 C'est-à-dire qu'ils peuvent agresser les policiers autant qu'ils veulent, les policiers
00:10:57 ont des instructions pour éviter d'utiliser la force pour se défendre.
00:11:01 Donc ils sont, pardonnez-moi, timorés.
00:11:03 Quand on voit les images certaines qui sont insoutenables de voyous qui tirent des mortiers
00:11:09 d'artifice à deux mètres sur des policiers qui n'utilisent pas leurs armes de service,
00:11:14 enfin dans quel pays au monde on voit ça ? Dans aucun pays au monde.
00:11:18 Alors on se soucie effectivement, et on en parle tout le temps, des quartiers, des voyous,
00:11:22 des machins.
00:11:23 On se soucie aussi des 80% de Français qui vont par leurs impôts payer demain tous les
00:11:27 dégâts qui sont faits.
00:11:28 On nous demande notre avis à nous, les 80% de Français qui sommes révoltés par ce que
00:11:32 l'on voit ? Non.
00:11:33 Eh bien on ferait bien de nous demander notre avis parce que dans les sondages après sondage,
00:11:37 on se rend bien compte que les Français ils se cultérent.
00:11:39 On évoquera, on a un sondage Télénews qu'on évoquera tout à l'heure.
00:11:41 Gauthier Lerouet, je me retourne vers vous.
00:11:42 On a l'impression que depuis le début de cette crise, l'exécutif a des réactions
00:11:46 mais toujours à contre-courant.
00:11:48 On a eu la première réaction d'Emmanuel Macron qui a suscité bon nombre de réactions,
00:11:52 notamment chez les syndicats de police.
00:11:55 Et là encore, vous évoquez l'intervention de Gérald Darmanin avant qu'on ait les chiffres,
00:12:00 etc.
00:12:01 Et ce qu'évoquait Amaury Bucault.
00:12:02 Mais Emmanuel Macron a cherché une chose, à faire baisser la pression en parlant d'un
00:12:05 drame inexcusable.
00:12:06 Ça n'a pas marché.
00:12:07 Comme quand vous placez en détention provisoire le policier tireur.
00:12:11 Le but c'est de faire baisser la pression comme quand vous faites une minute de silence
00:12:14 à l'Assemblée nationale.
00:12:15 Faire baisser la pression.
00:12:16 Sauf que tout ça ne marche pas.
00:12:17 Ça ne marche pas.
00:12:18 Pour une raison simple.
00:12:19 Neyma l'a dit en début d'émission.
00:12:20 Ils se servent de la mort du jeune Nahel comme d'un prétexte.
00:12:24 C'est un prétexte.
00:12:25 Ils s'en fichent au fond.
00:12:26 C'est terrible à dire, mais ils s'en fichent.
00:12:27 Ils veulent casser, piller, violenter.
00:12:30 Donc forcément, quand vous leur donnez des gages, et Emmanuel Macron a sans doute eu
00:12:33 tort de le faire, déjà donner des gages par principe à des émeutiers, ça ne marche
00:12:38 pas parce que leur but ultime, c'est de casser.
00:12:41 Et c'est, comme le disait Marc, l'insurrection.
00:12:44 Donc forcément, ça ne fonctionne pas.
00:12:45 Ensuite, Emmanuel Macron a dit hier, on n'a pas bien compris ce qui s'est passé
00:12:49 en cellule de crise interministérielle, puisque Emmanuel Macron, en quittant précipitamment
00:12:53 Bruxelles, en annulant sa conférence de presse sur le chemin entre Bruxelles et Paris, il
00:12:56 a dit il faut changer le maintien de l'ordre.
00:12:58 Je suis prêt à changer le maintien de l'ordre sans tabou.
00:13:00 On ne voit pas que la doctrine est fondamentalement changée.
00:13:03 Ce matin, même s'il y a eu un record d'arrestations, comme nous le disait, à Moray, avec plus
00:13:09 de 1300 arrestations.
00:13:10 Ce qui est énorme.
00:13:11 C'est énorme et c'est sans doute amené en plus à augmenter dans les heures qui viennent.
00:13:16 Mais cette cellule de crise a accouché d'une souris.
00:13:19 On a annulé le concert de Millen Farmer.
00:13:21 On a annulé quelques kermesses d'école qui célébraient la fin de l'année scolaire.
00:13:27 Mais ni état d'urgence, ni couvre-feu.
00:13:29 Alors, pourquoi on ne fait pas l'état d'urgence et le couvre-feu ?
00:13:33 Déjà, il faut que Emmanuel Macron se garde des cartouches, parce que vu qu'on n'est
00:13:37 pas au bout des émeutes, si vous déclenchez tout de suite l'état d'urgence, après
00:13:40 qu'est-ce qui vous reste ?
00:13:41 Et ensuite, il faut être certain qu'on sache le faire appliquer.
00:13:43 On a les moyens de le faire appliquer.
00:13:45 On en parlera dans quelques instants, évidemment, de ce couvre-feu.
00:13:48 On va retrouver Denis Jacob, secrétaire général alternative police, qui est avec nous encore
00:13:53 pour quelques instants.
00:13:54 Denis Jacob, vous voyez comment l'évolution de cette situation avec l'inquiétude de
00:13:58 vos collègues sur le terrain et puis tout ce qui se passe, évidemment ?
00:14:01 La problématique, c'est que, et sur le plateau on l'a dit, vos intervenants l'ont dit très
00:14:09 justement, la problématique, c'est qu'il y a la prise de parole politique, bien évidemment,
00:14:14 et je ne la remets pas en cause, mais nous on attend du concret sur le terrain.
00:14:18 Alors le ministre de l'Intérieur a pris des engagements hier, il nous a dit que nous
00:14:22 aurions les moyens nécessaires.
00:14:24 Je l'espère de tout cœur et j'espère que ça va arriver très vite parce que les messages
00:14:28 également qui viennent de m'arriver au moment où je vous parle en plus, fait état que
00:14:33 nous avons besoin d'être réapprévisionnés en munitions non létales, je pense notamment
00:14:38 au gaz lacrymogène.
00:14:39 Il y a urgence à ce qu'on nous donne le matériel nécessaire pour protéger la population.
00:14:46 Votre intervenante le disait, on a la grande majorité de la population silencieuse qui
00:14:51 ne dit rien pour le moment et c'est tous ensemble que nous allons payer, bien évidemment,
00:14:55 tous les dégâts.
00:14:56 Cette population, moi ça m'inquiète quand on voit que de plus en plus de personnes,
00:15:02 de citoyens interviennent pour s'interposer.
00:15:06 Il ne faudrait pas que d'une émeute urbaine, nous nous retrouvions face à des affrontements
00:15:11 entre une minorité de voyous, de criminels, puisque il faut les appeler comme ça, qui
00:15:15 n'ont rien à voir avec le deuil et la colère qui peut être légitime par rapport à la
00:15:21 mort du jeune Al.
00:15:23 Ça n'a rien à voir avec ce qui se passe, ce qui s'est passé à Nanterre.
00:15:26 C'est un prétexte qui est utilisé aujourd'hui pour mettre à sac et à feu et donc j'ai
00:15:32 cette double inquiétude, l'inquiétude d'avoir très rapidement les moyens mis à la disposition
00:15:36 de nos collègues pour qu'ils fassent leur travail, assurer la sécurité de nos concitoyens
00:15:41 en toute sécurité eux-mêmes et puis cette population qui commence à s'interposer,
00:15:48 qui prend des risques et qui risque de dégénérer si l'État, nous, la République, ne faisons
00:15:55 pas ce qu'il faut pour arrêter cette violence.
00:15:57 Merci beaucoup Denis Jacob.
00:16:00 Petite réaction, on vous garde encore avec nous, si votre emploi du temps vous le permet.
00:16:05 Petite réaction à Maury et on me signe à l'instant que six personnes sont placées
00:16:10 en garde à vue après des destructions près de Lille.
00:16:13 Les policiers avec qui j'ai pu échanger ce matin me disaient qu'ils avaient quand même
00:16:18 le moral dans les chaussettes alors pour ça il y a plusieurs raisons.
00:16:21 D'abord hier, il y a eu quand même des appels qui ont circulé pour s'en prendre aux policiers
00:16:28 à la sortie de leur service entre le commissariat et leur lieu de domicile.
00:16:32 Ensuite, vous avez une résidence par exemple de policiers en Ile-de-France qui a été
00:16:35 visée à plusieurs reprises la nuit.
00:16:37 Donc ça, pour ces raisons, les policiers se sentent, si vous voulez, personnellement
00:16:41 menacés et même pas seulement dans leur fonction mais vraiment ils sentent qu'il
00:16:44 y a une haine très forte.
00:16:46 Et envers leur famille aussi.
00:16:47 Exactement et aussi envers leur famille.
00:16:48 Alors bien sûr, vous avez le ministre de l'Intérieur qui a fait un courrier pour
00:16:52 rapporter son soutien mais si vous voulez, ça arrive après que le gouvernement a condamné
00:16:57 un peu, j'allais dire précipitamment, c'est-à-dire avant la fin de l'instruction, l'acte de
00:17:02 ce policier qui a tué le jeune Naël.
00:17:03 Donc ils ne se sentent pas soutenus politiquement alors même qu'on leur demande énormément
00:17:08 d'efforts puisque là on leur demande de ne pas prendre de congés et d'être mobilisés
00:17:11 sur le pont.
00:17:12 Et je voudrais vous lire juste ce petit message reçu ce matin d'un officier de police qui
00:17:16 me dit "j'aurais presque souhaité que tous", alors il parle de ses collègues policiers,
00:17:20 "se mettent en arrêt maladie pour faire comprendre la gravité extrême de la situation.
00:17:25 Un nombre grandissant de collègues pensent que cela ne vaut plus le coup.
00:17:29 Le rapport bénéfice-risque n'y est pas.
00:17:32 La haute hiérarchie est déconnectée."
00:17:34 Denis Tchécov, petite réaction puisque je crois que vous devez nous quitter sur ce
00:17:40 que vient de dire Amaury Buco.
00:17:42 Oui, effectivement, les collègues sont en oral-bol, en non-marre.
00:17:48 Je suis moins catégorique sur le fait qu'ils ne tiendront pas parce qu'ils ont le sens
00:17:55 du devoir et du service public, mais il y a un oral-bol, effectivement.
00:17:59 Et moi, je leur ai dit de ne pas prendre de risques inconsidérés.
00:18:03 Si leur vie est mise en danger, ils ne vont pas aller s'exposer inutilement pour interpeller
00:18:08 un individu qui a brûlé une poubelle.
00:18:11 Mais je voudrais terminer mon propos, si vous me permettez.
00:18:14 Autant l'heure n'est plus au consensus mou, pour autant je mets en garde aussi à toute
00:18:23 la radicalisation des propos de tout bord, de qui que ce soit, qui enveniment, qui attisent
00:18:30 la haine et qui poussent ces émeutiers à être jusqu'au boutiste dans leur action.
00:18:35 Moi, je suis le premier à être en colère, mais je dis attention dans les propos publics
00:18:40 qui peuvent être tenus de radicalisation parce que plus on tiendra des propos, comme
00:18:48 on peut dire de guerre ou autre, plus on attisera cette haine et moins on arrivera à l'endiguer
00:18:54 sur le terrain.
00:18:55 Et en finalité, ce sont toujours et encore les policiers qui seront les premiers visés,
00:19:01 les premiers ciblés, les premiers blessés.
00:19:03 Et je ne l'espère pas, mais peut-être aussi les premiers tués.
00:19:06 Merci beaucoup Denis Jacob.
00:19:08 Je rappelle que vous êtes secrétaire général d'Alternatives aux Polices.
00:19:10 Merci d'avoir pris de votre temps pour témoigner dans Mini News Weekend.
00:19:13 Et je rappelle qu'au moment où on se parle, les offsets du jeune Noël se déroulent aujourd'hui
00:19:18 à Nanterre et que l'élimination aura lieu en début d'après-midi.
00:19:21 Marc Varnot.
00:19:22 Oui, juste un mot sur ces gens qui dévoilent l'identité et les adresses des policiers.
00:19:27 Allons à la case réalité.
00:19:28 Vous avez un certain Emmerich C. qui a dévoilé l'identité et l'adresse du motard qui a tiré
00:19:33 sur Noël.
00:19:34 Il a été condamné à six mois de prison ferme et douze exsurcis.
00:19:37 Ce qui veut dire, dans un beau pays qui s'appelle la France, qu'il n'ira jamais en prison.
00:19:41 Donc quand M. Darmanin ou M. Dupond-Moretti nous font des grandes phrases, il faut qu'ils
00:19:46 aillent aussi dans la case réalité.
00:19:47 Ceux qui dévoilent l'identité et l'adresse des policiers, ils doivent aller en prison.
00:19:52 Pas théoriquement, pas juridiquement, ils doivent aller en prison physiquement.
00:19:56 Mme Pannel.
00:19:57 Moi, ce que je voudrais juste rappeler, c'est que là, on a l'air un peu de s'étonner de
00:20:03 tout ce qui s'est passé en 2005 et aujourd'hui.
00:20:05 Mais moi, je voudrais juste rappeler que les premières émeutes, c'est dans les années
00:20:09 80, début des années 80.
00:20:10 Et à quoi on a répondu, on n'a pas répondu avec d'autorité, de la fermeté.
00:20:14 On a dit, il faut plus de social, plus de loisirs, etc.
00:20:17 Et aujourd'hui, on paye en fait ce laxisme, ces impunités multiples depuis plus de 40
00:20:22 ans.
00:20:23 Et moi, j'en veux à la gauche parce que la gauche a fait beaucoup de mal à ce pays.
00:20:26 Parce que quand on parlait d'assimilation qui permettait d'aider ces populations de
00:20:30 ces quartiers-là à s'agréger à la nation France, quand on parlait après, nous on dit
00:20:34 non, pas assimilation.
00:20:35 On a parlé d'intégration, nous on dit non, pas intégration.
00:20:38 Et aujourd'hui, on paye ces décennies où en fait, on n'a pas agrégé ces populations
00:20:43 à la nation.
00:20:44 On a abordé l'aspect politique et réaction politique et notamment l'intervention et
00:20:49 la communication de Jean-Luc Mélenchon.
00:20:51 Mais je voudrais vous soumettre une image tout de suite.
00:20:54 C'était l'une de nos équipes qui a tourné hier soir dans les Halles de Châtelet et
00:20:59 qui a été littéralement agressée.
00:21:01 Je vous propose de découvrir ces images.
00:21:04 Coup de bras caméra.
00:21:10 - Oh, c'est bon. Oh, c'est bon. - Oh, oh, oh !
00:21:12 - Oh, c'est bon. Ah, oh, arrêtez ! - C'est bon, c'est bon, c'est bon.
00:21:16 Hé !
00:21:17 - Bouge ! Bouge ! - Allez, les gars. Passons.
00:21:24 - T'as foutu de m'envoler. - Mets-toi dehors.
00:21:29 - Vas-y, bouge. - Bouge.
00:21:31 - Ils ont envahi toutes ces 3 gars-là. - Bouge.
00:21:33 - Bouge. - Bouge, bouge.
00:21:35 - Bouge. Bouge. - Vas-y. Recharge. Recharge.
00:21:38 - Vas-y. Recharge. Recharge. - Vas-y.
00:21:40 - J'y filme, moi. - Allô ? Allô ? Recharge, s'il te plaît.
00:21:44 Voilà. Que vous inspire cette séquence ?
00:21:46 - Je vous ai couvé la parole. - Écoutez ce qui m'inspire.
00:21:49 C'est qu'on est...
00:21:51 On est vraiment dans...
00:21:54 Enfin, pour moi, on est vraiment en guerre.
00:21:57 Je pèse mes mots. On est dans...
00:21:59 C'est pas que des émeutes, c'est pas qu'une petite révolution,
00:22:02 comme certains veulent nous la vendre.
00:22:05 On est en guerre et je trouve que notre pays
00:22:07 ne prend pas la mesure de ce qui se passe
00:22:10 et qu'aujourd'hui, il y a des Français qui descendent,
00:22:13 effectivement, pour protéger leur véhicule, leur bien,
00:22:17 et qui risquent, à un moment, de vouloir faire justice.
00:22:20 Vous savez, la civilisation, c'est un moment où on transfère
00:22:23 notre protection, notre sécurité à l'Etat.
00:22:27 Mais si, à un moment, l'Etat n'est plus en capacité, comment on fait ?
00:22:30 Est-ce qu'on doit se laisser dépouiller ?
00:22:33 Voilà, incendier notre bien,
00:22:35 le fruit de notre travail,
00:22:37 sachant qu'aujourd'hui, vous avez des gens au chômage,
00:22:40 parce qu'ils ont perdu leur bien.
00:22:43 On a brûlé, saccagé le fruit de leur travail.
00:22:47 Donc, à un moment, il faut que l'Etat soit vraiment au rendez-vous
00:22:50 et qu'il n'ait pas la main qui tremble.
00:22:52 Et moi, ce que je constate aujourd'hui,
00:22:54 c'est qu'ils ont la main qui tremble.
00:22:56 Et je vous le dis vraiment, quand je vois les gamins aujourd'hui
00:22:58 qui sont dans la rue et qui veulent en découdre,
00:23:01 et je suis d'accord avec la police, notamment,
00:23:03 je suis très, très inquiète.
00:23:05 Merci pour ce témoignage.
00:23:08 Et vous comprenez la difficulté pour nos équipes qui sont sur le terrain.
00:23:11 On reviendra sur cette image à Marie Bucco.
00:23:13 Et vous comprenez la difficulté de nos équipes qui sont sur le terrain.
00:23:15 C'est la raison pour laquelle on ne donne jamais leur nom,
00:23:18 ni leur prénom, ni quoi que ce soit.
00:23:20 Effectivement, la situation est difficile.
00:23:23 On sera aux quatre coins de France au cours de cette émission.
00:23:26 On ira évidemment à Marseille,
00:23:27 parce qu'il s'est passé des choses excessivement graves à Marseille
00:23:30 avec des scènes de pillage incroyables.
00:23:32 On sera notamment avec K. Outert, Ben Mohamed,
00:23:34 qui est président de l'association Marseille en colère.
00:23:38 Édition spéciale dans le cadre de ce Mini-News Week-end.
00:23:40 A tout de suite.
00:23:41 Elle consommait de la drogue avec son fil.
00:23:45 Il est 12h30.
00:23:46 Vous êtes bien sûr au CNews, édition spéciale
00:23:49 dans le cadre de ce Mini-News Week-end
00:23:51 après cette quatrième nuit d'émeute.
00:23:53 Quatrième nuit, évidemment.
00:23:55 On fait le point avec mes invités.
00:23:57 Un tour d'horizon, évidemment, de tout ce qui s'est passé
00:23:59 aux quatre coins de France.
00:24:00 Mais tout de suite, un point info.
00:24:02 Et l'info aujourd'hui, c'est Trina Magdine.
00:24:05 La France a vécu sa quatrième nuit de violence.
00:24:10 Selon Gérald Darmanin, la nuit a été plus calme,
00:24:13 mais on dénombre 1311 interpellations,
00:24:16 2 560 incendies sur la voie publique
00:24:18 et 1350 véhicules incendiés.
00:24:21 79 policiers et gendarmes ont également été blessés.
00:24:24 Les obsèques de Nahel se tiennent aujourd'hui à Nanterre.
00:24:27 Pour rappel, le jeune homme de 17 ans a été tué mardi par un tir policier
00:24:31 après un refus d'obtempérer.
00:24:32 La cérémonie se tiendra d'abord au funérarium de Nanterre
00:24:35 à la mi-journée, avant des prières à la mosquée.
00:24:38 La dépouille de l'adolescent sera inhumée à 14h30
00:24:40 au cimetière du Mont-Valérien, à Paris.
00:24:43 Nouvelle nuit de violence à Marseille.
00:24:46 Des groupes de jeunes aux visages masqués ont tenté des pillages
00:24:48 et ont jeté des projectiles contre des véhicules de police.
00:24:51 80 personnes ont déjà été interpellées
00:24:54 et deux policiers ont été légèrement blessés.
00:24:56 Les détails dans un instant.
00:25:00 12h30, vous êtes bien sûr C News,
00:25:02 édition spéciale consacrée à cette quatrième nuit
00:25:05 des meutres aux quatre coins de France.
00:25:06 Avec moi pour commenter toutes ces images,
00:25:07 tous ces faits, Naimian Fadel, Marc Varnot,
00:25:10 Amaury Bucaud et Gautier Lebret.
00:25:12 On parlera évidemment des conséquences politiques,
00:25:15 des risques d'opposition des uns et des autres,
00:25:16 et de l'exécutif qui a beaucoup parlé.
00:25:18 Je parle là où je ne parle pas.
00:25:20 Vous voulez parler ou pas ?
00:25:22 Ce n'était pas une question, c'était juste un constat.
00:25:24 L'exécutif qui a beaucoup parlé, encore cette nuit, Gérald Darmanin,
00:25:26 en disant, on vient de l'entendre dans le rappel des titres,
00:25:28 que la situation s'était améliorée.
00:25:30 C'est ce que je disais tout à l'heure,
00:25:31 il est peut-être allé un petit peu vite en besogne,
00:25:33 le ministre de l'Intérieur,
00:25:34 comme d'ailleurs quand il avait dit que l'ordre républicain
00:25:37 reviendrait dès ce soir, après la deuxième nuit des meutres.
00:25:39 Bon, il y a eu une troisième nuit des meutres,
00:25:41 il y a eu une quatrième nuit des meutres,
00:25:42 donc l'ordre républicain n'est toujours pas revenu.
00:25:44 Et rassurez-vous, on parlera du volet politique
00:25:46 dans le courant de cette émission, Gautier,
00:25:47 et je vous attends, évidemment.
00:25:49 Amaury Bucaud, on a vu juste avant la pause publicitaire
00:25:53 et le journal de Trina Magdine,
00:25:55 cette image de notre équipe agressée au Châtelet.
00:25:59 Hélas, je dirais hélas,
00:26:01 notre équipe n'est pas la seule à avoir été agressée.
00:26:04 J'en ai vu pour preuve une journaliste
00:26:06 d'une télévision locale à Tours,
00:26:08 qui a également été agressée par une foule en délire,
00:26:11 c'est le moins qu'on puisse dire quand on voit la dépêche AFP
00:26:14 qui fait référence à cette agression,
00:26:15 et une personne l'a aidée à s'en sortir,
00:26:18 et fort heureusement, uniquement la caméra
00:26:20 a subi les foudres de cette foule en délire.
00:26:23 Non, mais si on regarde sur les réseaux sociaux,
00:26:24 c'est évident, beaucoup de journalistes font part
00:26:27 de mises en danger lorsqu'ils ont voulu prendre en photo
00:26:29 ou filmer les émeutiers qui s'en prennent à ces journalistes.
00:26:32 Il y a aussi du matériel qui a été volé,
00:26:33 notamment des journalistes,
00:26:35 donc quelles que soient les rédactions,
00:26:36 tous les journalistes sont exposés à ces violences
00:26:38 et sont attaqués.
00:26:40 Et vous avez deux journalistes, par exemple,
00:26:42 de la chaîne Qatari Al Jazeera,
00:26:45 qui se sont fait agresser à Nanterre,
00:26:47 voler leur matériel, puisqu'il y avait un géris,
00:26:49 journaliste-reporteur d'images avec eux,
00:26:51 et même le journaliste a été frappé aussi,
00:26:54 et ils sont allés porter plainte.
00:26:55 Mais ce que je veux dire, c'est que ces émeutons
00:26:57 touchent aussi les journalistes,
00:26:58 et tous les journalistes, c'est ça qui est assez impressionnant.
00:27:00 -Allez, je vous le disais,
00:27:02 on va prendre la direction de Marseille,
00:27:04 puisque en Ile-de-France, les violences ont été un peu moindres,
00:27:07 mais dans certaines villes, ça a été considérable.
00:27:11 Malgré la mobilisation, on l'a dit,
00:27:12 de 45 000 policiers et gendarmes,
00:27:15 on va regarder ce qui s'est passé à Marseille,
00:27:17 où les commerces ont été particulièrement visés,
00:27:19 voire même pillés.
00:27:20 C'est un reportage de Tony Pitaro et Stéphanie Rouquier,
00:27:23 qui est notre correspondante sur place.
00:27:25 (Sifflement)
00:27:27 -Des vitrines brisées, des magasins pillés.
00:27:31 Plusieurs commerçants de Marseille ont été attaqués par des émeutiers.
00:27:34 (Cris)
00:27:37 Un bureau de tabac, un magasin de luxe et même une armurerie.
00:27:42 Ici, sept fusils sans munitions ont été dérobés.
00:27:45 Une personne a été interpellée par les forces de l'ordre.
00:27:48 Les policiers, deuxième cible privilégiée des émeutiers.
00:27:52 Tout au long de la soirée, des centaines de jeunes
00:27:55 les ont ciblés avec des projectiles et des tirs de mortier
00:27:57 dans le centre-ville.
00:27:59 -Ce qu'on peut constater cette fois-ci,
00:28:00 c'est d'une part la violence de ces jeunes de 14 à 18 ans,
00:28:05 pour la plupart, qui s'en prennent au magasin.
00:28:08 Donc on est dans les pillages, on n'est plus dans la vengeance,
00:28:10 on n'est pas loin de là.
00:28:12 Lorsque vous avez des jeunes de 14 ans,
00:28:14 à 3h du matin, en train de casser,
00:28:16 eh bien, ils sont un peu vrais à eux-mêmes.
00:28:18 Mais voilà le profil de ces émeutiers très jeunes, très violents.
00:28:22 (Coups de feu)
00:28:24 -Certains véhicules de police ont même dû fuir
00:28:26 pour éviter un moindre mal.
00:28:28 Les émeutiers ont brûlé des véhicules, des poubelles
00:28:31 et tout autre objet pour former des barricades.
00:28:33 Une manière pour eux de ralentir le travail des forces de l'ordre
00:28:36 et de continuer à déambuler.
00:28:38 (Bruits de cloches)
00:28:41 -Invité de ce "Mini News Week-end",
00:28:43 Kaouther Ben-Mohamed, président de l'association Marseille en colère.
00:28:47 Soyez là. Bienvenue, Kaouther Ben-Mohamed.
00:28:50 Première question, comment réagissez-vous
00:28:52 à ce qui s'est passé dans votre ville que vous connaissez par cœur ?
00:28:55 -Effectivement, c'est une ville que je connais par cœur.
00:28:58 C'est une ville où j'ai habité tous les quartiers populaires
00:29:01 et actuellement, depuis une quinzaine d'années, le centre-ville.
00:29:04 C'est une ville où j'étais sur place hier et avant-hier
00:29:07 et où il n'y a pas que la police qui est prise à partie.
00:29:10 Moi, je suis une ex-éducatrice spécialisée.
00:29:12 Mon principal travail que j'ai quitté quand j'ai vu
00:29:15 qu'on n'avait plus des moyens pour travailler correctement
00:29:18 et pour pomper les pots cassés aujourd'hui.
00:29:20 Il y a une rupture entre cette jeunesse,
00:29:22 mais pas que dans les quartiers populaires et pas qu'à Marseille.
00:29:25 On a vu des champs brûler dans des petites villes,
00:29:28 on a vu que ça brûlait partout, ce qui nous a d'ailleurs tous étonnés,
00:29:31 à commencer par les habitants.
00:29:33 C'est une jeunesse à laquelle on n'arrive plus à parler.
00:29:36 J'étais depuis 19h30 à l'extérieur, je suis rentrée à 1h du matin
00:29:39 et j'ai eu beaucoup de mal à discuter avec eux,
00:29:42 à les raisonner, à leur demander...
00:29:44 Je leur demande toujours "Mais pourquoi tu fais ça ?
00:29:46 "Qu'est-ce que tu veux ?"
00:29:48 Et comme je leur ai dit hier, ce qui vous anime,
00:29:50 c'est l'absence d'équipement dans les cités et l'abandon.
00:29:53 Parce qu'effectivement, nous entendons, on l'a encore vu,
00:29:56 ce qui se passe, c'est aussi un grand désaveu pour Emmanuel Macron,
00:30:00 parce que quand on sait qu'il a passé ce début de semaine à Marseille,
00:30:03 il a passé trois jours avec une palanquée de ministres,
00:30:06 on voit bien que les effets des plans qui sont annoncés
00:30:09 depuis des décennies à Marseille et le dernier plan Marshall
00:30:12 n'ont aucun effet sur la population, sur les quartiers populaires,
00:30:16 Marseille est jeune,
00:30:17 il y a un taux de chômage hallucinant,
00:30:19 c'est une ville enclavée sur elle-même,
00:30:21 où les transports ne sont pas développés,
00:30:23 où beaucoup de personnes n'ont pas accès...
00:30:26 Je me suis beaucoup occupée ces 5 dernières années
00:30:29 des personnes qui ont été évacuées
00:30:31 pour des conditions de péril dans leur domicile.
00:30:33 Quand elles ont été évacuées du centre-ville
00:30:36 et dans les quartiers nord, elles ont perdu leur travail.
00:30:39 Elles travaillent dans des restaurants,
00:30:41 parce qu'il n'y a pas de transport.
00:30:43 C'est une ville qui a une plus grande fermeté.
00:30:45 Je ne la regarde pas à la télé, je descends dans les rues,
00:30:48 je suis confrontée, il y a des jeunes que j'ai réussi,
00:30:51 que nous avons réussi avec nos voisins à raisonner
00:30:54 et qui sont rentrés, mais quand ils arrivent à 40, 50,
00:30:57 qu'ils sont surexcités, il y a un effet de groupe,
00:31:00 avec un désir de pillage.
00:31:01 Je vais m'envoyer mon fils récupérer mes médicaments,
00:31:04 j'ai des soucis de santé,
00:31:06 mais je n'aurai pas mes médicaments cette semaine
00:31:08 et pas ce week-end,
00:31:10 parce que la pharmacie en bas de chez moi a été cassée et pillée.
00:31:13 Avec des enfants malades.
00:31:15 Je veux dire à ces jeunes que si c'était pour Naël,
00:31:18 on comprend la colère pour Naël,
00:31:19 mais ce n'est pas la bonne manière d'agir.
00:31:22 S'ils ont besoin d'avoir des équipements,
00:31:25 d'avoir des revendications politiques, je suis là.
00:31:28 Nous sommes là, nous sommes un certain nombre de travailleurs,
00:31:31 d'anciens éducateurs, de parents,
00:31:33 qui sont mobilisés au quotidien, même si on n'est pas payés,
00:31:37 à pouvoir les accompagner et rencontrer des ministres
00:31:40 qui sont responsables si c'est nécessaire,
00:31:42 de les aider à récupérer les médicaments,
00:31:45 casser des bibliothèques, des écoles brûlées,
00:31:47 piller jusqu'à de la lessive.
00:31:49 On peut comprendre, même si on n'excuse pas
00:31:51 quand les jeunes veulent voler un téléphone portable,
00:31:54 mais on a assisté à du coca, de la lessive, des gâteaux.
00:31:58 Et si vous voulez, c'est pour moi,
00:32:00 qui suis amoureuse de ma ville, qui en connaît chaque recoin,
00:32:03 même si on me ferme les yeux et à l'odeur, je reconnais la ville,
00:32:07 je suis amoureuse de cette ville et je ne comprends pas.
00:32:10 - Caoutère Ben Mohamed, on entend votre colère,
00:32:13 on vous garde un peu avec nous, Caoutère,
00:32:16 on poursuit le débat avec mes invités.
00:32:19 Marc Varnon, petite réaction ?
00:32:21 - Oui, je crois que, si vous voulez, le fond du problème,
00:32:24 le fond du problème, c'est l'impunité.
00:32:28 L'impunité est la cause et la conséquence de tout ce que l'on vit.
00:32:31 Dès que vous avez aujourd'hui quelqu'un qui est un délinquant,
00:32:36 il reste délinquant sur le papier, mais il ne va pas en prison,
00:32:40 il empile les faits, il empile les condamnations,
00:32:43 et puis il revient chez lui, dans son quartier,
00:32:45 et il peut dire à son voisin ou son copain,
00:32:48 "Toi, t'es un idiot, t'aurais dû voler comme moi,
00:32:50 regarde, il ne m'est rien arrivé."
00:32:52 Et c'est là où je pense que M. Darmanin commet une énorme erreur,
00:32:56 quand il pense que ça va redevenir à la normale.
00:32:59 Au nom de quoi ça reviendrait à la normale ?
00:33:01 Le petit voyou qui a, mineur ou pas, qui a pillé la nuit dernière,
00:33:06 où il y a deux nuits, qui a cassé, même s'il a été interpellé,
00:33:10 il va être libéré en 48 heures maximum,
00:33:13 et qu'est-ce qu'il va faire dans 48 heures ?
00:33:14 Il n'aura pas rendez-vous avec un juge,
00:33:16 il sera de retour dans sa cité avec ses copains et il va retourner.
00:33:19 Donc là, je pense que le gouvernement fait une énorme erreur,
00:33:22 parce que de surcroît, ces jeunes ont compris une chose,
00:33:25 c'est qu'il n'y avait pas suffisamment de policiers
00:33:26 pour couvrir les incidents, les émeutes, de l'insurrection
00:33:30 dans la France entière.
00:33:31 Ça, ils l'ont bien compris.
00:33:33 Et donc du coup, la police est incapable aujourd'hui
00:33:36 de maintenir l'ordre, il va bien falloir faire quelque chose,
00:33:39 et M. Darmanin serait bien inspiré de prendre des mesures beaucoup plus dures.
00:33:43 Naïm M. Fadel.
00:33:44 Et ensuite, Gauthier Lebrouet, puisque K. Outer, Ben Mohamed,
00:33:46 a dit quelque chose, et je voulais l'interroger là-dessus, évidemment,
00:33:49 puisque Emmanuel Macron, on le sait, on l'a suivi pendant trois jours,
00:33:51 il était à Marseille.
00:33:52 Mais d'abord, Naïm M. Fadel.
00:33:53 Pour rejoindre ce que vient de dire Marc, effectivement,
00:33:55 moi je rejoins complètement par rapport à ces 40 dernières années.
00:33:59 On a répondu aux premières émeutes dans les années 80,
00:34:02 et d'ailleurs le premier plan, c'était en 1978.
00:34:05 On a répondu, en fait, par la non-responsabilisation des parents
00:34:09 et une non-réponse à la délinquance des mineurs,
00:34:12 qui n'a cessé d'augmenter.
00:34:14 Aujourd'hui, dire que le problème, c'est que l'absence de moyens
00:34:18 pour les quartiers, c'est faux.
00:34:19 Depuis 40 ans, c'est plus de 100 milliards d'euros
00:34:22 qui ont été alloués aux quartiers.
00:34:25 C'est des équipements qui ont été mis en place,
00:34:26 qui sont aujourd'hui, d'ailleurs, brûlés.
00:34:28 C'est des centres sociaux, des centres culturels,
00:34:30 des médiathèques, des piscines olympiques,
00:34:32 pour permettre qu'il y ait une mobilité sur la ville.
00:34:36 La question aujourd'hui, c'est comment on n'a pas...
00:34:38 On n'est pas arrivés à agréger ces gamins ou ces populations,
00:34:41 encore une fois, à ce que je disais tout à l'heure, à la nation,
00:34:44 à faire peuple ensemble.
00:34:46 Parce qu'à un moment, on les a aussi traités à part.
00:34:48 On en a fait des zones à part.
00:34:50 Et les différentes politiques qui ont été mises en place
00:34:53 n'ont pas eu le souci de les agréger à l'ensemble de la ville,
00:34:57 dans une unité, mais à les laisser à part.
00:34:59 Donc, on a vu fleurir, effectivement,
00:35:01 des clubs de sport du quartier,
00:35:03 des centres de loisirs avec des habitants du quartier,
00:35:07 des emplois aidés avec les habitants du quartier.
00:35:09 Donc, cet séparatisme que veut combattre le gouvernement,
00:35:14 on a une loi pour ça,
00:35:15 en fait, il a été encouragé et favorisé
00:35:17 par les politiques publiques.
00:35:19 Aujourd'hui, il est urgent de changer de logiciel
00:35:22 et de responsabiliser les parents.
00:35:24 Et on va commencer par une chose.
00:35:25 J'aurais voulu que M. Dupond-Moretti
00:35:28 fasse une déclaration par rapport aux parents.
00:35:30 J'étais contente qu'il dise...
00:35:31 On en parlera tout à l'heure.
00:35:33 Les émeutiers qui, aussurd'hui, sont arrêtés,
00:35:37 qui sont mineurs, suspension des allocations familiales.
00:35:40 Côté le Bret, Kauter Ben Mohamed l'évoquait,
00:35:44 sacré pied de nez à Marseille,
00:35:46 puisque Emmanuel Macron a passé trois jours à Marseille.
00:35:49 Drôle de réponse, quand même.
00:35:51 C'est vrai que l'image est terrible.
00:35:51 Emmanuel Macron vient présenter l'acte II de son plan Marseille en grand,
00:35:55 5 milliards d'euros d'investissement dans la ville.
00:35:59 Et quelques heures après son départ,
00:36:01 puisque c'est là-bas qu'il avait dit que le Brame était inexcusable,
00:36:04 -quelques heures après son départ... -C'est pour ça que je vous dis.
00:36:05 C'est l'émeute. En plus, on a souvent dit de Marseille
00:36:08 qu'elle était épargnée par les émeutes et les violences urbaines,
00:36:11 parce que les trafiquants de drogue tenaient la ville.
00:36:13 Et on sait que c'est pas bon pour le business et pour le trafic de drogue.
00:36:15 On voit bien que là, c'est même pas le cas.
00:36:18 La ville est aussi touchée comme l'entièreté du pays.
00:36:20 Et c'est la grande différence avec 2005.
00:36:23 La tâche d'huile se répand de manière beaucoup plus large.
00:36:26 La contagion est beaucoup plus large qu'en 2005.
00:36:29 Toutes les villes sont touchées, toutes les banlieues sont touchées,
00:36:31 beaucoup de petites villes sont touchées.
00:36:33 On a vu aussi ce qui s'est passé il y a deux jours
00:36:34 dans les arrondissements parisiens, rue de Rivoli notamment,
00:36:38 où il y a eu aussi des scènes de saccage, de pillage.
00:36:41 Donc vraiment, cette contagion des émeutes
00:36:44 est propre à l'entièreté du pays.
00:36:46 Et c'est ça aussi la grande différence avec 2005.
00:36:49 -Kaëter Benmohamed,
00:36:51 comment vous voyez l'évolution des choses dans votre ville ?
00:36:53 -Ecoutez, je peux réagir d'abord à ce qui a été dit ou pas ?
00:36:57 -Oui, je vous en prie.
00:36:59 -Parce que madame Naïma Mfadel, je crois qu'elle s'appelle,
00:37:01 je suis désolée. -Naïma Mfadel.
00:37:03 -Je vous en prie.
00:37:04 -Moi, je suis née dans des bidonvilles à Marseille.
00:37:06 J'ai habité dans les quartiers nord.
00:37:07 -Je ne parle pas de Marseille, madame Kautar.
00:37:10 -Moi, je vous parle de Marseille, on m'interroge sur ça.
00:37:12 -Très bien.
00:37:13 -Vous parlez de séparatisme.
00:37:15 Justement, Marseille n'est pas un territoire à part.
00:37:16 Il fait partie de la République et il fait partie du territoire national.
00:37:20 Sauf que tous ces milliards qui sont annoncés depuis des décennies,
00:37:23 moi, je peux vous garantir qu'en tant qu'habitante des quartiers populaires
00:37:26 et en tant que travailleuse sociale, en tant que personne engagée aujourd'hui
00:37:29 au niveau local et national,
00:37:31 les habitants n'en voyaient pas toujours la couleur
00:37:33 et les équipements ne voyaient pas toujours...
00:37:35 -Il y a eu 450 000 logements, ça.
00:37:37 -Il n'y a pas de piscine à Marseille, par exemple.
00:37:39 Vous voyez, on nous a dit qu'on n'avait pas besoin de piscine,
00:37:41 on allait à la mer.
00:37:42 Donc, si vous voulez, c'est bien beau de fantasmer
00:37:44 sur les milliards qui sont annoncés depuis 50 ans,
00:37:47 mais la réalité, c'est que c'est pas effectif
00:37:49 dans les quartiers populaires et que c'est pas effectif.
00:37:51 Et vous savez, moi, je suis travailleuse sociale,
00:37:52 je vous ai dit tout à l'heure, j'ai commencé mon préambule
00:37:53 en disant que j'ai quitté mon emploi
00:37:55 parce que je n'avais plus les moyens de travailler.
00:37:57 Et si nous voyons comme solution que la répression,
00:38:02 nous voyons que malheureusement, ça ne marche pas.
00:38:04 Les gens qui sont rentrés hier chez eux, qui n'ont pas cassé,
00:38:06 c'est parce que je leur ai payé, c'est parce que j'ai fait mon travail
00:38:07 des Duxpé, même si je ne le suis plus aujourd'hui.
00:38:09 Vous voyez, c'est pas la police qui les a fait rentrer.
00:38:11 Je ne dis pas que la police ne doit pas agir,
00:38:14 je ne dis pas qu'elle ne doit pas avoir la répression,
00:38:16 mais hier, moi, à chaque fois que j'allais dans une rue,
00:38:18 il y avait 300 gamins qui étaient déchaînés.
00:38:20 On les arrête tous, je vous pose une question en direct.
00:38:22 On les arrête tous, on les met en prison.
00:38:23 On a fait quoi ? Il n'y avait même pas assez de place en prison.
00:38:26 Et vous savez, la répression, moi qui suis…
00:38:27 – K. Uterben-Mohamed, vos propos, soucis de réaction sur ce plateau,
00:38:33 réaction de Marc Varnot et de Naïm Amfadel.
00:38:37 – Oui, enfin, les 100 milliards, ils n'ont pas été jetés à la mer.
00:38:41 Les 100 milliards, ils ont servi, entre autres,
00:38:42 à construire 450 000 logements, madame.
00:38:45 Et il fut un temps où on nous expliquait que c'était les logements
00:38:47 qui n'étaient pas de qualité, qu'il fallait reconstruire les quartiers, etc.
00:38:50 450 000 logements, c'est quand même pas rien.
00:38:53 Et permettez-moi aussi de préciser que l'immigration en France
00:38:56 ne se promène pas aux années 60, mais que dans les décennies précédentes,
00:38:59 où il n'y avait quasiment aucune aide, par contre, là, il n'y avait aucun problème.
00:39:03 Donc, effectivement, on peut aussi se poser une question
00:39:06 par rapport à ces générations de gens qui revendiquent
00:39:08 et qui se plaignent tout le temps d'être maltraités,
00:39:10 pour lesquels des dizaines de milliards ont été dépensés,
00:39:13 et on se retrouve aujourd'hui avec des émeutes,
00:39:14 comme si, effectivement, rien n'avait été fait.
00:39:16 La vraie question, c'est l'impunité, et tant qu'on aura cette impunité,
00:39:22 on aura des émeutes que l'on déverse des dizaines de milliards,
00:39:25 des dizaines de milliards de nouveaux appartements neufs,
00:39:27 ça ne change rien.
00:39:28 Le problème, c'est l'impunité.
00:39:30 – Naïm Amfadel, très rapidement.
00:39:31 – Oui, je voudrais aussi rajouter, Madame Fadel qui vous parle,
00:39:36 vous pouvez regarder qui je suis,
00:39:37 ça fait 40 ans que je travaille sur les quartiers populaires,
00:39:39 j'étais animatrice, chef de projet de développement social et urbain,
00:39:42 déléguée du préfet, et je travaillais sur ces questions-là.
00:39:45 Et quand je vous dis qu'aujourd'hui, malheureusement, ça n'a pas fonctionné
00:39:48 et qu'il faut changer de logiciel,
00:39:49 c'est peut-être aussi au regard d'une expérience.
00:39:53 On parle de la parentalité, ce n'est pas rentre-service, Madame,
00:39:57 que des doyennés, les parents, de leur responsabilité parentale.
00:40:01 Quand on met un enfant au monde, on en est responsable.
00:40:04 Ce n'est pas de se dédouaner et dire,
00:40:06 "effectivement, je suis une mère monoparentale,
00:40:09 je n'ai pas les moyens, donc je ne m'en occupe pas".
00:40:10 Et en disant ça, en ayant toujours cet aspect social,
00:40:14 le regard social en disant "c'est des personnes modestes",
00:40:17 ça veut dire qu'on fait offense à toutes ces familles modestes
00:40:20 qui élèvent d'une manière exemplaire leurs enfants.
00:40:23 – Réponse très rapide et ce sera le mot de la fin pour vous,
00:40:25 Kaouter Ben Mouabbet, très rapidement.
00:40:28 – De toute évidence, Madame, vous ne savez pas à qui vous parlez,
00:40:30 parce que si vous aviez écouté mes déclarations ancestrales,
00:40:32 et en particulier hier et à 20h30,
00:40:34 je suis moi-même mère célibataire et mon fils ne heure pas dans les rues.
00:40:37 Ma mère, je suis issue d'une famille où ma mère avait 7 enfants,
00:40:40 je suis l'aînée et il n'y a personne qui est délinquant
00:40:41 et tout le monde a fait ses petites études,
00:40:43 que ce soit à la fac ou dans des métiers plus techniques.
00:40:45 Donc je suis l'exemple même que les familles monoparentales
00:40:48 ne sont pas condamnées à l'échec et à la délinquance.
00:40:50 Je dis juste qu'aujourd'hui, vous l'avez dit,
00:40:52 il y a un séparatisme qui a été créé par les politiques publiques de droite
00:40:55 et de gauche depuis ces 20 ans.
00:40:57 Et que les premières personnes qui le subissent
00:40:59 sont ces habitants qu'on montre du doigt
00:41:01 et qui sont toujours victimes de toutes les violences,
00:41:03 qu'elles soient institutionnelles, économiques,
00:41:05 d'enclavement géographique, de non-accès à l'emploi, de non-accès.
00:41:08 Quand le monsieur dit que des appartements ont été construits,
00:41:11 je vous invite, monsieur, à Marseille
00:41:12 et je vais vous faire le tour de tous les logements insalubres
00:41:15 dont j'ai la responsabilité.
00:41:16 – Oui, c'est vrai que je ne vous ai pas dit
00:41:17 qu'elles sont des logements insalubres de France, ça avait été changé.
00:41:20 – Non mais en péril, insalubre, il y a plusieurs périls,
00:41:23 il y a le péril structurel, le péril sanitaire.
00:41:25 C'est bien beau, vous savez quand je suis née,
00:41:28 à Marseille il y avait 400 000 habitants,
00:41:29 il y en a 1,2 million aujourd'hui.
00:41:31 Donc ces 1,2 million, il faut aussi les loger,
00:41:33 il ne faut pas qu'ils restent à la rue.
00:41:34 Et ces 1,2 million, ce ne sont pas des immigrés,
00:41:37 ce sont des gens comme moi qui sont français
00:41:38 et qui font la force de ce pays aujourd'hui
00:41:40 et qui font la force de notre histoire.
00:41:43 Nous ne sommes pas tous, monsieur, des délinquants,
00:41:45 même si on est issus de l'immigration.
00:41:46 – Je n'ai jamais dit que vous étiez tous des délinquants.
00:41:48 Cahuter, Ben, me l'ont dit qu'il y avait 100 milliards
00:41:50 qui avaient été déversés, contrairement à ce que vous disiez,
00:41:52 et que ces 100 milliards n'ont pas servi à rien,
00:41:53 ils ont servi à construire 450 000 logements.
00:41:55 On n'a jamais dit, on avait changé tous les logements de France.
00:41:58 – On va stopper le débat.
00:42:00 Cahuter, Ben, Mohamed, merci en tous les cas d'avoir accepté
00:42:04 d'apporter votre témoignage sur ce qui se passe dans votre ville.
00:42:07 Je rappelle que vous êtes la présidente de l'association Marseille en colère.
00:42:11 On va tourner, on va aller et on va poursuivre notre tour de France,
00:42:15 on va aller du côté de Lyon, où là également,
00:42:17 en marge d'un rassemblement contre les violences policières
00:42:19 qui avait été, je le précise, interdit par la préfecture,
00:42:22 des groupes d'individus ont là aussi attaqué des commerces.
00:42:25 31 personnes ont été interpellées.
00:42:28 Reportage Thomas Bonnet, Sandra Ciombo, on en parle juste après.
00:42:32 – La troisième ville de France, théâtre de vive tension ce vendredi soir.
00:42:41 Vers 1h du matin, des émeutiers ont jeté un engin explosif
00:42:44 sur un bureau de poste de Lyon-Mermoz.
00:42:47 Des groupes de jeunes, certains armés de barres de fer,
00:42:49 ont également endommagé et pillé plusieurs commerces du centre-ville.
00:42:53 Ici, des feux ont été allumés.
00:42:55 Ces individus effectuent des tirs de mortier.
00:42:58 [Cris de la foule]
00:43:02 Sur Twitter, le maire de Lyon appelle au calme.
00:43:04 – Les violences survenues cette nuit dans notre ville sont inacceptables.
00:43:08 Je les condamne sans réserve.
00:43:09 J'appelle les Lyonnais à la vigilance et à l'apaisement.
00:43:12 La République est indivisible,
00:43:13 ne laissons pas gagner ceux qui attisent la haine.
00:43:16 – En réaction aux violences dans les rues lyonnaises,
00:43:18 le RAID et la BRI ont été engagés.
00:43:21 – Petite réaction sur ce qui s'est passé à Lyon,
00:43:23 on voit toujours les mêmes scènes, Naïmem Fadel, hélas, hélas, hélas.
00:43:27 – Qu'est-ce que dit le maire de Lyon ?
00:43:29 Apparemment, il condamne, mais qu'est-ce qu'il dit à la Nouvelle-France ?
00:43:33 – Vous avez vu une réaction, je ne sais pas, Gauthier Lemouette,
00:43:35 ou une réaction du maire de Lyon ?
00:43:36 – Non, mais il appelle au calme.
00:43:38 – Le maire de Lyon a appelé au calme.
00:43:39 – Il a appelé au calme.
00:43:40 – Il a appelé au calme.
00:43:41 – Voilà, "les violences survenues cette nuit dans notre ville sont inacceptables,
00:43:45 je les condamne sans réserve, j'appelle les Lyonnais à la vigilance et à l'apaisement,
00:43:48 la République est indivisible, ne laissons pas gagner ceux qui attisent la haine".
00:43:51 Voilà la réponse.
00:43:52 – Donc il contredit Madame Thaudelier.
00:43:53 – La réponse du maire de Lyon.
00:43:54 – Ça c'est quoi ? Pardonnez-moi, c'est du blabla.
00:43:57 Une fois qu'il a fini…
00:43:58 – Il prend opposition quand même.
00:43:59 – Il a fini de dire ça.
00:44:00 – Il ne peut pas dire ça, Mme.
00:44:01 – Il prend opposition quand même.
00:44:02 – Est-ce qu'il y a un couvre-feu ? Il décide d'un couvre-feu ?
00:44:05 Il a pris des décisions qui ont une chance de faire cesser les pillages et les violences,
00:44:11 parce que tout le monde peut faire un tweet.
00:44:13 Ah oui, moi vous comprenez, j'ai fait un tweet.
00:44:14 – Oui mais non, ça a été…
00:44:16 – On ne peut pas critiquer Jean-Luc Mélenchon qui refuse d'appeler au calme
00:44:20 et critiquer le maire de Lyon qui appelle au calme en même temps.
00:44:22 – C'est pas pareil, Mélenchon il appelle à l'insurrection, c'est tout à fait différent.
00:44:25 – Oui mais là, pour un peu souligner quand même que c'est important.
00:44:29 – Il prend position.
00:44:30 Amand Ebuko, qu'il y ait un petit regard sur Lyon ?
00:44:34 – Oui, un petit regard sur Lyon,
00:44:35 ben écoutez, Lyon, j'allais dire, a vécu un peu une situation similaire à Marseille,
00:44:39 c'est-à-dire que là aussi les MET ont effectivement envahi le centre-ville
00:44:42 et ont pillé les commerces de la Presqu'île,
00:44:44 qui est quand même un quartier plutôt bourgeois à Lyon,
00:44:46 donc c'est plutôt étonnant.
00:44:48 Vous avez, à l'aide du Cher, il y avait déjà eu des violencières,
00:44:51 mais là ça est passé à un stade plus élevé,
00:44:54 si l'on en croit le retour des sources policières,
00:44:55 et il y a même une vidéo d'ailleurs qui circule sur les réseaux sociaux,
00:44:58 on voit quelqu'un tirer la Kalachnikov,
00:45:00 alors il faut voir si ces images sont bien sûr vérifiées,
00:45:03 et puis on sait qu'à Vau-en-Velin, donc juste à côté de Lyon,
00:45:06 d'ailleurs il y a plusieurs banlieues de Lyon qui ont été à feu et à sang,
00:45:09 et vous avez carrément des émeutiers, au moins un émeutier,
00:45:12 qui a tiré avec une arme longue sur les policiers.
00:45:15 – Ce qui est lunaire, c'est qu'en fait,
00:45:16 il n'y a aucune limite dans ces séquences, aucune limite.
00:45:20 – Et le problème des piages aussi,
00:45:21 je me suis entretenu ce matin avec un policier qui est à Lyon
00:45:24 et qui me disait qu'il y avait encore des piages ce matin à Bellecour,
00:45:28 à peu près de la place Bellecour, en plein centre de Lyon,
00:45:30 parce que le problème si vous voulez des piages,
00:45:31 c'est que les émeutiers cassent les vitrines
00:45:34 et puis après ils rentrent immédiatement dans les magasins,
00:45:37 mais les policiers ne peuvent pas sécuriser en permanence ces magasins,
00:45:40 et donc si vous voulez, vous avez soit des émeutiers qui reviennent,
00:45:42 soit des personnes qui passent et par opportunisme,
00:45:44 qui rentrent également dans ces magasins et qui finissent le travail de piage.
00:45:48 – L'impunité, l'impunité, pourquoi voulez-vous,
00:45:50 pourquoi voulez-vous que l'un de ces jeunes voyous
00:45:53 n'aille pas se serrer dans un magasin dont la vitrine a été défoncée,
00:45:57 puisqu'il ne risque rien ?
00:45:58 – Alors il y a quand même eu des condamnations de prison ferme,
00:46:00 il y a eu à Nanterre, il y a eu déjà des comparaisons immédiates
00:46:02 sur les premières nuits de violences urbaines,
00:46:05 et il y a eu des sanctions assez lourdes, j'allais dire,
00:46:09 puisqu'il y a eu la prison ferme avec mandat de dépôt pour des mois de prison,
00:46:12 ce qui est quand même assez exceptionnel,
00:46:13 normalement on n'envoie pas en prison pour moins de 6 mois,
00:46:15 et bien là il y a eu un mandat de dépôt pour des émeutiers.
00:46:18 – Combien de condamnations ?
00:46:19 – Je ne sais pas, vous avez raison, je voulais juste…
00:46:21 – 3 condamnations symboliques.
00:46:22 – Le syndicat de la magistrature, qui est assez à gauche,
00:46:25 qui a demandé à ce que la justice ne serve pas à réprimer la révolte,
00:46:28 en bref, qui a demandé en gros aux juges de ne pas condamner, voilà.
00:46:32 – Surtout pas condamner les gens pour le syndicat de la magistrature.
00:46:34 – Alors qu'on a besoin de l'unité de la nation.
00:46:36 – Absolument.
00:46:37 – Très rapidement parce qu'on va partir en post-publicitaire.
00:46:39 – Ce qui m'a étonnée en fait, c'est le calme avec lequel les personnes,
00:46:43 on avait l'impression qu'ils venaient faire leur course,
00:46:45 et le calme avec lequel ils sortaient, ils ne se sauvaient même pas.
00:46:47 – Non, parfois même pas le visage massif,
00:46:49 à le visage découvert parfois, c'est étonnant.
00:46:52 – Et les jeunes filles…
00:46:53 – On va marquer une pause si vous me le permettez,
00:46:55 Nathalie Néry-Mahem-Padel, on va marquer une pause dans cette édition spéciale,
00:46:58 on reviendra, on sera en direct,
00:47:00 puisqu'il y a eu des manifestations aux quatre coins de France,
00:47:03 et notamment dans des villes plus petites,
00:47:05 et on sera en direct avec le maire de Cholet,
00:47:07 qui a vu sa maison littéralement saccagée,
00:47:10 et c'est une maison qu'il n'hévitait plus d'ailleurs.
00:47:12 On parlera également de la responsabilité des mineurs,
00:47:14 et puis du rôle des réseaux sociaux,
00:47:17 puisqu'évidemment, Hervé Dupond-Mohaity en a parlé,
00:47:21 Gérald Darmanin en a parlé, Emmanuel Macron en a parlé,
00:47:23 on parlera du volet politique,
00:47:24 et aussi de la prise de position de Jean-Luc Mélenchon,
00:47:27 avec Gauthier Lebret, qui est très concentré évidemment.
00:47:30 On se retrouve dans quelques instants.
00:47:32 – C'est pas si long d'ailleurs, c'est clair.
00:47:33 – A tout de suite.
00:47:33 Bonjour, soyez les bienvenus, c'est "Meet you the weekend",
00:47:38 nous sommes ensemble jusqu'à 13h,
00:47:40 c'est la dernière ligne droite, édition spéciale,
00:47:43 encore pendant une heure,
00:47:44 après cette nouvelle nuit d'émeute et de violence,
00:47:46 une quatrième nuit de violence,
00:47:48 on l'évoquait avec Amélie Buco et mes invités,
00:47:52 peut-être un peu moindre en région parisienne,
00:47:55 mais avec des scènes ultra-violentes en région.
00:47:58 Nous sommes allés dans cette première heure à Marseille, à Lyon,
00:48:00 nous serons dans quelques instants avec le maire de Cholet,
00:48:03 une commune un petit peu plus petite,
00:48:04 il nous racontera sa mésaventure,
00:48:06 et puis je le rappelle également,
00:48:07 c'est la journée des obsèques de Noël.
00:48:10 Avec moi pour commenter encore durant une heure,
00:48:13 cette actualité, pour combien brûlante,
00:48:15 Marc Varneau, chef d'entreprise, Naïm M. Fadel, essayiste,
00:48:18 Gauthier Lebret, journaliste politique CNews,
00:48:21 avec un volant politique très important,
00:48:24 on l'évoquera tout à l'heure,
00:48:25 et puis Amélie Buco, journaliste, police-justice.
00:48:28 Amélie Buco, on va commencer par vous.
00:48:30 Je vous promets qu'on revienne avec les chiffres et les détails
00:48:33 de cette quatrième nuit de violence et d'émeute
00:48:37 aux quatre coins de France. Amélie.
00:48:39 Alors, concernant les chiffres 1 311, interpellations,
00:48:43 un chiffre qui peut encore augmenter au fil de la journée,
00:48:46 c'est le chiffre donc à 7 heures,
00:48:47 du côté des forces de l'ordre,
00:48:49 des blessés, 79 policiers et gendarmes blessés,
00:48:53 dont 31 à Marseille, avec notamment 3 policiers,
00:48:57 enfin, même 4 policiers qui ont été blessés
00:48:59 à Veau-en-Velin, près de Lyon, par des tirs d'armes longues.
00:49:02 Alors, du côté des dégradations,
00:49:04 on a 2 560 incendies de voies publiques,
00:49:08 un chiffre impressionnant,
00:49:10 1 350 incendies de véhicules,
00:49:13 266 incendies ou dégradations de biens publics,
00:49:16 parmi lesquels, par exemple, 24 écoles
00:49:19 ou encore 26 mairies.
00:49:20 Et puis, il y a aussi tout ce qui concerne les attaques
00:49:22 envers les bâtiments propres aux forces de l'ordre,
00:49:24 comme les commissariats, 31 commissariats attaqués,
00:49:27 16 postes de municipales attaqués
00:49:29 ou encore 11 casernes de gendarmerie.
00:49:32 Alors, ces chiffres, il faut savoir
00:49:34 qu'ils sont légèrement inférieurs à ceux de la nuit précédente.
00:49:38 Et puis, il y a aussi les pillages,
00:49:40 puisque ça a été le gros phénomène, je dirais, de la nuit,
00:49:42 qui avait d'ailleurs, pillage commencé dès l'après-midi hier.
00:49:46 Et ces pillages, malheureusement, nous n'avons pas les chiffres,
00:49:48 puisqu'il faut attendre que les commerçants portent plainte.
00:49:51 Mais en tous les cas, les retours que l'on a,
00:49:53 c'est que, finalement, pour la zone parisienne,
00:49:55 vraiment, cette nuit a été marquée par les pillages.
00:49:57 Est-ce que c'est parce que, finalement,
00:49:59 les émeutiers n'ont plus de mort et d'artifice ?
00:50:01 Je ne sais pas. Et puis, je dirais
00:50:02 que la spécificité de cette nuit aussi,
00:50:04 c'est ces 2 villes que sont Marseille et Lyon,
00:50:06 2 grosses villes, qui ont été sévèrement touchées
00:50:09 par ces émeutes, notamment les centres-villes,
00:50:12 qui ont été pillées et largement touchées
00:50:14 avec, comme je vous le disais, des tirs d'armes à feu
00:50:17 et un grand nombre d'interpellations.
00:50:20 Merci pour ce rappel des chiffres.
00:50:22 On l'évoquait, on s'est promenés à Marseille, à Lyon,
00:50:27 mais d'autres villes plus petites ont été touchées.
00:50:30 Je vous propose de prendre la direction de Cholet.
00:50:32 Et on va retrouver le maire de cette ville,
00:50:35 le maire d'Yverdroite, Gilles Bourdoulex.
00:50:37 Soyez le bienvenu, Gilles Bourdoulex.
00:50:40 Ravi de vous accueillir dans le cadre de Minutes Week-end.
00:50:42 Racontez-nous ce qui s'est produit.
00:50:44 C'est votre maison qui a été littéralement saccagée.
00:50:47 Et en fait, cette maison, au final, vous ne l'occupez plus.
00:50:50 C'est ça, soyez le bienvenu.
00:50:52 Racontez-nous.
00:50:53 Oui, alors d'abord, on a eu une nuit de jeudi à vendredi
00:50:55 épouvantable à Cholet, d'une manière générale.
00:50:57 Attaques du commissariat, la gendarmerie, etc.
00:51:00 Et puis c'est vrai qu'hier, allant dans ce qui est
00:51:03 officiellement mon ancienne maison,
00:51:04 où on a déménagé cinq, six mois maintenant,
00:51:07 mais on est encore propriétaire de la maison,
00:51:09 on a encore des choses dedans, enfin bon, passons.
00:51:11 Je suis allé voir comment ça allait
00:51:13 et je me suis aperçu que tout était ouvert, éclairé
00:51:16 et que c'était un véritable saccage.
00:51:18 Pour prendre un exemple, il y a eu aussi une dépendance,
00:51:20 une petite maison à côté, toutes les cloisons ont été défoncées.
00:51:23 On a là des images que j'ai passées sur son tweet,
00:51:25 vous voyez, tout a été mis en l'air.
00:51:27 Alors bon, il restait quelques bibelots, quelques meubles,
00:51:30 quelques livres, quelques objets quand même personnels, familiaux.
00:51:33 Et c'est vrai que c'est tout à fait lamentable
00:51:36 et que c'est à l'image de ce qui s'est passé.
00:51:37 Alors c'est mon cas, mais c'est le cas de l'outil de travail
00:51:40 de plein de gens.
00:51:41 Il y a eu une salle de sport qui a été...
00:51:43 qui a eu un début d'incendie,
00:51:45 un lycée qui a été saccagé aussi à Cholet,
00:51:47 donc c'est un ensemble.
00:51:48 Mais là, on s'attaque au bien personnel, au bien d'un élu.
00:51:51 Il y a un moment, on a déjà eu des élus
00:51:54 qui ont démissionné récemment
00:51:56 parce qu'ils en ont assez d'être pris pour cible.
00:51:58 On a les responsabilités sur le terrain.
00:52:00 Je rappelle aussi qu'on engage beaucoup d'argent
00:52:03 pour soutenir des quartiers qui sont en difficulté
00:52:06 ou qui ont besoin d'être rénovés
00:52:08 ou les populations ont besoin d'être soutenues.
00:52:10 Heureusement, dans ces quartiers
00:52:12 que se déroulent des choses qui sont tout à fait inacceptables.
00:52:16 - Vous évoquez avec mes invités, notamment avec Amaury Buco,
00:52:19 notre journaliste police-justice,
00:52:20 on évoquait les grandes villes.
00:52:22 Il y a combien d'habitants déjà chez vous à Cholet ?
00:52:25 On voit que toutes les villes sont touchées par ce phénomène
00:52:27 depuis trois jours, depuis quatre nuits là maintenant.
00:52:30 - La ville elle-même, c'est 56 000 habitants,
00:52:32 mais c'est...
00:52:35 Je crois que ça montre qu'il y a un climat qui est entretenu
00:52:39 parce qu'il y a un moment, il faut arrêter de faire croire
00:52:41 que c'est parce qu'il y a eu un drame cette semaine.
00:52:43 Il y a eu un drame, oui, certes.
00:52:44 L'enquête se poursuit, la justice tranchera à un moment donné,
00:52:49 mais c'est un prétexte,
00:52:51 un prétexte pour mettre à sa cage la France,
00:52:54 mettre à sa cage d'autres pays.
00:52:56 Et ça passe par les grandes métropoles,
00:52:58 ça passe par les villes moyennes,
00:52:59 peut-être demain d'ailleurs des communes rurales.
00:53:01 Il y a eu une commune rurale aux portes de Cholet
00:53:03 qui a été aussi attaquée jeudi soir, il y a eu des dégradations.
00:53:08 Donc ça montre, je crois, que c'est général
00:53:10 et puis que c'est un mouvement organisé,
00:53:12 évidemment, il faut le dire.
00:53:13 Il faudra dire aussi, organisé par qui ?
00:53:15 Parce que je crois qu'il faut que les Français aient la vérité
00:53:17 et qu'on arrête de se mettre la tête dans le sable
00:53:20 et de ne rien faire, comme d'ailleurs le fait aujourd'hui
00:53:24 le gouvernement et la majorité en place.
00:53:26 Qu'est-ce que vous préconisez,
00:53:27 puisqu'on en parlera avec mes invités tout à l'heure,
00:53:29 mais puisque vous êtes élu,
00:53:31 est-ce qu'il faut mettre l'état d'urgence ou pas en France ?
00:53:34 En tant qu'élu, vous en pensez quoi ?
00:53:36 Est-ce que vous avez pris des mesures spécifiques
00:53:37 dans votre commune, par exemple ?
00:53:38 Non, je n'ai pas pris de mesures spécifiques
00:53:40 et d'ailleurs, ce week-end, on a eu une fête en centre-ville.
00:53:42 On nous avait annoncé qu'on risquait d'avoir des attaques dans la soirée.
00:53:47 On m'a dit qu'il faut annuler la fête.
00:53:48 J'ai dit non, on n'annule pas la fête.
00:53:50 Ça signifie quoi ?
00:53:51 Ça signifie qu'on cède devant la menace.
00:53:53 Je crois qu'il y a un moment où il faut aussi continuer à vivre.
00:53:56 Il faut permettre à nos concitoyens d'avoir une vie normale,
00:53:59 mais il faut aussi qu'on soit protégés.
00:54:01 Et être protégé, c'est d'abord, un jour, dire publiquement
00:54:05 où est le mal, de quoi il vient,
00:54:07 qui veut aujourd'hui déconstruire la France,
00:54:10 casser les valeurs de la nation, briser les principes de la République.
00:54:15 Moi, je le dis clairement,
00:54:16 on a un mouvement à travers notre pays,
00:54:19 qui est celui, et peut-être que ça ne plaira pas que je lise,
00:54:21 mais de l'islam radical politique,
00:54:23 qui veut s'en prendre à la France, tout simplement.
00:54:25 Et ils font beaucoup de mal à tout le monde.
00:54:27 Ils font beaucoup de mal, surtout d'ailleurs,
00:54:29 à leurs co-religionnaires qui, eux, sont parfaitement intégrés,
00:54:32 qui vivent leur religion en tout équilibre, en toute harmonie en France.
00:54:35 Mais on a tout un système qui fait qu'on monte une jeunesse contre la France,
00:54:41 et qu'on amène aujourd'hui à des émeutes comme on les connaît.
00:54:44 Et malheureusement, ça fait des années qu'on ne fait rien contre cela,
00:54:47 qu'on n'ose pas dire, ou qu'on ne veut pas dire la vérité aux Français,
00:54:51 et qu'on ne prend pas de mesures.
00:54:52 Quand on regarde tout ce qui a été investi depuis des années, des années,
00:54:56 ça a commencé, je me souviens, il y a 40 ans, pratiquement,
00:54:58 avec HVS, Habitat, Vie Sociale, dans tous nos quartiers.
00:55:01 Et ça a continué, la politique de la ville, c'est sans arrêt.
00:55:04 Ce sont toujours les mêmes quartiers dans lesquels on investit beaucoup,
00:55:07 on donne toutes les chances.
00:55:08 Voix-le-Cholet, dans un quartier dit prioritaire,
00:55:11 on a construit une salle de sport en plein cœur du quartier,
00:55:13 c'est la salle qui est ciblée par les attaques des émeutiers.
00:55:17 Ce sont les outils qu'on donne pour bien vivre dans une ville.
00:55:20 Et très franchement, dans une ville comme Cholet,
00:55:22 il n'y a pas de population qui est en déshérence,
00:55:24 population qui est en grande pauvreté.
00:55:26 C'est totalement faux, vous savez, on a 4,5% de chômage,
00:55:30 les entreprises cherchent des salariés dans beaucoup de secteurs,
00:55:34 on n'a pas eu de problématique économique.
00:55:36 – Réaction autour de…
00:55:37 je vous garde quelques instants encore Gilles Bourdeaux,
00:55:39 réaction autour de mon plateau.
00:55:41 Marc Varnot, vous n'êtes pas d'accord avec les propos de Gilles Bourdeaux ?
00:55:44 – Non, je ne peux pas être soupçonné d'être favorable
00:55:47 à la haute stratégie de l'islam radical,
00:55:49 mais je ne pense pas que l'islam radical,
00:55:51 pour reprendre les propos qui ont été tenus,
00:55:53 soit responsable cette fois-ci.
00:55:54 Je n'ai pas vu beaucoup d'imams en tête de manifestation
00:55:57 au cri de "Allah Akbar" à ranger la foule.
00:55:59 Je crois que s'il y a une responsabilité politique,
00:56:01 on va en parler après, c'est vraiment,
00:56:02 c'est exclusivement la LFI qui, elle, souffle sur les braises,
00:56:06 et plutôt deux fois qu'une.
00:56:07 Mais là où je rejoins M. le maire, c'est que c'est vrai que…
00:56:11 on va avoir demain un autre problème, parlons de demain.
00:56:14 Comment allez-vous faire accepter aux Français,
00:56:17 ou aux citoyens d'une ville, ou d'un département, d'une région,
00:56:19 de financer dans des quartiers défavorisés,
00:56:23 après ce qui s'est passé là ?
00:56:24 Je veux dire, cette fois-ci, ça va être impossible,
00:56:25 on a déversé 100 milliards,
00:56:27 mais là je vous promets que la prochaine fois, ça va être très compliqué.
00:56:29 La dernière chose, c'est qu'il faut quand même être bien conscient
00:56:32 que ce qui va se passer aussi,
00:56:34 c'est que là, on peut parler vraiment de discrimination,
00:56:36 les armes qu'ont les gens pour signifier qu'ils sont furieux
00:56:39 de ce qui se passe, ça va être quoi ?
00:56:40 Ça va être entre autres une discrimination face à l'emploi.
00:56:42 Et donc il faut bien comprendre que les gens qui vivent dans ces quartiers
00:56:46 auront demain à assumer, ou à vivre avec une discrimination qui sera claire.
00:56:52 Donc tout ça, si vous voulez, est épouvantable de conséquences,
00:56:55 il faut que ça s'arrête très vite, il ne faut pas jouer le temps,
00:56:58 il ne faut pas attendre 15 jours, 3 semaines comme en 2005,
00:57:00 il faut que ça s'arrête tout de suite.
00:57:02 Il faut des mesures immédiates et très très fortes,
00:57:04 sinon ça va durer et ça va être encore pire.
00:57:07 - Gilles Bourdeaux, qu'est-ce qu'on fait concrètement ?
00:57:08 Qu'est-ce que vous préconisez ?
00:57:09 Donc état d'urgence, pas état d'urgence,
00:57:11 il y a une petite musique à droite qui préconise l'état d'urgence,
00:57:14 vous en pensez quoi, puisque vous êtes élu d'y vers droite ?
00:57:18 - Oui, alors juste un mot sur l'islam radical,
00:57:25 de toute façon justement, la méthode de l'islam radical,
00:57:28 c'est de ne pas mettre les imams devant,
00:57:29 moi j'en parle avec les imams,
00:57:30 ils sont eux-mêmes très hostiles à des choses qui peuvent se passer par en dessous.
00:57:35 Quant à la responsabilité de l'EFI notamment, de l'extrême gauche,
00:57:39 et quand j'entends les propos, mais inacceptables !
00:57:41 - On en parlera dans le cours de l'émission.
00:57:43 - Voilà, mais c'était juste pour préciser ce qui avait été précisé.
00:57:47 L'état d'urgence, je crois qu'il faut que nous y venions,
00:57:51 parce qu'il y a un moment, il faut marquer fortement devant les Français,
00:57:55 la nécessité d'avoir une réaction politique forte,
00:57:57 que nous n'avons pas aujourd'hui, que nous n'avons pas.
00:57:59 Quand j'entends les discours de M. Narmanin qui se glorifie,
00:58:02 parce que peut-être qu'il y a eu une voiture de moins de brûlée cette nuit,
00:58:05 par rapport à l'une d'avant,
00:58:06 quand j'entends M. Dupond-Moretti qui met la responsabilité uniquement sur les parents,
00:58:09 alors c'est vrai, c'est un souci l'éducation des jeunes.
00:58:12 Moi j'ai vu une vidéo dans ma ville, on voit un père au milieu de la nuit,
00:58:15 qui vient chercher un gamin de 13-14 ans,
00:58:16 qui le prend par les oreilles, qui le met dans son coffre et qui s'en va.
00:58:20 Il aurait mieux fait avant de l'empêcher de sortir, pour aller faire des bêtises.
00:58:24 Mais en tout cas, oui, il y a une responsabilité des parents,
00:58:26 mais ce n'est pas la seule responsabilité,
00:58:28 ce n'est pas la responsabilité des réseaux sociaux,
00:58:30 c'est tout un système et notre incapacité,
00:58:32 qui ne date pas forcément d'ailleurs de cette présidence,
00:58:34 notre incapacité de réagir à tout cela,
00:58:37 et d'avoir une vraie politique avec aussi une sanction, une sanction pénale.
00:58:42 On n'a pas de sanction, c'est l'impunité, ça a été dit et redit,
00:58:45 on est dans l'impunité totale.
00:58:46 Quand je demande au sous-préfet s'il y a eu des interpellations à Cholet l'autre nuit,
00:58:50 avec les bagarres, "ah non, la police ne s'approche pas trop des manifestants",
00:58:54 moi je veux rien, mais à partir de là, on n'aura jamais les coupables,
00:58:57 ils vont repartir et puis ils sont tranquilles,
00:58:59 ils reviendront une autre nuit, ils vont faire d'autres exactions.
00:59:02 On a à avoir, je crois, une politique ferme,
00:59:05 et je le dis, la police fait son travail le mieux possible,
00:59:09 et je rends hommage vraiment aux forces de police qui sont sur le terrain,
00:59:12 à nos côtés, on a un problème, on le sait en France, au niveau de la justice,
00:59:16 et puis on a aussi un manque de volonté politique
00:59:19 pour réagir à tout ce qui se passe aujourd'hui,
00:59:22 et à des émeutes qui viennent, encore une fois, pour un prétexte,
00:59:26 qui à mon sens n'est vraiment qu'un prétexte.
00:59:29 Merci mille fois Gilles Bourdoulex,
00:59:31 je rappelle que vous êtes le maire d'Hiver-Droite de Cholet,
00:59:34 merci d'avoir accepté de témoigner dans "Midi News Weekend".
00:59:38 Un mot très rapidement, vous le souhaitiez réagir Naïma Mfadam ?
00:59:41 Oui, je voulais réagir aux propos de monsieur le maire, écoutez,
00:59:45 j'ai envie de vous dire, vos propos sont extrêmement graves,
00:59:47 parce que vous pointez l'islam radical alors qu'en réalité il n'en est rien,
00:59:51 et ça se saurait, et je peux vous dire que, évidemment,
00:59:55 l'islam radical n'a aucun intérêt à être embrigadé dans ce qui se passe aujourd'hui.
01:00:00 On sait très bien que c'est des jeunes, et qui sont justement électrons libres.
01:00:04 Voilà, mais on a quitté Gilles Bourdoulex,
01:00:07 merci pour ces précisions, Naïma Mfadam,
01:00:09 vous savez qu'on peut tout se dire sur ce plateau, évidemment.
01:00:13 Je voudrais que l'on revienne maintenant sur, justement,
01:00:15 on l'évoquait avec Gilles Bourdoulex, sur les personnes interpellées et leur profil,
01:00:19 et je parle sous votre gouvernement,
01:00:21 ah oui, vous vouliez parler du maire de Pontoise, pardon.
01:00:22 Oui, la maire de Pontoise, avec qui j'ai pu échanger ce matin,
01:00:27 et qui s'est fait quand même attaquer, qui a été prise dans un guet-apens,
01:00:30 et qui a été visée personnellement,
01:00:32 c'est-à-dire qu'ils voulaient se faire la mer,
01:00:35 c'est les termes qu'elle aurait entendus,
01:00:37 et qui ont attaqué, donc elle était dans sa voiture, un coup de mortier,
01:00:40 donc elle a pris des mortiers dans le visage,
01:00:42 elle dit qu'elle a des acouphènes aujourd'hui,
01:00:43 alors on n'a heureusement pas donné les sures,
01:00:45 sa voiture a été gravement endommagée,
01:00:47 et elle m'a expliqué qu'elle allait porter plainte prochainement.
01:00:50 Marc Verneau ?
01:00:52 Oui, je vais faire un tout petit rewind en arrière
01:00:55 sur ce que l'on dit depuis six mois, sur les mortiers d'artifices.
01:00:58 Souvenez-vous, à chaque fois, on dit que les juges seraient quand même bien inspirés
01:01:01 d'éviter de sous-condamner et de systématiquement poursuivre
01:01:04 ces voyous qui tirent des mortiers d'artifices pour trouble à l'ordre public,
01:01:07 mais d'appliquer la loi et de les poursuivre pour homicide volontaire ou involontaire,
01:01:10 ce qui permettrait de les envoyer aux assises
01:01:12 et de les condamner éventuellement à 30 ans de prison.
01:01:14 Donc le mortier d'artifice est une arme extrêmement dangereuse
01:01:17 pour lesquelles les voyous ne sont jamais condamnés,
01:01:20 et donc ils généralisent l'utilisation,
01:01:23 ça leur permet de ne pas être condamnés.
01:01:24 Alors justement, je l'évoquais,
01:01:26 on permettait l'enchaînement,
01:01:28 les personnes interpellées entre 14 et 18 ans, on l'évoquait,
01:01:32 justement, que risquent ces adolescents,
01:01:34 et également les parents,
01:01:35 explication de Miquel Dos Santos, et on en débat juste après.
01:01:40 Si le procureur démontre son discernement,
01:01:42 tout mineur peut avoir à rendre des comptes devant la justice.
01:01:45 Dans ce cas, seules des sanctions éducatives peuvent être prononcées,
01:01:49 des sanctions non sans conséquence.
01:01:51 Ceux qui restent dans les fichiers et qui les poursuivent,
01:01:53 on peut dire toute leur vie,
01:01:54 puisqu'on sait que les fichiers, quoi qu'on dise, sont extrêmement poreux,
01:01:58 et que nombre d'employeurs peuvent avoir accès,
01:02:02 et ensuite, ils peuvent donc regarder.
01:02:04 Dès l'âge de 13 ans, le mineur est responsable pénalement
01:02:07 et les sanctions se durcissent.
01:02:09 Parmi les peines encourues, le placement en centre éducatif fermé,
01:02:12 une amende allant jusqu'à 7500 euros, ou encore la prison.
01:02:16 Enfermé des mineurs, maître Attias s'y oppose.
01:02:19 Il rencontre d'autres personnes qui sont en général
01:02:21 souvent plus terribles que lui,
01:02:23 qui lui apprennent beaucoup plus de filouterie, etc.,
01:02:26 et quand il ressort, il peut se présenter comme un petit caïd.
01:02:30 C'est-à-dire que l'effet qu'on espérait,
01:02:31 qui serait de lui faire peur et de le calmer,
01:02:34 c'est un effet inverse.
01:02:35 Les parents, eux, ne peuvent être poursuivis pénalement
01:02:37 pour les actes commis par leurs enfants.
01:02:39 Ils peuvent néanmoins être condamnés à payer une amende,
01:02:41 les dégâts ou être sanctionnés pour défaut d'autorité parentale.
01:02:45 Ils peuvent encourir une peine
01:02:48 dont le maximum est fixé à deux années d'emprisonnement
01:02:50 et 30 000 euros d'amende.
01:02:54 Des parents qui, selon le garde des Sceaux,
01:02:56 pourraient être soumis à un stage de responsabilité parentale.
01:02:59 Nous le sommes avec Patrick Ourdet, psychiatre.
01:03:03 Ravi de vous accueillir.
01:03:04 Soyez le bienvenu, Patrick Ourdet.
01:03:06 On l'évoquait autour de ce plateau,
01:03:08 on a des émeutiers de plus en plus jeunes,
01:03:10 14-18 ans.
01:03:11 Vous l'expliquez comment, Patrick Ourdet ?
01:03:14 - Alors, on a l'impression...
01:03:17 Je vais vous donner mes impressions,
01:03:19 ça sera beaucoup plus facile.
01:03:20 On a des enfants qui sont masqués,
01:03:23 qui sont tous habillés pareil.
01:03:24 On a l'impression, en fin de compte, d'un carnaval.
01:03:27 Et vous savez qu'autrefois, au carnaval,
01:03:29 l'autorité a été abolie pendant le jour du carnaval
01:03:33 et les gens faisaient tout ce qu'ils voulaient.
01:03:35 Et là, on est dans la même chose,
01:03:36 avec un comportement totalement pulsionnel,
01:03:39 probablement induit par des aînés,
01:03:42 qui font qu'en fin de compte, ivres de liberté...
01:03:45 Vous savez, l'adolescent, c'est quelqu'un
01:03:48 qui a envie de chasser l'adulte pour prendre sa place.
01:03:51 Et là, on voit des jeunes adolescents,
01:03:53 ivres de pouvoir, ivres de liberté,
01:03:56 qui, en fin de compte,
01:03:58 menés par probablement des plus grands,
01:04:01 vont casser et ensuite les plus grands vont piller.
01:04:05 Moi, ce qui m'étonne, c'est au niveau parental,
01:04:08 c'est que je pense, et je ne l'ai pas entendu,
01:04:12 aucun parent n'a rapporté un objet volé
01:04:17 à l'endroit où il avait été volé.
01:04:19 Ça n'existe pas.
01:04:20 C'est-à-dire, quelle est la responsabilité parentale
01:04:22 au niveau éducatif,
01:04:24 au niveau, en fin de compte, de la compréhension de la loi,
01:04:27 de l'interdit, si les parents ne le proposent pas aux enfants ?
01:04:31 La première notion d'interdit, c'est les parents qui le posent.
01:04:34 Là, manifestement, on est dans un lieu
01:04:37 où l'interdit n'existe plus.
01:04:39 Emmanuel Macron, on va l'évoquer avec Gauthier Lebrouet,
01:04:42 notre spécialiste politique,
01:04:43 on a appelé à la responsabilité des parents dans son intervention.
01:04:47 Justement.
01:04:48 Moi, ça me paraît absolument fondamental.
01:04:51 Normalement, moi, j'ai trois enfants,
01:04:54 ils sont majeurs, autonomes, etc.
01:04:57 Mais ils ne sont jamais sortis sans autorisation le soir
01:05:02 jusqu'à ce qu'ils soient, on va dire, autonomes,
01:05:04 c'est-à-dire 17-18 ans.
01:05:06 Avant, ils me disaient où ils allaient,
01:05:09 avec qui ils allaient et qu'est-ce qu'ils faisaient.
01:05:11 Là, j'ai l'impression que des gamins de 12, 13, 14 ans
01:05:14 sont livrés à eux-mêmes à 10h du soir,
01:05:17 minuit, 1h, 2h, 5h du matin,
01:05:20 et ils rentrent chez eux éventuellement avec le produit de vol
01:05:24 et personne ne réagit.
01:05:26 C'est-à-dire, quelle est, en fin de compte, la réalité parentale ?
01:05:31 Je vous propose d'écouter Gérald Darmanin, justement,
01:05:33 qui s'est exprimé sur le sujet.
01:05:37 Incontestablement, il y a une responsabilité parentale.
01:05:39 Nous avons interpellé un millier de personnes.
01:05:41 L'État fait son travail.
01:05:42 Les 1000 personnes qu'on a interpellées,
01:05:43 leur moyenne d'âge, c'est 17 ans.
01:05:45 Il y a un tiers de mineurs.
01:05:46 On a arrêté des enfants de 13 ans.
01:05:49 Des enfants de 13 ans.
01:05:50 Donc, si vous pensez qu'il n'y a pas un problème de parents,
01:05:52 alors, effectivement, on n'est pas dans la même société.
01:05:55 Gauthier Lebret, même petite musique entre Gérald Darmanin
01:05:58 et Emmanuel Macron sur cet appel à la responsabilité des parents.
01:06:02 Mais ça ne suffit pas, visiblement.
01:06:04 Non, mais c'est normal de le faire.
01:06:05 C'est normal de le faire.
01:06:06 Quand vous avez une majorité de gardés à vue
01:06:07 qui ont entre 14 et 18 ans,
01:06:10 parfois moins, entre 12 et 14 ans.
01:06:12 Et la grande différence avec 2005,
01:06:15 c'est que ce n'est pas du tout la même période.
01:06:16 Je rappelle 2005, on était entre octobre et novembre.
01:06:19 Là, ça y est, nous sommes en juillet.
01:06:21 Les beaux jours.
01:06:21 Nous arrivons... Déjà, c'est les beaux jours.
01:06:23 Vous avez raison, le climat n'était pas du tout le même
01:06:24 d'un point de vue météorologique.
01:06:26 En 2005, il avait fait vraiment un temps de chien,
01:06:28 passons-moi l'expression.
01:06:29 Donc, ça avait permis aussi de mettre fin aux exactions.
01:06:32 Mais surtout, c'est les vacances scolaires.
01:06:34 Deux mois de vacances scolaires.
01:06:36 Donc, ces enfants qui ne sont pas encadrés par leurs parents
01:06:39 ne le sauront même plus par l'école.
01:06:41 Au moins, il restait l'école, si vous voulez.
01:06:43 Donc, c'est plus compliqué d'être dans la rue
01:06:45 jusqu'à 3-4 heures du matin
01:06:46 quand vous devez vous présenter normalement en cours
01:06:49 le lendemain matin, quelques heures après.
01:06:51 Donc là, il n'y a même plus l'école.
01:06:53 Donc, c'est pour ça aussi que ça inquiète les autorités.
01:06:55 C'est parce qu'on entre dans cette période de vacances scolaires
01:06:57 qui dure deux mois.
01:06:58 Et en 2005, ça avait duré...
01:07:00 Trois semaines.
01:07:01 Et là, effectivement, vous avez raison de le souligner.
01:07:03 Il fait beau, ce sont les vacances.
01:07:06 Et on ne sait pas comment les choses peuvent se calmer là, sincèrement.
01:07:09 Marc Verneau.
01:07:10 Oui, enfin, rappelons aussi...
01:07:12 Enfin, il y a énormément de différences avec 2005,
01:07:14 ça n'a rien à voir.
01:07:15 En 2005, pendant quatre jours,
01:07:17 c'était un cliché sous bois, les émeutes,
01:07:18 et puis après, ça s'est étendu à Seine-Saint-Denis
01:07:20 et ensuite à la France entière.
01:07:21 Donc, il y avait un mouvement comme ça qui pouvait se comprendre.
01:07:24 En 2005, on avait le Parti Socialiste qui était l'opposant,
01:07:28 c'était Sarkozy à l'époque.
01:07:29 Et le Parti Socialiste, c'était qui ?
01:07:31 C'était Manuel Vallès et DSK.
01:07:33 Au bout de quelques jours, on a eu l'Union Nationale,
01:07:36 personne ne souffrait sur les braises.
01:07:38 En 2005, on a décrété l'état d'urgence au bout de dix jours.
01:07:43 Au bout de dix jours, l'état d'urgence.
01:07:44 Là, aujourd'hui, entre nous, l'état d'urgence,
01:07:47 qui est quand même le seul outil qui soit à la disposition
01:07:49 de nos gouvernants pour pouvoir assigner à résidence,
01:07:51 s'il n'est pas utilisé très vite, je ne sais pas ce qu'ils vont faire.
01:07:54 - Patrick Courdet, c'est vrai que les propos de Gauthier
01:07:58 ne sont pas très rassurants, parce qu'il fait beau,
01:07:59 il y a plein de conditions qui font qu'on peut penser
01:08:01 que ces manifestations vont se poursuivre.
01:08:03 Qu'est-ce qu'on fait ?
01:08:04 - Si elles continuent ?
01:08:06 Alors, moi, je ne peux voir ça que d'un côté,
01:08:10 je veux dire médico-psychiatrique et non pas politique ou sociale.
01:08:14 - C'est pour ça que je vous invite.
01:08:15 - Je pense que c'est reposer l'obligation de l'interdit
01:08:18 au niveau parental.
01:08:20 Je pense que si les parents ne sont pas interpellés
01:08:23 et ne se portent pas de caution du retour au domicile
01:08:29 le soir de leurs enfants, je pense que demain soir,
01:08:32 ça sera exactement la même chose, après-demain,
01:08:33 ça sera la même chose et ça ne peut aller que crescendo
01:08:36 et vraiment aller dans un moment de destruction totale.
01:08:41 - Merci mille fois d'avoir apporté votre témoignage,
01:08:45 Patrick Courdet, je rappelle que vous êtes psychiatre.
01:08:48 On va marquer une pause, si vous le voulez bien,
01:08:49 à moins que vous lui dîtes quelque chose,
01:08:51 on va marquer très rapidement.
01:08:52 - Un dernier mot sur la responsabilité des parents
01:08:53 et sur les amendes.
01:08:54 Je pense qu'il y a une idée, si vous voulez,
01:08:55 qui ne coûte pas cher et qui pourrait rapporter gros,
01:08:57 c'est le cas de le dire, c'est de mettre des amendes
01:08:59 qui sont incompressibles et qui sont éternelles.
01:09:01 C'est-à-dire que lorsque un mineur commet un délit,
01:09:05 on donne une amende aux parents.
01:09:05 Les parents n'ont pas les moyens de les payer,
01:09:07 ce n'est pas grave, on va la garder à vie.
01:09:08 Quand le mineur devient majeur,
01:09:10 c'est lui qui reprend la responsabilité de l'amende.
01:09:12 Eh bien, je pense que quand on doit payer un abribus
01:09:14 de 5 000 ou 10 000 euros, eh bien, quand on commence à le payer,
01:09:17 on commence à réfléchir avant de casser le deuxième.
01:09:19 - Allez, on va marquer une pause, on se retrouve
01:09:21 dans quelques instants pour la dernière ligne droite
01:09:23 et on évoquera justement le rôle et la pression
01:09:25 des réseaux sociaux et puis, on parlera de l'aspect politique
01:09:29 avec les différentes réactions et la prise de pression.
01:09:31 - Vous le pouvez dire à chaque publicité.
01:09:32 - À chaque fois, mais à chaque fois, vous voyez,
01:09:35 ne ratez pas, Gauthier Lebret va débarquer.
01:09:37 C'est une espèce de promo extraordinaire pour vous.
01:09:40 Allez, on marque une pause, on se retrouve
01:09:41 dans quelques instants, évidemment,
01:09:44 dans cette actualité ô combien difficile.
01:09:46 À tout de suite.
01:09:47 Vous êtes bien sûr CNews, Cminews Weekend,
01:09:53 la dernière ligne droite édition spéciale
01:09:55 après cette quatrième nuit de violences et des meutres
01:09:57 aux quatre coins de France.
01:09:59 Tout de suite, un point info avec Katrina Magdine.
01:10:02 - 58 personnes interpellées à Lyon.
01:10:08 Cette nuit, le raid, la BRI et des véhicules blindés
01:10:10 de la gendarmerie ont été déployés.
01:10:12 Les affrontements gagnés le 4e arrondissement
01:10:15 ainsi que Villeurbanne, Vénissieux et Givore.
01:10:17 Selon le parquet de Lyon, 49 gardes à vue sont en cours.
01:10:20 Les joueurs de l'équipe de France appellent à l'apaisement.
01:10:24 Dans un communiqué relayé vendredi par Kylian Mbappé,
01:10:27 ils ont déclaré, je cite, "la violence ne résout rien,
01:10:30 encore moins lorsqu'elle se retourne contre ceux qui l'expriment.
01:10:33 Le temps de la violence doit cesser pour laisser place
01:10:36 à celui du deuil."
01:10:37 Le Royaume-Uni met en garde ses ressorts tissants
01:10:41 contre les émeutes en France.
01:10:42 Après la mort de Naël, le ministère britannique
01:10:45 des Affaires étrangères souligne que les lieux
01:10:47 et le moment des émeutes sont imprévisibles
01:10:49 et invite les Britanniques à éviter les zones
01:10:51 où se déroulent les émeutes et à suivre les recommandations
01:10:54 des autorités.
01:10:55 - Merci beaucoup, Trina.
01:10:59 Prochain point d'info dans 30 minutes,
01:11:01 avec moi dans cette dernière ligne droite de "Mini News Weekend",
01:11:04 Naïm M. Fadel, Marc Varneau, Amaury Bucot et Gautier Lebret.
01:11:08 On a parlé du profil des principaux interpellés.
01:11:12 On va parler maintenant de la pression des réseaux sociaux.
01:11:16 L'exécutif pointe du doigt certaines plateformes
01:11:19 sur lesquelles les vidéos circulent en masse
01:11:20 et alimentent les climats de violence
01:11:22 que connaît le pays depuis quatre jours.
01:11:24 Il demande aux plateformes d'organiser le retrait
01:11:26 des contenus les plus sensibles.
01:11:28 Explication de Thomas Bonnet et on en parle avec mes invités.
01:11:32 - Des images captées par un téléphone
01:11:36 et postées rapidement sur les réseaux sociaux.
01:11:39 Depuis plusieurs jours,
01:11:40 les vidéos de violences urbaines se multiplient,
01:11:42 notamment sur Snapchat.
01:11:44 Plateforme dont la spécificité réside
01:11:48 dans l'aspect éphémère des images,
01:11:50 ainsi que sur cette fonctionnalité, la Snap Map,
01:11:53 une carte interactive qui recense en temps réel
01:11:56 les vidéos postées par les utilisateurs.
01:11:59 - Vous cliquez sur un bouton dans l'application Snapchat
01:12:01 et vous avez tout autour de vous ce qu'il se passe sur Snapchat.
01:12:05 Typiquement, s'il y a une émeute ou un pillage
01:12:07 qui a lieu à proximité,
01:12:08 vous allez pouvoir l'identifier très facilement
01:12:10 et vous y diriger aussi facilement
01:12:12 que si vous utilisiez Google Maps.
01:12:13 Emmanuel Macron, lors de la cellule interministérielle de crise,
01:12:17 a lui-même fait référence au rôle de ces plateformes.
01:12:19 - Nous avons vu sur plusieurs d'entre elles,
01:12:22 Snapchat, TikTok et plusieurs autres,
01:12:25 à la fois l'organisation de rassemblements violents se faire,
01:12:28 mais une forme de mimétisme de la violence.
01:12:31 - Les dirigeants des principales plateformes
01:12:32 ont été reçus ce vendredi au ministère de l'Intérieur.
01:12:35 Objectif, lutter plus efficacement contre les contenus violents,
01:12:39 mais le nombre impressionnant de vidéos partagées
01:12:41 rend ce travail compliqué.
01:12:43 (Rires)
01:12:44 De leur côté, les plateformes indiquent faire tout le nécessaire
01:12:47 pour supprimer au plus vite les contenus jugés inappropriés.
01:12:50 (Rires)
01:12:52 - Avant de vous faire réagir,
01:12:54 je voudrais vous faire entendre également Eric Dupont-Moriti,
01:12:57 qui s'est exprimé hier sur le sujet,
01:12:59 un peu la même musique qu'Emmanuel Macron, d'ailleurs.
01:13:01 Ce qui n'est pas surprenant en soi.
01:13:03 - Je demande au procureur de la République
01:13:06 de saisir les opérateurs type Snapchat,
01:13:09 qui sont les vecteurs entre les jeunes,
01:13:13 permettant d'échanger le lieu de rendez-vous,
01:13:16 le lieu en réalité des exactions à venir.
01:13:19 Et je souhaite bien sûr que tous ces jeunes sachent
01:13:23 que l'on peut parfaitement, sur réquisition judiciaire,
01:13:26 trouver leur adresse IP et bien sûr leur identité.
01:13:30 Je demande qu'on le fasse,
01:13:32 je souhaite qu'il n'y ait pas d'impunité
01:13:34 et que les jeunes, une fois encore, se rendent compte
01:13:37 que l'on ne peut pas se réfugier derrière le téléphone
01:13:40 pour ne pas être poursuivi.
01:13:43 - Gauthier Levret, vous êtes un fin analyste
01:13:46 de la vie politique française.
01:13:49 Je ne vous mets pas la pression, mais un peu.
01:13:51 Mais sincèrement, on ne peut pas se réfugier,
01:13:53 dites-qu'on, sur le rôle des réseaux sociaux
01:13:54 par rapport à ce que la France est en train de vivre aujourd'hui.
01:13:57 J'entends, j'entends que ça joue un rôle.
01:14:00 Mais je ne suis pas sûr que ça rassure.
01:14:02 - Réseaux sociaux et jeux vidéos.
01:14:04 - Ah oui. - Attention, jeux vidéos.
01:14:05 - J'avais oublié les jeux vidéos.
01:14:06 Je savais bien, heureusement que vous êtes là.
01:14:08 - Réseaux sociaux et jeux vidéos.
01:14:09 Plus sérieusement... - Je suis sérieux.
01:14:11 - Le problème, ce n'est pas tant que les images soient diffusées,
01:14:14 c'en est un évidemment, mais le principal problème,
01:14:16 c'est que ces images existent, qu'elles soient filmées
01:14:18 parce que ces scènes existent.
01:14:19 C'est évidemment le principal problème.
01:14:22 Par contre, au-delà de la diffusion des images
01:14:24 sur les réseaux sociaux, c'est à travers ce canal-là
01:14:28 que ces jeunes se donnent rendez-vous, qu'ils choisissent leur cible,
01:14:30 qu'ils se donnent rendez-vous à telle heure, à tel endroit,
01:14:32 avec telle arme, prend un marteau, prend une cagoule,
01:14:36 vient ici, vient là.
01:14:37 Donc, c'est ça aussi le problème des réseaux sociaux,
01:14:39 c'est que s'il y a des émeutes et que ces groupes de jeunes,
01:14:43 dénoncés par le ministre de l'Intérieur, réussissent à se coordonner,
01:14:46 à se retrouver aussi rapidement avec telle cible,
01:14:50 un supermarché, un commissariat, une mairie,
01:14:53 une bibliothèque, une piscine, que sais-je,
01:14:54 c'est aussi à cause des réseaux sociaux
01:14:56 qui, là, jouent un rôle effectivement important.
01:14:59 – Marc Vardo.
01:15:00 – Oui, je trouve que M. Dupond-Moretti
01:15:03 est d'une efficacité légendaire, comme d'habitude.
01:15:06 La justice va passer, ça veut dire quoi ?
01:15:08 Ça veut dire que dans trois ans, il y aura une condamnation
01:15:10 à six mois de prison qui ne sera jamais effectuée ?
01:15:12 Je pense que si on veut être sérieux, pardonnez-moi,
01:15:15 si on veut que la France devienne un pays
01:15:16 qui lutte efficacement contre des émeutes,
01:15:19 on pourrait peut-être, évidemment, couper ces réseaux,
01:15:21 vous ne croyez pas ?
01:15:22 Si le réseau pose problème, pourquoi on ne le couperait pas ?
01:15:26 Pourquoi on ne le couperait pas ?
01:15:27 Je veux dire, finalement, on est toujours face au même problème
01:15:30 qui consiste à vouloir donner l'impression
01:15:32 que l'on va faire quelque chose sans jamais s'en donner les moyens.
01:15:35 Évidemment.
01:15:36 – Donc vous coupez Snapchat à tout le monde ?
01:15:37 – Évidemment, mais pourquoi pas ?
01:15:39 – Ah d'accord.
01:15:40 – Parce que l'économie française dépend de Snapchat.
01:15:41 Parce que l'économie française aura moins de croissance
01:15:44 parce qu'il n'y a pas Snapchat.
01:15:46 Coupez Snapchat le soir.
01:15:47 – C'est la Chine, quoi.
01:15:48 – Excusez-moi, Marc, mais expliquer ça par les réseaux sociaux
01:15:50 ou par les jeux vidéo, c'est quand même extrêmement simpliste,
01:15:55 c'est hallucinant, mais vraiment, que le président de la République
01:15:59 se laisse aller à réduire tout ce qui se passe par cette explication,
01:16:04 excusez-moi, mais c'est complètement hallucinant.
01:16:06 Ça veut dire que dans tous les pays européens
01:16:08 où aujourd'hui les gamins jouent aux jeux vidéo,
01:16:11 où ils ont tous les réseaux sociaux,
01:16:13 ça veut dire qu'ils seraient susceptibles de commettre ces émeutes
01:16:16 et cette guérillère urbaine.
01:16:17 Il faut arrêter.
01:16:18 – Dans tous les pays du monde, les réseaux sociaux
01:16:20 servent à coaguler les contestations.
01:16:22 Le problème, c'est qu'à partir du moment où on refuse,
01:16:25 sur l'autel de la liberté absolue et infinie,
01:16:29 de couper ces réseaux qui posent problème,
01:16:32 la réalité c'est qu'il n'y a aucun autre moyen.
01:16:34 – Non mais là, il a dit les choses comme disait…
01:16:36 – Je vais juste parler, trois secondes,
01:16:39 moi je pense que surtout sans les réseaux sociaux,
01:16:41 ce qui se passe avec ces émeutes,
01:16:42 c'est qu'on en a parlé tout à l'heure,
01:16:44 les journalistes se font agresser,
01:16:45 on n'arrive pas à aller près des émeutiers,
01:16:47 à filmer ce qu'ils font,
01:16:48 puisqu'ils agressent et volent le matériel des journalistes.
01:16:51 Donc sans les réseaux sociaux,
01:16:52 on ne serait pas le quart de ce qui se produit dans ces émeutes,
01:16:56 on ne verrait pas toute la violence des images,
01:16:58 et on n'aurait finalement que des bruits de rapports de police,
01:17:01 des plaintes, etc.
01:17:02 Mais on n'aurait pas du tout la force des images,
01:17:04 on ne verrait pas finalement l'ampleur et la sauvagerie
01:17:08 avec lesquelles ces actes sont commis.
01:17:09 Donc pour moi, les réseaux sociaux sont très importants
01:17:11 pour comprendre ce qui se passe.
01:17:12 – Cotillé-Leprête, vous vouliez régler ?
01:17:13 – Non mais je suis 100% d'accord avec ce que dit Amaury,
01:17:16 c'est vrai que si le gouvernement…
01:17:18 Imaginons deux secondes, le gouvernement prend la décision
01:17:21 de couper à tout le monde les réseaux sociaux,
01:17:23 Twitter, Snapchat, TikTok, etc.
01:17:25 Enfin franchement, on est en Chine,
01:17:26 ça soulèverait une contestation légitime dans le pays,
01:17:31 ce n'est pas possible évidemment.
01:17:32 – Ce que je voyais qu'on parle de politique,
01:17:34 à force on va en parler, vraiment.
01:17:36 Juste souligner que les joueurs de l'équipe de France de football
01:17:39 lancent un appel au calme, en référence aux émeutes,
01:17:43 dans un texte relié par le capitaine Kylian Mbappé,
01:17:46 il déclare la violence, je pense qu'on va le découvrir à l'écran,
01:17:51 "la violence ne résout rien, notre conscience citoyenne
01:17:53 nous incite à appeler à l'apaisement,
01:17:55 le temps de la violence doit cesser pour laisser place à celui du deuil".
01:18:00 On sait que la communication de Kylian Mbappé
01:18:02 avait suscité aussi pas mal de réactions.
01:18:06 – Je peux répondre M. Gauthier sur les réseaux ?
01:18:08 – Rapidement, très rapidement.
01:18:09 – Très rapidement, c'est sur le tel de "justement on ne peut rien faire
01:18:12 sinon on est chinois" qu'on laisse Hubert,
01:18:14 principal transporteur des cambrioleurs,
01:18:16 principal transporteur des cambrioleurs,
01:18:18 qui ne répond pas aux injonctions du judiciaire à moins de 18 mois,
01:18:22 donc du coup, très officiellement,
01:18:23 tous les voyous de France et de Navarre qui cambriolent
01:18:25 viennent en Hubert et repartent en Hubert,
01:18:27 et si on ose suggérer qu'il faut sanctionner Hubert,
01:18:30 on est chinois, résultat, comme d'habitude, on ne peut rien faire.
01:18:35 – Coupons tous les réseaux sociaux, supprimons tous les réseaux sociaux,
01:18:37 c'est sûrement la solution.
01:18:39 – Expliquez tout ce qui se passe par les réseaux sociaux et les réseaux médios.
01:18:41 – Non, je ne dis pas tout ce qu'il se passe,
01:18:42 je dis simplement que l'on refuse de prendre des mesures efficaces, c'est tout.
01:18:47 Ça veut dire qu'on remet encore la poussière sous le tapis,
01:18:51 qu'on ne veut pas voir la réalité de ce qu'on n'a pas fait,
01:18:55 de ce qu'on n'a pas transmis, de cet amour du pays,
01:18:58 de laisser ce communautarisme s'installer
01:19:02 qui fait mal aux populations elles-mêmes des quartiers.
01:19:05 Donc voilà, il faut un moment…
01:19:06 – On peut se rappeler en 2005 ce qui se passait,
01:19:09 en 2005 il y avait une compétition interquartier
01:19:11 qui était animée par la télévision,
01:19:14 à une époque il n'y avait pas les réseaux sociaux,
01:19:16 la France ne mourrait pas, ça n'existe pas.
01:19:17 – Si il n'y avait pas les réseaux sociaux,
01:19:19 ça permettait quand même d'organiser des émeutes.
01:19:21 – Oui mais ce n'étaient pas du tout les mêmes, ce n'étaient pas du tout les mêmes.
01:19:24 – Allez, on va terminer parce qu'il nous reste 7 minutes,
01:19:27 et chose promise, chose due, on termine par ce petit volet politique,
01:19:31 ô combien important, je vous propose d'écouter Jean-Luc Mélenchon.
01:19:35 Je vais vous faire écouter deux réactions de Jean-Luc Mélenchon,
01:19:38 notamment lorsqu'il s'exprime sur la police.
01:19:42 – Les alertes sur le fait que de fil en aiguille,
01:19:46 des obéissances en cesse montant le ton des syndicats de police,
01:19:52 en vérité des organisations à caractère factieux,
01:19:56 montent le ton et se croient tout permis.
01:19:59 Nous sommes en République et leur devoir est de servir et d'obéir.
01:20:03 C'est cela qu'il faut commencer à faire,
01:20:05 c'est appeler au calme ces irresponsables,
01:20:08 parce que quand ils portent l'uniforme,
01:20:11 quand ils ont les trois couleurs de la patrie,
01:20:13 ce n'est pas leur personne et leurs opinions condamnables qu'ils représentent,
01:20:17 c'est nous tous, et nous ne sommes pas d'accord
01:20:20 pour qu'ils se comportent de cette manière et pour qu'ils parlent de cette manière.
01:20:24 – Gautier Lebret.
01:20:24 – Il fait référence au communiqué d'Allianz et d'UNSA,
01:20:28 qui a créé la polémique au sein même des syndicats de policiers,
01:20:32 pour le coup SGP s'est désolidarisé,
01:20:34 une partie d'UNSA s'est désolidarisé de ce communiqué
01:20:37 où les syndicats de policiers parlaient de guerre et de résistance.
01:20:41 Après, au-delà de cette sortie de Jean-Luc Mélenchon,
01:20:43 c'est intéressant, il appelle au calme les policiers,
01:20:44 il ne fait pas les émeutiers au calme par contre.
01:20:46 Et il a appelé les émeutiers à ne pas s'en prendre aux gymnases, aux bibliothèques.
01:20:52 Donc il fait la liste de ce à quoi on peut s'en prendre
01:20:54 et de ce à quoi on ne peut pas s'en prendre.
01:20:56 Les commissariats par contre, il n'en parle pas,
01:20:58 les mairies, il n'en parle pas.
01:21:00 Effectivement, il joue un jeu dangereux Jean-Luc Mélenchon
01:21:02 depuis le début de la semaine avec ses députés insoumis.
01:21:04 Il y a eu plusieurs épisodes, on peut les reprendre dans l'ordre.
01:21:06 D'abord, il y a eu effectivement le refus d'appeler au calme, tout simplement.
01:21:09 Le refus d'appeler au calme de Jean-Luc Mélenchon,
01:21:11 de David Guiraud aussi, mais notamment député LFI.
01:21:13 Ensuite, dès le premier soir des émeutes,
01:21:16 vous avez des députés LFI qui se sont rendus dans les commissariats de Nanterre.
01:21:19 Antoine Léaument, Louis Boyard.
01:21:20 Louis Boyard qui a menti aussi au passage.
01:21:22 Il y a eu un mort en Guyane suite à ces émeutes.
01:21:24 Il a fait croire sur les réseaux sociaux que c'était un policier à l'origine du tir,
01:21:27 alors que c'est un émeutier.
01:21:28 Donc Louis Boyard, Thomas Porte,
01:21:30 ces trois hommes-là sont allés dans les commissariats de Nanterre.
01:21:33 C'est un droit des députés de visiter sans prévenir les commissariats et les prisons
01:21:38 pour voir comment sont incarcérés les gardés à vue
01:21:40 en ce qui concerne les commissariats.
01:21:41 Vous n'avez pas le droit d'entrer en contact avec les gardés à vue.
01:21:44 Selon des sources policières,
01:21:45 ils auraient essayé en plus d'entrer en contact avec les gardés à vue,
01:21:48 d'insister, de mettre la pression sur les policiers
01:21:50 qui avaient d'autres choses à faire, très honnêtement, à Nanterre
01:21:52 en cette première nuit d'émeute.
01:21:54 Donc il y avait très clairement une volonté
01:21:56 de récupérer politiquement ce qui se passait.
01:21:58 Ensuite, il y a Carlos Martins Milongo, député LFI,
01:22:00 qui est allé au contact des émeutiers
01:22:02 pour essayer de les récupérer politiquement aussi.
01:22:04 Il s'est fait agresser lui-même, Carlos Martins Milongo.
01:22:07 La France Insoumise a refusé de condamner l'agression de son propre député
01:22:10 pour ne pas se fâcher avec ses émeutiers,
01:22:12 les émeutiers qui n'ont que faire de Jean-Luc Mélenchon et des Insoumis.
01:22:16 Contrairement aux habitants de Nanterre,
01:22:18 c'est le calcul de Jean-Luc Mélenchon
01:22:19 puisqu'il est arrivé largement en tête au premier tour,
01:22:21 à plus de 40 % des voix au premier tour de l'élection présidentielle.
01:22:24 Et Jean-Luc Mélenchon, sa stratégie, je ne sais pas si elle est très payante
01:22:27 parce qu'il y a eu un premier sondage de l'IFOP pour le Figaro
01:22:30 qui montre qu'il est tout en bas du classement
01:22:32 parmi la satisfaction des Français sur la réaction de telle ou telle politique.
01:22:37 Seuls 20 % des Français se disent satisfaits
01:22:40 par l'attitude de Jean-Luc Mélenchon
01:22:42 contre 39 % pour Marine Le Pen, qui est tout en haut du tableau
01:22:46 et qui jouit de l'impuissance de l'État
01:22:51 et, si vous voulez, de l'irresponsabilité de la France Insoumise.
01:22:55 Donc c'est la gagnante politiquement.
01:22:57 Si tant est qu'il puisse y avoir des gagnants et des perdants
01:22:59 vu ce qu'on vit actuellement, en tout cas politiquement,
01:23:03 elle s'en sort le mieux, vous voyez, avec 39 % d'opinions favorables.
01:23:07 Marc Varnot, petite réaction sur les tantises d'opposition ?
01:23:10 Je ne vous fais pas réécouter le son de Jean-Luc Mélenchon
01:23:12 puisque vous l'avez vous-même commenté.
01:23:14 Vous êtes parfait.
01:23:15 Oui, je crois que, j'allais dire quasiment comme d'habitude,
01:23:18 mais où disons plutôt que, comme déjà lors des précédentes manifestations violentes,
01:23:22 M. Mélenchon est ultra limite, pour ne pas dire carrément les pieds,
01:23:26 dans l'appel à l'insurrection.
01:23:27 Là, on est dans le 412.6 du Code pénal,
01:23:30 le fait de diriger ou d'organiser un mouvement insurrectionnel.
01:23:33 Ses perpétuités, ça serait 150 000 euros d'amende.
01:23:35 Moi, j'invite le législateur à se pencher quand même sur le cas de M. Mélenchon
01:23:40 parce que M. Mélenchon, aujourd'hui, il est, au sens de la loi,
01:23:43 quasiment dans l'incitation, ou complètement d'ailleurs,
01:23:47 dans l'incitation à l'insurrection
01:23:48 puisqu'il distribue les bons et les mauvais points
01:23:51 des bâtiments que l'on peut détruire et ceux que l'on ne peut pas détruire.
01:23:54 Effectivement, il a appelé à préserver les écoles et les bibliothèques
01:23:58 et puis, sous-entendu, les mairies, les commissariats, vous pouvez y aller,
01:24:02 mais les bibliothèques et les écoles, s'il vous plaît, non.
01:24:05 Donc, le jeu de M. Mélenchon est très dangereux
01:24:07 et, effectivement, le meilleur agent électoral en France du Rassemblement national,
01:24:11 c'est Jean-Luc Mélenchon.
01:24:12 Dès qu'il ouvre sa bouche, le Rassemblement national bondit dans les sondages.
01:24:16 Donc, qu'il continue comme ça, M. Bardella et M. Le Pen le félicitent trop tôt ou tard.
01:24:20 Alors, justement, la liaison, vous me la faites.
01:24:23 Réaction également de Jordan Bardella, qui a réagi après avoir qualifié
01:24:26 Jean-Luc Mélenchon et l'AFI de danger public.
01:24:29 Le président du RN vise cette fois les auteurs des violences
01:24:32 lors des conférences de presse qu'il a tenues hier.
01:24:35 Il dit "il serait faux de limiter cette haine qui s'exprime de manière violente
01:24:39 et criminelle comme une simple défiance à l'égard des forces de police.
01:24:42 Elle est une atteinte à l'État, à la nation et à la France."
01:24:45 Gauthier Lebret.
01:24:46 Non, mais on voit la popularité de Marine Le Pen, encore une fois.
01:24:49 C'est elle qui gagne la mise.
01:24:52 Encore une fois, je n'aime pas le terme de gagnant et de perdant,
01:24:54 parce qu'il n'y a que des perdants vu ce qu'on vit.
01:24:56 Mais enfin, politiquement, force est de constater qu'effectivement,
01:24:59 elle est tout en haut du tableau avec 39 % d'opinions favorables
01:25:03 et de satisfaction sur sa réaction.
01:25:05 C'est vrai qu'elle a eu une réaction même plus mesurée qu'Emmanuel Macron,
01:25:07 puisque Emmanuel Macron a condamné le policier
01:25:09 avant même qu'il soit mis en examen, placé en détention provisoire
01:25:13 et évidemment avant la fin de l'enquête et un éventuel procès.
01:25:17 Donc, vu l'incapacité de l'État à endiguer ces scènes d'émeute
01:25:22 et vu l'irresponsabilité à la récupération politique
01:25:25 à laquelle se livre la France insoumise,
01:25:27 Marine Le Pen, évidemment, en sort gagnante politiquement.
01:25:30 Allez, il nous reste une minute et j'aimerais revenir sur ce sondage
01:25:32 exclusif CSA pour C News sur, entre autres,
01:25:37 est-ce que la stratégie du gouvernement a été bonne ?
01:25:39 Et puis, est-ce que surtout, approuvez-vous que ceux qui veulent
01:25:43 déclencher l'état d'urgence, écoutez, voilà,
01:25:47 le verdict... - Non.
01:25:48 Il y a deux sondages, il y a deux 70 %,
01:25:50 il y a 70 % des Français qui veulent l'état d'urgence
01:25:53 et les mêmes 70 % des Français qui veulent que l'armée intervienne.
01:25:57 - Sauf que l'armée, ce n'est pas le rôle de l'armée.
01:25:59 - Ce n'est pas le rôle de l'armée, bien sûr,
01:26:00 mais ça dit quelque chose de la volonté des Français
01:26:04 d'un retour à l'ordre, bien loin des prises de parole
01:26:06 de la France insoumise dont on vient de parler
01:26:08 et même parfois d'un récit médiatique qui vise à justifier ces violences.
01:26:12 - Et vous avez raison dans votre analyse.
01:26:14 Réaction, Marc Auvergneau, rapidement.
01:26:15 - L'impact, je crois qu'on en parle très peu,
01:26:17 mais on va avoir un colossal impact économique,
01:26:20 il faut quand même en dire deux mots.
01:26:22 Il n'est pas impossible, on va dire quasiment certain
01:26:23 que la note de la France soit dégradée,
01:26:25 ce qui va vouloir dire à terme que nos taux d'intérêt
01:26:27 vont à nouveau bondir et que l'inflation
01:26:29 va repartir de plus belle.
01:26:30 Donc il ne faut pas croire que ce que l'on vit actuellement
01:26:33 va être sans impact, il ne s'agira pas uniquement
01:26:35 de reconstruire et de dédommager,
01:26:36 on risque d'avoir un impact économique colossal.
01:26:39 Et enfin, une dernière chose, il y a quand même
01:26:41 cette ultra majorité de Français
01:26:43 qui sont aujourd'hui économiquement importants,
01:26:48 essentiels, qui payent leurs impôts,
01:26:50 et eux, dès qu'ils font la moindre erreur,
01:26:52 tout de suite, le fisc, les impôts,
01:26:55 tout le monde leur tombe dessus.
01:26:56 Et ces Français-là, ils ont quand même
01:26:57 de plus en plus de mal à comprendre
01:26:58 comment on peut faire 24 000 refus d'un tempéré
01:27:00 en France tous les ans, sans quasiment aucune sanction.
01:27:03 Pourquoi ce système continue à finalement fiscaliser
01:27:06 et punir les gens honnêtes et à ne pas pénaliser les autres,
01:27:09 ceux qui foutent, pardonnez-moi, le cirque toute la journée ?
01:27:12 - Voilà, je pense qu'on a été assez complets
01:27:14 au cours de ces deux heures et cette édition spéciale.
01:27:16 Il me reste à vous remercier, Nabi-Hamefadel,
01:27:18 Marc Varnot, Amaury Buco.
01:27:20 Merci aussi, Gauthier Lebret,
01:27:21 pour cette analyse ô combien importante.
01:27:24 Analyse politique, évidemment, toujours,
01:27:26 avec beaucoup de justesse.
01:27:27 Merci également à François Heppe, à Sébastien Bendotti,
01:27:30 qui m'ont aidé à préparer ces deux heures d'info non-stop.
01:27:32 Merci à la programmation Jacques Sanchez,
01:27:34 Lisa De Bernard.
01:27:36 Merci aux équipes en régie.
01:27:37 Tout de suite, un duo place à 180 minutes info
01:27:41 avec le duo Barbara Aclin, Lionel Rousseau.
01:27:44 Bonne journée sur CNews.
01:27:45 L'info continue.
01:27:47 [musique]

Recommandée