Vincent Jeanbrun : «J’espère pouvoir être à votre antenne demain, depuis l’hôtel de ville. Avec les policiers, avec toutes les équipes, je peux vous assurer qu’on est dans l’angoisse ce soir»

  • l’année dernière
Le maire Les Républicains de L’Haÿ-les-Roses, Vincent Jeanbrun, était l’invité de CNEWS samedi 1er juillet. Il confiait ses craintes dans Soir Info Week-End, juste avant l’attaque de son domicile : «J’espère pouvoir être à votre antenne demain, depuis l’hôtel de ville. Avec les policiers, avec toutes les équipes, je peux vous assurer qu’on est dans l’angoisse ce soir». 
Transcript
00:00 Les barricades ont été nécessaires pour empêcher que la mairie soit de nouveau saccagée.
00:04 Puisqu'en réalité, il y a deux nuits de cela, les émeutiers, les criminels sont venus attaquer la mairie
00:11 après avoir ravagé des mairies annexes, après avoir ravagé le marché de la ville,
00:15 et brûlé un peu partout ailleurs des voitures, les mâts de caméras vidéo protection,
00:20 et bref tout ce qu'ils avaient sous la main.
00:22 Et on le voit aux images, vous avez déjà des parois en bois qui viennent masquer les dégâts de la veille.
00:28 Et donc avec les équipes, notamment de la police municipale,
00:30 mais aussi tous les services techniques de la ville, on s'est dit comment protéger la maison de tous les habitants,
00:35 l'hôtel de ville, et on a commencé à échafauder les barrières que vous voyez là.
00:40 Et très vite, on s'est rendu compte que même si les barrières tenaient,
00:43 les délinquants, les criminels pourraient passer par-dessus.
00:46 Je comprends que ça ait étonné, je comprends qu'on se dise "n'est-ce pas un petit peu excessif ?"
00:50 mais j'invite celles et ceux qui se diraient "c'est exagéré quand même"
00:53 à aller sur mes comptes de réseaux sociaux voir les images de la nuit,
00:56 puisque les caméras de vidéosurveillance et des riverains ont filmé la trentaine de jeunes
01:02 qui hier soir sont venus saccager cette protection, qui a tenu bon, qui les a ralentis,
01:07 qui les a ralentis suffisamment pour que nos policiers municipaux extrêmement courageux,
01:11 et je voudrais vraiment saluer ici, puissent faire feu avec des flashballs,
01:16 et attendre la police nationale qui est venue en renfort,
01:19 et qui a réussi à disperser hier soir ce groupe de délinquants prêts à tout.
01:25 Vous lisiez à l'instant l'antenne de très jeunes délinquants,
01:28 moi j'étais à l'hôtel de ville, aux premières loges, pour voir à la fois la jeunesse
01:33 et en même temps l'agressivité, presque l'animalité de ces assaillants
01:38 qui ne prononçaient même plus des mots, qui criaient, qui grognaient,
01:43 qui se sont défiénés sur les grilles, et là vous les voyez intactes puisque c'était encore en journée.
01:48 Si vous aviez les images de ce soir, elles sont toutes déformées, toutes pliées, toutes tordues,
01:53 tant leur colère, tant leur rage l'a broyé, donc oui c'était nécessaire,
01:57 oui je ne regrette pas, et s'il n'y avait pas eu ces barbelés hier soir,
02:01 eh bien l'hôtel de ville dans lequel je me trouve actuellement serait un tas de cendres.
02:06 Et je peux vous le dire, en fait on est au-delà des mots, on est au-delà de la sidération,
02:12 les gens sont en colère, ils ont raison, ils sont désespérés, ils sont angoissés,
02:16 et il faut vraiment que ça s'arrête, il faut que l'État reprenne le contrôle,
02:20 il faut que l'autorité de la République soit de nouveau assise,
02:25 et ça, ça passe par état d'urgence, courant...
02:29 C'est ce que j'allais vous demander, c'était la question que j'allais vous poser M. le maire,
02:33 parce que vous avez été vous aussi l'un des premiers à avoir demandé au chef de l'État
02:38 d'instaurer l'état d'urgence, mais qu'est-ce que ça changerait aujourd'hui l'état d'urgence M. le maire ?
02:45 Écoutez, moi j'en réclame un état différent, puisqu'en fait ce que nous vivons est hors du commun,
02:53 donc il faut un cadre juridique et légal hors du commun pour le combattre.
02:57 L'état d'urgence, ça permet comme ça simplement trois choses, changer le cadre juridique,
03:01 ça permet de faciliter les perquisitions, ça permet de faciliter les garde à vue,
03:06 ce qui fait que les agents de police quand ils arrivent à interpeller quelqu'un,
03:09 ils n'ont pas une demi-heure de paperasse pour le déposer au commissariat,
03:12 ils le prennent, ils retournent sur le terrain.
03:14 Ça permet également, et c'est très important, de réquisitionner des munitions.
03:18 Nous courons tous après les munitions, la police nationale, mais également les polices municipales.
03:23 Ça fait deux jours que je réclame des munitions supplémentaires,
03:26 j'ai eu, je dois être un des rares à avoir la bonne nouvelle,
03:28 que nous devrions avoir 50 cartouches de LBD demain, mais le problème c'est ce soir,
03:33 donc il faut qu'on tienne avec les munitions que nous avons en stock.
03:37 Une dernière question Vincent.
03:39 Et troisième chose, et le plus important, le couvre-feu et l'état d'urgence,
03:43 c'est pas pour empêcher les délinquants de sortir, on est bien d'accord.
03:46 Mais justement, Vincent Jambrin, pardonnez-moi de vous...
03:49 Et pour dire aux gens, rentrez chez vous, ne vous mettez pas en danger,
03:51 et laissez travailler la police et les pompiers qui font gêner...
03:54 Vincent Jambrin, s'il vous plaît, j'ai une dernière question à vous poser.
03:59 Pourquoi ne pas avoir instauré dès hier le couvre-feu dans votre ville ?
04:04 Je l'ai fait hier à 20h.
04:06 Eh bien écoutez...
04:07 Je l'ai fait un peu tardivement parce que j'attendais du président de la République,
04:09 effectivement, dans ses annonces de l'après-midi, des mesures fortes, il ne l'a pas fait,
04:13 et donc on a pris nos responsabilités,
04:15 même si évidemment c'est beaucoup moins fort qu'un couvre-feu national.
04:19 J'espère pouvoir être à votre antenne demain depuis l'hôtel de ville,
04:23 mais avec les policiers, avec toutes les équipes,
04:26 je peux vous assurer qu'on est dans l'angoisse ce soir.
04:28 [Musique]
04:32 [SILENCE]

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