Emeutes : « Nous devons nous pencher sur les causes profondes de cette crise » déclare E. Borne

  • l’année dernière
Interpellée par le président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau sur la réponse politique aux évènements des derniers jours, Elisabeth Borne a promis ce 5 juillet que des réflexions seraient menées « sans a priori, sans excès ni caricature » pour trouver des solutions.

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Transcription
00:00 Vous avez raison, Madame la Première Ministre, une mort tragique ne peut pas servir de prétexte.
00:05 Et ces nuits de violence, ces nuits de chaos, nous imposent une double exigence, une double réponse.
00:12 La première, c'est pour maintenant que la République sert l'Hérens.
00:17 Et ensuite, pour demain, que le gouvernement ouvre grand les yeux.
00:21 C'est l'Hérens parce que, dans la mesure où l'ordre public n'est pas revenu,
00:26 et tant qu'il ne sera pas réétabli, la seule attitude républicaine responsable, c'est de serrer les rangs.
00:33 C'est de soutenir sans réserve les forces de l'ordre, policiers, nationaux, municipaux, les sapeurs-pompiers et les élus, bien entendu.
00:42 Mais c'est aussi de laisser le gouvernement travailler, et le ministre de l'Intérieur, pour établir l'ordre public, l'ordre républicain en France.
00:54 Et nous sommes d'accord, comme vous, Madame. Je condamne aussi ces élus de l'extrême-gauche qui ont choisi leur camp.
01:00 Ce camp qui n'est pas celui de la République, ce camp qui est celui des émeutiers.
01:05 Ce sont des professionnels de l'excuse sociale, mais en l'occurrence, ils n'ont strictement aucune excuse.
01:11 Et puis pour l'avenir, l'important pour le gouvernement, ce sera d'ouvrir grand les yeux, d'établir le bon diagnostic,
01:19 d'appeler un chat un chat. Un émeutier, ce n'est pas un déshérité. Un délinquant, ce n'est pas une victime.
01:26 Alors, Madame la Première Ministre, deux questions. La première, quelles sont pour vous les causes de ces émeutes ?
01:34 La seconde, quels sont les remèdes ? Sachant que, et vous le savez très bien, la France tranquille n'accepte plus de passer à la caisse
01:44 pour des minorités qui saccagent leur quartier.
01:47 (Applaudissements)
01:50 La parole est à Madame la Première Ministre.
01:54 Merci Monsieur le Président. Mesdames et Messieurs les Sénateurs, Monsieur le Président Bruno Retailleau,
02:00 face aux violences inexcusables qui ont touché plusieurs centaines de communes depuis une semaine,
02:06 notre premier objectif a été le retour de l'ordre républicain. Nous avons mis en place des moyens exceptionnels,
02:13 et grâce à la mobilisation rapide de l'État, grâce à l'action et au courage des forces de l'ordre et des sapeurs-pompiers,
02:21 grâce à la mobilisation des élus locaux, notamment des maires, les violences connaissent depuis quelques jours une très forte décrue,
02:29 et la situation revient progressivement à la normale. Face à la crise, nous avions un devoir d'unité,
02:37 et je veux saluer Monsieur le Président l'attitude républicaine de votre famille politique pour dénoncer les violences et appeler au calme.
02:45 Bien sûr, Monsieur le Président Retailleau, au-delà des réponses d'urgence, nous devons nous pencher sur les causes profondes de cette crise.
02:53 Sans procrastiner, il faudra prendre la mesure de la complexité de la réalité.
02:59 Un tiers des communes qui ont connu des violences n'ont pas de quartier politique de la ville,
03:04 et la moitié des villes avec des grands ensembles où sont menées des opérations lourdes de rénovation urbaine n'ont pas connu de violences.
03:12 Monsieur le Président Retailleau, la quasi-totalité des près de 6 millions d'habitants des quartiers qui sont les premières victimes de ces violences
03:21 expriment leur incompréhension et leur colère. J'ai pu le mesurer moi-même à Garges-les-Gonesse, à Évry ou à Beson.
03:29 Ils aspirent à la sécurité, ils aspirent à des services publics de qualité, ils aspirent à être des acteurs de la République sans distinction d'origine,
03:39 comme le garantit l'article 1er de notre Constitution.
03:43 Monsieur le Président, ensemble, nous devrons nous interroger sur le respect de l'autorité, sur l'exercice de l'autorité parentale,
03:52 sur l'influence des réseaux sociaux, sur la désinhibition face à la violence ou encore sur l'efficacité de nos politiques publiques.
04:01 Nous mènerons ces réflexions sans a priori, sans excès ni caricature, sans tabou ni bouc émissaire.
04:09 Nous le ferons avec tous les élits qui veulent agir et partagent les valeurs de la République.
04:15 C'est ensemble que nous trouverons des solutions. Je vous remercie.
04:18 (Applaudissements)
04:22 Oui, Madame la Première ministre, le temps nous est compté et les causes, nous les connaissons.
04:30 C'est la somme de tous nos renoncements. C'est la somme de tous les laissés râler.
04:35 La faillite de l'école, la faillite de l'autorité parentale, le chaos migratoire, bien sûr, le chaos migratoire,
04:41 et aussi une réponse pénale qui, pour les mineurs, pour les mineurs, est souvent inadaptée.
04:48 Alors, Madame la Première ministre, faites la politique du courage.
04:52 Ayez le courage de traiter les causes, de traiter les causes et non pas seulement les conséquences de ces causes par la politique du carnet de chèques.
04:59 Et alors, si vous avez ce courage, nous serons à vos côtés, parce que sans ce courage, sans ce courage, les violences reviendront.
05:06 Et sans ce courage, sans ce courage, la France rebrûlera.
05:10 Merci.
05:11 [Musique]

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