Emeutes : "Misons sur les mères pour remettre les quartiers d’aplomb”, demande Laurence Rossignol

  • l’année dernière
Le débat sur la responsabilité des parents des émeutiers s’est invité au Sénat lors de la séance de questions au gouvernement du mercredi 5 juillet. La sénatrice socialiste Laurence Rossignol a dénoncé la ligne gouvernementale et appelle plutôt à aider les mères des quartiers prioritaires.  

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Transcript
00:00 Merci Monsieur le Président, je voudrais partager avec les collègues ici présents et les membres du gouvernement
00:05 le malaise que m'inspire le débat public depuis quelques jours.
00:08 Il y a une semaine un jeune garçon a été tué par un policier dans l'exercice des fonctions, policier mis ensuite en examen pour homicide volontaire.
00:16 Et aujourd'hui le procès qu'instruisent certains institutions politiques et les médias,
00:20 c'est celui des quartiers prioritaires et des parents qui y vivent.
00:25 Nous assistons à une véritable manipulation fondée sur une part de mensonges et beaucoup d'ignorance j'espère.
00:31 Non, les quartiers prioritaires ne sont pas inondés de subventions publiques payées par des bons français méritants.
00:39 6100 euros, 6100 euros par habitant parent dans les quartiers prioritaires,
00:44 6800 dans les autres quartiers. Dans ces quartiers, dans certains immeubles, 40% de mères monoparentales
00:50 qui enchaînent deux ou trois boulots par jour, qui gardent les enfants des autres, les nôtres souvent,
00:55 et qui ne peuvent pas faire garder les leurs, des pères évaporés. Vous voulez les poursuivre ?
01:00 Je suis d'accord avec vous.
01:03 Poursuivons-les, utilisons ce qui existe.
01:05 Poursuivons-les pour abandon de famille par exemple. Et dans les familles où les pères sont présents,
01:09 vous vous intéressez à la violence des enfants,
01:12 intéressons-nous aussi à la violence que ces enfants ont subie chez eux avec leur mère et leur père.
01:16 Alors madame la première ministre,
01:19 aujourd'hui, au lieu de laisser accuser les mères, je vous propose de les aider à survivre, à vivre, que nous soutenions leurs associations,
01:26 que nous les écoutions, que nous les émancipions du clientélisme municipal aussi.
01:30 Misons sur les mères pour remettre les quartiers d'Aplon, ce serait probablement notre meilleur investissement.
01:35 [Musique]
01:39 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]

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