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ÉducationTranscription
00:00 [Applaudissements]
00:02 [Musique]
00:14 Auradour sur Glane, 10 juin 1944.
00:17 Des SS ont-ils massacré plusieurs centaines de femmes et d'enfants dans l'église.
00:22 En septembre 1944, la France libérée put voir ce reportage qu'il affirmait.
00:28 [Musique]
00:30 Les femmes et les enfants, on les a rassemblés dans l'église et on les y a mitraillés et brûlés vifs.
00:38 [Musique]
00:44 Même les bébés dans leurs voitures.
00:46 [Musique]
00:49 Par cette fenêtre, une femme a pu s'enfuir, une seule.
00:52 Plus de 1000 morts, toute la population d'un village de France a été tuée soigneusement, méticuleusement.
01:00 Cette femme qui parvint à échapper au massacre de l'église, la voici photographiée en octobre 1944.
01:07 Il s'agit de Marguerite Roufanche, 46 ans au moment des faits.
01:12 Neuf ans plus tard, au procès des Waffen-SS, elle lança.
01:16 "Je demande que justice soit faite avec l'aide de Dieu et je la demande de toute ma personne blessée car je suis le vrai témoin de l'église.
01:24 Je suis sortie du four crématoire, le témoin sacré de l'église.
01:30 Que votre volonté soit faite, Mme Roufanche, nous allons rendre justice.
01:35 Une justice qui commence par établir la vérité, déjà sur les événements de l'église.
01:41 Et puisque vous en êtes le vrai témoin, le témoin sacré, alors nous allons vous écouter.
01:47 Vos premières déclarations connues apparaissent dans le rapport dressé par le commissaire Maciérat.
01:53 Vous ayant interrogé peu après le drame, cet inspecteur des renseignements généraux consigna votre récit du drame de l'église.
02:00 On lit. "Deux jeunes soldats âgés de 20 à 25 ans pénétrèrent dans l'église et déposèrent en son centre une grande caisse entourée de ficelles.
02:11 Ils y mirent le feu et aussitôt une épaisse fumée se répandit.
02:16 Des femmes et des enfants commencèrent à tomber sur le sol, notamment dans la nef droite."
02:22 Interrompons là le récit. Cette description laisse penser que la caisse était destinée à asphyxier les femmes et les enfants.
02:30 Et en effet, le 10 juillet 1944, le gouvernement français fut officiellement informé du drame.
02:38 Le rapport s'appuyait sur les témoignages de survivants, donc sur le vôtre, Mme Roufange.
02:43 On lisait. "Vers 17h, des soldats allemands pénétrèrent dans l'église et déposèrent sur la table de communion un engin asphyxiant constitué par une sorte de caisse d'où s'échappaient des mèches enflammées.
02:58 En peu de temps, l'atmosphère devint irrespirable."
03:02 Voilà donc qui attesterait la volonté de massacrer les femmes et les enfants. Il s'agissait de les asphyxier dans l'église.
03:10 Aouradour, le guide, le confirme. Écoutez.
03:14 "Vous avez une épaisse fumée qui commence à sortir de cette caisse. Une fumée épaisse qui englobe tout l'édifice.
03:25 En fait, c'est un gage de compense. Si bien que maintenant, on pense qu'il y a une première débat sur l'SS, c'était de tuer les femmes et les enfants, de les asphyxier en exsodiation."
03:34 Telle se présente la thèse officielle présentée par les autorités françaises et restée invariante au cours du temps.
03:41 L'ennui est que cette caisse, aucun élément matériel ni documentaire ne vient en démontrer l'existence. Pourquoi ?
03:55 Tout d'abord parce qu'elle ne figurait pas dans l'armement allemand.
03:59 En 1943, cet armement était parfaitement connu des alliés. Il faisait l'objet de manuels militaires très complets.
04:07 En matière de guerre chimique, les projecteurs de gaz étaient décrits.
04:11 Or, on ne trouve rien qui aurait ressemblé, de près ou de loin, à une caisse à mèche.
04:17 Notons d'ailleurs que ce mystérieux engin apparaît seulement à Aouradour et disparaît immédiatement après.
04:24 Je mets au défi quiconque de me rapporter un seul autre cas où des unités allemandes auraient tué des civils en les enfermant dans un lieu clos et en y apportant une caisse asphyxiante.
04:37 Les Allemands ont pendu et fusillé des civils, c'est indéniable, mais ils n'ont jamais suffoqué des gens à l'aide de caisses à mèche.
04:46 Je le répète, ce genre d'objet n'existait pas.
04:50 Reste l'hypothèse selon laquelle Aouradour, les Waffen-SS auraient improvisé.
04:55 Peu avant de partir ou une fois dans le village, ils auraient décidé d'asphyxier les femmes et les enfants.
05:02 D'où la fabrication de l'engin nécessaire.
05:05 Pourquoi pas ? Seulement, une hypothèse doit être vérifiée.
05:09 Déjà en termes de logique.
05:17 On affirme que depuis 1941, les Waffen-SS avaient mis au point des méthodes efficaces pour massacrer les civils.
05:25 Historiens étonnants de la thèse officielle répètent que la division responsable de la tragédie d'Aouradour était experte dans le crime et dans les opérations de terreur.
05:34 Écoutez.
05:35 Ces soldats allemands appartiennent à la 3e compagnie du bataillon 1 du régiment der Führer de la division Waffen-SS d'Aßreich.
05:43 Elles procèdent à partir de mai 1944 à différentes opérations de ratissage contre le Maquis.
05:49 Cette troupe laisse une longue traînée sanglante tout le long de sa remontée vers le Limousin, selon des méthodes appliquées avec systématisme à l'est dès juin 1941.
05:59 Village brûlé, population de civils massacrés et représailles massives comme à Lidice en Tchécoslovaquie, où les Waffen-SS filment la destruction du village qui fait 476 victimes, un certain 10 juin 1942, soit 2 ans jour pour jour avant Aouradour.
06:17 Dès lors, comment t'expliquer cette soudaine improvisation ?
06:21 À ma connaissance, personne n'a jamais répondu à cette question.
06:25 Personne n'a pu trouver la moindre raison à ce brusque changement de méthode.
06:30 Faut-il invoquer l'efficacité ?
06:33 C'est douteux, car une église présente non seulement une grande surface au sol, mais aussi un volume énorme.
06:40 En conséquence, asphyxier des gens sera difficile, car le produit mortel se diluera.
06:46 Voilà d'ailleurs pourquoi les cas d'asphyxie collective dans une église sont assez rares.
06:51 J'ai mené une enquête sur le sujet. Même avec un gaz lourd comme le monoxyde de carbone, les morts éventuelles sont peu nombreuses, car la surface étant grande, il faudra bien du temps pour arriver à des concentrations nécessaires.
07:06 Ce cas survenu en 1881 est intéressant.
07:09 Il fallut attendre la fin de la messe et l'ouverture des portes pour que soudainement le gaz puisse faire son effet.
07:16 Probablement grâce à un déplacement d'air qui projeta la substance sur la foule.
07:21 Malgré cela, aucune mort ne fut à déplorer, car l'intoxication étant lente, les secours purent intervenir à temps.
07:29 La conclusion s'impose. En termes d'efficacité, asphyxier des gens dans une église est une idée saugrenue. Ce sera lent et hasardeux.
07:39 L'effet de l'intoxication
07:44 Sauf, naturellement, à disposer d'un gaz extrêmement toxique comme le sarin.
07:50 Mais les Waffen-SS ne disposaient d'aucune matière suffocante.
07:54 Voilà d'ailleurs pourquoi le discours officiel se garde bien d'identifier ce gaz prétendument utilisé à l'église d'Oradour.
08:01 En fait, c'est un gaz suffocant. Si bien que maintenant, on pense que l'idée première des Waffen-SS, c'était de tuer les femmes, les enfants, les adultes, si on veut, de ce gaz.
08:10 Car s'ils le désignaient comme ayant été du chlore, du brôme, du phosgène, de la chloropicrine, du sarin, que sais-je encore,
08:18 n'importe quel féru d'histoire militaire pourrait démontrer que la compagnie venue le 10 juin tragique en était dépourvue.
08:25 C'était si évident qu'au procès des anciens Waffen-SS, le président du tribunal militaire ne parla jamais de suffocants.
08:33 Par dit, il ne voulait pas se rendre ridicule. Concernant la caisse, il privilégia l'hypothèse de grenades qu'il leur ait remplie.
08:41 [bruit de grenade]
08:44 Il est vrai que les Allemands disposaient de grenades à gaz, mais elles étaient remplies d'un neurotoxique, l'acide cyanhydrique, qui ne produit aucune fumée et qui ne suffoque pas.
08:54 Voilà pourquoi à Oradour, on n'en parle pas.
08:57 Rien, donc, ne vient tétayer, si peu soit-il, l'hypothèse de Waffen-SS qui aurait suffoqué les femmes et les enfants.
09:06 [musique]
09:11 Alors certes, les Allemands possédaient deux modèles de grenades fumigènes avec effet incendiaire.
09:16 Mais il aurait suffi de les lancer par les portes ou par les vitraux après les avoir détruits d'une rafale de balles.
09:22 Quand on veut tuer une foule, on ne concentre pas tout en un point, au contraire.
09:28 Cependant, allons plus loin.
09:30 Oui, supposons qu'à Oradour, les Waffen-SS aient décidé, contre toute logique, de regrouper des grenades fumigènes dans une caisse et d'y installer des mèches.
09:40 Mais alors, pourquoi le guide ne le dit-il pas clairement ?
09:44 Pourquoi parle-t-il au contraire d'une caisse remplie d'un gaz suffocant ?
09:48 Pour une raison évidente.
09:50 "Et juste après qu'une soit sortie, vous avez une forte détonation de la partie de la caisse.
09:55 La détonation a été aussi tellement forte qu'elle a fait éclater tous les vitraux de l'église."
10:01 Ces grenades fumigènes n'étaient nullement d'explosives.
10:05 Le détonateur consistait en un dispositif d'ignition et elle produisait de la fumée qui s'échappait par de simples orifices pratiqués à la base.
10:14 Par conséquent, la caisse n'aurait certainement pas produit une onde de choc suffisamment puissante pour faire éclater les vitraux.
10:21 Bref, cette théorie de la caisse à mèches relève de la haute fantaisie.
10:27 Mais encore une fois, allons plus loin.
10:35 Supposons que l'Evaphonessès ait fabriqué une caisse avec des grenades fumigènes associées à une substance explosive,
10:41 le tout pour provoquer une détonation qui accélérera le processus de diffusion du gaz.
10:46 Pourquoi pas ?
10:47 Ces soldats criminels fabriquent donc une caisse adéquate.
10:51 Et sachant que certains sont aguerris par plusieurs années de combat, ils vont la confectionner au mieux.
10:56 Cet historien déclare...
10:58 Extérieurement, elle peut nous apparaître comme un déchaînement de violences incontrôlées.
11:04 Il s'agit d'une violence méthodiquement appliquée et parfaitement contrôlée.
11:08 Mais maintenant, écoutons le guide !
11:10 On pense qu'une des premières évaphonessès, c'était de tuer les femmes et les enfants dans les effluxions de ce gaz.
11:17 Et à ce moment-là, ce plan a échoué.
11:20 Ce qu'il n'avait pas du tout prévu, c'est que la détonation a une possibilité tellement forte qu'elle a fait éclater tous les vitraux de l'église.
11:28 Donc les vitraux ayant éclaté, l'air pouvait ensuite entrer par ces différents oreilles-glaces, chasser ce gaz qui lui aussi ressortait par les vitraux.
11:38 Donc les soldats avaient des vitraux autour et s'aperçoivent que leur plan déchire.
11:43 Ce qui va pousser certains d'entre eux à agir directement.
11:47 Et ils vont rentrer, ils vont faire des violences, arment la force et vont tirer sur toutes les personnes, sur toutes les femmes et tous les enfants.
11:55 Voilà, M. Macron, les absurdités auxquelles mène la thèse officielle du drame d'Auradour.
12:00 D'un côté, on nous présente l'évaphonessès comme l'armée du crime, composée de soldats dressés pour tuer avec une redoutable efficacité.
12:09 Et soudainement, à Auradour, ces experts redoutables du crime deviennent une bande de pieds nickelés qui improvisent une caisse asphyxiante et détonante,
12:20 mais sans prévoir qu'elle explosera et soufflera tous les vitraux.
12:23 Alors, d'improvisation en improvisation, nos pieds nickelés se débrouillent.
12:28 Ils pénètrent dans l'église et mitraillent tout le monde, sans être ni incommodés par le gaz suffocant qui reste,
12:34 ni touchés par les balles qui ricochent sur les murs de granit.
12:37 Bref, à Auradour, ces redoutables vapphonesssès se mettent à improviser de la façon la plus stupide.
12:44 Oui, vraiment, cette histoire de caisse est un mensonge des plus maladroits.
12:49 Mais alors, une question capitale se pose.
12:52 Pourquoi avoir inventé cette histoire de caisse ?
13:00 Tout simplement parce qu'il fallait expliquer les terribles explosions entendues dans l'église le jour du drame par des rescapés.
13:08 L'un d'entre eux, Mme Lang, déclara
13:17 « Un bruit épouvantable éclate dans la direction de l'église, qui était à quelques dizaines de mètres de nous.
13:23 Détonation sur détonation se succède, suivie d'une immense clameur et de cris effrayants.
13:31 Un autre survivant, Aimé Renaud, confirma ce récit.
13:35 « La seule plainte que j'ai entendue, dit-il, c'est quand l'église a sauté.
13:40 J'étais à 40 mètres de l'église à ce moment-là. »
13:43 Le président du tribunal chargé de juger les anciens vapphonesssès l'interrompt et lui demande
13:48 « Qu'avez-vous entendu ? Une explosion dites-vous ? »
13:51 Le témoin confirme « Une grosse explosion, une fumée se dégageant de l'église,
13:57 un cri d'ensemble à ce moment de toutes les femmes et les enfants qui étaient dedans. »
14:03 Interrogée quelques minutes après par le commissaire du gouvernement,
14:07 Aimé Renaud ajouta qu'il avait entendu plusieurs explosions.
14:11 « On ne saurait être plus clair. L'église avait été le siège d'éclatements violents
14:17 à l'origine du drame horrible vécu par les femmes et les enfants. »
14:22 En août 1990, ce rescapé, M. Aimé Renaud, me le confirma,
14:42 m'ayant aimablement conduit dans les ruines pour me montrer l'endroit où il s'était caché ce 10 juin tragique,
14:48 c'est lui qui le premier me parla de l'explosion du clocher et du souffle qu'il avait ressenti.
14:56 Je le vois encore me faisant ce geste pour illustrer l'ombre de choc qu'il avait frappé malgré sa distance de l'église.
15:03 Ce soir-là, je compris que j'étais sur la bonne voie.
15:08 Lorsqu'onze ans plus tard, les chantres de la mémoire me traînèrent en justice,
15:14 Aimé Renaud fut interrogé par les autorités.
15:17 Pris de panique, il nia en bloc.
15:20 Face à l'inspecteur, il déclara « J'affirme que je n'ai jamais reçu cet homme
15:25 et que je n'ai jamais eu d'entretien avec lui.
15:27 Par conséquent, je ne vois pas comment j'aurais pu lui dire tout cela. »
15:31 Pauvre M. Renaud.
15:33 Je ne lui en veux absolument pas.
15:35 A Horadour, la pression est telle qu'y résister se révèle très difficile, voire impossible.
15:42 Dès lors, ceux qui savent se taisent.
15:45 Tel était le cas d'un autre rescapé très discret, M. Tarnot.
15:49 Lui aussi faisait partie de ces survivants jamais interrogés, ni par les journalistes, ni par les historiens.
15:55 Souvent, ces gens me disaient « Mais comment m'avez-vous trouvé ? »
15:59 Je leur répondais « En consultant les comptes rendus du procès de Bordeaux. »
16:03 Certains me congédiaisent en expliquant qu'ils ne voulaient plus en parler.
16:07 Mais d'autres semblaient heureux de pouvoir enfin s'ouvrir
16:11 et c'est ainsi qu'ils se laissaient parfois aller à certaines confidences.
16:15 M. Tarnot me parla de résistance, de munitions cachées dans les maisons.
16:20 Il m'expliqua qu'en 1953, au procès des anciens Waffen-SS,
16:24 écoeuré devant tant d'injustice, il avait annoncé sa volonté de révéler toute la vérité.
16:30 Mais les gens d'Auradour l'avaient alors menacé en ces termes
16:34 « Si tu parles, on te jette dans la garonne. »
16:37 Aussi s'était-il cantonné à un témoignage sans importance.
16:41 Lors d'un deuxième entretien que j'eus avec lui, en présence de son fils cette fois,
16:47 je lui dis « M. Tarnot, permettez-moi de vous parler de ce qui s'est passé.
16:53 Permettez-moi de vous poser une question et je ne vous ennuierai plus.
16:57 L'Église a-t-elle explosé ? »
17:00 L'homme resta silencieux, son regard dans le vide.
17:03 Puis comme on formule un aveu, il lâcha un simple « Oui ».
17:07 En 2016, un ancien Waffen-SS qui était à Auradour, se dit géant intragique, confirma.
17:18 Écoutez.
17:19 « Il y a eu une détonation dans l'église.
17:23 Je l'ai entendu de là où j'étais, près des camions.
17:27 On pouvait voir un peu de l'église, les tours et un peu des fenêtres.
17:32 Le reste était caché par des arbres.
17:34 Nous, on était en bas, près des véhicules.
17:37 Ça a explosé et c'est alors qu'on a entendu les cris des femmes et des enfants.
17:45 J'étais effondré.
17:48 Je n'avais jamais assisté à une chose pareille. »
17:51 Cette première explosion, terrible, fracassante, étant indéniable,
17:57 il fallait impérativement l'imputer au SS.
18:01 D'où ce premier récit mis en circulation dans la précipitation,
18:11 cinq jours seulement après la tragédie, par les milieux résistants.
18:15 On lisait « Une heure après son dépôt, la caisse déposée dans l'église fit explosion,
18:21 incendiant l'édifice qui se mit à brûler de toutes parts. »
18:25 Dans les semaines qui suivirent, cette version fut reprise par la presse résistante
18:30 et notamment par le témoignage chrétien.
18:32 Le 14 juillet 1944, la presse anglo-américaine l'a reprise à son tour.
18:38 Elle faisait les titres des premières pages.
18:41 « Dans un village de huit sans âme, des nazis massacrent tout le monde, excepté huit personnes. »
18:47 On retrouvait l'histoire de la caisse qui, une heure après son dépôt,
18:51 avait explosé et incendié l'église.
18:54 « Une heure après, la caisse explosait et incendia l'église. »
18:57 Seulement, pas plus qu'il ne disposait de gaz suffocants,
19:01 les Waffen-SS venus à Horadour ne disposaient d'explosifs.
19:05 Surtout en quantité suffisante pour ébranler une église fortifiée du XIIe siècle
19:10 avec des murs épais d'un mètre.
19:12 Et ça, à la fin de la guerre, bien des gens informés de la nomenclature des armées
19:17 ou qui avaient manié des explosifs pouvaient s'en douter.
19:20 Par conséquent, la fausseté du récit bâti trop vite par les milieux maquisards risquait d'être découverte.
19:27 Raison pour laquelle, dans les semaines qui suivirent,
19:29 le témoin Roufange parla de cette caisse mais en évoquant simplement de la fumée.
19:36 Pour certains, toutefois, c'était insuffisant.
19:38 Il fallait clairement démentir cette explosion annoncée imprudemment dans la précipitation.
19:45 Voilà pourquoi, dans son ouvrage paru en octobre 1944,
19:48 le résistant Pierre Poitvin fit dire à Mme Roufange
19:52 « C'était une caisse du volume et de la hauteur de ma table de nuit.
19:55 Personne ne voulut s'en approcher, mais elle n'explosa pas. »
20:00 Mais elle n'explosa pas.
20:03 Oubliez donc la dynamique qui avait fait sauter l'église.
20:07 Afin de sauver leur version des faits, les forgeurs venaient d'effectuer un virage à 180 degrés.
20:14 Le 1er octobre 1944, interrogé par les adjudants Henri Bord et Marcel Bourdareau,
20:20 la docile Mme Roufange parla clairement d'une bombe lacrymogène
20:24 dont les émanations avaient suffoqué les malheureuses victimes.
20:29 D'explosion, il n'était plus question.
20:32 Ce qui était logique car, malgré le terme utilisé,
20:35 un engin lacrymogène n'explose pas.
20:38 Il prend feu et dégage de la fumée.
20:41 Seulement, avec cette nouvelle version,
20:43 les milieux résistants se retrouvaient confrontés aux problèmes de départ.
20:47 Comment expliquer ces fortes explosions survenues dans l'église
20:51 et que les rescapés avaient clairement entendu ?
20:54 Si la caisse des Waffen-SS avait seulement dégagé de la fumée,
20:58 alors à quoi fallait-il imputer ces effroyables détonations ?
21:03 Voilà pourquoi Mme Roufange dut changer sa version.
21:07 Le 16 novembre 1944, un mois et demi seulement
21:11 après sa déclaration devant les adjudants Bord et Bourdareau,
21:14 elle déclara que la caisse, qu'elle appelait désormais "boîte",
21:18 avait été le siège d'une petite détonation.
21:22 Toutefois, c'était insuffisant car une petite détonation
21:25 ne pouvait expliquer ni le vacarme entendu par les rescapés
21:29 ni les destructions visibles à l'église.
21:32 Deux semaines plus tard, donc, remelotte.
21:35 Mme Roufange fut interrogée à nouveau.
21:37 Et cette fois, la caisse devint le siège d'une forte explosion.
21:42 Nouveau virage à 180° donc.
21:45 Ce récit allait devenir LE témoignage officiel,
21:48 seul connu du grand public et de la plupart des historiens.
21:52 M. Macron, comment appelle-t-on un témoin
21:55 qui, en moins de six mois, dit tout et son contraire ?
21:59 On appelle ça un faux témoin.
22:02 Mme Roufange était manipulée par des gens
22:05 qui improvisaient une version des faits afin de cacher la vérité.
22:09 Quelle vérité ?
22:10 La destruction de l'église par une quantité d'explosifs
22:13 suffisamment importante pour souffler les toitures,
22:17 ébranler tout l'édifice et tuer beaucoup de ceux
22:20 qui se trouvaient à l'intérieur.
22:23 Une explosion digne d'un bombardement.
22:26 Et oui, M. Macron, en vertu de la loi
22:29 selon laquelle des causes similaires produisent des effets similaires,
22:33 il est bon de se livrer à un travail de comparaison.
22:37 Voici donc l'église de Radour peu après la tragédie.
22:45 Comparée avec d'autres bâtiments du même type
22:48 qui, eux, furent détruits lors de bombardements.
22:52 Les ressemblances frappantes appuient la thèse d'explosion
22:57 qui aurait secoué le clocher et les combles de l'église de Radour.
23:01 D'ailleurs, si un incendie avait été la cause première
23:04 et principale de la destruction de l'église,
23:06 de la fumée serait sortie par les seules ouvertures disponibles,
23:10 ce qui aurait laissé des traces de suie comme à Chevry,
23:13 dans l'Ain, où l'église brûla le 7 mai 2012.
23:16 L'artiste Adrian George,
23:18 a dessiné l'église de Radour en proie à un incendie généralisé.
23:22 Sachant que le feu aurait fait disparaître la toiture,
23:25 avec bon sens, il a représenté des flammes et de la fumée
23:29 sortir au niveau des ouvertures du clocher.
23:32 Or, à Oradour, l'absence de suie au niveau des ouvertures est évidente.
23:38 Les photos prises à l'époque sous tous les angles sont unanimes.
23:42 Aucune trace de suie n'est visible.
23:45 Si des incendies locaux ont pu se développer dans le lieu-saint,
23:49 ils ne sont pas la cause de la destruction du bâtiment,
23:52 donc du drame.
23:53 Ils se sont surajoutés.
23:55 La cause première de la tragédie, on y revient toujours,
23:59 ce sont des explosions au niveau du clocher et des combles.
24:04 Naturellement, il ne s'agit ni de bombes venues du ciel,
24:08 ni de la prétendue quête de la mort,
24:10 ni de la destruction de l'église.
24:13 Ni de la mort de la vieille, ni de la prétendue caisse invoquée par Mme Rouffan.
24:17 Car ayant été posée dans la nef près du chœur, c'est-à-dire au rez-de-chaussée,
24:21 même à supposer qu'elle ait explosé,
24:24 ce n'est pas elle qui aurait pu secouer ni le clocher, ni les combles.
24:28 Il a fallu qu'une grosse quantité de substances explosives ait été déposées là.
24:34 Je dirais même entreposées là.
24:38 Commencez-vous à comprendre, M. Macron,
24:40 pourquoi au Radour, personne ne vous a parlé de ces explosions survenues au niveau supérieur de l'église,
24:47 préférant vous mener en bateau avec cette histoire de caisses et d'incendies.
24:51 Tout disparaît par le fond.
24:53 L'un des sommets de la barbarie nazie.
24:55 Et pourtant, l'étude de l'intérieur des ruines le confirme.
25:05 En rouge, les zones qui ont été le siège d'incendies plus ou moins puissants,
25:09 mais localisées.
25:11 En bleu, les zones qui ont été préservées des flammes et de tout autre événement destructeur.
25:17 Il n'y a donc pas eu d'incendie généralisé, comme on vous l'a raconté, M. Macron,
25:21 mais plusieurs explosions au niveau du clocher,
25:24 avec des gaz enflammés et des pierres de la voûte
25:27 violemment projetées le long de la Nef,
25:29 là où avaient été parquées les femmes et les enfants
25:32 le temps que les SS venus dans le village
25:34 perquisitionnent les maisons dans l'espoir de retrouver l'un des leurs,
25:38 ingradé, enlevé la veille par le maquis local.
25:41 J'y reviendrai.
25:43 D'où ces cris effrayants poussés soudainement par ces femmes et ces enfants.
25:48 L'aspect des cadavres sortis de l'église le confirme.
25:52 Les pauvres victimes ont été mutilées, déchiquetées même.
25:57 Il n'en reste que des débris.
25:59 Mais si les hauts décors ont disparu,
26:02 les brûlures restent localisées, superficielles,
26:05 et ils conservent leurs vêtements,
26:07 voyez la robe de la petite fille entourée en vert,
26:10 leurs bases et leurs chaussures que l'on peut voir intactes à leurs pieds.
26:15 Dès lors, la conclusion s'impose.
26:18 Les corps des femmes et des enfants dans l'église
26:20 ont été soumises à une ou plusieurs fortes explosions.
26:24 Ils n'ont pas été plongés dans un violent brasier
26:26 qui aurait duré plusieurs heures.
26:29 Peut-être m'excuserez-vous, M. Macron,
26:31 de ne prendre que les photos qui m'arrangent.
26:33 Mais là encore, les témoignages viennent confirmer.
26:36 Dans son ouvrage paru fin 1944,
26:38 le journaliste Pierre Poitvin, qui ne pouvait pas penser à tout,
26:41 écrivait à propos des cadavres de l'église.
26:44 « Des têtes se sont détachées des troncs,
26:46 des bras, des jambes gisent ça et là, et part.
26:50 Une main crispée pend après un ornement de fer tordu accroché au maître tel.
26:56 Un corps décapité était tendu en croix.
27:00 L'évêque de Limoges, pour sa part, raconte.
27:02 Nous pénétrons dans l'église.
27:04 Ça et là, des morceaux de crâne, de jambe, de bras, de thorax,
27:09 un pied dans un soulier. »
27:12 Le commissaire de police, André Petit, confirme.
27:14 « C'était une horreur gigantesque.
27:16 Il n'y avait pas un corps intact.
27:19 Certains étaient coupés en deux. »
27:22 C'est clair.
27:24 L'église a été le siège de terribles explosions
27:27 qui ont déchiqueté les pauvres femmes et enfants.
27:30 [Musique]
27:55 [Applaudissements]
27:57 [Musique]
28:08 Sous ma dernière vidéo consacrée au drame d'Oradour,
28:11 un spectateur me demande
28:13 « Contester le massacre d'Oradour rentre-t-il dans la loi Fabius-Guessot ? »
28:18 Noël Grelle le répond
28:20 « Non, car ce n'est pas considéré comme un crime contre l'humanité,
28:24 mais comme un crime de guerre. »
28:26 Attention !
28:28 Depuis peu, cette réponse est fausse.
28:31 Le 27 janvier dernier, en effet,
28:33 la loi Guessot a été durcie.
28:36 Nos élus y ont ajouté l'article suivant
28:39 « Seront punis des mêmes peines
28:41 un an d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende,
28:44 ceux qui auront nié, minoré ou banalisé de façon outrancière
28:49 l'existence d'un crime de guerre
28:52 lorsque ce crime a donné lieu à une condamnation prononcée
28:56 par une juridiction française ou internationale. »
28:59 Or, je rappelle qu'en 1953,
29:02 une vingtaine d'anciens Waffen-SS
29:04 furent jugés et condamnés par une juridiction française
29:08 pour le crime d'Oradour.
29:10 A l'époque, la tragédie fut qualifiée de crime de guerre.
29:13 Est-ce toujours vrai ?
29:15 À mon avis, oui, car pour définir un tel crime,
29:19 un paragraphe ajouté à la loi Guessot invoque,
29:22 entre autres, l'article 8 du statut de la Cour pédale internationale
29:26 signée à Rome le 18 juillet 1998.
29:29 Cet article qualifie de « crime de guerre »
29:32 l'homicide intentionnel de personnes protégées
29:35 par les dispositions des conventions de Genève
29:38 lorsque ces homicides font partie d'une série de crimes analogues
29:43 commis sur une grande échelle.
29:45 D'après l'histoire officielle,
29:47 le crime d'Oradour entre dans cette catégorie.
29:50 La conclusion me paraît donc s'imposer.
29:52 Depuis le 27 janvier 2017,
29:54 contester la version officielle du drame d'Oradour
29:57 tombe sous le coup de la loi.
30:00 Pour moi, cela ne change rien.
30:02 Lorsqu'une loi est injuste,
30:04 je désobéis, ouvertement, frontalement.
30:07 J'invite tout le monde à en faire autant.
30:10 Mais attention, il faut pouvoir en assumer les conséquences.
30:14 Voilà pourquoi j'assortis mon invitation d'une mise en garde.
30:18 Avant de vous lancer,
30:20 songez aux conséquences possibles,
30:23 je dirais même probables,
30:25 et répondez objectivement à cette question.
30:28 Pourrais-je supporter ?
30:30 Si oui, alors allez-y.
30:32 Jetez-vous entièrement dans la bataille,
30:35 car cette bataille impose un don complet de sa personne.
30:38 Sinon, alors abstenez-vous, au moins publiquement.
30:43 Je n'en veux à personne de s'abstenir publiquement.
30:46 Seule une minorité peut supporter les persécutions.
30:50 Mais cette minorité doit être soutenue par la majorité silencieuse.
30:55 Comment ?
30:56 Déjà en refusant la fatalité.
30:59 Le 12 janvier 1944,
31:01 l'éditorialiste de l'Action française
31:03 publiait un billet intitulé "Contre la résignation au mal".
31:07 Il concluait ainsi "à quoi bon ?".
31:11 Voilà trois petits mots qui résument le sentiment de bien des gens
31:15 et qu'il faudrait impitoyablement bannir
31:18 parce qu'ils excusent à l'avance la paresse,
31:21 les défaillances et les abandons.
31:23 Le devoir pressant,
31:25 le devoir majeur est au contraire de se cuirasser contre le découragement,
31:29 de ne pas abandonner un pouce de terrain à l'adversaire,
31:32 de lui répondre du tac au tac,
31:34 de se convaincre qu'on occupe un poste de combat
31:38 et que l'exemple qu'on donne peut entraîner bien des indécis.
31:42 Oui, le danger grandit et se rapproche.
31:45 Raison de plus pour que s'affirme,
31:47 afin de le conjurer,
31:49 tous ceux qui ont le souci des destinées de la patrie.
31:53 L'auteur avait raison.
31:55 Même un citoyen silencieux occupe un poste de combat.
31:59 Comment ?
32:00 En aidant celui qui se sacrifie.
32:03 Aide qui consiste en un mot de soutien,
32:06 une information,
32:07 un document qu'on lui envoie,
32:09 une aide matérielle qu'on lui fournit,
32:12 un don, même modeste, qu'on lui offre généreusement.
32:16 Et même si l'on ne fait rien publiquement,
32:19 on peut en parler autour de soi, dans le cadre privé.
32:23 Agir ainsi, c'est déjà ne pas abandonner un pouce de terrain à l'adversaire,
32:28 lui répondre du tac au tac,
32:30 se convaincre qu'on occupe un poste de combat
32:33 et que l'exemple qu'on donne peut entraîner bien des indécis.
32:37 Telle est la mission du citoyen silencieux.
32:41 Aux yeux de Dieu, cette mission est aussi respectable,
32:45 aussi noble que celle accomplie par la personne désignée par la Providence
32:49 pour agir publiquement, en première ligne.
32:52 Je continuerai donc à braver les lois injustes de cette république finissante,
32:57 quoi qu'ils puissent m'en coûter.
33:00 Merci de rester à mes côtés. Bonsoir.
33:04 M. Macron, nous entamons l'avant-dernière partie de notre visite de Radour.
33:23 Aujourd'hui, nous effectuerons un détour d'environ 10 000 km,
33:27 mais n'anticipons pas.
33:29 L'état des ruines et des cadavres démontre que, ce 10 juin tragique,
33:33 l'Église fut le siège de terribles explosions
33:36 qui ébranlèrent l'édifice, tuant et mutilant les occupants.
33:40 Cette conclusion dément la thèse officielle du massacre perpétré
33:44 par des Waffen-SS qui auraient utilisé une mystérieuse caisse asphyxiante,
33:49 puis leurs armes à feu, avant de tout incendier.
33:52 Dans mon ouvrage, paru voilà 20 ans,
33:55 j'ai été le premier à souligner que les mutilations constatées sur les cadavres de l'Église
34:00 étayaient la thèse de l'explosion.
34:03 Mes arguments firent mouche, car après cette parution,
34:06 le discours du guide évolua soudainement.
34:10 Le voici en 2006.
34:12 Et juste après la guide soit sortie, vous avez une forte détonation,
34:16 ce qui va partir de la caisse.
34:18 La détonation est déjà tellement puissante qu'elle ne laisse qu'une personne qui est lée juste à côté.
34:22 Ainsi prétendait-on désormais expliquer les terribles blessures constatées sur certains cadavres.
34:28 Cette nouvelle version confirmait la validité de mes arguments.
34:32 Ni les armes des Waffen-SS, ni un incendie si généralisé eût-il été,
34:37 n'auraient pu déchiqueter à ce point les corps.
34:41 Cependant, cette nouvelle version du guide ne pouvait expliquer les déclarations
34:46 qui parlaient de ces très nombreux cadavres mutilés dans toute l'Église.
34:52 De plus, loin de sauver la thèse officielle, ce nouveau discours la fragilisait davantage.
34:58 Car si vraiment l'explosion de la caisse avait blessé uniquement les personnes qui s'étaient trouvées à côté,
35:05 alors comment expliquer l'ébranlement du clocher et des voûtes de l'Église ?
35:12 Voilà pourquoi une autre thèse existe,
35:15 selon laquelle les Waffen-SS auraient fait exploser le clocher après le massacre,
35:21 ce qui aurait eu pour conséquence d'ébranler cette partie de l'édifice
35:25 et de déchiqueter les corps des victimes déjà tuées.
35:30 Cette thèse est défendue notamment par un avocat d'origine américaine.
35:34 Dans son ouvrage, il reprend l'histoire de la mystérieuse caisse qui produit de la fumée
35:39 et qui explose en même temps, soufflant les vitraux.
35:43 Les Waffen-SS improvisent donc et pénètrent dans l'Église pour fusiller les femmes et les enfants.
35:48 Une fois le massacre accompli, certains d'entre eux gravitent l'escalier de bois en collimason
35:54 qui menait au clocher pour y placer des explosifs.
35:58 La tour s'écroula sous la déflagration et le bâtiment tout entier s'embrasa.
36:04 Tout cela est bien beau, mais l'auteur laisse de côté une question capitale.
36:09 Où les Waffen-SS auraient-ils pris ces explosifs ?
36:13 Naturellement, si des autopsies démontraient qu'avant toute mutilation, les corps avaient reçu des balles,
36:19 alors la discussion serait close.
36:22 Toutefois, il n'y a rien de tel, à ma connaissance tout du moins.
36:26 Je suis le premier à le regretter, car ces autopsies confirmeraient la thèse révisionniste.
36:31 Ma certitude provient de deux documents qui sont, eux, accessibles.
36:36 Le lendemain du drame, un ingénieur de la SNCF, Jean Pallier, se rendit à Auradour.
36:43 Dans un rapport circonstancié, il écrit
36:46 « Il ne semble pas que les femmes et les enfants aient subi le même sort que les hommes qui ont été mitraillés puis brûlés,
36:53 puisque l'on a retrouvé dans l'Église des corps que la mort a surpris dans une attitude normale. »
37:00 Témoignage isolé ? Non.
37:09 L'homme qui commandait les équipes de la Croix-Rouge chargées de déblayer les lieux consigne dans son rapport
37:15 « Dans l'Église en partie détruite, ce sont les restes des femmes et des enfants surpris par les corps
37:22 surpris par la mort et brûlés sur place. »
37:27 Ces constats contredisent la thèse de l'explosion survenue après le massacre.
37:35 En revanche, ils s'accordent avec celle d'une explosion soudaine
37:40 suivie du passage dans la nef d'une nuée ardente.
37:44 Les femmes et les enfants se trouvant sur son chemin furent surprises
37:48 et certains moururent avant d'avoir pu esquisser un geste.
37:52 Quant aux autres, voyons l'horreur, ils se mirent à hurler « Douces crises, entendu ! »
37:58 Oui, M. Macron, la thèse de l'incendie généralisé, telle qu'on la présente depuis 1944
38:04 et telle qu'on vous l'a présentée, se révèle fausse.
38:08 Quant à l'explosion qui aurait été provoquée ensuite par des muffins SS,
38:13 non seulement rien ne vient l'étayer, mais deux rapports rédigés après la tragédie la contredisent.
38:20 En réalité, plusieurs explosions inopinées ont secoué l'église de Radour.
38:26 Elles ont eu lieu sous les combles de l'église et dans le clocher.
38:30 Sans doute y a-t-il eu réaction en chaîne, l'onde de choc causée par la première explosion
38:35 ayant provoqué les suivantes.
38:38 Si les gardiens de la mémoire se thèsent ou mentent à propos de ces explosions,
38:42 c'est qu'elles sont imputables aux maquis.
38:45 Sous les combles et dans le clocher, le maquis avait aménagé un dépôt clandestin de munitions.
38:52 [Musique]
38:57 Certes, les historiens persistent à prétendre qu'Oradour était situé dans une zone tranquille, sans maquis.
39:03 « Pour massacrer une population dans un laps de temps déterminé, il ne faut pas qu'il y ait de la résistance.
39:09 Et justement, Oradour est à l'écart des grandes zones de résistance. »
39:13 Cette histoire du village paisible, sans résistante, on vous l'a certainement reservie, M. Macron.
39:19 D'où ce commentaire au terme de votre visite, lorsque vous avez parlé...
39:23 « ...de ces vies qui ont été fauchées par la barbarie et la lâcheté. »
39:27 Même à supposer véridique la version du drame de Radour.
39:30 Je ne vois pas trop la différence qui peut exister entre massacrer des civils en les mitraillant à bout portant
39:37 ou en les bombardant à 4000 m d'altitude.
39:40 Le 7 septembre 1943, alors que Paris enterrait ses morts dans la douleur,
39:45 Maceldéa souligna « Quand on veut atteindre des casernes ou des usines, on se donne la peine de les viser. »
39:52 Il est vrai que les aviateurs anglo-américains n'aiment pas cela.
39:55 Ils ne tennent pas à descendre à portée de la DCA.
39:58 Et ils pratiquent nonchalamment le fameux « Area Bombing », le tir sur zone,
40:03 qui est sans risque mais qui assassine à coup sûr les populations civiles.
40:08 M. le Président, pourquoi ne pas vous rendre dans les quartiers de Paris, à Nantes ou à Toulon,
40:14 pour y dénoncer la barbarie et la lâcheté alliées ?
40:17 Les deux bombardements de septembre 1943 sur Paris et Nantes firent plus de victimes que le massacre de Radour.
40:24 Vous verra-t-on un jour rendre honneur à la souffrance de tous ces Français innocents ?
40:31 Sous-titrage FR : VNero14
40:35 Dans une fosse fraîchement ouverte, M. Marlier, seul sur le terrain,
41:04 bénit les corps de ses six enfants, de sa femme et de sa belle-mère.
41:10 C'est le triste résultat obtenu par un aviateur qui, au hasard, a lancé ses bombes sur la banlieue parisienne.
41:17 Un enfant, épargné par miracle, vient d'être retrouvé sous les ruines d'une maison.
41:23 Cette grand-mère raconte comment elle a miraculeusement sauvé son petit-fils,
41:27 dont les parents ont été assassinés par les Anglo-Américains.
41:31 Faisant suite à l'adoption de nos petites victimes des bombardements anglais,
41:42 nous avons aujourd'hui la joie de publier la photographie de la petite Emilienne Carpentier,
41:47 âgée de cinq ans, orpheline totale, dont les parents sont tombés sous les bombes anglaises à Dieppe.
41:52 Grâce aux gestes généreux de tous nos camarades,
41:55 nous souhaitons sardamment que notre petite adoptée retrouve ainsi dans la vie future la joie et le bonheur de vivre.
42:03 Cette charmante petite fille, Thérèse Laudry, qui a perdu ses parents au cours d'un bombardement de Dunkerque,
42:09 a été adoptée par nos camarades de Glinde qui sont tous très fiers d'elle, et veulent la gâter beaucoup.
42:15 Nous félicitons l'amicale de Glinde pour ce joli geste,
42:18 et espérons que beaucoup d'autres camarades l'imiteront,
42:21 car il y a hélas beaucoup de souffrance parmi les petits enfants de France.
42:26 Vous verra-t-on un jour condamner ces méthodes de guerre criminelles adoptées par les anglo-américains ?
42:35 Et il faut aller plus loin encore, tétaniser d'horreur la résistance,
42:40 en exterminant d'un village, ce sera Horadour-sur-Glane.
42:45 Si la destruction d'un village et le massacre de ses habitants pour tétaniser la résistance
42:50 est un crime inexpiable qui condamne une idéologie,
42:54 alors en quoi la destruction de villes pour tétaniser les populations et les gouvernements
42:59 serait-elle davantage excusable ?
43:02 Car il s'agissait bien d'une stratégie.
43:05 Le 28 août 1943, alors que la banlieue parisienne, cette fois, enterrait ses morts,
43:10 Marcel Déat dénonça ses bombardements de terreur en ces termes,
43:14 "Il faut frapper sans limite ni mesure, de manière à ébranler le moral de l'Italie et de l'Allemagne.
43:20 Il faut terroriser les populations jusqu'à annihiler leur résistance,
43:25 jusqu'à paralyser les armées, jusqu'à stopper les usines, jusqu'à affoler les gouvernements.
43:32 Il ne s'agit donc plus du tout d'objectifs militaires, ni de destruction d'importance stratégique.
43:38 On ne parle plus le langage des guerriers, à plus forte raison des chevaliers,
43:43 ou simplement des hommes d'honneur.
43:45 On monte et on exécute des opérations de banditisme,
43:48 à la fois cyniquement calculées et implacablement conduites."
43:53 Cette stratégie de bombardement de terreur fut également mise en œuvre contre le Japon.
43:58 Pendant des mois, les villes subirent les terribles assauts des forteresses volantes.
44:04 Mais cette volonté de frapper le plus vite et le plus fort possible,
44:08 les dirigeants alliés allaient la pousser à son terme avec la bombe atomique.
44:13 Non seulement cette arme diabolique fut conçue, mais elle fut utilisée contre ce pays.
44:21 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
44:25 La guerre des terres
44:30 Le terrorisme est un crime inexpiable.
44:53 Là encore, si Auradour est un crime inexpiable par sa barbarie et sa lâcheté,
44:59 alors en quoi l'atomisation de deux villes avec tous leurs habitants
45:04 pour tétaniser le gouvernement et le faire capituler serait-elle davantage excusable ?
45:10 Pourtant, je n'ai jamais entendu flétrir la démocratie américaine pour Hiroshima ni pour Nagasaki.
45:16 Comme p'tit oeuf en soupir, ce pot bien, mais cela ne va pas plus loin.
45:22 On cache le fait que, dans un jugement rendu en 1963,
45:26 affaire Shimoda et autres contre l'État, au terme de long raisonnement technique,
45:31 des juges japonais conclurent que l'utilisation de l'arme atomique avait été contraire aux lois internationales.
45:37 Il s'agissait donc d'un crime de guerre.
45:40 On évite également de diffuser dans les écoles ces témoignages sur Hiroshima,
45:45 publiés voilà 40 ans en 1977.
45:48 À Auradour, M. Macron, on vous a parlé du feu et des victimes brûlées.
45:53 Mais qu'en était-il à Hiroshima ?
45:55 Les survivants racontent que de partout,
45:57 des cris déchirants s'élevaient, émanant de personnes qui réclamaient en vain de l'aide.
46:03 Un témoin se souvient de cette fille,
46:05 les vêtements en lambeaux et très grièvement brûlés,
46:08 qui attendait sur les bords de la rivière Enko.
46:11 « Sans personne pour l'aider », écrit-il, « cette fille mourut ».
46:15 Des parents grièvement blessés hurlaient pour qu'on sauve au moins leurs enfants.
46:20 Un survivant raconte avoir entendu cet adulte qui criait
46:23 « S'il vous plaît, aidez cet enfant ! Quelqu'un, s'il vous plaît, aidez cet enfant !
46:28 S'il vous plaît, à l'aide ! S'il vous plaît, quelqu'un ! »
46:31 Mais personne ne vint.
46:33 Et déjà le feu se propageait, qui allait empêcher les secours.
46:38 Un autre a dessiné les premières opérations de secours organisées dès 8h40
46:42 par des marins venus avec leurs navires.
46:45 « On entendait, » écrit-il, « les appels à l'aide des femmes, des enfants et des vieilles personnes
46:50 coincées sous leurs maisons ou écrasées entre les piliers.
46:54 Mais le feu prit si rapidement que de nombreuses personnes moururent sans avoir pu être aidées. »
46:59 Kinashita raconte les pleurs d'une femme qui criait à l'aide « ma triste ère,
47:04 parce que je ne pouvais rien faire pour elle ».
47:07 Une autre survivante se souvient que, dans la ville en flammes,
47:10 elle rencontra un homme pratiquement nu.
47:12 Lorsque la bombe avait explosé, il était chez lui avec son épouse.
47:15 Il tenta de secourir sa femme qui était coincée sous une poutre du toit.
47:19 Mais tous ses efforts furent vains.
47:21 Le feu qui progressait le menaça lui aussi.
47:24 Son épouse le supplia « va-t'en, mon chéri ».
47:27 Il fut contraint d'abandonner à sa femme pour échapper à l'incendie.
47:31 Depuis, il marchait sans but.
47:34 Cette femme qui, elle aussi, avait été contrainte de fuir l'incendie
47:37 en laissant derrière elle son fils aîné, revint peu après sur les lieux.
47:41 En fouillant les ruines, elle découvrit ses os sous les tuiles du toit effondrés.
47:46 L'enfant de cette femme était également mort, mais il n'avait pas brûlé.
47:49 Sa tête était couverte d'asticots.
47:51 Elle s'éloignait de la ville afin de trouver un endroit pour le brûler.
47:55 Elle avait récupéré un casque, probablement pour recueillir les ossements.
47:59 Une jeune fille raconte « Partout, c'était une mer de feu.
48:03 Et même dans cet endroit plus en sécurité, je trouvais de nombreux corps
48:07 dans un abri en quai aérien, sous des arbres tombés et partout.
48:12 Des survivants assis au sol et grièvement brûlés réclamaient désespérément à boire.
48:18 Un témoin se souvient avoir vu, vers 11h du matin, dans sa rue,
48:22 de nombreuses personnes en loques, grièvement brûlées,
48:25 les chairs pendants, qui se traînaient en criant « Aidez-moi, je ne vois plus rien !
48:30 De l'eau, de l'eau, donnez-moi de l'eau ! De l'eau, je ne vois plus rien ! »
48:35 Une femme, partie le 9 août à la recherche de son mari, disparue dans la ville,
48:38 exécutera plus tard ce dessin en expliquant « Dans chaque centre d'évacuation,
48:42 il y avait des personnes brûlées. Leurs blessures étaient relativement hors du commun.
48:47 Je marchais sur plein de cadavres. J'étais trop choqué pour ressentir l'absence de mon mari.
48:52 C'était comme l'enfer ! »
48:55 De son côté, un homme écrit « C'était l'enfer sur terre, dans toute la cité.
49:00 Je ne crois pas pouvoir décrire 10% de la réalité en dessinant une image
49:04 ou en racontant une histoire. Seuls ceux qui l'ont vécu peuvent le comprendre.
49:09 De la pluie noire tombée, les annotations sur le dessin indiquent les tas de corps
49:14 et les monceaux de cadavres. »
49:17 Un autre survivant raconte ce qu'il vit dans un centre de secours.
49:20 « Sans aucun médicament à sa disposition, un membre des équipes de secours
49:24 enduisait les brûlures avec du mercurochrome, un autre avec de l'huile de cuisson
49:29 et un troisième les couvrait de papier.
49:31 Je ne puis oublier les pleurs des victimes quand le papier était retiré,
49:36 comme il y avait d'innombrables mouches, des asticots rampés dans les blessures. »
49:42 L'auteur de ce dessin explique ce qu'il vit le lendemain de l'explosion
49:45 dans un centre d'évacuation.
49:47 « Tout le dos de la mère était brûlé, mais le devant était indemne.
49:51 Ses seins spécialement apparaissaient normaux, si bien que son bébé s'y cramponnait
49:55 afin de téter. Je suppose qu'elle s'était mise face contre terre avec son bébé sous elle
50:00 parce que son devant et son bébé n'étaient pas brûlés, elle était inconsciente. »
50:05 La nuit précédente, une jeune fille avait été emmenée avec sa mère et son petit frère
50:10 dans la cour de l'hôpital préfectoral d'Hiroshima.
50:13 Elle a exécuté ce dessin avec les explications suivantes.
50:16 « La fille assise au centre, c'est moi. Je fixais ma mère et mon jeune frère
50:20 qui étaient totalement brûlés. Mon frère mourut dans la nuit sous mes yeux.
50:25 Le bébé sur le dessin se cramponnait à sa mère morte.
50:29 Il mourut probablement le lendemain car je le vis allongé et non plus sur sa mère.
50:34 Le jeune garçon devant le bébé mourut après m'avoir dit
50:37 « Je suis de la première école moyenne d'Hiroshima. S'il vous plaît, apportez ce repas à ma mère. »
50:42 Il me le confia.
50:44 Dans cet autre centre de secours, entre les morts et les mourants,
50:50 deux petites filles d'approximativement 3 et 5 ans rafraîchissaient leur mère sévèrement blessée
50:55 et brûlée en l'éventant avec des feuilles de papier.
50:58 Sur ce dessin anonyme, un jeune garçon raconte la mort de sa sœur aînée.
51:02 On lit « Moi, en sixième année à l'école primaire. Maman.
51:07 Le frère supplie sa sœur de ne pas mourir. Elle lui répond qu'il sera le dernier à mourir.
51:12 Ici on lit « La dernière gorgée d'eau donnée par un injecteur.
51:16 Totalement brûlée, la sœur devait être incapable de boire de l'eau autrement qu'avec une seringue ou une pipette.
51:22 La mère dut assister sa fille et la soulager avec de l'eau jusqu'à son dernier soupir, le 8 août 1945. »
51:29 J'en termine avec cet émouvant dessin dont l'auteur raconte.
51:33 Le 7 août, vers 3 heures de l'après-midi, je marchais sur le pont Ujiyama.
51:38 Une femme, probablement enceinte, gisait morte.
51:41 À ses côtés, une petite fille d'environ 3 ans lui avait apporté de l'eau dans une boîte de conserve vide qu'elle avait trouvée.
51:47 Elle était en train de tenter de faire boire sa mère.
51:50 Dès que j'ai vu la scène avec cette misérable enfant, j'ai serré la fille tout contre moi et j'ai pleuré avec elle, lui disant que sa mère était morte.
51:58 Vous verra-t-on M. Macron, le 6 août prochain à Hiroshima, dénoncer la barbarie et la lâcheté des alliés ?
52:05 Ou alors faudra-t-il souligner chez vous aussi ce que Maurice Bardèche dénonçait dès 1947 chez les vainqueurs,
52:12 à savoir une conscience a termosta, c'est-à-dire une indignation sélective ?
52:17 Sans doute me répondrez-vous qu'au radour Hiroshima, ce n'est pas la même chose.
52:22 C'est vrai. Mais loin de vous sauver, cette objection rend votre cause encore plus désespérée.
52:27 Tout d'abord parce que vous ne pourrez pas me resservir la sampiternelle excuse à savoir que l'atomisation d'Hiroshima aurait permis de mettre fin à un conflit plus rapidement.
52:37 Lorsque la bombe fut larguée sur la ville, il y avait bien longtemps que le Japon désirait trouver une issue à la guerre.
52:44 Je vous rappelle qu'en décembre 1941, depuis des mois voire des années, la politique américaine dans le Pacifique consistait à étrangler le Japon économiquement.
52:54 Sachant qu'il n'était pas de taille pour lutter, ce pays rechercha la conciliation.
53:00 Début novembre 1941, le gouvernement japonais choisit d'envoyer un émissaire à Washington avec pour mission de trouver un terrain d'entente.
53:08 A l'époque, la presse américaine elle-même soulignait la bonne volonté nippone et affirmait que si l'administration américaine acceptait le plan proposé, la paix pourrait être sauvegardée.
53:20 Mais après bien des tergiversations qui masquaient mal une volonté de rupture, le 28 novembre, les USA adressèrent un ultimatum au Japon.
53:29 Le 4 décembre, enfin, coup de tonnerre, la Chicago Tribune révéla l'existence d'un plan de guerre américain.
53:37 Non seulement contre l'Allemagne, mais aussi contre le Japon.
53:41 On y parlait d'une offensive économique par le biais d'un blocus et d'une réduction du potentiel militaire nippon par des raids aériens.
53:49 Convaincu qu'aucun compromis ne serait possible, le Japon choisit d'agir.
53:54 Le 7 décembre 1941, la base américaine de Pearl Harbor fut attaquée.
53:59 L'objectif était de coulir un maximum de navires afin de desserrer les traines.
54:04 Sachant qu'elle devait remporter la décision au plus vite, l'armée nippone mena des assauts de grande envergure,
54:10 non seulement à Honolulu, mais aussi en Malaisie, aux Philippines et en Thaïlande.
54:15 Mais ces succès indéniables furent toutefois insuffisants pour briser la résistance ennemie,
54:20 si bien que la guerre se prolongea.
54:22 Une guerre qui dépassait les forces du petit empire nippon.
54:26 En septembre 1943, face à une conjoncture défavorable, le pays prit des mesures d'urgence,
54:33 des mesures draconiennes, destinées à augmenter la production, assurer le ravitaillement de l'île
54:39 et protéger le pays contre les attaques aériennes.
54:42 En vain, dès le début de l'année 1944, la destruction de la flotte commerciale japonaise s'était emballée
54:49 pour atteindre un rythme effréné.
54:51 Au printemps 1945, même si les japonais conservaient les territoires conquis,
54:56 leur île était asphyxiée, faute de pouvoir être suffisamment ravitaillée.
55:01 Ajoutons à cela que, contrairement à une légende tenace, le peuple japonais n'était nullement fanatisé
55:07 au point qu'il aurait voulu continuer la guerre envers et contre tout.
55:10 En fouillant dans des archives, j'ai trouvé cette étude américaine
55:14 sur l'évolution du moral des japonais pendant le conflit.
55:17 Le graphique de la page 21 est très intéressant.
55:19 Lorsqu'en juin 1944, les premiers bombardements américains furent perpétrés,
55:24 le nombre de citoyens nippons opposés à la continuation de la guerre s'éleva.
55:29 Un an après, avec la généralisation des bombardements, ils frôlaient les 40%.
55:34 Et quelques semaines plus tard, avant même Hiroshima, ils dépassaient les 60%.
55:39 Bref, le peuple japonais n'en pouvait plus.
55:42 Tout comme ses dirigeants d'ailleurs, qui, depuis le mois de mai 1945,
55:47 c'est-à-dire depuis la capitulation allemande, cherchaient une paix de compromis.
55:51 Là encore, ce n'est pas moi qui le dis, mais les documents américains eux-mêmes.
55:55 Cette étude américaine, parue en 1947, déclare
55:59 « Depuis mai 1945, le gouvernement agissait et négociait pour se rendre.
56:05 La reddition fut décidée à cette époque parce que les forces aériennes
56:09 et les forces terrestres japonaises affaiblies ne pouvaient plus empêcher
56:13 la destruction complète par nos attaques aériennes des infrastructures modernes du Japon
56:19 dans le domaine économique, industriel, de la communication et de la culture.
56:24 On ne saurait être plus clair.
56:26 Depuis mai 1945, le Japon acceptait de se rendre.
56:30 Mais n'ayant pas été écrasé, il voulait une paix de compromis.
56:34 Dès mai 1945, ainsi, les États-Unis auraient pu mettre un terme au conflit armé.
56:40 Seulement, ils voulaient à tout prix une reddition inconditionnelle du Japon.
56:44 C'était leur droit.
56:46 Mais dans ce cas, il fallait continuer la lutte par des moyens légaux.
56:50 Et vu l'état du Japon à cette époque, une invasion n'aurait certainement pas coûté 500 000 hommes
56:55 comme on le prétendait à l'époque.
56:57 C'est si vrai que dans son blog, ce professeur d'histoire-géographie parle de chiffres catastrophiques
57:03 probablement exagérés volontairement par un état-major désireux de voir la bombe utilisée.
57:08 Par dit, rien ne valait une expérience grandeur nature sur de vrais êtres humains.
57:15 Et plus exactement deux expériences grandeur nature.
57:19 La première à Hiroshima avec une bombe à l'uranium.
57:23 La deuxième à Nagasaki avec une bombe au plutonium.
57:28 Le tout sur des dizaines de milliers de cobayes humains, en majorité des femmes et des enfants.
57:35 Barbarie et lâcheté.
57:37 Ces deux qualificatifs, M. Macron s'applique au vainqueur de 1945.
57:42 S'y ajoute un troisième, menteur.
57:46 Kara Horadour.
57:47 On ment sur toute la ligne.
57:49 Et notamment sur la prétendue absence de résistance dans le village.
57:53 Ce sera l'objet de la dernière partie de notre visite.
57:56 Bonsoir.
57:59 [Musique]
58:22 [Musique]