William Thay : «Même si ce n'est pas financier, les parents peuvent payer d'une manière ou d'une autre»

  • l’année dernière
William Thay était l'invité de La Parole aux Français sur CNEWS. Le Politologue a donné plusieurs exemples de sanctions envers les parents des participants aux émeutes. 

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00:00 Le problème de la responsabilité, c'est que de toute façon, vous êtes sur un jeu de sommes nulles.
00:02 C'est-à-dire que si par cas vous demandez aux assurances de payer,
00:04 de toute façon, les assurances vous reportez les frais sur quelqu'un d'autre.
00:07 Si vous demandez à la collectivité de payer, ça va être nous qui allons payer.
00:10 Si vous demandez à des parents de payer, la plupart du temps, je ne suis pas sûr qu'ils soient très solvables.
00:14 Le seul point qu'ils ont, en fait, de ce que je comprends, c'est qu'ils demandent aux parents de payer.
00:17 C'est-à-dire qu'il faut couper les aides sociales, non pas pendant un mois, mais pendant très longtemps.
00:22 Parce que pour rembourser un tel montant, admettons qu'il y ait 20 000 émeutiers ou jusqu'à 100 000, comme on le dit, il faut établir un calcul, et c'est à peu près simple, sur combien vous devez les faire payer.
00:31 Ensuite, après ça, c'est le premier point.
00:32 Le deuxième point, c'est que je pense que même si ce n'est pas financier, ils peuvent payer d'une manière ou d'une autre.
00:37 C'est-à-dire qu'on peut les faire payer juste sur le principe pour les obliger à faire quelque chose.
00:41 Est-ce qu'on peut les obliger à reconstruire en participant à des travaux d'intérêt généraux ?
00:44 Est-ce qu'on peut obliger les parents, les enfants qui ont participé à ça, à effectuer des aides sociales, à travailler dans les associations, à donner à manger aux pauvres, etc.?
00:51 Il y a plein de choses qui sont possibles.
00:52 C'était une idée d'ailleurs d'Eric Dupond-Moretti de dire que pour responsabiliser, il fallait des peines très proches de ce qu'on avait fait.
00:57 Par exemple, on tag, on repeint le mur, etc.
00:59 Moi, je pense que c'est un bon point parce que ça vous donne une image de ce que vous avez fait, comme des dégâts qui ont été causés.
01:04 Un des problèmes, et de ce qu'on a vu dans les vidéos des dégâts qui ont été causés, c'est que la distinction pour ces jeunes entre le bien et le mal n'est pas la même que la nôtre.
01:11 Pour eux, aller voler, aller piller, ce n'est pas grave parce qu'ils se disent "on veut la débattue" et ce n'est pas grave, ils vont se rembourser entre eux.
01:16 C'est ça le point qui a été énoncé dans les votes et dans les crimes qui ont été commis.
01:20 Si par cas, vous ne leur réinculquez pas le bien ou le mal, de toute façon, dans un an, dans deux ans, dans trois ans, ils vont recommencer.
01:27 Ce que vous gagnez, peut-être maintenant, vous allez le reperdre dans un an, dans deux ans, parce qu'ils vont se remettre à recasser.
01:33 Je pense que le point essentiel, c'est déjà prévenir le fait qu'ils reproduisent les mêmes actes, donc en les condamnant, en les sanctionnant,
01:38 en leur montrant une peine exemplaire pour qu'ils se réinculquent dans le bon chemin à pouvoir distinguer ce qui est bien et ce qui est mal,
01:44 ce qui actuellement n'est pas le cas lorsqu'on discute avec ces jeunes.
01:47 [Musique]
01:50 [SILENCE]

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