VIOLENCES POLICIÈRES - La manifestation a été doublement interdite. D’abord par le préfet du Val-d’Oise puis par le préfet de police de Paris. Cela n’a pas empêché plus de 2000 personnes de se rassembler ce samedi 8 juillet en mémoire d’Adama Traoré, tué lors d’un contrôle des forces de l’ordre en 2016.
À l’issue du rassemblement qui a eu lieu aux abords de la place de la République à Paris, la préfecture de police a annoncé deux interpellations, dont celle, violente, d’un frère d’Adama Traoré. Elle a indiqué aussi que « le délit d’organisation d’une manifestation non déclarée étant manifestement caractérisé, une procédure judiciaire est engagée à l’encontre de l’organisatrice ».
À l’issue du rassemblement qui a eu lieu aux abords de la place de la République à Paris, la préfecture de police a annoncé deux interpellations, dont celle, violente, d’un frère d’Adama Traoré. Elle a indiqué aussi que « le délit d’organisation d’une manifestation non déclarée étant manifestement caractérisé, une procédure judiciaire est engagée à l’encontre de l’organisatrice ».
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00:00 En plus d'avoir enlevé l'avis de quelqu'un, ils nous empêchent de manifester.
00:03 C'est juste de la répression, c'est proto-fasciste en fait.
00:06 Interdiction ou pas, on est là.
00:08 Justice pour Adama ! Justice pour Adama !
00:23 On ne devait pas se retrouver aujourd'hui sur la place de la République.
00:27 On devait se retrouver à Persan-Beaumont,
00:30 comme chaque année depuis la mort de mon petit frère,
00:32 depuis la mort d'Adama Traoré le 19 juillet 2016,
00:36 mort entre les mains des gendarmes.
00:38 C'est quand même grave ce qui s'est passé,
00:39 il n'y a pas eu de réparation.
00:42 Et en plus d'avoir enlevé l'avis de quelqu'un,
00:44 ils nous empêchent de manifester.
00:46 Après je peux comprendre tout ce qui s'est passé,
00:47 les émeutes, etc.
00:49 Ils ont peur que ce soit la bérésina.
00:51 Mais ça nous laisse le droit quand même de venir
00:55 et de se montrer, de se mobiliser pour cette cause qui est importante.
00:58 Je ne suis pas d'accord avec cette interdiction.
01:00 Il faut qu'on manifeste, il faut qu'on se réunisse.
01:03 Du coup, interdiction ou pas, on est là.
01:05 C'est injuste que ça ait été interdit
01:07 et qu'il faut manifester notre soutien
01:09 à toutes les luttes antiracistes qui ont lieu aujourd'hui.
01:11 Qu'est-ce que vous pensez de cette interdiction ?
01:23 Elle participe à un mouvement réactionnaire en France aujourd'hui.
01:28 Les positions de ce gouvernement qui sont à l'extrême droite.
01:30 C'est juste de la répression.
01:33 C'est proto-fasciste en fait.
01:34 Ils ne veulent pas que les gens brûlent des voitures
01:37 et expriment leur colère comme ça.
01:39 Et quand on manifeste, ils se font interdire aussi.
01:41 La justice, la paix !
01:49 Les instances internationales sont inquiètes
01:52 de l'état de la démocratie dans notre pays,
01:54 de l'état de droit en France.
01:57 Comment est-ce possible qu'une marche pacifique, organisée,
02:01 en hommage à quelqu'un qui est mort,
02:03 pour revendiquer un certain nombre de points
02:05 comme ça se fait dans toutes les démocraties,
02:06 qu'est-ce qui existe d'autre que de pouvoir crier sa colère dans la rue ?
02:10 Rien d'autre.
02:11 Et bien que ça soit interdit.
02:12 Et regardez le ridicule de cette situation.
02:15 Nous avons une conférence de presse
02:16 à près de 100 organisations du pays.
02:19 Vous avez la LDH, vous avez Attaque,
02:21 vous avez des syndicats comme la CGT,
02:22 comme la FSU et encore beaucoup d'autres,
02:24 des collectifs, des associations et des partis politiques.
02:27 Et que se passe-t-il ?
02:28 Les gens sont nassés par la police.
02:30 Nous sommes nous-mêmes encerclés
02:31 et les gens sont empêchés de venir jusqu'à nous.
02:34 Dans quelle démocratie vivons-nous ?
02:36 Nous empêcher d'exprimer cette colère,
02:38 nous empêcher d'être dans la rue,
02:39 c'est justement encore une fois museler cette jeunesse.
02:42 C'est encore une fois lui dire
02:43 "non, tu n'es pas assez mature pour me dire ce que tu penses",
02:46 "non, ce n'est pas ça que tu ressens",
02:48 "non, ce que tu dis est faux",
02:49 "non, tu n'as pas le droit de te rassembler",
02:51 "non, la solidarité n'est pas ton art".
02:53 Eh bien non, en fait en réalité c'est nous qui allons dire non.
02:55 [Musique]
03:04 [SILENCE]