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00:00 D'ailleurs, que lit-on dans ce document pédagogique paru en 1964 ?
00:04 Loin d'atteindre le but qu'en attend l'occupant, un massacre comme celui de Radour ne fait que déterminer les Français à combattre plus énergiquement encore,
00:13 et, lorsqu'ils le peuvent, à rejoindre les groupes armés constitués dans les régions de reliefs favorables (Massif Central, Alpes, Bretagne).
00:22 C'était si prévisible que ce 10 juin 1944, face à une résistance survoltée par l'annonce du débarquement et dans une France qui flairait la défaite du Reich,
00:32 les Waffen-SS auraient été fous de perpétrer un tel massacre. Ce n'était pas, ce n'était plus le moment.
00:39 Le commandement allemand le savait, témoin ce document produit lors des procès de Nuremberg.
00:45 Daté du mois de mai 1944, il était relatif à un massacre commis un mois plus tôt dans un village grec, le village de Klisoura, dans la province de Salonique.
00:55 215 civils, parmi lesquels des femmes et des enfants, avaient été tués lors d'une action de représailles.
01:01 Les autorités allemandes avaient alors protesté en ces termes, compte tenu de la nécessité d'accélérer l'action finale pour la pacification de la population.
01:12 Les répercussions politiques de ces incidents sont catastrophiques.
01:16 Il est absolument fou de tuer des bébés, des enfants, des femmes et des hommes âgés,
01:23 parce que des bandits rouges fortement armés ont de force cantonné pendant la nuit dans leur maison,
01:30 et parce qu'ils ont tué deux soldats allemands près du village.
01:33 La répercussion politique de ce bain de sang insensé contrecarre sans aucun doute et de loin tous les efforts de la propagande dans notre lutte contre le communisme.
01:45 Ce qui était vrai en Grèce au mois d'avril 1944, l'était davantage en France en juin de la même année.
01:53 Considérée du point de vue historique, matériel ou psychologique, la version officielle du drame de Radour laisse apparaître de multiples incohérences et impossibilités.
02:04 Alors certes, nous ignorons ce par quoi il faut la remplacer.
02:08 Autrement dit, nous ignorons les circonstances exactes du drame.
02:12 Mais à qui la faute ?
02:14 Pendant sept ans, de 1990 à 1997, j'ai enquêté, cherchant, fouillant, remuant tout ce qui m'était possible.
02:24 Des gens se sont joints à moi, qui m'ont apporté un concours appréciable,
02:29 d'où un ouvrage signé d'un collectif de libres chercheurs animé par Vincent Renoir.
02:35 Mais malgré tous nos efforts, nous n'avons pu ni pénétrer dans les archives fermées, ni faire parler les témoins muets.
02:43 À plusieurs reprises, lors de mon enquête, que ce fût en Alsace ou dans le Limousin, j'ai pu ressentir la chappe de plomb qui pèse encore sur ce drame.
02:53 Un exemple parmi tant d'autres.
02:55 Lors d'un de mes entretiens avec le rescapé Aimé Renaud, je l'ai interrogé sur le destin d'une femme de Radour dont on ne trouvait le nom ni sur les listes de victimes, ni parmi les rescapés.
03:07 M. Renaud me confia qu'elle avait survécu à la tragédie, mais que peu après, le maquis local l'avait kidnappée, puis fusillée dans les bois des environs.
03:18 Pourquoi ce règlement de compte dont personne ne parle jamais ?
03:23 Parce que cette femme avait dénoncé des maquisards ? Ou alors parce qu'elle menaçait de tout révéler ?
03:28 M. Renaud refusa de m'en dire plus. Dommage.
03:32 A cela s'ajoutent les étrangetés sur lesquelles il serait nécessaire de faire la lumière.
03:37 Dans mon ouvrage ainsi, j'ai produit cette déclaration de l'ancien Waffen-SS Auguste Lohner.
03:43 Interrogé le 22 novembre 1945, il déclara « J'avais moi-même été commandé de me poster face à l'église, sur la route, pour veillir à ce que personne ne s'échappe, cela au moment où les hommes avaient tenté de s'échapper par les vitraux.
04:01 On ne pouvait être plus clair. Des hommes se trouvaient dans l'église et avaient tenté de fuir.
04:07 Pourquoi n'ai-je pas présenté cette pièce auparavant ?
04:10 Tout simplement parce qu'il s'agit d'une copie dactylographiée, telle qu'elle fut transmise aux avocats de la Défense lors du procès des anciens Waffen-SS.
04:20 Or, la pièce qui se trouve dans les archives, et que l'on présente comme l'original, comporte une différence capitale.
04:28 On lit « J'avais moi-même été commandé de me poster face à l'église, sur la route, pour veillir à ce que personne ne s'échappe, cela au moment où des femmes avaient tenté de s'échapper par les vitraux.
04:41 Lors de l'instruction de mon procès, on m'a montré cette pièce. Il s'agit bien de femmes.
04:47 Certes, l'original doit être préféré à la copie dactylographiée. Cependant, à chaque fois que j'ai pu me procurer un original, et donc comparer les versions, je n'ai jamais trouvé d'erreur, surtout si grossière.
05:02 Il n'y a là rien d'étonnant. Celles et ceux qui copiaient étaient des professionnels. De plus, les copies dactylographiées étaient vérifiées.
05:11 Par conséquent, une question se pose. L'original cité par Jean-Jacques Fouché est-il un faux ?
05:18 Autrement dit, le véritable original, trop compromettant, n'aurait-il pas été détruit et remplacé par une pièce forgée afin de corroborer la thèse officielle ?
05:29 Cela avec la complicité de l'accusé auquel il suffisait de promettre une peine très modérée.
05:35 Certains m'accuseront de verser dans le conspirationnisme. Loin de moi, cette volonté.
05:41 Dès 1997, dans mon ouvrage, j'ai consacré un chapitre entier à ce que j'ai qualifié de procès truqué.
05:48 M'appuyant sur de nombreux faits, en particulier sur la modération des peines, j'avais affirmé l'existence de tractations préliminaires entre les prévenus et les autorités.
05:58 18 ans plus tard, une confirmation inattendue survint. En 2015, Paris Match retrouva le principal accusé à ce procès, Jean-Jerôme Boum.
06:10 Voici ce que l'on peut entendre.
06:13 (...)
06:39 (...)
06:54 (musique triste)
07:01 Loin donc de me contredire, l'Alsacien condamné à mort, puis gracié et relâché 6 ans plus tard avec ordre d'aller se faire oublier en Allemagne, a au contraire confirmé mes suppositions.
07:13 Dans le cadre de cet accord entre les prévenus et les autorités, Auguste Loner a-t-il accepté de changer ses déclarations et de laisser remplacer l'original par un autre, conforme à la thèse officielle cette fois ?
07:25 C'est possible. Les faussaires auront cependant oublié qu'une copie d'actylographie existait ailleurs.
07:32 Naturellement, je ne prétends pas prouver ce que j'avance. Voilà pourquoi je ne fais pas de cette copie un cheval de bataille.
07:40 Prudent, je l'écarte au contraire et je ne la considère pas comme une preuve que des hommes, des maquisards, se seraient trouvés dans l'église et auraient tenté de s'échapper par les vitraux.
07:50 Mais convenez M. Macron qu'il serait bon de faire la lumière sur ces faits troublants.
07:55 Quand on a conscience de défendre la vérité, alors on ne craint pas la lumière, on la recherche au contraire.
08:06 Or, je note que face aux libres chercheurs, les gardiens de la mémoire non seulement se ferment, mais ils organisent une répression, une répression qu'ils veulent préventive et discrète.
08:18 En voici la preuve. Parue en avril 1997, mon ouvrage avait été annoncé dès octobre 1996 dans l'hebdomadaire Rivarol alors que le titre définitif n'était pas encore choisi.
08:31 Or, le 12 juin 1997, voilà donc 20 ans, le maire adjoint de Limoges, Patrick Charles expliqua ce qui suit.
08:40 Alerté début février 1997 par des amis parisiens qui participent à un comité de vigilance et suivent les publications d'extrême droite,
08:50 il avait saisi le ministère de l'Intérieur le 13 février dernier ainsi que le préfet afin d'empêcher la publication et la diffusion de ce livre concernant Auradou.
09:02 Avant même donc de savoir ce que j'allais dire, les gardiens de la mémoire voulaient déjà me faire taire. Mais lisons la suite.
09:12 Patrick Charles expliquait "L'annonce de la sortie prochaine de l'ouvrage intitulé alors "Auradou, 50 ans de mensonge" était publiée dans Rivarol, revue d'extrême droite, le 18 octobre 1996.
09:24 Je n'avais pas rendu publique mes démarches, estimant qu'il ne serait pas judicieux de contribuer à faire connaître l'existence d'un ouvrage révisionniste.
09:35 Aujourd'hui, la situation est différente, l'affaire est rendue publique. On le voit, non seulement les gardiens de la mémoire veulent faire taire les contradicteurs,
09:45 mais ils organisent leurs démarches en cachette afin que personne ne puisse apprendre ne serait-ce que l'existence de voix dissidentes.
09:55 Cette façon d'agir, cette façon d'être à l'affût pour faire taire préventivement et discrètement toute voix dissidente, c'est celle du menteur inquiet.
10:11 On me répondra que les débats sur l'Histoire doivent être réservés aux historiens, que je n'ai aucun diplôme en Histoire et que je suis un militant néonazi.
10:19 Certes, je suis un militant politique, mais convenez M. Macron que je vous ai exposé le cas de Radour sans faire intervenir l'idéologie.
10:28 J'aurais utilisé la même méthode s'il s'était agi d'un drame survenu au XVIe siècle en Patagonie ou quelque part en Terre de Feu.
10:36 Tout ce que l'on pourrait me reprocher, c'est d'avoir sélectionné les arguments qui m'arrangent et d'avoir mal analysé certains faits afin de parvenir à une conclusion préconçue.
10:46 Pourquoi pas ? Non seulement je ne suis pas infaillible, mais peut-être suis-je aveuglé par mes convictions idéologiques.
10:54 Voilà d'ailleurs pourquoi je me remets toujours en cause, ce qui me fait évoluer sans cesse.
11:00 Ceux qui me suivent savent d'ailleurs combien en 5 ans j'ai évolué sur la question religieuse.
11:06 Mon combat politique et révisionniste n'échappe pas à cet éternel questionnement.
11:11 Interrogé en 2015 par Dominique Albertini et David Doucet, je ne l'ai pas caché, je leur ai honnêtement déclaré.
11:19 Je me dis parfois qu'un jour je m'apercevrai que j'ai fait fausse route parce que j'ai eu une jeunesse malheureuse.
11:25 On s'imagine toujours que les gens d'en face ont tort, mais si c'était nous.
11:30 J'imagine parfois que tout ce que j'ai fait l'ait été en vain, que j'ai été une sorte de nihiliste qui ne laissera rien sinon quelques vidéos sur le net.
11:39 Je ne dis pas qu'en mon fort intérieur je pense cela.
11:42 Pour l'heure au contraire, en matière de révisionnisme, je reste persuadé d'avoir raison contre mes adversaires.
11:48 Mais cette éventualité, je la garde sans cesse à l'esprit afin de toujours rester objectif dans mes recherches et dans mes jugements.
11:58 Certains de mes contradicteurs affirment le contraire.
12:00 Pitoyable M. Renoir me lance l'un d'eux.
12:03 Votre thèse sur le massacre des villageois de Radour est juste le prolongement de votre combat en tant que négationniste.
12:10 Peu vous importent les victimes.
12:12 Vous vous faites systématiquement l'avocat des criminels du régime nazi.
12:16 C'est votre choix.
12:18 Vous êtes un nostalgique du régime nazi, mais vous n'assumez pas son héritage à Radour et ailleurs.
12:24 Vous êtes systématiquement dans la négation des faits qui condamnent les crimes de ce régime.
12:30 Pour l'heure, je réponds que si je suis systématiquement dans la négation, c'est peut-être parce que les vainqueurs ont systématiquement menti.
12:39 Si sur cette copie l'instituteur a tout barré, ce n'est pas par une soi-disant nostalgie des mathématiques anciennes.
12:45 C'est parce qu'il juge que partout, l'élève a mal répondu.
12:49 A-t-il raison ou tort ?
12:51 C'est la seule question qui se pose.
12:53 De la même façon, ai-je raison ou ai-je tort quand j'affirme que les prétendues chambres à gaz homicides allemandes n'ont pas existé
13:01 et qu'à Radour, les victimes de l'Église n'ont pas été massacrées par les Waffen-SS ?
13:06 C'est la seule question qui se pose.
13:09 Tout le reste n'est que diversion.
13:11 Mon contradicteur anonyme pense que je suis aveuglé par mes choix politiques et que je n'apporte rien de concret à l'appui de mes thèses.
13:19 Il a le droit de l'affirmer et peut-être même a-t-il raison.
13:24 Mais ce n'est qu'une possibilité, pas une certitude.
13:28 Par conséquent, lui et ceux qui formulent de telles accusations à mon encontre
13:33 devraient accepter de les soutenir en ma présence ailleurs que dans un tribunal
13:38 afin que je puisse répondre et me défendre librement.
13:42 Tel est l'objet du libre débat en histoire et ailleurs.
13:46 Encore une fois, on me répondra que les débats sur l'histoire doivent être réservés aux historiens
13:51 et que je n'ai aucun diplôme en histoire.
13:54 Je me tourne alors vers vous, M. le Président.
14:06 Le 9 mars dernier, invité de l'émission "La Fabrique de l'Histoire", vous avez déclaré...
14:11 Il doit y avoir ce récit historique dans ce qu'il adressait, en effet, de part du passé qu'on remplit
14:19 parce que c'est ce qui nous construit, ce qui construit notre appartenance.
14:22 Mais en même temps, il doit constamment y avoir un débat critique, un débat citoyen, un débat académique,
14:29 un débat critique dans ce qu'il a de plus complet et d'exigeant et de plus acerbe.
14:35 M. le Président, vous avez parlé d'un débat citoyen.
14:39 Or, que serait un tel débat si les simples citoyens en étaient exclus ?
14:44 Certes, je ne dis pas que n'importe quel Jean Jean devrait être accepté à la table des discussions,
14:50 mais convenez que j'ai étudié le dossier et que j'en ai une connaissance respectable.
14:54 Pour l'heure, d'ailleurs, je ne réclame même pas, même plus un débat.
15:03 Je demande une vérification pratique, à commencer par celle du saut de Mme Roufange à travers le vitrail de l'église.
15:10 On m'accuse d'outrager la mémoire, de piétiner le souvenir d'Oradour.
15:15 Bref, j'attaquerai le roman national.
15:18 En tant que Président de la République, votre devoir, M. Macron, est de le défendre.
15:23 Dès lors, je vous le demande bien respectueusement,
15:26 faites organiser une reconstitution du saut de Mme Roufange à travers le vitrail.
15:31 Cette demande n'a rien d'extravagant.
15:34 Voici une photo de l'église prise avant le drame.
15:37 Mme Roufange aurait sauté par ce vitrail.
15:40 On ne voit ni roncier d'un mètre de haut, ni buisson de 4 mètres de haut.
15:45 Voici une autre photo prise en septembre 1944, soit peu après la tragédie.
15:51 Notez la nature du sol.
15:53 Ni roncier, ni buisson, rien qu'une fine végétation.
15:57 Une femme de 46 ans a-t-elle pu sauter par ce vitrail et se réceptionner sur ce plan incliné,
16:03 sans se blesser et sans dévaler plus bas ?
16:06 Cela me semble très improbable.
16:09 Je ne suis pas le seul.
16:11 En 1952, l'auteur d'un livre sur le drame écrivit
16:14 « Comment, tombant de la fenêtre sur l'étroite corniche sans parapet qui contourne la Psyde,
16:20 n'était-elle pas, Mme Roufange, tombée encore de cette corniche jusqu'à la route ? »
16:25 On s'en rend compte en examinant l'endroit.
16:28 Elle devait tomber sur la route d'une chute qui pouvait être mortelle,
16:32 qui lui livrait en tout cas le revolver d'un SS.
16:36 Comment avait-elle pu de la corniche, se relever, courir sous les balles,
16:41 disparaître aux yeux de ceux qui, la visant, l'avaient touchée 5 fois ?
16:46 La pauvre Marguerite ne le sait pas.
16:49 À mon avis, Marguerite Roufange le savait fort bien.
16:52 Elle savait que toute cette histoire de saut et de fuite
16:55 n'était qu'un montage destiné à masquer les vraies responsabilités.
16:59 À cela s'ajoutent toutes les autres étrangetés de la thèse officielle,
17:03 des étrangetés qu'on ne peut balayer d'un revers de la manche.
17:07 Je pense, M. Macron, qu'il est temps de faire la lumière sur cette tragédie
17:11 en utilisant des méthodes traditionnelles d'enquête et en favorisant le libre débat.
17:16 La balle est dans votre camp.
17:18 Vos récentes déclarations, rappelez-vous à quelques minutes,
17:22 devraient me faire espérer obtenir ce libre débat que je réclame depuis 20 ans,
17:27 depuis la publication de mon ouvrage en avril 1997.
17:30 [Musique]
17:36 Mais sans doute ma demande est-elle naïve.
17:38 Car je suis bien placé pour savoir qu'en France,
17:40 on peut en même temps crier "tolérance", "liberté", "débat"
17:44 et dénier tout cela aux mauvais pensants.
17:47 [Musique]
17:53 Le 23 septembre 1944, alors qu'à Saint-Ouen,
17:56 le chef communiste Jacques Duclos exaltait les libertés républicaines,
18:01 à Belleville, son acolyte André Marti exigeait le châtiment des traîtres.
18:07 Parlait-il de ses collaborateurs qui avaient dénoncé les communistes
18:10 des résistances ou des juifs ?
18:12 Non, car il précisait
18:14 "La liberté de penser a été dans l'histoire de la France
18:17 une des plus grandes conquêtes du peuple.
18:20 Mais la liberté de penser ne signifie pas la protection des traîtres.
18:24 L'instituteur laïc Delmas, qui osa soutenir l'infâme,
18:28 plutôt la servitude que la mort, est un traître.
18:31 Tout comme l'évêque qui fait dire une messe pour le traître Henriot
18:35 ou pour les victimes des bombardements et non pour les assassinés de Radour.
18:40 Si nous sommes pour l'union de tous les Français, laïcs ou catholiques,
18:44 pour rebâtir la France, cette union ne sera solide que si les agents,
18:48 conscients ou inconscients de l'ennemi,
18:52 qui se sont glissés chez les uns et chez les autres,
18:55 sont mis hors d'état de nuire."
18:58 Le dirigeant communiste qualifiait donc de traître ceux qui,
19:01 coupables de mauvaise pensée,
19:04 avaient consciemment ou non aidé l'ennemi.
19:08 Par conséquent, il n'était même plus nécessaire
19:11 d'avoir commis un acte positif de trahison.
19:14 Votre délit pouvait avoir été commis inconsciemment.
19:18 De simples paroles, voire de simples omissions,
19:22 suffisaient pour vous attirer les foudres du vainqueur.
19:25 Nous étions donc bien dans le domaine du délit de mauvaise pensée.
19:30 D'un côté, donc, on exaltait les libertés républicaines,
19:34 pendant que de l'autre, on exigeait le châtiment
19:37 des citoyens coupables de mauvaise pensée.
19:40 Tout cela en revendiquant la liberté de pensée.
19:43 Ubuesque.
19:45 70 ans après, rien n'a changé.
19:48 Dans son dernier ouvrage, qu'il m'a aimablement dédicacé,
19:51 le juif atypique Gilad Haksmon étudie la tyrannie du politiquement correct.
19:56 Il souligne que cette tyrannie fut imposée par la gauche crypto-communiste.
20:01 Il n'est pas surprenant que la gauche, avocate ardente d'un certain projet du monde,
20:06 ait installé à l'ouest la bienséance au cœur du discours.
20:11 Il rappelle que l'expression "politiquement correct"
20:14 fut utilisée dans les années 1920 au sein des milieux marxistes et communistes
20:19 afin de faire référence à la "ligne du parti" dictée par Staline.
20:24 Ce n'est donc pas un hasard si, en France,
20:27 la loi anti-révisionniste porte le nom d'un élu communiste, Jean-Claude Guesso.
20:32 Cela ne signifie pas que le Parti communiste orchestrerait la répression.
20:36 Cela signifie que nos bons démocrates ont repris les méthodes staliniennes
20:41 qui instaurent le délit de pensée.
20:43 Et sans surprise, les juges suivent.
20:46 Le 17 juin 2015 ainsi, les magistrats de la cour d'appel de Caen
20:50 me condamnèrent à un an de prison ferme pour contestation de crimes contre l'humanité
20:56 afin de justifier la sévérité de la peine.
20:59 Ils allégèrent, entre autres, que mes théories étaient de natura
21:03 influencer une partie fragile de la population
21:07 au point de la conduire à la commission d'actes antisémites ou racistes.
21:12 Aucun acte de violence physique ne m'était donc imputé.
21:15 Ils ne m'étaient même pas reproché d'écrire pour attiser la haine.
21:19 Non, on affirmait juste que, même malgré moi,
21:23 mes écrits pouvaient pousser certaines personnes fragiles à commettre des actes répréhensibles.
21:29 Nous étions donc bien dans le délit commis inconsciemment,
21:33 un délit de pensée dont les staliniens français se faisaient les avocats en 1944.
21:39 Cette répression stalinienne, je suis au regret de vous dire, M. Macron,
21:48 que vous allez y participer.
21:50 Demain, en tant que président de la République,
21:53 vous assisterez aux commémorations du drame de Radour.
21:56 Autrement dit, vous cautionnerez cette version officielle
22:00 on ne peut plus suspecte mais interdite de remise en question
22:04 sous peine d'amende et de prison.
22:06 En cela, vous nous imposerez un roman national à accepter
22:10 sans possibilité critique réelle, sans débat citoyen.
22:14 Toutefois, pourquoi feriez-vous autrement ?
22:18 Après tout, vous êtes le président d'un peuple qui, dans son immense majorité,
22:23 rejette comme il l'a toujours fait le national-socialisme.
22:26 Il le rejetait avant même la secondaire mondiale.
22:29 Début 1944, Le Quotidien de la Croix publiait un article dont l'auteur affirmait
22:34 « Soyons francs, la masse des français ne voulait pas savoir ce qui se passait en Allemagne.
22:40 Elle ne voulait pas être dérangée dans ses manières de voir.
22:43 Berlin ? Oui, mais le Berlin de l'inflation,
22:47 le Berlin des boîtes de nuit babyloniennes, le Berlin du national-socialisme.
22:51 Non, jusqu'en 1938, il fut entendu que le national-socialisme était un bluff,
22:57 une plaisanterie, une baudruche qui se dégonflerait à la première piture d'épingle. »
23:02 Pourquoi cette opposition viscérale ?
23:05 Quelques semaines auparavant, dans l'œuvre, Marcel Déat avait apporté la réponse.
23:10 Un homme qui a beaucoup vécu la politique française et qui juge de tout avec lucidité
23:15 n'écrit que la grande haine de certains français contre le national-socialisme,
23:19 interprétés par eux, vient de la peur morbide qu'ils éprouvent obscurément
23:24 devant la discipline et les forts.
23:26 Vue profonde, ce ne serait pas tellement la tyrannie et la contrainte que les français redouteraient,
23:32 contre quoi pourtant ils s'élèvent en parole au nom de la liberté et de la dignité humaine.
23:37 Ce serait la nécessité d'un travail sans tromperie, d'une obéissance sans trucage,
23:42 d'une répartition honnête des charges et des biens.
23:45 Bref, un attachement morbide et désespéré les tient aux facilités, à toutes les facilités,
23:52 celles de la resquille, de la planque et de la corruption.
23:56 Avec la nostalgie de l'abondance sans risque, du gain sans fatigue, du loisir sans travail.
24:02 Oui, tout cela va loin.
24:04 Tout cela explique l'inclination universelle de ces masses sans musculature vers le libéralisme,
24:10 vers le capitalisme, vers la démocratie,
24:13 tout terme synonyme de commodité, de confort, de laisser-aller et d'opportune immoralité.
24:20 Cela explique que nos socialistes d'étiquette soient dans le même camp que le patronat qu'ils prétendaient combattre,
24:25 que les financiers qu'ils affectaient d'abord et que les hommes d'affaires qu'ils dénonçaient véhémentement.
24:31 74 ans après, rien n'a changé.
24:34 C'est cette masse sans musculature, venue de tous les horizons politiques, qui vous a élu, M. Macron.
24:40 Certains pourront trouver paradoxal qu'une gauche anticapitaliste ait voté pour vous,
24:45 le serviteur de la haute finance qui en 5 ans a gagné 1,5 million d'euros.
24:50 L'explication de ce paradoxe apparent se trouve dans Charlie Hebdo.
24:55 Le 3 mai dernier, son éditorialiste dénonça les abstentionnistes en ces termes.
25:00 « Le combat contre un excès de liberté dans l'économie est-il plus vital que celui contre les ennemis des libertés individuelles ? »
25:09 Autrement dit, mieux vaut Macron l'ultralibéral que Le Pen qui menace nos sacro-saintes libertés.
25:24 Quand on lit cela, on comprend toute la préscience d'un Marcel Deha, qui, voilà 74 ans, continuait ainsi son éditorial.
25:33 En face de cela, comprenez, de cette France individualiste et hédoniste,
25:37 l'Allemagne toute fumante d'usines apparaissait comme un sombre enfer.
25:42 On y travaillait dur et on y mangeait guère, à ce que les journaux racontaient.
25:46 « Ce régime affreux était promis à l'Europe si la fringale germanique s'ouvrait jamais les chemins de l'Ouest plantureux et repus.
25:55 Il fallait écarter à jamais cette affreuse perspective. On sait comment cela a fini. »
26:02 Lucide, Marcel Deha poursuivait ainsi.
26:05 « La délivrance leur est due, gratuite et totale. En attendant, ils se sont adaptés.
26:11 Ils quêtent leur nourriture, ils cultivent le marché noir, ils trompent, ils tournent la loi,
26:16 ils se soustraient à toutes les solidarités, quidza coloré de patriotisme
26:21 les combinaisons de leurs gourmandises et leurs complaisances à la trahison.
26:25 Après quoi, bien entendu, le vieil ordre sera restauré, sans retard ni restriction,
26:31 et l'on recommencera de vivre en oubliant cette fâcheuse coupure, cette désagréable parenthèse.
26:38 C'est exactement ce qui s'est passé à une différence près, une différence capitale.
26:44 Cette fâcheuse coupure n'a pas été oubliée, bien au contraire.
26:48 Une mémoire est née, fondée sur la propagande justificatrice des alliés,
26:53 qui permet cette fois de rejeter le national-socialisme au nom du « plus jamais ça ».
27:00 [Musique]
27:18 Dès lors, monsieur Macron, je comprends qu'en tant que président d'un peuple
27:22 qui veut croire à la barbarie nazie afin de justifier son hédonisme en toute bonne conscience,
27:28 vous refusiez de relever mon défi.
27:31 Car ce roman national qui comprend la version officielle du drapeau d'Auradour,
27:35 il faut le sauvegarder, donc l'imposer.
27:39 [Musique]
27:47 Seulement, permettez-moi de vous rappeler vos propos tenus le 9 mars dernier sur les ondes de France Culture.
27:54 De Certeau dit que l'écriture historienne fait place au manque et elle le cache, ce manque d'une certaine façon.
28:00 C'est donc le début d'une fiction, pourrait-on dire. C'est une fiction.
28:03 Mais bien sûr, et il faut d'ailleurs le dire.
28:07 Il faut le dire, c'est ce qui fait qu'on peut avoir un roman ou un récit national sans être un totalitaire.
28:12 Le jour où je vous dis que ce roman national est tout entier de vérité,
28:16 et vous ne pouvez prendre aucun recul par rapport à lui, je deviens totalitaire.
28:20 Je réduis votre liberté, je vous demande de vous conformer à un récit unique.
28:25 Par conséquent, lorsque demain 10 juin, vous présiderez les commémorations du drame d'Auradour,
28:31 vous serez le président d'une France qui vit sous un régime totalitaire.
28:36 D'ailleurs, on apprend que lors de cette cérémonie, 500 écoliers en provenance de la France entière sont également attendus.
28:44 Dois-je vous rappeler, M. Macron, que l'embrigadement de la jeunesse est une autre caractéristique d'un régime totalitaire ?
28:51 Mais j'entends déjà votre réponse. Nous, c'est pour la bonne cause, me direz-vous.
28:56 Je conçois qu'on puisse tenir ce raisonnement.
28:59 Toutefois, c'est précisément cette bonne conscience qui peut rendre l'intolérance si farouche.
29:05 Parlant de l'époque révolutionnaire, Stéphane Becquerel nota,
29:09 « On peut dire que ce fulage héroïque de l'individualisme, chacun se croyant bon,
29:15 appliquait ses théories humanitaires et sans hésitation coupait des têtes pour le plus grand bien de l'humanité. »
29:22 L'auteur avait raison. C'est parce qu'on se juge bon qu'on se croit justifié dans son intolérance, y compris si elle verse dans le crime.
29:31 Dans ma vie, j'ai pu le constater maintes fois.
29:34 Pour que l'intolérance la plus farouche surgisse, il faut la rencontre de deux sentiments.
29:40 1. La certitude d'avoir raison dans la défense d'une bonne cause essentielle à l'humanité.
29:45 2. La conviction que l'autre, l'adversaire désigné, est un monstre menaçant cette cause essentielle.
29:53 Quand ces deux ingrédients sont réunis, alors l'intolérance surgit et devient farouche avec la plus parfaite bonne conscience.
30:02 Sous le titre « La tyrannie de la bienséance », Gila Datsmon explique,
30:07 « Le politiquement correct s'est présenté comme une noble tentative pour minimiser toute forme d'offense sociale, raciale, sexuelle ou religieuse.
30:17 Il promeut plus de tolérance et de sensibilisation envers les différences telles que la race, l'ethnie, le genre et les handicaps mentaux ou physiques. »
30:28 C'est cette bonne conscience, M. Macron, cette certitude d'agir pour la bonne cause,
30:33 qui génère en vous cette aisance dans le totalitarisme, au point de ne plus vous apercevoir qu'il s'agit d'un totalitarisme comme tous les autres.
30:42 Sans doute me répondrez-vous, en matière de tolérance et de totalitarisme, je n'ai aucune leçon à recevoir d'un néonazi.
30:49 Pardon, mais le propre du tolérance, c'est, paraît-il, de ne jamais mettre une étiquette sur quelqu'un et de toujours favoriser le dialogue.
30:58 Par conséquent, je vous demanderai de bien vouloir m'écouter jusqu'au bout.
31:02 Non-national-socialisme, j'y reviendrai. Dans l'immédiat, je poursuis sur votre totalitarisme.
31:14 Pourquoi seriez-vous gêné de l'admettre ? En quoi le fait que la République se révèle tout aussi totalitaire qu'un autre régime vous gêne-t-il ?
31:23 Car il ne peut en être autrement. Dans un livre paru en 1924, un professeur de philosophie au Collège de France, Jean Isoulay,
31:31 eut l'honnêteté de reconnaître « Tout gouvernement de la Terre implique une théorie de l'univers, c'est-à-dire une philosophie, une métaphysique, une théologie. »
31:42 Et cela, même si cette théologie consiste à nier Dieu, donc à voir dans l'univers le fruit du hasard des lois physiques aveugles,
31:51 avec pour conséquence soit de nier les libertés individuelles, soit d'en faire un absolu, le dogme central de la vie politique.
32:00 Le guide républicain l'admet d'ailleurs sans peine. L'individualisme est un système de valeurs, autrement dit, une idéologie,
32:10 une vision du monde, une philosophie, une religion même, avec ses valeurs élevées au rang de dogme sacré.
32:18 Témoins cette fémène qui scande « L'IVG c'est sacré ». C'est un slogan phare chez ces femmes.
32:25 Une revendication exprimée fièrement, le point tendu, signe qu'on ne tolérera aucune opposition.
32:33 Pourquoi cette intolérance ? Le slogan lui-même apporte la réponse « L'IVG c'est sacré ».
32:40 Nous sommes donc dans le domaine religieux et pour ceux qui en douteraient, les fémènes diffusent ce cliché sans aucune ambiguïté.
32:48 Par toutes ces représentations de la Sainte Vierge, les catholiques avaient sacralisé la grossesse et le fait de donner la vie.
32:55 Les fémènes, elles, sacralisent l'avortement. C'est la même logique religieuse.
33:01 Il en va de même avec l'Histoire, lorsque des lois punissent d'amende et de prison toute contestation de crimes prétendument commis par les nationaux socialistes.
33:11 En 1879, un athée expliquait « Nous réclamons la libre discussion. Nous voulons pour chacun, ennemis ou partisans de tel ou tel système philosophique,
33:22 la liberté de la tribune où toutes les théories puissent être discutées au grand jour et livrées publiquement à une polémique contradictoire.
33:32 Jusqu'ici, cette liberté nous a été refusée tandis qu'elle est accordée à nos adversaires.
33:38 Parce que nous sommes athées et matérialistes, nous sommes mises, en quelque sorte, hors la loi, souvent traquées, toujours accablées de sarcasmes et de mépris.
33:48 Est-ce bien juste et bien digne ? Du moment que nos adversaires ont le droit de prêcher leurs doctrines et de combattre les nôtres,
33:56 la stricte équité veut que nous ayons, nous aussi, notre cher public, où la libre pensée puisse apporter ses arguments et se défendre.
34:05 C'est par là seulement que la vérité surgira, amenant avec elle la morale que nous recherchons.
34:11 140 ans plus tard, un véritable retournement s'est opéré. Les croyances et les valeurs républicaines étant bien souvent élevées au rang de dogmes ou de principes religieux,
34:21 la République joue désormais le rôle de l'Église. Par conséquent, je pense que vous devriez cesser, M. Macron, d'invoquer contre nous la tolérance qui serait la vôtre.
34:33 Votre tolérance cesse dès qu'on s'oppose véritablement à vos valeurs.
34:39 D'ailleurs, le guide républicain déjà cité fait de l'intolérable une limite à la tolérance.
34:45 Il explique, l'intolérable, c'est un ensemble de comportements que la société exclut du libre choix des individus et des groupes parce qu'elle les juge dangereux pour son existence même.
34:58 La tolérance n'est louable que si elle se conjugue avec l'idée d'un bien public dont le refus constitue le seuil de l'intolérable.
35:08 Or, qu'est-ce que ce bien public si ce n'est le bien commun que j'invoque de mon côté pour promouvoir une société d'ordre ?
35:17 Bref, la République apparaît tout aussi dogmatique et totalitaire qu'un autre régime.
35:23 Le 20 août 1943, répondant à ceux qui dénonçaient le totalitarisme nazi, Marcel Déat écrivit
35:30 « Il faudrait d'abord que ces messieurs fassent le compte des esclavages dont nous étions victimes aux temps heureux de la liberté.
35:37 Des dynasties de doctrinaires, installés aux chaires des facultés de droit, avaient mission d'empêcher toute critique destructive.
35:45 Pourquoi d'ailleurs s'en indigner ? Cette société, cette nation, enseignait ce qu'elle croyait juste,
35:52 du moins ce que les classes dominantes considéraient comme le vrai et qui, tout naturellement, se trouvaient conformes à leurs intérêts essentiels.
36:00 C'est une illusion d'optique qui nous a fait considérer le libéralisme comme non-dogmatique, comme antidogmatique même.
36:08 Il se prolongeait, lui aussi, de l'économie aux valeurs idéales.
36:13 Il exprimait un ensemble coordonné et organique de conceptions et d'aspirations.
36:18 En poussant un peu plus avant la réflexion, on pourrait aller jusqu'à dire que le libéralisme, à sa manière, était également totalitaire,
36:27 si l'on entend par là qu'il impliquait une conception du monde et de la vie.
36:32 L'individualisme le plus centrifuge avait dans sa négation même de la discipline un centre commun.
36:38 Il y avait un lieu géométrique des divergences qui, justement, essayait d'être un état,
36:43 et devait être un état faible, conformément à la logique du système.
36:48 Cette analyse reste très actuelle.
36:51 Tout comme Marcel Déat, je ne m'en indigne pas. Seulement, je demande à cette République de ne pas jouer l'hypocrite en se parant des oripos de la liberté.
37:01 Dès qu'il s'agit de ces dogmes fondamentaux, cette République se fait totalitaire, répressive, voire violente.
37:09 Témoins ces anonymes qui excitent à la censure, et qui l'obtiennent d'ailleurs,
37:14 qui m'accusent de jouer au martyr pour gagner de l'argent, ou qui viennent sur ma chaîne m'injurier de la façon la plus grossière et prêcher mon exécution,
37:23 ajoutant que je ne vaux même pas la balle pour me tuer.
37:26 Marc réclame pour moi 12 balles dans la peau. C'est exactement ce que réclamaient les jurés pour Pierre Laval.
37:33 Et ils l'obtinrent. Le 16 octobre 1945, Pierre Laval reçut 12 balles dans la peau.
37:39 Mais il connaissait les risques de sa mission et acceptait d'avance l'ingratitude des Français.
37:43 Le 2 mars 1944, s'exprimant devant 120 représentants de la Chambre des métiers, il avait déclaré
37:50 « Si je me souciais de ma personne, je ne serais pas là. »
37:53 Et aussi « Je sais à quoi tous les jours je m'expose pour essayer de sauver mon pays.
37:59 Je connais l'ingratitude et, dans le moment présent, je trouve cela naturel.
38:03 Si je voulais avoir la gratitude des Français, je devrais leur mentir.
38:08 Si je voulais être populaire, je devrais tourner le dos à mon devoir. »
38:12 Ces magnifiques paroles, je les fais miennes.
38:15 Alors oui, peut-être Marc aura-t-il le bonheur de me voir un jour sinon tué, au moins extradé, jugé et lourdement condamné.
38:24 Je pourrais lui répondre sur le même ton. Et je pourrais vous en tenir pour responsable, M. Macron.
38:30 Car, au final, ce Marc ne fait que pousser la logique totalitaire anti-nazie jusqu'à son terme.
38:36 Une logique que vous vous apprêtez à soutenir, M. le Président, puisque demain vous vous rendrez à Auradour pour les commémorations annuelles.
38:45 En cautionnant la version officielle, vous contribuerez à me présenter comme l'adepte d'une idéologie
38:51 qui conduit à la guerre et au massacre de femmes et d'enfants dans une église.
38:55 Et tenez-vous, après cela, que les juges me frappent le plus durement possible,
39:00 qu'on me chasse de mes emplois et que des anonymes réclament ma mort.
39:05 Par conséquent, je pourrais vous détester, M. Macron. Mais cette logique de la haine et de la violence, je m'y refuse.
39:14 Donc je refuse de la nourrir, que ce soit en actes, en paroles ou même en pensées.
39:20 Pourquoi ? Parce que même si je me revendique du National-Socialisme, outre le message de Christ,
39:26 les philosophies orientales me font connaître une paix de l'esprit.
39:30 Je ne pousse naturellement personne à me suivre sur ce terrain.
39:34 Chacun est libre de croire ou de ne pas croire.
39:37 Chacun est même libre de condamner mon apostasie ou de railler ma naïveté.
39:42 Quoi qu'il en soit, cette sagesse assez déstabilisante de prime abord pour un Occidental
39:48 m'a permis de comprendre beaucoup.
39:50 Aussi éviterai-je les veines récriminations et les détestations stériles.
39:54 Sur terre, M. Macron, nous sommes dans deux camps opposés.
39:57 Radicalement, chacun étant persuadé d'être dans le vrai et luttant pour ce qu'il croit être le vrai.
40:03 Mais je sais qu'un jour, quelque part ailleurs, nous serons réconciliés autour de la vérité.
40:09 Dans une vie future, nous serons peut-être même de grands amis.
40:12 Et nous comprendrons qu'ici-bas, nous étions opposés pour des raisons accidentelles,
40:17 chacun ayant sa propre mission assignée par la Providence, le tout concourant au bien universel.
40:24 Alors pourquoi vous haïr ? Pourquoi nous haïr ?
40:27 En tout cas, moi, M. Macron, je ne nourris nulle hostilité à votre encombre.
40:31 Dès lors, plutôt que de perdre mon temps et mon énergie à augmenter les grégoires de haine dont la terre semble saturée,
40:39 je préfère me consacrer, dans le calme, à diffuser ce que je crois être la vérité.
40:45 Je plante des graines, le temps venu elles pousseront.
40:49 Quand ce problème me dépasse, il me dépasse largement et il n'a pas à rentrer en ligne de compte.
40:56 Bonsoir.
40:57 (Générique)