Virginie Rosselot, victime d’une usurpation d’identité : “Mes sept ans de galère, ça ne se rembourse pas”

  • l’année dernière
Victime d’un réseau d’escrocs, qui a acheté en 2016 un immeuble à Pantin en usurpant son identité, Virginie Rosselot vit depuis dans une grande précarité. Incapable de rembourser ce prêt auquel elle n’a jamais souscrit, cette femme de 38 ans a vécu de sombres périodes et continue de se battre pour obtenir justice. Pour Yahoo, elle a accepté de se livrer sur son histoire, déplorant le manque de réactions des pouvoirs publics. Au travers de son témoignage, elle souhaite enfin faire bouger les lignes.
Pour rappel, une usurpation d’identité est une utilisation de données personnelles propres à vous identifier sans votre accord. Une fois volées, ces informations peuvent servir aux usurpateurs pour nuire à votre réputation, réaliser des opérations financières ou commettre des actes répréhensibles en votre nom. À noter que les usurpateurs peuvent voler vos données via un piratage ou se faire passer pour un organisme privé ou public connu, dans le but d’instaurer un climat de confiance et de vous amener à donner des informations personnelles.
Transcript
00:00 Pendant que je suis en train de payer une dette qui ne m'appartient pas,
00:03 il y a des personnes qui au final profitent de la situation,
00:06 qui ne peuvent pas avoir de saisie ou autre parce qu'ils sont en attente de procès.
00:09 Étant la seule n'ayant pas une attente de procès ou autre,
00:11 puisque je suis victime, tout me retombe dessus.
00:14 Alors les personnes de ce raison ont été identifiées.
00:19 Il y a un notaire dans cette affaire,
00:21 deux personnes travaillant à la banque Palatine.
00:23 La personne qui a usurpé mon identité, avec qui je suis copropriétaire,
00:27 avait procuration sur ma signature.
00:28 Alors même dans un couple, on ne peut pas avoir procuration comme ça,
00:31 mais ce monsieur avait procuration sur tout ce qui me concernait.
00:34 Donc il y a à peu près quatre personnes me concernant,
00:36 sachant qu'à l'audience, il est question d'une trentaine de personnes dans ce réseau.
00:40 Alors la suite pour l'instant, c'est l'audience.
00:43 À la base, c'était au mois de mars.
00:44 Ça a été décalé entre novembre et décembre.
00:47 Ce que j'attends de ça, c'est qu'on accepte le fait que je sois victime.
00:51 Je tiens à être remboursée effectivement des sommes que j'ai pu renverser au fisc.
00:55 Je demande aussi des nommagements intérêts,
00:57 mais au final, je me dis mes sept ans de galère, ça ne se rembourse pas.
01:01 L'avortement que j'ai eu, on ne pourra pas me rembourser de ça.
01:05 J'arrive à la quarantaine, je ne suis même pas sûre de pouvoir,
01:07 techniquement, par la suite, avoir un enfant.
01:09 Les années que j'ai perdu de vie, les moments de sollicite dans ma voiture,
01:13 tout ça n'a pas de prix, tout simplement.
01:15 Depuis cette histoire, je ne me sens pas entendue.
01:17 J'ai l'impression que pour les bons citoyens, les gens corrects,
01:20 il n'y a pas grand-chose qui est fait.
01:22 Que fait l'État ? À quoi sert de faire une déclaration de perte et de vol ?
01:25 À quoi ça sert de faire des plaintes ou des mains courantes ?
01:28 Parce qu'au final, quand ça vous arrive, rien n'y fait.
01:30 L'État ne vous écoute pas, alors qu'en fin de compte,
01:32 c'est l'État qui vous permet de faire ce type de document.
01:35 Je suis très, très, très, très fatiguée.
01:37 J'attends juste des explications, j'attends des excuses
01:40 et j'attends surtout de voir en face à face,
01:43 droit dans les yeux, les personnes coupables et que justice soit faite.
01:47 [Générique]

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