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Transcription
00:00 par crainte de nouvelles violences à l'occasion de ce 14 juillet.
00:02 Un certain nombre de communes ont annulé leur feu d'artifice,
00:05 parfois à l'ensemble des festivités.
00:07 Au grand regret de votre invité ce matin, Alexandre,
00:10 Robert Rédéquer, philosophe et auteur de "L'abolition de l'âme" aux éditions du CERF.
00:15 - Bonjour Robert Rédéquer.
00:16 - Bonjour, bonjour aux auditeurs d'Europe 1 aussi.
00:19 - Le feu d'artifice du 14 juillet n'est donc pas au programme de toutes les communes cette année.
00:23 C'est quelque chose qui vous attriste ?
00:25 Vous avez un sentiment de double peine pour les Français ?
00:28 - Un sentiment de punition, de punition de l'innocent,
00:34 de punition de personnes qui n'ont rien fait de répréhensible,
00:38 qui sont privées de la fête.
00:41 Alors le 14 juillet c'est la fête politique si vous voulez,
00:44 comme le jour de Noël est la fête religieuse.
00:48 Et bien ils sont privés de cette fête politique si importante pour la vie de la nation.
00:55 C'est aussi parce qu'on oublie ce qu'est une nation,
00:58 on oublie l'importance pour l'identité nationale,
01:02 une journée comme le 14 juillet qui dépasse la République.
01:06 Parce qu'on nous dit que c'est la fête de la République,
01:08 donc je crois que c'est la fête de la nation française depuis ses origines.
01:12 - De fait c'est la fête nationale comme son nom l'indique.
01:14 - Oui c'est la fête nationale, il faut insister sur le mot "nation".
01:18 C'est la fête de la nation française depuis ses origines,
01:21 depuis le baptême de Clonis jusqu'à aujourd'hui.
01:24 - Robert Rédéquerre, il y a cette déclaration d'Elisabeth Borne qui vous a fait tiquer,
01:27 et qui est le fil conducteur de votre tribune dans le Figaro,
01:30 quand la Première Ministre a annoncé de gros moyens ce 14 juillet pour protéger les Français.
01:36 Cette notion de protection.
01:38 - Oui alors on peut dire deux choses sur cette notion de protection.
01:42 Commençons par la plus simple, on se pose la question protéger de quoi ?
01:48 Protéger de qui ?
01:49 Et évidemment cela reste implicit, cela n'est pas dit,
01:52 parce que si Elisabeth Borne avait à le dire,
01:56 elle se mettrait elle-même probablement en accusation de faiblesse
02:01 d'avoir fait ce qu'il faut, premièrement.
02:04 Mais deuxièmement, on peut y voir, on peut voir là-dedans,
02:07 la suite d'un tournant politique très inquiétant qui a débuté avec l'affaire du Covid.
02:14 Protection devient le mot le plus important désormais du langage politique.
02:19 Le politique est là désormais pour protéger les Français
02:23 et non plus pour leur donner de l'élan, leur donner de l'enthousiasme,
02:27 leur tracer des plans sur l'avenir.
02:30 Vous savez, le 14 juillet c'est un peu…
02:34 Barès disait de Napoléon qui était professeur d'énergie.
02:38 Et je crois que le politique doit être professeur d'énergie,
02:42 pour donner de l'énergie au peuple.
02:45 Et quand vous dites l'affaire du politique c'est de protéger,
02:48 c'est exactement le contraire, vous déprimez,
02:51 vous plongez la population dans une dépression.
02:54 – Robert Rédéquerre, vous dites que ce n'est pas de protection
02:56 dont les Français ont besoin mais de courage.
02:58 Est-ce que vous pensez sincèrement que c'est un discours
03:01 que peuvent entendre les habitants des quartiers dont les voitures ont brûlé,
03:04 les commerçants dont les magasins ont été pillés, il y a seulement quelques jours ?
03:08 – Je crois qu'il désire du courage politique,
03:12 du courage pour tout le monde, afin de sortir de cette situation.
03:17 Le courage c'est d'abord de dire la vérité, de dire la vérité des choses.
03:22 Le courage c'est ensuite d'avoir une action en fonction de cette vérité.
03:27 Vous savez il y a beaucoup de non-dits,
03:29 beaucoup de choses qu'on ne dit pas sur ce qui se passe…
03:32 – Alors quels sont-ils ces non-dits ?
03:35 Vous parlez de vérité.
03:36 – Oui, le non-dit commence d'abord par l'importance
03:40 du trafic de drogue dans notre pays, d'abord cela.
03:44 Le non-dit continue avec le fait d'avoir laissé le communautarisme…
03:51 – Vous parlez du trafic de drogue, pardonnez-moi Robert Rédéquer,
03:54 mais c'est un phénomène qui avait plutôt tendance justement
03:56 à étouffer les violences dans les banlieues,
03:59 si l'on parle des émeutes en l'occurrence.
04:01 – Je crois que cela c'est à courte vue en fait.
04:05 Le trafic de drogue engendre une très grande violence,
04:08 violence mafieuse en particulier,
04:11 engendre des pressions, y compris des pressions sur les élus.
04:16 Mais lorsque la violence s'est installée,
04:19 cette violence-là qui est sourde,
04:22 et lorsque la violence s'est installée,
04:23 un jour ou l'autre elle contamine tout le reste de ces sociétés parallèles
04:30 que l'on a laissées se développer à l'intérieur,
04:33 et c'est là où le 14 juillet c'est important,
04:35 que l'on a laissé se développer à l'intérieur de la nation française.
04:39 On a laissé la nation française se fracturer par manque de courage politique.
04:44 – Quand vous dites que les paroles de la Marseillaise
04:46 entrent en contradiction avec le discours officiel de la protection,
04:49 chanter la Marseillaise dans la rue, ça risque de ne pas suffire malheureusement,
04:53 si les casseurs sont de retour, Robert Rédéquerre.
04:55 – Non, mais c'est un symbole qui est un beau symbole,
04:59 c'est un symbole, là encore je reprends le mot de courage,
05:04 le philosophe Jean Kelevitch a vu dans le courage
05:07 la mère de toutes les vertus, la vertu mère,
05:11 et c'est toujours par le courage qu'il faut commencer.
05:15 Les paroles de la Marseillaise, qui étaient là pour, vous vous souvenez,
05:20 donner de l'élan, donner de l'enthousiasme aux troupes révolutionnaires,
05:25 eh bien ce sont des paroles qui donnent du courage,
05:28 qui permettent également d'affirmer la République,
05:32 d'affirmer l'unité de la nation.
05:34 – Qu'est-ce qui vous gêne le plus finalement, Robert Rédéquerre,
05:37 l'annulation des feux d'artifice ou le silence d'Emmanuel Macron ?
05:40 – Les deux, le silence d'Emmanuel Macron le jour du 14 juillet,
05:45 je n'ai pas 500 ans mais je suis quand même assez âgé
05:50 pour avoir vu chaque 14 juillet, chaque président de la République
05:55 intervenir, parler au pays et là nous avons quelque chose d'inédit,
06:03 une fuite devant une responsabilité traditionnelle du chef de l'État,
06:11 une fuite devant la tradition nationale.
06:15 – Merci Robert Rédéquerre, merci à vous.

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