• l’année dernière
Alors que tout souriait à cette belle famille, le ciel leur tombe sur la tête lorsque le père, Marc, apprend qu’il est atteint d’un cancer de l’estomac. Entre espoir et combat, c’est finalement la maladie qui l’emporte. Mais l’amour est plus fort que tout, et Noémie a su faire de cette tragédie une magnifique leçon de vie.

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Personnes
Transcription
00:00 Le message de ce livre, c'est qu'on peut être heureux malgré le drame.
00:03 Je m'appelle Noémie, j'ai 41 ans, je suis maman de deux enfants,
00:11 Etel, 7 ans, et Adam, 5 ans.
00:13 En janvier 2020, on a découvert que Marc, mon mari,
00:18 le père de mes enfants, avait une septicémie.
00:21 Ça a commencé par un mal au poignet.
00:23 Ça a été assez grave, mais il s'en est sorti.
00:26 Et très rapidement après, à la fin du premier confinement,
00:30 on a découvert qu'il avait un cancer de l'estomac,
00:32 qui était déjà très avancé, et qu'il était probablement condamné.
00:37 Donc il a été malade pendant huit mois.
00:39 Il est décédé en janvier 2021.
00:42 À la veille de sa mort, j'ai ressenti le besoin d'écrire.
00:46 Et donc j'ai au départ écrit pour moi,
00:48 parce que j'avais besoin de me libérer
00:50 de toute cette année de maladie qu'on avait vécue ensemble.
00:53 Je me suis dit aussi que ce serait un témoignage plus tard pour mes enfants.
00:56 Le message de ce livre, c'est qu'on peut être heureux malgré le drame.
01:00 Ce qui ne veut pas dire qu'on se lève tous les matins avec la patate
01:03 et en se disant que tout va bien et que tout est rose.
01:06 Il y a des moments qui sont difficiles.
01:07 Il y a même des moments qui sont très difficiles.
01:09 Dans ce drame, j'ai eu quand même beaucoup de chance.
01:12 J'ai eu la chance d'avoir une famille et des amis qui sont très présents,
01:16 bien qu'au moment où Marc était malade,
01:18 on a vécu ce drame dans le secret,
01:20 puisque Marc ne voulait pas qu'on sache qu'il était malade.
01:24 Lorsqu'on a découvert qu'il avait un cancer,
01:26 j'ai voulu me faire suivre, aider par une psychologue en EMDR.
01:31 J'ai travaillé grâce à cette psychologue sur mes ressources.
01:35 Ça m'a beaucoup aidée.
01:36 Ce qui m'a beaucoup aidée, c'est qu'on m'interroge sur les ressources
01:38 dont j'avais besoin et de prendre conscience en travaillant dessus
01:42 que j'avais ces ressources en moi et que j'étais capable de les exploiter.
01:45 Je n'ai pas toujours été bien comme je suis aujourd'hui.
01:50 D'une façon générale, bien.
01:51 Je me suis d'abord effondrée avant de rebondir grâce à ces ressources.
01:56 Ce qui me faisait plus bien pendant la maladie, c'est de m'occuper de lui,
01:59 c'est de savoir que le temps que je passais,
02:02 il fallait qu'il me soit et qu'il nous soit profitables.
02:05 Donc, j'ai profité de lui tout ce que j'ai pu.
02:07 Et puis ensuite, l'écriture m'a beaucoup aidée.
02:09 Ça m'a servi à comprendre ce dont j'avais besoin,
02:13 ce qui me faisait du bien et ce qui ne m'en faisait pas du tout.
02:16 J'ai eu la chance de tomber sur une psychologue extraordinaire
02:20 dans le service des soins palliatifs de l'hôpital dans lequel était suivie Marc.
02:24 Elle n'a jamais rencontré mes enfants, mais elle m'aidait à m'adresser à eux.
02:30 Elle m'a expliqué qu'il ne fallait pas cacher des choses aux enfants.
02:33 Les enfants sentent et savent.
02:36 Donc, mes enfants ont vu que je ne leur ai jamais menti,
02:39 que j'ai toujours été très transparente,
02:41 que ce que je leur disais correspondait à ce qu'ils voyaient et à la réalité.
02:45 Donc, on a toujours, et ça a probablement renforcé ce lien de confiance.
02:49 Et cette notion d'équipe qui nous unit.
02:52 Les enfants savaient, on ne leur a jamais dit qu'il s'agissait d'un cancer,
02:55 parce que c'est un mot qui ne signifiait rien pour des enfants de cet âge.
02:58 Ils étaient encore plus petits, évidemment, à ce moment-là.
03:00 Mais on leur disait que leur père était malade ou qu'il avait mal,
03:03 et au fur et à mesure que c'était grave, et puis ensuite que ça ne se soignait pas.
03:07 Aujourd'hui, je crois qu'ils vont bien.
03:09 En tout cas, jusque-là, c'est toujours difficile de savoir quand ils vont moins bien,
03:12 si c'est à cause de leur père ou à cause du fait de leur âge
03:18 et de ce qu'ils vivent au quotidien.
03:20 En tout cas, je crois et j'espère que cette épreuve et ces carences,
03:24 ces failles qu'ils ont du fait de l'absence de leur père,
03:27 leur donneront beaucoup de force.
03:29 Et ce que je leur dis, c'est qu'ils ont vécu des choses
03:32 qu'ils ne sont pas censés avoir vécues à leur âge,
03:35 et que c'est très difficile et probablement très injuste,
03:38 mais que ça leur donne un avantage sur les autres,
03:41 c'est qu'ils sont capables de supporter bien plus que d'autres personnes de leur âge,
03:46 et qu'au contraire, c'est une force.
03:47 Marc est très présent dans nos vies de différentes manières,
03:51 parce qu'on a un super album photo
03:53 qui recense toutes les photos de Marc depuis sa naissance jusqu'à sa mort.
03:56 Chaque enfant a un album photo dans sa chambre
04:00 qu'il consulte quand il en a envie.
04:01 On a une lettre que Marc a laissée aux enfants,
04:05 que j'ai commencé à leur lire, où il leur donne les clés du bonheur.
04:08 Et puis, on a des tonnes de vidéos assez drôles de Marc,
04:13 qui permettent de garder une image très vivante,
04:17 pas du tout malade, de lui, et très joyeuse,
04:19 puisque c'était quelqu'un qui était très gay.
04:22 Et puis, on en parle tout le temps.
04:24 On raconte des anecdotes,
04:26 et les enfants vivent avec l'idée que leur père est autour d'eux,
04:31 et qu'il les voit, qu'il les regarde, qu'il est fier d'eux.
04:35 Sous-titrage ST' 501
04:37 [SILENCE]

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